Apprivoise-moi 2 – Shikimi Bibi

apprivoise moi 2 shikimi bibi

SHIKIMI Bibi 志木見ビビ
ISBN: 9782382764466
Hana, 2024
ISBN: 9784396785635 (JP)
Shodensha, 2023 (JP)
Titre original: 服従と甘噛み 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Ne me traite pas comme un chien! »

Shikimi Bibi sensei propose de découvrir la suite des aventures entre le pervers vétérinaire et le loup-garou peu docile. Elle révèle au fur et à mesure le passé d’Iruma. Par ailleurs, elle joue sur les jeux érotiques à la limite du sadomasochisme qui ressemblent à l’éducation canine. Ainsi, l’arrivée du streameur Luca, également loup-garou, oblige Keisuke à se remettre en question et perturbe Iruma qui réfléchit alors à sa relation particulière avec le vétérinaire. Les mamours canins et les rapports humains sont ainsi mis en parallèle. D’ailleurs, l’humour s’appuie beaucoup sur les caprices et les fantasmes du vétérinaire et sur la relation tumultueuse qu’il entretient avec son petit ami, comme dans le tome précédent. Bien que l’auteure aborde la question de la famille, elle le fait avec légèreté, privilégiant le côté pervers de Minato qui semble exploser face à un potentiel « rival ».

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. De même, les décors soignés et très présents apportent une touche réaliste. La mise en page très dynamique joue sur les sorties de cadre, les superpositions et les angles de vue variés. Dans les scènes érotiques, Shikimi sensei censure les parties intimes avec un cache blanc et en dessinant des contours discontinus. Néanmoins, elle offre presque une scène par chapitre. Dans le sommaire, elle présente les personnages. Dans les illustrations en début de chapitre, les personnages posent dans leur quotidien.

En résumé

Minato Keisuke a profité d’une sieste d’Iruma, transformé en loup, pour le photographier discrètement avec les chiens. Pour se faire pardonner de cette indiscrétion, il offre donc un smartphone à son petit ami. Depuis, le loup-garou passe son temps à jouer sur son téléphone. Il le mord même lorsque le vétérinaire essaie de le câliner. Mais alors que la pleine lune approche, Iruma se transforme peu à peu et est soudain sensible aux phéromones d’une chienne en chaleur. Minato se venge alors en l’obligeant à jouir sur commande. Ne supportant pas d’être traité comme un simple chien, le loup-garou s’enfuit. Au bout d’un moment, il remarque que quelqu’un le suit. Il fait ainsi la connaissance de Luca, un congénère.

En conclusion

Shikimi Bibi sensei propose une suite pas forcément nécessaire, toujours aussi légère mais qui apporte tout de même quelques éléments intéressants. Le graphisme est tout aussi mignon et les jeux coquins continuent de flatter le fan service pour les hommes affublés d’oreilles et de queue d’animaux. Une lecture divertissante qui plaira surtout aux lecteurs qui ont aimé le premier tome. Pour ma part, je trouve ce titre encore une fois craquant! Mise à jour: Ce tome obtient la dix-septième place du meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2024.

Goodbye, nameless violin – Ume-chi

goodbye nameless violin ume-chi

Ume-chi うめーち
ISBN: 9782375063606
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784799754061 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Comment progresser dans son art sans s’attacher à son instrument, si excentrique soit-il? »

Ume-chi sensei crée un univers fantastique plutôt simple, interrogeant les lecteurs sur l’attachement, la personnification et l’anthropomorphisme des animaux et des objets. Elle base la narration sur Sôsuke. Suite à son traumatisme d’enfance, l’étudiant refuse de traiter le violon humanoïde Vn-Ga 2567 en humain. Pourtant, à son contact, il va s’ouvrir petit à petit et l’accepter, la qualité du son des instruments de musique dépendant de la relation de confiance qu’ils partagent avec le musicien. Le violon, quant à lui, a un comportement très humain malgré son excentricité, se montrant jaloux et tombant amoureux de son propriétaire. L’auteure aborde la peur de perdre l’autre et les différentes types de relations. D’ailleurs, elle utilise le lien entre Hasegawa et son piano humanoïde Cosmo pour mettre en avant les limites entre simples outils et partenaires. Elle nuance son propos en révélant le passé du piano dans une histoire bonus.

La mangaka a un trait légèrement épuré et anguleux, avec un style bien marqué. Elle le simplifie, et le déforme même, dans les passages humoristiques. Elle représente la musique par des images métaphoriques, empreintes de poésie. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. L’utilisation de beaucoup de trames donne un aspect réaliste. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. D’ailleurs, Ume-chi sensei exploite les doubles pages ou les grandes vignettes pour détailler les transformations, les décomposant en détails. Elle ne censure pas les scènes érotiques. A la fin de certains chapitres, elle dessine des petites saynètes muettes qui narrent une histoire. Les illustrations en début de chapitre sont intégrées au récit.

En résumé

Dans ce monde, les objets auxquels on attribue un nom se transforment en être vivant. Mais depuis qu’Otonashi Sôsuke, actuellement étudiant en deuxième année à l’école de musique Tôhô, a perdu son violon Mottan qui prenait la forme d’un chat quand il était jeune, il refuse de nommer son instrument. Ayant cassé son violon actuel dans un accident, il se rend dans une boutique d’instruments de musique pour en acheter un nouveau. Mais les sans noms coûtent trop chers pour son budget. Comme il refuse de prendre un violon d’occasion parmi les nommés, le vendeur se propose alors d’être acheté. En effet, comme il ne se souvient plus de son nom, il redeviendra bientôt un simple instrument…

En conclusion

Ume-chi sensei mêle drame, humour et romance avec facilité, construisant suffisamment son univers particulier pour happer le lecteur, malgré le format one-shot. Elle arrive même à insuffler un peu de suspense en fin de tome. Elle a en plus un graphisme très expressif et plaisant. D’ailleurs les transformations sont magnifiques. Impossible de ne pas craquer pour Vn-Ga 2567! Coup de cœur pour ce récit, totalement efficace pour moi qui ait tendance d’ailleurs à nommer certains objets!

Sous le linceul de la mariée – Akagawa Sagan

sous le linceul de la mariee akagawa sagan

AKAGAWA Sagan 赤河左岸
ISBN: 9782375063552
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784799754047 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Titre original: 屍と花嫁
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Sous le voile de la mariée se cachent nombre de lourds secrets. »

Akagawa Sagan sensei offre une romance fantastique, légèrement horrifique, emplie de mystères. Elle révèle au fur et à mesure les secrets entourant les deux demi-frères, maintenant constamment le suspense. Elle surprend à chaque fois le lecteur par des rebondissements, relançant ainsi les suppositions. La narration alterne entre Li et Jin. D’ailleurs, le lecteur accompagne l’aîné, qui a perdu la mémoire, au gré de la reconstitution de ses souvenirs. L’auteure s’attache à décrire les sentiments, dévoilant ainsi la relation illicite entre les deux frères sans pour autant oublier leur pudeur et leur sentiment de culpabilité. Elle développe suffisamment l’environnement malsain dans lequel ils vivent, laissant le lecteur faire ses propres suppositions. Par ailleurs, elle aborde entre autres le sacrifice, l’amour par delà la mort, la trahison.

La mangaka a un trait très fin et épuré, utilisant les pleins et les déliés. Elle simplifie les traits des personnages non principaux au point d’effacer leur visage. Elle offre quelques pages poétiques, jouant sur les fleurs et certaines parties du décor. D’ailleurs, les décors soignés rendent la splendeur des bâtiments de style chinois. Les trames sont par ailleurs variées. La mise en page dynamique utilise les sorties de vignettes, l’absence de cadre mais également des agencements rythmant la lecture. Akagawa sensei censure les scènes érotiques en ne dessinant pas les parties intimes. Cela surprend au début mais ne gêne pas la compréhension. Sous la couverture, elle offre une illustration en noir et blanc.

En résumé

Peu de temps après le décès de l’ancien chef de famille, le jeune héritier Jin se marie. Mais beaucoup de rumeurs circulent sur les circonstances de cet évènement. En effet, un an auparavant, il s’est retrouvé mêlé à un conflit sanglant pour la succession de chef de famille, confronté à son demi-frère aîné Li Fan. Ce dernier aurait été assassiné avec ses partisans. Et la mariée, Hyôka, empoisonnée, cache depuis son visage défiguré. Mais, sous son voile se cache en réalité un terrible secret…

En conclusion

Malgré le format one-shot, Akagawa sensei enchaine bien les intrigues, même si cela semble assez expéditif. Elle équilibre révélations et moments tendres. En plus, son graphisme est de toute beauté. Une lecture à la fois tendre et mélancolique.

Au fond de l’océan – Jnnkleche

au fond de l ocean jnnkleche
Jnnkleche じんにくれーちぇ
ISBN: 9782382763117
Hana, 2022
ISBN: ‎9784773062045 (JP)
Kasakura, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Un amour défendu et passionnel dépassant les frontières de la mort dans un univers fantastique plein de surprises. »

Jnnkleche sensei narre une romance avec une touche fantastique et légèrement horrifique. Elle s’intéresse à l’amour par-delà la mort, aux sentiments dépassant l’apparence physique. En parallèle, elle développe une petite enquête autour des mystères de la grotte du village des requins. La narration alterne entre les deux héros. Suite à plusieurs évènements traumatisants, le passif Wakashio va pourtant prendre de l’assurance pour se rebeller tout en aidant le village dont il se sent responsable. L’insouciant Yakaze continue de le soutenir à sa manière. Les deux amoureux apprennent alors à travailler en équipe. L’auteure incite les lecteurs à réfléchir à la vie et la mort quand un des partenaires d’un couple décède. Elle ménage également son public en ne détaillant pas les scènes trop violentes. Elle présente le passé des deux héros dans l’histoire bonus.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Elle dessine des personnages musclés, ajoutant une touche réaliste qui contraste avec les éléments monstrueux. Elle ne détaille pas les transformations, ni les passages sanglants et renforce le côté inquiétant en utilisant beaucoup de teintes sombres. Son style dégage pourtant un effet esthétique. Pour les flash-back, une trame sombre recouvre les vignettes. De même, le peuple des requins a une peau halée et des tatouages. Comme les pages sont surchargées, les cadres très épais se détachent ainsi du fond. D’ailleurs, Jnnkleche sensei utilise énormément de trames. Par contre, elle alterne les trames d’ambiance avec les décors. La mise en page très dynamique joue sur les superpositions, les sorties de case et les petits détails. Dans les scènes érotiques, un cache blanc et des languettes censurent les parties intimes. Pourtant, il y a des coupes intérieures et même des effets de transparence.

En résumé

Wakashio est le plus jeune fils du chef du village des requins cannibales, un peuple vivant de pillages et du commerce d’esclaves, au bord de la mer. Il est tombé amoureux de Yakaze, un jeune marchand itinérant d’un village forestier. Le couple se retrouve souvent en secret dans une grotte, un ancien cimetière considéré maintenant comme un passage vers l’au-delà. Bien que le marchand essaie de convaincre son bien-aimé de fuir avec lui, Wakashio redoute la réaction de sa famille qui ne s’exprime que par la violence. Mais un jour, son frère, Sakashio, découvre leur liaison, tue Yakaze puis le jette à la mer. Il viole ensuite Wakashio pour le punir, dans l’indifférence de leur père, avant de partir en expédition. Alors que Wakashio se morfondait dans la grotte, Yakaze apparaît pour l’emmener dans la mort avec lui…

En conclusion

Jnnkleche sensei surcharge tellement ses pages qu’on a parfois l’impression d’une surcouche qui brouille un peu l’image. Néanmoins, elle a un magnifique graphisme sublimé quand il est en couleur. Par ailleurs, elle maîtrise plutôt bien son scénario. Ce tome comporte des scènes pouvant choquer la sensibilité des lecteurs (viol, inceste, violence). De même, ceux qui n’apprécient pas les tentacules et les relations avec des monstres passeront leur chemin. Pour ma part, j’apprécie beaucoup l’évolution du couple vers un reverse, même s’il est assez particulier. J’aime beaucoup plus l’enquête que la romance pourtant emplie de sentiments.

Ze – kami no hon – Shimizu Yuki

ze kami no hon shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351808986
Taifu comics, 2015
ISBN:‎ 9784403663475 (JP)
Shinshokan, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

L’amour débordant entre maîtres kotodama et kamis.

Shimizu Yuki sensei offre un recueil d’histoires regroupant les bonus dessinés spécialement pour les fans, pour les séances de dédicaces ou d’autres évènements spéciaux comme les drama CD. Elle allie à la fois la comédie et l’érotisme. Elle dévoile encore quelques facettes des caractères de ses personnages, leurs sentiments. Ce tome se divise en trois parties. Même si tous les couples sont représentés, « Intérieur » s’intéresse surtout à Shôi et Asari tandis que « Extérieur » met en scène Genma, Himi, Ryûsei et Moriya. L’auteure maîtrise parfaitement le format court et présente donc des petites tranches de vie et des anecdotes amusantes ou coquines, ou la suite de certains chapitres. Par exemple, elle montre les aventures de Magane qui se déroulent après le dernier tome. Elle s’amuse aussi sur certains thèmes comme le cosplay, des interviews, le réveillon de Noël. L’histoire bonus finale présente le quotidien pendant une semaine de Moriya et Ryûsei.

Le recueil regroupant des travaux s’étalant de 2005 à 2012, on remarque immédiatement l’évolution du trait de la mangaka. Elle maîtrise parfaitement le format court, développant des gags sur une page ou en yonkoma. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. D’ailleurs, l’utilisation des trames est équilibrée. La mise en page est dynamique. Shimizu sensei offre beaucoup plus de scènes érotiques. Par ailleurs, elle censure à peine les parties intimes par de fines bandelettes blanches ou en jouant sur les cadrages.

En résumé

Après leur première nuit d’amour au love hotel, Raizô reste pantois devant le sourire de Kon endormi. Quand son kami se réveille, ils décident alors de prendre leur bain ensemble. En effet, Kon se montre de plus en plus audacieux. Et Raizô a du mal à contenir sa gêne et son excitation. Toutefois, quand son partenaire s’évanouit dans le bain parce qu’ils y ont passé trop de temps à se faire des câlins, il lui promet de prendre encore plus soin de lui…

En conclusion

Ce recueil obtient la douzième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2012. C’est un pur bonheur car les couples étant déjà formés, leurs rapports débordent d’amour et de sentiments. Je suis d’ailleurs très heureuse de découvrir encore plus d’histoires sur mon couple fétiche Moriya et Ryûsei. Quelle satisfaction de pouvoir lire tous les bonus distribués dans les différentes librairies ou évènements spéciaux! Une conclusion aux autres tomes indispensables pour avoir sa dose de romance.

Ze 11 – Shimizu Yuki

ze 11 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351806746
Taifu comics, 2012
ISBN:‎ 9784403663178 (JP)
Shinshokan, 2011 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

Etait-ce de l’amour? De la passion? De la pitié? Ou bien tout simplement de l’attachement?

Shimizu Yuki sensei plonge les lecteurs dans l’histoire dramatique de la formation du clan Mitô. Elle dévoile d’abord le passé de Hozumi et Takamitsu, ainsi que la transformation du clan qui s’agrandit. Elle s’intéresse particulièrement aux sentiments de Waki. En effet, ce dernier n’arrive pas à cerner les nuances entre amour, passion, attirance et attachement. En réalité, sa relation avec Magane et Rikiichi prend la forme d’un polyamour. Prisonnier de son passé, il va enfin réussir à avancer en acceptant ses sentiments, poussé par son entourage. Après beaucoup d’actions intenses, l’auteure reboucle avec subtilité sur la fin du premier chapitre du tome précédent. Elle conclut sa série en mettant ainsi en valeur l’amour qui naît à partir de différents liens. Elle offre donc un happy end rempli d’émotions.

La mangaka maîtrise les pleins et déliés qui renforcent l’impact de son trait épuré. Elle équilibre les trames, utilisant des tons plus sombres dans les passages dramatiques. Par ailleurs, les décors alternent avec les trames d’ambiance. La mise en page dynamique utilise pleinement les grandes vignettes pour les scènes d’action. Shimizu sensei ne dessine presque pas de scènes érotiques pour ne pas briser l’ambiance générale dramatique du récit. Toutefois, certaines cases explicites apportent en fin de compte une petite touche humoristique, comme si le lecteur surprenait les protagonistes dans leur intimité.

En résumé

Uta a trouvé un homme gravement blessé sur les rives de la rivière. Entendant son appel, Magane fonce en sa direction, suivi par Waki. A la demande de la maîtresse kotodama, le kami embrasse le blessé pour le soigner, après lui avoir retiré un couteau planté dans le ventre. Devant cette scène, Waki a du mal à cacher sa colère. Il réalise alors son attachement envers Magane, tolérant de le partager uniquement avec Rikiichi. De retour à la maison avec Endô Hozumi, le petit groupe découvre un autre homme blessé, les ongles arrachés. Yukino et Shirahase ont trouvé Takamitsu au pied de la cascade. Devant les supplications de ce dernier pour rester dans cet havre de paix avec son frère, Rikiichi accepte de les accueillir. En effet, Yukino, habituellement discrète, s’est totalement attachée à Takamitsu. Mais les Mitô ne pensaient pas que ces deux frères allaient chambouler leur paradis…

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatorzième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2011. M’étant attachée aux personnages, je n’ai donc pu retenir mes larmes en lisant les dernières pages. J’aime beaucoup le travail de l’auteure qui analyse les différents liens qui se créent et se transforment en amour.

Ze 10 – Shimizu Yuki

ze 10 shimizy yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351806395
Taifu comics, 2010
ISBN: 9784403662959 (JP)
Shinshokan, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« La solitude et le renoncement… J’étais à la dérive, puis j’ai fini par m’échouer quelque part… »

Shimizu Yuki sensei attaque l’arc final de son récit en plongeant le lecteur dans le passé de Waki. Elle se focalise particulièrement sur sa rencontre avec Rikiichi, qui va l’inciter à devenir marionnettiste, et sur la naissance des premiers kamis. Elle introduit plein de nouveaux personnages, en particulier Uta la sœur du maître kotodama ainsi que le troisième kami Magane. D’ailleurs, le côté loup de ce dernier ajoute une touche mignonne et humoristique. La narration se base principalement sur Waki. Ce dernier va développer une certaine complicité avec Rikiichi, étant sur la même longueur d’ondes. La personnalité flamboyante du maître kotodama, qui peut se montrer aussi accueillant qu’impitoyable, va adoucir le désabusé Waki. L’auteure révèle ainsi tous les secrets autour du marionnettiste, son passé très sombre, sa longévité hors norme, son manque de confiance en l’humain, son sentiment de solitude qui persiste même entouré de ceux qu’il aime.

La mangaka maîtrise sont trait épuré et anguleux. Toutefois, la structure de ses visages s’uniformise et l’on distingue maintenant les personnages grâce à la forme de leurs sourcils et leur coiffure. Les trames sont équilibrées. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Comparé au tome précédent, Shimizu sensei censure les parties intimes par des points blancs dans les scènes érotiques. Toutefois, pour compenser le manque de scènes dans le récit principal, elle offre en bonus la suite du chapitre 1 avec Genma et Himi en mode amour fou.

En résumé

Yoshiwara Waki a du mal à admettre qu’Asari ait pu conserver ses souvenirs et sa personnalité. Il passe donc sa mauvaise humeur sur les autres kamis, convoquant même Himi pour d’abord l’interroger puis lui reprocher son incapacité à faire de même. Mais Yashiro Genma le défend ardemment face à ses remarques acerbes. Le marionnettiste essaie même de s’en prendre à Raizô. Toutefois l’éblouissant larbin garde sa bonne humeur et son innocence, calmant légèrement son hôte. Waki se souvient alors de sa rencontre avec Rikiichi, à la chevelure flamboyante…

En conclusion

Shimizu sensei offre un tome plein de révélations, interrogeant toujours sur les liens entre les gens. Plus j’en apprend sur Waki, plus je le trouve détestable. Pourtant, j’aimerais qu’il trouve enfin le bonheur. Ce tome prend un ton plus sérieux mais c’est un plaisir de découvrir l’origine des kamis.

Ze 9 – Shimizu Yuki

ze 9 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351806005
Taifu comics, 2012
ISBN: 9784403662713 (JP)
Shishokan, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Ne disparais pas. Vis et protège… »

Shimizu Yuki sensei développe l’arc sur Asari et Shôi. Elle présente leur passé par tranches de vie jusqu’à reboucler sur la fin du tome précédent. Elle décortique l’évolution de leur relation, d’abord conflictuelle pour se transformer en un amour profond et réciproque. En fin de compte, les deux héros ont plusieurs points communs comme leur sentiment d’être prisonnier et le rejet de leur condition. La narration se base principalement sur le point de vue d’Asari. L’auteure interroge sur la vie et la mort à travers le kami dont le pouvoir s’affaiblit. Elle questionne également sur l’utilisation des kamis, particulièrement quand les sentiments n’existent pas. Ainsi, le premier rapport entre les deux héros est clairement défini en viol. Par ailleurs, le lien qui se crée entre Shôi et Asari traverse les différents crises que subit le couple en se renforçant.

Le trait anguleux et épuré de la mangaka semble plus marqué avec les pleins et les déliés. Elle soigne les décors assez présents. De même, quelques trames d’ambiance appuient les émotions fortes. La mise en page est dynamique. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques, mais évite de détailler celles sans consentement. Elle introduit toujours son tome par des fiches personnages.

En résumé

Asari, le plus vieux des kamis, a fini par redevenir une page blanche. Mitô Shôi demande alors à Waki de le faire revenir, persuadé qu’un miracle peut se produire. En effet, il a cru entendre son kami souhaiter rester auprès de lui avant de disparaître. Mais Waki, las, refuse de s’exécuter, provoquant l’ire du chef de clan. Waki se souvient alors que lors de son premier travail, Asari avait refusé de rejoindre Shôi qui l’appelait parce qu’il le détestait. L’adolescent a endossé les blessures, ne voulant pas blesser ce kami qu’il n’avait jamais vu malgré les recommandations de Waki. Désespéré de sa condition, il souhaitait mourir pour se libérer, ne supportant pas la folie de la famille Mitô. En l’entendant appeler au secours, Asari finit par apparaître devant lui et l’embrasse.

En conclusion

Ce tome obtient la première place du meilleur manga au Chill chill BL award 2010. Asari est classé troisième meilleur uke. Ce volume est une ode à l’amour qui s’installe lentement mais tendrement. L’image des deux frères qui coopèrent a un impact fort et émouvant. La série a toujours droit à une adaptation en drama CD. La surprise finale rend insoutenable l’attente du prochain tome.

Ze 8 – Shimizu Yuki

ze 8 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805732
Taifu comics, 2012
ISBN: 9784403662522 (JP)
Shishokan, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Le jour est venu pour Kotoha de quitter sa cage. »

Shimizu Yuki sensei conclut l’arc concernant Kotoha sur son adolescence et son intronisation à la tête de la famille Mitô. Elle s’intéresse au changement de la relation entre le jeune maître kotodama et son kami. En effet, Konoe accepte peu à peu ses sentiments et passe donc de père à amant, forcé par les conjonctures. Suite à un traumatisme, Kotoha va encore évoluer et prendre des décisions lourdes de conséquence. Après un ton sérieux et dramatique, l’auteure détend l’atmosphère avec un chapitre tendre et humoristique sur Shichikawa Raizô et Kon, mettant en avant l’esprit de famille. Elle plonge ensuite les lecteurs dans un suspense insoutenable en commençant l’histoire de Mitô Shôi et Asari. Ainsi, elle approfondit la personnalité de ses personnages au fil des chapitres. Waki s’avère être un manipulateur et les jumeaux Mitô Tsukito et Seiji adorent taquiner Kotoha. Par ailleurs, les rapports non consentis ont toujours une explication.

La mangaka maîtrise son trait épuré, anguleux et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées, avec une dominance sombre pour les moments dramatiques. Quelques trames d’ambiance illustrent également les émotions. Par ailleurs, la mise en page dynamique utilise les chevauchements de vignettes, les ellipses, l’absence de cadre et les angles de vue variés. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Toutefois, elle ne les développe pas dans les rapports non consentis. Comme dans le tome précédent, elle présente les personnages en début de tome.

En résumé

Suite au décès de Takamitsu, Yoshiwara Waki convoque Konoe et Mitô Shôi pour les prévenir qu’une cérémonie de présentation du nouveau chef de clan se prépare. Depuis que Konoe a rejeté la déclaration d’amour de Kotoha, ce dernier se montre plus sage. Grâce à la cérémonie, le maître kotodama pourra enfin sortir de sa cage. Mais comme les anciens se montrent sceptiques face à l’adolescent timoré, Waki demande au nouveau chef de clan de faire une démonstration. Toutefois, n’ayant jamais utilisé sciemment son pouvoir, Kotoha reçoit un énorme choc en découvrant ensuite le corps de son kami déchiqueté.

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatrième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2009. Le drama CD se classe en troisième place. Asari est classé troisième meilleur uke. L’auteure va au fond des sentiments de ses personnages. Au verso, l’éditeur signale la présence des scènes sensibles. En effet, certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs. Pourtant, Shimizu sensei présente les relations immorales comme telles et préfère mettre en avant les sentiments et le consentement. Elle insiste particulièrement sur les efforts de Konoe pour protéger le lien presque paternel qu’il a noué avec Kotoha pour lui permettre de grandir.

Ze 7 – Shimizu Yuki

ze 7 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805510
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784403662270 (JP)
Shinshokan, 2008 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Le maître kotodama le plus puissant du clan Mitô finit toujours placé à sa tête. »

Shimizu Yuki sensei s’intéresse maintenant à l’enfance de Kotoha. Elle met encore en avant la noirceur de la famille Mitô, pour laquelle le pouvoir prime sur tout. De même, elle révèle la spécificité des deux kamis Asari et Konoe, expliquant leur esprit d’indépendance envers Waki et leur maître kotodama. Traité comme un animal sauvage, Kotoha se retrouve isolé malgré son jeune âge. En s’occupant de lui, Konoe développe un amour paternel et découvre les sentiments contradictoires ressentis quand un enfant grandit. Il se transforme presque en père gâteux et surprotecteur. L’auteure met en avant la différence d’âge entre le maître kotodama et son kami ainsi que l’évolution de leurs sentiments. Dès qu’un comportement indécent se produit, elle fait toujours intervenir un personnage pour rappeler la morale. En fin de tome se trouvent les résultats d’un classement de popularité des couples, des seme et des uke.

Comparé au tome précédent, la mangaka adoucit son trait anguleux et épuré. Elle ne surcharge pas ses pages, malgré des décors soignés. De même, les trames sont équilibrées. Les trames d’ambiance sont également discrètes. La mise en page dynamique joue sur les variations des angles de vue et le découpage des scènes importantes. Par exemple, quand Kotoha va pleurer, son visage se déforme case par case. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Comme elle développe la jeunesse de Kotoha, elle compense le manque de passages érotiques avec l’histoire bonus sur Shôi et Asari. En début de tome, elle donne des fiches personnages permettant de se resituer dans le récit.

En résumé

A sa naissance, le pouvoir de Mitô Kotoha était tellement puissant que ses cris de nourrisson ont détruit la maison. Comme sa mère Yukino mourut en couches, sa kami Shirahaze s’est occupée du petit. Quand elle redevint page blanche, Kotoha avait quatre ans. Waki confia donc l’enfant à Konoe, libéré de ses obligations par son maître kotodama malade, Rekiichi. Le kami trouve alors le garçon enfermé dans une pièce spartiate, complètement isolé. Étrangement, il ne parle pas. Konoe tente alors de le faire parler mais même apeuré, Kotoha ne crie pas. Quand le kami fait semblant de mourir, l’enfant finit par pleurer. Mais une corde autour de son cou se ressert immédiatement pour l’étrangler…

En conclusion

Selon votre sensibilité, certains passages peuvent choquer. Même si l’auteure pense toujours à recadrer les problèmes, l’humour qui s’en dégage peuvent déranger. Pour ma part, j’aime beaucoup ce récit qui permet de mieux comprendre la personnalité de Kotoha. Avec tous les couples différents, impossible de ne pas en trouver un qui vous plaît!