Our love language 1 – Rinteku

Couverture de Our love language 1 de Rinteku, éditions Akata

Rinteku 厘てく
ISBN: 9782385690359
Akata, 2025
ISBN: 9784757587519 (JP)
Square enix, 2023 (JP)
Titre original: カメレオンはてのひらに恋をする。1
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« Je connais très bien la frustration de ne pas réussir à communiquer ce que je veux… »

Rinteku sensei narre une romance entre deux étudiants, avec pour thème principal la question de la surdité. Elle base principalement la narration du point de vue de Fujinaga mais dévoile la version de Keito dans le chapitre bonus. De même, à travers les conversations du « Monde de Keito », elle attire l’attention sur le ressenti et les différentes manières de percevoir les sons. D’ailleurs, la communication est au cœur du récit, avec les quiproquos, la franchise de la langue des signes, l’iconicité et l’expression corporelle du théâtre qui diffère de celle de l’audiovisuel. Grâce à Maejima, Aoi n’hésite pas à remettre en question ses projets d’avenir. Il prend d’ailleurs conscience au fur et à mesure des difficultés rencontrées par son ami dans son quotidien. Ainsi, l’autrice aborde la question de l’intégration des personnes handicapées dans la société. Elle montre également comment des communications ardues provoquent une perte de confiance en soi.

La mangaka a un trait légèrement épuré qui dégage une certaine souplesse. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique joue sur les ellipses et les superpositions. Néanmoins, les décors soignés s’estompent parfois pour ne pas surcharger la page. D’ailleurs, Rinteku sensei décompose les mouvements de la langue des signes, superposant parfois les différentes formes des mains dans une mème case. De même, le lettreur Tom « spAde » Bertrand effectue un gros travail pour transmettre la compréhension difficile de Keito. A la fin de certains chapitres, il y a aussi des conversations entre Aoi et Maejima expliquant le monde ressenti par l’étudiant sourd. Sous la jaquette se trouve la présentation des personnages.

En résumé

Étudiant en lettres modernes, Aoi Fujinaga rêve de devenir acteur mais il échoue à la majorité de ses auditions car il surjoue trop. Un jour, il rencontre Maejima Keito, en sciences de l’éducation, un étudiant sourd, oraliste et signant. Les deux jeunes hommes sympathisent rapidement, cherchant à se comprendre. D’ailleurs, Fujinaga s’intéresse rapidement à la langue des signes. Keito, quant à lui, trouve que son nouvel ami a du talent pour exprimer ses émotions…

En conclusion

Ce tome se classe à la sixième place du meilleur manga émouvant au Chill chill BL award 2024. Rinteku sensei fait découvrir aux lecteurices les spécificités de la surdité, ainsi que les différents dispositifs pour aider les malentendants. Grâce à Fujinaga, elle fait le lien entre la langue des signes et le langage corporel, mettant en avant les efforts nécessaires pour communiquer. Son graphisme est magnifique et très expressif. Malgré un tome très épais, j’ai dévoré d’une traite ce récit émouvant. J’adore les deux protagonistes mais également les personnages secondaires, même si ces derniers sont peu développés. Une lecture que je vous recommande grandement! Énorme coup de cœur!

Smell – Nagabe

Couverture de Smell de Nagabe, éditions Komikku

Nagabe ながべ
ISBN: 9782372878517
Komikku, 2025
ISBN: ‎9784041145548 (JP)
Kadokawa, 2024 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Je sais que c’est malsain de faire ça. Mais je ne peux pas résister à l’envie de le renifler!! »

Nagabe sensei narre une romance lycéenne avec deux hommes-bêtes qui se découvrent un fétichisme pour les odeurs. D’ailleurs, il reprend les spécificités animales pour construire le caractère de ses personnages, avec un Saint Hubert, race spécialisée dans le pistage et un Border collie foufou. Il joue également sur leurs caractères opposés pour créer une dynamique. La narration se base principalement du point de vue de Joseph. Le Border collie s’interroge sur son attirance, son excitation par certaines odeurs et n’hésite pas à remettre en question son comportement parfois pressant. Le taciturne Noi, quant à lui, conserve une certaine innocence. Un jeu érotique s’installe entre eux, les incitant à mieux communiquer. Ainsi, l’auteur aborde la différence entre odeur et phéromone, l’acceptation de l’autre, la question de la normalité. Il questionne également sur le consentement.

Le mangaka a un trait épuré et anguleux. Il reprend les caractéristiques principales des races des chiens mais certaines sont parfois méconnaissables. Il simplifie son trait et exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les décors situent principalement l’action et s’estompent néanmoins pour ne pas surcharger les pages. Les trames d’ambiance appuient les émotions fortes tandis que les autres trames sont en aplat, utilisées avec parcimonie. La mise en page plutôt classique colle parfaitement au style graphique. Dans les scènes érotiques, Nagabe sensei ne montre pas les parties intimes grâce au cadrage et à des phylactères bien placés. Toutefois, dans certaines vignettes, il ne les dessine tout simplement pas.

En résumé

L’enjoué Joseph (Border collie) surprend son camarade de classe Noi (Saint Hubert) en train de renifler son t-shirt. Mais loin d’être choqué, il s’amuse même par la suite à tester l’odorat de son nouvel ami. Toutefois, lorsqu’il lui fait sentir son caleçon, la réaction de Noinoi lui procure un plaisir inattendu.

En conclusion

Nagabe sensei arrive à mêler les premiers émois d’une romance lycéenne avec la découverte d’un fétichisme, tout en conservant une certaine candeur de ses personnages. En se basant sur les spécificités des races des chiens, il crée une dynamique intéressante entre les personnages, rendant crédible leurs recherches d’odeurs. Toutefois, le sujet pourra déplaire à certains lecteurs. Le graphisme est très expressif. J’aime beaucoup la relation qui se construit entre Noi et Joseph. Un bon moment de lecture!

Si tu insistes… 3 – Niyama

Couverture de Si tu insistes 3 de Niyama, éditions Hana

NIYAMA にやま
ISBN: 9782382765524
Hana, 2025
ISBN: 9784801983915 (JP)
Takeshobo, 2024 (JP)
Titre original: そんなに言うなら抱いてやる 3
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Tout se passe bien pour le ninja et le prince, jusqu’à ce qu’un… rival (?) se présente! »

Niyama sensei concentre son récit sur la vie professionnelle en introduisant le roi Ôsuke. Elle aborde la gestion de la jalousie, la question de la confiance et, comme dans le tome précédent, le coming out et l’influence des rumeurs. Ainsi, elle dévoile de nouvelles facettes de Shinobu qui se montre possessif et boudeur. En effet, une rivalité s’installe peu à peu car Ikurumi idéalise et surprotège Omoteya. Hikaru s’interroge alors sur sa relation avec Nin Nin. Le couple communique mieux, aussi bien par les mots que par des petits gestes d’affection. Par ailleurs, l’autrice joue beaucoup sur les quiproquos pour nous amuser. Elle crée également du suspense grâce aux prises de risque du couple qui dissimule de plus en plus mal leur attirance. Elle s’intéresse donc au jugement sur l’apparence, la remise en question de soi, la différence entre relation charnelle et amoureuse.

La mangaka a un trait légèrement anguleux, à peine épuré. Elle le simplifie et l’arrondit dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle n’hésite pas à dessiner Hikaru en adorable petit poussin. Les trames sont équilibrées et des hachures envahissantes soulignent les rougissements. De même, les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, les décors soignés situent principalement l’action. La mise en page dynamique joue sur l’absence de cadre, les sorties de cases et les ellipses. Niyama sensei ne censure pas les scènes érotiques. Sous la jaquette, elle offre deux illustrations qui résument bien l’ambiance du manga, à découvrir de préférence à la fin.

En résumé

Le meilleur vendeur de l’entreprise, Ikurumi Ôsuke, surnommé le roi, revient d’une mission de cinq ans à l’étranger. Omoteya Hikaru qui l’admire, est tellement impatient de le retrouver qu’il abandonne Urakawa Shinobu dès le matin en plein câlin. D’abord confiant, Nin Nin commence pourtant à s’inquiéter face à autant de complicité entre le roi et le prince. Il entraîne même Hikaru dans les toilettes du bureau pour lui voler un baiser…

En conclusion

Ce tome obtient la quatrième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2025. Niyama sensei approfondit ses sujets abordés précédemment tout en nous amusant. Elle maîtrise toujours l’alternance entre tension, érotisme et humour. Son graphisme est un régal pour les yeux, aussi bien le mignon poussin Hikaru que la musculature de Nin Nin. D’ailleurs, Ôsuke dégage un charme fou, même en mode fan ardu manipulateur. Une lecture captivante!

Last omegaverse – Harekawa Shinta

Couverture de Last omegaverse de Harekawa Shinta, éditions Taifu

HAREKAWA Shinta 晴川シンタ
ISBN: 9782375065143
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784801968349 (JP)
Takeshobo, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: si on s'ennuie

« Il y a un siècle de cela, les alphas et les omégas se sont éteints. »

Harekawa Shinta sensei propose un omegaverse avec une note originale: la disparition des alphas et des omégas. Elle interroge sur la différence entre un coup de foudre et l’influence des phéromones et la solitude. Ainsi, elle dépeint les différentes émotions ressenties, en particulier à cause du manque de connaissance sur les seconds genres. Ayase aspire à une vie et à un amour normaux mais doit composer avec les effets de ses chaleurs, devant mentir sur sa condition. Sa sœur, Yôko, se montre en plus trop surprotectrice. Inukai, quant à lui a constamment peur de ne pas contrôler son instinct. Les personnages, blessés par la vie jusqu’à présent, construisent d’abord une relation un peu malsaine mais cherchent à l’équilibrer et à avancer. Ainsi, l’autrice révèle par brides le passé des personnages. Elle aborde la question du destin, de l’acceptation de soi, du doute et de la sincérité des sentiments.

La mangaka a un trait épuré avec des contours plus épais donnant du relief. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Harekawa sensei censure les parties intimes avec des trames légères ou des contours blancs qui s’estompent. Pourtant, elle dessine des coupes intérieures, offrant presque une scène par chapitre.

En résumé

Les alphas et les omégas ont disparu depuis un siècle déjà. Pourtant, un jour de pluie, le PDG d’une société, Inukai Ryô, croise l’acteur porno gay, Ayase Yûtarô, à un passage piétons. Les deux hommes se sentent irrémédiablement attirés l’un par l’autre et enchaînent ensuite rapidement les rendez-vous. Mais pendant leurs ébats, Ayase qui cache son second genre oméga, s’interrompt brusquement pour prendre des suppresseurs d’urgence. Inukai lui avoue alors être un alpha.

En conclusion

Harekawa Shinta sensei offre un omegaverse plutôt original, malgré une narration un peu rapide pour tenir en un one-shot. Ainsi, elle développe peu les différents thèmes abordés mais exploite tout de même l’essentiel. En plus, elle analyse avec finesse les émotions des personnages, dévoilant au fur et à mesure leurs petits défauts. Le récit semble ainsi très vivant. Par ailleurs, le graphisme est à la fois fin et agréable. Même si je trouve que ce titre ne restera pas longtemps dans les mémoires, je l’ai apprécié, étant touchée par l’imperfection des personnages. Une lecture attendrissante!

Mon cher roi démon – Soutome Emu

Couverture de Mon cher roi démon de Soutome Emu, éditions Taifu

SOUTOME Emu 五月女えむ
ISBN: 9782375065525
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784910526584 (JP)
Shucream, 2024 (JP)
Titre original: 親愛なるわが魔王へ
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Je vais devoir vérifier la magie qui contrôle les sentiments. »

Soutome Emu sensei narre une douce romance entre un roi démon et un griffon qu’il a d’abord élevé. Ainsi elle interroge sur l’amour parental, amical et amoureux. Elle installe rapidement son univers et dévoile les détails à travers les discussions. D’ailleurs, la narration alterne entre Topaze et Rubis. Malgré son puissant pouvoir, le roi démon a la fâcheuse tendance à se surmener, faisant passer les autres avant lui. Le griffon, quant à lui, prend soin de son père adoptif et préfère cacher ses sentiments amoureux. Leurs amis, le magicien Jade et son compagnon Perle, les soutiennent, devenant leurs confidents. Le comportement violent et avide des humains se confronte à des êtres fantastiques qui n’aspirent qu’à la paix. Par ailleurs, l’autrice montre le double tranchant de la pression. Elle aborde le sacrifice de soi, les choix douloureux parfois nécessaires. Avec la forme animale de Topaze, elle s’attarde sur l’influence de l’instinct.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les nombreuses trames sont très variées. Toutefois, des hachures soulignent également les ombres fortes. Les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, les décors soignés sont très présents. La mise en page très dynamique joue sur les absences de cadre et les angles de vue variés. Soutome sensei s’attarde sur les petits détails, semant des indices au fil des pages. Elle s’inspire de différents costumes, monstres et univers fantastiques pour créer son propre monde. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc.

En résumé

Sur l’île des démons et des pierres précieuses, il y a quarante ans, le très puissant roi des démons Rubis a recueilli un œuf de griffon abandonné. Grâce à sa magie, Topaze a alors pris une forme humaine. Maintenant adulte, il prend soin du roi des démons qui s’épuise à ressusciter les démons morts durant la guerre contre les humains. Il réprime au mieux ses sentiments amoureux mais aimerait ne plus être considéré comme un enfant…

En conclusion

Bien que Soutome Emu sensei aille à l’essentiel avec quelques raccourcis, les explications contées collent parfaitement au récit. Elle alterne tension, humour et émotions. En effet, elle dépeint avec finesse les sentiments des personnages. D’ailleurs, le couple avance à son rythme respectant le consentement entre eux. Le graphisme est expressif et agréable. J’aime beaucoup la dynamique entre Rubis et Topaze. Une lecture charmante!

Le regard de la bête – Shinou Ryo

couverture de Le regard de la bête de Shinou Ryo, éditions Taifu

SHINOU Ryo 紫能了
ISBN: 9782375065518
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784801982161 (JP)
Takeshobo, 2023 (JP)
Titre original: キミが獣になれるまで
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Je t’avais bien dit que je te soumettrai à moi, non? »

Shinou Ryo sensei propose un dom/sub avec une vraie relation sado-masochiste, y ajoutant au passage quelques touches personnelles. Ainsi, elle intègre ses explications au fil du récit. Elle aborde donc la question du consentement, le difficile contrôle des pulsions et la place des sentiments face à l’instinct. Les médecins Mashinome Tsukasa (dom) et Ikari Jin (switch) dévoilent au fur et à mesure les spécificités de la mutation de Minoru. En effet, Kageshita développe deux personnalités contradictoires selon qu’il est normal ou dom. Aki, quant à lui, culpabilise de ne pas satisfaire suffisamment son ami. Malgré des sentiments réciproques, le couple peine à trouver un équilibre. Par ailleurs, l’autrice enrichit son univers avec des effets secondaires suite à une transformation instable. Elle questionne sur le besoin de possession du point de vue du dominant et du soumis. Elle joue également sur les limites de la violence, créant constamment de la tension.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à exagérer les expressions. Les trames sont nombreuses tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page très dynamique utilise les superpositions, les angles de vue variés, les sorties de vignettes ou même l’absence de cadre. Ainsi, Shinou sensei s’attarde sur les détails. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des hachures et offre même une scène par chapitre. En début de tome se trouvent les explications sur le dom/subverse ainsi que les spécificités inventées par l’autrice. Des fiches personnages permettent de découvrir quelques secrets en fin de tome.

En résumé

Un soir, alors que Haruki Aki (sub) s’apprêtait à coucher avec un dom dans un parc, ils sont interrompus par le regard de bête d’un autre dom encore plus puissant. Suite à la soudaine réduction de sa bourse universitaire, le sub cherche un petit job et postule alors à un test clinique pour des inhibiteurs. Malheureusement, il doit absolument être accompagné d’un dom. Durant sa recherche, il rencontre son ami d’enfance Kageshita Minoru (normal), qui le soumet soudain par des phéromones. Ce dernier a par ailleurs le même regard de bête que le dom qu’Aki avait croisé quelques jours auparavant. Pourquoi?

En conclusion

Ce tome obtient la huitième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2024. Ce one-shot épais permet à Shinou Ryo sensei de bien développer son scénario, entre tension et érotisme. La touche SM apporte vraiment un plus au récit, collant parfaitement au dom/subverse. Son graphisme sensuel sublime également les interactions entre les personnages. Je suis subjuguée par la relation du couple, à la fois attendrissante et entraînante. J’aimerais par ailleurs découvrir un jour l’histoire des médecins. Si les scènes SM ne vous dérangent pas, je vous recommande ce dom/sub. Un coup de cœur!

Filled by twilight 1 – Uno Yukiaki

Couverture de Filled by twilight 1 d'Uno Yukiaki, éditions Taifu

UNO Yukiaki 宇野ユキアキ
ISBN: 9782375065211
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784910526607 (JP)
Shucream, 2024 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: si on s'ennuie

« Si moi, je ne te pardonne pas, qui d’autre le pourra? »

Uno Yukiaki sensei narre une romance dramatique, sur fond d’enquête et de vengeance. Elle ajoute une touche fantastique avec des techniques ancestrales plus proches de la magie. Pour l’instant, elle installe principalement le contexte et les protagonistes. Ainsi, les deux anciens amis ont un caractère opposé, mais également des techniques qui se complètent. Shen Feng recherche pénitence tout en menant l’enquête. Xiao Xing semble mettre de côté son ressentiment et détend au passage l’atmosphère souvent tendue. Leurs sentiments d’abord suspendus suite à leur séparation, reprennent comme si de rien n’était et évoluent vers une attirance mutuelle. L’autrice sème au fil des chapitres des indices permettant aux lecteurices de faire leurs propres conjectures.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Les décors situent principalement l’action. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, la mise en page est simplement dynamique. Uno Yukiaki sensei s’inspire vaguement du style chinois ancien pour les vêtements et l’architecture.

En résumé

Shen Feng admire depuis l’enfance Xiao Xing. Doué pour les arts martiaux, il améliore ses techniques auprès de son maître et ami. Mais quelques années plus tard, sur les ordres de son père, Shen Feng élimine toute la famille de Xiao Xing. Toutefois, il ne peut se résoudre à éliminer son ami. Cinquante ans plus tard, le chef de famille des Shen meurt assassiné. Et les indices semblent désigner les techniques de la famille Xiao…

En conclusion

Uno Yukiaki sensei propose un scénario intéressant mais se perd un peu dans la narration. Elle enchaîne les évènements et fait des raccourcis un peu précipités, alors que ce tome est plutôt introductif. L’univers est par ailleurs peu développé. Le graphisme reste agréable, avec des personnages aux physionomies variées. Je trouve le lien entre les deux héros un peu léger surtout après leur passé dramatique. Mais je suis tout de même curieuse de découvrir la suite.

Sleeping on the paper ship 1 – Yatsuda Teki

Couverture de Sleeping on the paper ship 1 de Yatsuda Teki, éditions Taifu

YATSUDA Teki 八田てき
ISBN: 9782375065198
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784829686881 (JP)
France shoin, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« J’étais définitivement possédé par ce dieu de la mort. »

Yatsuda Teki sensei mêle réalité et fiction, incluant également des évènements historiques à son récit. Elle brouille volontairement la première impression des lecteurs sur les personnages en dévoilant des facettes différentes au fil du récit, oscillant entre imagination ou folie. La narration alterne entre les deux héros, présentant deux visions différentes entre des survivants de catastrophe. En effet, Kei, hanté par son passé, trouve une certaine libération à travers l’écriture. Yôichi quant à lui manque cruellement de confiance en lui et a l’impression d’être une coquille vide. Malgré une attirance réciproque, le destin semble s’acharner sur les deux amants qui n’arrivent pas à avancer. Ainsi, l’autrice aborde la culpabilité du survivant, la difficulté à dépasser un traumatisme, le sentiment d’impuissance et de déconnexion dans un monde qui avance à un autre rythme. Elle interroge sur la manipulation, la malédiction, la différence entre amour et admiration.

La mangaka a un trait à peine épuré, plutôt fin et détaillé, presque réaliste. Elle le renforce par des décors soignés très présents, inspirés de photographies. Ainsi, elle utilise beaucoup de trames pour rendre les détails des ombres et des couleurs. Néanmoins, son style se simplifie dans les passages humoristiques. Par ailleurs, les trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les émotions. La mise en page très dynamique rythme la lecture. Les illustrations en début de chapitre dégagent un aspect poétique avec les personnage qui posent. Yatsuda sensei rend parfaitement l’ambiance, le style vestimentaire et les décors des différentes époques. Elle représente de manière métaphorique la mort qui accompagne parfois Kei. Dans les scènes érotiques, elle ne montre pas les parties intimes, jouant sur les cadrages et les angles de vue. Sous la jaquette, il y a une histoire à lire à la fin des deux tomes.

En résumé

Après avoir survécu à un accident durant l’enfance, Kitahara Kei écrit frénétiquement, comme possédé par le dieu de la mort. Toutefois, tous ceux dont il s’inspire dans ses scénarios, meurent dans d’étranges circonstances. Persuadé de devenir fou, il refuse depuis d’écrire et noie ses soucis dans l’alcool. Un soir, alors qu’il est frappé par des soldats américains, il est recueilli par Mikami Yôichi, photographe.

En conclusion

Yatsuda Teki sensei ancre d’abord son récit dans la réalité avant de perturber le lecteur en semant différents indices au fil de son récit, interrogeant sur la folie ou non de Kei. Elle crée ainsi tension et suspense. Son graphisme aux traits plutôt réalistes renforce l’immersion dans le récit. Toutefois, certains passages semblent confus ou trop expéditifs mais cela ne dérange en rien la compréhension générale. Hâte de découvrir la suite!

The night beyond the tricornered window 10 – Yamashita Tomoko

Couverture de The night beyond the tricornered window 10 de Yamashita Tomoko, éditions Taifu

YAMASHITA Tomoko ヤマシタトモコ
ISBN: 9782375064139
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784799751664 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« On est liés par le destin, toi et moi. C’est obligé. »

Yamashita Tomoko sensei révèle enfin le passé du professeur et la nature de son pouvoir. Ainsi, elle montre différentes utilisations de la haine. Le professeur dévoile d’autres facettes derrière sa puissance, entre lâcheté et amour possessif. Mikado s’avère, quant à lui, plus confiant, trouvant la force à travers sa mère et ses amis. Il prend aussi conscience de ses sentiments pour Hiyakawa. D’abord prisonnier de ses souvenirs, Rihito réalise sa souffrance et trouve le moyen de combler le vide qu’il ressent grâce au soutien et à l’affection de son entourage. Par ailleurs, Sakaki détend l’atmosphère plutôt tendue par son style bourrin. Comme dans le tome précédent, l’autrice interroge sur le lien familial. Ainsi, elle aborde les efforts pour se comprendre et construire la confiance à deux ainsi que la question du destin. Elle met également en avant le travail d’équipe des exorcistes, chacun mettant en œuvre ses spécialités.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise des trames équilibrées, plutôt en aplat et joue sur les contrastes noir et blanc. Les trames d’ambiance appuient les émotions. La mise en page plutôt classique offre quelques pages plus dynamiques. Ainsi, cela fluidifie la lecture. Yamashita sensei donne l’ambiance du récit à travers des indices dans les portraits et bustes des personnages des illustrations en début de chapitre. Par ailleurs, elle présente succinctement les protagonistes en début de tome.

En résumé

Mikado Kôsuke fait face au professeur. Mais ce dernier essaie de le tuer en le plongeant dans un désespoir sans fin. Toutefois, Hiura Erika tente de l’aider. Son pouvoir qui s’étend à travers toute la maison, soulage également Mukae Keita. D’ailleurs, le voyant cherche désespérément à libérer Hiyakawa Rihito, enchaîné à une malédiction.

En conclusion

Yamashita Tomoko sensei conclut son récit avec un tome intense empli de révélations. Elle maintient le suspense jusqu’à la fin. Son graphisme, en particulier les expressions du visage, permet d’immédiatement comprendre les émotions des personnages. J’étais totalement absorbée par ce dernier tome. Bien qu’il n’y ait aucune scène érotique durant toute la série, les sentiments sont pourtant bien présents et se construisent au fil du récit. Un titre idéal pour ceux qui apprécient les romances au second plan. Une lecture envoûtante!

Fangs 3 – Billy Balibally

Couverture de Fangs 3 de Billy Balibally, éditions Taifu

BILLY Balibally ビリー・バリバリー
ISBN: 9782375065587
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784344853744 (JP)
Gentosha, 2024 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

« La couleur du destin est le rouge. »

Billy Balibally sensei révèle le passé d’Ichii. Avec l’introduction du cruel Megi, elle explique l’origine des Fangs ainsi que des vampires. Elle analyse également les autres croyances autour des vampires. En effet, Megi représente l’image classique du vampire manipulateur et immortel qui abuse de son pouvoir tandis qu’Ichii, qui a tendance à culpabiliser, cherche à expier ses fautes passées. En apporte une note de fraîcheur par son innocence mais s’affirme de mieux en mieux. Comme dans le tome précédent, Sugi, Masaki et Mariko apportent conseil et soutien. Ainsi, l’autrice interroge sur l’influence du sang et de l’envoutement sur les sentiments. Elle aborde la difficulté à avancer lorsque l’âme est blessée, l’importance de la famille même recomposée et la nécessité de parler franchement. Elle conclut l’arc sur le couple d’Ichii et En mais éveille la curiosité des lecteurs sur de possibles suites. Par ailleurs, les histoires bonus détendent un peu l’atmosphère.

La mangaka a un trait fin avec des contours parfois dédoublés. Dans les passages humoristiques, elle le simplifie et l’arrondit. D’ailleurs, En se transforme en adorable SD et Ichii en wanko. Les trames équilibrées ont une dominante claire qui contraste avec le noir des costumes. Par contre, les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors soignés et très présents apportent une note réaliste. La mise en page dynamique met en avant l’esthétique générale des tenues, des positions recherchées et la plastique des corps. Ainsi, Billy Balibally sensei s’attarde sur les détails comme les gestes et les réactions. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc ou des trames. Pourtant, elle dessine des coupes intérieures. La décomposition des mouvements intensifie la sensualité des corps. Les illustrations en début de chapitre donnent des indices. En fin de tome, il y a des fiches personnages avec leurs liens.

En résumé

L’apparition de Megi perturbe énormément Ichii qui prend alors des risques. Inquiet, En essaie désespérément de le faire parler. Le vampire se confie alors à demi-mots. Mais il refuse de lui dire le plus important. N’arrivant pas à le comprendre, En fuit…

En conclusion

Ce tome obtient la vingtième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2025. Billy Balibally sensei conclut avec intensité l’arc d’Ichii et En. Elle maintient le suspense jusqu’au bout tout en alternant entre tension, humour et érotisme. Son graphisme est tout simplement magnifique. J’ai hâte de découvrir la suite! En reprenant les droits de la série, les éditions Taifu comics ont également réédité les deux premiers tomes, idéal pour harmoniser sa collection ou découvrir cette excellent série sur les vampires. Une merveilleuse lecture!