10 count 6 – Takarai Rihito

10 count 6 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782375061190
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784403666216 (JP)
Shinshokan, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Si tu m’embrasses et que ça te plaît… Tu voudras bien reconnaître que tu m’aimes? »

Takarai Rihito sensei conclut sa romance en dévoilant enfin le dixième point de la liste de Shirotani. En introduisant Ueda, elle permet au mysophobe de se confronter à son traumatisme. Elle joue sur les différents sentiments ressentis, les manipulations et les réactions tout en portant une attention aux détails pour créer de la tension et du suspense jusqu’à la fin. Il est alors amusant de voir le secrétaire et le psychologue sortir tous les deux de leurs zones de confort, poussés par leur amour, et avancer à leur rythme. Par contre, le temps qui passe devient légèrement plus confus sur la fin du récit. L’auteure dépeint avec aisance l’évolution de la relation du couple en révélant encore quelques secrets. Elle offre une fin un peu ouverte. Dans l’histoire bonus, elle montre ce que devient le couple.

La mangaka utilise une mise en page plus classique mais toujours dynamique. Elle établit un équilibre entre les décors et les cases sans fond. Les trames d’ambiance se font plus rares tandis que les autres trames sont variées. Comme dans le tome précédent, il y a beaucoup plus de gros plans, de détails. Par ailleurs, la découpe presque filmique ralentit certains passages. Takarai sensei transmet les sentiments des personnages à travers la sensualité des corps durant les scènes érotiques. Elle censure d’ailleurs l’essentiel avec plusieurs bandelettes blanches. Avec l’illustration de la postface, elle conclut un récit qui s’est développé image par image à chaque tome.

En résumé

Bien décidé à ne pas se laisser mener par Kurose Riku, Shirotani Tadaomi tente de prendre la direction de leur sortie en amoureux. Mais quelle n’est pas sa surprise de croiser une connaissance, Ueda, alors que le psychologue a ramassé les clés tombées au sol de la jeune femme. Cette ancienne élève du père de Tadaomi s’incruste alors dans leur rendez-vous en proposant de les remercier autour d’un thé. Énervé par les minauderies de Ueda, Shirotani perd peu à peu son sang-froid et file au toilettes après avoir vidé le verre de Riku…

En conclusion

Ce tome obtient la quatrième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2019. Kurose Riku se classe troisième meilleur seme tandis que Shirotani Tadaomi est quatrième meilleur uke. Takarai Rihito sensei mène rondement sa conclusion, arrivant encore à surprendre les lecteurs malgré les dernières révélations. Elle transmet avec finesse les sentiments de ses personnages. En 2019, la série devait faire l’objet d’une adaptation en série animée dont la diffusion était prévue en 2020, puis suite à plusieurs reports, en 2022, il a été annoncé que le projet devenait un film d’animation pour finalement être complètement annulé en janvier 2024. Dommage pour ce titre touchant qui propose un thème singulier, avec des personnages tellement attachants. Une lecture à la fois sexy et émouvante.

10 count 5 – Takarai Rihito

10 count 5 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351809686
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784403665141 (JP)
Shinshokan, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

L’origine de l’obsession de Kurose pour la mysophobie.

Takarai Rihito sensei s’attarde sur l’enfance de Kurose. Elle révèle donc l’origine de son caractère tordu mais aussi de son intérêt spécifique pour la mysophibie suite à sa rencontre avec son voisin Nishigaki, souffrant ce cette phobie. Le lecteur découvre alors la culpabilité que le psychologue traîne depuis l’enfance, chamboulant ainsi ses premières impressions. Shirotani, quant à lui accepte un peu mieux ses désirs mais également l’amour tordu de son partenaire. Ainsi, l’auteure alterne avec brio les flash-back et les passages érotiques, détaillant les sentiments de ses personnages. Comme les chapitres raccourcissent, elle les regroupe pour ne pas trop scinder les moments forts. Par ailleurs, elle détend l’atmosphère avec une histoire bonus et présente également en images quelques anecdotes sur l’enregistrement du troisième drama CD de la série.

La mangaka travaille principalement sur les non-dits et met donc en avant les petits gestes de gênes et d’hésitation. D’ailleurs, l’intégration de flash-back et la focalisation sur les expressions du visage au fur et à mesure que le couple se lie donnent une tonalité très intimes. Par ailleurs, la mise en page est plus classique, avec tout de même quelques pages dynamiques. Les décors se font un peu plus présents. Par contre, les trames bien que variées, ont une dominante claire. De même, les trames d’ambiance sont discrètes. Comme dans le tome précédent, Takarai sensei censure les scènes érotiques par de fines bandelettes blanches qui cachent à peine les détails. Elle met principalement en scène le couple dans les illustrations de début de chapitre.

En résumé

Enfin libérés de l’ascenseur et le typhon faisant rage, Kurose Riku tente d’alpaguer un taxi. Il décide de céder sa place à Shirotani Tadaomi mais ce dernier lui propose de le partager. Cependant, lorsque le psychologue descend, le secrétaire le suit bien décidé à enfin lui avouer tout ce qu’il a sur le cœur.

En conclusion

Ce tome obtient la troisième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2017. Kurose Riku se classe deuxième meilleur seme tandis que Shirotani Tadaomi est troisième meilleur uke. D’ailleurs, voir ce dernier prendre enfin des initiatives est un réel plaisir. Quel bonheur de ressentir à nouveau un peu mieux les sentiments des personnages et d’avoir enfin des relations plus consenties. Takarai Rihito sensei offre un retournement de situation émouvant et très bien mené. Son graphisme sensuel sublime les scènes érotiques. Une lecture à la fois prenante, sexy et tendre.

10 count 4 – Takarai Rihito

10 count 4 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351809686
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784403664915 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Si tu me le demandes, j’accepterai de te salir encore plus… »

Takarai Rihito sensei révèle enfin l’origine du mal-être de Shirotani. Elle transforme la thérapie en jeu sexuel permettant également de mieux cerner le caractère tordu de Kurose. D’ailleurs, elle plonge le lecteur directement dans la suite du tome précédent. Toutefois, le consentement n’est plus vraiment respecté. La relation entre le psychologue et son patient prend un aspect plus psychologique, légèrement dramatique. D’ailleurs, les deux héros oscillent constamment entre rejet et attirance. L’auteure aborde entre autres le traumatisme, le rapport avec le corps, la manipulation. Elle pense toujours à signaler les changements dans le temps. Elle apporte un peu de légèreté avec les trois histoires bonus en fin de tome. Celle avec un petit chat blanc amende d’ailleurs le comportement négatif de Riku dans tout le tome.

Le trait de la mangaka donne une touche mélancolique aux visages de ses personnages. D’ailleurs, elle transcrit clairement les sensations de Tadaomi en jouant avec des tâches noires envahissantes ou en superposant la silhouette de Riku. Par ailleurs, elle équilibre les trames et les décors, ancrant ainsi son récit dans la réalité. Par contre, les trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page maîtrisée rend parfaitement la tension et l’écoulement du temps. Par exemple, la pesanteur du silence dans la scènes de l’ascenseur se développe sur plusieurs pages. Dans les scènes érotiques, Takarai sensei censure les lignes trop explicites par de fines bandelettes blanches. Elle joue également sur les cadrages. Elle introduit certains chapitres par une illustration traduisant poétiquement la narration.

En résumé

Au lieu de regarder le film, Kurose s’amuse avec le corps de Shirotani, l’initiant doucement au plaisir. Il révèle également à son patient la raison de son amour. Choqué, le mysophobe fuit mais son corps continue à réagir. Peu à peu des souvenirs traumatisants remontent…

En conclusion

Takarai Rihito sensei perturbe le lecteur avec des révélations émouvantes mais surtout le comportement de plus en plus tordu de Kurose qui manipule Shirotani pour avoir ce qu’il désire. D’ailleurs, certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs. J’aime beaucoup les métaphores graphiques qui expriment parfaitement le malaise et la vision de Shirotani. On vibre avec les personnages. Un récit que j’apprécie de plus en plus!

10 count 3 – Takarai Rihito

10 count 3 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351809297
Taifu comics, 2015
ISBN: 9784403664618 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Mon corps est imprégné de l’odeur de Kurose. »

Takarai Rihito sensei continue de présenter le point de vue de Shirotani en décryptant ses pensées. Comme dans le tome précédent, elle s’attarde sur les sentiments contradictoires assaillant ce dernier. Ainsi, le secrétaire prend conscience de sa routine épuisante et chronophage et se motive encore plus à surpasser sa peur. Il oscille constamment entre fuite et endurance, se sentant perdu face à ses sentiments envers Kurose. En effet, ce dernier se montre à la fois sadique et prévenant avec son partenaire, laissant exprimer sa jalousie et son impatience à travers quelques piques. L’histoire ralentit mais cela permet de mieux cerner le changement progressif de la relation. L’auteure joue encore sur les limites du consentement pour donner l’illusion d’un apprentissage d’un masochiste par un sadique. Néanmoins, elle détend l’atmosphère dans les histoires bonus avec des anecdotes amusantes.

La maîtrise de la mangaka dans l’agencement des cases rend la lecture agréable. L’utilisation de noir ou blanc pour les transitions fluidifie le tout. Par ailleurs, son graphisme est constant. Par exemple, malgré son côté taciturne, les émotions de Kurose se devinent facilement à ses expressions. L’équilibre entre les trames et les décors permet de rendre les trames d’ambiance discrètes. Takarai sensei joue sur l’expression des regards, les attitudes, les petits détails comme un simple mouvement stoppé, pour exprimer les difficultés éprouvées par Tadaomi. D’ailleurs, elle s’attarde beaucoup sur la sensualité de certaines images. La censure des scènes érotiques par de fines bandelettes se fait en douceur, principalement avec le choix des cadrages.

En résumé

Shirotani Tadaomi a réussi à passer une nuit chez Kurose Riku. Ce dernier lui a même prêté des vêtements. Les deux hommes font alors une sortie shopping, le psychologue souhaitant lui offrir un nouveau costume. D’abord confiant d’avoir dépassé certains défis de sa liste, le secrétaire déchante ensuite en se sentant mal dans l’ascenseur bondé. Riku l’invite à se reposer mais, se remémorant des attouchements de la veille, Tadaomi sent son bas ventre réagir…

En conclusion

Ce tome a obtenu la deuxième place du meilleur manga au Chil Chil BL award 2016. Kurose Riku est toujours classé premier meilleur seme tandis que Shirotani Tadaomi descend à la seconde place du meilleur uke. Takarai Rihito sensei fait oublier aux lecteurs friands d’érotisme toutes les frustrations des tomes précédents en un seul volume. Un tome chaud et sexy!

10 count 2 – Takarai Rihito

10 count 2 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351808863
Taifu comics, 2015
ISBN: 9784403664403 (JP)
Shinshokan, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Aujourd’hui je n’ai pas réussi à penser à autre chose qu’à toi en train de me toucher. »

Takarai Rihito sensei fait évoluer la relation entre le psychologue et le secrétaire mysophobe, avec une note très légèrement sadomasochiste. Elle continue de baser la narration du point de vue de Shirotani. Elle crée la surprise en révélant les raisons du brusque éloignement de Kurose. D’ailleurs, le médecin ne ménage plus son patient, le poussant parfois dans ses retranchements et créant volontairement une dépendance envers lui. Shirotani est quant à lui, conscient des changements qui le touchent, prisonnier de sentiments contradictoires. En effet, il ne gère pas le plaisir et le dégoût qu’il ressent à être touché. Ainsi, le consentement frôle constamment les limites. L’auteure révèle au fur et à mesure les probables traumatismes de Tadaomi qui ont provoqué sa phobie. Elle s’attarde particulièrement sur son malaise.

La mangaka a un trait fin épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise les trames avec parcimonie même si elles sont tout de même variées. Les trames d’ambiance se font par ailleurs discrètes. Les décors apparaissent sur les plans larges et s’estompent autour des personnages. Des trames grises recouvrant les vignettes marquent les flash-back. Mais un fond noir représente également les souvenirs traumatisants. La mise en page est simplement dynamique. Dans les scènes érotiques, Takarai sensei censure les parties intimes par de fines bandelettes qui ne cachent presque rien. Toutefois, elle montre surtout les réactions et les émotions des personnages, s’attardant sur la sensualité mais également le malaise de Shirotani. En début de tome, elle présente les protagonistes. Les illustrations en début de chapitre donnent l’ambiance du récit. L’illustration de la postface fait suite à celle du tome précédent.

En résumé

Depuis que Kurose Riku a mis brusquement fin aux consultations privées avec Shirotani Tadaomi, le secrétaire refuse de sortir de chez lui. Comme il ne répond pas aux appels de son patron Kuramoto ni de son collègue Mikami, ces derniers contactent le psychologue pour solliciter son aide. Quelques jours plus tard, Shirotani remarque enfin le message de rendez-vous habituel du médecin et décide de s’y rendre malgré son retard et la pluie qui l’incommode. Arrivé trempé au café, il lui demande alors de faire comme s’ils ne s’étaient jamais rencontrés. Mais en partant précipitamment, il laisse tomber sa carte de transport.

En conclusion

Ce tome obtient la première place du meilleur manga au Chill chill BL award 2015. La couverture se classe également première au classement. Kurose Riku se classe premier meilleur seme et Shirotani Tadaomi est premier meilleur uke. En effet, Takarai Rihito sensei surprend avec cette romance particulière dans laquelle la relation se construit sur un jeu érotique au prétexte d’une thérapie. C’est à la fois touchant, dérangeant et passionnant.

Gimme heaven – Mogako

gimme heaven mogako

Mogako モガ子
ISBN: 9782382764039
Hana, 2023
ISBN: 9784796415194 (JP)
Kaiohsha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Le trouble de Kaïri serait-il dû à un traumatisme d’ordre sexuel? »

Mogako sensei narre un drame psychologique abordant en particulier le trouble dissociatif de l’identité. Elle prend le temps de présenter les différentes personnalités cohabitant en Kaïri et crée du suspense en remontant au fur et à mesure son passé traumatisant. Ainsi, elle alterne la narration entre les personnages. Par amour, Masaki fait beaucoup d’efforts pour comprendre et aider son partenaire, s’adaptant aux circonstances et construisant un lien particulier avec ses autres personnalités. D’ailleurs, Kakeru, Amane, Misa et Aoï apportent soit une touche humoristique, soit de la tension. Ainsi, l’auteure s’intéresse au traumatisme suite à des abus sexuels, la difficulté à se reconstruire, à affronter son passé et à le surmonter. Elle montre le besoin de reconnaissance et le bienfait de l’acceptation de ses problèmes pour avancer.

La mangaka a un trait léché. Elle dessine des corps musclés mais n’hésite pas à ajouter une note mignonne en représentant ses personnages en SD. D’ailleurs, elle retranscrit parfaitement les différentes personnalités de Kaïri à travers des détails, dans l’expression des visages et les positions. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Par ailleurs, les trames sont équilibrées. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page plutôt classique offre quelques planches dynamiques. Mogako sensei ajoute également quelques touches esthétiques lors des discussions des différentes personnalités. De même, elle atténue, grâce à un jeu d’ombres et de trames, les images trop choquantes. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques. Les illustrations en début de chapitre traduisent l’ambiance du récit.

En résumé

Le sommelier Ichinose Masaki sort avec le comédien Tadano Kaïri depuis trois mois mais ils n’ont jamais couché ensemble. Ils se sont rencontrés devant un bar et ont très vite sympathisé. Pourtant, Kaïri souffre d’un trouble dissociatif de l’identité. Il cohabite avec quatre autres personnalités avec lesquelles Masaki a réussi à nouer des liens amicaux. Toutefois, Aoï qui apparaît à chaque fois qu’ils se câlinent, le rejette…

En conclusion

Mogako sensei offre un drame psychologique émouvant avec des personnages très attachants. Son graphisme est en plus charmant. Bien qu’elle ne censure pas les scènes érotiques, elle évite tout de même de confronter directement les lecteurs aux quelques images violentes du passé de Kaïri, en prenant de la distance ou en jouant sur les ombres. J’ai d’ailleurs été surprise de m’attacher énormément à Kakeru et à Aoï qui sont pourtant des personnalités du comédien. Un coup de cœur!

Monotone blue – Nagabe

monotone blue nagabe

Nagabe ながべ
ISBN: 9782383164777
Noeve grafx, 2023
ISBN: 9784799752951 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Entre bleus à l’âme et sentiments naissants, la palette des émotions s’enrichit de nouvelles nuances. »

Nagabe sensei propose une romance se développant dans un lycée de thérianthropes. Il explique succinctement les bases de son univers via les dialogues des personnages. Il reprend les caractéristiques des animaux pour construire leurs caractères. Ainsi, le cancre Hachi parle franchement, conserve son indépendance par rapport aux autres et aime souvent dormir. Aoi, quant à lui, est un excellent élève pourtant fuyant et complexé. Malgré leurs différences, les deux lycéens vont se lier rapidement d’amitié. L’auteur dévoile le passé traumatisant du lézard au fur et à mesure. Il aborde donc le harcèlement scolaire, l’acceptation de soi, la peur de faire confiance après un traumatisme, la curiosité et le rejet des différences. Le félin s’interroge sur son attirance et sa possessivité et assume ses regrets et ses mauvaises actions. La narration alterne entre les deux lycéens. Le sournois renard Gon et les trois chiens trop curieux apportent une touche d’humour.

Le mangaka a un trait épuré qu’il simplifie dans les passages humoristiques. Il rend bien les expressions et les mouvements des animaux. De même, il trace les décors à la main et utilise les hachures pour ajouter du relief. D’ailleurs, ces décors se résument parfois à l’essentiel, avec simplement une trame découpée. Les trames utilisées avec parcimonie mettent en valeur les contrastes noir et blanc. Par ailleurs, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Nagabe sensei décompose les mouvements. Il met en avant certains détails avec de grandes vignettes ou des gros plans. Il ne montre pas explicitement les scènes érotiques mais reste dans la suggestion, instaurant le doute. Les illustrations en début de chapitre montrent le quotidien des personnages.

En résumé

Le chat Hachi trouve sa vie monotone, ne percevant qu’un monde monochrome. En effet, il ne voit que le bleu, le jaune, le noir et le blanc. Alors il distingue ses camarades grâce à la longueur de leur museau et de leur pelage ainsi que les motifs de leur fourrure. Même l’arrivée du nouvel élève Aoi, un lézard, l’indiffère comparé aux autres élèves, curieux de cette « rareté ». Mais un jour, il remarque les écailles bleues de la queue du saurien que ce dernier, complexé, cache habituellement sous ses vêtements. Fasciné, le félin lui propose alors de garder son secret à condition de le laisser regarder sa queue tous les jours.

En conclusion

Nagabe sensei maîtrise le format one-shot et s’arrête aux premiers émois amoureux naissants de ces deux lycéens. Il arrive en plus à transcrire des émotions humaines sur des visages d’animaux, en respectant pourtant leurs particularités. Son graphisme dégage à la fois de la force et de la douceur. Ce gakuenmono rend par ailleurs bien l’ambiance scolaire, les questionnements et les réactions des adolescents. Je craque complètement pour cet adorable couple en formation. Un récit certes classique mais mignon, qui traite avec douceur des sujets actuels comme l’acceptation des différences et le harcèlement.

Le démon & le serpent – Yuitsu

le demon et le serpent yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382762226
Hana, 2023
ISBN: 9784866534374 (JP)
Core magazine, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Je suis quelqu’un de malchanceux. »

Yuitsu sensei joue sur les limites du consentement dans cette romance entre un homme à tout faire blessé par accident par un ancien yakuza oppressant. Elle s’intéresse à la solitude, la cohabitation, la question de l’attirance malgré le sentiment de danger. Une relation particulière se noue entre les deux hommes entre attachement et petites attentions. La narration alterne entre les deux héros. Kiryû se montre très tactile et collant. Il s’amuse d’abord des réactions de sa « cible » puis, appréciant cette vie plus ordinaire, laisse parler petit à petit ses sentiments. Mita cède à la gentillesse du squatteur et surmonte ainsi son traumatisme. L’auteure maintient le suspense en dévoilant au fur et à mesure le passé de ses personnages. En introduisant le yakuza Himeno, elle ajoute quelques tensions. Elle offre également un chapitre de Reverse. D’ailleurs, l’informateur Makabé intervient dans ce tome.

La mangaka a un trait léché avec une touche réaliste. Elle dessine des corps musclés. Toutefois les ombres fortes sont hachurées. Les trames sont variées. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est plutôt classique avec quelques sorties de cadre mettant en avant la plastique des personnages. Par contre, les angles de vue changent souvent. Yuitsu sensei ne censure pas les scènes érotiques et dessine même des coupes intérieures. Elle offre une scène par chapitre. Les illustrations en début de chapitre présente le quotidien. Sous la jaquette se trouvent des croquis des personnages.

En résumé

Le démon & le serpent / Epilogue: Depuis qu’il est sorti de prison, l’ancien yakuza Kiryû cumule la malchance. Emprisonné à la place d’un de ses supérieurs, en échange d’une récompense, il découvre que son clan a été dissout. Et alors qu’il conduisait pour se changer les idées, il renverse un homme. Mita Kyôhei travaille comme homme à tout faire. Comme il a le bras cassé, Kiryû le raccompagne chez lui et lui propose alors son aide. D’abord réticent, Mita accepte qu’il le remplace dans son travail. Mais le soir, l’ancien yakuza invite son nouvel employeur à le rejoindre sous la douche.
Reverse: L’inspecteur Ukishima Hayato reçoit un appel de son chef en plein ébat avec son petit ami Makabé Akira. Mais ce dernier refuse de se tenir tranquille. A peine raccroché, Akira, infiltré dans la mafia, reçoit aussi un appel…

En conclusion

Yuitsu sensei a un sublime graphisme et dessine des hommes plutôt virils. Elle expédie certains passages mais cela ne gêne en rien la narration. Cela reste assez classique mais je m’amuse de la dynamique entre les deux héros. Pour ma part, c’est un plaisir à lire!

Vices 3 – Iimo

vices 3 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763797
Hana, 2023
ISBN: 9784801976184 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Une relation si conflictuelle, basée sur des faux-semblants, n’a aucun avenir, après tout… »

Iimo sensei surprend les lecteurs en les plongeant dans le doute et le suspense, interrogeant l’amour « normal ». Elle enchaîne les retournements de situations, déballant au fur et à mesure les indices d’une grande manipulation. Elle développe un peu plus Sudô et Yasukawa. D’ailleurs, la jeune femme, qui refuse de devenir un simple outil pour la prospérité de sa famille, s’avère bien plus intrigante qu’elle ne paraît. Suite à la disparition de Kojima, Daimon se retrouve perdu, hésitant entre une vie débridée ou rangée. Il s’interroge constamment sur la normalité du bonheur, de l’amour, toujours tourmenté par ses actions ratées. Sa gentillesse en fait malheureusement une proie facile, mais il continue à prendre sur lui pour agir. Avec Yasukawa et Iwakura, l’auteure aborde avec légèreté la question de l’homoparentalité, l’acceptation de soi, le bonheur familial. Elle développe un peu plus le passé traumatisant de Yôhei qui fuit l’amour depuis.

La mangaka a un trait épuré qu’elle simplifie encore plus dans les passages humoristiques. Comparé au tome précédent, elle équilibre les trames. De même, les trames d’ambiance se font plus discrètes, renforçant les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Iimo sensei ne censure pas les scènes érotiques. Parfois, elle simplifie un peu les parties intimes. Elle dessine également des coupes intérieures. Les illustrations en début de chapitre donne l’ambiance du récit.

En résumé

Soigné à l’hôpital, Daimon Tôya promet à Kojima Yôhei de réaliser son rêve en le tuant dès que tout sera prêt, bien que cela le peine. Mais Iwakura l’entend. A la surprise de Daimon, ses collègues lui rendent souvent visite. Yasukawa Kuniaki lui apprend alors qu’il va encore être transféré vers une nouvelle section fraichement créée. Le soir de Noël, Kojima s’introduit dans la chambre d’hôpital pour passer une soirée très sexy avec son amant. Et en cadeau, il lui offre même une clé. Pourtant, quand Daimon sort enfin de l’hôpital, il est accueilli par Sudô qui partage ses inquiétudes face au changement de l’homme qu’elle aimait. Quand Daimon arrive chez Kojima, il trouve l’appartement complètement vide. Le concierge lui annonce alors que le locataire a disparu.

En conclusion

Ce tome obtient la quatrième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Iimo sensei offre une suite déroutante, qui déstabilise au départ le lecteur jusqu’à ce qu’il arrive au climax révélateur. La tension est palpable et l’impression de se faire balader paraît d’abord désagréable pour devenir en fin de compte euphorisant. En plus, le récit est beaucoup moins violent qu’avant. Une très belle surprise!

Caché sous son masque 2 – Sangou Mitsuru

cache sous son masque 2 sangou mitsuru

SANGOU Mitsuru 参号ミツル
ISBN: 9782382761946
Hana, 2023
ISBN: 9784799751596 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Même notre amoureux peur avoir une face cachée. »

Sangou Mitsuru sensei conserve le format court des sketches pour ses chapitres mais change le style narratif pour un développement plus classique. Elle s’attarde sur le passé de Saikawa et révèle au compte-gouttes les raisons de son sourire forcé. En dévoilant également ses défauts, elle explique ainsi le comportement insistant du beau gosse, atténuant sa violence comme dans le tome précédent. En effet, le lycéen ayant conscience de sa jalousie, sa possessivité et sa perversion, fait beaucoup d’efforts pour retenir ses sentiments, marqué par les évènements de son enfance. Comme la narration s’appuie principalement sur le point de vue de Sayama, le suspense se maintient jusqu’aux mises au point entre les deux amoureux. En introduisant Tsuruga Teru, l’auteure aborde différents questionnements comme les préjugés, l’influence des rumeurs, le jugement sur les apparences. Dans l’histoire bonus, elle donne la version de Kobayashi.

La mangaka a un trait épuré et fin qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle n’hésite pas à recouvrir entièrement le visage de Sayama par des hachures lorsqu’il rougit. Les trames équilibrées ont une teinte claire dominante tandis que les trames d’ambiance alternent avec les décors. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Sangou sensei censure les parties intimes par des caches blancs. A la fin de certains chapitres, elle offre quelques yonkoma révélant des secrets ou donnant une anecdote sur les protagonistes avec humour. Par contre, elle donne le point de vue des personnages secondaires dans des yonkoma sous la jaquette.

En résumé

Bien qu’ils sortent ensemble depuis déjà deux mois, Sayama Keigo n’arrive toujours pas à s’habituer aux baisers langoureux de Saikawa Tsuzuru. Pourtant, il éprouve beaucoup d’enthousiasme dans cette première relation. Pour le festival culturel du lycée en automne, la classe B décide d’organiser une maison hantée. Saikawa, sommé de jouer un des monstres, se retrouve dans l’équipe des beaux gosses tandis qu’à son grand soulagement, Sayama s’occupe des décors avec la majorité des autres timides de la classe. Keigo réalise alors qu’il discute plus facilement avec ses camarades depuis qu’il fréquente son petit ami. D’ailleurs, il se demande pourquoi Tsuzuru continue d’adresser de faux sourires aux autres élèves. En allant déposer un document dans la salle du conseil des étudiants, Sayama est bousculé par Tsuruga Teru, qui se disputait au téléphone. Curieux, ce dernier tente soudain de lui ôter son masque.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-huitième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2022. Sangou Mitsuru sensei s’oriente vers un récit un peu plus classique mais exploite des thèmes intéressants. Elle crée des personnages aux comportements ou caractères ambivalents, créant de l’attachement pour certains d’entre eux à la base peu appréciables et perturbant ainsi un peu les lecteurs. J’espère que Teru trouvera le bonheur avec quelqu’un d’autre, fille ou garçon. J’ai apprécié découvrir les secrets de Saikawa et attends la suite avec impatience.

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