Re:naissance – Asou Mitsuaki

re naissance asou mitsuaki
ASOU Mitsuaki 麻生ミツ晃
ISBN: 9782382763001
Hana, 2022
ISBN: ‎9784796413541 (JP)
Kaiohsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

« Si seulement je pouvais parvenir à l’abuser… »

Asou Mitsuaki sensei se réapproprie les codes de l’omegaverse en proposant un univers un peu plus tolérant mais où les préjugés perdurent. Elle installe à la fois un suspense intense avec à la fois une enquête policière et les secrets d’En. Ainsi, elle alterne entre passé et présent, s’appuyant sur le « journal » tenu par l’écrivain. Suite à des traumatismes, Yukimura s’est attaché à Adashino et exprime toujours ses sentiments pour lui. En, quant à lui, est prêt à se sacrifier pour le bonheur de son ami mais prisonnier de ses mensonges et rongé par les remords, il a du mal à gérer ses sentiments. L’auteure rend parfaitement l’ambiance lourde mais passionnée de cette relation. Ainsi, elle aborde le sentiment d’impuissance pour soulager un traumatisme, l’amour sans limite, le poids des secrets et la souffrance des bêtas.

La mangaka a un trait très fin, légèrement épuré, avec un style immédiatement reconnaissable. Elle dessine des corps finement musclés. Elle apporte une touche réaliste avec des décors soignés et précis. Par ailleurs, ses trames sont dans la même gamme de ton mais renforcent pourtant les contrastes noir et blanc. Un fond noir introduit le début des flash-back. La mise en page dynamique s’attarde particulièrement sur les réactions, les petits gestes et détails. D’ailleurs, Asou sensei a un traitement tellement réaliste que les tétons sont censurés par de très fines bandelettes blanches. Pourtant, elle censure les scènes érotiques en ne dessinant pas les parties intimes.

En résumé

L’inspecteur de police Yukimura Habaki (28 ans), alpha, intègre enfin un poste en banlieue. Inquiet pour celui qu’il considère comme son partenaire, Adashino En, il voulait en effet bénéficier de facilités pour prendre soin de ce dernier. En effet, Adashino souffre d’un dérèglement phéromonal et travaille actuellement comme prête-plume, malgré les sollicitations de son nouvel éditeur Sazanami. Les deux hommes ont vécu dans le même orphelinat et sont depuis restés très proches. Mais en réalité, En cache un très lourd secret qui l’empêche d’officialiser sa relation avec Habaki. A peine arrivé, le policier se retrouve à enquêter sur une affaire de viols et de meurtres en série sur des omégas travaillant dans le milieu du sexe…

En conclusion

Ce one-shot obtient la première place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Asou sensei transcrit avec beaucoup de sensibilité les sentiments de ses personnages. En plus, elle arrive à mêler thriller, polar et drame sentimental. Je souffrais avec les personnages pendant ma lecture et pourtant, je n’arrivais pas à m’empêcher de tourner les pages. Une lecture qui a chamboulé mon cœur!

La concession d’un oméga brisé – Enuoka Yochi

la concession d un omega brise enuoka yochi
ENUOKA Yochi エヌオカヨチ
ISBN: 9782382761397
Hana, 2022
ISBN: 9784865548181 (JP)
Overlap, 2021 (JP)
Titre original: キスは番にひざまずく
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Les sentiments que ressent Iori sont-ils le fait de l’amour, du destin ou bien de ses pulsions? »

Enuoka Yochi sensei propose une romance omegaverse questionnant sur la place des sentiments dans un lien entre âmes sœurs. Elle confronte l’instinct et l’influence des phéromones à l’amour qui se construit en parallèle de la confiance. Elle base principalement la narration du point de vue de Tachibana mais donne parfois celui de Mitsugi. Le lecteur accompagne Iori dans sa découverte du passé dramatique de Léo ainsi que de sa condition particulière. D’ailleurs, l’alpha, naïf mais persévérant, s’impose petit à petit tout en se remettant en question. L’oméga, quant à lui, refuse de se soumettre au destin suite à son traumatisme d’enfance. L’auteure apporte des touches humoristiques avec les enfants malicieux et mignons de l’orphelinat. De même, elle met en avant le soutien des amis entourant les deux héros. D’ailleurs, elle transcrit avec finesse la souffrance de Kakegawa Chitose, impuissant face au désespoir de son ami cher.

La mangaka a un trait fin, anguleux et légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à représenter les personnages en SD. Par contre, elle travaille beaucoup les détails: les cheveux sont méchés et les yeux très expressifs. De même, les protagonistes, bien que sveltes, sont finement musclés. Ainsi, même les amis des héros offrent une galerie de beaux et mignons garçons. Les décors s’estompent autour des personnages. Les trames sont variées et les trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les angles de vue. Par ailleurs, Enuoka sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

En croisant l’oméga Mitsugi Léo durant la pause déjeuner, l’alpha Tachibana Iori croit reconnaître en lui son âme sœur. Mais l’oméga le rejette violemment. Les amis de Iori l’avertissent alors que ce dernier, surnommé le « bouffeur d’alphas », fait payer ses faveurs sexuelles chaque soir après les cours. Ne pouvant y croire, Iori se rend dans la salle de classe des rendez-vous. Mais excité par les phéromones de Léo, il perd à la fois ses mots et le contrôle puis finit par coucher avec lui. L’oméga continue pourtant à le rejeter par la suite. Toutefois, l’alpha a décidé de toujours aimer son âme sœur…

En conclusion

Ce one-shot obtient la quatrième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2022. Le tome épais permet de bien développer la romance et les liens entre les personnages. D’ailleurs, j’apprécie particulièrement la candeur agréable de Iori et ses interactions avec les enfants. Et puis, pour une fois, c’est un alpha qui n’est pas issu de la haute société. Une très belle histoire d’amour entraînante bien que classique.

Take me home – m:m

take me home m:m
m:m
ISBN: 9782382761069
Hana, 2022
ISBN: 9784815501594 (JP)
Media soft, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Dans ce monde, dès l’instant où on pousse notre tout premier cri, notre rôle est déjà décidé. »

m:m sensei offre un omegaverse original avec un alpha et un oméga blessés par leur condition exploitée par d’autres. Elle alterne la narration entre les deux héros. Par ailleurs, elle apporte discrètement quelques touches d’humour, jouant surtout sur les quiproquos. L’oméga a peur de ne pas être utile tandis que l’alpha se replie dans le dédain pour se protéger. Grâce à leur cohabitation, les deux hommes vont évoluer jusqu’à la naissance de leurs sentiments. En révélant les petits traumatismes expliquant le comportement de Keita et Darren au fur et à mesure des chapitres, le suspense se maintient tout au long du récit pour aboutir à un climax intense. Ainsi, l’auteure aborde la stérilité, les difficultés d’une relation interculturelle, le poids du jugement hâtif. Elle complète ce tome avec une romance entre deux hommes d’âge mûr. Elle s’intéresse alors à la différence d’âge et à l’illusion du passé dans une relation.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine les yeux avec une forme particulière mais donne ainsi des regards très expressifs. Les trames sont variées. De même, les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors, qui apparaissent sur les plans larges, sont soignés, et semblent parfois construits à partir de photographie. La mise en page dynamique offre quelques cases originales. D’ailleurs, m:m sensei s’attarde sur les détails et les réactions de ses personnages. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des caches blancs. Sous la jaquette, deux planches propose une conclusion à l’histoire d’Abi et Tom, à lire donc à la fin.

En résumé

Take me home / Bonus: Darren Brad (alpha) qui se montre distant et méprisant avec ses collègues, ne supporte plus leurs commentaires sur son efficacité au travail. Il souhaite vite rentrer chez lui pour profiter du calme. Mais sur le parking, il est attiré par l’odeur d’un oméga en chaleur. Nezumi Keita, un Japonais, tombe alors inconscient dans ses bras après avoir réclamé son aide. Le lendemain, l’Américain demande à l’oméga de vite partir pour sa sécurité mais ce dernier ne comprend pas l’anglais. Keita pense alors à remercier son hôte en nature mais cela énerve Darren. Toutefois, inquiet pour l’état du voyageur sans logis et sans le sous, l’alpha lui propose tout de même de rester…
How to catch a star / How to catch a star (The light of my life): En 1984, Thomas Danston est devenu fan du plongeur Abiel Herman, ébloui par sa performance. Trente et un an plus tard, il le croise chez un tatoueur. Le sportif, dont la carrière a été brusquement écourtée suite à un scandale, est devenu un simple salaryman. Pourtant Tom continue à l’admirer. Et quand il le recroise encore trois ans plus tard, il décide de se rapprocher d’Abi…

En conclusion

Comme j’aime beaucoup les romances entre hommes d’âge mûr, je ne ressens pas de frustration suite au récit principal écourté. Mais cela pourra décevoir certains lecteurs, en particulier fan d’omegaverse. Par ailleurs, j’aime beaucoup la proposition de m:m qui installe des personnages alphas et omégas qui essaient de contrôler leur instinct et s’interrogent sur leur place dans la société. Les sentiments semblent palpables. J’apprécie également la douceur de la narration. Une excellente découverte!

The Teijo academy 3 – Natsushita Fuyu

the teijo academy 3 natsushita fuyu
NATSUSHITA Fuyu 夏下冬
ISBN: 9782382761373
Hana, 2022
ISBN: 9784865896497 (JP)
Fusion product, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Les omégas ne sont pas inférieurs aux bêtas ou aux alphas. »

Natsushita Fuyu sensei continue de décrire son univers en s’inspirant des mœurs de la haute société. D’ailleurs, elle arrive habilement à intégrer des éléments réels des luttes de pouvoir dans sa fiction. Par ailleurs, elle fait lentement évoluer les sentiments. Ainsi, en fréquentant de nouveaux amis, Harutaka ouvre un peu plus son esprit et comprend mieux ce qu’il ressent envers Nachi. Ses objectifs changent peu à peu. L’entrainement pour devenir favori est prétexte pour découvrir la famille Aoki. L’humour se fait alors discret mais reste agréable. Comme dans le tome précédent, l’auteure s’intéresse aux manipulations entre les 4L ainsi que le manque de confiance entre eux. Elle aborde donc les manières détournées pour obtenir des informations, l’intérêt de la détention d’informations personnelles, l’utilité d’un réseau et les échanges de bons procédés en guise de négociations.

La mangaka a un trait épuré plutôt léché. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle met en avant la plastique des personnages. D’ailleurs, les décors et les costumes sont également soignés. Quelques trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page plutôt classique offre tout de même quelques vignettes plus osées. Natsushita sensei introduit peu de scènes érotiques et s’arrête même aux tentatives. Elle présente les personnages en début de tome. Par ailleurs, en fin de tome, elle donne des explications sur la manière de consommer le thé, tout en révélant les goûts des 4L. Sous la jaquette, il y a le plan de la résidence Aoki.

En résumé

Ichijô Harutaka (oméga) a ses premières chaleurs et son ex petit ami, Einan Nachi (alpha), perd le contrôle et lui saute dessus. Mais l’oméga le repousse violemment avant de fondre en larmes. Depuis, en vacances chez son père, il n’arrête pas de broyer du noir. Invité à un gala de charité pour aider les écoles à accueillir des omégas, le peintre propose alors à son fils de l’accompagner. Mais l’esprit glamping de la soirée intéresse peu Harutaka. Toutefois, il y croise Aoki Hirofumi. Alors que Ichijô allait s’énerver contre un participant alpha qui affichait une pitié condescendante envers les omégas, le légendaire l’arrête et le raisonne. Aoki lui propose alors de devenir son favori.

En conclusion

Ce tome donne un peu l’impression de stagner car Natsushita sensei se focalise vraiment sur le développement de l’univers et des émotions. Elle s’attarde également sur les descriptions des différentes techniques. Par contre, le changement de Harutaka est plutôt intéressant. L’histoire avance doucement mais sûrement. L’effet de surprise des premiers tomes se dissipant, les intrigues perdent un peu de leur impact. Toutefois, j’apprécie de plus en plus le rapprochement entre Aoki et Ichijô.

Le roi alpha déchu – Nakamura Makino

le roi alpha dechu nakamura makino
NAKAMURA Makino 中村まきの
ISBN: 9782382760840
Hana, 2021
ISBN: ‎9784801968820 (JP)
Takeshobo, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Deux alphas ne peuvent néanmoins se lier, mais le corps de Rai commence à réagir comme celui d’un oméga…?! »

Nakamura Makino sensei personnalise l’univers omegaverse en proposant la transformation d’un alpha en oméga. Elle alterne la narration entre Rai et Keisuke. Elle permet ainsi de développer deux réflexions différentes sur la question de l’âme sœur et de la place des sentiments face à l’instinct. Le prince, épris de compassion pour les personnes abandonnées par des alphas ayant trouvé leur âme sœur, déteste l’idée d’une suprématie du destin. Il refuse également d’accepter les changements qu’il ressent dans son corps. Bien qu’étant un alpha supérieur, Sakaki désire un rapport consenti et essaie de se contrôler. Il s’interroge sérieusement sur l’origine de ses sentiments. Après avoir débuté par quelques clichés classiques de l’omegaverse, l’auteure se rattrape par la suite en abordant la question du marquage et de la lutte contre le destin. A la fin du tome dans l’histoire bonus, elle dévoile le futur proche du couple.

La mangaka a un trait plutôt épuré et anguleux, légèrement léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des personnages musclés mais n’hésite pas à transformer Sakaki en adorable wanko. Les trames sont équilibrées. De même, les trames d’ambiance, parfois graphiques, renforcent les émotions. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique, mais surtout consacrée à la mise en avant de la sensualité des personnages. Nakamura sensei ne censure pas les scènes érotiques, présentes à chaque chapitre. Elle inclut également beaucoup de coupes intérieures. Par ailleurs, elle révèle quelques secrets sur la construction de son récit dans sa postface.

En résumé

Rai Zaravant, 15ème prince du royaume de Rohmer, promet au jeune Sakaki Keisuke de le prendre dans son harem quand il sera plus grand. Dix ans plus tard, il se rend au Japon mais au lieu d’un mignon jeune homme timide qu’il s’était imaginé, il se retrouve face à un lycéen baraqué plus grand que lui. Complètement excité par ces retrouvailles avec son premier amour, le jeune alpha ne peut s’empêcher de mordre la nuque du prince tout en le câlinant. Déçu et choqué par son attirance pour un alpha encore plus dominant que lui, Rai demande à ses gardes de l’éliminer. Mais quand il va en ville chercher un autre éphèbe, Sakaki intervient et le punit, profitant des surprenantes réactions du corps du prince à ses phéromones…

En conclusion

Attention, les premières scènes pourraient choquer la sensibilité de certains lecteurs (consentement gris, différence d’âge). Le graphisme de Nakamura sensei n’est pas encore totalement stable mais cela reste un plaisir pour les yeux. La relation alpha x alpha m’intéressait énormément. Je suis donc un peu déçue par l’idée de transformation. Par contre, je trouve très intéressant que Kei, alpha supérieur, conserve tout de même son côté un peu soumis envers son bien-aimé, désirant avant tout le satisfaire. De même, j’apprécie le changement d’orientation du récit pour mettre en avant la question des sentiments et du respect de l’oméga. Et puis, j’aurais aimé découvrir un peu plus Nadia, une femme alpha garde du corps.

Romantic lament – Sato Sanayuki

romantic lament sato sanayuki
SATO Sanayuki 佐藤さなゆき
ISBN: 9782382762981
Hana, 2022
ISBN: 9784796414043 (JP)
Kaiohsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Il s’était pourtant promis de ne plus tomber amoureux d’un Alpha! »

Sato Sanayuki sensei installe un univers omegaverse devenu équitable grâce au développement des inhibiteurs. Elle offre une romance confrontant le destin et l’amour. Ainsi, elle interroge les lecteurs sur la force des sentiments, l’influence des phéromones confondue avec l’instinct et la croyance des âmes sœurs. La narration alterne entre les deux héros. Asahi, prisonnier de ses souvenirs, éprouve des difficultés à surmonter le traumatisme de sa séparation. Akiomi, quant à lui, avait des préjugés sur les intentions des omégas et pense qu’il faut lutter contre le destin, préférant la sincérité des sentiments aux simples réactions physiologiques. Alors que leur relation débute par un accord tacite de simulation, leurs sentiments évoluent au fur à mesure. Par ailleurs, l’auteure pointe les détails peu abordés dans l’omegaverse comme les difficultés rencontrées dans un couple prédestiné, la culpabilité ressentie par l’oméga prédestiné, la possibilité d’une même réaction pour des jumeaux.

La mangaka a un trait fin et anguleux assez classique. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à exagérer les expressions. Les trames sont assez variées. De même, les décors plutôt simples alternent avec les trames d’ambiance. La mise en page est dynamique. Sato sensei ne censure pas les scènes érotiques. Toutefois, elle ne s’attarde pas non plus sur les détails. Elle donne le ton du récit dans les illustrations en début de chapitre. La couverture a obtenu la cinquième place au Chill chill BL award 2021.

En résumé

Le jour de son anniversaire, l’oméga Aïzawa Asahi abuse un peu trop de l’alcool. Depuis que son ex, Hirose Masaomi, l’a quitté pour son âme sœur, il rejette toutes les avances des alphas. Mais alors qu’il se rendait aux toilettes, l’esprit complètement embrumé par l’alcool, il croit reconnaître son ex avec une fille insistante. Ce dernier l’utilise pour s’en débarrasser. Toutefois, trop ivre, l’oméga lui vomit dessus et le sosie le ramène alors dans un hôtel. A cause des phéromones d’Asahi, l’alpha réagit malgré ses inhibiteurs et les deux hommes finissent par coucher ensemble. Le lendemain, l’oméga préfère fuir discrètement. Mais ce coup d’un soir le retrouve grâce à sa carte étudiant perdue sur place. Ban Akiomi s’avère être le frère jumeau de Masaomi et il lui propose alors de continuer à faire semblant de sortir avec lui.

En conclusion

Sato sensei s’éloigne des clichés habituels du genre pour offrir une relation consensuelle et saine, et même interroger sur quelques détails incohérents de cet univers. Les personnages sont attachants et provoquent donc la sympathie du lecteur. Ainsi, j’ai apprécié la lecture de ce one-shot, certes plutôt classique, mais très entrainant.

Megumi & Tsugumi 3 – Si Mitsuru

megumi and tsugumi 3 si mitsuru
SI Mitsuru S井ミツル
ISBN: 9782375063132
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784801972513 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« On est bien devenus partenaires, non? »

Si Mitsuru sensei aborde la question de la morsure comme contrat de partenaires dans l’omegaverse. En s’appuyant également sur le chapitre consacré à Harutsugu et Kuroji, elle interroge sur ce lien particulier entre un alpha et un oméga ainsi que les différences avec le mariage et la relation amoureuse. Avec ses personnages peu stéréotypés au genre, elle développe encore une relation consensuelle. Ainsi, Megumi réalise la difficulté à obtenir l’accord des parents avant tout engagement. Par ailleurs, la naïveté de Tsugumi apporte toujours une touche d’humour, enchainant les quiproquos. En plus du lien d’amitié brisé avec Subaru, l’auteure introduit un rival, Sakashita Inami, et oblige l’alpha à gérer divers sentiments entre jalousie, manque de confiance et doute. Elle reprend ces mêmes thèmes dans le chapitre des parents de l’oméga. L’histoire bonus en fin de tome offre une touche érotique, continuant directement un des chapitres.

La mangaka a un trait épuré au contour très épais qui joue beaucoup sur les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Comparé au tome précédent, son style s’est légèrement adouci mais conserve une petite touche shônen appréciable. Les décors alternent avec les trames d’ambiance souvent très graphiques. Le thème des vacances d’été est prétexte à quelques cases fan service. Malgré une mise en page plutôt classique, Si sensei varie souvent les angles de vue et gère très bien le rythme. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques, même si parfois elle omet quelques détails. En fin de chapitre, les personnages en SD apportent une touche mignonne. Sous la jaquette, deux planches proposent de découvrir les réactions des personnages face à des histoires effrayantes.

En résumé

Yamada Tsugumi (oméga) et Kokonoe Megumi (alpha) sortent enfin ensemble, partageant des sentiments réciproques. L’oméga est venu voir un dessin-animé chez l’alpha qui interprète cela comme un rendez-vous amoureux. Au bout de trois heures, Tsugumi montre enfin quelques signes romantiques en appuyant sa tête sur l’épaule de son bien-aimé. Ce dernier répond donc à ses avances, malgré quelques protestations de l’oméga qui se laisse pourtant faire. Tandis que l’alpha est heureux de cet échange sans l’influence des chaleurs, le rebelle s’interroge alors sur leur relation. En effet, croyant former déjà une paire, il n’éprouve aucun changement. Megumi décide donc d’officialiser clairement leur relation en demandant l’autorisation à leurs parents pour le mordre…

En conclusion

Comme à son habitude, Si sensei s’amuse à déstructurer les thèmes chers à l’omegaverse pour les transformer en comédie romantique bienveillante. Elle met en avant la volonté humaine et le respect sur un comportement presque animal. La stupidité de Tsugumi me déstabilise parfois mais c’est ce qui fait tout le charme du récit. Et puis quel plaisir de découvrir l’histoire de Kuroji et Harutsugu. Ils vont finir par devenir mon couple préféré!

L’oméga abandonné gémit deux fois – Isaka Jugoro

l omega abandonne gemit deux fois isaka jugoro
ISAKA Jugoro いさか十五郎
ISBN: 9782382760703
Hana, 2021
ISBN: 9784815501303 (JP)
Sankousha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

« Histoire de la passion compliquée d’un oméga rejeté de 40 ans. »

Isaka Jugoro sensei narre une romance dramatique omegaverse interrogeant sur la place de l’alpha. Elle aborde la difficulté de contrôle face à une âme sœur, le relation père-fils qui s’étiole, le doute sur les sentiments et le consentement à cause de l’influence des phéromones. L’ombre du géniteur de Neon plane sur les rapports avec son père adoptif, entre peur de reproduire le passé ou de ne pas être à la hauteur. Par ailleurs, la dominance de l’alpha qui n’hésite pas à abuser de sa force semble être la norme dans cet univers où l’oméga ne sert qu’à procréer. Ainsi, l’auteure dépeint une hiérarchie plutôt toxique entre alphas, bêtas et omégas. En revanche, elle surprend le lecteur avec un grand retournement de situation vers la fin du récit, révélant les réelles circonstances de la séparation entre Takane et Kyôichi.

La mangaka a un trait très épuré, presque dépouillé mais anguleux et marqué par les pleins et déliés. Elle dédouble les contours, conservant ainsi un aspect croqué. Par ailleurs, elle indique le rut des alphas en colorant la sclérotique des yeux en noir. Les décors situent l’action. De même, les trames d’ambiance accompagnent les émotions. La mise en page dynamique rythme la lecture. Toutefois, Isaka sensei ne transcrit pas clairement certaines transitions de temps, donnant une impression de précipitation. De même, elle censure certaines scènes érotiques par des caches blancs ou des points blancs. Mais elle dessine parfois des coupes intérieures détaillées. Un yonkoma amusant sur Takane accompagne la postface.

En résumé

Le célèbre et égoïste mannequin Ôtori Takane (alpha) s’est constitué un harem d’omégas dont Kyôichi faisait partie jusqu’à ce que lassé, il le jette. La star ayant également abandonné l’enfant né d’une autre oméga, Kyôichi recueille alors Neon et l’élève comme son fils. Maintenant, le jeune alpha va bientôt avoir 16 ans mais souhaite d’abord fêter son anniversaire avec son père adoptif. Toutefois, alors qu’il n’avait plus eu de chaleurs depuis sa séparation avec Takane, Kyôichi se retrouve complètement subjugué par les fortes phéromones que dégage Neon.

En conclusion

Je trouve étrange que Isaka sensei n’aborde même pas la question de la différence d’âge. Évidemment, certaines scènes pourront choquer les lecteurs, vu le synopsis. J’ai eu du mal avec le début du récit mais il s’améliore au fil des chapitres et le retournement apporte vraiment une plus-value.

A mon tour de pleurer β 3 – Kusabi Keri

a mon tour de pleurer beta 3 kusabi keri
KUSABI Keri 楔ケリ
ISBN: 9782382760598
Hana, 2021
ISBN: 9784801971356 (JP)
Takeshobo, 2020 (JP)
Titre original: 狂い鳴くのは僕の番;β 3
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Même s’il faut défier le monde ou s’opposer à son instinct, nous voulons pouvoir choisir l’être aimé. »

Kusabi Keri sensei décortique l’univers de l’omegaverse en interrogeant les lecteurs sur la force de l’amour et de l’instinct. Elle aborde ainsi la violence conjugale et la fragilité d’une relation construite uniquement sur une attirance chimique, en s’appuyant sur différents couples. Sasabe est prisonnier des contradictions entre les réactions de son corps et ce que ressent son cœur. En revanche, Utô s’affirme un peu plus, ayant compris ses sentiments profonds, même s’il continue à faire passer le bonheur de ceux qui l’entourent en priorité. Par ailleurs, l’auteure développe les secrets entourant Shiratori, révélant ainsi une personnalité beaucoup plus complexe et sombre. Elle met en avant l’importance du soutien de l’entourage dans les moments difficiles et les hésitations. De même, le couple se construit grâce à la communication et consolide ses sentiments en traversant des épreuves ensemble. En fin de tome, un chapitre bonus présente ce que devient Tobinaga.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle a tendance à dessiner la même forme de visage, ses personnages étant reconnaissable grâce à leur coupe de cheveux. Les décors soignés, très présents, apportent une touche réaliste. En plus, les trames sont variées et équilibrées. De même, les trames d’ambiance, bien que discrètes, renforcent les émotions. La mise en page est dynamique. D’ailleurs, quelques pages ont une composition originale, légèrement poétique. Par exemple, Kusabi sensei représente les souvenirs de Shiratori et Utô par des flash-back à travers des morceaux de verre brisé. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des formes blanches. Sous la jaquette, elle offre des fiches sur les personnages ainsi que quelques dessins donnant des anecdotes sur l’avenir des protagonistes. Il vaut donc mieux les lire à la fin pour éviter le spoil.

En résumé

Etant devenus partenaires, Shiratori Yuu (34 ans, alpha) propose à Sasabe Sumito (22 ans, oméga) de vivre ensemble, mais l’oméga hésite encore. Pour le festival d’été, Takaba Keisuke (26 ans, alpha) organise l’évènement annuel de l’entreprise et demande à Utô Shingo (34 ans, bêta) de désigner des volontaires pour l’aider. Sasabe accepte volontiers ce nouveau défi. Il arrive ainsi à réserver une brasserie avec une vue sur le feu d’artifice grâce à ses connexions avec le bar à hôtes. Il s’occupe personnellement de Shiratori à son arrivée, mais les deux hommes restent coincés dans l’ascenseur quelques instants suite à un problème technique. L’alpha profite d’un petit malaise pour marquer à nouveau l’oméga alors qu’il prévenait son supérieur. Toutefois, Sumito remarque que l’alpha exhibe toujours leur relation en présence d’Utô. En effet, malgré son attirance physique pour son partenaire, ses sentiments pour le bêta restent intacts…

En conclusion

L’auteure me surprend agréablement avec la conclusion de sa romance entre un bêta et un oméga, dont je n’aurais pu deviner le dénouement après la fin du tome précédent. Les passages érotiques sont peu nombreux pour laisser la place au développement de l’histoire. Et pourtant, ce tome est bien épais. Un récit émouvant avec un merveilleux couple!

A mon tour de pleurer β 2 – Kusabi Keri

a mon tour de pleurer beta 2 kusabi keri
KUSABI Keri 楔ケリ
ISBN: 9782368776810
Boy’s love IDP, 2019
ISBN: 9784801965270 (JP)
Takeshobo, 2019 (JP)
Titre original: 狂い鳴くのは僕の番;β 2
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Pour pouvoir survivre, il me faut plus qu’un amour éphémère… »

Kusabi Keri sensei plonge ses deux héros complexés dans le désespoir. Elle met en avant la discrimination que subissent les omégas, par exemple avec les manipulations de Hio. Elle installe aussi un personnage ambivalent avec l’alpha Shiratori. En effet, il semble à la fois attiré par Sumi et épris de pitié pour lui. D’ailleurs, Sasabe commence à perdre pied, tiraillé entre ses sentiments pour son supérieur et le harcèlement sexuel qu’il subit. Par ailleurs, Utô qui aime prendre soin des personnes, réalise que sa gentillesse peut devenir blessante. Il semble se voiler la face par rapport à Sumito. L’auteure accumule les quiproquos entre le bêta et son jeune employé. Ainsi, elle met en avant la force du lien entre deux âmes sœurs, la difficulté à reprendre confiance après des échecs ou des traumatismes. Comme dans le tome précédent, le couple de Karasuma et Takaba apporte un peu de tendresse.

La mangaka a un trait anguleux et épuré. Elle construit ses visages sur la même base, même la forme des yeux et des sourcils, et joue donc sur les coiffures pour distinguer ses personnages. Elle simplifie encore plus son trait dans les passages humoristiques. Les décors sont présents et les trames variées. Quelques trames d’ambiance illustrent les émotions. Par contre, des vignettes plus claires et hachurées indiquent les flash-back. La mise en page est dynamique avec quelques angles de vue recherchés. Dans les scènes érotiques, Kusabi sensei censure les parties intimes par des hachures. Sous la jaquette, elle donne deux planches faisant suite aux chapitres 7 et 8.

En résumé

Comme Sasabe Sumito ne donnait plus de nouvelles, Utô Shingo lui a rendu visite et est resté à ses côtés. En effet, les inhibiteurs de l’oméga ne lui font presque plus d’effet. En plus, le jeune salaryman n’ose pas dire à son patron ce qui lui est arrivé. Le soir, il se rend à son travail dans le bar à hôtes et y croise par hasard l’alpha qui l’a sauvé à la réunion de travail. Shiratori Yuu lui propose alors de continuer à travailler ensemble, curieux de voir ses capacités. Lors d’un séminaire marketing, Sasabe découvre qu’Utô et Karasuma Miyabi connaissent Shiratori. En entendant leur conversation, il réalise alors que les sentiments que nourrissaient le bêta pour Karasuma influencent peut-être la gentillesse de son supérieur à son égard. Ne supportant pas l’idée d’être un remplaçant, il s’éclipse…

En conclusion

Ce tome obtient la huitième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2020. Je suis surprise par l’orientation qu’a choisie l’auteure et j’ai hâte de découvrir comment elle développera la suite. Les arguments avancés pour l’instant se tiennent. Par contre, j’ai étrangement du mal avec Shiratori. Pourtant, il a l’air sérieux et gentil. Une histoire émouvante avec des personnages attachants!

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