Black or white 8 – Sachimo

couverture de Black or white 8 de Sachimo, édité par Hana

Sachimo さちも
ISBN: 9782382765258
Hana, 2025
ISBN: 9784041124635 (JP)
Kadokawa, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Je n’avais pas compris à quel point le monde du spectacle est un monde de requins. »

Sachimo sensei s’intéresse aux conséquences des scandales, présentant deux gestions différentes du problème. A travers l’actrice Fukui, elle montre l’influence des relations et l’exploitation des personnes aux talents fragiles. Ainsi, elle dévoile petit à petit les manigances du directeur de l’agence de Shige. De nouvelles intrigues se mettent en place et créent beaucoup de suspense. Hanasaki et Tatara apportent une note d’humour en jouant les protecteurs de Washimiya. D’ailleurs, Shin et Shige ont de plus en plus de mal à cacher leurs sentiments. L’autrice révèle un peu le passé entre Umejima et Washimiya, mettant en avant le travail d’un agent. Comme dans le tome précédent, elle détend l’atmosphère avec une histoire bonus sexy et surprenante.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle dessine des corps longilignes mais finement musclés. Par ailleurs, elle arrondit et simplifie son trait dans les passages humoristiques, se rapprochant ainsi du style SD. Des rayures envahissantes marquent les rougissements. Les décors alternent avec les trames d’ambiance souvent graphiques (fleurs, scintillement, pois…). De même, les trames équilibrées utilisent pourtant une palette de teintes restreintes, privilégiant les aplats et les contrastes noir et blanc. Un fond gris indique les souvenirs. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Sachimo sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Elle présente le quotidien des personnages dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Washimiya Shin profite enfin d’un jour de congé avec son petit ami Ôsawa Shige. Toutefois, ils finissent par s’envoyer en l’air toute la journée. Durant un simple câlin plus calme, Shige laisse même échapper une demande en mariage avant de se raviser et de faire croire à une blague. Le lendemain, après le tournage d’une série, Shin n’arrive pas à éviter un dîner entre collègues, son manager Umejima étant en congé. Mais l’idole Hanasaki veille sur lui en s’invitant à leur table. Néanmoins, lors d’un moment d’inattention, Shin se fait photographier dans une ruelle avec sa collègue Fukui par un paparazzi.

En conclusion

Sachimo sensei ralentit le rythme de son récit pour poser de nouvelles intrigues. Ainsi, elle maintient une certaine tension. Par ailleurs, elle aborde de nouveaux sujets en lien avec la vie des acteurs, ajoutant une petite note réaliste. Son graphisme reste expressif malgré l’impression d’un trait plus simplifié. J’adore les bouilles des personnages dans les moments humoristiques. De même, je tourne fébrilement les pages, m’inquiétant sans cesse pour les personnages. J’ai hâte de découvrir la suite! Une lecture toujours aussi passionnante.

Mon partenaire est un oméga talentueux – Arata Licca

Couverture de Mon partenaire est un oméga talentueux d'Arata Licca, éditions Hana

ARATA Licca あらた六花
ISBN: 9782382767641
Hana, 2025
ISBN: 9784866693606 (JP)
J Publishing, 2021 (JP)
Titre original: 僕の番はサラブレットΩ
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« C’est à cause de types frivoles comme toi que les fils d’artistes ne sont pas pris au sérieux! »

Arata Licca sensei narre une romance omegaverse dans le milieu artistique. Ainsi, elle s’intéresse à la discrimination des omégas, à la question de l’âme sœur destinée ainsi qu’aux préjugés sur les enfants de stars. Elle s’amuse en confrontant des caractères opposés irrésistiblement attirés l’un par l’autre. Eito et Natsume cachent leur second genre, redoutant d’être rejetés. Leo s’interroge sur son attirance, ayant tendance à trop s’impliquer dans un rôle. Au fur et à mesure du récit, les faiblesses de chacun des acteurs se révèlent derrière des caractères pourtant forts. De même, le manager Ito apporte un peu de bienveillance. Par ailleurs, l’autrice aborde le poids des secrets, l’acceptation de soi grâce à l’amitié ou l’amour, la gestion des paparazzi.

La mangaka a un trait épuré mis en relief par les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps finement musclés. Les trames sont nombreuses tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Arata sensei censure les parties intimes par des hachures et quelques points blancs diffus. Elle dessine également des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle présente brièvement les caractéristiques des personnages. En début de tome, il y a une explication sur l’omegaverse.

En résumé

L’alpha Asaka Leo (19 ans) se donne à fond dans son travail d’acteur et de mannequin, n’appréciant pas qu’on le compare sans cesse à son célèbre père. Un jour, il décroche un rôle important d’alpha mais doit jouer avec Yanagi Eito (20 ans), fils d’une célèbre mannequin. Toutefois, ce dernier, frivole, cumule les scandales. Lors de la première présentation des acteurs, Eito et Leo se chamaillent immédiatement. Ainsi, Ôga Natsume (24 ans) et Chitose Kotarô (22 ans, bêta) les calment durant chaque tournage. Néanmoins, Leo reconnaît rapidement le talent d’Eito. Comme le réalisateur leur demande de se rapprocher comme de vraies âmes sœurs, Eito emmène alors Leo dans un hôtel sous prétexte de s’entraîner…

En conclusion

Ce one-shot se classe premier meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2022. Arata Licca sensei offre un omegaverse plutôt classique mais avec une dynamique entre les différents personnages très entraînante. La romance se développe plutôt vite mais va à l’essentiel. Son graphisme dégage beaucoup de sensualité. A part les relations sous influence des phéromones qui jouent sur les limites, le consentement est plutôt présent. J’ai beaucoup aimé la dynamique entre les personnages et j’espère que l’on pourra découvrir un jour le spin-off avec le couple secondaire de Kota et Natsume. Une lecture sexy et divertissante!

Senpai, this can’t be love! – Harekawa Shinta

Couverture de Senpai, this can't be love! de Harekawa Shinta, éditions Taifu

HAREKAWA Shinta 晴川シンタ
ISBN: 9782375064887
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784040658469 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Qu’est-ce que je ressens, au juste? »

Harekawa Shinta sensei nous plonge dans l’univers d’un studio 3D, n’hésitant pas à intégrer des fiches explicatives dans le récit. Elle aborde donc les difficultés des différents métiers, les interactions entre les chaînes de production, la pression entre les délais et les exigences du client. Ainsi, à travers Yanase, elle montre comment une passion peut se transformer en douleur, avec la perte d’estime de soi, les frustrations, le manque de motivation. Les personnages secondaires ajoutent une note d’humour par leurs réactions ou leurs remarques piquantes. La narration se base principalement sur le point de vue du designer 3D. Comme le tuteur et la nouvelle recrue ont du mal à communiquer, leur relation avance par à-coups, créant plus de tension que de romance. Par ailleurs, Kaneda analyse ses sentiments. Toutefois, l’autrice ne les partage pas explicitement. Elle interroge également sur la distinction entre admiration et amour.

La mangaka a un trait épuré qui se simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle travaille les expressions, n’hésitant pas à les exagérer. Ainsi, Kaneda change d’émotions en quelques secondes, de bourru à timide. Des hachures marquent les ombres fortes et les rougissements envahissants. Les trames sont équilibrées. Toutefois, les extraits de film 3D, plus surchargés, apparaissent comme peints, rendant les textures. De même, les trames d’ambiance graphiques appuient les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Par ailleurs, Harekawa sensei ne censure pas vraiment les scènes érotiques, mais les parties intimes, avec un fin contour blanc, se fondent dans les trames. En début de chapitre, elle dessine les personnages en SD.

En résumé

Le designer 3D Yanase Jun, nommé tuteur de Kaneda (25 ans), rencontre des difficultés. En effet, bien que le jeune employé soit doué, il se montre froid et distant et le rabroue dès qu’il le touche. Alors que le studio va travailler sur un nouveau projet, l’étoile montante du monde de la 3D se demande si le nouveau sera capable de travailler en équipe. Mais en réalité, Kaneda est un grand fan de Yanase…

En conclusion

Harekawa Shinta sensei permet de découvrir l’univers d’un studio 3D au détriment de la romance qui semble se dérouler un peu abruptement. Toutefois, elle présente l’essentiel et laisse libre cours à l’imagination des lecteurs. En plus, son graphisme expressif permet de deviner les émotions des personnages et rend la lecture agréable. Si vous vous sentez frustrés par le manque de romance, il y a deux autres tomes. La série a été adaptée en drama, disponible sur Gagaoolala. J’ai beaucoup apprécié cette histoire. Je craque d’ailleurs pour les bouilles de Yanase et Kaneda.

Le théâtre des fleurs 8 – Natsume Isaku

couverture de Le théâtre des fleurs 8 de Natsume Isaku, édition taifu

NATSUME Isaku 夏目イサク
ISBN: 9782375063965
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784403668203 (JP)
Shinshokan, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Je deviendrai ton partenaire privilégié. »

Natsume Isaku sensei, après avoir présenté l’évolution du quotidien de Sôgorô et Gensuke deux ans plus tard, s’attarde sur le secret de la dispute entre Matsukawa Kikuemon et Ôtaniya Juichirô. En impliquant Tsutamaru et Takeichi, elle crée une enquête amusante tout en analysant la spécificité du partenaire privilégié dans le kabuki. Ainsi, elle montre l’influence de l’amitié et la rivalité sur la motivation ainsi que les différentes méthodes pour progresser. La participation à un rôle principal de Sôgo permet de découvrir les différents obstacles rencontrés par les acteurs pour construire leurs personnages, souvent historiques. Par ailleurs, Nishida et Tsuchiya Hiroto apportent leur soutien au couple, permettant également de se projeter sur les difficultés de l’avenir. Ainsi, comme dans le tome précédent, l’auteure aborde la difficulté à gérer le privé et le travail ainsi que les limites pour cacher une relation quand des rumeurs naissent.

La mangaka a un trait léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle soigne les motifs des kimonos. Ainsi, les trames sont très variées. De même, les trames d’ambiance plutôt graphiques, appuient les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors apparaissent sur les plans larges. Par contre, la mise en page est simplement dynamique. Dans les scènes érotiques, Natsume sensei censure à peine les parties intimes par une languette blanche. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le quotidien des personnages. Par ailleurs, des fiches sur les personnages en début de tome permettent de mieux se repérer.

En résumé

Arai Gensuke et Matsukawa Sôgorô refusent d’obéir à Arai Tsutamaru et Kaneko Takeichi qui leur recommandent de se séparer pour leur carrière. Et les deux jeunes acteurs ont pour l’instant réussi à tenir leur promesse d’être prudent en n’affichant plus leur amour en public durant déjà deux ans. D’ailleurs, Gensuke vit maintenant seul, le couple y ayant construit leur nid d’amour. Les deux acteurs de kabuki jouent même dans des séries TV ou des publicités. En plus, Sôgorô travaille occasionnellement en tant que mannequin. Pourtant, Tsutamaru et Takeichi continuent de les surveiller, se demandant pourquoi Matsukawa Kikuemon, bien qu’au courant de la relation entre les deux héritiers, n’intervient toujours pas.

En conclusion

Natsume Isaku sensei continue de nous émerveiller avec le kabuki, s’attardant sur le dur travail des acteurs mais également les spécificités de cet art. Son graphisme léché et soigné rend parfaitement l’ambiance des scènes ainsi que la décontraction du quotidien. J’adore Tsutamaru, malgré ses petits défauts. Et j’ai hâte de découvrir la performance de Sôgorô dans ce rôle à la fois masculin et féminin. Vivement la suite!

88 rhapsody – Sorai Mone

88 rhapsody sorai mone

SORAI Mone ソライモネ
ISBN: 9782382762745
Hana, 2024
ISBN: 9784829686195 (JP)
Printemps, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Vivez les rêves et les sentiments qui viennent chambouler les membres du groupe Aldébaran! »

Sorai Mone sensei propose de suivre les romances de quelques membres du groupe Aldebaran. En plus de l’univers musical, elle s’intéresse aux différentes épreuves auxquelles se confrontent les musiciens comme la pression, la passion devenue douleur, la perte de confiance en soi, le traumatisme. Dans la première histoire, rapide mais efficace, elle analyse principalement les sentiments naissants dans une amitié ainsi que l’acceptation de soi. Par la suite, l’histoire de Miyata Kyôtaro (26 ans) et Agawa Ritsuki approfondit surtout la question de la gestion de la pression aussi bien extérieure (famille, enseignant, concurrence) qu’intérieure (course à la réussite, peur de l’erreur, trac), la communication nécessaire et les conseils avisés de personnes expérimentées. Malgré des sentiments réciproques, les deux hommes préfèrent se taire. Par ailleurs, l’auteure interroge sur l’avenir des musiciens et l’évaluation du talent. Elle base la narration d’abord du point de vue de Yodaka puis de celui de Miyata.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, bien découpé, qui se ressent particulièrement à travers les ossatures saillantes et les corps plutôt maigres. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle donne des anecdotes dans des fiches personnages à la fin des chapitres. Les trames bien que variées privilégient les contrastes noir et blanc. Les trames d’ambiance appuient les émotions tandis qu’un fond noir indique les flash-back. Les décors soignés situent principalement l’action et s’estompent parfois autour des personnages. La mise en page très dynamique s’attarde sur les détails, avec des angles de vue variés, des chevauchements et des sorties de cadres. Sorai sensei marque le passage du temps par des indices sur les saisons. Dans les scènes érotiques, elle cache les parties intimes grâce à des cadrages ou des bulles bien placées. De même, l’imagination des personnages s’invite dans les décors.

En résumé

Récemment transféré dans un nouveau lycée, Hoshikawa Yodaka ne supporte plus les rumeurs et les regards insistants sur sa cicatrice au visage. Il préfère écouter de la musique en dormant à l’infirmerie. Mais un jour, Fujise Anji s’infiltre par la fenêtre de l’infirmerie et lui demande de lui laisser une place dans son lit. Le lycéen très direct, joue de la guitare dans un groupe et lui offre donc une invitation à un concert. Intrigué par un compliment sur son visage, Yodaka sympathise vite avec ce nouvel ami, reprenant vite goût à l’étude. Il arrive même à se confier à lui…

En conclusion

Sorai Mone sensei offre une magnifique romance dont la sensibilité se ressent à travers les images et les paroles de ses personnages. Elle équilibre parfaitement l’humour et les intrigues, évitant de trop faire étalage des sentiments des personnages. Ainsi, les relations paraissent naturelles, parfaitement dépeintes avec les hésitations et les effusions. J’apprécie particulièrement le graphisme très expressif, au trait particulier et reconnaissable de la mangaka. Un petit coup de cœur!

Black or white 7 – Sachimo

couverture black or white 7 sachimo hana

Sachimo さちも
ISBN: 9782382761168
Hana, 2024
ISBN: 9784041116609 (JP)
Kadokawa, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Il aurait pu me le cacher, mais il a préféré tout me dire. »

Sachimo sensei continue d’exploiter la question des scènes de baisers pour les acteurs déjà en couple. Ainsi, elle montre la difficulté à distinguer vie privée et travail et à mettre de côté ses sentiments. De même, elle révèle quelques techniques utilisées par certaines agences pour manipuler leurs artistes, entre chantage, complot, pression sur les plus petites agences. Shin prend de plus en plus d’initiative tandis que Shige semble plonger dans une sombre folie. En effet, conscient de ses limites, il a constamment peur de mettre la carrière de son bien-aimé en danger. Par ailleurs, Hanasaki, Tatara et Umejima restent à l’écoute du couple. L’auteure aborde le sacrifice de soi, les efforts à faire en commun pour maintenir l’harmonie d’un couple, la difficile gestion d’une popularité montante. Comme à la fin du tome précédent, elle termine son récit en plein suspense. Elle détend l’atmosphère avec une histoire bonus sexy et amusante.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle a un graphisme facilement reconnaissable avec ses yeux effilés offrant un charme particulier au regard de ses personnages. Les trames bien que variées ont une dominante claire. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions et alternent avec les décors. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, la mise en page dynamique rythme la lecture, décomposant certains mouvements. Dans les scènes érotiques, Sachimo sensei censure les parties intimes par une forme tramée ou un cache blanc. Elle présente le quotidien câlin du couple dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Rongé par la culpabilité, Washimiya Shin avoue à Ôsawa Shige que Tatara l’a embrassé par surprise lorsqu’il lui a demandé des conseils pour la scène du baiser. Son petit ami explose d’abord, sautant du lit, puis contient sa rage, conscient de sa possessivité. Mais son sourire forcé blesse Shin qui, le lendemain, lors du tournage, improvise la scène du baiser. Bien qu’elle dégage une certaine force, le producteur insiste lourdement pour refaire la scène de manière à voir leurs lèvres. Pendant ce temps, durant son tournage, Shige profite d’une scène de combat pour se venger discrètement de Tatara.

En conclusion

Sachimo sensei prend vraiment son temps pour développer son récit mais elle arrive pourtant à maintenir le lecteur en haleine en proposant quelques révélations au détour d’une page. Par ailleurs, elle analyse avec finesse les différentes émotions de ses personnages. Ceux qui détestaient le comportement de Shige vont peut être changer d’avis après lecture de ce tome. Vivement la suite!

Le théâtre des fleurs 7 – Natsume Isaku

le theatre des fleurs 7 natsume isaku

NATSUME Isaku 夏目イサク
ISBN: 9782375063637
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784403667831 (JP)
Shinshokan, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

Une séparation inenvisageable.

Natsume Isaku sensei révèle le passé entre Matsukawa Kikuemon et Arai Jûichirô, amis d’enfance qui se sont retrouvés dans une situation similaire à leurs petits-enfants. Comme dans le tome précédent, elle aborde la pression de la transmission d’un héritage artistique, les obligations des familles illustres, le mariage arrangé. Elle compare également les différences entre l’époque des grands-parents et celle des petits-enfants. En effet, Kikuemon a préféré fuir ses sentiments de peur de la pression sociale. Malgré les obstacles, Gensuke et Sôgorô choisissent la résistance. Ils mûrissent en découvrant les contraintes de la vie professionnelle mais également l’amorce de la prise d’indépendance. La distance, l’incompatibilité des emplois du temps, la jalousie, l’anxiété viennent troubler la confiance du couple. L’auteure montre quelques techniques de résistance des deux amoureux. Elle s’intéresse par ailleurs aux différences entre le kabuki et d’autres registres artistiques. Par ailleurs, elle révèle le passé de Tsutamaru.

La mangaka a un trait légèrement épuré qui met en relief les pleins et reliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, ajoutant une touche mignonne avec des visages plus arrondis. De même, elle exprime à merveille le découragement avec un brouillard noir plus ou moins dense. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames d’ambiance appuient les émotions. Les autres trames sont très variées. D’ailleurs, un soin est porté aux motifs des kimonos. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Néanmoins, des trames rayées recouvrent les vignettes lors des souvenirs furtifs. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Natsume sensei ne censure pas les parties intimes mais elle joue sur les cadrages et les angles de vue pour ne pas montrer les détails. Elle présente les personnages en début de tome. Dans les illustrations en début de chapitre, elle dessine le quotidien des personnages.

En résumé

Arai Tsutamaru et Kaneko Takeichi ont demandé qu’Arai Gensuke et Matsukawa Sôgorô se séparent. Depuis, le couple peine à trouver un moment pour élaborer une stratégie étant souvent sous surveillance. Gensuke a alors l’idée de demander l’aide de leurs amis Tsuchiya Hiroto et Nishida. En effet, le mannequin a déjà acheté son propre appartement. Il accepte d’ailleurs de les couvrir mais également de louer une des chambres. Ainsi, le couple pourra se créer des moments d’intimité pour discuter calmement. De retour chez lui, Sôgorô réalise soudain le poids de ses obligations familiales et son manque de liberté en s’identifiant à une héroïne d’une pièce de kabuki que son grand-père regardait. Observant son petit-fils, Matsukawa Kikuemon se replonge alors dans ses souvenirs…

En conclusion

Natsume Isaku sensei plonge le lecteur dans les révélations, mettant en parallèle passé et présent. Elle installe la résistance de l’amour face à la tradition, installant un suspense intense. J’ai hâte de découvrir la suite! D’autant plus que j’apprécie de plus en plus Tsutamaru, malgré son obstination envers son frère. Ce tome intense en évènements procure beaucoup d’émotions. Une série idéale pour découvrir l’univers du kabuki.

Après avoir regardé le ciel étoilé 2 – Kida Bisco

apres avoir regarde le ciel etoile 2 kida bisco

KIDA Bisco 季田ビスコ
ISBN: 9782413059066
Delcourt, 2023
ISBN: 9784046822215 (JP)
Kadokawa, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Il ne pourra pas vivre ici sans fauteuil… »

Kida Bisco sensei continue de développer la romance entre le photographe baroudeur et son petit ami handicapé. Elle aborde la question du coming out, de l’emménagement à deux, des aménagements nécessaires pour une personne handicapé. D’ailleurs, elle s’intéresse un peu plus aux spécificités des fauteuils roulants comme les réparations et les pièces adaptables selon le terrain. La narration alterne entre les deux protagonistes. Ainsi, le lecteur se retrouve simple spectateur de quelques tranches de vie du couple et de son entourage, découvrant leur évolution mais également encore quelques secrets. Akari apporte toujours son soutien aux amoureux. L’auteure offre une romance plutôt bienveillante, présentant succinctement des parents et des amis ouverts. Elle s’intéresse à l’espoir qui renaît, à la force de l’amour pour évoluer et surtout à la communication.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo avec de grands yeux expressifs et des hachures pour les rougissements. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle rend les visages tout chou en les arrondissant. Les trames d’ambiance, parfois très graphiques comme par exemple des fleurs ou des bulles vaporeuses, appuient les émotions. Les autres trames sont équilibrées. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les rêves mêlant les souvenirs apparaissent sur un fond noir étoilé. La mise en page plutôt classique présente quelques planches plus dynamiques. Par ailleurs, Kida sensei s’attarde discrètement sur les détails. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc. Comme dans le tome précédent, elle met en valeur les paysages et le ciel étoilé.

En résumé

Depuis leur escapade au lac Tekapo, Miyazawa Subaru se montre plus naturel avec son petit ami Awase Togo. Les deux amoureux finissent souvent leurs rendez-vous chez le photographe qui n’hésite pas à ramener son partenaire chez lui au besoin. La mère de Subaru, Nozomi, a remarqué l’enthousiasme de son fils et devine alors qu’il fréquente quelqu’un. Le graphiste prenant son courage à deux mains fait donc son coming out. Ses parents souhaitant faire connaissance de Togo, l’accueillent à bras ouverts. Toutefois, Nozomi lui rappelle les inconvénients que rencontrent les personnes handicapées dans un logement standard. D’ailleurs, un soir, Subaru se blesse alors que le photographe s’était absenté en urgence pour le travail. Ayant le projet d’emménager avec son amoureux, Awase cherche directement un appartement adapté.

En conclusion

Kida Bisco sensei propose une suite sans enjeu mais son récit tellement mignon offre une émouvante conclusion. En plus, son graphisme colle parfaitement à l’ambiance. Je craque complètement pour les bouilles des personnages dans les passages humoristiques! Un coup de cœur vibrant. Une lecture apaisante idéale pour bien commencer l’année! Mise à jour: Ce tome se classe vingtième meilleur manga émouvant au Chill chill BL award 2024.

Rock your world 2 encore – Miyoshi Ayato

rock your world 2 miyoshi ayato

MIYOSHI Ayato みよしあやと
ISBN: 9782382762202
Hana, 2023
ISBN: 9784861239106 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Titre original: 捕食対象ひなどりくん アンコール
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Les gens vont découvrir ton côté mignon. »

Miyoshi Ayato sensei révèle le passé de Takaomi et l’évolution de ses sentiments envers Hinata. Elle aborde la question de la première fois, les doutes qui naissent à cause d’un manque de communication, la difficulté à concilier travail et vie privée. Elle développe également un peu plus les personnages secondaires. Ainsi, le pétillant Wasio Yûma (22 ans) apporte une touche d’humour tandis qu’Aki Tsukasa (24 ans) et Hanojima Hiromu (24 ans) veillent à l’harmonie du groupe. L’amour de Hina pour Takaomi continue de grandir et le chanteur prend quelques initiatives. Toutefois, son investissement dans le groupe entraîne des malentendus. Par ailleurs, l’auteure continue de développer la question du coming out au travail. Elle s’intéresse surtout aux différentes techniques pour maintenir le succès d’un groupe et l’intérêt des spectateurs. Dans l’histoire bonus, elle offre une mignonne anecdote sur le couple.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle soigne particulièrement les décors et les costumes. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. La mise en page est par ailleurs très dynamique. Comparé au tome précédent, Miyoshi sensei censure les scènes érotiques en recouvrant les parties intimes avec un cache blanc. En fin de chapitre, elle offre des anecdotes via des réseaux sociaux fictifs. Sous la jaquette, elle présente Redust Rev et donne sa postface.

En résumé

Cela fait un mois que Nakatsuka Takaomi (26 ans) et Narukawa Hinata (20 ans) sortent ensemble mais ils n’ont pourtant pas encore couché ensemble. En effet, suite au succès de leur dernière chanson, le groupe Redust Rev est très occupé. Il a même un manager attitré, Takase. Toutefois, les membres du groupe qui jouent sur une image de bad boys, participent à des tournages bien différents de leur rival Star knight, mené par Hakuba Izumi et Aoki Bishin. Lors de l’émission Sarutobi, Hina réalise soudain qu’il ne connaît pas grand chose de son petit ami comparé à ses collègues, ce qui le motive encore plus pour conclure. Lors de leur premier concert sur une scène à ciel ouvert, une fine pluie vient perturber le spectacle. Et en rattrapant un caméraman qui glissait, Takaomi tombe de scène…

En conclusion

Miyoshi Ayato sensei approfondit certains sujets pour notre plus grand plaisir. Elle fait évoluer ses personnages avec naturel. La dynamique entre les protagonistes est ainsi toujours aussi efficace. Coup de cœur confirmé!

Rock your world 1 – Miyoshi Ayato

rock your world 1 miyoshi ayato

MIYOSHI Ayato みよしあやと
ISBN: 9782382762196
Hana, 2023
ISBN: 9784861238475 (JP)
Brite, 2020 (JP)
Titre original: 捕食対象ひなどりくん
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Tu sais que tu es vraiment sans défense? »

Miyoshi Ayato sensei narre un triangle amoureux avec des amours à sens uniques. Elle s’intéresse au premier amour, à la difficulté à se déclarer, la souffrance de la peine amoureuse mais également le coming out. Malgré une stature imposante, Hinata a un petit côté ingénu. Conscient que son physique ne correspond pas aux attentes de l’homme qu’il aime, il renonce facilement et souffre de son indécision. Takaomi s’amuse de ses réactions et cherche à le secouer un peu en le provoquant. Toutefois, il transmet trop indirectement ses sentiments. Ainsi, un jeu de séduction s’installe entre les deux chanteurs, oscillant entre confidence et initiation. L’auteure apporte une touche d’humour avec les autres membres de Redust Rev, en particulier Washio qui a tendance à mettre les pieds dans le plat. Elle joue également sur les contrastes, avec par exemple, Bishin, le partenaire de Hakuba, qui se montre possessif sous ses airs mignons.

La mangaka a un trait légèrement épuré, jouant beaucoup sur les pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par contre, elle soigne particulièrement les costumes et les décors. D’ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames d’ambiance accompagnent les émotions tandis que les autres trames sont équilibrées. Toutefois, des hachures marquent les ombres fortes. La mise en page très dynamique reprend les structures habituelles du style shôjo avec des ellipses, des sorties de cadre, des superpositions et la forme des vignettes selon leur contenu. Miyoshi Ayato sensei varie également souvent les angles de vue. Dans les scènes érotiques, elle détaille à peine les parties intimes mais ne les censure pas pour autant. Sous la jaquette, elle donne sa postface.

En résumé

Narukawa Hinata (19 ans), alias Tôya, fait partie du groupe d’idols Redust Rev, jouant les bad boys. Il est toutefois secrètement amoureux de Hakuba, du groupe rival Star Knight, à la voix angélique et aux allures de prince. D’ailleurs, enfant, il adorait chanter avec lui jusqu’à ce que sa voix mue. Malheureusement, ses sentiments transparaissent sur son visage et il prend alors un air béat dès qu’il le voit. Comme les deux groupes font actuellement un concert les opposant, le leader de Redust Rev, Nakatsuka Takaomi, le recadre et le remotive. Et il n’hésite pas à l’embrasser sur scène pour le fan service

En conclusion

Miyoshi Ayato sensei maîtrise le développement de son récit, plongeant rapidement les lecteurs dans les intrigues de ce triangle amoureux tout en maintenant la surprise. En plus, son graphisme plutôt mignon colle parfaitement à l’univers musical, proposant des physionomies variées avec des charmes et des caractères bien différents. Je craque complètement pour la dynamique entre les personnages. Un coup de cœur!