Vices 3 – Iimo

vices 3 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763797
Hana, 2023
ISBN: 9784801976184 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Une relation si conflictuelle, basée sur des faux-semblants, n’a aucun avenir, après tout… »

Iimo sensei surprend les lecteurs en les plongeant dans le doute et le suspense, interrogeant l’amour « normal ». Elle enchaîne les retournements de situations, déballant au fur et à mesure les indices d’une grande manipulation. Elle développe un peu plus Sudô et Yasukawa. D’ailleurs, la jeune femme, qui refuse de devenir un simple outil pour la prospérité de sa famille, s’avère bien plus intrigante qu’elle ne paraît. Suite à la disparition de Kojima, Daimon se retrouve perdu, hésitant entre une vie débridée ou rangée. Il s’interroge constamment sur la normalité du bonheur, de l’amour, toujours tourmenté par ses actions ratées. Sa gentillesse en fait malheureusement une proie facile, mais il continue à prendre sur lui pour agir. Avec Yasukawa et Iwakura, l’auteure aborde avec légèreté la question de l’homoparentalité, l’acceptation de soi, le bonheur familial. Elle développe un peu plus le passé traumatisant de Yôhei qui fuit l’amour depuis.

La mangaka a un trait épuré qu’elle simplifie encore plus dans les passages humoristiques. Comparé au tome précédent, elle équilibre les trames. De même, les trames d’ambiance se font plus discrètes, renforçant les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Iimo sensei ne censure pas les scènes érotiques. Parfois, elle simplifie un peu les parties intimes. Elle dessine également des coupes intérieures. Les illustrations en début de chapitre donne l’ambiance du récit.

En résumé

Soigné à l’hôpital, Daimon Tôya promet à Kojima Yôhei de réaliser son rêve en le tuant dès que tout sera prêt, bien que cela le peine. Mais Iwakura l’entend. A la surprise de Daimon, ses collègues lui rendent souvent visite. Yasukawa Kuniaki lui apprend alors qu’il va encore être transféré vers une nouvelle section fraichement créée. Le soir de Noël, Kojima s’introduit dans la chambre d’hôpital pour passer une soirée très sexy avec son amant. Et en cadeau, il lui offre même une clé. Pourtant, quand Daimon sort enfin de l’hôpital, il est accueilli par Sudô qui partage ses inquiétudes face au changement de l’homme qu’elle aimait. Quand Daimon arrive chez Kojima, il trouve l’appartement complètement vide. Le concierge lui annonce alors que le locataire a disparu.

En conclusion

Ce tome obtient la quatrième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Iimo sensei offre une suite déroutante, qui déstabilise au départ le lecteur jusqu’à ce qu’il arrive au climax révélateur. La tension est palpable et l’impression de se faire balader paraît d’abord désagréable pour devenir en fin de compte euphorisant. En plus, le récit est beaucoup moins violent qu’avant. Une très belle surprise!

Vices 2 – Iimo

vices 2 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763780
Hana, 2023
ISBN: 9784801972230 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« On ne tue pas les gens par amour! »

Iimo sensei continue d’explorer les vices et leurs origines possibles. Comme dans le tome précédent, elle maintient un certain suspense en dévoilant au fur et à mesure le passé sombre et traumatisant de ses deux héros. Ainsi, elle incite le lecteur à s’interroger sur la normalité, le jugement extérieur, les limites dans les relations SM mais également l’influence d’une éducation pernicieuse dans un comportement déviant. En effet, Daimon et Kojima ont subi très jeune beaucoup de pression à cause des attentes de leurs parents. Leur sentiment de culpabilité suite à leur traumatisme trouble encore leur perception de l’amour. En introduisant Sokabe Kazufumi, l’auteure plonge le lecteur dans un déchaînement de sadisme tout en installant une tension extrême. Le contraste est d’autant plus puissant qu’elle aborde auparavant avec humour la question du coming out à la famille et aux collègues, avec le comportement incongru des personnages.

La mangaka a un trait épuré. Dans les passages humoristiques, elle exagère les expressions, les déformant même jusqu’à prendre un style de gag manga. Elle utilise les trames avec parcimonie, renforçant la simplicité apparente du trait. Toutefois, quelques trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les fortes émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Iimo sensei ne censure pas les scènes érotiques, dessinant même des coupes intérieures. En début de chapitre, quelques illustrations introduisent l’ambiance du récit. Sous la jaquette, l’illustration est dans la continuation de celle de la couverture.

En résumé

Durant ses congés, Daimon Tôya rend visite à sa mère, à l’occasion du service commémoratif du décès de sa grand-mère. Mais toute le reste de la famille s’est invité pour le voir. Incommodé par les questions sur sa vie amoureuse, il s’éclipse discrètement et remarque un appel immédiatement interrompu de Kojima Yôhei. En effet, ce dernier se souvenant de leur dernière nuit de doux câlins, se masturbe actuellement dans les toilettes de l’entreprise et a soudain eu envie d’entendre la voix de son amant. Ne se doutant de rien, Daimon le rappelle aussitôt et finit alors par lui confier l’origine de son fantasme: transformer un humain en spécimen…

En conclusion

Iimo sensei jongle avec dextérité entre romance tendre, violence, drame et surtout humour. Son graphisme plutôt doux permet d’atténuer les scènes les plus brutales. J’ai donc pu lire jusqu’au bout ce tome, en cachant simplement quelques vignettes. Toutefois, ce titre n’est pas à mettre entre toutes les mains! Je suis agréablement surprise par ce titre qui propose une réflexion sur la perversité. La dynamique du couple et son évolution sont entrainantes. Il y a encore deux autres tomes. J’ai donc hâte de découvrir la suite.

Vices 1 – Iimo

vices 1 iimo

Iimo イイモ
ISBN: 9782382763773
Hana, 2023
ISBN: 9784801972223 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Une histoire de vices et de hantises, où tout peut devenir un jeu sexuel violent et imprévisible. »

Iimo sensei explore le sadomasochisme dans des relations plutôt malsaines entre dominant et « objet », présentant différents vices. Elle introduit une ribambelle de pervers, analysant et déterminant l’origine plausible de leur penchant particulier. Elle alterne la narration entre les deux héros. Daimon a peur de découvrir le monstre qui sommeille en lui. En effet, sous son masque de gentillesse, il peut se montrer à la fois violent et tendre, possessif et indifférent, attiré de plus en plus par Kojima. D’ailleurs, le commercial recherche une relation auto-destructrice, avec quelqu’un qui pourra lui donner la mort. Il apprécie de découvrir les faces cachées des personnes qu’il fréquente. L’auteure révèle au compte-gouttes le passé de ses personnages, ainsi que leurs traumatismes. Elle aborde donc la sexualité débridée, la peur de l’inconnu et la difficulté à accepter la part sombre en soi. Elle s’attarde également sur les travers humains exploitant la gentillesse et la naïveté.

La mangaka a un trait épuré, presque simplifié, dans un style plutôt doux, contrastant avec le sujet. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise les trames avec parcimonie, renforçant l’aspect un peu dépouillé. De même, les décors situent principalement l’action. Les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page alterne entre classique et dynamique, guidant le regard. Iimo sensei ne censure par les scènes érotiques. D’ailleurs, elle en dessine presque à chaque chapitre et n’hésite pas à réaliser des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle reprend le décor de la couverture, incluant quelques modification, après le départ des personnages.

En résumé

Daimon Tôya, qui se montre patient et gentil, préfère s’effacer face aux conflits. Malheureusement, il se fait harceler par le meilleur commercial, Kojima Yôhei, qui prend plaisir à le rabaisser. Mais il remarque que les expressions de son bourreau changent complètement dès qu’il ose montrer un peu d’agacement. Daimon suppose alors que Kojima agit comme un enfant capricieux qui embête la personne qu’il aime. D’ailleurs, ce dernier n’a pas hésité à l’aider quand il avait des heures supplémentaires à faire. Pourtant, il semble avoir une petite amie et continue à le provoquer. Excédé par ses moqueries, Daimon le viole. Et dans l’excitation, il éprouve même l’envie d’étrangler sa victime…

En conclusion

Ce tome obtient la quatorzième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Iimo sensei utilise le ton plutôt humoristique pour développer son récit, créant un contraste intéressant. De même, son graphisme plutôt doux atténue légèrement la violence de certaines images. Pourtant, elle ne gomme pas la brutalité des relations non consenties. Justement, quelques passages pourront choquer la sensibilité de certains lecteurs. J’apprécie particulièrement le jeu qui s’installe entre les deux héros ainsi que l’approche de la perversité d’un point de vue réfléchi. Une excellente découverte!