Love shuttle 2 – Aeju

couverture de Love shuttle 2 de Aeju edité par Nao studio

Aeju
ISBN: 9782959108655
Nao studio publishing, 2024
Lezhin, 2019 (KR)
Webtoon
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« C’est donc ça qu’on ressent… En embrassant quelqu’un. »

Aeju s’attarde sur les spécificités de Doyun en tant qu’oméga et présente ainsi les contraintes quotidiennes des omégas. Elle aborde entre autres la pression familiale, les préjugés sur les alphas et les omégas ainsi que les difficultés à vivre sous l’influence des phéromones. Alors que Taehan accepte rapidement son attirance et son désir, Doyun a tendance à fuir et s’embourbe dans des complications en ne maîtrisant pas ses propres manigances. Par ailleurs, la mère Lee apporte un note amusante en surprenant le lecteur. L’introduction de Lee Dojun permet d’interroger sur le côté surprotecteur et autoritaire de certains alphas. D’ailleurs, en comparant Jung à d’autres types d’alphas, l’auteure met en avant son côté bienveillant et son contrôle.

Le trait épuré légèrement anguleux de la manhwaga se simplifie dans les passages humoristiques. Comme dans le tome précédent, l’exagération des expressions renforce l’effet comique. Ainsi, les réactions, en particulier du médecin, en arrière-plan sont hilarantes. La palette de tons est variée. De même, les trames d’ambiance surtout colorées, accompagnent les émotions. Par ailleurs, les décors soignés qui apportent une touche réaliste, apparaissent sur les plans larges. La mise en page est classique mais fluide. Aeju ne censure pas les scènes érotiques et offre même des coupes intérieures. Par ailleurs, elle donne un mot personnalisé pour les lecteurs français. En début de tome se trouvent une explication sur l’univers omegaverse et des fiches personnages.

En résumé

Tout en rassurant l’alpha Jung Taehan, le docteur Kim Jinyoung (alpha) administre un inhibiteur à l’oméga Lee Doyun, inconscient. Taehan réalise alors que son rival et ami est un oméga un peu spécial et comprend que son comportement ait pu le froisser. En découvrant son absence au travail le jour suivant, il décide de l’appeler, persuadé que Doyun va désormais le fuir. Pendant ce temps, Kim fait d’abord la morale à Lee puis le raccompagne chez ses parents pour qu’il puisse s’informer auprès de sa mère. En effet, sa méconnaissance sur les contraintes d’un oméga représente une bombe à retardement pour son entourage…

En conclusion

Aeju s’amuse à déconstruire les principes de base de l’omegaverse, créant un couple très attachant. Elle maîtrise parfaitement l’alternance entre comique, tension et érotisme. En plus, l’introduction de nouveaux personnages permet d’approfondir les sujets abordés. Je craque complètement pour ce couple mais également pour l’espiègle médecin. Une lecture entraînante!

Arima veut devenir un oméga! 1 – Fujita Cafeco

couverture arima veut devenir un omega 1 fujita cafeco hana

FUJITA Cafeco 藤田カフェコ
ISBN: 9782382762356
Hana, 2024
ISBN: 9784832291812 (JP)
Houbunsha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« C’est parce que je veux coucher avec des alphas. »

Fujita Cafeco sensei propose un omegaverse interrogeant sur la relation alpha*alpha. Elle aborde d’abord les thèmes classiques à ce genre comme la grossesse, l’attirance sans phéromone, la gestion des chaleurs et le marquage par morsure. Puis, elle s’intéresse aux problématiques de l’homosexualité telles que la peur du jugement extérieur, le rejet de la famille, la construction d’une famille, le poids du secret. Izumi accepte rapidement sa paternité et ses sentiments, ayant une vision plutôt romantique de l’amour. Arima, au contraire, reste obnubilé par le lien entre alpha et oméga, développant ainsi un complexe face à sa « prétendue » anormalité. Il a donc tendance à fuir les relations stables. Ainsi, l’auteure met en avant le doute, la cohabitation, la communication. Elle développe au moins une problématique par chapitre. Elle révèle le point de vue de Kôki sur sa première rencontre avec Nijô à la fin.

La mangaka a un trait légèrement épuré plutôt fin. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle ajoute quelques touches mignonnes avec les bouilles d’Ayumu. Les trames sont équilibrées tandis que les décors alternent avec les trames d’ambiance. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est par ailleurs très dynamique. Dans les scènes érotiques, Fujita sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Néanmoins , elle dessine presque une scène par chapitre. Sous la jaquette, elle offre une anecdote sur le couple ainsi que sa postface. Par ailleurs, elle montre l’évolution du couple dans les illustrations en début de chapitre. Deux illustrations couleur débutent le tome.

En résumé

Bien qu’alpha, Nijô Arima est alpha sexuel, c’est-à-dire qu’il ne tombe amoureux que d’alphas. Pour satisfaire sa libido, après son travail dans l’entreprise de son père, il se prostitue secrètement sous le nom d’Aria tout en se faisant passer pour un oméga. Un soir, alors qu’un client annule son rendez-vous, il croise un bel alpha correspondant à tous ses critères de beauté. S’abandonnant à une attirance mutuelle, les deux hommes passent alors une nuit torride, puis ne se revoient plus. Mais trois ans plus tard, Arima retrouve Izumi Kôki pour lui présenter leur fils Ayumu, fruit de leur seule et unique nuit.

En conclusion

Fujita Cafeco sensei propose un omegaverse original transposant les questions habituelles sur l’homosexualité avec un couple alpha*alpha. Bien que son scénario soit bien structuré, il reste tout de même quelques maladresses et certains enchaînements semblent précipités. Par ailleurs, le graphisme est agréable mais assez commun. Le côté girouette d’Arima est un peu déstabilisant mais c’est ce qui le rend intéressant. Une lecture sympathique. J’ai longuement hésité à le « recommander » entre « un peu » et « beaucoup ». Alors j’attends la suite pour mon avis définitif!

Soleil d’hiver – Nagisa Ayumu

soleil d hiver nagisa ayumu

NAGISA Ayumu 渚アユム
ISBN: 9782382762547
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784758023528 (JP)
Ichijinsha, 2022 (JP)
Titre original: 愛日と花嫁
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Il me donne l’impression qu’une autre vie s’offre à moi. »

Nagisa Ayumu sensei offre une romance mêlant fantastique et omegaverse, les alphas étant des dieux à la fois craints et vénérés. Elle s’inspire de différentes légendes pour construite son propre univers, le révélant à travers les découvertes de Lucas. Elle s’intéresse également à l’harmonie avec la nature et aux différentes techniques agricoles. La narration alterne entre les deux héros. Au contact de Crow, Lucas s’ouvre au monde et s’interroge de plus en plus sur sa condition d’oméga en tant que fiancé, sacrifice ou offrande. Le dieu, quant à lui, résiste du mieux qu’il peut aux phéromones. Ainsi, leurs sentiments évoluent durant leur cohabitation. L’auteure aborde la place des sentiments sous l’influence des phéromones, la recherche de la facilité des humains, le sacrifice de soi. Elle ajoute quelques tensions avec les secrets autour de Crow. Le dieu Noé et Kei, le frère de Lucas, soutiennent le couple.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo, avec de grands yeux expressifs. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise beaucoup de trames, rendant ainsi les couleurs, les ombres mais aussi les dégradés. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors soignés s’estompent autour des personnages ou se simplifie pour ne pas surcharger les vignettes. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Nagisa sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Toutefois, elle dessine des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle offre une illustration ainsi qu’une planche amusante révélant quelques secrets sur Noé.

En résumé

Lucas vit dans un village menacé par la famine à cause de mauvaises récoltes. Trop gentil, il vient souvent en aide à tous ceux dans le besoin. Mais un jour, après une forte fièvre, on lui apprend qu’il est devenu un oméga et qu’il devra donc se fiancer au dieu protecteur du village. D’abord apeuré, le jeune homme accepte finalement de se sacrifier pour apporter de meilleures récoltes. En réalité, le dieu Crow rassemble les omégas dans un village isolé et fournit en échange des plants. Touché par sa prévenance, Lucas propose alors de l’aider dans ses tâches.

En conclusion

Ce tome obtient la cinquième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2023. Nagisa Ayumu sensei offre un scénario intense dans lequel les évènements s’enchaînent. De même, le récit paraît bien bavard entre les réflexions des personnages, les explications et les conversations. Le graphisme contemporain reste agréable. J’ai passé une excellent moment de lecture, appréciant cet univers rafraîchissant pour un omegaverse. En plus, les relations restent consenties malgré les chaleurs. J’attends la suite avec grand intérêt.

Le mari du yakuza – Kuroi Yodaka

le mari du yakuza kuroi yodaka

KUROI Yodaka 黒井よだか
ISBN: 9782375064023
Taifu comics, 2024
ISBN:‎ 9784047367098 (JP)
Kadokawa, 2021 (JP)
Titre original: オメガの婿取り
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Me marier avec un alpha plus faible que moi?! Jamais de la vie! »

Kuroi Yodaka sensei offre une comédie romantique entre un puissant oméga au fort caractère et un alpha effacé qui se fait passer pour un bêta. Elle alterne la narration entre les deux héros. De même, elle dévoile l’essentiel de leur passé au fil des chapitres. Ainsi, les explications des spécificités de l’univers omegaverse appliquées au monde mafieux sont intégrées au gré des discussions des personnages. Yoshiharu se rebelle face aux règles inégalitaires tandis que Makoto se sacrifie pour le bonheur de son « maître ». Ainsi, les deux hommes cachent leur amour réciproque, prisonniers des conventions. L’auteure présente le mariage arrangé comme un moyen de négociation pour la mafia, certains yakuzas n’hésitant pas à utiliser de viles méthodes pour arriver à leur fin. Elle aborde l’influence des phéromones sur les sentiments, le jugement sur l’apparence, la recherche d’un partenaire idéal, le poids des clichés.

La mangaka a un trait anguleux qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages plutôt rectangulaires, avec des airs patibulaires, même pour la grand-mère. Les carrures musclées se devinent à travers les vêtements. Les trames sont variées toutefois, des hachures marquent les ombres fortes. Par contre, les trames d’ambiance se font rares et discrètes. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir mais également, par une trame grise recouvrant les vignettes. La mise en page très dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Kuroi sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Sous la jaquette, elle offre deux planches amusantes avec une interview du couple. Elle met en avant les attributs des yakuzas dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Héritier d’un clan yakuza, Hanamura Yoshiharu ne peut prendre la suite de la cheffe de clan car il est un oméga. Sa grand-mère organise alors des entrevues en vue d’un mariage arrangé pour qu’il trouve un partenaire alpha et mette au monde rapidement un descendant. En effet, malgré la fin des discriminations entre alphas et omégas, les mafieux continuent de perpétuer la règle que seul un alpha peut arriver au pouvoir. Mais Yoshiharu refuse d’épouser un homme plus faible que lui, n’hésitant pas à utiliser ses poings. Il rêve d’un partenaire idéal qui partagera équitablement la gestion du clan avec lui. D’ailleurs, il se sent trahi par son fidèle assistant Saitô Makoto (bêta) qui ne prend même pas son parti…

En conclusion

Kuroi Yodaka sensei propose un omegaverse dynamique avec un oméga qui ne se laisse pas faire. Elle gère parfaitement le rythme de son récit, l’enchaînement des évènements et alterne entre tension, humour et tendresse. Son graphisme dégage une certaine virilité, très rafraichissante. Je craque complètement pour les protagonistes, même les personnages secondaires peu développés qui ajoutent une note comique discrète. Une lecture entraînante!

Love is an illusion 1 – Fargo

love is an illusion 1 fargo

Fargo
ISBN: 9782382882740
Kbooks, 2024
Lezhin, 2018 (KR)
Webtoon
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Dans cet univers, une hiérarchie détermine la façon dont les gens interagissent. »

Fargo offre un classique omegaverse avec un alpha dominant qui garde le contrôle en dehors de son rut et un oméga récessif qui devient très entreprenant lors de ses chaleurs. Ainsi, elle crée une dynamique oscillant entre chamailleries, tension sexuelle et situations comiques avec ses deux héros qui passent leur temps à se provoquer. Elle aborde principalement la question de la discrimination, le poids des clichés sur les alphas et les omégas, l’influence des phéromones opposée aux sentiments. Heeso, l’ami bêta de Park, et Kyungsoo, l’ami bêta de Kim, se retrouvent souvent à temporiser les deux amants. Dojin semble plutôt effacé pour un alpha tandis que l’impétueux Hyesung prend beaucoup d’initiatives pour un oméga. Le chanteur se retrouve troublé par son attirance, ayant trouvé sa muse. L’auteure révèle par brides l’environnement et le passé des deux héros, créant du suspense. Elle s’intéresse par ailleurs à la pression des parents.

Fargo a un trait légèrement anguleux. Néanmoins, elle dessine des visages plutôt ronds. Elle simplifie son trait dans les passages humoristiques, donnant des bouilles trop chou. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Les pages couleurs alternent avec celles en noir et blanc. Ainsi, les trames sont variées tandis que les couleurs sont plutôt pastel. Un fond noir marque les flash-back. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, la manhwaga censure les parties intimes par un cache blanc. Elle offre tout de même des coupes intérieures. En début de tome, une fiche succincte explique l’univers omegaverse. Ce premier volume comporte un poster mettant en avant le côté sexy de Dojin.

En résumé

L’alpha dominant Park Dojin (25 ans), héritier du groupe Se-on, préfère actuellement composer des chansons pour son groupe Distorsion. Invité à l’anniversaire de Kanghyun (alpha), il reste stoïque face aux moqueries de ce dernier sur sa carrière tandis que son ami d’enfance Heeso (bêta) s’énerve à sa place. Excédé, le chanteur préfère fuir aux toilettes. Il croise alors Kim Hyesung (20 ans) qui travaille comme serveur, en train de s’asperger de phéromones d’alpha en parfum. En effet, ce dernier est persuadé d’être un alpha un peu récessif et espère donc rencontrer un riche oméga pour se caser. Pourtant tous les alphas l’ont traité d’oméga. Soudain, Hyesung ressent les symptômes de ses premières chaleurs.

En conclusion

Fargo propose un récit assez classique d’ennemis à amants. Toutefois, elle maîtrise son scénario, équilibrant les moments dramatiques, comiques et sensuels. Son graphisme est efficace et expressif. Les relations étant influencées par les chaleurs et le rut, le consentement est souvent gris. Une lecture entraînante!

Love shuttle 1 – Aeju

love shuttle 1 aeju

Aeju
ISBN: 9782959108617
Nao studio publishing, 2024
Lezhin, 2019 (KR)
Webtoon
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Qu’est ce qu’il vient de se passer, c’est la première fois que je ressens autant de plaisir… »

Aeju propose une comédie romantique omegaverse avec deux collègues qui s’entendent comme chien et chat et tombent finalement amoureux. Elle joue sur la spécificité de Doyun qui, bien qu’oméga, a un caractère fort, une belle stature et surtout se montre très entreprenant durant ses chaleurs. D’ailleurs l’alpha dominant Taehan paraît beaucoup plus prévenant et doux à côté de lui. Les chamailleries et les quiproquos, émaillés de scènes sexy également amusantes, portent principalement l’humour. Le médecin Kim et l’oméga Joo temporisent, conseillent et recadrent le couple, apportant au passage quelques explications sur l’univers omegaverse. Ainsi, l’auteure s’attarde sur l’attirance forcée par les phéromones, les inconvénients que rencontrent les oméga, la question de l’âme sœur et la difficulté à admettre l’évolution de ses sentiments. Les contradictions entre les pensées et les réactions surprennent le lecteur.

Aeju a un trait légèrement épuré et anguleux qui se simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, l’exagération des expressions renforce l’effet comique. Ainsi, Doyun rougit très facilement quand il est gêné et affiche alors des bouilles trop chou, même quand il râle. Les couleurs ont des tons plutôt réalistes, rendant les dégradés et les ombres. Les décors, qui s’estompent légèrement pour ne pas surcharger les vignettes, alternent avec les trames ambiance. Les personnages sont par conséquent bien mis en valeur. La mise en page bien que classique offre quelques pages plus dynamiques. Par contre, la lecture devient très fluide. La manhwaga ne censure pas les scènes érotiques. En début de tome se trouvent une explication sur l’omegaverse et des fiches personnages. La couverture a un effet doux et mât rehaussé par un vernis sélectif.

En résumé

Bien qu’oméga, Lee Doyun (26 ans) a une belle et forte stature. Il est même plus grand que ses trois frères aînés alpha. En plus, il n’a jamais eu ses chaleurs et ne produit pas de phéromones. Sa mère, inquiète, l’oblige donc à consulter régulièrement le médecin Kim Jinyoung (alpha) qui s’exaspère de l’insouciance de son patient. En effet, face à sa force physique, les collègues de Doyun pensent qu’il est un alpha. D’ailleurs, il se chamaille souvent avec Jung Taehan (24 ans), un alpha dominant, qui se moque souvent de lui. Observant l’oméga Joo Eunseo peiner à terminer ses tâches, Taehan l’avertit alors que l’oméga l’a éconduit ainsi que tous les alphas de l’entreprise qui ont tenté de le draguer. Mais le soir, épuisé, Doyun ressent soudain les symptômes de ses premières chaleurs.

En conclusion

Aeju maîtrise son scénario, en particulier l’enchainement des évènements et l’équilibre entre tension, comique et érotisme. En plus son graphisme est beau et agréable. La dynamique entre les deux héros est très entraînante. C’est le premier omegaverse webtoon que j’ai lu en numérique et j’ai immédiatement été conquise. J’accueille donc avec grand bonheur cette version papier. En plus, la toute petite équipe des éditions Nao studio publishing offre un travail de grande qualité. Coup de cœur confirmé!

La souris & le renard – Hanasawa Namio

la souris et le renard hanasawa namio

HANASAWA Namio はなさわ浪雄
ISBN: 9782382764480
Hana, 2023
ISBN: 9784861238994 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Titre original: ごちそうΩはチュウと鳴く
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Quand je couche avec Kurumizawa, je veux le mordre. »

Hanasawa Namio sensei narre une comédie romantique mêlant l’omegaverse à un récit d’hommes-bêtes. Ainsi, en plus de la classique influence des phéromones et de l’instinct, elle y ajoute une note originale avec la position de prédateur et de proie. D’ailleurs, elle joue principalement sur la tension entre ses deux héros pour enchaîner les gags et les quiproquos. L’introduction du mangaka à succès Motoki Shio, alias Toma Yoshiki (un alpha loup), permet de découvrir le passé de Kurumizawa et de mieux comprendre ses appréhensions face aux carnivores. D’ailleurs, l’oméga a d’abord du mal à s’inspirer de ses expériences personnelles pour créer ses œuvres. Il réalise au fur et à mesure ses sentiments envers Ukano. Le renard, quant à lui, lutte constamment contre son instinct et exprime maladroitement son attirance. L’auteure aborde entre autres le manque de communication, le contrôle de son instinct, la difficulté à surmonter sa peur.

La mangaka a un trait fin légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, arrondissant les visages. Elle ajoute les oreilles et la queue des personnages lorsqu’ils sont excités et les transforme en animal quand ils sont fatigués, conservant toutefois leurs regards caractéristiques: sournois pour le renard, blasé pour la souris. Les trames sont équilibrées, avec toutefois une dominante claire, tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hanasawa sensei censure à peine les parties intimes par de fines bandelettes blanches ou des phylactères qui cachent l’essentiel. Sous la jaquette, elle donne une anecdote dans une planche conclusive ainsi que sa postface.

En résumé

Kurumizawa Sachio (27 ans), un oméga de type souris, est auteur de manga. Son éditeur Ukano est un alpha de type renard. Par conséquent, leur relation est difficile car les proies omégas redoutent toujours de se faire croquer par leurs prédateurs alphas. D’ailleurs, le mangaka soupçonne son taquin éditeur de le considérer avant tout comme de la nourriture. Un soir, dans un bar réservé pourtant aux omégas, Sachio se fait droguer par des clients mal intentionnés qui cherchent à provoquer ses chaleurs. Heureusement, Ukano vient à son secours…

En conclusion

Ce tome obtient la septième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Hanasawa Namio sensei crée d’abord la surprise avec son thème intéressant sur des ennemis naturels amoureux. Toutefois, elle cherche à analyser en profondeur ce sujet en donnant plusieurs versions possibles avec des personnages secondaires, créant une certaine redondance dans les gags. Son développement devient vite classique. J’apprécie tout de même ce récit mettant en scènes des animaux tous mignons. La dynamique entre Ukano et Sachio est en plus entraînante. Je suis donc curieuse de découvrir la suite. Une lecture amusante très sympathique pour se détendre.

Megumi & Tsugumi 4 – Si Mitsuru

megumi and tsugumi 4 si mitsuru

Si Mitsuru S井ミツル
ISBN: 9782375063910
Taifu comics, 2023
ISBN:‎ 9784801976436 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Ils se croisent sans jamais s’atteindre alors qu’ils pensent l’un à l’autre. »

Si Mitsuru sensei continue de développer les questions de la paire, du mariage, de l’engagement pour l’avenir et la difficulté à obtenir l’accord des parents. Elle alterne la narration entre ses deux héros. A travers Inami, elle interroge sur les préjugés des rôles des alphas et des omégas dans une paire et l’imposition de la vision des alphas. D’ailleurs, bien qu’alpha, Sakashita se comporte plutôt lâchement et n’assume pas la pression élitiste familiale, cassant l’image des stéréotypes de l’omegaverse. L’humour côtoie l’action, jouant avec les quiproquos. De même, Tsugumi et Megumi se confrontent à leur première grosse dispute. Ainsi, l’auteure met en avant la communication au sein du couple, la difficulté à se réconcilier et à déclarer son amour publiquement. Comme dans le tome précédent, elle consacre un chapitre à Kuroji et Harutsugu, abordant les premiers mois des jeunes mariés.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle le simplifie parfois à l’extrême dans les passages humoristiques. Les trames d’ambiance renforcent les émotions tandis que les autres trames sont équilibrées. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est plutôt classique. Dans les scènes érotiques, Si sensei ne censure pas les parties intimes. Mais elle les dessine dans un style épuré en harmonie avec son style graphique. Elle offre également des coupes intérieures. A la fin de quelques chapitres, des SD résument l’épisode. Sous la jaquette, il y a deux planches amusantes. De même, l’illustration en couleur du frontispice est craquante.

En résumé

Yamada Tsugumi (oméga) a failli se faire mordre par son « disciple » Sakashita Inami qui se faisait passer pour un bêta. Depuis Kokonoe Megumi (alpha) souhaite former une paire avec son petit ami. Il lui a même promis le mariage. Les parents de Tsugumi, Kuroji et Harutsugu, comprennent sa détermination mais lui conseille toutefois d’attendre pour le mariage. D’ailleurs, Megumi souhaite d’abord en discuter avec son père. Tsugumi, quant à lui, désire tout de même faire le point avec son disciple.

En conclusion

Si Mitsuru sensei approfondit ses thèmes et maîtrise toujours autant le développement de sa comédie romantique. Quelques gags se répètent mais restent tout de même efficaces. Comme je m’y attendais, je craque complètement pour l’histoire des parents de Tsugumi. Une lecture toujours aussi charmante, amusante et dynamique.

La fiancée de l’alpha 3 – Iwamoto Kaoru et Yukimura Kanae

la fiancee de l alpha 3 iwamoto kaoru yukimura kanae

IWAMOTO Kaoru 岩本薫
YUKIMURA Kanae 幸村佳苗
ISBN: 9782382762110
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784813033257 (JP)
Taiyohtosho, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Je ne suis pas digne d’être son partenaire… »

Iwamoto Kaoru sensei met en avant le comportement possessif des alphas de la pire manière qui soit, avec des relations non consenties. Elle alterne la narration entre ses deux héros, montrant la contradiction entre leurs réflexions et leurs actions suite à la perte de contrôle face aux phéromones. Ainsi, elle s’attarde sur le choc et le traumatisme de Riku, brisé. Bien que rongé par les remords, Keiki fuit ses responsabilités. La perte de confiance au sein du couple relance complètement l’histoire. Par ailleurs, Ayato et Iriya apportent leurs soutiens au couple. Comme dans le tome précédent, l’auteure aborde la pression familiale des familles élitistes, leur acharnement à l’entre-soi, leurs préjugés sur les différences sociales. Par ailleurs, elle contrebalance la violence du récit avec une histoire bonus emplie de douceur.

Yukimura Kanae sensei a un trait légèrement épuré et léché. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. Une trame grise recouvrant les vignettes marquent les flash-back furtifs. La mise en page dynamique joue sur les angles variés et des ellipses bien marquées. Par ailleurs, la mangaka propose beaucoup d’images silencieuses qui transcrivent bien le malaise entre les deux héros. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par de fines bandelettes.

En résumé

Depuis qu’Emori Riku a déclaré ses sentiments à Shutô Keiki, il a constamment la tête dans les nuages et se sent même gêné face à son partenaire. D’ailleurs, la possessivité de l’alpha qui n’apprécie pas qu’il parle de son ami d’enfance Sendô Ayato ne le dérange pas. Kuô Iriya remarque aussi que Keiki se montre facilement agressif dès que quelqu’un critique son âme sœur. Un soir, Riku reçoit la visite de la mère de Keiki qui lui remet alors un rapport d’enquête le concernant: l’adolescent découvre ainsi que son vrai père était un oméga prostitué non enregistré à l’état civil. Le trouvant indigne pour son fils, Mme Shutô jette alors l’adolescent à la porte. Trouvant la maison vide mais devinant ce qu’il s’est passé, Keiki part à la recherche de son âme sœur. Mais ne supportant pas le rejet de ce dernier, il le prend de force.

En conclusion

Iwamoto Kaoru sensei prend une orientation surprenante avec ce tome, tombant dans le cliché classique de l’omegaverse des relations non consenties sous phéromones. C’est d’autant plus dommage car elle mettait justement en avant des omégas qui tenaient tête à des alphas. Le graphisme de Yukimura Kanae sensei semble soudain plus froid dans les ébats, transcrivant plutôt bien le malaise du couple. J’ai tout de même hâte de découvrir comment l’histoire va se conclure, mettant tous mes espoirs en Iriya.

The Teijo academy 4 – Natsushita Fuyu

the teijo academy 4 natsushita fuyu

NATSUSHITA Fuyu 夏下冬
ISBN: 9782382762042
Hana, 2023
ISBN: 9784865896923 (JP)
Fusion product, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: si on s'ennuie

« Ce n’est pas un sacrifice… C’est de l’esprit d’équipe. »

Natsushita Fuyu sensei présente les méthodes d’enseignement peu académiques de Teijo. Elle installe un jeu dont les épreuves préparent les étudiants à la concurrence, au surpassement de soi et au sacrifice. Toutefois, elle met également en avant la pureté des omégas qui proposent alors des solutions différentes. Aoki montre de plus en plus d’intérêt pour Harutaka et hésite à le modeler pour l’emmener dans son monde. Tsubaki Yukitaka et Tsuji sont mis en avant. Comme dans le tome précédent, les manigances entre les légendaires se révèlent petit à petit. L’auteure aborde le travail d’équipe, la douleur de la défaite malgré les efforts, la dure réalité du marketing. Elle révèle quelques indices sur la cérémonie d’allégeance. Par ailleurs, elle offre une parenthèse dans son récit pour préparer la suite.

La mangaka a un trait léché légèrement épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page est simplement dynamique. Par contre, Natsushita sensei met parfois en avant la plastique des personnages. Dans les scènes érotiques, elle joue sur les cadrages pour ne pas montrer les parties intimes. D’ailleurs, elle reste dans la suggestion en ne montrant que la fin. En début de tome, une fiche présente les personnages. Par ailleurs, des explications sur l’omegaverse et sur le fonctionnement de l’académie se trouvent en fin de chapitre. Sous la jaquette, il y a le plan de Minami chayagai.

En résumé

C’est la rentrée des vacances d’hiver. Tsuji Akihito taquine son colocataire, Ichijô Harutaka, qui a séjourné chez le légendaire Aoki Hirofumi pour s’entrainer à devenir son favori. Pour pimenter un peu la rentrée, les quatre légendaires organisent un évènement de pré-Saint-Valentin. D’habitude, à la Saint-Valentin, l’élève qui vend le plus de chocolats reçoit un badge de favori. Mais avant, les élèves devront trouver un des quatre légendaires cachés sur le campus pour obtenir un ingrédient secret tout en évitant de se faire attraper par leurs camarades qui jouent le rôle de loup. Harutaka fait d’abord équipe avec Mitomi Fuyuto mais ce dernier, touché par un laser, peine à suivre. Les deux omégas se séparent, Harutaka jouant les leurres. Il se fait alors acculer dans un cul-de-sac…

En conclusion

Natsushita Fuyu sensei prend vraiment son temps pour développer son récit. Elle continue de développer son univers, montre quelques évolutions des personnages et s’attarde peu sur les concepts classiques de l’omegaverse, ses personnages essayant de contrôler leurs phéromones. Mais j’ai trouvé la phase de jeu un peu trop longue à mon goût. Je pense que cela plaira aux amateurs de ce genre de récit. Pour ma part, j’ai hâte de découvrir l’allégeance.