Happy sugar share house – Momojiri Hibari

happy sugar share house momojiri hibari

MOMOJIRI Hibari 桃尻ひばり
ISBN: 9782382764923
Hana, 2024
ISBN: 9784575380866 (JP)
Futabasha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Je veux être un homme populaire qui ne souffre pas, même s’il se fait larguer. »

Momojiri Hibari sensei narre une comédie romantique entre le séduisant mannequin Michael et le complexé salaryman Makoto. Elle met en avant l’ambiance chaleureuse de la colocation, l’entraide mais également les petits problèmes d’intimité. Les colocataires ont des caractères plutôt tranchés, en particulier Sakamoto Rinnosuke (21 ans), qui ajoute en plus quelques quiproquos. Au prétexte d’une formation, les deux héros vont apprendre à se connaître. Ainsi, le mannequin a tendance à faire passer le bonheur des autres en priorité, sa gentillesse portant alors à confusion, tandis que le salaryman, manquant de confiance en lui, se laisse porter. L’auteure construit d’abord une relation purement charnelle puis l’équilibre grâce aux sentiments. Par ailleurs, elle dénonce indirectement les préjugés basés sur des critères de beauté, l’influence des réseaux sociaux qui exacerbent les moqueries sur le malheur des autres. L’histoire bonus apporte une note à la fois mignonne et sexy.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo, avec de grands yeux expressifs et des hachures envahissantes pour les rougissements. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Les trames sont très variées et équilibrées. Les trames d’ambiance très graphiques participent à la narration. Ainsi, Michael scintille constamment. Les décors soignés apportent une touche réaliste. Par ailleurs, la mise en page très dynamique met souvent en valeur la plastique des personnages. Dans les scènes érotiques, Momojiri sensei censure les parties intimes par un cache blanc ou une forme flou diffuse.

En résumé

Nakamura Makoto (33 ans) éclate en sanglots dans la rue car sa petite amie l’a quitté pour un de ses jeunes subordonnés. Le mannequin Mitsuteru Aoi (25 ans), surnommé Michael, à la beauté éblouissante, le ramène alors à sa colocation après qu’il se soit effondré dans ses bras. Le lendemain matin, Makoto se retrouve à déjeuner à la table des autres colocataires. Charmé par l’ambiance amicale, il accepte volontiers de rester quelques jours ici durant les vacances. Le soir, au cours d’un barbecue organisé par les autres colocataires, le salaryman charmé par Michael, lui demande alors des conseils de séduction. Mais ce dernier l’embrasse!

En conclusion

Momojiri Hibari sensei construit bien un amour maladroit, abordant ainsi différents sujets malheureusement pour certains juste survolés. En effet, le format one-shot l’oblige à enchaîner parfois abruptement certains évènements. De même, quelques rebondissements tombent à plat. Toutefois, le graphisme tout mignon rend la lecture très agréable. Et surtout, l’humour colle bien à l’ambiance du récit. Une lecture onctueuse comme de la crème, transmettant de belles émotions. A ne pas rater si vous aimez les récits de colocation!

88 rhapsody – Sorai Mone

88 rhapsody sorai mone

SORAI Mone ソライモネ
ISBN: 9782382762745
Hana, 2024
ISBN: 9784829686195 (JP)
Printemps, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Vivez les rêves et les sentiments qui viennent chambouler les membres du groupe Aldébaran! »

Sorai Mone sensei propose de suivre les romances de quelques membres du groupe Aldebaran. En plus de l’univers musical, elle s’intéresse aux différentes épreuves auxquelles se confrontent les musiciens comme la pression, la passion devenue douleur, la perte de confiance en soi, le traumatisme. Dans la première histoire, rapide mais efficace, elle analyse principalement les sentiments naissants dans une amitié ainsi que l’acceptation de soi. Par la suite, l’histoire de Miyata Kyôtaro (26 ans) et Agawa Ritsuki approfondit surtout la question de la gestion de la pression aussi bien extérieure (famille, enseignant, concurrence) qu’intérieure (course à la réussite, peur de l’erreur, trac), la communication nécessaire et les conseils avisés de personnes expérimentées. Malgré des sentiments réciproques, les deux hommes préfèrent se taire. Par ailleurs, l’auteure interroge sur l’avenir des musiciens et l’évaluation du talent. Elle base la narration d’abord du point de vue de Yodaka puis de celui de Miyata.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, bien découpé, qui se ressent particulièrement à travers les ossatures saillantes et les corps plutôt maigres. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle donne des anecdotes dans des fiches personnages à la fin des chapitres. Les trames bien que variées privilégient les contrastes noir et blanc. Les trames d’ambiance appuient les émotions tandis qu’un fond noir indique les flash-back. Les décors soignés situent principalement l’action et s’estompent parfois autour des personnages. La mise en page très dynamique s’attarde sur les détails, avec des angles de vue variés, des chevauchements et des sorties de cadres. Sorai sensei marque le passage du temps par des indices sur les saisons. Dans les scènes érotiques, elle cache les parties intimes grâce à des cadrages ou des bulles bien placées. De même, l’imagination des personnages s’invite dans les décors.

En résumé

Récemment transféré dans un nouveau lycée, Hoshikawa Yodaka ne supporte plus les rumeurs et les regards insistants sur sa cicatrice au visage. Il préfère écouter de la musique en dormant à l’infirmerie. Mais un jour, Fujise Anji s’infiltre par la fenêtre de l’infirmerie et lui demande de lui laisser une place dans son lit. Le lycéen très direct, joue de la guitare dans un groupe et lui offre donc une invitation à un concert. Intrigué par un compliment sur son visage, Yodaka sympathise vite avec ce nouvel ami, reprenant vite goût à l’étude. Il arrive même à se confier à lui…

En conclusion

Sorai Mone sensei offre une magnifique romance dont la sensibilité se ressent à travers les images et les paroles de ses personnages. Elle équilibre parfaitement l’humour et les intrigues, évitant de trop faire étalage des sentiments des personnages. Ainsi, les relations paraissent naturelles, parfaitement dépeintes avec les hésitations et les effusions. J’apprécie particulièrement le graphisme très expressif, au trait particulier et reconnaissable de la mangaka. Un petit coup de cœur!

My beautiful boy 2 – Nagira Yuu et Kitano Megumi

my beautiful boy 2 nagira yuu kitano megumi

NAGIRA Yuu 凪良ゆう
KITANO Megumi 北野仁
ISBN: 9782382762349
Hana, 2024
ISBN: 9784199609343 (JP)
Tokuma shoten, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Même si j’étais ton dernier soldat, je te protégerai jusqu’au bout. »

Nagira Yuu sensei décrypte l’évolution de la relation ambiguë entre Hira et Kiyoi, oscillant constamment entre admiration, amour, dégoût et tolérance. Elle ne ménage pas les lecteurs, dépeignant avec finesse les moments malaisants entre le comportement de stalker pleinement assumé, les remarques blessantes et le harcèlement de plus en plus violent. Comme dans le tome précédent, elle base la narration du point de vue de Kazu, partageant ses pensées les plus sombres. Ainsi, le larbin se rebelle petit à petit jusqu’à s’affirmer. Sans se montrer pour autant gentil, Kiyoi impose des limites dans le harcèlement et supporte avec indifférence l’isolement dans la classe. Avec la bande de Shirota, l’auteure montre comment la hiérarchie s’inverse dans une classe, insidieusement, selon divers incidents. Elle aborde entre autres les relations intéressées entre étudiants, les profils différents des harceleurs, la construction d’un lien particulier entre le harceleur et sa victime.

Kitano Megumi sensei a un trait légèrement épuré, jouant avec les pleins et déliés, qui dégage un effet un peu réaliste. Ainsi, elle le simplifie discrètement dans les passages humoristiques. Elle dessine des personnages plutôt sveltes. Les trames sont nombreuses tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions mais se font rares. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mangaka a une mise en page très dynamique. D’ailleurs, elle porte particulièrement attention aux détails, décomposant parfois certains mouvements. De même, elle joue sur les plongées et contre-plongées pour renforcer le sentiment de hiérarchie. Les pensées de Hira sont transcrites directement en images dans le récit.

En résumé

Hira Kazu ayant découvert que Sô Kiyoi s’entraîne à danser, ce dernier l’emmène au restaurant pour discuter. Il soupçonne d’ailleurs son camarade de le suivre en cachette et lui exprime clairement son dégoût face aux déclarations admiratives de Hira. Il lui demande toutefois de garder le secret. Mais au concours des beaux gosses, Kiyoi termine dernier. Bien qu’il fasse bonne figure devant Shirota et les autres, il s’éclipse suivi par Hira qui avoue enfin son amour. Mais la hiérarchie semble s’inverser petit à petit au lycée…

En conclusion

L’ambiance de ce manga pourra en dérouter plus d’un. Sans glorifier le harcèlement, Nagira Yuu sensei analyse avec finesse les différentes émotions qui apparaissent dans une relation entre harceleur et victime. Elle interroge sur le basculement facile vers une violence grandissante. Le graphisme de Kitano Megumi sensei transmet parfaitement les expressions des regards, froids, durs, passionnés, admiratifs, amoureux, envieux. Un titre que je prend plaisir à redécouvrir sous ce nouveau format, après le roman et le drama. Si les romances un peu descriptives ne vous dérangent pas, foncez!

Réaction chimique – Hitomi

reaction chimique hitomi

hitomi
ISBN: 9782382762653
Hana, 2024
ISBN: 9784801976689 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Titre original: キミイロメルト
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« L’amour n’est qu’une réaction chimique, il faut arrêter de croire que c’est magique. »

hitomi sensei offre une romance au ton léger entre deux hommes aux caractères complètement opposés. Elle alterne la narration entre les deux héros. Ainsi, elle propose de suivre leurs analyses et leurs réflexions sur l’amour. En effet, la vision de l’attirance sexuelle purement scientifique et rationnelle d’Aranami se confronte constamment à celle plus sentimentale et romantique de Hôjô. Certaines de leurs répliques créent d’ailleurs un effet comique, brisant l’ambiance. Pourtant, les deux hommes font des efforts pour se comprendre, échangeant constamment. Leur passé se révèle au fil des discussions. L’auteure aborde donc le jugement sur l’apparence biaisé par les conventions sociétales, l’acceptation de l’autre avec ses qualités et ses défauts, la construction d’une relation solide autour d’une première émotion. Elle utilise les personnages secondaires pour étoffer son propos. Dans l’histoire bonus, elle montre le devenir du couple.

La mangaka a un trait léché et anguleux qui se simplifie et s’arrondit dans les passages humoristiques. Elle varie les trames, utilisant une large palette apportant une note réaliste. D’ailleurs, les ombres détaillées usent des dégradés et des différences de tons. De même, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. Par ailleurs, les décors soignés apparaissent sur les plans larges. Un fond gris marque les flash-back. La mise en page est très dynamique. hitomi sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle dessine des corps bien musclés, pour notre plus grand plaisir. Au dos de la jaquette, les personnages apparaissent en de trop chou semi SD.

En résumé

Hôjô Haruma (25 ans), qui travaille dans une entreprise de transports de biens, récupère un manuscrit chez un célèbre écrivain, Aranami Akihito (31 ans). L’ancien scientifique qui ne croit pas en l’amour, persuadé qu’il s’agit simplement d’une réaction chimique, a par ailleurs la réputation d’être froid et insensible. Pourtant, il l’accueille en peignoir, sans gêne. Quand un homme à moitié nu le rejoint de la chambre, Hôjô, d’abord troublé par la beauté de son client, fantasme par la suite sur Aranami. Mais lorsqu’il se présente un autre jour pour une nouvelle livraison, il sympathise timidement avec l’écrivain en l’aidant à changer la sonnerie de son smartphone. Et si les rumeurs étaient fausses?

En conclusion

Dès la préface, hitomi sensei prévient que son scénario ne sera pas profond. Pourtant, je trouve qu’elle y insuffle beaucoup de questionnements intéressants et analyse à la perfection l’évolution des sentiments des deux héros. En plus, son trait sexy est un plaisir pour les yeux. Je trouve le couple tellement chou avec leur relation dynamique et entraînante. Les habitués de la mangaka pourront peut-être être un peu déstabilisés ou déçus. Pour ma part, je craque complètement pour cette adorable confrontation de points de vue. Une lecture sexy et amusante!

Après la pluie, Maru – Kuki Wakame

apres la pluie maru kuki wakame

KUKI Wakame 久喜わかめ
ISBN: 9782382764916
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784801976306 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« La rencontre inattendue de deux âmes solitaires qui vont devoir affronter leur passé! »

Kuki Wakame sensei narre la construction d’une relation solide entre deux hommes solitaires, prisonniers de leur passé. Elle alterne la narration entre ses deux héros, révélant leurs secrets au fur et à mesure. Ainsi, elle aborde entre autres la peur de la solitude, le manque de communication, la distinction entre pitié et affection. En effet, Kotarô, rongé par la culpabilité, a l’impression de manipuler celui qui l’attire tandis que Haruki s’adapte aux désirs de son partenaire de peur d’être abandonné. Grâce à leur cohabitation, ils vont redécouvrir la douceur de la chaleur humaine, compensant ainsi leur manque affectif, puis évoluer petit à petit. Avec Kaede et Taichi, l’auteure montre l’importance de certaines rencontres dans une vie. Par ailleurs, elle interroge sur la famille, l’amitié et l’amour. Elle met en avant les petits bonheurs quotidiens d’un foyer chaleureux et construit une relation respectueuse entre Yamamoto et Marui.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux qui conserve un aspect croqué, avec un contour discontinu et dédoublé plus épais. Elle le simplifie, parfois à l’extrême, dans les passages humoristiques. Ainsi, elle transforme Maru en un adorable wanko, avec un trait plus arrondi. De même, les hachures envahissent les visages à chaque rougissement. Pourtant, les trames utilisent une palette restreinte, avec des ombres fortes marquées. De même, les trames d’ambiance se font rares et discrètes. Les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page simplement dynamique joue sur l’absence de cadre et des angles de vue variés. Kuki sensei s’attarde néanmoins sur les détails des mouvements et des réactions. Elle ne censure pas les scènes érotiques, offrant même des coupes intérieures. En fin de tome, elle présente ses croquis de recherche.

En résumé

Un soir, sous une pluie battante, Yamamoto Kotarô (26 ans) trouve un homme complètement ivre dans un parc. Inquiet, il l’emmène alors chez lui. Mais l’ivrogne, le confondant avec un autre, lui fait des avances. Kota, gay, ne résiste pas à la beauté de Marui Haruki (32 ans) et couche donc avec lui. Le lendemain matin, Maru se confond d’abord en excuses avant de fondre en larmes en dégustant le délicieux petit-déjeuner préparé par Kotarô. Ce dernier lui propose alors de vivre avec lui en attendant.

En conclusion

Ce one-shot assez épais permet d’approfondir l’histoire correctement. Ainsi, Kuki Wakame sensei offre un récit empreint de sensibilité, analysant avec finesse les émotions et l’évolution de ses deux héros. Elle maintient un certain suspense tout en détendant l’atmosphère par des petits moments comiques dans le quotidien. Par exemple, la réaction de Maru devant les brocolis est craquante! D’ailleurs, j’adore quand il se transforme en wanko. J’apprécie également le style graphique en général, avec cette touche un peu simple mais forte en expressivité. Un coup de cœur!

Anti romance 2 – Hidaka Shoko

couverture anti romance 2 hidaka shoko hana

HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782382764886
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784344851276 (JP)
Gentosha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

« Au final… tu vas encore me laisser tout porter, alors… »

Hidaka Shoko sensei mène à son paroxysme la tension entre Ryô et Hiroki. Comme dans le tome précédent, elle analyse le déni et la fuite des deux amis face à leurs sentiments. Ainsi, elle met en parallèle les relations presque similaires de Towada Astushi avec Junichi et Misono avec Sakuma. Alors que Kakitani choisit d’oublier cet amour à sens unique, Suô réalise enfin son comportement abusif et égoïste. Les deux hommes effectuent une introspection salvatrice qui leur permet de mettre à plat l’ambiguïté de leur relation. L’auteure ajoute des notes d’humour à travers les remarques de l’entourage du couple qui devine l’aveuglement de ce dernier face à leur amour réciproque. Elle interroge sur les limites de la réconciliation, Hiroki devenant presque un stalker. Par ailleurs, elle met en avant l’évolution nécessaire de chacun pour accepter ses sentiments, ses peurs et dépasser les barrières que l’on se crée.

La mangaka a un trait épuré et léché utilisant les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames variées ont une dominante claire tandis que les trames d’ambiance alternent avec les décors. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page simplement dynamique est efficace, rythmant la lecture. Dans les scènes érotiques, Hidaka sensei censure les parties intimes avec un cache blanc. Elle fait poser les personnages dans les illustrations en début de chapitre. Elle annonce dans la postface dessiner maintenant en numérique mais la différence ne s’aperçoit pas du tout.

En résumé

Depuis l’enfance, Suô Hiroki et Kakitani Ryô sont inséparables. A la maternelle, quand Hiroki s’était teint les cheveux lui-même en imitant sa mère, coiffeuse, il comprit rapidement que son « anormalité » leur causait du tort. Il décida alors de toujours correspondre aux attentes de la société. A partir du collège, Ryô, quant à lui, a commencé à faire des activités différentes de son meilleur ami. Il cachait ainsi désespérément ses sentiments, conscient de son homosexualité.

En conclusion

Ce tome se classe dixième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Hidaka Shoko sensei conclut avec délicatesse sa romance, analysant les différents sentiments de ses personnages. Malgré un scénario classique, elle approfondit son sujet et alterne tension et humour ajoutant même une touche de suspense. Ce dernier tome est d’ailleurs plus épais que la moyenne. J’ai adoré découvrir les tribulations de Ryô et Hiroki. En plus c’est un couple reverse. Si vous aimez les tranches de vie et les amours naissants d’une amitié, foncez! Une lecture prenante, réaliste et adulte.

Black or white 7 – Sachimo

couverture black or white 7 sachimo hana

Sachimo さちも
ISBN: 9782382761168
Hana, 2024
ISBN: 9784041116609 (JP)
Kadokawa, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Il aurait pu me le cacher, mais il a préféré tout me dire. »

Sachimo sensei continue d’exploiter la question des scènes de baisers pour les acteurs déjà en couple. Ainsi, elle montre la difficulté à distinguer vie privée et travail et à mettre de côté ses sentiments. De même, elle révèle quelques techniques utilisées par certaines agences pour manipuler leurs artistes, entre chantage, complot, pression sur les plus petites agences. Shin prend de plus en plus d’initiative tandis que Shige semble plonger dans une sombre folie. En effet, conscient de ses limites, il a constamment peur de mettre la carrière de son bien-aimé en danger. Par ailleurs, Hanasaki, Tatara et Umejima restent à l’écoute du couple. L’auteure aborde le sacrifice de soi, les efforts à faire en commun pour maintenir l’harmonie d’un couple, la difficile gestion d’une popularité montante. Comme à la fin du tome précédent, elle termine son récit en plein suspense. Elle détend l’atmosphère avec une histoire bonus sexy et amusante.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle a un graphisme facilement reconnaissable avec ses yeux effilés offrant un charme particulier au regard de ses personnages. Les trames bien que variées ont une dominante claire. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions et alternent avec les décors. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, la mise en page dynamique rythme la lecture, décomposant certains mouvements. Dans les scènes érotiques, Sachimo sensei censure les parties intimes par une forme tramée ou un cache blanc. Elle présente le quotidien câlin du couple dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Rongé par la culpabilité, Washimiya Shin avoue à Ôsawa Shige que Tatara l’a embrassé par surprise lorsqu’il lui a demandé des conseils pour la scène du baiser. Son petit ami explose d’abord, sautant du lit, puis contient sa rage, conscient de sa possessivité. Mais son sourire forcé blesse Shin qui, le lendemain, lors du tournage, improvise la scène du baiser. Bien qu’elle dégage une certaine force, le producteur insiste lourdement pour refaire la scène de manière à voir leurs lèvres. Pendant ce temps, durant son tournage, Shige profite d’une scène de combat pour se venger discrètement de Tatara.

En conclusion

Sachimo sensei prend vraiment son temps pour développer son récit mais elle arrive pourtant à maintenir le lecteur en haleine en proposant quelques révélations au détour d’une page. Par ailleurs, elle analyse avec finesse les différentes émotions de ses personnages. Ceux qui détestaient le comportement de Shige vont peut être changer d’avis après lecture de ce tome. Vivement la suite!

Sweet room escape 2 – Owal

couverture sweet room escape 2 owal hana

Owal おわる
ISBN: 9782382764534
Hana, 2024
ISBN: 9784801976719 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Il me répète sans arrêt qu’il m’aime, sans aborder les choses importantes… »

Owal sensei se recentre sur le développement de la relation entre Albrecht et Haruto, révélant quelques secrets. Ainsi, elle aborde la difficulté à transmettre ses sentiments, l’importance de la communication dans un couple, la construction d’une relation de confiance. Elle joue sur les quiproquos pour créer de la tension. De même, l’introduction du majordome Raymond renouvelle les effets comiques. Entre deux confidences sur l’oreiller, nos deux amoureux réalisent l’évolution de leurs sentiments ainsi que leurs changements. Leurs échanges s’équilibrent petit à petit. L’auteure s’intéresse entre autres à l’organisation difficile de la vie à deux quand les partenaires ont souvent des déplacements, aux sentiments tus qui peuvent créer le doute. Elle ajoute une note mignonne en transformant ces deux « pervers » en deux amoureux embarrassés facilement par des amours plus sincères.

La mangaka a un trait épuré proche du style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, exagérant les expressions. Elle utilise beaucoup de trames. De même, les nombreuses trames d’ambiance appuient les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page très dynamique joue entre autres sur les sorties de cadre. Ainsi, Owal sensei met en avant la plastique de ses personnages, dont leur fine musculature. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques, offrant même des coupes intérieures. En fin de chapitre, elle donne une anecdote avec une petite illustration dans laquelle les personnages apparaissent en SD. Contrairement au tome précédent, les illustrations en début de chapitre partagent un thème du récit toute en présentant le quotidien des deux héros. Sous la jaquette, deux planches montrent l’imagination débordante et perverse d’Al et Haruto.

En résumé

Naitô Haruto accompagne Albrecht Zweig à Kumamoto pour l’aider à sélectionner les poteries qui décoreront son futur hôtel. Le soir, ils profitent d’une chambre luxueuse. Mais dans le bain, Haruto a du mal à cacher son excitation, d’autant plus qu’ils n’ont plus de moments intimes depuis que le majordome d’Al, Raymond, les interrompt sans cesse.

En conclusion

Owal sensei maîtrise parfaitement sa narration tout en faisant évoluer les effets comiques et en créant des effets de surprise. Elle continue d’offrir de magnifiques scènes épicées. Je me suis laissée happer par l’évolution tellement mignonne de ce couple un peu pervers mais adorables. En plus, les éditions Hana ont proposé cette duologie dans un beau coffret, bien que sobre, reprenant les couvertures des deux tomes, accompagné de trois magnifiques illustrations du couple. De quoi égayer sa bibliothèque. Un beau coup de cœur!

Sweet room escape 1 – Owal

couverture sweet room escape 1 owal hana

Owal おわる
ISBN: 9782382764527
Hana, 2024
ISBN: 9784801976702 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Avoir des sex friends dans le monde entier me convient mieux. »

Owal sensei nous fait voyager à travers le monde avec un jeu du chat et de la souris entre un homme d’affaires frivole et un homme riche mystérieux. Elle base la narration principalement du point de vue de Naitô, sauf pour l’histoire bonus dans laquelle Albrecht donne sa version de leur première rencontre. Elle détourne avec humour le comportement problématique de stalker d’Al qui reste pourtant un gentleman lors de la séduction. L’amour exclusif du riche patron se confronte constamment à la soif de débauche de Haruto. D’ailleurs, ce dernier assume son homosexualité uniquement à l’étranger, offrant un double visage. L’auteure ajoute encore des touches d’humour avec les domestiques d’Albrecht et le collègue ouvertement gay de Naitô, Hazama. Par ailleurs, elle présente les spécificités de certains hôtels. Elle termine ce tome avec un peu de tension et de suspense en introduisant le majordome Raymond.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à exagérer les expressions ou à transformer ses personnages en d’adorables SD ou semi SD. Par exemple, la voix intérieure de Haruto exprime son avis contradictoire en SD. L’utilisation de beaucoup de trames donne un côté réaliste, d’autant plus que les décors sont très soignés. Toutefois, de nombreuses trames d’ambiance graphiques participent également à la narration. Ainsi, les ikemen sont toujours entourés d’effet de surbrillance. La mise en page est riche et très dynamique. Owal sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle en dessine presque une par chapitre, mettant en avant la plastique de ses personnages. Par ailleurs, elle inclut les illustrations en début de chapitre dans le récit.

En résumé

Naitô Haruto (25 ans) travaille dans une société d’import-export et se porte toujours volontaire pour les voyages d’affaires à l’étranger. En effet, il aime collectionner les sex friends aux quatre coins du globe. Lors d’un vol pour Paris, il tombe accidentellement sur son voisin de siège à cause des turbulences. Bien que ce passager soit physiquement à son goût, il décide alors de ne pas le séduire. Mais lorsqu’Albrecht recroise Haruto dans un luxueux hôtel, il l’invite à partager un verre. Les deux hommes passent ensuite une nuit torride. Et depuis, Naitô n’arrive pas à l’oublier…

En conclusion

Ce tome se classe à la dix-neuvième place du meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2023. Comme à son habitude, Owal sensei équilibre parfaitement les scènes comiques avec celles sexy, tout en proposant un scénario simplement intéressant. Pour son premier titre en deux tomes, elle maîtrise le développement des actions. Son graphisme très expressif rend parfaitement la sensualité des passages érotiques. De même, les petits côtés mignons qui apparaissent entre deux passages sérieux sont rafraîchissants. J’ai un énorme coup de coeur pour ce couple attendrissant. Un titre qui plaira évidemment à tous les fans de la mangaka mais également aux amateurs de titres épicés!

Hidamari ga kikoeru 7 Au fil des saisons 2 – Fumino Yuki

Couverture de Hidamari ga kikoeru 7 au fil des saisons 2 fumino yuki hana

FUMINO Yuki 文乃ゆき
ISBN: 9782382762455
Hana, 2024
ISBN: 9784829686744 (JP)
France shoin, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« Ça ferait sans doute bizarre de se revoir… »

Fumino Yuki sensei met en avant les difficultés que rencontrent les personnes malentendantes en milieu professionnel, en particulier lors des réunions et des soirées de convivialité qui provoquent beaucoup de fatigue à cause d’un grand effort de concentration. Elle montre comment les quiproquos et les problèmes de compréhension polluent le développement des relations professionnelles. Ainsi, Sudô ne s’intègre pas beaucoup à l’équipe. Bien que motivé, il juge hâtivement et n’assume pas ses fautes. Kôhei, quant à lui, essaie de proposer des solutions mais reste tout de même en retrait. Bien que Taichi s’appuie de plus en plus sur lui, il pense être impuissant. D’ailleurs, il comprend de mieux en mieux Sagawa à force de l’observer. Ainsi, l’auteure aborde le coming out au travail, le jugement sur l’apparence, la frustration contenue. Elle révèle un peu plus l’enfance de Taichi, s’intéressant à sa relation avec son père.

La mangaka a un trait fin légèrement épuré. Avec son style shôjo, elle dessine des yeux très expressifs. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames très variées et les décors soignés, très présents, apportent une touche réaliste. Toutefois, quelques trames d’ambiance plutôt graphiques, appuient les émotions. Comme dans le tome précédent, la mise en page très dynamique reprend les codes du shôjo. Par contre, Fumino sensei marque les souvenirs par un cadre en pointillé. Par ailleurs, elle ne dessine pas de scènes érotiques, la relation s’arrêtant pour l’instant aux câlins. Sous la jaquette, elle donne la suite du chapitre 8.

En résumé

Depuis que Sagawa Taichi a reçu un appel de son père, il est perturbé. Mais il essaie de faire bonne figure devant son petit ami, Sugihara Kôhei, qui s’inquiète. Comme Gen, le grand-père de Taichi, ne dort pas à la maison, Kôhei lui propose de rester avec lui pour la nuit. Les deux hommes finissent alors par parler de leurs pères…

En conclusion

Fumino Yuki sensei décortique avec finesse les émotions et les réactions de ses personnages. Elle prend son temps pour développer les différentes relations mais s’attarde justement sur les barrières que l’être humain se construit, influencé par l’image sociétale idéalisée. En plus, le graphisme très expressif permet de deviner facilement les émotions. Je ne me lasse pas de ce récit qui dégage beaucoup de sensibilité. Une merveilleuse lecture!