I hate – Natsume Kazki

I hate natsume kazki
NATSUME Kazki ナツメカズキ
ISBN: 9782368775714
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784864422178 (JP)
Tokyo mangasha, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Des retrouvailles entre des amis qui se sont perdus de vue.

Natsume Kazki sensei suit deux couples d’amis qui s’étaient perdus de vue et se retrouvent après quelques années. Pour un premier manga, elle maîtrise déjà son scénario et son graphisme. Elle s’intéresse à la nostalgie, aux sentiments suspendus, à la définition de l’amour. Les deux récits se basent au départ sur une même intrigue, avec un des partenaires amoureux depuis le début et l’autre qui n’arrive pas à cerner ou admettre ses sentiments. De même, la narration alterne entre les personnages. Toutefois, l’auteure diversifie les caractères des personnages et s’attarde sur leurs sensibilités pour offrir des relations différentes. Elle met en avant des collègues taquins et protecteurs qui permettent aux héros d’avancer et de réfléchir à leurs sentiments. Ainsi, Aoe a peur du changement et Hirose a du mal à assumer son homosexualité. En fin de tome, elle regroupe les deux couples d’amis pour ajouter des anecdotes amusantes.

La mangaka a un trait reconnaissable, épuré, anguleux, fin mais avec une touche presque brute et acérée. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle joue sur les contrastes blanc et noir. Malgré une utilisation des trames équilibrée, les pages paraissent plutôt claires, presque dépouillées. Les décors sont pourtant présents. Par ailleurs, les cadres sont épais mais cela colle au style car les pages semblent parfois chargées. La mise en page est dynamique, avec des angles de vue variés. Natsume sensei censure à peine les scènes érotiques, avec des caches blancs sur les détails des parties intimes. Sous la jaquette, elle présente les personnages et donne une postface développant la création de ses récits.

En résumé

I hate / I love: A 27 ans, Hirose Nozomi est encore puceau. Il n’a même jamais embrassé une fille. Pourtant au lycée, il appréciait les baisers de son kiss friend Kiriya Kaoru. Mais un jour, son ami se montrant trop entreprenant, il a pris peur. Traumatisé, il a donc fui à Tokyo dès son diplôme obtenu et travaille maintenant dans un magasin d’ameublement. Devant s’occuper de la décoration d’un bar à hôtes, il retrouve par hasard Kiriya qui est devenu escort boy. Même s’il n’a pas envie de renouer avec lui, il ne l’a pourtant pas oublié depuis ces dix années…
No where, now here: Itsuki Aoe (27 ans) et Hinomoto Akaya (27 ans) sont amis d’enfance. Un peu asocial, Aoe est fonctionnaire dans sa région natale. Akaya, quant à lui, est devenu designer à Tokyo et commence à avoir du succès. Mais quand il revient dans sa région après cinq ans d’absence, Aoe n’hésite pas à prendre des congés pour passer du temps avec son ami. Alors que tout change autour de lui, le jeune homme a l’impression de stagner. Et il panique quand son ami l’embrasse bien que ce dernier ait toujours clamé son amour pour lui.
Love is here…? / About them: Dans le magasin de Hirose, Kiriya demande les goûts de son petit ami sur les oreillers, lui proposant au passage de s’installer ensemble. Ils croisent alors leurs amis du lycée Aoe et Akaya, également venus acheter une nouvelle literie…

En conclusion

Ce one-shot se classe huitième meilleure création de nouvel auteur au Chill chill BL award 2016. Je trouve très intéressant de partir d’un même plot pour proposer deux développements différents. Les personnages sont en plus attachants, leurs réactions réalistes. J’adore particulièrement le trait de l’auteure.

Akamatsu et Seven 3 – Shoowa et Okujima Hiromasa

akamatsu et seven 3 shoowa okujima hiromasa
SHOOWA
OKUJIMA Hiromasa 奥嶋ひろまさ
ISBN: 978238276307
Hana, 2021
ISBN: 9784253155373 (JP)
Akita publishing, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

« Une coloc entre mecs qui fait des étincelles! »

Dans la continuité du tome précédent, Shoowa sensei révèle enfin le lourd passé de Seven avant de recentrer sa série sur la colocation. Elle préfère donc s’attarder sur les relations humaines plutôt que l’action, ainsi que sur l’influence des liens tissés entre nos deux bagarreurs. D’ailleurs, les ambiances se mélangent donnant l’impression d’une fin précipitée. En effet, après des évènements tendus et dramatiques, l’atmosphère se détend grâce à une comédie délirante puis l’histoire d’amour reprend sa place avec un peu de romantisme. D’autre part, l’auteure arrive à rendre réaliste l’improbable. Elle montre la noirceur des trafiquants qui privilégient leur affaires avant tout et l’emprise qu’ils ont sur les membres de leur gang. Elle ajoute un peu d’humanité avec certains personnages qui conservent un bon fond, comme par exemple Sachiko.

Okujima Hiromasa sensei a un trait légèrement épuré mais léché. Il privilégie les stries et les hachures pour les ombres fortes. Par contre, il détaille les décors, très présents. Certains d’entre eux semblent même basés sur des photos. Les trames sont variées. La mise en page est dynamique grâce à la variation des angles de vue. Dans les scènes érotiques, le mangaka ne détaille pas les parties intimes. Il préfère se concentrer sur les sensations mais ajoute également une touche d’humour avec des métaphores. Par ailleurs, les illustrations en début de chapitre reprennent le thème principal développé sans pour autant révéler le contenu.

En résumé

Quand Akamatsu Aisuke se réveille le lendemain de son agression par Eight, Kanzaki Seven a disparu. Ce dernier a rejoint la bande de trafiquants pour qui il travaillait avant, suite aux menaces de son frère. Depuis, Aisuke, ne sachant pas où se trouve son colocataire, se morfond de son absence. Même si Seven a demandé de ne pas être mêlé au trafic de drogue, on l’oblige à jouer les gardes du corps durant les transactions. Il ne rêve donc que de s’enfuir à nouveau, mais craignant pour son ami, il finit par renoncer à vivre normalement. Un certain Sachiko vient, quelques jours plus tard, chercher les affaires du jeune homme chez Akamatsu. Mais devant sa mine déconfite, il se résout à lui révéler le passé de Kanzaki, espérant lui faire comprendre le danger. Toutefois, après avoir écouté son interlocuteur, le lycéen décide de sauver son colocataire.

En conclusion

Okujima sensei apporte vraiment une plus-value au récit, aussi bien graphiquement avec son style plus shônen que dans la sensibilité des personnages. C’est un crève-cœur de quitter cet adorable couple aussi tôt. Mais je recommande cette série à tout le monde.

L’étranger du zéphyr 4 – Kii Kanna

l etranger du zephyr 4 kii kanna
KII Kanna 紀伊カンナ
ISBN: 9782382760437
Hana, 2021
ISBN:‎ 9784396785048 (JP)
Shodensha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Des beaux-parents et un adolescent en crise à gérer.

Kii Kanna sensei effectue un bon de cinq ans après le tome précédent. Elle s’intéresse principalement à la crise d’adolescence de Fumi. L’adolescent gère mal ses sentiments et déverse sa colère sur son frère. En effet, l’homosexualité de Shun étant devenue publique, les répercussions sur l’entourage se font sentir. L’écrivain a un passage à vide et manque encore plus confiance en lui. En plus, Mio se retrouve surchargé. Ainsi, l’auteure développe les difficultés d’un couple à entretenir la passion sur la durée, d’autant plus quand les activités quotidiennes dévorent les moments intimes. De même, elle met en avant l’influence de la cohabitation avec la belle-famille, entrainant des responsabilités supplémentaires. Pourtant, Mio et Shun semblent endurer sans trop de problèmes l’espacement des câlins grâce à la communication.

La mangaka a un style immédiatement reconnaissable, avec un trait épuré. Elle privilégie les stries et hachures pour les volumes, en plus de quelques trames, qui renforcent ainsi les contrastes noir et blanc. Elle exagère les expressions et apporte une touche d’humour. D’ailleurs, les animaux actifs en arrière-plan y contribuent également. Les décors sont tracés à la main, donnant un aspect chaleureux au dessin. La mise en page est dynamique. Kii sensei n’inclut pas de scènes érotiques car elle se concentre surtout sur Fumi et les problèmes de couple.

En résumé

Cela fait 5 ans que Hashimoto Shun (32 ans) est rentré chez ses parents à Hokkaido accompagné de son petit ami Chibana Mio. L’écrivain, qui fait une pause dans sa carrière, passe ses journées désœuvrées à ne rien faire. Il patiente tranquillement dans un game center lorsque Mio vient le chercher, chargé des sacs de courses. Depuis que Hashimoto Yuriko souffre de fatigue à cause de la ménopause, Chibana l’aide aux tâches ménagères en plus de son travail dans un garage. Comme il a encore préparé un curry pour le dîner, Fumi (13 ans) préfère aller à la supérette. En pleine crise d’adolescence, le jeune garçon s’énerve souvent contre le couple, en particulier Shun qu’il accuse de tous ses malheurs. Mais Sakurako, dont il est amoureux, arrive à le calmer. Elle le rassure même pour sa décoloration de cheveux ratée…

En conclusion

Toujours aussi précise et délicate sur les tranches de vie, l’auteure continue à s’intéresser à toute la famille Hashimoto et son interaction avec le couple de Shun et Mio. Les purs fans d’histoire de BL pourront être un peu frustrés par ce tome. Pour ma part, j’apprécie les différents sujets abordés, très ancrés dans la réalité.

Let’s be a family – Kurahashi Tomo

let s be a family kurahashi tomo
KURAHASHI Tomo 倉橋トモ
ISBN: 9782375060865
Taifu comics, 2018
ISBN: 9784801957398 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

Qu’est-ce qu’une famille? Quand devient-on parent?

Kurahashi Tomo sensei explore les différents liens familiaux ainsi que la notion de famille à travers ses deux héros mais également leur entourage, avec Tomoe et Ayumi. Elle alterne entre humour et petits drames du quotidien, présentant des tranches de vie. En plus de l’organisation pour élever un enfant, elle aborde différents sujets comme l’homoparentalité, l’adoption, la relation à distance, la monoparentalité, les notions de père et mère. Ayumi est élevée dans un environnement bienveillant, ouvert et tolérant, entre ses parents de substitution homosexuels, l’ami de la famille travesti Shigeo, des grands-mères non liées par le sang mais présentes. Elle a le même caractère fort que sa mère. Kazuma et Chiaki se soutiennent mutuellement, communiquent et s’investissent dans l’éducation de la petite. L’auteure met en avant l’explication et la patience pour se faire accepter. Elle présente un peu le passé des trois amis d’enfance qui a donc forgé leur caractère.

La mangaka a un trait épuré qui dégage beaucoup de douceur. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Comme elle utilise les trames avec parcimonie, les pages paraissent plutôt claires. En plus, les décors apparaissent principalement sur les plans larges. La mise en page dynamique rythme parfaitement la lecture. Dans les scènes érotiques, Kurahashi sensei censure les parties génitales par de grands caches blancs. Mais comme elle privilégie les sentiments et les discussions entre les personnages, ces passages sont peu nombreux et apportent même souvent une touche d’humour.

En résumé

Bien qu’ils sortent ensemble depuis déjà 8 ans, Kazuma ne veut pas habiter avec son petit ami Chiaki. Il essaie de ne pas se disputer avec lui alors qu’ils attendent leur amie d’enfance, Tomoe, dans un café. Ne l’ayant pas vue depuis plus d’un an, qu’elle n’est pas leur surprise de la trouver enceinte. Ayant toujours son esprit de liberté, elle leur annonce en plus ne pas connaître le père. Les garçons lui proposent alors de l’aider et accueillent avec bonheur la petite Ayumi. Un an après, Chiaki est tellement gaga de la petite qu’il n’arrête pas de lui acheter des vêtements. Mais un jour, Tomoe débarque, une valise à la main. La photographe de guerre veut repartir sur le terrain et confie donc sa fille à ses deux frères de cœur. Ils découvrent alors les difficultés à élever un enfant tout en travaillant tous les deux…

En conclusion

Ce one-shot obtient la dixième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2018. Il est une ode à la famille en général. L’auteure reste constamment bienveillante avec ses personnages et pousse les lecteurs à réfléchir aux liens familiaux qui prennent diverses formes. Elle annonce dans sa postface qu’il y a même une adaptation en drama CD. J’adore ce titre réaliste qui est du pur bonheur à lire.

The monster exposed 1 – Ogeretsu Tanaka

the monster exposed 1 ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375062531
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403666087 (JP)
Shinshokan, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Comment construire un couple solide quand le passé empêche d’avancer?

Ogeretsu Tanaka sensei développe un peu plus la romance de Shûna et Hayashida débutée dans The proper way to write love. Elle questionne sur le basculement de la violence, entre maltraitance, harcèlement moral, pression familiale et traumatisme. En parallèle, elle approfondit la psychologie de ses personnages. Ainsi, Ayumu s’avère plus fragile qu’il n’y paraît. Attirant les filles superficielles à cause de sa beauté, il effaçait sa véritable personnalité pour répondre à leur idéal. Mais pour Kan, il souhaite réellement s’investir et devenir un soutien. L’auteure aborde la peur de blesser son partenaire physiquement ou psychologiquement, la difficulté d’une relation à distance, l’inquiétude sur l’avenir. Elle offre un chapitre sur Mayama et Yumi. Dans le livret Azami, elle décrit avec plus de précision comment et pourquoi Hayashida a basculé dans la violence. Malgré des sentiments palpables, le couple a du mal à avancer pour l’instant.

La mangaka a un trait épuré qu’elle n’hésite pas à simplifier dans les passages humoristiques, allant jusqu’à représenter ses personnages en SD. Elle dessine des corps finement musclés qui contrastent un peu avec la douceur des visages ovales. Ses contours sont parfois très épais. Il y a beaucoup plus de trames et de décors que dans Love whispers, even in the rusted night. Les flash-back se repèrent facilement avec leur fond noir. Toutefois, les souvenirs s’intercalent souvent au récit, demandant un petit peu de concentration à la lecture. La mise en page est dynamique. Ogeretsu sensei ne censure pas les scènes érotiques, dessinant même des coupes intérieures. D’ailleurs, elle ajoute parfois un mignon visage au pénis. Le lettrage de JF Leyssène respecte bien le rendu de la violence des mots dans les pages où le texte envahit l’image.

En résumé

Shûna Ayumu couche régulièrement avec son supérieur Hayashida Kannosuke, depuis qu’ils sont devenus sex friends après une soirée arrosée. Toutefois, le jeune salaryman s’étonne de s’attacher de plus en plus à Kan. Mais quand il essaie de montrer ses sentiments, son partenaire préfère fuir. En effet, ce dernier cache de lourdes blessures psychologiques ayant, par le passé, violenté son ex petit ami Yumi. Shûna, de plus en plus curieux du passé de Hayashida, n’ose pourtant pas l’interroger alors qu’il souhaite de tout son cœur le soutenir. Mais voilà que la société le mute pendant deux ans à Ôsaka.

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatrième place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2018. Shûna Ayumu est classé cinquième meilleur seme et Hayashida troisième meilleur uke. L’auteure continue à aborder le thème de la violence conjugale en s’intéressant à la reconstruction difficile de Hayashida, hanté par son passé. Je trouve intéressant de développer également la vision du responsable des actes de violence. J’ai maintenant envie d’encourager Shûna. Vivement la suite!

The proper way to write love – Ogeretsu Tanaka

the proper way to write love ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375060346
Taifu comics, 2017
ISBN: 9784403664687 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Titre original: 恋愛ルビの正しいふりかた
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Des amours maladroits qui blessent plus les partenaires qu’ils n’apportent de joie.

Ogeretsu Tanaka sensei offre deux romances avec des amours maladroits et blessants sans le vouloir. Dans le premier récit, qui donne son titre au manga, elle s’intéresse à la vengeance. Elle base la narration sur le point de vue de Suzuki. Elle dévoile les souvenirs du héros petit à petit, permettant d’éclaircir peu à peu ses sentiments. Ainsi, la cohabitation permet à Hiromu et Natsuo de mieux se découvrir. Le côté ingénu de Washizawa apporte une touche humoristique. Ensuite, l’auteure s’intéresse à ce que devient Hayashida, de Love whispers, even in the rusted night. Elle aborde la peur de redevenir violent envers un partenaire, les regrets et le désir de changer. Shûna se montre très patient avec Kannosuke qui oscille souvent entre acceptation puis rejet de l’être aimé. Toutefois, il lui fait clairement comprendre la différence de traitement entre une relation charnelle et relation amoureuse.

La mangaka a un trait épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des hommes finement musclés, n’hésitant pas à mettre en avant leur plastique. Elle utilise avec parcimonie les trames d’ambiance, appuyant ainsi le côté réaliste du récit. D’ailleurs, les décors sont soignés et très présents. De même, l’équilibre des trames ne surcharge pas les pages qui sont agréables à lire. La mise en page est dynamique. Ogeretsu sensei censure les scènes érotiques par de fines bandelettes blanches qui ne cachent pas grand chose. Elle donne beaucoup de détails sur la création des histoires dans sa postface en deux planches.

En résumé

The proper way to write love: Au lycée, Suzuki Hiromu fréquentait le club d’horticulture et était constamment la cible de délinquants dont Washizawa Natsuo. Pour se venger, il a choisi des études de coiffure mais en fin de compte passionné par ce métier, il en a oublié son objectif premier. Pourtant, un jour, Washizawa vient dans le salon où il travaille. Comme il vient tous les jours, Suzuki a peur d’avoir été reconnu mais son ancien bourreau lui déclare son amour et lui propose de sortir avec lui. Le coiffeur accepte, heureux de pouvoir enfin accomplir sa vengeance…
Le monstre refoulé / Monster sugar: Shûna Ayumu et Hayashida Kannosuke couchent ensemble depuis une soirée trop arrosée. Compatible sexuellement, ils ont une simple relation de sex friends. Mais Shûna s’intéresse de plus en plus à son senpai depuis qu’il a vu son sourire éclatant, quand il était au lycée, sur une photo accrochée à un mur. En plus, Hayashida ne semble pas non plus indifférent à son charme puisqu’il se montre parfois jaloux. Ses sentiments naissants, Ayumu souhaite se rapprocher de Kannosuke mais ce dernier rejette ses petites attentions. En effet, ce dernier reste hanté par la violence qu’il usait contre son ancien petit ami et il a peur de recommencer en s’attachant à un nouveau partenaire. Mais étrangement, il arrive à se confier à Shûna…

En conclusion

Ce manga obtient la quatrième place au Chill Chill BL award 2016. Shûna se classe septième meilleur seme, Hayashida troisième meilleur uke et Washizawa Natsuo quinzième meilleur uke. D’ailleurs, j’adore Natsuo! Il est tellement mignon par son innocence, ses larmes faciles et sa maladresse. De même, impossible de rester indifférente aux changements de Hayashida. Je trouve que l’auteure arrive facilement à émouvoir tout en décrivant avec finesse la psychologie de ses personnages.

Back to love – Aida Saki et Yamada Yugi

back to love aida saki yamada yugi
AIDA Saki 英田サキ
YAMADA Yugi 山田ユギ
ISBN: 9782351805435
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784813052876 (JP)
Taiyohtosho, 2010 (JP)
Titre original: 愛想尽かし
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Est-il possible de goûter au bonheur au moins une fois?

Dans ce spin-off de Only love, Aida Saki sensei narre la romance du ténébreux Kyôsuke avec le capricieux Shûya. Elle s’intéresse à la différence d’âge, le chantage, la construction du bonheur par l’effort. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Ses personnages ont un passé assez lourd et douloureux. Ainsi, Shûya a tendance à choisir la facilité depuis qu’il a fugué à 16 ans, et se retrouve à se prostituer pour un peu d’affection. Il assume pleinement sa bisexualité. Le taciturne et droit Sawaragi veut d’abord le faire sortir de cette boucle destructrice. Toutefois, il n’accepte pas les rapports charnels sans amour et confiance. L’auteure montre le long parcours vers un amour salvateur. Elle met en avant la cohabitation qui permet de faire évoluer Shûya. Conscient de la compassion de Kyôsuke, le jeune homme conserve pourtant un côté enfantin et innocent.

Yamada Yugi sensei a un trait reconnaissable, épuré et légèrement anguleux. Elle joue beaucoup sur les pleins et les déliés. Par ailleurs, elle simplifie à l’extrême ses traits dans les passages humoristiques. Les yeux ont des contours épais et les visages rougissant sont striés par de grandes hachures. Les trames d’ambiance sont plutôt graphiques. En plus, les décors sont présents dès qu’il y a de grands angles. La mangaka dessine des scènes d’actions simples mais efficaces. Elle porte également attention aux regards et aux petits gestes. D’ailleurs, la mise en page reste dynamique même lors d’une discussion. L’absence de détails des parties intimes censure les scènes érotiques. Le chaton Chibi apporte une touche mignonne à l’ensemble.

En résumé

Après avoir fui une violente agression, le gigolo Kasuga Shûya s’effondre dans la rue devant le patron d’un café, Sawaragi Kyôsuke. Il y a un an, les deux hommes s’étaient rencontrés en prison. Yakuza à l’époque, Sawaragi avait écopé de 5 ans de prison pour trafic de drogues. Mais il allait bientôt bénéficier d’une sortie anticipée pour bonne conduite. Toutefois, le yakuza Sone, dans la même cellule, le provoquait sans cesse. Même en l’ignorant, Kyôsuke éprouvait de la pitié pour Shûya (23 ans) qui était devenu le jouet sexuel du mafieux et qui se prostituait pour un peu d’affection. Le jeune homme avait par ailleurs vainement tenté de le séduire. Alors quand Sone frappa le jeune homme qui refusait un rapport, il s’interposa et fut placé à l’isolement. Pourtant, il n’eut aucune sanction grâce au témoignage en sa faveur de Kasuga.

En conclusion

Sawaragi Kyôsuke a obtenu la première place du meilleur homme mûr au Chill Chill BL award 2010. Son histoire se poursuit d’ailleurs dans le roman Hanahirayashi, toujours avec Aida Saki et Yamada Yugi sensei. Hélas, il n’a pas été traduit en français. C’est mon couple préféré. J’adore la dynamique entre eux et l’amour sincère qui se développe.

Over squall – Ueda Aki

over squall ueda aki
UEDA Aki 上田アキ
ISBN: 9782382760635
Hana, 2021
ISBN: 9784801970465 (JP)
Takeshobo, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Est-ce à nouveau un partenaire qui ne me correspond pas…? »

Ueda Aki sensei développe la nouvelle romance de Natsurô dans ce spin-off de Wonder border. Elle base la narration sur le fonctionnaire. Elle maintient un certain suspense en dévoilant peu à peu les particularités touchant Tsuyuhiko et Gô-kun. En effet, l’étudiant, qui a des valeurs différentes sur les relations humaines, confond la compassion et l’amour, ce qui lui provoque des pulsions sexuelles. Alors que Gô-kun profite de ces penchants, Natsurô d’abord choqué va chercher ensuite à « rééduquer » son nouveau partenaire. Ainsi, l’auteure interroge sur l’amour, la différence entre sortir ensemble et un coup du soir, la place des sentiments et du plaisir dans une relation. Elle aborde également les étapes de reconstruction avec un nouveau partenaire après une rupture. Toutefois, sur la vision d’une relation « normée », elle n’apporte pas vraiment de réponse, Natsurô modelant son petit ami à son goût.

La mangaka a un trait fin anguleux mais elle donne un peu d’épaisseur aux contours en les dédoublant. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, offrant des bouilles adorables à Tsuyuhiko qui renforcent son côté innocent. Natsurô affiche aussi une grande variété d’expressions. Les trames d’ambiance sont discrètes et plutôt rares. Les décors situent l’action. La mise en page est dynamique, malgré un grand nombre de gros plans. Ueda sensei ne censure pas les scènes érotiques mais elle privilégie avant tout la sensualité des images. Sous la jaquette se trouvent la postface ainsi qu’une petite illustration donnant une anecdote sur l’avenir de Gô-kun. Ce tome est plutôt épais.

En résumé

Miyamoto Natsurô (31 ans) fréquentait Hiroharu depuis cinq ans mais ce dernier l’a quitté la semaine dernière. Alors qu’il ressasse ses souvenir assis sur un banc dans le parc de leur rencontre, un jeune homme ressemblant à son ex l’aborde et l’invite chez lui à épancher sa peine. A peine arrivé, Tsuyuhiko (23 ans) lui propose de l’enlacer en se substituant à son ex. Natsurô qui n’a pas l’habitude de coucher facilement avec le premier venu, finit par céder au plaisir. Ne se reconnaissant pas lui-même, il est même étonné d’être déjà charmé par l’innocence du jeune homme. Alors qu’il s’apprêtait à partir, Tsuyuhiko lui prête un parapluie et l’invite à le lui rendre une prochaine fois…

En conclusion

Je suis heureuse de voir Natsurô trouver le bonheur. Comme l’auteure présente la vision de l’amour de Tsuyuhiko comme une déformation de sa curiosité et de l’influence de Gô-kun, le lecteur peut interpréter différemment le comportement du fonctionnaire, selon sa sensibilité propre. Par exemple, il pourrait penser que Natsurô impose sa vision de l’amour à son petit ami. Pour ma part, je pense qu’il essaie d’abord de le comprendre tout en l’éveillant à de nouvelles sensations. Ce titre est donc un coup de cœur. Par ailleurs, j’adore la petite surprise de la mangaka à la fin.

Wonder border – Ueda Aki

wonder border ueda aki
UEDA Aki 上田アキ
ISBN: 9782382760451
Hana, 2021
ISBN: 9784801960480 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« La réunion du hasard et du destin. »

Ueda Aki sensei aborde avec finesse le sujet de l’infidélité. Elle base la narration principalement du point de vue de Hiroharu. Elle décortique donc son conflit intérieur, ses hésitations et sa souffrance. En effet, Haru et Kazuaki se sont quittés brusquement, à cause de choix les menant sur des voies différentes. Malgré son amour sincère pour Natsurô, le vendeur se retrouve perdu entre la culpabilité, la raison et des sentiments passionnés encore intacts qui ressurgissent. L’auteure dévoile l’essentiel du passé de ses protagonistes afin d’installer clairement leur état d’esprit. Elle met ainsi en avant le manque de communication entrainant des incompréhensions au sein des couples. Kazuaki qui paraît inconstant s’avère en réalité franc dans ses sentiments. Comparé à Natsurô, il semble maladroit dans l’expression de son attention pour son partenaire. Par ailleurs, les personnages se remettent en question avec réalisme.

La mangaka a un trait épuré et anguleux qui conserve un tracé de croquis avec le dédoublement des contours. Elle dessine des corps finement musclés. Le visage de Haru porte d’adorables tâches de rousseur et Kazu a une barbichette, ce qui change des beaux gosses habituels des BL. Les pages paraissent plutôt claires malgré une utilisation équilibrée des trames. Les décors situent surtout l’action. La mise en page est dynamique et variée. Ueda sensei ne censure par les scènes érotiques, mais elle préfère s’attarder sur les sensations de ses personnages plutôt que sur les détails. D’ailleurs, il y a au moins une scène par chapitre qu’elle introduit pourtant habilement. Sous la jaquette, il y a une anecdote sur Natsurô et Tôko à lire à la fin, ainsi que sa postface.

En résumé

Yashima Hiroharu sort actuellement avec Natsurô. Un jour, il rencontre par hasard son ex, Yashiro Kazuaki, qu’il n’a pas vu depuis cinq ans. Ce dernier a emménagé dans le quartier et est accompagné de sa petite amie Tôko. Pourtant, il l’invite à boire un verre. Alors que Haru pensait avoir oublié ses sentiments pour l’informaticien, il finit par céder à ses avances quand Kazu l’emmène au love hotel. De retour chez lui, il découvre qu’en plus, ils sont maintenant voisins!

En conclusion

Même si ce one-shot ne se classe pas dans le Chill chill BL award 2018, les lecteurs le citent parmi les meilleurs mangas originaux, appréciant la question des sentiments quand une séparation ne se fait pas dans la haine. J’aime beaucoup le traitement de l’auteure sur le sujet. En plus, elle maintient le suspense sur les réels sentiments et les décisions de Kazuaki jusqu’à la fin. Malgré l’empathie ressentie pour Tôko et Natsurô, j’aime la conclusion de cette histoire.

Blue sky complex 5 – Ichikawa Kei

blue sky complex 5 ichikawa kei
ICHIKAWA Kei 市川けい
ISBN: 9782368770048
Hana, 2021
ISBN: 9784864423656 (JP)
Tokyo mangasha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« J’ai besoin d’en parler à quelqu’un… »

Ichikawa Kei sensei interroge sur le coming out. Après Kirisu dans le tome 4, elle continue à développer les personnages secondaires. Elle met en avant Harukawa Noriyasu, qui n’assume pas son homosexualité, puis le mature Kohiruimaki Towa. Motochika et Natsuki ne cachent pas leur relation mais ne l’exposent pas non plus à tous. Par contre, lorsqu’on les interroge, ils répondent franchement. Ainsi, ils deviennent un soutien pour Noriyasu qui laisse exploser ses complexes et arrive enfin à devenir lui-même. A travers lui, l’auteure montre comment le traitement particulier, bien que bienveillant, peut tout compte fait blesser quelqu’un. Elle force le couple à encore plus discuter avec l’intervention de la franche et directe Kirara. Elle confronte également le couple à la question du bonheur, imagée par les critères de la société. En effet, Natsuki ressent encore une certaine culpabilité envers son petit ami, à la base hétérosexuel.

Le trait épuré et léché de la mangaka a beaucoup évolué. Il devient plus doux grâce au jeu des pleins et des déliés. Elle simplifie son trait dans les passages humoristiques, donnant un aspect mignon, presque SD aux personnages. Elle porte une attention particulière aux regards et petits gestes. Les trames variées sont équilibrées. Par ailleurs, quelques trames d’ambiance graphique renforcent les émotions. Les décors sont présents sur les plans larges, accentuant l’aspect réaliste du récit. La mise en page est dynamique. Ichikawa sensei ne censure pas les scènes érotiques. Toutefois, elle se concentre surtout sur les sensations des personnages et offre des baisers très sensuels. Sous la jaquette, elle présente les deux héros à différents âges.

En résumé

Pour son petit boulot, Narasaki Motochika donne des cours particuliers. Mais Terashima Natsuki s’inquiète un peu depuis que son petit ami a donné son pseudo à une de ses élèves lycéennes, Fujishiro Kirara. Il pense que Chika ne se rend pas compte que la jeune fille le drague. Il confie alors ses inquiétudes à Kurisu. Pourtant, les deux amoureux ont une grande confiance l’un envers l’autre et essaient à chaque fois de démonter leur amour. Par ailleurs, depuis quelques temps, Harukawa Noriyasu ne fréquente plus trop le groupe d’amis. Motochika est même surpris de le voir fuir quand il le croise par hasard à la gare. Le soir, alors que Natsuki retrouve son petit ami en route, Haru les voit de loin s’embrasser…

En conclusion

Ce tome a obtenu la troisième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2020. Narasaki Motochika est classé premier meilleur seme et Terashima Natsuki deuxième meilleur uke. L’évolution de Haru m’émeut profondément. L’auteure donne une image tellement belle de l’amitié. J’adore suivre les discussions de ces petits groupes de confidents. Ainsi, l’auteure apporte vraiment un regard assez large et extérieur sur l’homosexualité, avec des personnes bienveillantes.

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