Happy shitty life 5 – Harada

couverture de Happy shitty life 5 de Harada, éditions Hana

Harada はらだ
ISBN: 9782382765012
Hana, 2025
ISBN: 9784801981706 (JP)
Takeshobo, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« A défaut de cerveau, les pénis ont-ils une conscience? »

Harada sensei offre une présentation rapide de tous les personnages secondaires à travers le regard critique et innocent de Hiyori. Elle développe un peu plus Yokoshima, révélant quelques secrets croustillants sur l’origine de sa rivalité avec Kasuya. Elle introduit deux nouveaux personnages, renouvelant ainsi les sujets abordés au fil du récit: le mangaka Kuriyama Kukuri et Yurikawa, l’amie d’enfance de Leo et Kuzuya. Les deux idiots continuent à se lancer des défis débiles, résistant mieux aux manipulations car se connaissant de mieux en mieux. Le pouvoir du Dieu, à double tranchant, crée la surprise en chamboulant à chaque fois les prévisions du lecteur. Ainsi, l’autrice aborde avec humour les problèmes de voisinage lorsque des ébats sont trop bruyants, la difficulté à consulter un spécialiste médical lors de la perte de libido, les quiproquos faciles qui naissent au travail. Elle joue sur les clichés des films policiers.

La mangaka a un trait légèrement épuré au style facilement reconnaissable. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle soigne l’expressivité des personnages. Par exemple, Hiyori a de grands yeux noirs sans pupille qui renforce ainsi son air candide. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. De même, les autres trames utilisent une palette variée, en aplat, avec quelques ombres fortes. Un fond noir indique les flash-back. Comme dans le tome précédent, la mise en page paraît classique mais Harada sensei maîtrise parfaitement l’agencement dynamique, insérant respirations et sorties de case. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques et dessine même des coupes intérieures.

En résumé

Hiyori Yui (20 ans) travaille à mi-temps dans le restaurant de Yajima Botan et Leo. Efficace, elle a néanmoins beaucoup de préjugés. En plus, elle a tendance à prendre le moindre compliment pour de la drague. Alors elle se méfie de son pervers collègue, Kuzuya Yoshiyuki, qui a essayé de s’introduire dans le vestiaire pendant qu’elle se changeait. Mais surtout, elle ne comprend pas comment ce grossier serveur puisse s’entendre et vivre avec le poli et agréable gentleman Kasuya Kyôtarô.

En conclusion

Ce tome se classe onzième meilleure série au Chill chill BL award 2024. Harada sensei arrive encore à nous surprendre avec des délires complètement loufoques tout en abordant des sujets d’actualités. Son graphisme très expressif et efficace devient plus sensuel durant les scènes érotiques, mettant en valeur la beauté des personnages. J’adore ces deux idiots qui ne pensent qu’à arriver à leurs fins, qui retournent leur veste immédiatement pour leur propre intérêt et qui se compliquent en fin de compte la vie en cherchant pourtant la simplicité. Des éclats de rire garantis!

Happy shitty life 4 – Harada

happy shitty life 4 harada

Harada はらだ
ISBN: 9782382762325
Hana, 2023
ISBN: 9784801978805 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Entre péripéties du quotidien et grandes découvertes sexuelles, la vie de merde continue. »

Harada sensei continue de détourner les clichés des romances. Elle aborde entre autres, avec humour, les techniques de dragues lourdes, la concurrence agressive et la hiérarchie tyrannique en entreprise, le poids des normes sociales. Kasuya et Kuzuya découvrent réciproquement de nouvelles facettes mais continuent de nier l’évolution de leurs sentiments, nourrissant constamment leurs rivalités dans des défis de plus en plus idiots. L’introduction de nouveaux personnages permet d’ajouter quelques tensions mais aussi de développer d’autres comportements déviants. Ainsi, l’illustrateur Shirimojirifuguri n’assume pas sa passion pour l’ero-guro de peur de perdre son public. Les collègues de Kasuya, Tani Yûji, Uzumaki et Yokoshima, s’avèrent être une épée de Damoclès sur la tête du salaryman. L’auteure pousse les fantasmes des deux héros dans des délires complètement loufoques. Comme dans le tome précédent, elle développe encore les personnages secondaires.

La mangaka a un trait légèrement épuré au style reconnaissable. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps finement musclés, mettant parfois en avant la plastique de ses personnages. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. Les autres trames sont variées. La mise en page au premier abord classique est en réalité très dynamique et au service de l’humour. De même, des respirations apparaissent plus souvent lorsqu’il y a beaucoup de dialogue. Harada sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle utilise d’ailleurs les mosaïques uniquement à des fins humoristiques. Sous la jaquette, elle présente Koma Kotarô (30 ans).

En résumé

Depuis qu’ils sont en colocation, Kasuya Kyôtarô et Kuzuya Yoshiyuki ont pris l’habitude de réaliser leurs fantasmes chacun leur tour via l’application du dieu sur leur smartphone. Mais comme sa présence manque aux deux compères, ils décident de construire un petit autel avec une petite statuette du dieu. En sortant du magasin de bricolage, Kasuya réalise que la tenue de Kuzuya n’est vraiment pas soignée et décide alors de le relooker. Mais cela ne se passe pas vraiment comme il l’avait espéré.

En conclusion

Harada sensei arrive encore à renouveler ses gags et imagine des délires de plus en plus improbables mais tellement hilarants. Son graphisme efficace s’adapte immédiatement à l’ambiance du récit entre humour et sensualité. Nos deux idiots préférés qui agissent sans réfléchir et se font parfois des coups bas nous incitent pourtant à réfléchir sur des problématiques actuelles. Un humour qui ne plaira pas à tout le monde mais une véritable performance narrative pour les lecteurs qui y adhèrent. A découvrir absolument!

Color recipe 2 – Harada

color recipe 2 harada

Harada はらだ
ISBN: 9782375061671
Taifu comics, 2023
ISBN:‎ 9784403666353 (JP)
Shinshokan, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Si je ne l’étais pas, si tu ne pensais pas tout le temps à moi, ça n’avait aucun intérêt. »

Harada sensei continue de développer la relation toxique qu’entretiennent Fukusuke et Shôkichi. Elle révèle au fur et à mesure tous les méfaits du coiffeur manipulateur, remontant même aux évènements du tome précédent, avant de dévoiler son vrai visage. Ainsi, elle décortique en détail l’amour égoïste, avide et pervers de Fuku, dont le harcèlement se transforme en torture psychologique puis physique. En effet, le psychopathe utilise tous les moyens les plus viles pour arriver à ses fins mais découvrira également les failles de son comportement. Le lecteur accompagne alors Shô dans sa chute. Fragilisé puis brisé, il oscille entre remise en question, culpabilité, résistance et acceptation de l’emprise. Riku, avec son franc parler, tape où cela fait mal, analysant parfaitement la situation. L’auteure aborde donc le harcèlement, les différentes méthodes de manipulation, l’amour déviant. Avec Kazunori, elle dénonce les comportements homophobes blessants et irréfléchis.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux, avec une touche graphique immédiatement reconnaissable. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. De même, des hachures envahissent les visages rougissants ou soulignent les ombres fortes. D’ailleurs, la balance des noirs et blancs domine l’usage des trames pourtant équilibrées. Ce contraste marqué se retrouve également dans les premières pages, en couleurs. Par contre, les trames d’ambiance parfois graphiques alternent avec les décors. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page plutôt classique propose tout de même quelques agencements plus audacieux. Harada sensei décompose justement les gestes sensuels et s’attarde sur les détails. Elle dessine également des corps finement musclés. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

Même si Shôkichi couche avec Fukusuke, il ne le considère pas pour autant comme son petit ami. Ce dernier n’est d’ailleurs pas totalement satisfait de leur relation car il n’occupe toujours pas la première place des pensées du trop sérieux coiffeur. Pourtant, il n’hésite pas à se confondre en excuses dès que son partenaire s’énerve contre lui lorsqu’il essaie d’obtenir ses faveurs sexuelles. Mais Shô ne le laisse pas pour autant mener la danse, quitte à mordre là où cela fait très mal. En plus, devenu responsable du nouvel apprenti coiffeur Kazunori, il se montre souvent trop sévère avec ce dernier à cause de son comportement trop insouciant. En effet, Kazu a tendance à ne jamais reconnaître ses erreurs. Par conséquent, Shôkichi commence même à douter de son propre travail et à perdre confiance en lui-même. Et voir l’apprenti se rapprocher de Fuku semble également l’irriter.

En conclusion

Harada sensei plonge les lecteurs dans un suspense intense, les accompagnant au gré des révélations, et provoquant ainsi des sentiments contradictoires. Elle transcrit parfaitement le comportement pernicieux d’un pervers et ses conséquences. En plus, son magnifique graphisme exprime parfaitement les émotions des personnages. Attention, certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs (pas de consentement). Si vous êtes fan de thriller psychologique et de manipulation, foncez sans hésiter! J’apprécie cette immersion dans une relation malsaine avec le pire des seme manipulateur.

Color recipe 1 – Harada

color recipe 1 harada

Harada はらだ
ISBN: 9782375062517
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784403666292 (JP)
Shinshokan, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Ha, ha! On va pas bien tous les deux! »

Harada sensei nous entraîne dans un thriller psychologique avec un psychopathe pervers prêt à tout pour arriver à ses fins. Elle joue sur les caractères opposés de Shôkichi et Fukusuke pour ajouter quelques touches d’humour. Elle chamboule leur rivalité par des évènements qui les rapprocheront petit à petit. D’ailleurs, le côté asocial et naïf de Shôkichi lui fait perdre confiance en lui. Et Fukusuke, très possessif, joue avec ce dernier en lui faisant éprouver diverses émotions. De même, la franchise et l’impartialité de Riku ajoutent quelques tensions. Entre manipulation et harcèlement, l’auteure transcrit parfaitement les sentiments de ses personnages, la pression et la tension. Elle dévoile peu à peu les réelles intentions de Fukusuke. Par ailleurs, le comportement insistant et provocateur du coiffeur pervers entraîne des relations au consentement mitigé. En fin de tome, les chapitres bonus offre des anecdotes complémentaires.

La mangaka a un trait épuré et délié, légèrement anguleux. Elle porte une attention particulière sur la sensualité de la gestuelle des coiffeurs, décomposant leurs mouvements pour le lavage, la coupe, la couleur ou le massage. Elle simplifie les traits des expressions dans les passages humoristiques. Les visages sont plutôt ronds et les personnages rougissent facilement. Les premières planches, en couleurs, jouent beaucoup sur les contrastes forts. De même, les contrastes noir et blanc se dégagent des trames équilibrées. Par contre, les trames d’ambiance très graphiques alternent avec les décors. La mise en page, au premier abord classique, se révèle en réalité discrètement dynamique. Harada sensei ne censure pas les scènes érotiques. D’ailleurs, elle détaille les préliminaires, jouant sur les cadrages et les gros plans, mettant en avant l’érotisme des personnages.

En résumé

Shôkichi (25 ans) travaille dans le salon de coiffure de M. Mikado, qu’il admire. En distribuant des tracts, il se dispute et frappe un passant qui se moquait de son patron. Mais il retrouve ce dernier au salon. Car Fukusuke (26 ans) est le nouveau coiffeur qui rejoint l’équipe. Originaire d’un salon prestigieux, il privilégie la communication avec les clients tandis que l’asocial Shô, bien que doué techniquement, peine à fidéliser sa clientèle à cause de son caractère taciturne. Un soir, M. Mikado, souhaitant qu’ils collaborent, leur demande de s’évaluer l’un l’autre. Mais passant plus de temps à se chamailler, Fukusuke rate le dernier train. Shôkichi lui propose donc de dormir chez lui. Cependant, quand il se réveille dans la nuit, il surprend alors son nouveau collègue en train de se masturber sur lui…

En conclusion

Ce tome obtient la douzième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2019. Fukusuke est classé dixième meilleur seme. En revanche, Shôkichi ne se classe pas mais est cité parmi les meilleurs uke admirables débordant de mignonitude. A noter que l’auteure a changé d’éditeur au cours de la série. Pourtant, publié en 2016 chez Kadokawa au départ, ce tome avait été classé premier meilleur manga au Chill chill BL award 2017. Le changement n’a en rien entamé son succès. En effet, Harada sensei maintient le suspense jusqu’au bout, ne révélant le caractère psychopathe de Fukusuke et ses desseins qu’à la fin. Elle offre comme à son habitude, une belle palette de caractères déviants. J’apprécie beaucoup ce récit malgré mes difficultés à apprécier Fukusuke dont la possessivité semble sans limite. Je recommande donc absolument cette série aux fans du genre.

Happy shitty life 3 – Harada

happy shitty life 3 harada

Harada はらだ
ISBN: 9782382761519
Hana, 2023
ISBN: 9784801975477 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Une occasion de revanche pour Kasuya et une opportunité pour Kuzuya.

Harada sensei développe un peu plus les personnages secondaires. Ainsi, elle révèle quelques secrets sur Sakura et met en avant Yajima Botan et Leo. D’ailleurs, le violeur prend enfin conscience de ses erreurs mais son caractère borné ne lui permet pas de changer de comportement pour autant. La relation entre Kuzuya et Kasuya évolue doucement. Toutefois, les deux hommes continuent de nier leur attachement. En effet, leurs caractères égoïstes et leurs obsessions à réaliser leurs fantasmes créent constamment des tensions entre eux. Après avoir plongé ses héros au fond du trou, l’auteure leur offre de nouvelles opportunités. Comme dans le tome précédent, elle tourne en dérision leurs délires érotiques tout en détournant les clichés des romances. Par ailleurs, elle aborde les environnements toxiques en entreprise avec le poids des rumeurs, le harcèlement moral, le jugement sur une mauvaise impression.

La mangaka a un trait léché mais épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps musclés. Les trames sont équilibrées. Par contre, les trames d’ambiance participent aux effets comiques. De même, les décors soignés apportent une touche réaliste. La mise en page dynamique est également au service de l’humour. Harada sensei ne censure pas les scènes érotiques. D’ailleurs, elle les détaille avec des gros plans et des transparences. Sous la jaquette, elle présente Yajima Leo (30 ans).

En résumé

En froid avec sa fille Tsubaki, Shime Takihiko se rend à la campagne avec la ferme intention d’anéantir définitivement ses sentiments pour Kasuya Kyôtarô. Tombé dans une rizière, il est recueilli par Kuzuya Yoshiyuki qui l’emmène chez son voisin. Le président directeur général de Kurosugi entreprises demande alors à son employé de démissionner, d’autant plus qu’il l’a encore surpris dans une situation perverse et compromettante. Kasuya accepte d’abord pour redorer la réputation de son ex-petite amie mais sombre ensuite dans le désespoir…

En conclusion

Ce tome toujours aussi délirant que les précédents contient tout de même quelques thèmes un peu plus sérieux. Mais les réactions imprévisibles de nos deux héros naïfs provoquent toujours surprises et éclats de rire. Harada sensei nous suggère au passage qu’une « vie de merde » peut être aussi joyeuse ou difficile à la campagne qu’à la ville . Je veux garder espoir pour le changement de Leo, laissez-moi rêver un peu! Mise à jour: Ce tome se classe à la quatrième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2023.

Happy shitty life 2 – Harada

happy shitty life 2 harada
Harada はらだ
ISBN: 9782382760468
Hana, 2021
ISBN: 9784801971448 (JP)
Takeshobo, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« On n’a pas à juger des préférences sexuelles des autres. »

Harada sensei continue à présenter avec humour les frasques de Kasuya et Kuzuya en perpétuelle recherche de satisfaction de leurs fantasmes. Elle joue sur le contraste entre leur libido débordante et les difficultés pour la satisfaire à la campagne. Un certain équilibre s’installe entre eux grâce au partage de pratiques et d’idées farfelues. Toutefois, l’évolution de leurs sentiments reste plutôt absente. Leurs délires s’enchaînent, exacerbés par leurs caractères égoïstes et pourtant naïfs. L’auteure tourne en dérision les fantasmes que l’on retrouve dans les œuvres érotiques. En introduisant Koma Kotarô, qui aime l’ero-guro, elle aborde indirectement les difficultés des minorités sexuelles, dénonçant au passage le jugement du regard extérieur très critique. Par ailleurs, elle brouille la limite entre réalité et fantastique avec les interventions autour du dieu.

Le trait fin et léché de la mangaka est immédiatement reconnaissable. Elle joue sur les pleins et déliés donnant une forte expressivité à son trait. Dans les passages humoristiques, elle exagère les expressions accentuant l’effet comique. Les trames sont très variées. En plus, les trames d’ambiance accompagnent également les émotions. De même, les décors sont très détaillés avec par exemple, la texture des tatamis. Les paysages ajoutent aussi une touche réaliste. Ainsi, les contrastes sombres et clairs ressortent particulièrement. La mise en page dynamique joue surtout sur les variations d’angles de vue et des ellipses bien intégrées. Harada sensei ne censure pas ses scènes érotiques. Sous la jaquette, elle présente Kasuya Kyôtarô (30 ans).

En résumé

Kasuya Kyôtarô, n’arrivant pas à faire du bondage tout seul, demande de l’aide à son voisin Kuzuya Yoshiyuki. Il le trouve également en train de se soulager seul devant une vidéo. Après l’avoir bien attaché, Kuzuya remarque alors qu’il manque des piles dans la télécommande du vibromasseur et va immédiatement en chercher en abandonnant son ami encore ligoté. En chemin, il croise une jeune femme tombée dans une rizière. Tsubaki est venue voir son ex que son père l’a forcée à plaquer. Le jeune homme l’emmène donc au bar de Sakura pour qu’elle puisse emprunter des vêtements secs mais les deux jeunes femmes se connaissent. Elles fêtent donc leurs retrouvailles en compagnie de Kuzuya en papotant autour d’un verre…

En conclusion

Ce tome obtient la cinquième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2021. Kasuya Kyôtarô est classé dix-neuvième meilleur seme. Une histoire toujours aussi amusante et délirante! Par contre, comparé au tome précédent, je trouve que l’humour a un peu moins de mordant. Pour ma part, j’ai beaucoup ri sur l’élevage des vers et cela m’a même donné envie d’en découvrir un peu plus sur l’espèce. J’apprécie beaucoup l’approche saugrenue de l’auteure pour traiter néanmoins en profondeur différents sujets.

Celui que j’aime, ou presque – Harada

celui que j aime ou presque harada
Harada はらだ
ISBN: 9782368776209
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784864421805 (JP)
Tokyo mangasha, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

Du harcèlement moral au harcèlement sexuel, il n’y a qu’un pas. Et l’amour dans tout ça?

Harada sensei propose de suivre une romance entre un chef de bureau autoritaire et son subordonné timide. Elle s’intéresse à la position et l’inversion du dominant et dominé dans un couple où la hiérarchie s’impose déjà fortement. Même si la relation débute surtout par des rapports forcés, elle développe les sentiments des personnages. L’amour naît peu à peu entre les deux hommes. Yoneda paraît d’abord antipathique avec un sale caractère. Obstiné, colérique, fier, il comble son manque de confiance en s’acharnant sur Iida. Ainsi, l’auteure joue donc sur le harcèlement moral et sexuel pour construire son histoire. Elle introduit deux collaborateurs qui vont tenter de semer la zizanie entre les deux salarymen: Mugita et Ineda. La narration donne principalement le point de vue d’Iida. Les dialogues sont parfois vulgaires. Le chapitre « Une bonne correction » complète ce tome, abordant sous un autre angle la manipulation par le dominé.

La mangaka a un trait épuré, légèrement plus simple que ses séries actuelles. Elle rend parfaitement le regard mauvais ou fuyant de Yoneda, avec divers degré de frustration ou de gêne. Elle privilégie le contraste du noir et blanc. Cependant, il y a toute de même quelques trames d’ambiance. Les décors permettent de situer les actions. L’usage des trames est équilibré. Par ailleurs, la mise en page reste dynamique bien que classique. Harada sensei censure les parties intimes par des hachures dans les scènes érotiques. Elle en met à presque chaque chapitre et détaille les moments érotiques où les caractères basculent. Sous la jaquette, elle présente les personnages.

En résumé

Celui que j’aime, ou presque / Bonus / Se vanter de son petit ami / Le dire en mots: Le timide Iida subit chaque jour les remontrances de son supérieur Yoneda, qui n’hésite pas à lui crier dessus. Un soir, lors d’une sortie entre collègues, le sermon du supérieur légèrement alcoolisé dérive sur la sexualité et les amours de l’employé. Apprenant qu’Iida est puceau, Yoneda demande alors de sortir avec lui. Pourtant, il continue à le harceler moralement et à l’humilier pendant leurs ébats. Mais un jour, Iida craque suite à une parole de trop et ne se laisse plus faire. Désespéré, Yoneda accepte alors de faire ce que son partenaire demande pour se réconcilier.
Une bonne correction: Seta tient fièrement une boutique de gadgets mais n’a malheureusement pas de clients. En parallèle, il vend en ligne des jouets érotiques pour homosexuels. Un jour, il surprend un étudiant, Migita, en plein vol à l’étalage mais le gamin le menace. Le vendeur décide alors de le punir à sa manière.

En conclusion

Ce manga a obtenu la vingt-deuxième place au classement du Chill Chill BL award 2015. Le style de l’auteure se reconnaît immédiatement avec son approche parfois dure et sombre de certains sujets, en particulier dans les rapports charnels. Pourtant, l’inversion entre le seme et l’uke démontre que la position dans un couple gay n’est pas forcément une question de physique ou de caractère. Ce n’est pas aussi profond que les dernières créations de la mangaka, mais je me suis tout de même amusée à suivre les frasques des quatre protagonistes. Un titre pour les fans de Harada sensei!

Yata Momo 3 – Harada

yata momo 3 harada
Harada はらだ
ISBN: 9782368775790
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784801959217 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Momo arrivera-t-il à se réconcilier avec sa mère? Et à enfin trouver le bonheur?

Harada sensei conclut son récit avec une touche positive pour tous ses personnages. Dans la continuité du tome précédent, elle dévoile l’adolescence de Momota. Elle fait encore allusion à la prostitution des mineurs. Ainsi, elle dénonce la société de consommation et l’argent facile pour satisfaire des désirs matériels ou un manque d’affection. Momo, par son introspection, arrive enfin à mieux définir ses sentiments et ses besoins. L’auteure distingue parfaitement l’amour et le sexe dans les rapports de ses personnages. Par ailleurs, elle offre une image de la mère différente des clichés habituels, entre celle de Momo torturée par des sentiments paradoxaux et la femme de Suda oscillant entre masochisme et sadisme. Elle arrive encore à faire rire le lecteur avec des histoires bonus. De même, les personnages de The song of Yoru & Asa apparaissent, grâce à Tomoda Tomoki, également ami de Yata.

La mangaka donne des bouilles à ses personnages tellement expressives. Elle indique clairement les flash-back avec la transition de bandes noires et un fond noir. Par ailleurs, elle utilise les trames principalement pour ombrer ou colorer. Les angles de vue sont variés, dynamisant la mise en page. Des hachures blanches censurent les parties intimes. Cependant, Harada sensei détaille ses scènes érotiques avec des gros plans. Elle arrive à exprimer ainsi graphiquement l’avidité des amants. L’illustration couleur en début de tome reprend des tons plus rouges et chatoyants que le premier, presque brûlants. Sous la jaquette, la couverture de la nouvelle œuvre de Kuriyama Kukuri, alias Kurita, laisse entendre qu’il a publié une romance inspirée par ses deux voisins, embarrassés.

En résumé

En se remémorant la bague que recherche sa mère, les souvenirs amers de Momota remontent à la surface. Adolescent, il trouvait facile de se faire de l’argent en vendant son corps. Sur un coup de tête, il avait acheté une bague de peu de valeur à sa mère mais comme elle ne l’avait jamais portée, le fossé entre eux s’était agrandi. Perdu dans ses pensées, ses pas l’emmènent devant chez Yata. Désirant se faire câliner, Momo propose alors à son petit ami de coucher avec lui une seule fois. Mais ce dernier l’épuise jusqu’au petit matin. C’est alors que Momo se souvient avoir oublié sa bague chez… Suda!

En conclusion

Grâce à ce tome, la série est classée cinquième au Chill Chill BL award 2018. Yata obtient la place du neuvième meilleur seme et Momo celle du dixième meilleur uke. L’auteure crée encore des surprises jusqu’au bout pour nous faire rire. Elle présente avec finesse l’insouciance comme une arme pour affronter les difficultés de la vie. J’adore la femme de Suda qui n’hésite pas à brocarder son mari, qui le mérite grandement: un vrai modèle du pardon mais après pénitence. Le bonheur pour tous paraît invraisemblable mais cela fait beaucoup de bien après toutes les misères que les personnages ont traversé, non?

Yata Momo 2 – Harada

yata momo 2 harada
Harada はらだ
ISBN: 9782368775783
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784801959200 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

La confrontation entre Momo et sa mère va le pousser dans ses derniers retranchements.

Après un tome plutôt léger, Harada sensei plonge le lecteur dans le drame en révélant le passé de Momota. Elle introduit un nouveau personnage, Kurita, qui apporte un regard extérieur sur le couple. Entre tension et craquage, Momo change doucement mais sûrement. Yata ayant remarqué l’ambivalence du caractère de son petit ami, attend patiemment qu’il se confie enfin à lui. La confrontation entre la mère et le fils est assez violente psychologiquement, pourtant l’auteure maintient le suspense jusqu’au bout en en montrant peu. De même, elle aborde la prostitution, les conséquences d’un viol et la pédophilie crûment, justifiant ainsi le manque d’affection et les mécanismes de protection de Momo. Par ailleurs, elle donne le point de vue des différents protagonistes. Le lecteur obtient donc une vision globale de la situation. De même le chapitre sur Suda permet de cerner ses sentiments.

La mangaka porte son attention sur les détails. Elle utilise quelques angles de vue originaux mettant en avant l’érotisme ou la réaction de ses personnages, avec des regards malicieux, provocateurs ou des petits gestes. Les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page est assez dynamique. Des croquis amusants terminent les chapitres, sauf celui le plus dramatique. Il y a un clin d’œil à son autre œuvre, avec Kurita qui met en rayon le manga The song of Yoru & Asa. Harada sensei offre un schéma des liens entre les personnages en début de tome, ainsi qu’un yonkoma amusant avec le sans-abri O-chan. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des hachures blanches mais dessine quelques coupes intérieures. Sous la couverture, les héros commentent l’œuvre de Kurita.

En résumé

Yata et Momo sont très bruyants durant leurs ébats charnels. Comme les murs sont fins, le voisin Kurita entend tout et n’arrive pas à travailler sur son livre. L’écrivain amateur décide donc de leur faire la remarque. D’abord apeuré, il est surpris par la familiarité de Momo. Plus tard, il reçoit même un gâteau de la part de Yata pour s’excuser. D’ailleurs, il sympathise vite avec ce dernier, fan de fantaisie. En les voyant discuter avec passion, Momo ressent de la jalousie et préfère les laisser. De retour chez lui, Yata trouve une femme devant sa porte : la mère de Momo a eu son adresse grâce à Suda.

En conclusion

La scène dans laquelle Momota lâche tout ce qu’il gardait au fond de lui est poignante. Impossible de rester indifférent à sa peine! J’apprécie beaucoup Kurita et Yata qui soutiennent Momo et le sortent avec douceur et douleur de sa sombre enfance. Le trait de Harada sensei arrive à transcrire les émotions de ses personnages et provoque beaucoup l’attachement du lecteur pour ses protagonistes.

Yata Momo 1 – Harada

yata momo 1 harada
Harada はらだ
ISBN: 9782368774656
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784812487600 (JP)
Takeshobo, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Sortir du fond du trou grâce à une âme charitable.

Harada sensei mêle à la fois douceur et violence, humour et drame dans cette comédie érotique narrant la romance entre le gentil Yata et l’insolent Momo. Elle aborde divers sujets comme l’addiction, la prostitution, l’abus de pouvoir. Elle joue beaucoup sur les contrastes. Par exemple, Yata aime prendre soin des gens mais s’avère être brutal durant les ébats charnels. Momo paraît d’abord antipathique à coucher avec n’importe qui. Par ailleurs, l’auteure révèle peu à peu son passé. Elle joue sur la différence entre compassion et amour. Avec le pervers Suda, elle met en avant un amour qui s’exprime dans l’humiliation, profitant des faiblesses de Momo. Au contraire, les attentions non intéressées de Yata vont permettre à Momota de changer. L’amour se développe entre les deux personnages qui s’acceptent tel qu’ils sont. Le dernier chapitre reboucle sur le premier, donnant l’impression d’un énorme flash-back.

La mangaka a un beau trait épuré. Toutefois, elle exagère les expressions. Elle utilise peu de trames d’ambiance. Les cheveux sont traités en aplat, avec des mèches rebelles donnant du volume. L’équilibre des trames et la présence des décors donnent un ton réaliste. De même, la mise en page est dynamique sans être surchargée. Harada sensei censure les parties intimes par de fines hachures blanches. Même si les scènes érotiques sont détaillées, il s’en dégage tout de même beaucoup d’érotisme. Et il y en a à chaque chapitre! En fin de chapitre, un dessin présente un personnage en donnant des statistiques comme un jeu vidéo. L’illustration couleur de début de tome a un trait doux et des tons chaleureux, contrastant avec l’ambiance plutôt sombre du récit. Sous la jaquette, le dessin répond à celui de la couverture avec humour. Deux yonkoma permettent également d’en savoir plus sur Suda.

En résumé

Yata prend soin de Momota qui a tendance à se laisser vivre. Quand il arrive à son appartement, il y trouve les poubelles entassées car Momo n’arrive pas à se lever le matin pour les descendre. Ce dernier se jette immédiatement sur lui et entame une fellation pour lui demander en échange de l’argent, ce qui vexe son bienfaiteur. Le soir, Yata se plaint à un ami et demande conseil autour d’un verre. Mais en rentrant, il voit une femme fuir Momo en train de remonter son pantalon. Hors de lui, il le prend alors assez brutalement dans une ruelle…

En conclusion

Ce tome a obtenu la troisième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2015. Yata est neuvième meilleur seme et Momota onzième meilleur uke. La tension entre comique et glauque pourra déranger certains lecteurs. Pour ma part, j’apprécie le travail de l’auteure qui met souvent en scène des anti-héros et qui aborde des sujets plutôt difficiles. Elle arrive parfaitement à doser les moments drôles qui détendent l’atmosphère lourde de certains contextes.