Phases of the moon, love of a beast – Nojiro Guri

phases of the moon love of a beast nojiro guri

NOJIRO Guri 野白ぐり
ISBN: 9782382764459
Hana, 2024
ISBN: 9784864424400 (JP)
Tokyo mangasha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Je ne fais que sourire et suivre les autres. »

Nojiro Guri sensei narre une romance avec une note fantastique entre un humain et un chien-lion gardien de sanctuaire. Elle maintient un certain suspense en dévoilant au fur et à mesure le passé des deux héros. Par ailleurs, elle alterne la narration entre Izuki et Haku. Un chat yôkai qui rejoint la maisonnée apporte une touche humoristique. De même, la cohabitation entre humain et êtres fantastiques ne se fait pas sans heurts. En effet, le trop gentil Izuki n’arrive pas à dire non. Il a également du mal à se lier aux gens. Haku ayant longuement souffert de la solitude refuse de s’appuyer sur son nouveau « maître » alors que sa vie est en danger. Ainsi l’auteure analyse les différentes nuances ressenties dans la solitude entre abandon, difficulté à s’intégrer et perte d’un être cher. Elle aborde entre autres la difficulté à communiquer, la vie plus calme à la campagne.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle dédouble parfois les contours, donnant ainsi du relief. Dans les passages humoristiques, elle simplifie son trait et transforme ses personnages à moitié en SD. Les trames équilibrées utilisent beaucoup les dégradés pour rendre les volumes. Toutefois, des hachures marquent également les ombres plus fortes. Les trames d’ambiance plutôt graphiques alternent avec les décors. Par ailleurs, la mise en page est très dynamique. Nojiro sensei ne censure pas les scènes érotiques. En début de chapitre, elle présente le quotidien des personnages dans des illustrations.

En résumé

Sans travail depuis le départ du patron du restaurant italien dans lequel il était employé, Izuki accepte d’entretenir une maison à la campagne à la demande de son oncle, Sakurada. Bien que ce dernier le taquine sur la possible présence de yôkai, il part explorer la petite forêt aux alentours de la maison, espérant surtout capter du réseau. Il y découvre un sanctuaire abandonné et nettoie machinalement la dernière statuette du gardien. Mais en voulant rentrer chez lui, Izuki remarque qu’il tourne en rond. Soudain attaqué par un yôkai, un homme avec des oreilles et une queue vient à son secours. Le chien-lion Haku décide alors de toujours le protéger et refuse de le laisser partir.

En conclusion

Ce one-shot obtient la douzième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Nojiro Guri sensei offre une belle palette de sentiments sur le thème de la solitude. Son graphisme est agréable. Toutefois, certains lecteurs pourront être choqués par la première scène sans consentement, qui arrive en plus un peu brutalement, même si par la suite Haku se remet en question. Pour ma part, je trouve le rythme général mal équilibré. Mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette belle romance qui analyse parfaitement les différents types de solitude. En plus, la fin mélancolique et romantique sublime le tout. Une lecture attendrissante!

Les écailles d’un dieu 2 – Hinohara Meguru

les ecailles d un dieu 2 hinohara meguru
HINOHARA Meguru 日ノ原巡
ISBN: 9782375063170
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784403667060 (JP)
Shinshokan, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Je ne veux pas que vous partiez! »

Hinohara Meguru sensei s’intéresse au passé de Rin après avoir développé celui de Chiharu dans le tome précédent. Elle ajoute une touche dramatique en dévoilant l’implacable impact de la légende et de son oubli sur le pouvoir et la vie de la divinité. Par ailleurs, elle montre l’influence de l’entourage bienveillant sur l’évolution de la relation entre les deux héros. Ainsi, Chiharu met du temps à réaliser ses sentiments, ayant également des difficultés à les exprimer. Rin, qui n’a connu que peur et rejet, désire plus que tout être aimé. Conscient de la fragilité des humains, il redoute constamment de blesser celui qu’il aime. D’ailleurs, l’auteure installe entre l’écrivain et le dragon une relation très consensuelle, mettant en avant l’acceptation de l’autre tel qu’il est ainsi que le partage du plaisir et des sensations. Dans l’histoire bonus, elle offre une anecdote amusante sur le devenir du couple.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle a son propre style, facilement reconnaissable avec les oreilles pointues des personnages. Elle simplifie son trait dans les passages humoristiques, arrondissant les têtes comme des SD. D’ailleurs, Urara, en arrière-plan, ajoute une touche mignonne. Les renards ont un traitement graphique varié, contrastant parfois avec le reste par leur simplicité mais renforçant le côté humoristique et fantastique. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. De même, les autres trames sont très variées. La mise en page dynamique rythme la lecture. Hinohara sensei rend parfaitement les métamorphoses des divinités en quelques cases. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques, offrant même des coupes intérieures. En début de tome, elle propose des petites fiches de présentation des personnages. Les illustrations en début de chapitre rappellent l’ambiance du récit sans pour autant en faire partie.

En résumé

Le renard céleste Tenko ayant blessé Izunome Chiharu, Rin perd le contrôle et le bombarde d’éclairs. Chiharu tente alors de calmer le dragon. Avertie par la chienne Urara, la divinité Inari interrompt leur combat, détruisant au passage une partie de la maison. Rin emmène immédiatement Chiharu, avec Urara et Kôta, chez lui à sa source pour soigner le blessé. Il regrette d’avoir mis en danger son bien-aimé, d’autant plus qu’il lui a infligé un énorme bleu avec sa patte. Inari amène alors Tenko pour qu’il s’explique. Mais Chiharu n’arrive pas à répondre à ses questions, impliquant une réflexion sur son avenir. Après avoir déposé Kôta, fiévreux, chez ses parents, l’écrivain rentre chez lui avec le dieu de l’eau. Toutefois, Rin, trop accablé, repousse son hôte qui souhaitait le consoler…

En conclusion

Ce tome obtient la treizième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2021. Cette lecture apporte bonheur et émotions. A croire que Hinohara sensei s’améliore à chaque nouveau titre pour encore mieux dépeindre la sensibilité de ses personnages. J’adore le couple, j’aime Urara et même les autres personnages secondaires. C’était un réel plaisir de partager quelques moments de leur vie, et je referme donc ce « conte » en espérant encore qu’il y aura peut-être une suite un jour…

Bena 2 – Kofude

bena 2 kofude
Kofude こふで
ISBN: 9782382760796
Hana, 2022
ISBN: 9784575380705 (JP)
Futabasha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Bena, tiraillé entre humain et démon.

Kofude sensei développe un peu plus la romance entre Ichi et Bena. Elle présente les mœurs de l’époque et sous le prétexte d’une mission hors d’Edo, nous dévoile comment les voyages s’effectuaient durant cette époque, le long de la célèbre route Tôkaidô. Bena ayant mûri, s’interroge de plus en plus sur sa nature de démon et redoute de perdre le contrôle. Dans une quête sur ses origines, il se renferme de plus en plus. Ainsi, le couple n’arrive plus à communiquer. Par ailleurs, l’auteure aborde encore la difficulté à faire son deuil en s’intéressant à la vision d’Ichi et de Danzô. Elle dévoile également la relation bancale qu’entretenait Fumi avec son tuteur. Un chapitre bonus donne des anecdotes amusantes sur le couple.

La mangaka utilise deux styles de traits différents: des lignes épurées et fines pour les visages et les corps, des traits épais et anguleux tracés au calame ou au pinceau pour les vêtements. Pourtant, ce style reste harmonieux. D’ailleurs, ce mélange se retrouve également dans le traitement des décors, des vêtements et de l’architecture qui paraissent très réalistes tandis que les personnages sont totalement simplifiés dans les passages humoristiques. De même, les trames d’ambiance se font très discrètes. Comparé au tome précédent, les objets du quotidien sont plus détaillés. Pour ne pas surcharger ses pages, Kofude sensei privilégie des trames aux tons claires. Elle tire profit des doubles pages et des grandes vignettes, dynamisant sa mise en page. Dans les scènes érotiques, elle esquisse à peine les parties intimes. En fin de tome se trouvent des fiches explicatives sur les voyages durant Edo.

En résumé

Le démon Bena a bien grandi et vit maintenant aux côtés d’Ichi. Il a même trouvé un emploi, cachant sa force pour se fondre dans la foule. Toutefois, depuis quelques jours, il fait des cauchemars, hanté par des souvenirs du passé. Il redoute surtout de blesser quelqu’un avec sa force qui augmente. Quand un incident survient alors qu’il poussait une charrette sur un pont avec ses collègues, il est obligé d’utiliser son pouvoir pour protéger ces derniers. Mais il panique également à l’idée que sa corne puisse ressortir. Il réalise alors qu’il aimerait devenir humain à part entière. De son côté, Ichi reste auprès de Nao, enceinte, pour l’aider. Quand il lui offre une somme pour la remercier de ses bons soins, la jeune femme la confie immédiatement à Bena qui annonce soudainement qu’il quitte Edo…

En conclusion

L’histoire s’étoffe pour notre plus grand plaisir. L’auteure touche du bout des doigts certaines problématiques que j’aimerais voir plus approfondies. Mais cela reste une lecture agréable avec un beau graphisme.

Mon quotidien avec un mononoké 2 – Syaku

mon quotidien avec un mononoke 2 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382760826
Hana, 2021
ISBN: 9784758021500 (JP)
Ichijinsha, 2020 (JP)
Titre original: ハレとモノノケ下
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Les gens changent comme les saisons. »

Syaku sensei continue de partager le quotidien de Yashio et Toki, de l’été à l’hiver. Elle fait évoluer les sentiments de ses personnages et révèle donc un peu plus leur personnalité. Ainsi, Yashio extériorise mieux ses émotions et fait des remarques parfois mordantes. Il a encore du mal à déterminer ses sentiments et se laisse guider par Toki. Le mononoké quant à lui, s’avère taquin. Il appréhende l’avenir et n’aime pas le changement. Le couple communique beaucoup, même durant leurs ébats. Ainsi, l’auteure aborde les inconvénients de l’immortalité, la peur de souffrir face à la vieillesse et la mort d’autrui. A travers Mitsu, elle s’intéresse également à la jalousie et la place d’un ami très cher quand un couple se forme. Elle met en avant le bonheur d’une vie modeste au gré des saisons, l’attachement régional, l’importance de l’amour partagé au quotidien.

La mangaka a un trait épuré mais léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle ajoute un aspect mignon, avec par exemple les oreilles de Micchan qui ressortent quand il a une réaction canine. Les décors toujours autant détaillés et soignés, s’estompent légèrement autour des personnages. Comparé au tome précédent, cela permet d’alléger un peu plus les pages, rendant la lecture agréable. De même, les trames variées jouent beaucoup sur les clairs-obscurs. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Syaku sensei ne détaille pas les parties intimes. D’ailleurs, elle s’attarde surtout sur les sensations de ses personnages. Elle offre une conclusion mignonne sur le couple, en deux planches sous la jaquette. Lorsque l’on met les deux couvertures côte à côte, on obtient une magnifique illustration.

En résumé

Depuis que Yôkami Yashio a remarqué une ride, Toki prend soin de son visage. Bien qu’immortel, le mononoké semble avoir peur de vieillir. D’ailleurs, il savoure chaque instant comme si c’était le dernier. Depuis leur déclaration d’amour, il adore également embrasser l’adolescent dès qu’il prend soin de lui. Lors du festival d’été, il se retrouve malheureusement à remplacer un collègue malade sur le stand de son patron. Yashio, quant à lui, en profite pour goûter toutes les spécialités. Il croise alors Micchan avec qui il partage quelques gâteaux. L’ookami continue de le protéger, s’inquiétant pour ses blessures aux pieds, mais n’ose rien demander pour ne pas être reconnu.

En conclusion

L’auteure galvanise l’amour et la simplicité, rappelant les traditions et le bonheur de la vie à la campagne. Elle ne nie pas la solitude, le peu de choix d’activités mais montre que le bonheur se trouve surtout dans les petites choses du quotidien ainsi que dans le partage d’une vie commune avec l’être aimé. Personnellement, ce titre me touche énormément, abordant des thèmes qui me sont chers. Mais je pense qu’il peut être d’un abord assez difficile pour ceux qui ne connaissent pas la pensée japonaise et le shintô. En plus, le rythme lent et les passages très bavards peuvent décourager. Je le recommande tout de même, car son message est tout simplement beau.

Mon quotidien avec un mononoké 1 – Syaku

mon quotidien avec un mononoke 1 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382760819
Hana, 2021
ISBN: 9784758021494 (JP)
Ichijinsha, 2020 (JP)
Titre original: ハレとモノノケ 上
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« L’impureté survient quand l’équilibre entre la nature et les hommes est rompu. »

Syaku sensei propose de suivre l’étrange cohabitation entre un mononoké et un lycée esseulé. Elle s’inspire des croyances shintoïstes et des yôkai existants. Elle s’intéresse à la solitude, à l’interaction entre l’humain et la nature, à la transmission entre les générations ainsi que la signification des fêtes rituelles. Ainsi, le lecteur découvre au fur et à mesure des chapitres le quotidien entre Yashio et Toki. Le fantastique se fait très discret, le mononoké ressemblant à un humain. Par ailleurs, le chien des montagnes Mitsu apporte une touche humoristique agréable. L’auteure donne beaucoup d’explications à travers les dialogues des personnages. Elle sème au fil des chapitres des indices sur le mystère entourant Toki. Elle montre également le soutien toujours présent entre voisins et l’élargissement des liens amicaux, du fait des distances. Ainsi, le meilleur ami de Yashio, Kunihiro, semble très mûr pour son âge.

La mangaka a un trait épuré presque simple, mais uniquement dans le traitement des visages. En effet, le reste contraste par un trait léché, donnant beaucoup de réalisme au corps. Elle simplifie encore plus les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle joue beaucoup sur les clairs-obscurs en utilisant diverses trames. On retrouve son style réaliste dans le traitement des décors très détaillés. D’ailleurs, cela a tendance à énormément charger les pages. La mise en page dynamique met en avant certaines réactions et rythme donc la lecture. En revanche, comme Syaku sensei développe son univers à travers les discussions entre les personnages, il y a beaucoup de phylactères. Sous la jaquette, elle donne une anecdote sur les deux héros, en deux planches, à lire à la fin. Il y a également un plan de la maison à la fin du volume.

En résumé

Le lycéen Yôkami Yashio (17 ans) vit seul dans la demeure héritée de son grand-père, en pleine montagne, ses parents étant longuement absent pour leur travail. Alors qu’il se promenait dans la forêt, il croise un étrange motard, Toki, qui lui révèle être un mononoké. Désirant le purifier, ce dernier s’installe avec lui et commence à l’initier aux ressources de la forêt. Mais le mononoké semble détenir un autre secret…

En conclusion

Ce tome a obtenu la dixième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Malgré un fort potentiel, les longs dialogues explicatifs brisent le rythme de lecture. L’auteure semble vouloir absolument partager toutes les données qu’elle a récoltées. Pourtant, elle nous invite également à réfléchir indirectement sur la famille et la place de l’homme dans la nature. Toutefois, Yashio, en lycéen blasé, attire l’intérêt du lecteur. Étant fan du folklore japonais, j’adhère complètement au récit. Mais je pense qu’il ne pourra pas plaire à tout le monde, le style narratif pouvant décourager certains lecteurs. Petit conseil: il s’apprécie beaucoup plus en lisant les chapitres un par un…

Bena 1 – Kofude

bena 1 kofude
Kofude こふで
ISBN: 9782382760789
Hana, 2021
ISBN: 9784575380538 (JP)
Futabasha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Un monstre aussi proche d’un humain.

Kofude sensei offre une romance mêlant à la fois un univers fantastique et historique. Toutefois, elle l’exploite peu, s’en servant principalement comme décor. Elle dépeint un monde violent, abordant sans pour autant l’approfondir le viol, la pédophilie, la violence gratuite. Au début, les tranches de vie s’enchaînent sans distinction. De même, les flash-back se mêlent au récit brouillant un peu la compréhension. Par la suite, l’auteure améliore son style narratif. Ainsi, elle développe un peu plus les personnages secondaires. Elle met en avant l’évolution des sentiments de ses deux héros. Bena préfère taire sa vraie nature et son amour de peur du rejet. Ichi, quant à lui, rongé par la culpabilité suite au décès de son frère, éprouve des sentiments complexes envers Bena.

La mangaka a un trait épuré, au style rappelant le travail à la plume ou même au calame. Elle s’inspire des oni du kabuki pour créer Bena, avec la longue chevelure rouge. De même, elle traite les décors et les tenues en imitant le traitement graphique des estampes. D’ailleurs, elle respecte l’architecture de l’époque ainsi que les objets du quotidien sans pour autant les détailler. Dans les passages humoristiques, les traits se simplifient. Les trames sont variées mais servent principalement à colorer ou marquer les contre-jours. La mise en page reste dynamique malgré quelques flash-back simplement en superposition. Kofude sensei préfère suggérer les passages violents. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des bandelettes blanches ou des formes floues.

En résumé

Ichi a perdu son frère jumeau Fumi suite à une longue maladie. Tous deux se produisaient dans le freak show Bena, comme curiosité. Son superviseur, Danzô, qui abusait également du jeune homme en échange des soins pour Fumi, lui confie alors un monstre à mâter pour de futurs spectacles. Mais sous la chevelure rouge imposante, Ichi remarque que la bête ressemble plus à un enfant sauvage. S’attachant petit à petit à lui, il décide alors de le sauver. Cependant, le petit monstre, qu’il a surnommé simplement Bena, refuse de lui obéir, désirant rester à ses côtés.

En conclusion

Ce tome a obtenu la onzième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2020. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans l’histoire au début, les passages violents me mettant mal à l’aise. Heureusement, l’auteure abandonne vite ce côté pour se consacrer à la romance. Malgré quelques maladresses, elle nous offre une histoire intéressante qui attise ma curiosité.

Ce que Dieu veut – Moegi Yuu

ce que dieu veut moegi yuu
MOEGI Yuu 萌木ゆう
ISBN: 9782368777367
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784864368469 (JP)
Core magazine, 2015 (JP)
Titre original: 神さまの言うとおり。
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Hinata, élevé par le mystérieux Midori, est-il prêt à découvrir son identité?

Moegi Yuu sensei propose une comédie romantique entre un Yatagarasu et un étudiant. Elle alterne entre humour, action et tendresse tout en ne révélant les secrets de Midori qu’au fur et à mesure. Les joutes amusantes entre les deux héros rythment l’évolution de la relation. En effet, le dieu passe son temps à manipuler par le bout du nez Hinata. L’auteure aborde ainsi la peur de la solitude, la souffrance de perdre un être cher, le besoin d’être utile à l’autre. Elle développe des personnalités assez complexes. Par exemple, Midori cache ses véritables sentiments et préfère éloigner celui qu’il aime quitte à le blesser alors que le naïf Hinata réfléchit beaucoup avant de foncer. Un adorable dieu renard jouera les soutiens permettant de secouer un peu la relation du couple. Le prétexte des baisers et des échanges charnels pour récupérer de l’énergie rend le consentement un peu flou.

La mangaka a un trait fin délié et épuré. Elle les simplifie pour renforcer les expressions. Ses personnages adultes ont des visages ovales et long; surtout Midori qui est grand et élancé. En plus, son regard renforce son côté mystérieux. Les trames d’ambiance graphiques s’équilibrent avec les trames d’ombres et de coloration. Néanmoins, les cheveux sont traités par des aplats. D’ailleurs, Moegi sensei privilégie des stries à la plume pour marquer les ombres fortes. Elle propose également quelques angles de vue originaux, dynamisant la mise en page. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties génitales par de fines bandelettes blanches ou en occultant les contours. Il y a pourtant quelques coupes intérieures. L’esthétique des personnages est bien mise en avant, en particulier dans les illustrations de début de chapitre où le couple se fait des câlins. De même, il y a quelques croquis de recherche en fin de tome.

En résumé

Depuis le décès de ses parents et de sa grand-mère, Hinata vit avec Midori. Comme l’étudiant n’a pas respecté l’heure du couvre-feu pour aller lui acheter un cadeau, son tuteur surprotecteur le punit en l’effrayant avec des histoires de fantômes. Mais au matin, Hinata remarque que Midori n’a pas de reflet dans le miroir et ne projette pas d’ombre au sol. N’osant pas interroger l’homme mystérieux qu’il soupçonne d’être un spectre, il sèche l’université pour acheter de quoi l’exorciser. Cependant à son retour à la maison, il trouve les vêtements de Midori auprès d’un énorme corbeau se baignant dans une bassine. Serait-ce son tuteur ?

En conclusion

Quel plaisir de retrouver une œuvre de Moegi Yuu sensei! J’aime beaucoup son style narratif qui allie romance et humour. En plus, le corbeau ressemble à une adorable mascotte. Ce one-shot offre à la fois une histoire divertissante et légère avec un couple attachant.

Zodiac love 2 – Matsuo Isami

zodiac love 2 matsuo isami
MASUO Isami 待緒イサミ
ISBN: 9782375061510
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784403665578 (JP)
Shinshokan, 2017 (JP)
Titre original: 十二支色恋草子
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Le couple s’épanouit même si il est difficile de conserver un peu d’intimité avec les états d’âme des animaux.

Après un tome humoristique, Matsuo Isami sensei se concentre sur l’évolution de la relation entre les personnages. Elle s’intéresse aussi bien au couple principal qu’à celui de Nogi et Kusunoki. La possession de l’animal influence la libido de Masataka, apportant une touche humoristique dans leurs ébats. Malgré tout, il respecte toujours le consentement de son partenaire. Le tsundere Kotarô cède facilement aux attentions de son amant, permettant d’alterner le jeu de séduction entre uke et seme. L’auteure introduit des personnages récurrents comme le renard et le tanuki, de gais lurons, ou la tortue Kumano. Elle a réfléchi à la personnalité de chacun des animaux, même si le format des chapitres ne permet pas de l’approfondir. A travers le regard des animaux, elle aborde des interrogations sur le comportement humain, comme la prostitution, le développement de l’urbanisme, la possession d’animaux de compagnie. L’histoire bonus conclut le dernier chapitre avec beaucoup d’humour.

La mangaka travaille particulièrement les regards, qu’elle réussit à approfondir avec ses traits épurés. Elle dessine également une variété de carrures et de styles pour les humains. Par exemple, le dragon Kôetsu affiche une musculature à se pâmer. Les décors soignés, très présents, alternent avec les trames d’ambiance. De même, les angles de vue, recherchés, mettent en avant l’action ou l’esthétique des personnages. Il y a toujours les illustrations des animaux en fin de chapitre avec Koma déguisé. Les scènes érotiques sont plutôt détaillées, la censure jouant sur l’absence de traits ou de trames. Malgré la forme explicite des organes génitaux et les coupes intérieures, elles dégagent beaucoup de délicatesse. D’ailleurs, il y a une scène érotique à chaque chapitre. Sous la jaquette, deux yonkoma donnent une anecdote sur le chapitre du tigre Yoshihiro et du dragon.

En résumé

Kotarô a décidé de se rendre dans sa maison familiale pour faire le point sur la situation. Masataka demande alors à l’accompagner pour se présenter officiellement à ses parents. Après avoir constaté les dégâts de l’incendie dû à des éclairs, ils rejoignent Kaede, le bœuf qui a pris forme humaine, en ville. En effet, ce dernier se déplace plus lentement. Il remarque soudain la présence de Kusunoki dans le sanctuaire de Nogi Kiyotada et lui rendent visite. Le prêtre shinto est heureux d’enfin voir Koma grâce aux pouvoirs du sanglier. Il prévient également Kotarô qu’il a récupéré des rondins de bois pour la reconstruction. Kaede et Masataka proposent donc de les rapporter au sanctuaire Komano, à la force des bras!

En conclusion

Les annotations de la traductrice permettent de mieux comprendre l’univers shinto et apportent des précisions nécessaires à la compréhension. J’adore l’évolution de la forme humaine de Koma qui dépend de « l’énergie » amoureuse du couple. L’auteure s’amuse des différences entre légendes occidentales et japonaises dans l’aventure du lapin Mikoto. Je trouve qu’elle rend parfaitement le caractère de l’animal comme il est perçu par les humains. Pour mieux comprendre ce qui risque d’arriver à la tortue Ikeno, je vous invite à regarder Mononoke hime, le film d’animation du studio Ghibli. Plus qu’un BL, cette série nous invite à réfléchir sur le rapport entre l’homme et l’animal. Même si la mangaka ne développe pas les questionnements qu’elle introduit, le fait de faire parler les animaux sous forme humaine dégage une certaine force. J’adore!

Les âmes perdues – Yuki Ringo

les ames perdues yuki ringo
YUKI Ringo ゆき林檎
ISBN: 9782368776971
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784829686188 (JP)
Printemps shuppan, 2019 (JP)
Titre original: 少年と神隠し
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Un amour non déclaré traversant les époques pour enfin se réaliser.

Dans ce one-shot, Yuki Ringo sensei, avec sa touche poétique habituelle, narre une romance nostalgique qui traverse le temps grâce à la réincarnation. Elle installe doucement son récit et dévoile les mystères entourant ses personnages au compte-gouttes, maintenant un suspense constant. Shûichirô est le narrateur principal. Bien qu’il évolue vite et que ses questionnements sur Ten se dissipent rapidement, ses sentiments se développent tout en douceur. Ainsi, leur relation paraît tendre, malgré quelques évènements difficiles et dramatiques. En parallèle, l’auteure traite, avec délicatesse et réserve, la tradition admise à l’époque des liens initiatiques, affectifs et souvent sexuels entre les moines et leur chigo, privilégiant les sentiments. Elle mène parfaitement son scénario en dosant les révélations, les tensions et les moments tendres.

Le trait fin et doux de la mangaka est plus proche du style shôjo. Ses visages sont ovales et ses yeux légèrement grands sont expressifs. Même si ses mises en page sont assez classiques, elles sont efficaces et mettent en valeur les actions et l’esthétique des personnages. Yuki sensei s’attarde sur les détails. Elle alterne les décors et les trames d’ambiance. Justement, son travail des trames est plutôt précis dans, par exemple, l’ombre des vêtements ou les dégradés. Les scènes érotiques sont censurées par le cadrage qui évite de montrer les parties génitales. Pourtant elles dégagent une certaine sensualité. Cette retenue permet également d’endurer les scènes choquantes d’initiation du chigo par son moine. Sous la jaquette, des fiches présentent les deux personnages principaux.

En résumé

Octobre 1953 (28e année de l’ère Shôwa). Au décès de sa grand-mère adoptive, Morimiya Shûichirô (16 ans) quitte le village de fermiers où il a grandi. Ayant la capacité de percevoir les êtres surnaturels et les ondes négatives, il est obligé de fuir le sanctuaire où il s’était arrêté pour prier, entendant une voix menaçante. Mais il s’évanouit de fatigue. Il est alors recueilli par un étrange yamabushi, Ten, qui porte un masque et vit seul dans la forêt. Le moine lui propose le gîte et le couvert jusqu’à ce que la situation de l’adolescent se stabilise et accepte de lui montrer son visage. Shûichirô réalise alors que ce dernier ressemble beaucoup au moine qu’il voit toujours dans le même rêve…

En conclusion

Ce tome est plus épais que les manga habituels. Pourtant, je l’ai lu d’une seule traite tellement l’histoire est prenante. Impossible de s’arrêter en cours!
Mise à jour: Ce one-shot a obtenu la neuvième place du manga profond au Chill Chill BL award 2020.

My wolf story – Mio Junta

my wolf story mio junta
Mio Junta 三尾じゅん太
ISBN: 9782375060063
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784041210321 (JP)
Kadokawa, 2014 (JP)
Titre original: オレ様のヨメになれ!
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

Des loups-garous câlins et mignons!

Mio Junta sensei présente deux histoires d’amour entre des humains et des loups-garous. Cependant ses loups-garous se rapprochent plus des yôkai du folklore japonais. En effet, certains animaux peuvent prendre forme humaine comme les renards, les grues, les tanuki, mais également les loups, pour séduire ou tromper les humains. L’auteur s’amuse à opposer une version seme et une version uke des hommes-loups, exprimée par la couleur même des animaux: un loup blanc et un loup noir, et par leur caractère: exubérant et réservé. Le second récit avec Kôta et Kuroya complète l’histoire principale et alimente le fan service avec les classiques déshabillage, t-shirt mouillé, coït dans un bain extérieur, et pour les semi-humains: mordillage d’oreille et sensibilité de la queue…

La mangaka illustre principalement le côté mignon des loups-garous, en les représentant en humain avec des oreilles et une queue ou en adorable boule de poils au physique de peluche (de chien japonais). Son graphisme simplifié et les grands yeux de ses personnages rajeunissent les visages, leur donnant un air enfantin. Utilisant peu de décors, les trames servent principalement à colorer les pages ou accentuer l’ambiance des cases. Les déformations humoristiques accroissent l’aspect kawaii des personnages. Les scènes érotiques évitent la censure en présentant le stricte minimum.

En résumé

Le jeune vétérinaire Fumito s’installe dans un village de campagne où il passait souvent ses vacances. S’étant tordu la cheville en chemin, il est secouru par un étrange jeune homme aux cheveux blancs. Ce dernier étant parti précipitamment, notre héros essaie de le rattraper mais trouve devant son portail un énorme chien blanc évanoui qu’il recueille et qui s’avère être Shiro, avec lequel il jouait quand il était enfant. Mais à son réveil le lendemain, le chien a pris la forme de son sauveur!

En conclusion

Cette comédie romantique interpelle surtout les fantasmes des fujoshi!

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