Vices 1 – Iimo

vices 1 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763773
Hana, 2023
ISBN: 9784801972223 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Une histoire de vices et de hantises, où tout peut devenir un jeu sexuel violent et imprévisible. »

Iimo sensei explore le sadomasochisme dans des relations plutôt malsaines entre dominant et « objet », présentant différents vices. Elle introduit une ribambelle de pervers, analysant et déterminant l’origine plausible de leur penchant particulier. Elle alterne la narration entre les deux héros. Daimon a peur de découvrir le monstre qui sommeille en lui. En effet, sous son masque de gentillesse, il peut se montrer à la fois violent et tendre, possessif et indifférent, attiré de plus en plus par Kojima. D’ailleurs, le commercial recherche une relation auto-destructrice, avec quelqu’un qui pourra lui donner la mort. Il apprécie de découvrir les faces cachées des personnes qu’il fréquente. L’auteure révèle au compte-gouttes le passé de ses personnages, ainsi que leurs traumatismes. Elle aborde donc la sexualité débridée, la peur de l’inconnu et la difficulté à accepter la part sombre en soi. Elle s’attarde également sur les travers humains exploitant la gentillesse et la naïveté.

La mangaka a un trait épuré, presque simplifié, dans un style plutôt doux, contrastant avec le sujet. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise les trames avec parcimonie, renforçant l’aspect un peu dépouillé. De même, les décors situent principalement l’action. Les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page alterne entre classique et dynamique, guidant le regard. Iimo sensei ne censure par les scènes érotiques. D’ailleurs, elle en dessine presque à chaque chapitre et n’hésite pas à réaliser des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle reprend le décor de la couverture, incluant quelques modification, après le départ des personnages.

En résumé

Daimon Tôya, qui se montre patient et gentil, préfère s’effacer face aux conflits. Malheureusement, il se fait harceler par le meilleur commercial, Kojima Yôhei, qui prend plaisir à le rabaisser. Mais il remarque que les expressions de son bourreau changent complètement dès qu’il ose montrer un peu d’agacement. Daimon suppose alors que Kojima agit comme un enfant capricieux qui embête la personne qu’il aime. D’ailleurs, ce dernier n’a pas hésité à l’aider quand il avait des heures supplémentaires à faire. Pourtant, il semble avoir une petite amie et continue à le provoquer. Excédé par ses moqueries, Daimon le viole. Et dans l’excitation, il éprouve même l’envie d’étrangler sa victime…

En conclusion

Ce tome obtient la quatorzième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Iimo sensei utilise le ton plutôt humoristique pour développer son récit, créant un contraste intéressant. De même, son graphisme plutôt doux atténue légèrement la violence de certaines images. Pourtant, elle ne gomme pas la brutalité des relations non consenties. Justement, quelques passages pourront choquer la sensibilité de certains lecteurs. J’apprécie particulièrement le jeu qui s’installe entre les deux héros ainsi que l’approche de la perversité d’un point de vue réfléchi. Une excellente découverte!