ISBN: 9782375061510
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784403665578 (JP)
Shinshokan, 2017 (JP)
Titre original: 十二支色恋草子
Manga
Ero-mètre:
Recommandation:
Le couple s’épanouit même si il est difficile de conserver un peu d’intimité avec les états d’âme des animaux.
Après un tome humoristique, Matsuo Isami sensei se concentre sur l’évolution de la relation entre les personnages. Elle s’intéresse aussi bien au couple principal qu’à celui de Nogi et Kusunoki. La possession de l’animal influence la libido de Masataka, apportant une touche humoristique dans leurs ébats. Malgré tout, il respecte toujours le consentement de son partenaire. Le tsundere Kotarô cède facilement aux attentions de son amant, permettant d’alterner le jeu de séduction entre uke et seme. L’auteure introduit des personnages récurrents comme le renard et le tanuki, de gais lurons, ou la tortue Kumano. Elle a réfléchi à la personnalité de chacun des animaux, même si le format des chapitres ne permet pas de l’approfondir. A travers le regard des animaux, elle aborde des interrogations sur le comportement humain, comme la prostitution, le développement de l’urbanisme, la possession d’animaux de compagnie. L’histoire bonus conclut le dernier chapitre avec beaucoup d’humour.
La mangaka travaille particulièrement les regards, qu’elle réussit à approfondir avec ses traits épurés. Elle dessine également une variété de carrures et de styles pour les humains. Par exemple, le dragon Kôetsu affiche une musculature à se pâmer. Les décors soignés, très présents, alternent avec les trames d’ambiance. De même, les angles de vue, recherchés, mettent en avant l’action ou l’esthétique des personnages. Il y a toujours les illustrations des animaux en fin de chapitre avec Koma déguisé. Les scènes érotiques sont plutôt détaillées, la censure jouant sur l’absence de traits ou de trames. Malgré la forme explicite des organes génitaux et les coupes intérieures, elles dégagent beaucoup de délicatesse. D’ailleurs, il y a une scène érotique à chaque chapitre. Sous la jaquette, deux yonkoma donnent une anecdote sur le chapitre du tigre Yoshihiro et du dragon.
En résumé
Kotarô a décidé de se rendre dans sa maison familiale pour faire le point sur la situation. Masataka demande alors à l’accompagner pour se présenter officiellement à ses parents. Après avoir constaté les dégâts de l’incendie dû à des éclairs, ils rejoignent Kaede, le bœuf qui a pris forme humaine, en ville. En effet, ce dernier se déplace plus lentement. Il remarque soudain la présence de Kusunoki dans le sanctuaire de Nogi Kiyotada et lui rendent visite. Le prêtre shinto est heureux d’enfin voir Koma grâce aux pouvoirs du sanglier. Il prévient également Kotarô qu’il a récupéré des rondins de bois pour la reconstruction. Kaede et Masataka proposent donc de les rapporter au sanctuaire Komano, à la force des bras!
En conclusion
Les annotations de la traductrice permettent de mieux comprendre l’univers shinto et apportent des précisions nécessaires à la compréhension. J’adore l’évolution de la forme humaine de Koma qui dépend de « l’énergie » amoureuse du couple. L’auteure s’amuse des différences entre légendes occidentales et japonaises dans l’aventure du lapin Mikoto. Je trouve qu’elle rend parfaitement le caractère de l’animal comme il est perçu par les humains. Pour mieux comprendre ce qui risque d’arriver à la tortue Ikeno, je vous invite à regarder Mononoke hime, le film d’animation du studio Ghibli. Plus qu’un BL, cette série nous invite à réfléchir sur le rapport entre l’homme et l’animal. Même si la mangaka ne développe pas les questionnements qu’elle introduit, le fait de faire parler les animaux sous forme humaine dégage une certaine force. J’adore!