Bokura no negai 3 – Yamamoto Kotetsuko

bokura no negai 3 yamamoto kotetsuko

YAMAMOTO Kotetsuko 山本小鉄子
ISBN: 9782368775561
Hana, 2017
ISBN: 9784813031369 (JP)
Taiyohtosho, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Je ne peux ni abandonner, ni lui faire ma déclaration. »

Yamamoto Kotetsuko sensei conclut sa série avec les dernières révélations, les confrontations et les mises au point. Comme dans le tome précédent, elle aborde les tensions engendrées par un coming out et le manque de communication. D’ailleurs, elle développe en parallèle l’évolution de la relation entre Kento et Take et celle de Hayato et Ryô. Les trois frères Mogami trouvent des soutiens pour les conseiller et les secouer un peu dans leur entourage. Par ailleurs, le lecteur découvre encore de nouvelles facettes des personnages comme par exemple le côté pleurnichard de Ryô. Haruhiko et Takashi apportent toujours une touche comique. A travers Takeya qui commence à rencontrer du succès, l’auteure s’intéresse au comportement parfois gênant des fans. Elle termine par une histoire bonus sexy et amusante.

La mangaka a un trait épuré plutôt doux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par contre, ses visages se ressemblent, rendant ainsi la distinction des personnages difficile, en particulier dans les gros plans. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Les autres trames sont variées mais des hachures marquent les ombres fortes. La mise en page dynamique s’attarde sur les regards et les réactions. Yamamoto sensei crée également des scènes familiales sans dialogue et pourtant faciles à comprendre, maintenant que le lecteur connaît bien les personnages. Dans les scènes érotiques, elle ne montre pas les parties intimes en jouant sur les positions et les cadrages. Elle offre en bonus deux yonkoma amusants. Les illustrations en début de chapitre montrent les personnages dans leur quotidien.

En résumé

Fujimori Haruhiko invite Mogami Hayato à dîner chez lui et Murakami Takashi mais il essaie surtout de voir où il en est dans sa relation avec Ryô. Il ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour le lycéen, même s’il ne comprend pas son entêtement à ne rien dire. En effet, depuis que Hayato a découvert la relation entre Ôshima Takeya et Kento, son frère lui a conseillé de ne pas déclarer ses sentiments, leur aîné étant très attaché à leur famille. Kento ayant quitté son sex friend par un simple message, ce dernier débarque au café pour avoir des explications…

En conclusion

Yamamoto Kotetsuko sensei a su conserver une ambiance chaleureuse durant son récit malgré les péripéties rencontrées par la famille Mogami. Elle arrive parfaitement à équilibrer les moments de tension et de détente, ménageant un peu le suspense. D’ailleurs, les ébats sont très succincts. Une lecture touchante, amusante avec une famille attachante!

Bokura no negai 2 – Yamamoto Kotetsuko

bokura no negai 2 yamamoto kotetsuko

YAMAMOTO Kotetsuko 山本小鉄子
ISBN: 9782368774632
Hana, 2016
ISBN: 9784813030744 (JP)
Taiyohtosho, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« S’il savait pour moi… C’est lui qui serait dégoûté. »

Yamamoto Kotetsuko sensei aborde la difficulté à discuter de son orientation sexuelle en famille ainsi qu’à la peur d’être rejeté et de briser les liens fraternels nouvellement construits. Elle s’intéresse à la question du coming out à travers Kento et Hayato et le malaise qui s’installe malgré eux. Ainsi, elle met en avant la nécessité de la discussion. Pour mieux protéger son secret, Hayato prend de la distance avec son frère Ryô. Pourtant, son patron Fujimori essaie de le guider au mieux. Au contraire, libéré de son secret, Kento arrive peu à peu à s’accepter et assume enfin ses sentiments. L’auteure construit une relation plutôt respectueuse de la différence d’âge. D’ailleurs, elle continue de développer la maturité acquise par les collégiens, entre Ôshima Takeya qui se lance dans le show-business et Masato qui s’investit pour soutenir sa famille à son niveau.

La mangaka a un trait épuré tout en rondeur, plutôt doux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames d’ambiance, parfois très graphiques, alternent avec les décors. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Yamamoto sensei ne montre pas les parties intimes en jouant sur les angles de vue. D’ailleurs, comme elle le précise dans une note, elle utilise Takashi pour compenser le manque de scènes. Comme dans le tome précédent, les illustration en début de chapitre montrent les personnages en train de poser.

En résumé

Après avoir surpris Fujimori Haruhiko et Murakami Takashi en train de se câliner, Mogami Hayato s’interroge sur les relations homosexuelles. De retour chez lui, il réalise alors qu’il nourrit un sentiment amoureux et une attirance sexuelle pour son frère Ryô en l’apercevant à la sortie du bain. Le lendemain matin, quand Masato se renseigne sur la situation amoureuse d’Hayato pour une de ses camarades, le lycéen lui avoue aimer quelqu’un sans plus de précision. Ce dernier préfère alors fuir face à l’inquiétude de Ryô. A la boutique « Flower hall », l’adolescent interroge Takashi sur sa relation avec Haruhiko. Ainsi, le patron devine immédiatement que Hayato en pince pour un homme mais le lycéen refuse de se confier plus.

En conclusion

Yamamoto Kotetsuko sensei analyse avec finesse les différentes réactions de ses personnages. Elle invite les lecteurs à réfléchir sur les tourments que ressentent les adolescents qui réfléchissent à leur orientation sexuelle et la nécessité de confidents bienveillants. Ainsi, en accompagnant la famille Mogami, le lecteur a envie de les soutenir. En plus, le graphisme agréable et expressif facilite la lecture. J’apprécie le comparatif indirect avec les personnages de Mankai darling qui ont tendance à agir sans réfléchir et apportent en fin de compte une touche comique. Un équilibre savoureux entre drame, romance et humour!

Bokura no negai 1 – Yamamoto Kotetsuko

bokura no negai 1 yamamoto kotetsuko

YAMAMOTO Kotetsuko 山本小鉄子
ISBN: 9782368774625
Hana, 2016
ISBN: 9784813030386 (JP)
Taiyohtosho, 2013 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« L’amour pointe le bout de son nez au cœur de cette famille recomposée! »

Yamamoto Kotetsuko sensei, après une introduction poignante, partage les petits bonheurs d’une famille recomposée par petites tranches de vie. Pour l’instant, elle installe les différents personnages, leur entourage ainsi que leurs caractères. Elle aborde donc la difficulté à reprendre un commerce, les nouvelles responsabilités et comment de jeunes adolescents mûrissent plus vite en étant confrontés aux drames de la vie. Ainsi, le lecteur voit les personnages grandir et leurs liens évoluer. Ôshima Takeya, l’ami de Masato, s’intègre également peu à peu à la famille, se retrouvant esseulé suite au divorce de ses parents. L’auteure transcrit parfaitement l’ambiance chaleureuse dans laquelle évoluent les personnages. Par ailleurs, elle maintient un certain suspense en révélant au fur et à mesure les motivations et les sentiments de chacun. Elle introduit également les personnages du « Flower Hall » de Mankai darling, permettant ainsi à Hayato de s’interroger sur l’homosexualité.

La mangaka a un trait épuré plutôt doux, tout en rondeur. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle varie les trames. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Les décors détaillés sont plutôt présents. La mise en page dynamique rythme la lecture. D’ailleurs, les sauts dans le temps sont fluides et souvent discrètement marqués par les saisons. Pour l’instant, la relation des personnages principaux débutant, Yamamoto sensei offre une scène érotique dans le bonus sans pour autant rien montrer.

En résumé

Mogami Ryô (19 ans) vivait seul avec son père depuis le collège jusqu’à ce que ce dernier se remarie avec Takada Hideko, qui élève également trois garçons. Comme sa nouvelle belle-mère tient un café, « Le café des violettes », et habite à l’étage au-dessus, ils vont s’y installer. D’abord peu à l’aise avec cette nouvelle vie de famille, Ryô s’habitue peu à peu à ses nouveaux frères en apprenant à les connaître. L’aîné, Kento, a deux ans de moins que lui et est un élève brillant et sérieux qui aide sa mère au café. Le calme Hayato rejette froidement toutes les déclarations des filles. Et le petit dernier, Masato, est très câlin. Mais leur bonheur est de courte durée, leur père décédant dans un accident de la route puis leur mère d’un cancer…

En conclusion

Yamamoto Kotetsuko sensei dépeint avec finesse les sentiments de ses personnages et maîtrise parfaitement le développement de son scénario. Elle alterne entre drame, humour et romance avec facilité. Après un premier chapitre qui m’a mis en larmes, quel bonheur de voir évoluer ces jeunes frères dans une ambiance aussi chaleureuse et de retrouver Fujimori et Murakami!

Mankai darling 2 Sois ambitieux, Takashi! – Yamamoto Kotetsuko

mankai darling 2 yamamoto kotetsuko

YAMAMOTO Kotetsuko 山本小鉄子
ISBN: 9782368774557
Hana, 2015
ISBN:‎ 9784813052777 (JP)
Taiyohtosho, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Je ne peux plus vivre sans toi!? »

Yamamoto Kotetsuko sensei continue les aventures amoureuses de Fujimori et Murakami. Elle base encore la narration du point de vue de l’employé. En introduisant Totsuka Momoe, elle secoue un peu le couple, confrontant Takashi au doute et le faisant réfléchir à son avenir. En effet, ce dernier se sent inutile professionnellement et manque de confiance en lui en amour. Malgré son côté cinglant, Haruhiko trouvera les mots rassurants pour son petit ami. L’auteure développe ensuite la rencontre de Sakurai et Tsuzuki Toshio, avant l’ouverture de la boutique. Elle s’intéresse ensuite aux efforts de Takashi enfin adulte (20 ans). Dans la postface, elle présente les secrets de la création des personnages.

Comparé au tome précédent, la mangaka marque moins les pleins et déliés de son trait épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise les autres trames avec parcimonie, apportant surtout quelques touches de couleurs. Ainsi, des hachures représentent les ombres fortes. Par contre, les trames d’ambiance participent toujours à la narration. La mise en page dynamique au service de la lecture, joue principalement sur les angles de vue variés, les sorties de case et l’absence de cadre. Dans les scènes érotiques, Yamamoto sensei censure les parties intimes en évitant tout simplement de les montrer. Elle fait poser les personnages comme dans des photographies dans les illustrations en début de chapitre. Sous la jaquette, elle dessine des anecdotes amusantes.

En résumé

Sakurai Ryô s’entraîne à confectionner des arrangements floraux mais comme son style ne plaît qu’à certaines clientes particulières, Fujimori Haruhiko se moque de ses créations. Pourtant, Ryô continue ses efforts, espérant un jour diriger une potentielle boutique. Murakami Takashi, quant à lui, réalise alors qu’il s’investit peu dans son avenir, ne maîtrisant pas encore certaines tâches de son métier. Durant l’absence du patron parti en livraison, une belle femme rend visite à ce dernier à la boutique. Quand elle repasse plus tard, Takashi constate alors une certaine familiarité entre eux. Totsuka Momoe serait-elle l’ex de Haru?

En conclusion

Malgré un scénario simpliste principalement au service de l’humour, Yamamoto Kotetsuko sensei arrive à construire une excellente dynamique avec un couple d’idiots et un couple de capricieux. Le graphisme s’adoucit, le rendant très expressif pour notre plus grand bonheur. J’apprécie de suivre ces aventures divertissantes, et m’amusent des chamailleries et des débordements d’amour de ce petit groupe. Une lecture légère et agréable!

Mankai darling 1 – Yamamoto Kotetsuko

mankai darling 1 yamamoto kotetsuko

YAMAMOTO Kotetsuko 山本小鉄子
ISBN: 9782368774540
Hana, 2015
ISBN: 9784813051701 (JP)
Taiyohtosho, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Une comédie romantique avec des personnages hauts en couleur. »

Yamamoto Kotetsuko sensei narre une comédie romantique sous forme de tranches de vie, dont l’humour s’appuie principalement sur les chamailleries entre Murakami et Fujimori. Elle base la narration du point de vue du jeune employé qui partage alors avec les lecteurs ses véritables pensées. Ainsi, Takashi passe pour un capricieux pleurnichard, jaloux, inquiet du regard extérieur et qui fuit les difficultés. Son côté candide contraste avec le caractère très pervers de Haruhiko. D’ailleurs, le patron ne ménage pas son personnel, parlant crûment. Les deux amants n’avancent donc pas à la même vitesse dans leur relation. Malgré des unions au premier abord sans consentement, l’auteure atténue rapidement cette impression en montrant le rapport de force pas si évident dans le couple. Elle met en contraste le couple extrêmement romantique de Ryô et Tsuzuki pour apporter une touche d’humour supplémentaire.

La mangaka joue sur les pleins et déliés avec un trait épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par contre, son style n’est pas encore totalement assuré au début, d’autant plus qu’elle écrit cette série par chapitre, espacé dans le temps. On voit ainsi la progression de son graphisme qui s’adoucit. Les trames d’ambiance participent à la narration tandis que les autres trames sont plutôt restreintes. Des hachures dessinent les ombres fortes. Par ailleurs, les décors situent l’action. La mise en page dynamique joue sur les sorties ou l’absence de cadre, les formes adaptées au contenu et les angles de vue variés. Dans les scènes érotiques, Yamamoto sensei censure les parties intimes en les cachant par des cadrages, des angles de vue précis ou même des phylactères. Dans les illustrations en début de chapitre, elle met en scène le couple comme s’il posait pour des photographies.

En résumé

Murakami Takashi (18 ans), employé à la boutique de fleurs « Flower hall », était d’abord amoureux de son collègue Sakurai Ryô. Ce dernier l’ayant rejeté puis consolé par son patron Fujimori Haruhiko (28 ans), il a finit ensuite par tomber amoureux de ce dernier. Ils sortent ensemble depuis à peine une semaine. Toutefois, Haruhiko a tendance à le harceler sexuellement au travail. En plus, Takashi, sans expérience, redoute d’aller plus loin dans leur relation. Alors, quand son petit ami lui propose de rester pour la nuit, il préfère fuir mais n’ose pas affronter son regard le lendemain…

En conclusion

Yamamoto Kotetsuko sensei crée des personnages hauts en couleur et joue ainsi sur la dynamique entre eux et leurs réactions extrêmes. Même si Takashi semble énervant au début avec ses hésitations entre « je veux / je ne veux plus », on s’attache tout de même à lui. Et j’apprécie de le voir en fin de compte mener ainsi par le bout du nez son cher patron. Une lecture divertissante.

Sleeping lovers – Asai Sai

sleeping lovers asai sai
ASAI Sai 浅井西
ISBN: 9782368774823
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784796407298 (JP)
Kaiohsha, 2015(JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

Des romances dans lesquelles les sentiments sont tus.

Asai Sai sensei offre un recueil d’histoires, abordant différents sujets en lien avec le sentiment amoureux. D’ailleurs, il est un peu dommage qu’elle n’approfondisse pas les thèmes abordés, comme l’inceste, l’orientation sexuelle, la communication. Pour son premier manga, le traitement narratif possède encore quelques maladresses mais dégage déjà un certain romantisme. Le premier récit qui se déroule sur plusieurs chapitres donne son titre au manga. L’auteure installe un triangle amoureux, basant sa narration sur Aki. Avec le second récit, elle interroge sur l’influence extérieure des rumeurs. Dans « Le langage du cœur » et « Secret love », elle aborde le manque de communication au sein d’un couple qui a débuté sans déclaration des sentiments.

La mangaka a un trait très épuré et anguleux, avec un style graphique très shôjo. Ses hommes sont plutôt élancés et fins. Elle s’appuie beaucoup sur les trames d’ambiance. Par contre, les décors situent principalement les actions. De même, la mise en page, dynamique, utilise beaucoup les ellipses ou les cases vides. Asai sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches. Elle évite également de donner trop de détails dans les scènes érotiques. Pourtant, une certaine sensualité se dégage de ces passages.

En résumé

Amour endormi / Encore plus qu’une fleur / Bonus: Bien qu’il ait la côte auprès des filles, Tachibana Haruka refuse toutes leurs déclarations d’amour. En effet, il est secrètement amoureux de son père. Seul son ami d’enfance, Sakai Aki, est au courant. Tout en l’encourageant, ce dernier nourrit un amour à sens unique pour Haru, acceptant même de jouer le substitut du paternel.
Elle est pour toi!: Au lycée, Aoshi et Daiki sont amis. Un jour, durant une discussion, Aoshi annonce à leur groupe d’amis qu’il est homosexuel et aimerait donner sa virginité à Daiki. Depuis les rumeurs vont bon train sur le « couple »…
Le langage du cœur: Sawai et Aida couchent ensemble mais n’ont jamais déclaré leurs sentiments. Comme Aida est plutôt impassible, Sawai se demande s’il arrive à le satisfaire.
Secret love: Sugita et Hayase ont pris l’habitude de s’embrasser quand ils prennent une pause au fumoir. Hayase, homosexuel, n’attend pas grand-chose de Sugita, hétérosexuel à la base. Mais le fumoir va bientôt fermer pour être transformé en bureau et leur étrange relation risque alors de prendre fin…

En conclusion

Les sentiments incestueux que nourrit Haru envers son père et son ami qui en profite peuvent gêner. Pour le reste, les relations sont plutôt consenties, même si les sentiments ne sont pas clairement exprimés. Rien d’exceptionnel, mais la suite avec Dazzling lovers montre les progrès de la mangaka et me donne envie de garder un œil sur son travail. Une lecture détente.

Takaga fukuen – Mita Homuro

takaga fukuen mita homuro
MITA Homuro 見多ほむろ
ISBN: 9782368775646
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784199606816 (JP)
Tokuma shoten, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Des sentiments intenses suspendus dans le temps peuvent-ils ressurgir des années plus tard?

Mita Homuro sensei propose un recueil de deux histoires sur des amours intenses suspendus dans le temps. Malgré le format court, elle maîtrise son scénario, réaliste. Le ton dramatique oblige l’humour à se faire discret. Les relations peuvent sembler un peu rapide, d’autant plus que le consentement n’est pas tout à fait clair, mais les personnages font vite la mise au point. Le premier récit donne son titre au manga et narre un amour adolescent qui subsiste pendant plus de vingt ans. Les retrouvailles sont houleuses car leur séparation ne s’est pas faite naturellement. Le manque de communication à l’époque continue à polluer leur relation. Ces hommes mûrs vont devoir se débattre pour mettre les choses à plat. Le second récit, un peu plus dur, traite une affaire de viol ayant provoqué un comportement extrême chez Chigira. A travers l’enquête, l’auteure maintient le suspense jusqu’à la fin.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle n’hésite pas à rendre les rides de la quarantaine et les carrures assez masculines des anciens sportifs. Elle dissémine également beaucoup de détails graphiques à travers ses pages permettant de comprendre les non-dits. Les décors sont assez présents. En outre, quelques trames d’ambiance restent discrètes pour ne pas gâcher le côté réaliste. Mita sensei varie les trames et joue sur les ombres. Elle accentue le côté dramatique grâce aux fonds. De même, la mise en page dynamique joue sur les ellipses, les vignettes de dialogues et les emboîtements. Les scènes érotiques plutôt détaillées utilisent quelques points de lumière et l’absence de traits pour censurer les détails intimes.

En résumé

Takaga fukuen / Juste de la jalousie: Takehara Kasutaka est manager d’une boutique dans un grand magasin. Un matin, il perd sa chaussure emportée dans la foule sortant du métro. Mais un bel inconnu la récupère et la lui lance. Trop abîmée par les piétinements pour la porter au travail, le boutiquier se rend dans une boutique de son étage pour acheter une nouvelle paire de chaussures. Il y retrouve par hasard le bel inconnu fraîchement embauché. Mais Amemiya s’avère être une de ses connaissances du lycée, Amano Takashi. Ils avaient même une relation assez intime à l’époque. Alors que Takehara ressasse le passé, ses sentiments encore conservés intacts pendant vingt ans, Amemiya lui annonce, à la fin d’une soirée entre collègues, qu’il a oublié leur relation représentant le pire de ses souvenirs…
Une erreur idiote: Chigira Misato a arrêté l’athlétisme après avoir été violé dans son club quand il était lycéen. Maintenant à l’université, il reçoit chaque jour des messages d’amour d’un stalker. Cependant, bien que traumatisé par son agression, il recherche inconsciemment le même plaisir. Fantasmant sur son ami Aida depuis le lycée, il cache désespérément ses sentiments. Invité à un gôkon par son ami, il se saoule et est ramené par un inconnu qui cède à ses avances. Mais il s’agit d’un policier qui connait ses antécédents. Alors que d’autres viols se perpétuent dans d’autres clubs d’athlétisme, ce dernier veut savoir pourquoi Chigara a retiré sa plainte après avoir fait un faux témoignage à l’époque…

En conclusion

Ce recueil a obtenu la cinquième place du meilleur débutant au Chill Chill BL award 2017. Il est agréable de voir des hommes mûrs affronter leurs sentiments et leur passé pour construire une relation forte, sans ambages. De même, l’histoire de Chigira est vraiment intéressante, entre fantasmes et erreurs d’interprétations de sentiments, même si le comportement du policier peut laisser à désirer. Ces deux histoires d’amour qui n’étaient pas si roses par le passé méritent leur happy end.