Vices 2 – Iimo

vices 2 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763780
Hana, 2023
ISBN: 9784801972230 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« On ne tue pas les gens par amour! »

Iimo sensei continue d’explorer les vices et leurs origines possibles. Comme dans le tome précédent, elle maintient un certain suspense en dévoilant au fur et à mesure le passé sombre et traumatisant de ses deux héros. Ainsi, elle incite le lecteur à s’interroger sur la normalité, le jugement extérieur, les limites dans les relations SM mais également l’influence d’une éducation pernicieuse dans un comportement déviant. En effet, Daimon et Kojima ont subi très jeune beaucoup de pression à cause des attentes de leurs parents. Leur sentiment de culpabilité suite à leur traumatisme trouble encore leur perception de l’amour. En introduisant Sokabe Kazufumi, l’auteure plonge le lecteur dans un déchaînement de sadisme tout en installant une tension extrême. Le contraste est d’autant plus puissant qu’elle aborde auparavant avec humour la question du coming out à la famille et aux collègues, avec le comportement incongru des personnages.

La mangaka a un trait épuré. Dans les passages humoristiques, elle exagère les expressions, les déformant même jusqu’à prendre un style de gag manga. Elle utilise les trames avec parcimonie, renforçant la simplicité apparente du trait. Toutefois, quelques trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les fortes émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Iimo sensei ne censure pas les scènes érotiques, dessinant même des coupes intérieures. En début de chapitre, quelques illustrations introduisent l’ambiance du récit. Sous la jaquette, l’illustration est dans la continuation de celle de la couverture.

En résumé

Durant ses congés, Daimon Tôya rend visite à sa mère, à l’occasion du service commémoratif du décès de sa grand-mère. Mais toute le reste de la famille s’est invité pour le voir. Incommodé par les questions sur sa vie amoureuse, il s’éclipse discrètement et remarque un appel immédiatement interrompu de Kojima Yôhei. En effet, ce dernier se souvenant de leur dernière nuit de doux câlins, se masturbe actuellement dans les toilettes de l’entreprise et a soudain eu envie d’entendre la voix de son amant. Ne se doutant de rien, Daimon le rappelle aussitôt et finit alors par lui confier l’origine de son fantasme: transformer un humain en spécimen…

En conclusion

Iimo sensei jongle avec dextérité entre romance tendre, violence, drame et surtout humour. Son graphisme plutôt doux permet d’atténuer les scènes les plus brutales. J’ai donc pu lire jusqu’au bout ce tome, en cachant simplement quelques vignettes. Toutefois, ce titre n’est pas à mettre entre toutes les mains! Je suis agréablement surprise par ce titre qui propose une réflexion sur la perversité. La dynamique du couple et son évolution sont entrainantes. Il y a encore deux autres tomes. J’ai donc hâte de découvrir la suite.

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