Un obsédé va soigner mon traumatisme – Yuzushiwo

un obsede va soigner mon traumatisme yuzushiwo

Yuzushiwo ゆずしを
ISBN: 9782382763698
Hana, 2023
ISBN: 9784758022378 (JP)
Ichijinsha, 2021 (JP)
Titre original: ヤリチンによるトラウマ克服×××
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Pour Saïto, une quête de taille commence: aider Shizuka à dépasser son blocage. »

Yuzushiwo sensei offre une comédie romantique entre un étudiant obsédé à la libido débridée et un froid étudiant gay traumatisé suite à une mauvaise expérience. Elle joue beaucoup sur les contrastes: des caractères opposés, une vision de l’amour différente, un comportement ambivalent. Par exemple, Saïto passe pour un « sale » dragueur cumulant les conquêtes d’un soir, lourd car trop direct, persistant trop pour atteindre ses objectifs, n’hésitant pas à faire du chantage. Et pourtant, il se montre bienveillant avec son partenaire sexuel et sincère dans ses sentiments et son envie d’aider Shizuka. Ainsi, les deux étudiants apprennent à se connaître et leurs sentiments évoluent petit à petit. L’auteure révèle alors au compte-gouttes leur passé, justifiant leur comportement actuel. Elle aborde donc la difficulté à surmonter un traumatisme, le harcèlement, la peur de s’attacher.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux mais qui dégage un côté mignon. Elle le simplifie dans les passages humoristiques et le rend encore plus chou en transformant ses personnages en SD. En plus, des hachures recouvrent souvent leurs joues dès qu’ils rougissent. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. De même, les autres trames équilibrées ont toutefois une dominante claire. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Par ailleurs, Yuzushiwo sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

Depuis que Hazawara Shizuka a eu une première expérience sexuelle catastrophique avec son premier petit ami, il se montre froid avec tout le monde et ne cherche plus aucun partenaire. A l’université, le tombeur Saïto qui cherche à attirer plus de filles à une soirée qu’il organise, l’invite de force en l’alpaguant. Mais Shizuka qui n’a pas l’habitude de boire de l’alcool, s’effondre dès sa première bière. Les filles, vexées, obligent alors Saïto à s’occuper de l’étudiant ivre mort. Le tombeur essaie tant bien que mal de le ramener chez lui mais quand Hazawara vomit sur lui, il préfère s’arrêter dans un love hotel. En apprenant que Shizuka est gay et excité par son charme, Saïto commence à lui donner du plaisir par de simples caresses…

En conclusion

Ce one-shot mêle à la fois drame, comique, romance et érotisme. Yuzushiwo sensei a un beau dessin et rythme bien les enchainements d’action. Ne vous arrêtez pas au titre, les sentiments sont bien présents et mis en avant dans ce récit. D’ailleurs, je suis complètement charmée par la personnalité surprenante et attrayante de Saïto, malgré tous ses défauts. Pour moi, son engagement sincère envers Shizuka fait tout le sel du scénario au premier abord convenu. Une lecture qui ne marquera peut-être pas les esprits mais qui donne un peu de bonheur avec des personnages attachants et mignons.

Home far away – Yatsuda Teki

home far away yatsuda teki

YATSUDA Teki 八田てき
ISBN: 9782382761717
Hana, 2023
ISBN: ‎9784829686485 (JP)
Printemps, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Une évasion vers un monde meilleur. »

Yatsuda Teki sensei reprend les techniques scénaristiques du road movie pour nous plonger dans une romance entre deux jeunes hommes avides de liberté qui cherchent leur place en ce monde. Plus que l’évolution de leurs sentiments, elle s’attarde surtout sur leur état d’esprit, révélant dès les premiers chapitres le passé traumatisant d’Alain et Hayden. Ainsi, elle alterne la narration entre les différents personnages. Les deux fugitifs, blessés par la vie, sont prisonniers de leur passé et de leur manque d’amour maternel. En plus, Saverio se trouve limité à cause de sa maladie. Les deux amis vont rapidement s’attacher l’un à l’autre tout en ayant peur de s’ôter mutuellement leur liberté. L’auteure aborde entre autres la violence familiale, le poids de la culpabilité, le refuge dans la drogue, l’alcool ou la religion, les dégâts de la prostitution, la pédophilie et le viol. Elle développe particulièrement les différents aspects du fanatisme religieux.

En début de tome, la mangaka offre deux magnifiques illustrations en couleur, dont la couverture complète. Elle a un trait plutôt réaliste, avec un style graphique déjà personnel. Elle intègre des pages très poétiques, transcrivant l’ambiance générale, avec quelques vignettes contemplatives. D’ailleurs, les trames d’ambiance alternent avec les décors qui sont détaillés. De même, les nombreuses trames renforcent le côté réaliste. La mise en page dynamique joue sur des angles de vue variés et recherchés, qui appuient la narration. Yatsuda sensei soigne les détails et les expressions du visage. Sauf dans les scènes érotiques, dans lesquelles elle sélectionne ses cadrages de manière à ne jamais montrer les parties intimes.

En résumé

Un soir d’hiver, en 1990, à Austin. Hayden Stewart croise Alain Saverio (17 ans) devant le magasin où il travaille. Comme l’adolescent semble déprimé, il discute avec lui. Alain ne supporte plus la pression surprotectrice de ses parents qui ont plongé dans la religion depuis qu’il est atteint d’une maladie. Admirant la liberté d’Hayden qui voyage au gré de ses envies et réconforté par ses paroles, il trouve alors le courage de dire ce qu’il a sur le cœur à ses parents malgré les punitions qui l’attendent. Dès le lendemain, comme Saverio s’attache déjà à lui, Stewart lui propose donc de devenir son ami le temps de son séjour…

En conclusion

Ce one-shot obtient la cinquième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2022. Yatsuda sensei a un graphisme réaliste de toute beauté. Toutefois, elle ne maîtrise pas complètement le rythme parfois précipité sur certains évènements, ce qui pourra ennuyer quelques lecteurs. De même, malgré les 275 pages, elle développe beaucoup de sujets rendant le tout très dense. Par ailleurs, si comme moi vous connaissez bien le film Thelma et Louise de Ridley Scott, vous remarquerez sûrement la proximité de la trame scénaristique avec le film: donc le suspense disparait et vous risquez de vous détacher complètement du récit. Ainsi, j’ai eu du mal à noter ce titre, consciente de sa qualité, éblouie par le dessin mais ne ressentant plus les émotions durant ma lecture. Je trouve d’ailleurs cela un peu dommage!

Monstrueux – Tokiha Kanenari

monstrueux tokiha kanenari
TOKIHA Kanenari 時羽兼成
ISBN: 9782375063392
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784799752081 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: si on s'ennuie

« Une bête sauvage incontrôlable qui frappe et mord tout ce qui bouge tel un véritable monstre. »

Tokiha Kanenari sensei nous plonge dans un univers mafieux mais avec des personnages à la grande sensibilité. Ainsi, elle crée un lien particulier entre un yakuza et sa victime collatérale. Elle alterne la narration entre Somo et Jô. Le yakuza d’âge mûr s’engage d’abord dans une rédemption, cherchant à comprendre et découvrir les traumatismes de Jô. Ce dernier contient difficilement ses sentiments qui s’expriment souvent par la violence. Pourtant, les paroles bienveillantes et l’affection de Somo lui permettent de se contrôler. En introduisant le manipulateur Namu Shôtarô, l’auteure ajoute une forte emprise que subit Jô, rendant le récit un petit peu trop mélodramatique. Elle aborde entre autre le jugement sur le physique, la solitude, la peur de faire confiance suite à une trahison, l’acceptation de soi.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Son style rappelle plutôt celui des shônen dans les expressions et la composition. Par exemple, les lignes d’action supplantent les trames d’ambiance. Par ailleurs, Jô est très musclé. Les trames sont variées. Par contre, les décors situent principalement l’action même s’ils sont détaillés. La mise en page est plutôt classique. Tokiha sensei s’attarde sur les petits détails. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc. Dans les illustrations en début de chapitre, les personnages prennent la pose. L’illustration sous la jaquette reprend celle de la couverture mais sans la muselière.

En résumé

Lors d’une descente de recouvrement de dettes, Somo Ryûsaku, Seppa et Namu Shôtarô sont pris dans un incendie. Somo arrive à récupérer un sac en s’enfuyant mais à l’intérieur, il y trouve un enfant couvert de brûlures. Se sentant coupable de la mort de ses parents, il refuse alors de l’abandonner et cherche une solution. Maintenant plus âgé, le yakuza se remémore souvent ce souvenir quand il fait face à la mort. Un soir, il remarque un jeune homme écroulé dans les poubelles. Il reconnaît rapidement l’enfant qu’il avait sauvé grâce à ses brûlures au visage. Mais ce dernier ne semble pas avoir toute sa tête et attaque les yakuzas. Ayant réussi à le maîtriser, Somo décide alors de recueillir Jô, pour expier ses erreurs passées…

En conclusion

Malgré un synopsis très alléchant avec un parallèle sur les kaijû intéressant, ce one-shot enchaine les évènements dramatiques, tombant malheureusement un peu dans le mélodrame et ne laissant pas le temps de s’attacher aux personnages. Pourtant, Tokiha sensei a un magnifique style graphique. J’ai tout de même passé un moment divertissant à la lecture.

Goodbye Harlequin – Kusabi Keri

goodbye harlequin kusabi keri
KUSABI Keri 楔ケリ
ISBN: 9782382761366
Hana, 2022
ISBN: 9784758078085 (JP)
Ichijinsha, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Je déteste ce regard qui me connaît si bien. »

Kusabi Keri sensei plonge les lecteurs dans l’univers de la mode, avec un certain réalisme, s’étant au préalable documentée. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Elle installe d’abord une relation purement charnelle, basée sur la manipulation et le chantage puis fait évoluer petit à petit les sentiments de ses personnages. Kubo développe un attachement presque obsessionnel pour Shimizu, se montrant tantôt possessif, tantôt bienveillant, jouant avec sa « proie » qu’il a peur d’aimer. Mais suite à plusieurs traumatismes d’enfance, Eichi refuse de s’attacher à quelqu’un. Ainsi, l’auteure révèle petit à petit le passé difficile des deux hommes. Elle aborde donc la douleur d’un adolescent dans une famille déstructurée, la difficulté à trouver sa place et construire sa personnalité. De même, elle montre l’influence de la rivalité et de la passion dans la créativité à travers Terumi et Haida Jin.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, avec des têtes SD arrondies. Elle dessine des personnages sveltes et met en avant leur plastique. D’ailleurs, les costumes sont également soignés. Les trames sont nombreuses et variées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les plongées et contre-plongées. Dans les scènes érotiques, Kusabi sensei ne censure pas les parties intimes mais les rend parfois translucides. Elle présente les personnages dans la postface. Elle s’amuse d’ailleurs à reprendre le thème des portraits pour offrir quelques illustrations monochromes sous la jaquette.

En résumé

Le mannequin Shimizu Eichi (27 ans) devient l’égérie de la nouvelle collection de vêtements masculins de la célèbre marque Gallant quartz, à la demande de leur styliste Kubo Akino (26 ans). Mais ils entretiennent également une relation charnelle. Au lycée, Kubo hésitait à suivre une carrière toute tracée par sa famille de stylistes. Charmé par Shimizu, déjà mannequin, il cherchait constamment à se rapprocher de lui. Toutefois, Eichi restait froid et distant. Jusqu’au jour où enchainant les provocations, Akino a fini par coucher avec lui…

En conclusion

Ce one-shot ne se classe pas au Chill chill BL award 2019 mais il est cité parmi les meilleurs mangas palpitants d’une vision du monde, évidemment pour sa précision de l’univers de la mode. Kusabi sensei développe des personnalités complexes, humaines avec leurs qualités et leurs défauts, les rendant attachants. Par ailleurs, elle dépeint avec finesse les sentiments contrastés de ses personnages oscillant entre haine, jalousie, amour, dépendance et envie de liberté. Je suis donc aussi bien charmée par le couple principal que par Terumi et Haida. Une lecture entrainante, des hommes séduisants.

Re:naissance – Asou Mitsuaki

re naissance asou mitsuaki
ASOU Mitsuaki 麻生ミツ晃
ISBN: 9782382763001
Hana, 2022
ISBN: ‎9784796413541 (JP)
Kaiohsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

« Si seulement je pouvais parvenir à l’abuser… »

Asou Mitsuaki sensei se réapproprie les codes de l’omegaverse en proposant un univers un peu plus tolérant mais où les préjugés perdurent. Elle installe à la fois un suspense intense avec à la fois une enquête policière et les secrets d’En. Ainsi, elle alterne entre passé et présent, s’appuyant sur le « journal » tenu par l’écrivain. Suite à des traumatismes, Yukimura s’est attaché à Adashino et exprime toujours ses sentiments pour lui. En, quant à lui, est prêt à se sacrifier pour le bonheur de son ami mais prisonnier de ses mensonges et rongé par les remords, il a du mal à gérer ses sentiments. L’auteure rend parfaitement l’ambiance lourde mais passionnée de cette relation. Ainsi, elle aborde le sentiment d’impuissance pour soulager un traumatisme, l’amour sans limite, le poids des secrets et la souffrance des bêtas.

La mangaka a un trait très fin, légèrement épuré, avec un style immédiatement reconnaissable. Elle dessine des corps finement musclés. Elle apporte une touche réaliste avec des décors soignés et précis. Par ailleurs, ses trames sont dans la même gamme de ton mais renforcent pourtant les contrastes noir et blanc. Un fond noir introduit le début des flash-back. La mise en page dynamique s’attarde particulièrement sur les réactions, les petits gestes et détails. D’ailleurs, Asou sensei a un traitement tellement réaliste que les tétons sont censurés par de très fines bandelettes blanches. Pourtant, elle censure les scènes érotiques en ne dessinant pas les parties intimes.

En résumé

L’inspecteur de police Yukimura Habaki (28 ans), alpha, intègre enfin un poste en banlieue. Inquiet pour celui qu’il considère comme son partenaire, Adashino En, il voulait en effet bénéficier de facilités pour prendre soin de ce dernier. En effet, Adashino souffre d’un dérèglement phéromonal et travaille actuellement comme prête-plume, malgré les sollicitations de son nouvel éditeur Sazanami. Les deux hommes ont vécu dans le même orphelinat et sont depuis restés très proches. Mais en réalité, En cache un très lourd secret qui l’empêche d’officialiser sa relation avec Habaki. A peine arrivé, le policier se retrouve à enquêter sur une affaire de viols et de meurtres en série sur des omégas travaillant dans le milieu du sexe…

En conclusion

Ce one-shot obtient la première place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Asou sensei transcrit avec beaucoup de sensibilité les sentiments de ses personnages. En plus, elle arrive à mêler thriller, polar et drame sentimental. Je souffrais avec les personnages pendant ma lecture et pourtant, je n’arrivais pas à m’empêcher de tourner les pages. Une lecture qui a chamboulé mon cœur!

La concession d’un oméga brisé – Enuoka Yochi

la concession d un omega brise enuoka yochi
ENUOKA Yochi エヌオカヨチ
ISBN: 9782382761397
Hana, 2022
ISBN: 9784865548181 (JP)
Overlap, 2021 (JP)
Titre original: キスは番にひざまずく
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Les sentiments que ressent Iori sont-ils le fait de l’amour, du destin ou bien de ses pulsions? »

Enuoka Yochi sensei propose une romance omegaverse questionnant sur la place des sentiments dans un lien entre âmes sœurs. Elle confronte l’instinct et l’influence des phéromones à l’amour qui se construit en parallèle de la confiance. Elle base principalement la narration du point de vue de Tachibana mais donne parfois celui de Mitsugi. Le lecteur accompagne Iori dans sa découverte du passé dramatique de Léo ainsi que de sa condition particulière. D’ailleurs, l’alpha, naïf mais persévérant, s’impose petit à petit tout en se remettant en question. L’oméga, quant à lui, refuse de se soumettre au destin suite à son traumatisme d’enfance. L’auteure apporte des touches humoristiques avec les enfants malicieux et mignons de l’orphelinat. De même, elle met en avant le soutien des amis entourant les deux héros. D’ailleurs, elle transcrit avec finesse la souffrance de Kakegawa Chitose, impuissant face au désespoir de son ami cher.

La mangaka a un trait fin, anguleux et légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à représenter les personnages en SD. Par contre, elle travaille beaucoup les détails: les cheveux sont méchés et les yeux très expressifs. De même, les protagonistes, bien que sveltes, sont finement musclés. Ainsi, même les amis des héros offrent une galerie de beaux et mignons garçons. Les décors s’estompent autour des personnages. Les trames sont variées et les trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les angles de vue. Par ailleurs, Enuoka sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

En croisant l’oméga Mitsugi Léo durant la pause déjeuner, l’alpha Tachibana Iori croit reconnaître en lui son âme sœur. Mais l’oméga le rejette violemment. Les amis de Iori l’avertissent alors que ce dernier, surnommé le « bouffeur d’alphas », fait payer ses faveurs sexuelles chaque soir après les cours. Ne pouvant y croire, Iori se rend dans la salle de classe des rendez-vous. Mais excité par les phéromones de Léo, il perd à la fois ses mots et le contrôle puis finit par coucher avec lui. L’oméga continue pourtant à le rejeter par la suite. Toutefois, l’alpha a décidé de toujours aimer son âme sœur…

En conclusion

Ce one-shot obtient la quatrième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2022. Le tome épais permet de bien développer la romance et les liens entre les personnages. D’ailleurs, j’apprécie particulièrement la candeur agréable de Iori et ses interactions avec les enfants. Et puis, pour une fois, c’est un alpha qui n’est pas issu de la haute société. Une très belle histoire d’amour entraînante bien que classique.

Boy meets Maria – PEYO

boy meets maria peyo
PEYO
ISBN: 9782375063255
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784829686133 (JP)
Printemps, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

« S’il te plaît, soit l’héroïne de ma vie. »

PEYO sensei propose une romance à la fois dramatique et débordante de tendresse. Elle dépeint avec précision les émotions de l’adolescence ainsi que l’évolution des deux héros vers l’âge adulte. Par ailleurs, elle aborde un thème plutôt rare dans le BL: la non-binarité. En effet, Arima ressent une dysphorie de genre suite à plusieurs traumatismes. Il est instable et a donc tendance à s’isoler. Sous son air confiant, Taiga cache également des souvenirs blessants. Il reste superficiel dans ses relations. Les deux adolescents vont alors apprendre à se connaître, à s’apprécier mutuellement. L’auteure maintient le suspense au fil des chapitres en révélant petit à petit le passé des personnages qui s’entremêle. Elle aborde l’amitié et l’amour, la construction de l’identité sexuelle. Elle joue sur l’excès de positivisme de Taiga pour ajouter des touches d’humour. L’histoire bonus en fin de tome s’amuse de la maladresse innocente du couple.

La mangaka a un trait épuré et léché. Elle utilise des métaphores graphiques, dessinant quelques planches poétiques où l’imagination se mêle au réel. Les décors, soignés, apparaissent dans les plans larges. Par ailleurs, les trames sont nombreuses et variées. En revanche, les trames d’ambiance sont très discrètes et plutôt rares. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page très dynamique utilise des sorties de case, des angles de vue originaux, le découpage précis de certains passages. D’ailleurs, PEYO sensei a son propre style, qui apporte une touche rafraichissante. Elle évite de détailler les scènes érotiques, ne montrant pas les parties intimes.

En résumé

Depuis tout petit, Hirosawa Taiga (15 ans) rêve de devenir un super héros qui protège les femmes. Maintenant au lycée, il souhaite intégrer le club de théâtre, poursuivant son rêve en devenant le plus grand acteur du Japon. Mais sa trop grande confiance en lui inquiète ses deux amis: Fukumaru qui le connaît depuis le collège et Tetsu, rencontré récemment. En plus, ils se retrouvent souvent mêlés aux délires de leur ami. Durant une représentation du club de théâtre, Taiga a le coup de foudre pour la belle danseuse Maria. Il l’attend déjà à la fin du spectacle pour lui déclarer sa flamme. Bien que surpris par sa voix masculine, il persévère et refuse de croire le président du club de théâtre qui lui révèle pourtant que Maria est en réalité un garçon qui s’appelle Arima Yû…

En conclusion

Ce one-shot obtient la huitième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2019. Malgré le traitement réservé de PEYO sensei pour ménager les lecteurs, il comporte quelques scènes pouvant choquer les plus sensibles (viol sur mineur). Ce petit bijou, intense en émotions, est à la fois doux et violent, navigant entre humour et drame. De même, le graphisme très expressif permet de comprendre immédiatement les émotions des personnages. J’ai été ébranlée par cette romance prenante et passionnante. Un énorme coup de cœur à découvrir!

Ze 6 – Shimizu Yuki

ze 6 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805299
Taifu comics, 2011
ISBN:‎ 9784403661891 (JP)
Shishokan, 2007 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Tu vivras toute ta vie avec la douleur des remords. »

Shimizu Yuki sensei conclut l’histoire mouvementée de Moriya et Ryûsei. Elle bouleverse un peu le schéma narratif habituel grâce à un kami qui prend des initiatives et n’obéit pas facilement à son maître kotodama. Ainsi Moriya agit par amour et devient légèrement sadique envers Ryûsei pour satisfaire ses propres désirs. En effet, Kitamura, rongé par les remords, a un comportement suicidaire et ne peut surmonter son traumatisme que par lui-même. A travers l’affaire de Moriyama, l’auteure met en avant la violence qui appelle la violence et l’utilité du kotodama face aux injustices. Elle offre un chapitre amusant avec l’évolution de la relation entre Kon et Shichikawa Raizô. De même, elle introduit les aventures du couple suivant, Mitô Kotoha et Konoe, avec la question de la responsabilité d’un adulte « dépravé » dans l’éducation d’un enfant. L’histoire bonus permet de découvrir enfin la position de Moriya et Ryûsei dans le couple.

La mangaka simplifie son trait anguleux et épuré dans les passages humoristiques. Elle transforme même Raizô en adorable wanko. Les trames sont équilibrées. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions, utilisant parfois des pois, des cœurs ou des fleurs. Les décors apparaissent dès que le cadrage s’élargit. La mise en page est dynamique. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques. A la fin du chapitre « Lune de miel pour de faux », elle donne deux anecdotes sur Raizô grâce à des yonkoma. Comme dans le tome précédent, elle présente les personnages importants au début du volume.

En résumé

Alors que Kitamura Ryûsei prend un peu de plaisir avec Moriya, il reçoit l’appel de son ami Takewaki Kazuo. Son petit frère Yôji n’est pas rentré. Pourtant, Ryûsei l’a laissé devant la supérette près de son domicile. Peu après l’appel, l’enfant a été retrouvé inconscient après avoir été battu et est emmené à l’hôpital. Trois jours après, il est toujours dans le coma. Depuis, Ryûsei culpabilise, se nourrissant à peine et dormant peu. Moriya remplace Take à son travail mais se sent impuissant face à son maître qui ne le regarde même pas et se laisse dépérir. Mais un jour, il lui demande si il peut soigner quelqu’un d’autre que son maître kotodama. De son côté, Takewaki entend par hasard des lycéens parler d’un certain Moriyama qui se vanterait d’être l’auteur de cette affaire…

En conclusion

Beaucoup d’émotions dans ce tome! J’aime beaucoup le caractère de Moriya, qui paraît si coincé, et qui contraste avec la vulgarité de Ryûsei. De même, Raizô continue à se montrer très prévenant avec son petit ami, apportant réellement de la douceur et un esprit d’ouverture dans cet univers fantastique.

Ze 5 – Shimizu Yuki

ze 5 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805060
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784403661723 (JP)
Shinshokan, 2007 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Me voilà obligé de supplier à genoux ce rustre grossier et obscène…! »

Shimizu Yuki sensei présente un nouveau couple qui a développé un lien forgé par leur volonté commune. Elle utilise les méconnaissances de Ryûsei pour apporter des détails sur les fonctions des kamis. Par ailleurs, elle base la narration principalement sur le point de vue de Moriya. Le kami, qui a connu une mauvaise expérience avec son ancien maître, s’attache à la vie et ne supporte pas la hiérarchie qui existe entre humain et kami. Au contact de Ryûsei, il découvre donc petit à petit les qualités cachées de son nouveau maître derrière ses défauts. En plus, il s’éveille peu à peu aux sentiments en travaillant comme un humain. L’auteure met en avant l’emprise de la famille Mitô, même sur un enfant illégitime. Elle maintient un certain suspense en révélant peu à peu le passé traumatisant de Ryûsei. Par ailleurs, elle alterne entre ton sérieux et touche d’humour.

Avec son trait anguleux et épuré, la mangaka a un style immédiatement reconnaissable. Elle dessine des lèvres pulpeuses et des yeux effilés. Comparé au tome précédent, elle varie énormément les trames, pour travailler surtout les ombres car les scènes se déroulent souvent la nuit. De même, les flash-back sont encore bien intégrés. La mise en page est dynamique. Par ailleurs, Shimizu sensei compense le manque de scènes érotiques avec l’histoire bonus sur Genma et Himi. Elle cache les parties intimes grâce aux cadrages et aux angles de vue. Elle présente les personnages dans des fiches en début de tome.

En résumé

L’entretien étant annulé, Kitamura Ryûsei et Moriya se retrouvent à enterrer des preuves sur un chantier sur ordre de Yashiro Genma. Pendant que Moriya s’absente pour récupérer les cigarettes de son maître, Ryûsei se fait agresser. De retour, le kami le retrouve ensanglanté et l’embrasse langoureusement pour le soigner. En effet, son maître refuse catégoriquement d’utiliser son kotodama. Moriya se rappelle alors des circonstances de leur rencontre. A la mort de son premier maître kotodama, il ne voulait pas redevenir une page blanche. Et Waki lui a alors donné une chance unique: persuader un des rejetons Mitô qui a vécu à l’écart du clan, de le prendre. Mais Ryûsei est vulgaire, immoral et couche avec n’importe qui…

En conclusion

Suite au succès de la série, l’auteure annonce dans sa postface son adaptation en drama CD. J’adore le couple formé par Moriya et Ryûsei. Je trouve leur relation magnifique. De même, j’aime l’évolution de Moriya qui s’attache à ce gamin blessé. Comme ils se provoquent mutuellement, il est difficile de déterminer qui dominera qui.

Take over zone 2 – Minase Masara

take over zone 2 minase masara
MINASE Masara 水名瀬雅良
ISBN: 9782351806876
Taifu comics, 2013
ISBN: 9784199604515 (JP)
Tokuma shoten, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Je trouve ça génial de courir en équipe! »

Minase Masara sensei continue à développer la relation amoureuse entre Hashimoto et Konno. Elle sème quelques difficultés à surmonter, comme l’entrainement intensif ou des triangles amoureux. Elle s’intéresse au manque de communication, à l’installation du doute dans un jeune couple. Bien que Mizuki ait surmonté son traumatisme, sa peur surgit selon certaines circonstances. En se confiant petit à petit, il permettra à son entourage de s’adapter et de le soutenir. Par ailleurs, l’auteure montre l’influence du moral sur la concentration et les résultats sportifs. Elle met surtout en avant l’importance de la cohésion de l’équipe dans le relais. Comme dans le tome précédent, l’histoire bonus offre une anecdote amusante sur les personnages secondaires: Yamauchi fait les frais de l’enthousiasme d’Ogasawara.

La mangaka a un trait léché, anguleux et épuré. Elle dessine des personnages sveltes. Elle n’hésite pas à simplifier ses traits dans les passages humoristiques, aplatissant ses longs mentons. Les décors situent principalement l’action. De même, les trames servent surtout à colorer ou à indiquer les contre-jours. Toutefois, les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page est dynamique, en particulier dans les séquences de sport, avec des angles de vue très variés. Dans les scènes érotiques, Minase sensei évite de montrer les parties intimes en jouant sur les cadrages. Par ailleurs, elle représente des scènes de camaraderie dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Après les qualifications pour le tournoi, Hashimoto Mizuki, fiévreux, se lie corps et âme avec Konno Eishi, surmontant sa peur. Son partenaire d’abord hésitant, reste à son écoute. Depuis le rapprochement des deux amoureux, Yamauchi et Ogasawara se sentent alors un peu délaissés. Pour préparer le tournoi du Kantô, le club d’athlétisme ira en camp d’entraînement avec l’université Hakuhô, profitant au passage de leur équipement ainsi que des conseils de leur coach spécialisé. Mais parmi les étudiants, Nashida se montre très familier avec Konno. Mizuki a donc du mal à contenir son inquiétude.

En conclusion

L’alternance entre romance et sport donne un ton particulier à ce BL. Une lecture agréable et distrayante procurant de belles émotions!

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