Blue sky complex 9 – Ichikawa Kei

couverture blue sky complex 9 ichikawa kei hana

Ichikawa Kei 市川けい
ISBN: 9782382764855
Hana, 2024
ISBN: 9784864424738 (JP)
Tokyo mangasha, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« C’est justement parce que l’on fait confiance à son partenaire qu’on ne peut demander ou dire certaines choses… »

Ichikawa Kei sensei s’intéresse à la question de la confiance dans le couple, malgré les inquiétudes et les interrogations, ainsi qu’aux sentiments inavouables pour ne pas troubler son partenaire. Elle décortique l’installation du malaise qui en découle, le poids des silences et la nécessité de crever l’abcès ainsi formé. En parallèle, elle continue de développer la question du coming out à travers l’exemple de Minori qui préfère fuir ses sentiments au point d’en devenir malade. Kurisu Haruomi présente une autre facette de sa personnalité en conseillant subtilement Natsuki. Tôma, qui réalise peu à peu ses sentiments et son orientation sexuelle, s’exclut de plus en plus de sa famille. Avec son exemple, l’auteure met en avant les quiproquos que peut provoquer un excès de gentillesse, la nécessité d’être parfois ferme. Elle montre différentes manières de faire une mise au point. Dans l’histoire bonus, elle détend l’atmosphère avec un peu de mignonnerie.

La mangaka a un trait de plus en plus épuré qui offre parfois un aspect croqué. Elle joue sur les pleins et déliés. Dans les passages humoristiques, elle dessine des personnages SD aux traits plus anguleux et simples. Les trames équilibrées ont une dominante claire tandis que les rares trames d’ambiance, discrètes, renforcent le réalisme. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Bien qu’Ichikawa sensei ne censure pas les scènes érotiques, elle joue sur les angles de vue et les cadrages pour montrer le moins de détails possibles. D’ailleurs, il faut parfois déchiffrer les gros plans pour deviner quelle partie du corps est représentée. Comme dans le tome précédent, sous la jaquette, elle donne la recette secrète des pancakes du père de Terashima ainsi que la postface en manga.

En résumé

Alors que Kugayama Tôma s’apprêtait à embrasser Terashima Natsuki, ce dernier l’arrête en le frappant pour l’éloigner. Le lycéen prétexte alors avoir vu une punaise dans ses cheveux pour expliquer son geste. Narasaki Motochika ayant trouvé Wakamatsu Minori sous la pluie, la raccompagne chez elle avant de rejoindre son bien-aimé comme promis. Le lendemain soir, quand Terashima voit l’ambulance devant leur immeuble, il hésite à avertir Chika qu’il s’agit de Minori, trop fier pour avouer s’inquiéter de leur passé. Le jour suivant, lorsque Narasaki croise Endô Yui avec les affaires de Minori, il s’interroge alors sur la relation entre les deux femmes.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-huitième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2024. Ichikawa Kei sensei arrive à aborder différents sujets uniquement en analysant les petits tracas du quotidien. Elle montre différentes réactions, réflexions, permettant ainsi au lecteur de s’interroger sur les comportements humains. Par ailleurs, son graphisme dégage beaucoup de sensualité. Je craque complètement pour ses personnages en SD qui ont une patte graphique particulière mais tellement trognonne! Une tranche de vie qui peut paraître un peu lente pour certains lecteurs mais qui me ravit à chaque tome. J’adore découvrir et partager le quotidien de Natsuki, Chika et tous leurs amis.

Here U are 2 – Djun

couverture here u are 2 djun taifu li huan qui retire son masque

Djun
ISBN: 9782375064436
Taifu comics, 2024
Dongman, 2017 (CN)
Manhua
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Tant de contradictions dans ses propos. »

Djun continue de dénoncer les divers comportements homophobes, en particulier avec la bande de Wang Ming et Zhang Jiefeng. Iel crée des tensions et des quiproquos, rendant avec réalisme les diverses réactions et questionnements. Comme dans le tome précédent, iel détend l’atmosphère avec des petites touches d’humour, apparaissant même en tant que manhuajia dans les dialogues. De même, Xiao Yi ajoute une note mignonne. Les colocataires de Yangyang, Yu Xiao Ji, Lao Jiang et Dabai, soutiennent leur ami avec bienveillance. Par ailleurs, l’introduction de Zhang Jianyu permet d’analyser les limites du déni et du travail sur soi. En effet, bien que la jeune fille ait parfaitement conscience d’un amour impossible, elle continue d’espérer et de provoquer la chance d’un changement. Ainsi, l’auteur.e aborde l’amour à sens unique, le jugement hâtif, le poids des rumeurs et la difficulté à oublier. Avec Li, elle montre la complexité à décrypter ses ressentis.

Dans le sommaire, Djun ajoute un personnage en SD portant un pyjama animal trop chou. Son trait épuré conserve un style réaliste. Il se simplifie et s’arrondit dans les passages humoristiques. Ainsi, certains personnages apparaissent même en semi SD au cours du récit. De même, les teintes plutôt réalistes apparaissent très sombres la nuit. Les décors soignés renforcent également le réalisme. Toutefois, quelques trames colorées retranscrivent l’ambiance. Les rêves se repèrent grâce à un fond noir. La mise en page dynamique a parfois un agencement provoquant quelques hésitations sur l’ordre de lecture, quand il y a des chevauchement de vignettes. En fin de tome se trouve des croquis humoristiques qui étaient en bonus à la fin de certains chapitre lors de la publication en ligne. Un vernis sélectif sur la couverture est du plus bel effet.

En résumé

Avec un peu de patience et d’observation, Yu Yang a enfin réussi à sympathiser avec Li Huan. Il remarque même les timides et discrets sourires de son camarade. Le voyant déjeuner seul, il le rejoint sans hésitation et lui propose alors d’aller à la piscine de l’université ensemble. Les colocataires de Yangyang, remarquant que Zhang Jianyu n’arrête pas d’abuser de la gentillesse de ce dernier, le préviennent que sa bonté débordante peut porter à confusion. En effet, l’étudiante semble en pincer pour lui bien qu’elle sache qu’il soit homosexuel. Inquiet des rumeurs qui peuvent alors circuler, Yu se demande s’il ne devrait pas également prendre ses distances avec son nouvel ami.

En conclusion

Djun maîtrise parfaitement le développement de son récit, alternant tension, humour et « mignonnerie ». Iel commence à révéler quelques secrets sur Yu. Son graphisme est agréable. Les sujets abordés sont complètement d’actualités. Je trouve d’ailleurs que les réactions sont très bien rendues. J’adore la sensibilité de ce récit qui apporte une touche plutôt réaliste dans son propos. Après l’avoir lu en ligne, je n’ai pas hésité à le reprendre en version papier, complètement charmée par les aventures de Yangyang, Li Huan et leurs amis. N’hésitez pas à découvrir cette magnifique histoire!

Here U are 1 – Djun

couverture here u are 1 djun taifu yu yang qui relève ses cheveux

Djun
ISBN: 9782375064238
Taifu comics, 2024
Dongman, 2017 (CN)
Manhua
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Pourquoi il me fixe sans rien dire? »

Djun narre une romance aux notes réalistes entre deux étudiants aux caractères opposés. Iel base la narration du point de vue de Yu. Iel implique avec humour le lecteur en rappelant à travers certains dialogues ou indices semés en arrière-plan, qu’il s’agit d’une fiction. Yang assume son homosexualité, la dévoilant uniquement lorsqu’il le juge nécessaire. D’ailleurs, il n’hésite pas à recadrer, d’abord avec humour puis par la violence, tous ceux qui font des remarques homophobes. Par ailleurs, Wang Ming et ses camarades, dont Zhang Jiefeng, offrent une grande palette des pires comportements, entre moqueries, harcèlements et pièges. Le passé de Li révélé au fur et à mesure permet de mieux comprendre son côté renfermé. L’auteur.e installe pour l’instant les personnages et leurs relations. Iel aborde d’abord le jugement extérieur s’appuyant également sur les personnages secondaires pour offrir d’autres exemples.

Le.a manhuajia, malgré un trait épuré, a un style plutôt réaliste. Iel le simplifie, parfois à l’extrême, dans les passages humoristiques. Les couleurs sont plutôt réalistes avec des ombres fortes marquées et des dégradés. De même, les décors détaillés sont très présents sauf dans les plans rapprochés. La mise en page dynamique enchaine avec fluidité les vignettes et propose même quelques agencements plus originaux, avec des absences de cadre, des sorties de cases, des superpositions. Par ailleurs, les scènes d’action se résument à l’essentiel. Djun utilise également les pleines pages pour marquer des pauses agréables dans la lecture. Un vernis sélectif sur la couverture offre un très bel effet.

En résumé

L’étudiant en seconde année, Yu Yang, accueille les nouveaux élèves et les oriente selon leurs besoins. Très sociable et franc, il attire vite la sympathie de tous les étudiants. Mais le grand et taciturne Li Huan se montre froid, ne le remerciant même pas d’être allé chercher la clé de sa chambre. D’abord vexé par l’indifférence du nouveau, Yangyang remarque que Huan ne s’intègre également pas aux autres étudiants lors des activités. Un soir, alors qu’il allait fermer la salle B106, il aperçoit Li jouer du piano. Face à son regard triste, il s’éclipse alors discrètement…

En conclusion

Djun démarre lentement son récit mais cela est nécessaire pour bien appréhender les différents caractères des personnages ainsi que leurs liens. Son scénario est parfaitement maîtrisé, alternant humour et tension. De même, son beau graphisme offre une large palette de physionomies différentes. En plus chaque visage ou carrure possèdent son charme. N’hésitez pas à découvrir ce petit bijou très contemporain!

L’histoire de papa, papa et moi 1 – Roji

l histoire de papa papa et moi 1 roji

Roji ろじ
ISBN: 9782375064306
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799760963 (JP)
Libre, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« On n’est peut-être pas liés par le sang, mais c’est notre enfant! »

Roji sensei propose de suivre le quotidien d’une famille homoparentale, à travers quelques tranches de leur vie. Elle décortique les découvertes, les interrogations, les doutes, l’organisation du couple tout en présentant au fil des chapitres leur passé. Elle alterne la narration entre les deux pères, dont les points de vue diffèrent à cause de leurs caractères opposés mais également leurs rapports familiaux. Ainsi, Ai assume son homosexualité et a tendance à agir comme bon lui semble tandis que Nao, trop sensible, fuit l’inconfort. La famille de Nanami, l’amie de Hiro, apporte un regard extérieur et confronte le couple au rejet et à l’acceptation tout aussi blessante à cause d’un excès de bienveillance. L’auteure aborde donc la pression de la société avec l’image d’un parent parfait, l’influence des stéréotypes, la catégorisation sociale qui engendre des discriminations. Elle interroge d’ailleurs sur ce qu’est un parent.

La mangaka a un trait épuré plutôt en rondeur qui dégage de la douceur. Elle le simplifie en exagérant les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise beaucoup de trames. Néanmoins, les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors soignés apportent une note réaliste. Un fond noir indique les flash-back. La mise en page très dynamique joue sur les superpositions, les vignettes aux formes variées et les sorties de cadre. Roji sensei ne dessine pas les scènes érotiques, même si elles font parties des discussions. Sous la jaquette, elle offre quelques portraits de la petite famille.

En résumé

Miura Nao et Odowara Ai sont en couple depuis l’université et ont adopté le jeune Hiro. Les deux pères découvrent alors le difficile décryptage des pleurs, les nuits blanches et la perte d’intimité du couple. Mais également, avec le soutien et les conseils des parents d’Ai, le bonheur de construire une famille…

En conclusion

Ce tome obtient la deuxième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2024. Roji sensei offre une tranche de vie toute mignonne qui suit la croissance de Hiro. Elle met au cœur de son récit la parentalité, rappelant avec brio que la distinction du rôle des parents selon leur sexe est aberrant puisque ce n’est pas inné. Elle arrive à ancrer son récit dans la réalité, d’autant plus qu’au Japon, le mariage homosexuel n’est pas encore totalement légalisé et l’adoption interdite aux homosexuels, offrant d’ailleurs au passage une note d’espoir. Le graphisme est également tout mignon. Foncez lire cette belle histoire émouvante et tendre! Un énorme coup de cœur que je recommande chaudement.

Tu me coupes le souffle 2 – Sumiya Zeniko

tu me coupes le souffle 2 sumiya zeniko

SUMIYA Zeniko 澄谷ゼニコ
ISBN: 9782375064146
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799754634 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Titre original: 息できないのは君のせい 2
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

« En tout cas, entre nous ça a été plutôt rapide sexuellement parlant. »

Sumiya Zeniko sensei analyse l’évolution du couple à travers leur cohabitation. Elle met en avant l’organisation, les efforts pour se voir malgré les heures décalées, la honte de dévoiler ses défauts, les gestes romantiques maladroits. Ainsi, ses deux héros découvrent de nouvelles facettes l’un de l’autre, de nouvelles émotions mises à mal par des difficultés de communication. En effet, Yano cache son passé de peur de déranger son bien-aimé. Se sentant impuissant pour l’aider, Shizuki souffre de cette mise à l’écart. L’auteure décortique la transformation de leur attirance simplement sexuelle en amour profond. De même, elle aborde le manque de confiance et la question d’un coming out sélectif. Avec la famille Yano, elle interroge sur l’intégration d’un partenaire dans un cercle familial. La propriétaire Koshiba et l’ami d’enfance de Yukiji, Shibasaki Iori, apportent à la fois tension et soutien.

La mangaka a un trait épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance, très graphiques, appuient les émotions. Par ailleurs, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Sumiya sensei mélange les styles de sa mise en page. Elle distingue une organisation assez classique avec celle des récits plus comiques, en une planche, facilement repérable car sans inter-cases. Elle arrêtent les scènes érotiques aux préliminaires, avant même que ses personnages ne se dénudent. Sous la jaquette, deux planches offrent des anecdotes mignonnes sur le couple au réveil. Comme dans le tome précédent, les chapitres, plutôt courts, se concluent sur une histoire bonus en une planche, donnant une anecdote.

En résumé

Shizuki Jun et Yano Yukiji sortent ensemble seulement depuis quatre mois en tant qu’amoureux. Pourtant, Yano propose déjà de vivre ensemble. D’abord hésitant à cause de leurs rythmes de vie différents, Shizuki finit par céder à condition que leur futur logement respecte ses exigences. Mais il s’emballe aussi vite que son petit ami lorsque ce dernier lui présente un appartement correspondant à ses critères avec en plus une pièce insonorisée. A peine le piano installé, les deux tourtereaux se laissent emporter à jouer ensemble de la musique au lieu de déballer leurs cartons. Leur cohabitation se passera-t-elle à merveille?

En conclusion

Sumiya Zeniko sensei développe un peu plus la relation du couple, alliant à la fois tension, humour et romantisme. Elle surprend le lecteur en dévoilant au fur et à mesure la famille Yano et les petits défauts du « parfait » Yukiji. En plus, il est amusant de voir les deux héros qui couchaient facilement ensemble s’émouvoir sur des échanges plus romantiques. Les personnages en deviennent encore plus craquants. Mon coup de cœur se confirme pour ce titre! J’ai hâte de découvrir la suite.

Disparais de ma vue! 2 – Hinako

disparais de ma vue 2 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762257
Hana, 2024
ISBN: 9784813033301 (JP)
Taiyohtosho, 2022 (JP)
Titre original: 何でもいいから消えてくれ 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Depuis l’instant où je l’ai rencontré, j’ai considéré que Riku était « à moi ». »

Hinako sensei continue de resserrer le piège de l’emprise de Shigihara sur Yatsudo. Comparé au tome précédent, elle base la narration principalement du point de vue du harceleur, mais partage tout de même les réflexions de sa victime. Ainsi, elle suggère par brides le passé assez troublant, peut-être même traumatisant, de Yôji. Entre chantage, manipulation, harcèlement, possessivité, le détestable lycéen semble pourtant fournir quelques efforts et montrer certaines faiblesses, obligeant le lecteur à s’interroger constamment sur ses desseins. Muromachi Koharu et Osugi Yoshiharu font basculer l’équilibre relatif de la relation de leurs amis. Les relations sont de moins en moins consensuelles, Riku cédant. D’ailleurs, les sentiments de ce dernier deviennent de plus en plus ambivalents au point de le dégoûter de lui-même. L’auteure offre un court répit avant de plonger le lecteur dans une vague de plus en plus violente. Elle augmente l’antipathie de Shigihara en le faisant parler crûment.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques, porté principalement par les réactions de Koharu. Elle joue beaucoup sur le contraste noir et blanc pour installer une ambiance sombre. Ainsi, les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les émotions. Pour se distinguer, les flash-back se repèrent à des vignettes recouvertes d’une trame grise. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure à peine les parties intimes avec de fines languettes. Pourtant, elle dessine également des coupes intérieures. Elle suggère l’ambiance du récit à travers les illustrations en début de chapitre. Les premières pages du tome sont en couleur.

En résumé

Shigihara Yôji ne trouve pas Yatsudo Riku en classe et s’interroge sur la personne qui intéresse sa « cible ». Aux toilettes, il croise « Kozaru », alias Muromachi Koharu, et entame la discussion avec ce dernier en découvrant qu’il est dans la classe de Riku. Mais quand Riku les aperçoit dans le couloir, il s’interpose immédiatement et lui conseille de l’éviter. Shigihara suit Riku jusque chez lui en essayant de lui faire comprendre que son nouvel ami couche avec Osugi Yoshiharu. Arrivé devant chez Riku, Yôji s’éclipse.

En conclusion

Ce tome obtient la troisième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Prévu d’abord en deux tomes, Hinako sensei annonce dans sa postface qu’il y a une suite. En effet, elle prend le temps de bien décrypter l’évolution des sentiments de ses personnages ainsi que leur rapport de force. Son graphisme transcrit bien l’ambiance malsaine du récit. A noter que certaines scènes peuvent choquer la sensibilité des lecteurs. Yôji est le personnage le plus odieux que j’ai pu voir jusqu’à présent. Et pourtant, avec un sentiment coupable, j’attends encore la suite…

Disparais de ma vue! 1 – Hinako

disparais de ma vue 1 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762240
Hana, 2024
ISBN: 9784813033059 (JP)
Taiyohtosho, 2021 (JP)
Titre: 何でもいいから消えてくれ 1
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Il n’a jamais été amoureux de moi. »

Hinako sensei narre une romance sombre avec une relation malsaine et toxique entre deux lycéens. Elle base principalement la narration du point de vue de Riku mais partage parfois les réflexions de Shigahara. D’ailleurs, Yôji a tout pour être détestable: manipulateur, harceleur, il impose sa manière « d’aimer », bien que son comportement ne dégage aucune empathie envers autrui. Son égoïsme démesuré donne l’impression que les autres individus ne sont que des objets. Riku se débat et résiste du mieux qu’il peut et a conscience de tomber dans les pièges montés par son ex. Les relations sont donc non consenties. L’auteure analyse les différents sentiments de Riku et Yôji, la dualité qui s’installe entre amour et haine, la difficulté à se soustraire d’une emprise. En introduisant Muromachi Koharu et Osugi, elle permet la comparaison avec une relation certes conflictuelle mais plus saine.

La mangaka a un trait légèrement épuré, un peu anguleux. Elle dessine des personnages à la silhouette longiligne, renforcée par une tête ovale. Elle travaille particulièrement les regards. Ainsi, Yôji paraît constamment froid et même inquiétant. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance, sombres ou graphiques, accompagnent les émotions. D’ailleurs, le contraste noir et blanc augmente la sensation de malaise. Par conséquent, les flash-back se distinguent par une trame grise recouvrant simplement les vignettes. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par de fines languettes blanches ou noires. Elle donne l’ambiance du récit dans les illustrations en débit de chapitre. Les premières pages sont en couleur.

En résumé

Quand Yatsudo Riku rencontre pour la première fois Shigihara Yôji, d’un an plus âgé, il ne fait pas trop attention à ce dernier, habitué à ce que les amis de sa sœur fassent semblant de sympathiser avec lui. Mais à sa surprise, Yôji fait tout pour lui parler de tout et de rien au collège dès qu’ils se croisent. Se montrant affectueux, l’asocial collégien finit même par lui accorder sa confiance. Mais un jour, Shigihara l’emmène dans une maison abandonnée et l’oblige à observer en cachette un couple gay en plein ébat. Par la suite, il lui propose alors d’essayer. Les deux collégiens entament donc une relation très charnelle, Riku tombant fou amoureux. Mais ce dernier découvre par hasard que celui qu’il considérait comme son petit ami le trompe ouvertement avec des filles et n’éprouve aucun sentiment. A son entrée au lycée, il décide alors de l’ignorer totalement.

En conclusion

Ce tome se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Hinako sensei précise, dans sa postface, que cette série est un spin-off de Nanika iino mitsuketa (non traduit en français), qui met en avant Koharu et Osugi. Ici, elle donne le ton de son récit dès la première page. Ainsi, le lecteur est averti de l’ambiance sombre et peut se préparer aux scènes choquantes. D’ailleurs, la mangaka joue sur les trames sombres pour renforcer le malaise de certains passages. Elle excelle dans le développement de personnages irrécupérables, fourbes, au comportement inacceptable. J’ai beau détester Shigihara, j’ai envie de connaître la suite pour savoir comment Riku va évoluer.

La bête qui voulait être domptée 2 – Yuitsu

la bete qui voulait etre domptee 2 yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382762189
Hana, 2024
ISBN: 9784861238727 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Tu n’aimes pas quand je te provoque? »

Yuitsu sensei continue d’analyser les émotions de ses deux héros qui se découvrent au fur et à mesure. Elle s’intéresse à la gestion de la jalousie, l’immaturité, les premières fois. Malgré une possessivité grandissante, Arata s’efforce à garder le contrôle et se montre prévenant durant les ébats avec son petit ami novice. En effet, Junta a tendance à céder facilement aux demandes de son amant. Pourtant, leurs relations restent consensuelles. Chiaki et Eiji, inquiets pour le couple, n’hésitent pas à intervenir. Ainsi, l’auteure aborde la question de la confiance et de la communication au sein d’un couple, la gestion des inquiétudes. Avec le gang de Kyôya et les interventions de Taiga, elle développe l’influence des rumeurs et la question de la réputation. Elle crée la surprise en révélant sur la fin les secrets autour de Minase et Minamoto. Les amis de Junta, Ryô et Gaku, ajoutent une note comique.

La mangaka a un trait léché presque réaliste. Elle le simplifie ou exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle utilise beaucoup de trames, très variées. De même, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page plutôt classique propose quelques pages plus dynamiques, avec des angles de vue variés. Yuitsu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Sous la jaquette, elle offre une magnifique illustration en dégradé de gris et des dessins d’Eiji. En mettant les couvertures du tome 1 et du tome 2 côte à côte, on obtient une seule illustration. L’inversion des couleurs entre rose et blanc complète le diptyque.

En résumé

Depuis que Minase Arata a arrêté son travail de grand-frère à louer, il sort avec Minamoto Junta. Mais le lycéen inexpérimenté a encore du mal à exprimer ses sentiments. En plus, il ne sait pas trop comment se comporter vis à vis des regards extérieurs. Les deux amoureux s’organisent alors une sortie au parc d’attraction. Mais le soir, en voyant Junta discuter familièrement avec son collègue Kizaki Eiji, Arata réalise que sa possessivité grandit.

En conlusion

Yuitsu sensei excelle à décrypter les émotions de ses personnages. Elle retient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Pourtant, elle ne partage qu’une simple tranche de vie. Son magnifique graphisme, en particulier les expressions des visages et les scènes érotiques, sont un bonheur pour les yeux. La surprise finale permet d’apprécier la subtilité du titre. Je confirme mon coup de cœur pour cet adorable couple.

La bête qui voulait être domptée 1 – Yuitsu

la bete qui voulait etre domptee 1 yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382762172
Hana, 2024
ISBN: 9784861238710 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Tu veux bien… me caresser la tête? »

Yuitsu sensei offre une belle romance entre un aîné d’une fratrie qui a envie qu’on prenne soin de lui et un benjamin d’une autre fratrie qui souhaite qu’on s’appuie sur lui. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Ainsi, elle joue principalement sur les quiproquos et les dissemblances. Bien que faisant parti d’une fratrie, les deux jeunes hommes ressentent une certaine solitude de part leur position différente de leur aspiration. Ils vont rapidement construire une relation amicale particulière d’abord fraternelle puis qui se transforme rapidement en attirance amoureuse. L’ami d’Arata, Chiaki, joue les confidents. L’auteure s’intéresse aux différentes responsabilités qui pèsent sur les frères aînés. De même, elle aborde le jugement sur l’apparence et l’influence des rumeurs, Junta se retrouvant souvent la cible de bagarre. Par ailleurs, elle offre un peu de fan service avec l’histoire bonus amusante.

La mangaka a un trait léché et détaillé. Elle le simplifie légèrement dans les passages humoristiques. Ainsi, elle arrive à rendre mignon l’air renfrogné de Junta quand il est gêné ou touché. Les décors soignés et très présents renforcent le réalisme. De même, il y a beaucoup de trames rendant les dégradés, les ombres, les motifs et les couleurs. Pourtant, les ombres fortes sont marquées par des hachures. En plus, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. La mise en page plutôt classique propose parfois quelques pages plutôt dynamiques. Yuitsu sensei s’attarde sur les détails et décompose certains mouvements. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques et offre même des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle offre diverses illustrations des deux héros.

En résumé

L’étudiant Mizuse Arata finance ses études en travaillant comme « grand frère à louer ». Bien que sa clientèle soit majoritairement féminine, il se contente de réconforter les clients. Pourtant, un jour, il reçoit une requête d’un lycéen, Minamoto Junta (18 ans), qui voudrait qu’on lui caresse la tête. En effet, grand et musclé, il paraît intimidant et attire souvent les voyous bagarreurs. Mais l’échange entre les deux jeunes hommes dérape rapidement, les caresses d’Arata excitant Junta. Trouvant le lycéen trop craquant, l’étudiant propose alors de le soulager.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-septième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Pour son premier manga en deux tomes, Yuitsu sensei maîtrise toujours aussi bien le format. Comme à son habitude, elle analyse avec finesse les émotions de ses personnages, rendant attrayant un scénario pourtant classique. Son graphisme toujours aussi sublime est un régal pour les yeux en plus des corps musclés. Je craque complètement pour cet adorable couple. Un petit coup de cœur!

Kabukichô bad trip 2 – Nagisa Eiji

kabukicho bad trip 2 nagisa eiji

NAGISA Eiji 汀えいじ
ISBN: 9782375064061
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799755006 (JP)
Libre, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Je veux essayer plein de choses avec toi. Jusqu’à ce que, même sans lire dans tes pensées, j’arrive à comprendre ce que tu attends de moi. »

Nagisa Eiji sensei continue d’expliquer certaines pratiques sadomasochistes, mettant en avant la communication et la confiance au sein du couple. Elle alterne la narration entre les amoureux. De même, elle met en avant les contraintes et la sensualité des piercings aux tétons. Mizuki s’avérant toujours prévenant lors de leurs rapports, le docile Tôru montre une curiosité de plus en plus grandissante pour le SM. Ainsi, il prend parfois des initiatives et partage plus facilement ses sensations. Le couple construit une relation au quotidien équilibrée, refusant la dépendance. L’auteure aborde donc les difficultés à coordonner son emploi du temps, les risques avec les paparazzis, les désagréments de pouvoir lire les pensées, la gestion délicate d’un scandale. Elle met en avant le soutien des amis de Miyama et Hikawa, Jun, Rio et Kaede. De même, elle s’intéresse au sentiment de culpabilité qui s’installe dans le couple quand des problèmes prévisibles surgissent.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. De fines hachures marquent les rougissements, restant pourtant discrètes bien qu’envahissantes. De même, les ombres fortes sont hachurées. Ainsi, les trames bien que variées, colorent en aplat. Les trames d’ambiance graphiques accompagnent les émotions. Les flash-back se repèrent par des trames grises recouvrant les vignettes. Les décors soignés apportent une note réaliste par leur présence. La mise en page plutôt classique propose quelques pages plus dynamiques. Comme dans le tome précédent, les phylactères participent à la narration en changeant de forme. Dans les scènes érotiques, Nagisa sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Elle dessine toutefois des coupes intérieures.

En résumé

Miyama Tôru a quitté son travail d’hôte et cherche activement un métier plus conventionnel, soucieux des possibles scandales qu’il pourrait provoquer par rapport à son petit ami. Hikawa Mizuki rechigne aussi à accepter une opportunité qui propulserait sa carrière. En effet, il a reçu une offre pour tourner dans une série télévisée réalisée par un grand producteur. Son ex et amie Hashimoto Kaede, coach sportif, essaie pourtant de le convaincre d’accepter. Mais le mannequin ne souhaite pas que sa célébrité montante blesse un jour son petit ami. En plus de leur relation homosexuelle, leur pratique sexuelle représente un autre point faible supplémentaire…

En conclusion

Ce tome obtient la quatorzième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2023. Nagisa Eiji sensei s’attarde un peu plus sur la relation du couple au quotidien. Elle maîtrise parfaitement le développement de son récit, bien que certains évènements sont facilement prévisibles. Son graphisme sensuel rend parfaitement les émotions des personnages. Je suis complètement sous le charme de ce couple qui travaille à un bel équilibre de leur relation. Si vous êtes intrigué par la complicité entre le manager de café, Ikeda Tôya, et Rio, un spin-off raconte leur histoire. J’espère qu’il aura également droit à une traduction. Une lecture toujours aussi tendre et mignonne!