Le monstre & la bête 2 – Renji

le monstre et la bete 2 renji
Renji 蓮地
ISBN: 9782375062340
Taifu comics, 2020
ISBN: 9784041078273 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Kavo et Liam jouent les sauveteurs.

Renji sensei continue les aventures de Liam et Kavo. Elle révèle petit à petit le passé des deux héros à travers leur discussions, mais maintient tout de même un certain suspense. Elle développe également les caractères. Ainsi, Liam semble un peu possessif et cède tout de même à certaines demandes de son partenaire. La gentillesse et la candeur de Kavo s’expriment à chaque rencontre ou découverte. D’ailleurs, le jeu de séduction qui s’installe entre eux met en contraste la pudeur innocente du monstre et le harcèlement presque sexuel de la « bête ». Le pouvoir de Liam qui lui permet de séduire, sème un temps le doute sur sa relation avec Kavo. Cependant, l’auteure réussit à montrer l’évolution de leurs sentiments par des détails. Avec le sauvetage du village de Naru, elle décrit à la fois comment la confiance peut se construire et comment la peur et le rejet peut blesser.

La mangaka a un trait épuré, anguleux. Elle arrive à exprimer les émotions de Kavo grâce à ses yeux et sa bouche. Elle utilise également quelques trames d’ambiance. Les décors, très présents, sont toujours travaillés, même pour une simple forêt. Des fonds noirs indiquent toujours les flash-back. En plus, la mise en page est dynamique. Pour l’instant, Renji sensei ne montre pas de scènes érotiques. Même si Kavo et Liam se rapprochent, leur relation reste encore pure. Sous la jaquette, deux planches reprennent directement la suite de celles sous la couverture du tome 1.

En résumé

Dans la forêt, Kavo et Liam sont arrêtés par deux hommes armés. Ils poursuivent Liam, qui aurait détruit leur pays sous le nom de Basiliam. L’homme d’âge mûr prépare rapidement une stratégie et demande alors à Kavo de s’occuper d’abord des chevaux pendant qu’il retient les deux guerriers. Mais Patricius arrête immédiatement le monstre. Tandis qu’ils se battent, Liam empêche Roland de rejoindre son partenaire en l’enlaçant grâce à son pouvoir de séduction. Une fois les chevaux libérés, nos deux héros prennent la fuite à travers la forêt mais se perdent. Après une nuit blanche, Kavo somnole en câlinant Liam quand un enfant les percute…

En conclusion

Ce récit est avant tout une aventure entre un humain et un monstre, où l’amour prend tout son temps. Kavo semble influencer un peu Liam qui accepte quelques compromis. J’adore leur duo, le petit jeu de séduction entre eux, les sentiments purs du monstre qui devient mignon malgré sa carrure. Une lecture qui peut plaire à tout le monde!

Ce que Dieu veut – Moegi Yuu

ce que dieu veut moegi yuu
MOEGI Yuu 萌木ゆう
ISBN: 9782368777367
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784864368469 (JP)
Core magazine, 2015 (JP)
Titre original: 神さまの言うとおり。
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Hinata, élevé par le mystérieux Midori, est-il prêt à découvrir son identité?

Moegi Yuu sensei propose une comédie romantique entre un Yatagarasu et un étudiant. Elle alterne entre humour, action et tendresse tout en ne révélant les secrets de Midori qu’au fur et à mesure. Les joutes amusantes entre les deux héros rythment l’évolution de la relation. En effet, le dieu passe son temps à manipuler par le bout du nez Hinata. L’auteure aborde ainsi la peur de la solitude, la souffrance de perdre un être cher, le besoin d’être utile à l’autre. Elle développe des personnalités assez complexes. Par exemple, Midori cache ses véritables sentiments et préfère éloigner celui qu’il aime quitte à le blesser alors que le naïf Hinata réfléchit beaucoup avant de foncer. Un adorable dieu renard jouera les soutiens permettant de secouer un peu la relation du couple. Le prétexte des baisers et des échanges charnels pour récupérer de l’énergie rend le consentement un peu flou.

La mangaka a un trait fin délié et épuré. Elle les simplifie pour renforcer les expressions. Ses personnages adultes ont des visages ovales et long; surtout Midori qui est grand et élancé. En plus, son regard renforce son côté mystérieux. Les trames d’ambiance graphiques s’équilibrent avec les trames d’ombres et de coloration. Néanmoins, les cheveux sont traités par des aplats. D’ailleurs, Moegi sensei privilégie des stries à la plume pour marquer les ombres fortes. Elle propose également quelques angles de vue originaux, dynamisant la mise en page. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties génitales par de fines bandelettes blanches ou en occultant les contours. Il y a pourtant quelques coupes intérieures. L’esthétique des personnages est bien mise en avant, en particulier dans les illustrations de début de chapitre où le couple se fait des câlins. De même, il y a quelques croquis de recherche en fin de tome.

En résumé

Depuis le décès de ses parents et de sa grand-mère, Hinata vit avec Midori. Comme l’étudiant n’a pas respecté l’heure du couvre-feu pour aller lui acheter un cadeau, son tuteur surprotecteur le punit en l’effrayant avec des histoires de fantômes. Mais au matin, Hinata remarque que Midori n’a pas de reflet dans le miroir et ne projette pas d’ombre au sol. N’osant pas interroger l’homme mystérieux qu’il soupçonne d’être un spectre, il sèche l’université pour acheter de quoi l’exorciser. Cependant à son retour à la maison, il trouve les vêtements de Midori auprès d’un énorme corbeau se baignant dans une bassine. Serait-ce son tuteur ?

En conclusion

Quel plaisir de retrouver une œuvre de Moegi Yuu sensei! J’aime beaucoup son style narratif qui allie romance et humour. En plus, le corbeau ressemble à une adorable mascotte. Ce one-shot offre à la fois une histoire divertissante et légère avec un couple attachant.

The wize wize beasts of the wizarding Wizdoms – Nagabe

the wize wize beasts of the wizarding wizdoms nagabe
Nagabe ながべ
ISBN: 9782372874885
Komikku, 2020
ISBN: 9784863497313 (JP)
Akaneshinsha, 2018 (JP)
Titre original: ウイズダムズのけものたち
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Premiers émois amoureux à l’école de magie.

Nagabe sensei propose de suivre les premiers amours qui naissent dans l’école de magie Wizdoms. Il conserve les caractéristiques des animaux pour créer leurs caractères et spécificités, jouant sur les combinaisons entre ses personnages. Ainsi, chaque chapitre s’attarde sur un couple qui se forme. L’approche reste pudique et se concentre principalement sur les premiers émois. L’auteur présente différentes formes de l’amour: à sens unique, possessif, admiratif, secret, curieux, non assumé, chaleureux, attirant. De même, il confronte l’innocence de la jeunesse face à leurs émotions et les conflits intérieurs des adultes qui tiennent compte des regards extérieurs. Par exemple, la licorne Benjamin cache son homosexualité après avoir subi le rejet de sa communauté, le dragon Fermat ne comprend pas ses propres sentiments et l’amour pur et réciproque entre l’ours Mauchly et l’humain Charles déborde de tendresse. Des fiches techniques sur les animaux terminent chaque chapitre.

Le mangaka humanise avec finesse les différents animaux tout en conservant leurs caractéristiques propres, permettant de les reconnaître immédiatement. Son trait plutôt fin s’adapte au différentes morphologies des personnages, anguleux ou rond, se rapprochant assez de l’illustration. La mise en page plutôt classique privilégie la mise en avant des détails et des petits gestes. De même, les trames servent principalement à colorer ou ombrer. Nagabe sensei préfère jouer sur le contraste noir et blanc, utilisant des pointillés et des traits faits au pinceau ou à la plume pour donner du volume aux décors, aux pelages et plumages divers. Il n’y a aucune scène érotique, mais la sensualité de certains baisers et de certaines caresses se ressent tout de même. En fin de tome, des yonkoma présentent des anecdotes amusantes et mignonnes sur chaque couple.

En résumé

Il y a longtemps, le puissant sorcier Wizdoms a transmit le savoir nécessaire pour que certaines bêtes puissent prendre forme humaine. Ainsi, les thérianthropes, assoiffés de connaissance, construisirent des écoles. Cachée au milieu de la forêt, la prestigieuse école de magie Wizdoms forment donc les plus grands sorciers du monde. Mais entre les études et la vie en commun, certains d’entre eux découvrent également l’amour!

En conclusion

Comme à son habitude dans ses BL, l’auteur s’attarde surtout sur les sentiments et la relation. Ici, le format court des chapitres ne permet pas vraiment d’approfondir le lien entre les personnages. Et pourtant, le mangaka réussit à transmettre l’essentiel, la finesse des émotions et même à démontrer le naturel du sentiment amoureux. Le milieu de l’école magique permet de mieux accepter cet univers fantastique. Un titre à mettre entre toutes les mains!

Fluff for the flightless – hagi

fluff for the flightless hagi
hagi
ISBN: 9782375062043
Taifu comics, 2020
ISBN: 9784829686249 (JP)
Printemps shuppan, 2019 (JP)
Titre original: 神様と飛べない使い
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

Une aventure douce et tendre qui réchauffe le cœur au royaume des dieux.

hagi sensei nous entraîne dans un monde de fantaisie où les dieux polymorphes et leurs messagers ailés vivent en harmonie apparente. Avec Baku et Shin, singuliers par rapport à leurs congénères, elle questionne sur la différence et le rejet. Elle préfère maintenir le mystère et le suspense, dévoilant au fur et à mesure du récit l’étrange lien unissant ses deux héros, parsemant des indices. La romance apparaît donc juste en toile de fond. L’auteure décrit avec finesse et pudeur les différents sentiments de ses personnages. Elle les fait évoluer doucement. D’ailleurs, Shin change le plus et entraîne avec lui Baku mais également certains de ses amis comme Yatsude et les triplés. En outre, l’amour divin qu’elle représente est très ouvert. Les triplés apportent une pointe d’humour dans cet univers doucereux mais parfois dur.

La mangaka a un style plutôt shôjo, avec des traits fins épurés, de grands yeux expressifs. Son style convient parfaitement pour rendre le côté moelleux de Baku et la mansuétude des dieux. Les décors sont soignés même s’ils représentent principalement des paysages de montagne et quelques bâtiments. Aussi, certains angles de vue mettent en avant l’esthétique. Les ellipses, vides, emboitements de vignettes et cadrages accordés à son contenu dynamisent la mise en page. hagi sensei joue avec les détails des petits gestes ou des regards. Même s’il n’y a aucune scène érotique, elle fait allusions à la sexualité entre dieux et messagers. En fin de tome, elle présente quelques personnages. Sous la jaquette, elle narre une anecdote amusante et tendre entre Shin et Baku, concluant son récit.

En résumé

Shin est un messager des dieux en apprentissage. Mais comme ses ailes sont noires et atrophiées, il subit depuis l’enfance les railleries de ses semblables. En plus, il a tendance à laisser éclater sa rage. Néanmoins, la seigneurie qui dirige les 32 monts décide tout de même de lui assigner un dieu à servir. Le jeune messager devra donc s’occuper du dieu installé au mont 32, le plus éloigné. En effet, afin d’éviter la corruption, le travail de ces serviteurs consiste principalement à prendre soin de la toison de leur dieu; et plus le mont est éloigné de sa seigneurie, plus le risque de corruption est grand. Arrivé sur place, Shin trouve une grosse boule poilue. Ne recevant aucune réponse à ses questions, il commence à s’affairer. Mais au mont de sa seigneurie, Sanzashi apprend que les divinités des monts proches de celui de Shin ont disparu avec leurs messagers.

En conclusion

Même si ce one-shot n’a pas été classé parmi les meilleurs manga profonds au Chill Chill BL award 2020, les lecteurs l’apprécient pour son histoire douce et très émouvante. En effet, l’auteure nous plonge dans un univers tellement paisible avec deux héros si touchants qu’on ressort comme apaisé à la fin de notre lecture. En plus, le trait de la mangaka s’est encore plus adouci depuis son premier titre: Ne me quitte pas. Laissez-vous donc envouter par ce dieu duveteux et son adorable messager!

De l’autre côté du miroir – Hisamatsu Eight et Yukibayashi

de l autre cote du miroir hisamatsu eight yukibayashi
HISAMATSU Eight 久松エイト
Yukibayashi 雪林
ISBN: 9782368777275
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784866692159 (JP)
J Publishing, 2019(JP)
Titre original: 彼方此方で逢いましょう
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

La rencontre magique entre un prodige de l’ikebana et un futur roi.

Hisamatsu Eight sensei offre une romance avec une touche fantastique. Elle met en parallèle deux hommes subissant la pression due à l’héritage d’une famille illustre et à l’attente de l’entourage. Tous deux s’interrogent sur l’honnêteté des compliments qu’on leur porte. Malgré un talent reconnu, Sara manque de confiance en lui car son style s’éloigne de celui de son père. Shâra, quant à lui, regrette qu’on l’empêche d’approcher son peuple et que l’on décide de ses goûts. Tous deux apprécient les fleurs, s’exprimant à travers elles. L’auteure questionne sur la normalité, la supériorité et la solitude ressenties par un devoir filial lourd. Malheureusement, elle n’approfondit pas son sujet pour laisser place à la romance, introduisant un quiproquos pour augmenter la tension finale. En fin de tome, elle donne deux récits permettant de découvrir d’abord l’origine du miroir puis la conciliation du couple pour harmoniser vie privée et travail.

Yukibayashi sensei a un trait classique et anguleux. Pourtant, elle dessine des visages légèrement ronds avec des cheveux en aplats noirs. Quelques reflets suggèrent les mèches et donnent du volume. Ce travail est complètement différent sur les illustrations couleurs. Les trames d’ambiance accompagnent les sensations des personnages. Par ailleurs, le découpage des cases joue sur l’effet des deux univers à travers le miroir ou change les ambiances. Ainsi certaines pages dégagent un peu de poésie, mettant en valeur l’esthétique et le dynamisme. Par exemple, la beauté des fleurs est bien rendu. En revanche, les scènes érotiques peu nombreuses, sont censurées par de fines bandelettes blanches et évitent de montre les détails. En fin de chapitre, la mangaka présente des compositions d’ikebana. Elle met en scène le couple dans les illustrations de début de chapitre.

En résumé

Dans un royaume inconnu, le prince Shâra s’ennuie et éconduit les différents messagers lui apportant des cadeaux en n’osant croiser son regard. Au Japon, Senba Sara supporte de moins en moins les compliments des personnes qui l’entourent. Issu d’une illustre famille de professeurs d’ikebana, il trouve pourtant ses réalisations insipides. Un jour, il découvre qu’il peut passer à travers le miroir de sa chambre. Il arrive alors dans le palais de Shâra. Croyant rêver, il s’amuse en tentant tout ce qui est possible. Mais en revenant dans sa chambre, il remarque qu’il n’est pas seul…

En conclusion

L’histoire qui était tout d’abord contemplative se précipite vers la fin pour finir un peu abruptement. Dommage, car il y avait un fort potentiel pour approfondir divers thèmes comme les différences culturelles ou la réaction des familles. On passe tout de même un agréable moment avec ce couple touchant tout en découvrant l’ikebana.

Le fil du destin – Yoshio Akira

le fil du destin yoshio akira
YOSHIO Akira 吉尾アキラ
ISBN:9782368777343
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784864369930 (JP)
Core magazine, 2017 (JP)
Titre original: 赤い糸の執行猶予
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Le fil rouge du destin relie-t-il vraiment les personnes faites l’une pour l’autre?

Yoshio Akira sensei offre une comédie romantique douce et rafraichissante sur fond fantastique. Elle centre principalement la narration sur Keiji. A travers la question du destin, elle aborde divers sujets comme la difficulté à accepter sa sexualité ou ses sentiments, la peur de l’engagement, le refus d’être manipulé par un concept immatériel. Le ton reste constamment comique et les situations amusantes s’enchainent ou se répètent. Kei, têtu, manque de confiance en lui et croit fermement à l’influence du fil rouge du destin sur la vie. En introduisant Kamisawa, l’auteure donne une explication plausible à cette légende japonaise. En plus, elle présente Hiro comme un être pur et sensible, incitant le lecteur à prendre parti. D’ailleurs, le couple prend tout son temps, pour notre plus grand plaisir.

La mangaka a un style plutôt classique, avec un trait épuré. Néanmoins, elle se distingue surtout dans le traitement des passages comiques, avec des traits très simplifiés, exagérant les expressions ou transformant les têtes en SD. Les mimiques et les bouilles sont craquantes. Par exemple, difficile, même pour le lecteur, de ne pas céder au visage dépité de Hiro. Quelques trames d’ambiance renforcent les émotions des personnages. En outre, les décors situent principalement l’action. Malgré une mise en page plutôt classique, quelques planches se distinguent par leur dynamisme. Yoshio sensei s’attarde sur les détails des regards et des gestes tendres, transmettant parfaitement les différentes émotions. Les illustrations en début de chapitre donnent un petit aperçu sur le contenu à venir. Par ailleurs, il y a très peu de scènes érotiques mais elles ne sont pas censurées.

En résumé

Arako Keiji a la faculté de voir le fil rouge du destin qui relie deux personnes. Il n’apprécie pas trop son pouvoir depuis qu’il a remarqué, enfant, que le fil de ses parents n’était pas lié, entrainant par la suite leur divorce. A l’université, il est tombé amoureux de la pétillante Yui. Cependant il préfère taire ce sentiment, espérant que leurs fils se nouent. Un jour, voyant son fil enfin connecté, il le remonte mais découvre qu’il est attaché à un homme plus jeune que lui, Obata Hiroki. Kei décide alors de l’éviter au maximum d’autant plus que ce dernier s’inscrit à leur club étudiant. Mais le destin semble s’acharner à augmenter la fréquence de leurs rencontres et à favoriser leur rapprochement.

En conclusion

Fan de folklore japonais, je suis sous le charme complet de ce couple attendrissant. Et j’adore Karisawa qui, malgré son pouvoir de couper le fil du destin, préfère jouer les cupidons et les sauveurs. Un one-shot qui procure simplement du plaisir à sa lecture et qui donne envie d’encourager les protagonistes!

Nennen-saisai – Hideyoshico

nennen saisai hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775165
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784396783389 (JP)
Shodensha, 2013 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Trois histoires BL narrées comme du rakugo.

Dans ce recueil, Hideyoshico sensei s’inspire de deux contes de rakugo pour créer une version Boys’love. Elle prend des libertés avec les récits originaux mais conserve tout de même l’esprit principal. La première histoire reprend un conte modernisé. Même si la fin reste surprenante, elle dégage un peu de tristesse. Le second récit, développé sur plusieurs chapitres, est basé sur un classique. L’auteure s’attarde particulièrement sur la relation entre l’humain et le dieu de la mort ainsi que sur leurs sentiments. Elle complète son volume avec un récit réaliste, se penchant sur les questionnements d’un enfant et l’influence de l’extérieur sur la vision de sa propre famille. Elle conserve une certaine distance sur le traitement de l’homoparentalité mais termine également par une chute surprenante.

La mangaka a un trait épuré et simplifié, presque esquissé. Ses visages sont longs. Hideyoshico sensei apporte un soin particulier aux costumes et aux décors, respectant assez bien les références historiques. En outre, elle intègre les trames d’ambiance à la narration. Elle joue beaucoup sur les vides et les blancs, aérant ses pages. La mise en page reste tout de même dynamique. Les scènes érotiques sont non censurées mais succinctes. En plus, elles ne montrent pas trop les détails.

En résumé

La pêche au poisson rouge – conte japonais Binbogami: Période d’Edo. Yôhei s’est encore fait jeter par sa fiancée. En effet, il est plutôt paresseux et dépense sans compter. Un jour, le dieu de la pauvreté Binbogami s’installe chez lui. Mais même s’il essaie de faire travailler Yôhei, ce dernier perd immédiatement son argent dans des broutilles. L’être divin essaie alors de participer aux revenus de base du foyer endetté en effectuant de petits travaux…
Une fleur déracinée – conte japonais Jugemu: Durant Edo, un couple décide de nommer leur fils avec tous les prénoms signifiant « longévité » proposés par un moine bouddhiste. Mais après une vie comblée, Jugemu va traverser les époques et survivre à deux guerres mondiales. De nos jours, sous le pseudonyme de Hisashi, il travaille dans un club d’hôtes et se permet parfois de parler sèchement aux clientes. Un jour, il croise le dieu de la mort par hasard à un café…
La situation de la famille Komukai: Sôta vit avec son père et Renji, l’ami de son père qui s’occupe des tâches ménagères. Cependant, depuis qu’il a suivi le cours d’éducation sexuelle à l’école, il réalise que sa famille n’est pas tout à fait « normale ».

En conclusion

Ce titre a obtenu la troisième place du meilleur manga original au Chill Chill BL award 2014 (ex æquo avec le tome 3 de Kô 3 gentei de Kajimoto Reika). Comme j’adore le rakugo, ces histoires me plaisent énormément. J’admire le travail de l’auteure qui respecte le principe de la fin surprenante typique de ce genre artistique. Cependant, je pense que ceux qui ne connaissent pas les contes d’origine risquent d’être un petit peu perdu.

Goodbye, Red Beryl 3 – Michinoku Atami

goodbye red beryl 3 michinoku atami
MICHINOKU Atami みちのくアタミ
ISBN: 9782375062104
Taifu comics, 2020
ISBN: 9784866572352 (JP)
Frontier works, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Ce que vous voulez, je le désire aussi. »

Michinoku Atami sensei dévoile le passé de Moronatsu et sa rencontre avec Masakado, permettant ainsi de comprendre leur lien particulier. Elle prend directement la suite du tome précédent, plongeant Akihiko dans le doute. Ainsi, elle aborde en fin de compte des questionnements tout à fait humains: par exemple, sur l’avenir et sur ce que devient le partenaire à son décès. Kazushige ressent également quelques remords classiques dans une relation homosexuelle, en particulier la privation d’une vie familiale « normale ». Le dénouement, tout en tension, fait un saut dans le temps et reboucle au début du premier tome, avant de poursuivre. L’auteure fait évoluer le vampire qui s’humanise aux côtés d’Akihiko et s’ouvre aux autres. Elle joue sur le côté un peu pervers du jeune homme, rendant la discussion du couple virile lors de leurs ébats charnels. Elle interroge encore sur l’amour éternel, les liens avec les humains quand on est vampire.

La mangaka a légèrement modifié son style graphique: les traits épais et fermes des contours donnent un certain charme original. Elle n’hésite pas à simplifier ses traits dans les passages humoristiques, dessinant des têtes arrondies toutes mignonnes. Les corps restent masculins sans pour autant être musclés. Par ailleurs, Michinoku sensei porte attention aux détails des petits gestes et des regards. Elle utilise quelques trames d’ambiance plutôt discrètes. Elle continue à soigner la précision des vêtements et des décors, permettant de repérer immédiatement l’époque. Dans les scènes érotiques assez détaillées, de fines bandelettes blanches cachent les parties intimes. Pourtant, les contours ne sont pas dessinés. Sous la jaquette, une planche conclusive permet de découvrir ce que deviennent Masakado et Moronatsu.

En résumé

Masakado propose à Akihiko de le transformer en vampire mais ce dernier refuse, sachant que cela blesserait Kazushige. A la surprise de Moronatsu, le vampire n’est pas vexé mais l’humain semble avoir éveillé son intérêt. Ne voyant pas rentrer son jeune amant, Kazushige s’inquiète. Alors, dès qu’il sent l’odeur de Masakaso sur Akihiko à son arrivée, il s’énerve. Cependant, le jeune homme lui explique tout et le rassure. En échange, il réclame une récompense et obtient un baiser. Le soir, le couple s’unit avec passion. Le vampire réalise alors la profondeur de ses sentiments pour son petit ami.

En conclusion

L’auteure s’éloigne des histoires de vampires classiques et offre une fin émouvante et touchante. L’abnégation d’Akihiko peut parfois sembler extrême mais il en ressort un amour pur et puissant, contrebalancé par une libido active. Le changement de style graphique peut surprendre, mais pour moi, il est très agréable. Je suis encore plus subjuguée par le travail de la mangaka et j’espère que d’autres de ses œuvres seront traduites.

D.S.P. Romeo 3 – Watanabe Asia

DSP romeo 3 watanabe asia
WATANABE Asia わたなべあじあ
ISBN: 9782375061923
Taifu comics, 2020
ISBN: 9784909460349 (JP)
Junet, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

L’enfance de Kôyô Luna Starla.

Watanabe Asia sensei continue à développer son univers en présentant l’enfance de Kôyô. Elle donne beaucoup de détails sur la spécificité des Luna Starla. Elle partage la narration entre Aurora et Kôyô. L’abondance des informations, denses, demande une certaine concentration à la lecture. Il y a même des explications supplémentaires après la postface. Ainsi, l’auteure aborde la mort, la naissance, l’amour, la vie. Par ailleurs, elle invite indirectement à une réflexion écologique et poétique. En outre, elle semble s’inspirer de divers genres comme la science-fiction ou la fantasy. Nisshô donne une version originale de l’androgyne, modifiant son corps selon les besoins mais conservant une certaine virilité. Ce tome est complété à la fin par des commentaires sur l’artbook et les résultats d’un sondage amusant. En revanche, il faudra attendre le volume 4 pour découvrir réellement la suite du tome 2.

La mangaka soigne vraiment les expressions des visages. Par exemple, Kôyô, enfant, a une bouille adorable qui devient très expressive quand il boude. De même, elle n’hésite pas à simplifier ses traits dans les passages humoristiques. Les décors s’estompent pour ne pas trop surcharger la page, permettant de mettre en valeur les personnages. Watanabe sensei joue beaucoup sur les noirs et blancs et les clairs-obscurs. Elle utilise également quelques trames d’ambiance. La mise en page dynamique dégage une certaine poésie dans quelques planches. Même s’il n’y a pas de scène érotique, certaines poses exhalent une légère sensualité.

En résumé

Comme Kôyô a sombré dans le coma, Jade entre dans le liquide de Môlska pour tenter de le réveiller. En effet, le Luna Starla a plongé dans ses souvenirs d’enfance et se remémore les soins de Nisshô qui l’a mis au monde et l’a allaité en transformant son corps en femme. Aurora Âron Pilgim, un pèlerin Lycan, s’est immédiatement attaché à l’enfant. Il va même s’occuper de son éducation par la suite. Comme Kôyô a un don d’empathie et de télépathie, il est sensible au flux d’énergie de son nouveau tuteur. Leur lien devient donc très fort au fil du temps. Impressionné par les récits du Lycan sur ses recherches, le jeune Luna Starla jure alors de le protéger dès qu’il intégrera une patrouille.

En conclusion

Ce tome a obtenu la vingtième place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2020. Et Kôyô LS Balte Romeo est aussi classé vingtième, pour le meilleur uke. Les commentaires sur l’artbook donnent envie de le découvrir. L’auteure s’excuse même auprès des traducteurs pour les mots qu’elle invente. D’ailleurs, il est amusant de lire la réponse du traducteur français. Je suis complètement subjuguée par l’univers complexe de la mangaka au point d’oublier le côté BL. Fans de fantasy, n’hésitez pas!

D.S.P. Romeo 2 – Watanabe Asia

DSP romeo 2 watanabe asia
WATANABE Asia わたなべあじあ
ISBN: 9782375061503
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784896442984 (JP)
Magazine magazine, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

L’amour contrarié de Jade et Kôyô malgré leur attirance mutuelle va-t-il se concrétiser un jour?

Après un premier tome centré sur Kôyô, Watanabe Asia sensei s’attarde un peu plus sur Jade. Elle débute son manga par une fiche de rappel, précisant l’âge de certains protagonistes. Elle maintient le suspense au fil du récit mais pose des indices à l’adresse des lecteurs leur permettant de découvrir les secrets de Kôyô avant Jade. En outre, Bardô entretient un lien particulier avec Diager et Kôyô, étant arrivé jeune dans la brigade. Sa piété presque filiale l’empêche donc de s’émanciper mais tout s’accélère avec le combat contre le basilic puis ses observations d’Îra et Diag. L’histoire principale se termine sur un cliffhanger insoutenable. L’auteure alterne la narration entre ses protagonistes. Elle développe trois chapitres bonus permettant d’approfondir les sentiments des personnages et leur passé. Elle donne un aperçu du triste destin des Lycans trop vieux en introduisant Krihl et Douglas.

La mangaka a toujours un trait aussi stylé. Elle les simplifie pour les passages humoristiques. Par exemple, les Lycans ont des têtes de chat trop adorables. De profil, les nez sont assez pointus. Les cils longs et épais soulignent les regards. De même, Watanabe sensei donne une certaine originalité aux vêtements, à la faune et la flore. Elle apporte un côté mignon aux slayers en ajoutant des oreilles à la capuche de leur uniforme. Malgré des trames variées, elle ne surcharge pas trop ses pages. La mise en page reste donc dynamique, accompagnant même les actions. Bien que détaillées avec des coupes intérieures, les scènes érotiques évitent de montrer explicitement les parties génitales en les occultant ou en simplifiant les traits. D’ailleurs, le découpage précis des ébats entre Jade et Kôyô donne quelques indices permettant d’anticiper la suite.

En résumé

Kôyô Luna Starla Balte Roméo (112 ans) a cédé aux avances de son sous-capitaine, Claudio Rikaon. Curieux de son lien avec Jade Bardô (33 ans), Rika lui demande quelques explications. En fait, depuis que Diager Diadelte a été blessé par un basilic, le jeune Lycan évite de toucher son supérieur. En effet, ils étaient absents durant l’attaque, Jade étant parti à la recherche de Kôyô, perdu et affaibli par ses chaleurs. Quand Bardô trouve Rika dans le bain avec Kôyô, il laisse exploser sa colère. En mission, quand un basilic attaque Braddy, le capitaine réagit immédiatement mais est blessé. Jade chute avec lui et le basilic dans un marais en tentant de le rattraper. Sous sa forme bestiale, il réussit tout de même à tuer l’animal. Son capitaine n’arrivant pas à se soigner, il lui donne alors de son sang. Pour calmer leur état d’excitation, ils finissent par coucher ensemble.

En conclusion

Ce tome a obtenu la huitième place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2018. La couverture de l’art-book Romeo colors a également été classé troisième. Et Jade est le 14ème meilleur seme. En effet, malgré les nombreuses scènes érotiques, le scénario développé maintient le lecteur en haleine, avec un graphisme agréable. La souffrance de l’amour unique presque irréalisable quand on vit longtemps semble une réelle torture. J’ai juste envie de soutenir Jade et Kôyô!

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