Yata Momo 1 – Harada

yata momo 1 harada
Harada はらだ
ISBN: 9782368774656
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784812487600 (JP)
Takeshobo, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Sortir du fond du trou grâce à une âme charitable.

Harada sensei mêle à la fois douceur et violence, humour et drame dans cette comédie érotique narrant la romance entre le gentil Yata et l’insolent Momo. Elle aborde divers sujets comme l’addiction, la prostitution, l’abus de pouvoir. Elle joue beaucoup sur les contrastes. Par exemple, Yata aime prendre soin des gens mais s’avère être brutal durant les ébats charnels. Momo paraît d’abord antipathique à coucher avec n’importe qui. Par ailleurs, l’auteure révèle peu à peu son passé. Elle joue sur la différence entre compassion et amour. Avec le pervers Suda, elle met en avant un amour qui s’exprime dans l’humiliation, profitant des faiblesses de Momo. Au contraire, les attentions non intéressées de Yata vont permettre à Momota de changer. L’amour se développe entre les deux personnages qui s’acceptent tel qu’ils sont. Le dernier chapitre reboucle sur le premier, donnant l’impression d’un énorme flash-back.

La mangaka a un beau trait épuré. Toutefois, elle exagère les expressions. Elle utilise peu de trames d’ambiance. Les cheveux sont traités en aplat, avec des mèches rebelles donnant du volume. L’équilibre des trames et la présence des décors donnent un ton réaliste. De même, la mise en page est dynamique sans être surchargée. Harada sensei censure les parties intimes par de fines hachures blanches. Même si les scènes érotiques sont détaillées, il s’en dégage tout de même beaucoup d’érotisme. Et il y en a à chaque chapitre! En fin de chapitre, un dessin présente un personnage en donnant des statistiques comme un jeu vidéo. L’illustration couleur de début de tome a un trait doux et des tons chaleureux, contrastant avec l’ambiance plutôt sombre du récit. Sous la jaquette, le dessin répond à celui de la couverture avec humour. Deux yonkoma permettent également d’en savoir plus sur Suda.

En résumé

Yata prend soin de Momota qui a tendance à se laisser vivre. Quand il arrive à son appartement, il y trouve les poubelles entassées car Momo n’arrive pas à se lever le matin pour les descendre. Ce dernier se jette immédiatement sur lui et entame une fellation pour lui demander en échange de l’argent, ce qui vexe son bienfaiteur. Le soir, Yata se plaint à un ami et demande conseil autour d’un verre. Mais en rentrant, il voit une femme fuir Momo en train de remonter son pantalon. Hors de lui, il le prend alors assez brutalement dans une ruelle…

En conclusion

Ce tome a obtenu la troisième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2015. Yata est neuvième meilleur seme et Momota onzième meilleur uke. La tension entre comique et glauque pourra déranger certains lecteurs. Pour ma part, j’apprécie le travail de l’auteure qui met souvent en scène des anti-héros et qui aborde des sujets plutôt difficiles. Elle arrive parfaitement à doser les moments drôles qui détendent l’atmosphère lourde de certains contextes.