La souris & le renard – Hanasawa Namio

la souris et le renard hanasawa namio

HANASAWA Namio はなさわ浪雄
ISBN: 9782382764480
Hana, 2023
ISBN: 9784861238994 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Titre original: ごちそうΩはチュウと鳴く
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Quand je couche avec Kurumizawa, je veux le mordre. »

Hanasawa Namio sensei narre une comédie romantique mêlant l’omegaverse à un récit d’hommes-bêtes. Ainsi, en plus de la classique influence des phéromones et de l’instinct, elle y ajoute une note originale avec la position de prédateur et de proie. D’ailleurs, elle joue principalement sur la tension entre ses deux héros pour enchaîner les gags et les quiproquos. L’introduction du mangaka à succès Motoki Shio, alias Toma Yoshiki (un alpha loup), permet de découvrir le passé de Kurumizawa et de mieux comprendre ses appréhensions face aux carnivores. D’ailleurs, l’oméga a d’abord du mal à s’inspirer de ses expériences personnelles pour créer ses œuvres. Il réalise au fur et à mesure ses sentiments envers Ukano. Le renard, quant à lui, lutte constamment contre son instinct et exprime maladroitement son attirance. L’auteure aborde entre autres le manque de communication, le contrôle de son instinct, la difficulté à surmonter sa peur.

La mangaka a un trait fin légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, arrondissant les visages. Elle ajoute les oreilles et la queue des personnages lorsqu’ils sont excités et les transforme en animal quand ils sont fatigués, conservant toutefois leurs regards caractéristiques: sournois pour le renard, blasé pour la souris. Les trames sont équilibrées, avec toutefois une dominante claire, tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hanasawa sensei censure à peine les parties intimes par de fines bandelettes blanches ou des phylactères qui cachent l’essentiel. Sous la jaquette, elle donne une anecdote dans une planche conclusive ainsi que sa postface.

En résumé

Kurumizawa Sachio (27 ans), un oméga de type souris, est auteur de manga. Son éditeur Ukano est un alpha de type renard. Par conséquent, leur relation est difficile car les proies omégas redoutent toujours de se faire croquer par leurs prédateurs alphas. D’ailleurs, le mangaka soupçonne son taquin éditeur de le considérer avant tout comme de la nourriture. Un soir, dans un bar réservé pourtant aux omégas, Sachio se fait droguer par des clients mal intentionnés qui cherchent à provoquer ses chaleurs. Heureusement, Ukano vient à son secours…

En conclusion

Ce tome obtient la septième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Hanasawa Namio sensei crée d’abord la surprise avec son thème intéressant sur des ennemis naturels amoureux. Toutefois, elle cherche à analyser en profondeur ce sujet en donnant plusieurs versions possibles avec des personnages secondaires, créant une certaine redondance dans les gags. Son développement devient vite classique. J’apprécie tout de même ce récit mettant en scènes des animaux tous mignons. La dynamique entre Ukano et Sachio est en plus entraînante. Je suis donc curieuse de découvrir la suite. Une lecture amusante très sympathique pour se détendre.

Love me love my dog – Nago Nayuta

love me love my dog nago nayuta

NAGO Nayuta 那梧なゆた
ISBN: 9782382761458
Hana, 2022
ISBN: ‎9784864423847 (JP)
Tokyo mangasha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Deux visions différentes de la relation amoureuse mais une attirance réciproque.

Nago Nayuta sensei propose de suivre une romance entre un écrivain qui refuse de s’attacher et son éditeur qui ne souhaite qu’une relation sérieuse. Elle aborde ainsi deux points de vue différents de la relation amoureuse, la distinction entre le plaisir et l’amour et la peur de faire confiance au partenaire. Elle base la narration principalement du point de vue d’Akihiko. Malgré des tensions, les deux hommes développent une relation consentie, négocient et apprennent à faire des compromis. En effet, sous ses airs adorables, Aiichirô se montre plutôt capricieux et têtu. Yamabushi, quant à lui, cache sa vraie personnalité. Ainsi, l’auteure s’intéresse à la différence entre image publique et image privée, mais également les interrogations lors de la recherche de l’orientation sexuelle. En introduisant Minohara, elle montre comment des quiproquos peuvent entrainer de mauvaises expériences et déclencher des traumatismes.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, arrondissant les visages donnant un côté mignon. Par exemple, Aiichirô se transforme parfois en wanko. Et cette forme adorable contraste avec sa carrure grande et musclée. Les décors situent l’action. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, la mise en page à la fois dynamique et classique donne un certain rythme agréable à la lecture. Les passages entre les chapitres ne se remarquent pas, créant une continuité sauf lorsqu’il y a un changement de temps. Dans ce cas, une page avec le titre fait la transition. Dans les scènes érotiques, Nago sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches. Sous la jaquette, elle offre quelques croquis de recherche.

En résumé

Suite à la promotion de son éditrice Adachi, l’écrivain Yamabushi Akihiko est confié à Enomoto Aiichirô, fan de ses romans. Appréciant les soins attentionnés du jeune homme très sérieux, il préfère lui cacher sa vie plutôt dissolue. En effet, il refuse de s’enfermer dans une relation amoureuse et cumule donc les coups d’un soir avec indifféremment une femme ou un homme. Mais un matin, l’éditeur le surprend au lit avec un homme. Ne pouvant retenir ses larmes, il en conclut nourrir des sentiments pour l’écrivain. Persuadé qu’Ai confond son admiration à de l’amour, Akihiko lui propose alors de coucher ensemble.

En conclusion

Malgré le format one-shot, Nago sensei équilibre avec justesse humour, romance et même un peu de drame. Comme j’adore les uke entreprenants, je craque complètement pour l’histoire. Et Ai est tellement chou en wanko. Une lecture intéressante, qui confirme mon intérêt pour la mangaka.

Mood indigo – Marukido Maki

mood indigo marukido maki
MARUKIDO Maki 丸木戸マキ
ISBN: 9782382760857
Hana, 2022
ISBN: 9784396784225 (JP)
Shodensha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

La relation compliquée entre l’écrivain Kijima et son éditeur Kido.

Marukido Maki sensei propose de découvrir la relation complexe entre Kijima et Kido dans ce préquel de Pornographer. Elle alterne la narration entre les deux héros. Elle développe alors un peu plus leur passé mais également leur psychologie. Ainsi, Rio s’enfonce dans des situations critiques uniquement à cause de sa fierté. Il se retrouve donc très isolé mais semble changer un peu au contact de Gamôda Ikuo et de Shiro. Par contre, l’éditeur, qui cède trop facilement au jugement extérieur, refoule ses sentiments. Par ailleurs, l’auteure explique un peu les processus d’écriture ainsi que les spécificités des romans érotiques. Elle s’intéresse aux similitudes entre l’attirance, la possessivité et le sentiment amoureux. A la fin, elle expose les doutes de Kuzumi Haruhiko en dévoilant les retrouvailles du couple.

La mangaka a un trait épuré et fin. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps finement musclés pourtant peu exposés. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont équilibrées. Toutefois, les trames d’ambiance plutôt discrètes, renforcent les émotions. La mise en page dynamique rythme la lecture. D’ailleurs, Marukido sensei porte une attention particulière aux petits gestes et aux regards. Par ailleurs, elle censure à peine les scènes érotiques, jouant tout de même sur les onomatopées et les cadrages. Elle présente le quotidien des personnages dans quelques illustrations en début de chapitre.

En résumé

Lors des funérailles de leur professeur de séminaire, Kido Shiro retrouve Kijima Rio, dont il admire le talent d’écrivain. En effet, Kijima a reçu un prix littéraire dès ses débuts. Mais il ne se rappelle même plus de son camarade. En rentrant chez lui en voiture, Kido croise alors Rio qui retournait chez lui à pied. Vu la distance, il lui propose de le déposer. Au fil de la discussion, il lui avoue ne plus avoir de logement après avoir été jeté par sa petite amie. L’auteur lui propose donc de le loger mais s’étant disputé avec son éditeur, il cumule les dettes depuis quelques temps et n’a même pas de quoi réparer son chauffe-eau. Devenu responsable éditorial dans une maison d’édition spécialisée dans l’érotisme, Kido l’invite alors à travailler pour lui mais trop fier, Kijima lui rit au nez. D’abord vexé, Shiro le convainc tout de même.

En conclusion

Ce tome obtient la quatorzième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2018. Marukido sensei n’hésite pas à frustrer le lecteur avec cette relation bancale mais qui correspond tellement bien aux personnages bourrés de défauts. J’avais envie de croire à cet amour passionnel pourtant impossible. Et je suis toute de même heureuse de voir Kijima s’épanouir avec Kuzumi. L’adaptation drama de ce tome, disponible sur Viki, rend bien l’ambiance et la tension entre les personnages. Une lecture indispensable pour ceux qui ont aimé Pornographer!

J’en peux plus, Sensei! 2 – Kashima Chiaki

j en peux plus sensei 2 kashima chiaki
KASHIMA Chiaki 嘉島ちあき
ISBN: 9782382760222
Hana, 2021
ISBN: 9784832291294 (JP)
Houbunsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Comment peut-on dire « je t’aime » aussi facilement?

Kashima Chiaki sensei continue à malmener Satoru qui s’interroge sur le sentiment amoureux. Elle développe un peu plus son passé, donnant ainsi quelques explications à ses appréhensions. Par ailleurs, elle aborde la peur de l’abandon et du changement ainsi que la difficulté à se mettre à nu face à quelqu’un que l’on connaît à peine. Les apparitions d’Ayumu et Hasegawa apportent un peu de tendresse. Shishiô se montre patient et compréhensif avec son partenaire, s’adaptant à son rythme et à sa vision biaisée de l’amour. Après Masumi dans le premier tome, l’auteure développe les questionnements de Satoru. D’ailleurs, elle dépeint parfaitement les sentiments de ses personnages. Elle met en avant les compromis et les partages dans un couple, leur fragile équilibre. Un chapitre centré sur les héros d’Akihabara fall in love permet de montrer l’évolution de leur relation.

Le trait épuré de la mangaka allie à la fois la volupté des pleins et déliés et la rigueur des lignes anguleuses. Elle détaille les regards et les réactions avec finesse. De même, elle dessine des hommes aux traits virils. Les exagérations des expressions ajoutent une note humoristique, détendant l’atmosphère parfois mélancolique. D’ailleurs, quelques trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors apparaissent dès que les plans s’élargissent. De même, les trames sont équilibrées. La mise en page reste sobrement dynamique, privilégiant les interactions et les émotions des personnages. Kashima sensei censure à peine les scènes érotiques en simplifiant les parties intimes.

En résumé

Afin d’améliorer le récit de son manga, Satoru teste la colocation avec Shishiô Masumi depuis déjà plus d’un mois. Mais ils n’ont pas du tout les mêmes attentes. Alors que Shishiô tombe petit à petit amoureux du mangaka, ce dernier est de plus en plus convaincu qu’il ne connaîtra jamais l’amour. En effet, il a beau prendre du plaisir durant leurs ébats, il n’arrive pas à cerner le sentiment amoureux et reste de marbre devant les démonstrations d’affection. En plus, les doutes de Satoru commencent à impacter sa créativité, bridée par son côté perfectionniste. Persuadé que ses efforts sont vains, il préfère donc mettre fin à leur colocation…

En conclusion

Je fonds pour cette comédie romantique entre deux hommes qui s’interrogent beaucoup sur leur orientation sexuelle. Voir les uke prendre des initiatives est un pur régal. En plus, la dynamique du couple maintient un certain suspense.

J’en peux plus, Sensei! 1 – Kashima Chiaki

j en peux plus sensei 1 kashima chiaki
KASHIMA Chiaki 嘉島ちあき
ISBN: 9782382760215
Hana, 2021
ISBN: 9784832291287 (JP)
Houbunsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Jusqu’où aller pour produire le meilleur manga boy’s love?

Kashima Chiaki sensei interroge sur l’essence-même du BL. Elle s’intéresse aux différences avec le shôjo, à la place de l’homme dans l’édition de ce genre considéré comme féminin. Elle revisite également quelques clichés. Ainsi, Masumi, tout en s’investissant dans son travail, se pose des questions sur la différence entre couple hétérosexuel et homosexuel. Il analyse constamment ses propres sentiments naissants face au mangaka impassible. Par ailleurs, l’auteure installe une dynamique intéressante avec un jeu de séduction ardu entre un uke entreprenant et un seme prévenant. Elle met également en évidence l’importance de l’amour et de la romance dans un récit BL. De même, elle dépeint une relation plutôt consentie qui se développe dans la discussion, l’explication et l’expérimentation. Le chapitre bonus s’attarde sur d’âpres négociations amusantes.

La mangaka a un trait épuré au premier abord simple mais efficace. Elle le simplifie davantage dans les passages humoristiques. De même, elle renforce l’humour avec les trames d’ambiance. L’utilisation des autres trames est plutôt équilibrée. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. J’apprécie particulièrement le jeu de la double vision avec une case scindée en deux représentant d’une part le fantasme et d’autre part la réalité. Kashima sensei censure à peine les scènes érotiques. Toutefois, elle détaille peu les parties intimes et joue sur les cadrages, privilégiant la sensualité des images.

En résumé

Shishiô Masumi, qui travaillait pour un magazine shôjo, a été transféré à la section boy’s love du département éditorial Kaen. Bien qu’il ait encore du mal à comprendre le concept et les attentes du public, sa supérieure Aoyama lui confie des dôjinshi pour repérer de nouvelles auteures. Le travail de Miss Akina, en particulier la précision de son graphisme des attributs masculins, retient l’attention du jeune éditeur et il lui donne donc rendez-vous. A sa surprise, un jeune commercial en costume se présente à lui: Akiba Satoru accepte alors de réaliser un premier manga. Mais un jour, il l’appelle, gêné. Ayant besoin d’un modèle pour dessiner, il lui demande de jouer les mannequins. Et les deux hommes se retrouvent donc dans un love hotel

En conclusion

Ce spin-off de Akihabara fall in love présente la romance du frère d’Ayumu. Une histoire mignonne avec des personnages tellement attachants. L’auteure pointe du doigt les stéréotypes sur le BL avec pertinence et invite les lecteurs du genre à s’interroger un peu sur leur passion. J’apprécie particulièrement de voir Shishiô s’interroger sur son orientation sexuelle. Du pur bonheur!

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