A mon tour de pleurer β 1 – Kusabi Keri

a mon tour de pleurer beta 1 kusabi keri
KUSABI Keri 楔ケリ
ISBN: 9782368776247
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784801961173 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Titre original: 狂い鳴くのは僕の番 ;β 1
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Si seulement tu étais un alpha… »

Kusabi Keri sensei s’intéresse à la romance d’Utô avec Sasabe, un oméga ambitieux mais traumatisé suite à une terrible trahison. Elle s’attarde donc sur les complexes de ses personnages, leurs désirs et la relation bancale qu’ils développent. En effet, issu d’une famille nombreuse, Shingo a tendance à prendre soin des personnes en difficulté. Or, Sumi a des chaleurs intenses avec des inhibiteurs peu efficaces. D’ailleurs, il recherche un alpha pour se lier. En parallèle, l’auteure met en avant le manager Hio, un alpha qui n’hésite pas à prostituer ses employés omégas pour obtenir des contrats, sans tenir compte des refus. Elle continue également de développer l’histoire de Karasuma et Takaba. Elle présente ainsi la famille Takaba et la question de la stérilité. Les histories bonus permettent d’en découvrir un peu plus sur les personnages.

Comparé au tome précédent, la mangaka a tendance à uniformiser son trait épuré, fin et anguleux, ainsi que la forme des visages. Parfois, les personnages se ressemblent et deviennent donc difficiles à distinguer. La dynamique des pages est principalement portée par les changements de forme et les emboitements des cadrages. De même, les décors apparaissent dès que le plan s’élargit. Les trames d’ambiance sont discrètes. D’ailleurs, Kusabi sensei préfère jouer sur les contrastes des bulles en alternant leur fond par du noir ou de la transparence. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des hachures. Elle offre des fiches de personnages en début de tome. Sous la jaquette, il y a une illustration.

En résumé

A un voyage d’entreprise, Karasuma Miyabi (oméga) a du mal à contenir sa jalousie en voyant son petit ami en bonne compagnie. Il l’emmène alors dans la chambre pour le punir à sa manière. Mais Utô Shingo (bêta), qui partage la chambre avec Takaba Keisuke (alpha), les surprend en pleins ébats. Désirant prendre sa serviette pour aller aux bains, le voilà obligé de patienter. Quand l’alpha le rejoint, il en profite pour discuter et réalise alors qu’il n’a plus besoin de protéger son supérieur. Quand il reçoit une offre de promotion, il accepte donc de devenir chef de service de la section commerciale 2. Il repère, parmi les nouveaux, Sasabe Sumito, un oméga qu’il avait croisé dans un club d’hôtes et avec qui il s’était disputé. D’ailleurs, l’étudiant d’honneur de l’université ne cache pas son dégoût de travailler pour un bêta…

En conclusion

Cet tome obtient la neuvième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2018. L’auteure structure son récit comme le précédent, donnant l’impression d’une répétition, avec des conflits entre le bêta et l’oméga. En plus, l’histoire prend une tournure un peu plus dramatique. Attention, comme la relation entre Utô et Sasabe n’est pas très consentie, ce tome pourra gêner les lecteurs sensibles. Heureusement, Karasuma et Takaba apportent un peu de douceur. J’aime beaucoup les relations entre bêta et oméga. Je suis donc curieuse de découvrir la suite de leurs aventures.

A mon tour de pleurer – Kusabi Keri

a mon tour de pleurer kusabi keri
KUSABI Keri 楔ケリ
ISBN:9782368776001
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784801956612 (JP)
Takeshobo, 2016 (JP)
Titre original: 狂い鳴くのは僕の番
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Comment transformer la discrimination en force de manipulation… »

Kusabi Keri sensei maîtrise déjà bien son scénario pour un premier manga. Elle installe rapidement le contexte pour se consacrer ensuite à l’évolution de la relation entre Takaba et Karasuma. Elle développe également la psychologie de ses personnages. Ainsi, Keisuke a un comportement différent des autres alphas suite à un traumatisme qu’il a eu durant l’enfance. Karasuma parle crûment, sans détours et assume complètement l’image donnée aux omégas pour en faire une force. Toutefois, en introduisant Tobinaga Wataru (40 ans, alpha), l’auteure dévoile au fur et à mesure les raisons de son comportement extrême. Elle révèle le passé de ses deux protagonistes petit à petit. Elle dépeint avec finesse le changement de leurs sentiments ainsi que leur attirance. Les deux salarymen se découvrent en jouant sur les provocations. Une autre histoire complète le tome offrant un threesome amusant avec pour thème les désillusions face à un idéal fantasmé.

La mangaka a un trait épuré, anguleux et fin, assez classique. Mais elle apporte une touche particulière à son graphisme, permettant de reconnaître son style. Elle varie les trames et n’utilise que quelques trames d’ambiance pour souligner les sensations. Les décors sont assez réalistes mais minimalistes, en particulier les environnements d’entreprise. La mise en page est dynamique. Kusabi sensei censure les scènes érotiques par des hachures ou esquisse à peine les parties intimes. Sous la jaquette, elle présente en détails les personnages et donne quelques anecdotes sur le couple, à lire de préférence à la fin pour ne pas gâcher la surprise.

En résumé

A mon tour de pleurer / A mon tour de pleurer (bonus): Takaba Keisuke (25 ans) a quitté son entreprise trop élitiste avec des employés alphas pour un nouveau poste au département vente de la société Kaiei, plus mixte. En effet, bien qu’il soit alpha, son comportement et sa personnalité ne le reflètent pas du tout. Il est accueilli par Utô Shingo (40 ans), un bêta qui s’occupera de sa formation. A sa surprise, son chef de service, Karasuma Miyabi (30 ans), est un oméga. Ce dernier tire profit de la discrimination qu’il subit pour en fin de compte monter les échelons, quitte à coucher avec des alphas qu’il déteste. D’ailleurs, il soupçonne Takaba de détester les omégas. Un soir, alors qu’il avait un meeting de dernière minute, il emmène le nouveau à la place d’Utô, déjà parti. Mais la réunion de travail se transforme vite en orgie. Alors que les clients alphas l’invitent à participer, Keisuke refuse de coucher avec son patron…
Tamaranai deshô: Aoi Itsuki admire l’artiste Tsukumo Ryûji et fait tout pour intégrer l’université où ce dernier enseigne. Mais son idole s’avère être cassante et railleuse. Un jour, par hasard dans les toilettes de l’université, il découvre que Tsukumo couche avec Konno Kazu…

En conclusion

Ce manga obtient la première place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2017. Pour un premier tome, l’auteure arrive à nous offrir un omegaverse passionnant qui exploite plutôt bien le format one-shot. Elle trouve des astuces pour fournir des informations supplémentaires, graphiquement ou au gré des discussions, permettant de faire avancer rapidement l’histoire. Les personnages sont en plus attachants. Même si au premier abord, les relations non consenties et les viols dominent, les caractères des personnages et la relation du couple permet d’équilibrer les émotions ressenties à la lecture. Tout pour me plaire!

Megumi & Tsugumi 2 – Si Mitsuru

megumi and tsugumi 2 si mitsuru
SI Mitsuru S井ミツル
ISBN: 9782375062661
Taifu comics, 2021
ISBN:‎ 9784801968127 (JP)
Takeshobo, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Y’a plus qu’une solution, je dois le liquider. »

Si Mitsuru sensei continue sa comédie romantique en jouant sur les chamailleries entre Megumi et Tsugumi. Elle alterne entre quiproquos, incompréhension entre les deux héros, ignorance de Tsugumi et situation cocasses. Elle développe également les parents des deux héros. Ainsi, le père de Megumi prône la suprématie des alphas. Bien que bienveillant, Harutsugu était un alpha sournois et stalker tandis que Kuroji ressemble à son fils. L’auteure introduit un triangle amoureux avec l’ami de Megumi, Subaru. A travers ses personnages, elle invite les lecteurs à réfléchir sur les relations amoureuses. Par exemple, elle rappelle l’image de la possessivité d’un suçon. Megumi se remet en question et s’interroge sur sa condition, en particulier face aux autres alphas qui prennent l’influence des phéromones pour excuser leur mauvais comportement. Avec son incompréhension face à l’amour, son sang chaud, Tsugumi affiche un petit côté animal amusant.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux avec son propre style. Elle simplifie ses traits dans les passages humoristiques. Les décors situent principalement l’action. Au contraire, les trames d’ambiance plutôt graphiques accompagnent les émotions. La mise en page est dynamique mais les scènes d’action sont vites expédiées. Pourtant, Tsugumi qui a le sang chaud cherche tout le temps la confrontation. Si sensei ne censure pas les scènes érotiques. Sous la jaquette, elle offre deux planches humoristiques sur l’écart de l’idée du romantisme, que se font Megumi et Tsugumi puis Harutsugu et Kuroji.

En résumé

Yamada Tsugumi (oméga) se rend chez Kokonoe Megumi (alpha) lorsqu’il n’arrive plus à contrôler ses chaleurs par sa seule volonté. En fin de compte, ils se retrouvent à souvent coucher ensemble. Mais l’alpha qui pense qu’ils sortent ensemble, aimerait bien passer des moments plus romantiques. Il organise donc un rendez-vous en amoureux. Toutefois, l’oméga ne comprenant rien à l’amour, considère Megumi principalement comme une solution pour satisfaire ses besoins et le lui dit clairement…

En conclusion

Ce tome obtient la treizième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2020. Kokonoe Megumi est classé dixième meilleur seme et Yamada Tsugumi, huitième meilleur uke. Malgré une approche intéressante de l’omegaverse, l’auteure aborde certains sujets avec quelques maladresses. Comme l’humour prédomine, cela peut passer sans problèmes. Je trouve un peu dommage la répétition de certains gags déjà vu durant le premier tome mais l’histoire reste toujours divertissante.

Laisse-moi te détester 1 – Hijiki

laisse moi te detester 1 hijiki
Hijiki ひじき
ISBN: 9782375062890
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784799743515 (JP)
Libre, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Je te protégerai. Je n’ai pas besoin d’un alpha! »

Hijiki sensei offre un omegaverse original mettant en avant l’amour et la volonté. Elle utilise cet univers pour dénoncer les vices humains. Par exemple, elle aborde la discrimination qui se base sur les différences, le jugement extérieur, la culpabilisation des victimes de viol. Naoto va apprendre petit à petit à surmonter son traumatisme et à accepter l’amour de Hazuki qui se montre franc et bienveillant envers lui. Même si Shizuku paraît un peu trop mûre et précoce pour son âge, son environnement permet de l’accepter facilement. Comme l’auteure s’intéresse beaucoup à l’évolution des sentiments, elle alterne la narration entre Naoto et Hazuki. Elle questionne sur le traumatisme, le dépassement de la peur et l’engagement sur l’avenir. Les relations sont plutôt consentantes, les deux héros débordant de gentillesse.

Bien que ce soit sa première œuvre éditée, la mangaka a déjà un style personnel. Elle donne une forme particulière aux yeux qui sont d’ailleurs très expressifs. De même, elle courbe les nez avec grâce. Son trait est épuré, plutôt léché. Les décors situent surtout l’action. De même, les trames d’ambiance illustrent les émotions. La mise en page est dynamique. Hijiki sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle dessine même des coupes intérieures et les détails. Sous la jaquette, elle offre quelques anecdotes sous forme d’épilogue.

En résumé

L’oméga Koga Naoto (21 ans) élève seul sa fille Shizuku (5 ans). Au lycée, il est tombé enceint suite au viol de plusieurs alphas, mais il a décidé de garder l’enfant. Maintenant, il cherche activement un travail même si il essuie beaucoup de refus à cause de son genre, n’étant pas lié à une âme sœur. D’ailleurs, sa mère l’a inscrit à une soirée de rencontre pour célibataires. Soudain, un lycéen alpha, Tsuchiya Hazuki (17 ans), lui déclare être son âme sœur. Quelques jours plus tard, Naoto trouve enfin un emploi de concierge dans un lycée. Toutefois, il y retrouve Hazuki qui y est inscrit. Depuis, le lycéen lui déclare son amour à chaque rencontre. Mais Naoto qui déteste les alphas, le rejette, même si son comportement l’intrigue. En effet, l’alpha préfère fuir quand l’oméga émet des phéromones. Kyosuke informe alors Koga que Tsuchiya se fait passer pour un bêta…

En conclusion

Ce tome a obtenu la première place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2020. En effet, l’auteure maîtrise déjà bien son graphisme et son scénario. En plus, elle apporte un peu d’originalité à l’univers omegaverse. Il y a encore de petites maladresses mais elles ne se remarquent pas immédiatement. Ses personnages sont attachants, la relation est plutôt saine, Hazuki s’excusant quand il se montre trop lourd ou acceptant sa punition. D’ailleurs, il communique beaucoup. Shizuku apporte également beaucoup de fraîcheur. Un couple mignon que l’on n’a pas envie de quitter aussi vite!

Yes, my destiny – answer 2 – Sachimo

yes my destiny answer 2 sachimo
Sachimo さちも
ISBN: 9782368775957
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784865893557 (JP)
Fusion product, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Miyauchi acceptera-t-il enfin le bonheur que Kudô lui donne et que son entourage lui souhaite?

Sachimo sensei transpose les questions habituelles sur la grossesse, l’accouchement et l’éducation des enfants à travers les aventures des deux couples de sa série. En effet, Miyauchi aurait des problèmes de stérilité, s’ajoutant à ses peurs de ne pouvoir rendre heureux celui qu’il aime. Ainsi, son manque de confiance en lui le rend plutôt lâche. Pourtant, il va prendre conscience de ses sentiments et affronter son passé traumatisant, soutenu par ceux qui l’entourent. Sous ses airs impassibles, il se révèle en réalité plus sensible qu’il ne paraît. D’ailleurs, Kudô continue patiemment à surmonter les murs que son bien-aimé dresse devant lui tout en affrontant son attirance pour son âme sœur. L’auteure présente Hajime comme une poupée docile dans les mains de Hijiri. Mais elle aborde encore à travers cet étrange couple la question de l’abnégation pour celui que l’on aime.

La mangaka a un trait fin épuré et anguleux. Elle exagère les expressions ou simplifie ses traits pour renforcer l’effet comique. Elle représente également graphiquement le fantôme du passé qui hante Miyauchi par une image de son enfance. Les décors situent principalement l’action. En revanche, il y a beaucoup plus de trames d’ambiance. Les autres trames sont d’ailleurs équilibrées. La mise en page est très dynamique avec des ellipses, des vides et différentes formes de cadrage. Sachimo sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle présente les personnages et leurs liens en début de tome. Elle offre un yonkoma ajoutant une conclusion au chapitre final en fin de volume ainsi qu’une anecdote en deux planches sous la jaquette. Les illustrations en début de chapitre montrent les deux majordomes qui se rapprochent. Les couvertures du tome 1 et 2 mises côte à côte forment une illustration unique.

En résumé

Miyauchi Ichirô (bêta) continue de repousser les petites attentions de Kudô Yûto (alpha). Inquiet pour son fils, Kudô Masato (alpha) confie alors au majordome adjoint une clé USB contenant un terrible secret concernant Nagumo Hijiri (alpha). Il ne peut s’empêcher de prendre soin d’Ichirô depuis qu’ils se sont rencontrés après la mort de la mère du bêta. Le document révèle alors que le scientifique aurait amélioré génétiquement Hajime (oméga) pour correspondre à l’âme sœur de Kudô. Lors d’une rencontre avec Hijiri, Miyauchi tente donc de comprendre ses desseins. En effet, cette attirance artificielle peut-elle subsister? Mais pour le scientifique, les manipulations du majordome pour aider son maître à trouver le bonheur sont identiques à son projet, le but étant de rendre heureux la personne qu’ils aiment. Pris de remords d’être intervenu dans le destin de son maître, Ichirô déprime. Mais Saionji Aoi (oméga) trouve les mots justes pour le réconforter.

En conclusion

L’évolution des personnages semble osciller entre force et faiblesse. Ils se débrouillent parfois seuls, ou bien grâce à des soutiens. Comme dit Kudô, « Le destin peut aller se faire voir! ». Une phrase qui résume parfaitement ce dernier tome. Beaucoup d’émotions, de belles surprises, ce couple garde une place particulière dans mon cœur. On en oublie même que c’est un omegaverse.

Yes, my destiny – answer 1 – Sachimo

yes my destiny answer 1 sachimo
Sachimo さちも
ISBN: 9782368775950
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784865893472 (JP)
Fusion product, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Un alpha doit-il forcément s’unir à son âme sœur ?

Sachimo sensei continue à développer la relation entre Miyauchi et Kudô. Elle met le couple à l’épreuve en introduisant Nagumo Hajime, un oméga qui s’avère être l’âme sœur de Kudô. De même, elle interroge sur la possibilité de manipuler le destin avec l’intervention de Nagumo Hijiri (alpha). Kudô se retrouve tiraillé entre son attirance pour l’oméga et son amour sincère pour le bêta. D’ailleurs, il ne peut s’empêcher d’être prévenant avec son majordome adjoint, malgré son refus de continuer à construite leur histoire d’amour. L’auteure s’intéresse également aux doutes et aux sentiments de Miyauchi, dont les traumatismes d’enfance polluent ses relations. Elle l’approfondit même dans un chapitre spécial. Alors que dans Yes, my destiny 2, elle faisait des sauts dans le temps, ici, la romance prend son temps.

La mangaka n’hésite pas à simplifier son trait fin et épuré dans les passages humoristiques, exagérant les expressions tout en déformant les visages et les yeux. D’ailleurs, elle arrive à rendre les yeux très expressifs malgré leur forme effilée. Au contraire, les enfants ont de grands yeux et sont tout en rondeur. Kudô, qui avait un air sévère, affiche différentes expressions amusantes. La mise en page est dynamique, avec des trames et des décors équilibrés. Sachimo sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle nous permet même d’admirer la plastique des deux héros avec les fiches des personnages sous la jaquette. Par contre, elle révèle le lien entre Miyauchi et la famille Saionji à travers la présentation des personnages en début de tome. Chaque chapitre débute avec une illustration représentant les majordomes avec leurs maîtres à différents âges.

En résumé

Saionji Aoi a mis au monde deux adorables enfants alpha, Ren et Sakura. Toutefois, Miyauchi Ichirô (30 ans) semble avoir du mal à s’en réjouir. Lors de la préparation d’une réception, il se dispute avec Kudô Yûto (32 ans) à propos de l’organisation. En effet, comme le pervers Ôda sera à la table des Kasuga, le futur chef des domestiques s’inquiète pour son partenaire. D’ailleurs, un incident survient durant le repas, le jeune Kasuga Yûsuke n’appréciant pas qu’un bêta s’occupe de leur table. Kudô intervient. Même s’il déclare toujours son amour pendant leurs ébats, Miyauchi ne lui donne toujours pas de réponse. Quand Ren refuse de boire le biberon de lait donné par Kudô, Miyauchi vient à la rescousse. Mais Jirô ne peut s’empêcher de complimenter le tableau de famille qu’ils offrent. N’en pouvant plus, Kudô demande alors à Miyauchi de sortir avec lui mais malgré ses sentiments, il refuse.

En conclusion

Ce tome obtient la seconde place de la meilleure série au Chill chill BL award 2018. Kudô Yûto est classé premier meilleur seme et Miyauchi Ichirô second meilleur uke. Mon couple préféré de Yes, my destiny a droit à une histoire à part entière. J’adore le travail de l’auteure sur ce récit. Elle va à l’essentiel mais insiste tout de même sur les sentiments et le ressenti de ses personnages, provoquant beaucoup de réaction à la lecture, pour ma part. J’aime également voir nos deux majordomes en tenue de tous les jours. Vivement la suite!

Yes, my destiny 2 – Sachimo

yes my destiny 2 sachimo
Sachimo さちも
ISBN: 9782368775677
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784865891973 (JP)
Fusion product, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Deux majordomes têtus qui apprennent doucement à s’apprécier.

Sachimo sensei développe la romance entre les deux majordomes. Elle donne la version de Kudô et Miyauchi sur certains passages du tome précédent. En parallèle, elle montre ce que devient le couple de Jirô et Aoi, en suivant la grossesse de l’oméga. L’abnégation de Miyauchi pour le bonheur de son maître touche particulièrement Kudô. Pourtant, l’alpha continue à se chamailler avec le bêta, malgré l’envie de lui transmettre son amour. Le couple évolue donc petit à petit, Miyauchi s’ouvrant peu à peu à Kudô. L’auteure interroge encore sur l’impossibilité de lutter contre le destin. Elle révèle le passé des majordomes et leurs traumatismes. En effet, suite à son enfance malheureuse, Miyauchi se considère comme un parasite et quelqu’un de banal ne méritant pas un amour inconditionnel. Par ailleurs, le majordome Yamazaki (alpha) apporte un peu d’humour avec un regard extérieur sur le couple dans un chapitre bonus.

Le trait épuré et anguleux de la mangaka semble simple au premier abord. Pourtant, elle soigne les costumes et les détails. Elle dessine plutôt des personnages élancés, avec des yeux effilés. Par ailleurs, ses décors s’estompent pour mettre en avant les personnages. Les trames sont variées et équilibrées et les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page est dynamique. Sachimo sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

Quand Tôjô Aoi a eu ses chaleurs, Kudô Yûto a réussi à le protéger et a résisté même en rut. Mais n’arrivant plus à tenir, Miyauchi Ichirô l’aide à s’éloigner. Sous l’emprise des chaleurs, l’alpha mord alors le bêta dans le creux du cou. Devant son désarroi, Miyauchi entreprend de le soulager. Depuis, Aoi et Saionji Jirô filent le grand amour. En revanche, Kudô ne supporte pas Miyauchi. Même si son travail est impeccable, ils se querellent facilement pour des broutilles. En plus, il a beaucoup de succès auprès du personnel. Pourtant, il essaie de le comprendre. Remarquant que le majordome est amoureux de son maître, il est touché par son abnégation pour pousser Aoi dans les bras de Jirô. Mais Kudô a lui aussi envie de protéger les facettes cachées de Miyauchi en larmes à l’annonce de la grossesse d’Aoi.

En conclusion

Ce tome a obtenu la huitième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2017. Kudô est classé treizième meilleur seme et Miyauchi septième meilleur uke. L’auteure bouleverse un peu les représentations classiques de l’omegaverse: d’abord avec un couple alpha et bêta. Ensuite, elle introduit un couple de femmes alpha et bêta avec les parents de Miyauchi. Et puis il est impossible de ne pas craquer pour les jumeaux Ren et Sakura. D’ailleurs, j’aime beaucoup Miyauchi qui allie à la fois classe et impertinence. Quel bonheur de découvrir que leur histoire continue!

Yes, my destiny 1 – Sachimo

yes my destiny 1 sachimo
Sachimo さちも
ISBN: 9782368775660
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784865891867 (JP)
Fusion product, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

Lutter contre le destin ou l’utiliser?

Sachimo sensei présente un omegaverse assez « classique » mettant en avant la discrimination que les alphas imposent aux bêtas et aux omégas. Elle s’intéresse particulièrement aux âmes-sœurs et à l’attirance incontrôlable qu’ils ressentent. Ses deux héros, oméga et alpha, vont d’abord lutter contre leur instinct, refusant de se soumettre à leurs phéromones. Malgré la hiérarchie établie, le père Saionji Tarô se montre très ouvert et semble vouloir faire bouger la génération suivante, aidé par les majordomes. La narration alterne entre Miyauchi, Aoi et Jirô. L’auteure travaille la psychologie de ses personnages et aborde principalement leur évolution. Elle dépeint avec finesse le tiraillement que ressent l’oméga, entre son désir de maîtrise du destin et les réactions de son corps. De même, elle crée un alpha complexé, gérant mal la pression mais qui s’adoucit en observant la lutte d’Aoi. Tous deux s’investissent d’abord dans leur travail et leurs études.

La mangaka a un trait épuré parfois dédoublé sur les contours. Légèrement anguleux, elle le simplifie et arrondit même les visages dans les passages humoristiques. Elle varie les trames, plutôt équilibrées. En plus, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors sont parfois simplifiés mais très présents. La mise en page est dynamique. Sachimo sensei représente graphiquement les phéromones et exprime les chaleurs en exagérant les expressions des visages. Elle ne censure pas du tout les scènes érotiques.

En résumé

A la mort de son père, Tôjô Aoi quitte le domicile familial, ne s’entendant pas avec sa belle-mère. Bien qu’issu d’une famille noble, l’oméga a l’intention de prendre son destin en main. Accompagné de son majordome Miyauchi (bêta), il est alors engagé par la riche famille Saionji. Mais le fils héritier, Jirô (alpha), déteste les omégas. Son majordome, Kudô (alpha), n’est également pas d’accord, le personnel étant en effet majoritairement des alphas. Cependant, le jeune homme s’accroche et arrive même à se faire accepter parmi le personnel à force de persévérance. Toutefois, sa motivation cache en réalité son attirance secrète pour Jirô, qu’il considère comme son âme-sœur. Mais un jour, ses chaleurs se déclenchent…

En conclusion

L’auteure arrive à jongler entre drame et romantisme. Aoi et Jirô réfléchissent beaucoup à leur position, à leurs sentiments, à leur avenir. Les premiers rapports sont tendus mais le désir provoqué par les phéromones se transforme presque en consentement entre les âmes-sœurs. J’aime beaucoup ce récit même si la conclusion me paraît en demie-teinte, laissant entendre l’impossibilité d’aller contre son destin. Une lecture agréable avec des personnages intéressants.

The Teijo academy 2 – Natsushita Fuyu

the teijo academy 2 natsushita fuyu
NATSUSHITA Fuyu 夏下冬
ISBN: 9782382760383
Hana, 2021
ISBN: 9784865896114 (JP)
Fusion product, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Je voulais devenir un héros comme celui que j’aime. »

Natsushita Fuyu sensei s’intéresse à la relation particulière entre Nachi et Harutaka. Elle dévoile un peu l’enfance des deux garçons, ainsi que l’influence de Natsu, le frère ainé de Nachi. Elle montre également la pression que les deux alphas subissent de leur père. Hasunomiya Hirokuni continue ses manigances et pousse Ichijô à reconsidérer sa relation avec Einan, qui se demande alors si son amour n’est pas de l’admiration. De même, il aime provoquer Nachi mais Natsu n’hésite pas à le remettre à sa place. A travers Mitomi Fuyuto, l’auteure explique comment l’académie gère les périodes de chaleurs des omégas. Ainsi, elle montre également les différentes conditions matérielles entre les alphas et les omégas. Comme dans le tome précédent, elle offre une histoire bonus avec la famille de Masaomi de Le maître de maison est un alpha et la suite des aventures de Tsuji Akihiko avec Tsubaki Yukitaka.

La mangaka a un trait épuré et léché, reconnaissable. Elle travaille beaucoup les regards pour transmettre les émotions des personnages. De même, les décors sont présents, très soignés et réalistes. Les trames variées sont équilibrées. Les flash-back sont repérables avec leur fond noir. La mise en page assez classique possède quelques agencements de cases parfois audacieux. Mais cela correspond bien au formalisme strict de l’académie. Dans les scènes érotiques, Natsushita sensei censure les parties intimes par de fines bandelettes blanches. En début de tome, elle présente les personnages et leurs relations dans une fiche pratique. Elle montre également en fin de chapitre les activités scolaires ainsi que les équipements, en particulier ceux pour les omégas et les quatre légendaires. Sous la jaquette, une carte de l’académie Teijo permet de se repérer dans le manga.

En résumé

Ichijô Harutaka déprime de ne pouvoir soutenir correctement Einan Nachi alors qu’il a intégré l’académie Teijo dans cet unique but. Il perd même confiance en lui. Pour lui changer les idées, Aoki Hirofumi lui propose de participer à un camp d’équitation. Au début, Harutaka rencontre des difficultés avec son cheval Yuki mais la classe que dégage Aoki durant les sauts d’obstacles le motive. Lors d’une excursion à cheval avec son senpai, un orage éclate et le cheval de l’oméga s’emballe. Quand Ichijô reprend conscience, Hirofumi et lui sont nus et ont trouvé refuge dans un petit abri appartenant au club d’équitation. L’alpha éternuant, Harutaka lui propose alors de partager la couverture qui le recouvrait.

En conclusion

L’auteure prend encore son temps pour développer sa romance. Elle met en place différentes manipulations des alphas, transformant l’ambiance générale. Elle renouvelle vraiment le genre de l’omegaverse ainsi que le gakuenmono. Cela pique donc ma curiosité.

Amaenbo honey – Tobidase Kevin

amaenbo honey tobidase kevin
TOBIDASE Kevin 鳶田瀬ケビン
ISBN: 9782368776957
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784865895575 (JP)
Fusion product, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Les enfants vont-ils répéter les mêmes erreurs que leurs parents ou trouveront-ils une meilleure réponse?

Tobidase Kevin sensei questionne encore l’égalité entre oméga et alpha en développant une romance entre les enfants des couples d’Abarenbo honey et Kakurenbo honey. Elle change son style narratif pour plus de continuité. En revanche, elle mixte l’aventure des parents pour construire son scénario. Ainsi, même si Tsubame et Miyama ont des caractères bien différents de leurs parents, leur première relation se passe tout de même violemment. D’ailleurs, l’omegaverse devient un prétexte pour une relation forcée sous phéromones. Pourtant par la suite, l’auteure développe les sentiments des deux lycéens en les confrontant à divers petits obstacles. Elle aborde légèrement la discrimination subie par les omégas, en particulier à l’école. Elle met en avant un couple qui prend son temps, réfléchit à son avenir, se bat pour faire accepter sa relation et se montre très câlin. Ainsi, les deux lycéens semblent avoir atteint un meilleur équilibre que leurs parents.

La mangaka dédouble parfois son trait épuré et anguleux. Elle le simplifie également jusqu’à l’extrême dans les passages humoristiques. Malgré sa prise d’âge, Kuma prend encore l’apparence d’un ours. Les corps sont finement musclés. Par ailleurs, la physionomie des enfants permet de deviner facilement leur parenté. En effet, les caractéristiques principales se retrouvent particulièrement dans leur visage. De même, les parents ont les traits de vieillesse bien marqués comme les rides, un visage plus anguleux. Les décors situent l’action. Les trames d’ambiance appuient les émotions. La mise en page est dynamique. Tobidase sensei censure les scènes érotiques par des bandelettes blanches mais également en recouvrant les parties génitales d’un filtre clair gommant tous les détails. Sous la jaquette, elle offre quelques portraits des deux enfants comme une collection de photographies.

En résumé

Amatobi Tsubame et Hachi Miyama sont voisins et rivaux. Ils s’affrontent donc dès qu’ils le peuvent depuis l’enfance. Le perdant doit alors faire ce qu’ordonne le gagnant. Mais l’oméga n’a jamais réussi à battre son éternel rival alpha. En rentrant de l’hôpital après avoir renouvelé ses pilules, Tsubame finit par se battre avec des voyous qui l’ont bousculé. Miyama, qui passait par là, vient à sa rescousse et étale les assaillants. Blessé dans sa fierté, son ami le défie. Toutefois ses chaleurs se déclenchent en plein combat. Miyama ne résistant pas aux phéromones viole alors l’oméga…

En conclusion

J’ai été mitigée à la première lecture car je trouvais dommage de reprendre presque exactement les mêmes situations que les deux tomes précédents. Mais en relisant l’histoire, je me suis rendu compte d’une certaine continuité en réalité sur l’équilibre de la relation entre oméga et alpha. En effet, même si les parents ont trouvé un équilibre dans leur relation, il y a tout de même un des deux qui cède et devient le protégé de l’autre. Or, les enfants refusent une relation qui s’appuie sur un seul individu. Tsubame et Miyama souhaitent se soutenir mutuellement. D’ailleurs, j’aime beaucoup Tsubame qui est un uke grand et musclé qui se montre entreprenant.

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