Toi? Tu m’aimes? 2 – Sato Tsubame

toi tu m aimes 2 sato tsubame
SATO Tsubame 里つばめ
ISBN: 9782382760673
Hana, 2021
ISBN: 9784813032700 (JP)
Taiyohtosho, 2020 (JP)
Titre original: 俺が好きなど嗤わせる 下
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Les différentes raisons qui empêchent Kamiya de s’attacher…

Sato Tsubame sensei délaisse un peu la romance pour offrir une tranche réaliste du quotidien des deux banquiers. Elle met en avant la vie en entreprise entre congés maternité, travail exceptionnel le week-end en tenue décontractée, enquête interne, rumeurs, collaborations et tiraillements entre employés. Par ailleurs, elle aborde les différentes causes de la séparation dans un couple, s’intéressant au comportement masculin entre adultère, décharge sur les femmes, non considération. La relation entre les deux héros rencontre quelques difficultés. Comme Kaji respecte l’appréhension de Kamiya malgré leurs sentiments communs, il se plie à ses petits jeux de cache-cache amoureux. Mais l’intrigue entourant Taniguchi leur permet de se rapprocher. L’auteure aborde également la discrimination que rencontrent les couples homosexuels, le sentiment de culpabilité que ressent Kamiya qui a l’impression de décharger son devoir filial à sa sœur. Comparé au tome précédent, elle focalise la narration sur le point de vue de Kamiya.

La mangaka a un trait épuré et fin. Toutefois, elle dessine des contours plus épais. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont variées. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page très dynamique accompagne le rythme de lecture. Sato sensei censure les scènes érotiques en jouant sur les cadrages. Elle ne montre donc pas les parties intimes et les ébats sont sommaires, transmettant juste les sentiments. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le quotidien du couple.

En résumé

Pendant une réunion, les employés remarquent la complicité entre leurs supérieurs Kamiya et Kaji qui échangent quelques mots à voix basse. Curieux, ils envoient Matsuda interroger Kaji, ayant trop peur de s’adresser directement à leur chef. Toutefois, le salaryman refuse de s’expliquer ayant trop honte d’avouer qu’il avait juste posé une question. Entre sa sœur qui annonce son divorce et sa collègue Nagano, de retour de congés maternité, qui n’a pas conscience que son mari drague ouvertement dans le service, Kamiya hésite de plus en plus à s’engager dans une relation suivie. Le soir, Kaji remarquant son trouble, tente de le réconforter et lui révèle enfin le motif ridicule de son divorce.

En conclusion

Comme à son habitude, Sato sensei reste dans la suggestion et le non-dit, laissant libre court à l’imagination du lecteur. Elle décrit simplement le quotidien des deux héros, s’attardant sur un visage, un petit geste, sans pour autant trop en dévoiler sur leur réflexion. La romance devient secondaire par rapport à leurs activités, évoluant presque naturellement. Les hésitations de Kamiya sont palpables et le happy end de cette histoire devient alors sublime. Ce style narratif ne plaît malheureusement pas à tout le monde mais j’espère découvrir encore d’autres œuvres de l’auteure. Un récit très réaliste et contemporain que j’apprécie énormément.

Toi? Tu m’aimes? 1 – Sato Tsubame

toi tu m aimes 1 sato tsubame
SATO Tsubame 里つばめ
ISBN: 9782382760666
Hana, 2021
ISBN: 9784813032694 (JP)
Taiyohtosho, 2020 (JP)
Titre original: 俺が好きなど嗤わせる 上
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Si tu m’aimes alors, on sort ensemble… C’est ça que je veux dire. »

Sato Tsubame sensei propose de suivre une romance adulte entre un salaryman homosexuel qui refuse de s’attacher et son collègue fraichement divorcé. Elle centre la narration sur Kaji. Ainsi, le salaryman, accro au travail, se révèle prévenant avec son personnel, incitant ses collègues comme Katô et Miyagawa à l’encourager dans ses choix. Kamiya, quant à lui, ne croit plus vraiment au grand Amour. Malgré leur attirance mutuelle, les deux salarymen ont une vision trop différente de la relation amoureuse. Par ailleurs, l’auteure aborde le changement de point de vue sur l’homosexualité selon les générations dans l’entreprise et le doute qui persiste dans une relation entre un homosexuel et un hétérosexuel. Elle pointe les remarques pouvant devenir blessantes pour un homosexuel. A travers Sugimoto, elle dénonce également la difficulté de se dépêtrer d’un harcèlement. Le chapitre bonus reboucle sur le début du tome, apportant des précisions bienvenues.

La mangaka a un trait fin et épuré qui dégage de la douceur. Elle dessine des personnages sveltes. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. D’ailleurs, les autres trames, équilibrées, utilisent parfois des tons diffus. La mise en page dynamique se rapproche de celle des shôjo avec des cases imbriquées, des ellipses et des formes de vignettes variées épousant l’action. Sato sensei censure discrètement les scènes érotiques en ne montrant aucune parties intimes. Elle joue pour cela sur les cadrages et les angles de vue. Elle préfère également se focaliser sur la sensualité des ébats entre les deux héros. Par ailleurs, les illustrations en début de chapitre montrent l’évolution de la relation du couple.

En résumé

Divorcé depuis déjà six mois, Kaji noie son dépit dans l’alcool tout en se plaignant auprès de son collègue Kamiya. Mais quand il se réveille plus tard à l’hôtel, il trouve ce dernier en train de le chevaucher. Une fois satisfait, Kamiya s’excuse sommairement, prétextant avoir passé sa frustration sur lui suite à sa séparation avec son plan cul. Alors qu’il tente de s’éclipser rapidement, Kaji lui propose de sortir ensemble. Peu intéressé par une relation suivie, le salaryman refuse. Le lendemain au bureau, les deux hommes agissent comme si rien ne s’était passé. Pourtant, durant une réunion, Kaji vient au secours de Kamiya mis dans l’embarras par un autre collègue, Taniguchi. Mais en guise de remerciements, il demande à reconsidérer sa demande. Harcelé par son ex sex friend Sugimoto, Kamiya le frappe avant de fuir. Toutefois, Kaji l’attend à quelques mètres de là et prend alors soin de lui…

En conclusion

Ce tome a obtenu la huitième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2021. Certaines scènes pourraient choquer la sensibilité des lecteurs, suite au manque de consentement au début du récit. Ainsi, Sato sensei nous interroge sur la naissance du sentiment amoureux en nous promenant à travers les compréhensions différentes des deux héros. Comme dans Files, elle utilise beaucoup les non-dits et suggestions, ce qui convient mieux pour les formats longs. Par contre, ce style narratif ne plaira pas à tout le monde. Pour ma part, je suis complètement happée par ce cache-cache amoureux adulte et contemporain. J’apprécie particulièrement Kamiya qui refuse d’admettre l’évidence. En plus, le graphisme est très agréable. Même si j’ai un coup de cœur énorme, je le recommande néanmoins un peu. Hâte de me plonger dans le second tome!

Treat me gently, please 3 – Nekota Yonezou

treat me gently please 3 nekota yonezou
NEKOTA Yonezou ねこ田米蔵
ISBN: 9782351808344
Taifu comics, 2014
ISBN: 9784799711682 (JP)
Libre, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« On peut dire que tu as influencé de façon irréversible mon avenir. »

Nekota Yonezou sensei fait évoluer la relation entre Nemugasa et Maya. Elle alterne la narration entre les deux lycéens tout en développant leurs caractères. Ainsi, Hideyuki prend conscience de son mauvais comportement et essaie de changer, s’excusant à chaque fois qu’il réalise une erreur. De même, Takashi remarque l’inversion de ses priorités entre amour et études. Il a encore du mal à cerner clairement ses sentiments, perturbé par la possessivité contenue de son petit ami. La relation entre les deux protagonistes s’équilibre et devient consensuelle. Nemugasa prend même des initiatives encore timides. L’auteure aborde ainsi le manque affectif, l’exacerbation des sentiments, la difficile organisation entre amour et études, mais également le jugement sur l’apparence à travers Maya. Elle intercale des histoires courtes mignonnes et amusantes entre certains chapitres. Elle maîtrise parfaitement le développement de son récit alternant moments dramatiques, tendres et comiques, retenant le lecteur en haleine.

La mangaka adoucit un peu son trait épuré en dessinant des mentons moins pointus, même si les visages gardent leur forme allongée. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, ajoutant un aspect mignon. Elle n’hésite pas à jouer sur le fan service en affichant la fine musculature de Maya ou le slip blanc kangourou de Nemugasa qui lui va si bien. Comparé au tome précédent, les décors apparaissent dès que les plans s’élargissent. Les trames sont équilibrées. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Nekota sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches ou des caches blancs. Elle joue également sur les angles de vue. Par ailleurs, elle offre un chapitre cross over avec son autre série lycéenne Electric delusion, avec la rencontre de Fumihiro Motoki et Shunpei Yamano durant la fête du lycée.

En résumé

Maya Hideyuki et Nemugasa Takashi assument enfin leurs sentiments réciproques. Pour ne pas gêner leurs révisions, ils ont même établi des moments pour se voir. Maya souhaite maintenant intégrer la classe avancée, la formation en classe professionnelle limitant l’accès à l’université. Le professeur Sanada intervient en sa faveur, toutefois il lui impose une condition: le lycéen devra se classer parmi les 70 premiers. Mais en voyant son petit ami exténué, Nemugasa s’inquiète…

En conclusion

Dans sa postface en début de tome, Nekota sensei, consciente que la romance après un viol puisse choquer certains lecteurs, les avertit. Il semblerait que le récit devait être court au début mais qu’il a eu droit à une suite. En tout cas, j’adore la tournure que prend l’histoire et je craque complètement pour le couple.

Treat me gently, please 2 – Nekota Yonezou

treat me gently please 2 nekota yonezou
NEKOTA Yonezou ねこ田米蔵
ISBN: 9782351808221
Taifu comics, 2014
ISBN: 9784862638519 (JP)
Libre, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« J’en ai assez que tu mettes ma vie sens dessus dessous! »

Nekota Yonezou sensei continue de développer la relation conflictuelle entre l’élève modèle Nemugasa et le voyou capricieux Maya. Elle fait évoluer doucement la relation, faisant intervenir Akira et Jûta pour secouer ses deux héros. En effet, Hideyuki comprend vite ses sentiments naissants mais sa maladresse le rend jaloux, possessif et tyrannique. Il change petit à petit de comportement. Même si Takashi n’a pas conscience aussi bien de l’amour qu’on lui porte que de ses propres sentiments, il s’interroge sur la différence ami et amant et prend parfois des initiatives. L’auteure montre que le couple n’arrive pas à se comprendre même en discutant mais que leurs efforts mutuels permettent d’avancer dans le bon sens. Elle révèle dans ses postfaces les secrets de création.

La mangaka utilise un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle a son propre graphisme, dessinant des visages au long menton et des cheveux très méchés. Pourtant, elle simplifie son trait dans les passages humoristiques. Les visages s’arrondissant deviennent alors tous mignons. Les décors situent principalement l’action. Par ailleurs, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Le reste des trames est équilibré et varié. La mise en page dynamique rythme la lecture. Comparé au tome précédent, Nekota sensei censure les scènes érotiques en recouvrant les parties intimes d’un cache blanc. Elle offre une présentation originale des personnages en début de tome avec un portrait accompagné d’un yonkoma offrant une anecdote amusante. De même, elle intègre sa postface au milieu du tome avec quelques dessins jouant sur les fantasmes.

En résumé

Maya Hideyuki et Nemugasa Takashi entretiennent une relation purement charnelle. Pourtant, le voyou semble ressentir de plus en plus d’attirance envers son partenaire. Depuis qu’ils ne sont plus dans la même classe, il a tendance à le harceler de messages. Et à la surprise de l’élève modèle, il fait une crise de jalousie en découvrant que Nemugasa a sympathisé avec Jûta, le frère d’Akira. En effet, ce dernier a la réputation de piquer tout ce qu’aime son cousin. Mais Takashi recadre le voyou, se méfiant tout de même de son nouvel ami qui provoque souvent leurs rencontres. Par la suite, vexé que Takashi fasse passer ses révisions avant lui, Maya le force à coucher avec lui la veille d’un examen blanc lors d’une dispute.

En conclusion

L’équilibre du couple n’est pas encore atteint mais Nekota sensei prend son temps. C’est très agréable de voir Nemugasa se rebeller et sa franchise déstabilisante apporte vraiment un plus au récit. J’aime beaucoup la tournure que prend l’histoire.

Treat me gently, please 1 – Nekota Yonezou

treat me gently please 1 nekota yonezou
NEKOTA Yonezou ねこ田米蔵
ISBN: 9782351807996
Taifu comics, 2014
ISBN: 9784862631015 (JP)
Libre, 2007 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

« Baisse ton pantalon si tu ne veux pas que je raconte tout! »

Nekota Yonezou sensei propose un recueil de plusieurs romances lycéennes plutôt tendues. L’histoire principale qui donne le titre au manga débute par une relation non consentie et sans sentiments. Pourtant Maya change petit à petit de comportement en devenant plus doux tandis que Nemugasa prend un certain temps avant d’enfin se rebeller. D’ailleurs, la narration se concentre surtout sur le point de vue de Takashi. Les deux héros naïfs et maladroits apprennent tout doucement à se connaître. Dans les autres récits, l’auteure développe peu la personnalité de ses personnages mais leur confère des caractères plutôt tranchés. Elle s’intéresse principalement à des relations bancales, polluées par l’inexpérience, la jalousie ou tout simplement un peu de fan service avec des uke plutôt tsundere. En fin de chapitre, elle dessine des anecdotes amusantes concluant chacune des différentes histoires et partage ses idées dans un commentaire.

La mangaka a un trait anguleux qui joue beaucoup sur les pleins et déliés. D’ailleurs, elle dessine des visages avec des mentons très longs. Toutefois, elle les arrondit dans les passages humoristiques, simplifiant également ses traits et leur donnant ainsi une touche mignonne. Les décors situent principalement l’action. Les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Nekota sensei censure à peine les parties intimes, cachant quelques détails par des bandelettes noires ou des points blancs.

En résumé

Ne sois pas si cruel avec moi / Ne sois pas si froid avec moi: Nemugasa Takashi est boursier dans un lycée privé mais comme ses notes ont chuté dernièrement, il risque l’exclusion. Maya Hideyuki, convoqué également pour ses mauvais résultats scolaires, entend sa conversation avec leur professeur principal. Contrairement à son camarade de classe qui se jette corps et âme dans les révisions, il continue à s’amuser laissant entendre qu’il pourrait tricher. Mais pendant les examens, il remarque Nemugasa hésiter à recourir à une antisèche. Le lycéen rebelle donne alors rendez-vous après les cours à l’élève modèle qui a obtenu la seconde place des résultats. Après l’avoir menacé de le dénoncer, il le fait chanter pour abuser de lui.
Secret après les cours: Aki et Shiba ont dépassé le stade de la simple amitié. Mais Shiba ne comprend pas pourquoi son petit ami ne va pas plus loin que de simples câlins, au point d’y penser à voix haute en plein cours.
Caprices amoureux: Daiju et Kan couchent secrètement ensemble. Toutefois, Kan jalouse le charisme de son partenaire qui a du succès auprès des filles de la classe. Il se montre souvent capricieux mais cela lui apporte quelques soucis.
En slip et décomplexé / Pas la jupe: Aujourd’hui, Soramoto porte un slip blanc et a trop honte de le montrer à son petit ami, Hoshina. Il se comporte donc froidement avec lui.

En conclusion

Attention, l’histoire principale risque de choquer la sensibilité de certains lecteurs (viol). Sur une base assez classique du BL, avec une relation conflictuelle entre un voyou et un élève modèle, Nekota sensei apporte tout de même une touche personnelle puisque Maya est issu d’une famille aisée tandis que Nemugasa vient d’un milieu plus modeste. Elle joue sur le contraste et les oppositions mais fait évoluer doucement ses personnages. De même, elle montre la réprobation de l’entourage de Hideyuki sur son comportement. Même si l’histoire commence mal, n’hésitez pas à vous pencher sur ce titre car la suite s’améliore (surtout à partir du tome 4)…

Long night sweet porno – Nobana Saori

long night sweet porno nobana saori
NOBANA Saori 野花さおり
ISBN: 9782382762967
Hana, 2022
ISBN: 9784796413497 (JP)
Kaiohsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

Devenir d’abord amis puis comprendre que cela ne suffit pas.

Nobana Saori sensei offre une romance au premier abord classique, avec deux hommes blessés par de mauvaises expériences amoureuses. Elle alterne la narration entre Asami et Shitara, partageant leurs réflexions. Ainsi, elle s’intéresse au jugement sur l’apparence, à l’acceptation de l’être-aimé tel qu’il est, à une image désabusée de l’amour. Sô assume son homosexualité et rêve de moments romantiques avec l’être aimé. Il ne conçoit pas de relations sans sentiments. Au contraire, Yûhi se montre frivole mais a tendance à ne pas se révéler réellement dans l’intimité. Les sentiments entre les deux héros évoluent au fur et à mesure qu’ils apprennent à se connaître. L’auteure révèle l’essentiel du passé douloureux des deux hommes à travers des personnages secondaires. Elle interroge sur un amour simple mais sincère, libéré de tout jugement. Comme les deux héros aiment prendre soin de leur partenaire, ils ont tendance à se sacrifier pour leur bonheur.

La mangaka a un trait épuré anguleux assez classique. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, exagérant légèrement les expressions. Les trames sont variées. Et les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est sobrement dynamique mais efficace, accompagnant le regard. Nobana sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle offre même quelques coupes intérieures. Par ailleurs, elle présente rapidement ses personnages dans sa postface. Les illustrations en début de chapitre donnent le ton du récit.

En résumé

Aimant les belles choses, Asami Sô apprécie son travail dans un petit bazar d’un centre commercial. Mais depuis quelques temps, il n’aime pas que le coiffeur Shitara Yûhi vienne troubler son petit paradis. En effet, il a du mal avec son caractère expansif et frivole ainsi que son côté tactile. D’ailleurs, il essaie de l’éviter autant que possible. Mais Shitara passe au bazar pour discuter dès qu’il a un peu de temps libre, souhaitant absolument sympathiser avec lui. Un jour, le vendeur surprend ce dernier en train d’embrasser une femme dans la salle de repos commune. En découvrant qu’il n’a aucun sentiment pour elle, Asami lui vole un baiser. Mais au lieu d’être dégouté après son coming out, Shitara l’invite à déjeuner et lui fait même une déclaration d’amour.

En conclusion

Ne vous fiez pas aux apparences! Ce thème développé dans ce one-shot joue également avec le titre qui pourrait porter à confusion sur le contenu. En plus, la relation entre les deux héros est consensuelle, malgré quelques baisers volés. Le scénario s’étoffe au fil des chapitres, offrant un récit prenant avec des personnages bienveillants et touchants. J’apprécie leur passion pour leur métier, les petits bonheurs simples ainsi que le développement de leurs sentiments. Une histoire douce et agréable à lire qui réchauffe un petit peu le cœur.

I want you – Momose An

i want you momose an
MOMOSE An 百瀬あん
ISBN: 9782382763025
Hana, 2022
ISBN: 9784796413947 (JP)
Kaiohsha, 2020 (JP)
Titre original: ナカまであいして
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Impossible de lui avouer… que j’ai toujours voulu essayer… »

Momose An sensei offre une romance sexy entre deux lycéens ayant mauvais caractère. Ainsi, elle alterne la narration entre Tokiwa et Yuzuriha. Par contre, elle démarre son récit par une relation non consentie, l’égoïsme et la fatuité de Sôji l’empêchant d’écouter les supplications d’Ikumi. D’abord sex friends, les deux lycéens apprennent à se connaître et les sentiments naissent peu à peu au-delà de leur compatibilité sexuelle. Toutefois, les chamailleries s’enchainent car Yuzuriha ne se laisse pas facilement faire. Pour bousculer ses héros, l’auteure ajoute un triangle amoureux vite expédié. Elle fait d’ailleurs évoluer Tokiwa petit à petit, grâce aux remarques de son ami Sakai. Comme le format ne permet pas d’approfondir plusieurs sujets, elle préfère s’attarder principalement sur le changement de comportement de ses héros qui s’assagissent.

La mangaka a un trait qui joue beaucoup sur les pleins et déliés, dont la rondeur dégage beaucoup de douceur. Elle exagère légèrement les expressions. Avec ce style proche du shôjo, les trames d’ambiance appuient surtout les émotions. Pourtant la palette de trames générales reste réduite mais équilibrée. De même, les décors situent principalement l’action. Le fond noir permet de repérer immédiatement les flash-back. La mise en page très dynamique utilise beaucoup les cases emboitées, donnant parfois une impression de surcharge. Toutefois, le dessin reste clair. Momose sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle intègre même des coupes intérieures. Par ailleurs, elle présente différents stades d’intimité du couple dans les illustrations en début de chapitre. La postface est en bande-dessinée. Sous la jaquette, il y a un croquis et la présentation des personnages.

En résumé

Tokiwa Sôji sort indifféremment avec des filles ou des garçons du moment qu’ils ont un beau visage. En classe, il ose dire à Ikeda dont il s’est lassé, que son voisin de table, Yuzuriha Ikumi, est plus mignon qu’elle. Vexée, la lycéenne le gifle avant de le quitter. Pourtant, Yuzuriha reste indifférent à ses tentatives de rapprochement. Il le remet même vertement à sa place, inquiétant au passage son ami Tanabe Shôta. En effet, il déteste par-dessus tout les personnes qui ne s’intéressent qu’à l’apparence. Le soir, en rentrant de son petit boulot, Sôji rumine encore sa frustration mais il aperçoit alors Ikumi accompagné d’un homme mûr qui allaient entrer dans un love hotel. Il intervient alors et l’emmène chez lui. Croyant que son camarade a de l’expérience, le fier tombeur le force à coucher avec lui…

En conclusion

Ce tome a obtenu la deuxième place du meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2021. Yuzuriha Ikumi obtient la dix-huitième place du meilleur uke. D’abord prévu en one-shot, Momose sensei a pu ainsi continuer son récit grâce au succès. Par un retournement scénaristique, elle atténue un peu la scène du viol. Toutefois, les lecteurs sensibles pourront ne pas apprécier. Pour ma part, j’ai du mal à trancher car j’apprécie les histoires lorsqu’un uke ne se laisse pas faire mais je trouve vraiment Tokiwa détestable. Heureusement, son changement de caractère me permet d’apprécier un peu mieux la fin du récit. Je trouve que cela reste tout de même une lecture divertissante.

Ce côté de toi que je ne connais pas – Fuji

ce cote de toi que je ne connais pas fuji
Fuji 藤
ISBN: 9782382761083
Hana, 2022
ISBN: 9784758022460 (JP)
Ichijinsha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Si je te côtoie tous les jours, est-ce que ça veut dire que je te connais vraiment? »

Fuji sensei choisit pour son premier manga, le synopsis plutôt classique de l’amour entre amis d’enfance. Toutefois, elle y ajoute une petite nuance: les deux héros ne se connaissent pas parfaitement s’étant perdus de vue en grandissant. Ainsi, elle aborde avec finesse la différence des sentiments entre un homosexuel et un hétérosexuel qui tombe amoureux d’un homme, la peur du regard extérieur et la difficulté à faire confiance. L’histoire se développe par petites tranches de vie. Shô et Aoba communiquent difficilement et même lorsque leurs sentiments évoluent, un malaise persiste. En effet, tous deux gèrent mal leurs doutes et la jalousie. Par ailleurs, l’auteure introduit Watanabe, l’ami d’Aoba, et Iori, une connaissance de Shô, pour accélérer l’évolution des sentiments entre ses héros. D’ailleurs, elle centre principalement son récit sur le point de vue d’Aoba. Elle s’intéresse donc aux secrets entre amis.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle a un style shôjo qui dégage une certaine douceur. Par ailleurs, elle a un traitement particulier des joues rougissantes, renforçant l’aspect mignon. Et repérerez-vous Shô avec des oreilles de wanko? Par contre, les flash-back sont directement intégrés au récit, les rendant parfois difficiles à repérer. Il faut donc faire attention aux détails pour les distinguer comme les vêtements, les décors. Les trames sont nombreuses et les décors plutôt présents. De même, la mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Fuji sensei censure les parties intimes par des caches blancs ou avec des phylactères bien placés. Sous la jaquette, elle offre un yonkoma et une illustration.

En résumé

Aoba vit en colocation avec son ancien voisin et ami d’enfance, Takase Shô. Mais il n’est pas très à l’aise car ils ne se fréquentaient plus en grandissant. Un jour, Shô rentre complètement trempé par la pluie et en larmes, mais il refuse de se confier à son aîné. Trouvant son colocataire beau, Aoba passe alors une journée, perdu dans ses pensées. Même s’il prend soin de lui, Takase reste froid et prostré pendant quelques temps. Un jour, surpris par la pluie en rentrant chez lui, Aoba va directement à la salle de bain pour se changer. Mais il y trouve Shô qui lui propose alors de partager la salle de bain avec lui…

En conclusion

Fuji sensei participe depuis 2013 à des œuvres collectives mais ce one-shot est son premier manga. Elle maîtrise déjà son graphisme. Par contre, l’enchaînement des évènements comportent encore quelques maladresses, coupant parfois l’effet de surprise. Toutefois, elle offre une histoire douce et réaliste. D’ailleurs, le thème au premier abord simple invite pourtant le lecteur à s’interroger sur le secret de l’orientation sexuelle entre amis. Une lecture agréable et mignonne et une auteure à suivre.

Sasaki et Miyano 2 – Harusono Shou

sasaki et miyano 2 harusono shou
HARUSONO Shou 春園ショウ
ISBN: 9782382122457
Akata, 2022
ISBN: 9784040691619 (JP)
Kadokawa, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Depuis ce jour, je ne peux pas m’empêcher de le trouver classe… »

Harusono Shou sensei confronte beaucoup ses personnages aux situations stéréotypées des BL, ajoutant une touche humoristique à sa romance. Elle développe doucement la prise de conscience de Sasaki et Miyano. Ainsi, les deux lycéens s’interrogent sur la différence d’âge, leur comportement parfois ambigu prêtant à confusion. Chaque évènement est prétexte à faire rougir les deux héros. Par ailleurs, Sasaki a de plus en plus de mal à se retenir et expérimente la jalousie et la possessivité. De même, Miyano réfléchit à la différence entre fiction et réalité, comprenant petit à petit les sentiments profonds de son ami. L’auteure développe un peu plus les personnages secondaires. En comparant les réactions d’Ogasawara Jirô et Kuresawa Tasuku, elle met en avant l’approche différente d’un garçon confronté à sa petite amie fan de BL. Dans un chapitre bonus, elle révèle un peu la relation particulière qu’entretient Hirano avec son colocataire Kagiura Akira.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Toutefois, les personnages sont facilement reconnaissables. Les trames d’ambiance, très graphiques, alternent avec les décors. Contrairement au tome précédent, les saynètes en fin de chapitre donnent simplement une petite anecdote sur l’histoire. Harusono sensei continue de mélanger yonkoma et mise en page classique. Elle présente plus en détail les personnages en fin de tome. Sous la jaquette, elle annonce la prépublication de la série avec un yonkoma et une illustration. Par ailleurs, le volume débute par une petite scène en couleur en rapport avec la couverture. Le sommaire donne encore une chronologie très pratique pour situer les évènements qui se déroulent assez rapidement.

En résumé

Tôt un matin, Miyano Yoshikazu croise Sasaki Shûmei qui a été convoqué par Hirano Taiga. Ce dernier l’aide à réviser car ses notes sont mauvaises. Mais comme Hirano a du retard, Sasaki invite son ami à discuter de leurs dernières lectures. En buvant son café, Yoshikazu se brûle la langue et Mya ne peut alors s’empêcher d’imaginer une situation BL. En effet, les personnes sensibles de la langue seraient soi-disant maladroites en baiser. Quand Sasaki lui propose malicieusement d’essayer, le lycéen d’abord surpris, commence à s’interroger sur les sentiments de son ami. Le soir, en allant lui donner la suite du manga, il surprend une conversation entre Sasaki et un ami qui lui reproche de lire des boy’s love. Toutefois, Shûmei défend sa nouvelle passion…

En conclusion

Dans ce tome, la série prend un certain rythme alternant humour et émois. Par ailleurs, Harusono sensei dépeint avec finesse les interrogations qui touchent les adolescents. Même si elle n’approfondit pas les thèmes qu’elle aborde, elle offre une romance toute douce, agréable à lire, avec des personnages très attachants. Pour ma part, je suis complètement conquise!

Sasaki et Miyano 1 – Harusono Shou

sasaki et miyano 1 harusono shou
HARUSONO Shou 春園ショウ
ISBN: 9782382122440
Akata, 2022
ISBN: 9784040684710 (JP)
Kadokawa, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Quand les boy’s love permettent à un lycéen de vivre la plus parfaite des romances.

Harusono Shou sensei nous invite à partager le quotidien de deux lycéens friands de boy’s love. Elle développe à la fois des thèmes par chapitre ainsi qu’un fil rouge évolutif sur la relation entre les deux héros. De même, elle analyse les premiers émois de l’adolescence. Malgré sa tête de voyou, Sasaki est gentil et ouvert d’esprit. Miyano, quant à lui, a du mal à assumer ouvertement sa passion mais est heureux de rencontrer enfin un autre garçon qui s’y intéresse. Ainsi, seuls un groupe d’amis proches connaissent leur intérêt pour ce genre littéraire. A travers leurs aventures, l’auteure aborde divers sujets comme le jugement extérieur, l’acceptation de la différence, le comportement des fans de BL, le vocabulaire particulier qu’ils utilisent. De même, elle joue sur les situations BL pour titiller l’imagination des lecteurs. Sasaki réalise petit à petit son attirance pour Miyano et y réfléchit beaucoup.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo, très doux et mignon. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des yeux assez grands mais très expressifs. Les trames d’ambiance, très graphiques et nombreuses, participent complètement au récit, renforçant l’aspect évanescent des pages. Ainsi des triangles, pois, fleurs, envahissent les scènes. De même, les décors apparaissent sur les plans larges mais deviennent de simples silhouettes derrière les trames. Des cases blanches au cadre épais, en superposition, introduisent les flash-back. Harusono sensei utilise une mise en page hybride, mêlant yonkoma et agencement classique. Elle narre également une histoire parallèle sur le festival culturel en deux cases à la fin des chapitres. Elle révèle les prénoms de ses personnages en fin de tome. Par ailleurs, le manga débute par une page couleurs. Sous la jaquette, il y a encore deux yonkoma apportant des anecdotes sur Hirano Taiga et Kuresawa Tasuku.

En résumé

Un jour, Miyano Yoshikazu aperçoit un élève qui se fait harceler et cherche à joindre du secours. Apparaît alors Sasaki Shûmei qui l’arrête dans son élan puis s’occupe des voyous. Trois mois plus tard, les deux lycéens ont sympathisé et apprennent à se connaître petit à petit. Miyano a du mal avec le côté tactile de Sasaki, surtout qu’il complexe sur son visage efféminé. En effet, le jeune lycéen est fan de boy’s love et a peur que les actions de son ami prête à confusion dans ce lycée pour garçons. Mais à force de l’entendre utiliser un vocabulaire inconnu, Sasaki demande à Mya de lui conseiller une de ses lectures préférées. Et à la grande surprise de ce dernier, il trouve le manga très intéressant…

En conclusion

Harusono sensei prend tout son temps pour développer son récit et s’attarde surtout sur la vie scolaire et l’amitié. Ce titre est à la fois une bouffée rafraichissante de douceur, de bienveillance et de bonheur qu’un moyen de découvrir l’univers du boy’s love. L’adaptation animée rend d’ailleurs très bien cette ambiance. J’aime beaucoup le temps précisé dans le sommaire au-dessus des chapitres, permettant de mieux se situer dans l’avancée du récit. En plus, adorant les yonkoma, j’adhère complètement au récit mais ce style pourra décontenancer certains lecteurs. Le couple est adorable et j’ai juste envie de suivre leurs aventures avec passion.

Copyright © 2024