Color recipe 1 – Harada

color recipe 1 harada

Harada はらだ
ISBN: 9782375062517
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784403666292 (JP)
Shinshokan, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Ha, ha! On va pas bien tous les deux! »

Harada sensei nous entraîne dans un thriller psychologique avec un psychopathe pervers prêt à tout pour arriver à ses fins. Elle joue sur les caractères opposés de Shôkichi et Fukusuke pour ajouter quelques touches d’humour. Elle chamboule leur rivalité par des évènements qui les rapprocheront petit à petit. D’ailleurs, le côté asocial et naïf de Shôkichi lui fait perdre confiance en lui. Et Fukusuke, très possessif, joue avec ce dernier en lui faisant éprouver diverses émotions. De même, la franchise et l’impartialité de Riku ajoutent quelques tensions. Entre manipulation et harcèlement, l’auteure transcrit parfaitement les sentiments de ses personnages, la pression et la tension. Elle dévoile peu à peu les réelles intentions de Fukusuke. Par ailleurs, le comportement insistant et provocateur du coiffeur pervers entraîne des relations au consentement mitigé. En fin de tome, les chapitres bonus offre des anecdotes complémentaires.

La mangaka a un trait épuré et délié, légèrement anguleux. Elle porte une attention particulière sur la sensualité de la gestuelle des coiffeurs, décomposant leurs mouvements pour le lavage, la coupe, la couleur ou le massage. Elle simplifie les traits des expressions dans les passages humoristiques. Les visages sont plutôt ronds et les personnages rougissent facilement. Les premières planches, en couleurs, jouent beaucoup sur les contrastes forts. De même, les contrastes noir et blanc se dégagent des trames équilibrées. Par contre, les trames d’ambiance très graphiques alternent avec les décors. La mise en page, au premier abord classique, se révèle en réalité discrètement dynamique. Harada sensei ne censure pas les scènes érotiques. D’ailleurs, elle détaille les préliminaires, jouant sur les cadrages et les gros plans, mettant en avant l’érotisme des personnages.

En résumé

Shôkichi (25 ans) travaille dans le salon de coiffure de M. Mikado, qu’il admire. En distribuant des tracts, il se dispute et frappe un passant qui se moquait de son patron. Mais il retrouve ce dernier au salon. Car Fukusuke (26 ans) est le nouveau coiffeur qui rejoint l’équipe. Originaire d’un salon prestigieux, il privilégie la communication avec les clients tandis que l’asocial Shô, bien que doué techniquement, peine à fidéliser sa clientèle à cause de son caractère taciturne. Un soir, M. Mikado, souhaitant qu’ils collaborent, leur demande de s’évaluer l’un l’autre. Mais passant plus de temps à se chamailler, Fukusuke rate le dernier train. Shôkichi lui propose donc de dormir chez lui. Cependant, quand il se réveille dans la nuit, il surprend alors son nouveau collègue en train de se masturber sur lui…

En conclusion

Ce tome obtient la douzième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2019. Fukusuke est classé dixième meilleur seme. En revanche, Shôkichi ne se classe pas mais est cité parmi les meilleurs uke admirables débordant de mignonitude. A noter que l’auteure a changé d’éditeur au cours de la série. Pourtant, publié en 2016 chez Kadokawa au départ, ce tome avait été classé premier meilleur manga au Chill chill BL award 2017. Le changement n’a en rien entamé son succès. En effet, Harada sensei maintient le suspense jusqu’au bout, ne révélant le caractère psychopathe de Fukusuke et ses desseins qu’à la fin. Elle offre comme à son habitude, une belle palette de caractères déviants. J’apprécie beaucoup ce récit malgré mes difficultés à apprécier Fukusuke dont la possessivité semble sans limite. Je recommande donc absolument cette série aux fans du genre.

La punition 2 – Hinako

la punition 2 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382763872
Hana, 2023
ISBN: 9784866535456 (JP)
Core magazine, 2021 (JP)
Titre original: 馬鹿とハサミ 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« J’en veux encore… Encore… »

Hinako sensei continue de développer le « dressage » particulier de Yôsuke par Sujima. Elle montre les petits changements des deux héros qui refusent pour l’instant d’admettre leurs sentiments naissants, bien qu’ils acceptent leur attachement. En introduisant l’ami d’enfance de Yôsuke, surprotecteur, elle ajoute quelques tensions les obligeant à s’interroger sur leur relation. Sujima devient plus souple et tendre mais également encore plus possessif. Bien que plus docile, Yôsuke continue de provoquer son « maître » et laisse s’exprimer sa jalousie. Ainsi, l’auteure joue sur les quiproquos et les petits secrets pour pimenter encore plus la relation entre les deux hommes. Elle utilise par ailleurs leurs amis et collègues pour détendre l’atmosphère. Comme dans le tome précédent, elle donne une anecdote sur un chapitre dans l’histoire bonus.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages et des corps longilignes, des yeux effilés qui donnent un charme particulier à ses personnages. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes avec des bandelettes et en dessinant des contours blancs. Pourtant, elle offre beaucoup de coupes intérieures. Par ailleurs, elle fait poser ses personnages dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Sujima autorise enfin Yôsuke à dormir à ses côtés. Mais il reçoit un appel urgent du travail et s’absente. Dans la journée, l’ancien gigolo retrouve son ami qui lui a recommandé son petit boulot de téléphone rose pour récupérer son premier salaire. Il pensait d’abord aller aux putes mais, redoutant le retour de son nouveau maître de mauvaise humeur, il se ravise. Il accueille alors Sujima avec une bière. Les deux hommes finissent donc au lit mais Yôsuke remarque qu’il ne fait aucun effet à son partenaire. Etait-il vraiment parti travailler?

En conclusion

Hinako sensei maîtrise sa mise en page, la dynamique de son scénario et son style graphique particulier, presque incisif dans certaines images. Elle crée des personnages attachants malgré leurs sales caractères et leurs défauts. En effet, Yôsuke et Sujima ne sont pas des anges et pourtant, j’aime suivre leurs aventures. Je ressens même un plaisir coupable de voir l’ancien gigolo se faire punir à chaque « bêtise ». Toutefois, ce genre de récit peut choquer la sensibilité de certains lecteurs, le consentement n’étant parfois pas clair. Pour ma part, je suis complètement séduite!

La punition 1 – Hinako

la punition 1 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382763865
Hana, 2023
ISBN: 9784866535920 (JP)
Core magazine, 2021 (JP)
Titre original: 馬鹿とハサミ
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Donnez-moi un doigt, et je vous prendrai le bras. »

Hinako sensei construit une relation particulière entre un gigolo un peu idiot qui se laisse vivre et un gérant de bar intransigeant. Elle alterne la narration entre les deux héros. Par ailleurs, elle s’intéresse aux relations humaines en général, aussi bien amicales, professionnelles qu’amoureuses. Sujima s’amuse du comportement audacieux du gigolo qui oscille constamment entre provocation et obéissance. Son « dressage » entre tendresse et brutalité va amener Yôsuke à s’interroger sur sa sexualité. Ce dernier prend également conscience de la superficialité de ses relations actuelles et des efforts à fournir pour conserver son peu de confort. A travers le jeu de manipulation entre les deux hommes, l’auteure aborde la solitude et la misère sentimentale. Elle développe un amour vache et versatile, limite SM. Dans l’histoire bonus, elle offre une anecdote sur un des chapitre, ici, celui de la ceinture de chasteté.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages et des corps longilignes ainsi que des yeux effilés, donnant une touche toute particulière à son graphisme. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page très dynamique varie souvent les angles de vue. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par des languettes blanches. Elle supprime également les détails par des contours parfois blancs.

En résumé

Le patron du bar à hôtesses Sujima Takumi découvre que ses employées ont des relations sexuelles avec un client malgré l’interdiction du règlement. En effet, le gigolo Yôsuke, délaissé par sa maîtresse Mizuho chez qui il vit, aime prendre des risques et dépense donc son argent de poche avec les hôtesses du Deli hell. Dénoncé par sa dernière conquête Sayaka, il subit la punition de Sujima qui le viole mais l’embrasse pourtant tendrement. A son réveil, Yôsuke, dans une situation compromettante, est surpris par Mizuho qui le met donc à la porte. Désespéré, le gigolo rejoint Sujima pour d’une part, lui demander de retirer la ceinture de chasteté qu’il lui a installé et d’autre part, squatter son appartement.

En conclusion

Hinako sensei construit une relation assez particulière à la limite du SM entre ses deux héros qui cachent en fait une certaine solitude et un manque d’affection. Son trait particulier renforce le côté pervers et sadique de Sujima. Ce tome pourra choquer la sensibilité de certains lecteurs, les relations n’étant pas toujours consenties. Pour ma part, appréciant le travail de la mangaka, je suis happée par cette relation toxique mais dynamique et entrainante.

Orage & miel – Retsujyo

orage et miel retsujyo

Retsujyo 劣情
ISBN: 9782382763902
Hana, 2023
ISBN: 9784796414562 (JP)
Kaiohsha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« J’ai toujours pensé que je ne pouvais aimer personne. »

Retsujyo sensei narre une romance dramatique entre deux amis d’enfance perdus de vue. Elle alterne la narration entre les deux héros, faisant entrer rapidement les lecteurs dans les confidences d’Aoyagi, alias Yang. Ainsi, elle aborde le sacrifice de soi, la manipulation, la jalousie et le désarroi des personnes sous la coupe des mafieux. Prisonnier de sa promesse avec Yang, Yuen refuse de fuir le danger et se prostitue pour protéger les deux derniers orphelins de l’établissement. Soumis à son gang, Aoyagi protège à sa manière celui qu’il a toujours aimé. L’auteure préfère s’attarder sur les sentiments des personnages, expédiant les tensions du clan mafieux assez rapidement. Elle offre tout de même quelques scènes d’action. Jin, le bras droit d’Aogiri apporte une touche amusante avec les enfants Tam et Fan.

La mangaka a un trait épuré avec une touche shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames d’ambiance se font discrètes tandis que les autres trames utilisent une large palette de dégradés. Les décors soignés sont également très présents. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page très dynamique joue sur les suggestions pour ne pas trop détailler les scènes trop violente. Toutefois, Retsujyo sensei atténue peu le sang malgré leur fusion avec des ombres. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le quotidien des personnages.

En résumé

Abandonné par ses parents, Yuen trouve du réconfort auprès de son camarade de chambre, Yang, qui le traite comme un petit frère. Ce dernier lui promet même de continuer à venir le voir quand il quittera l’orphelinat plus tard pour travailler. Mais un jour, le directeur de l’orphelinat convoque Yuen dans son bureau la nuit et abuse de lui. L’adolescent n’arrive pas à se confier à son protecteur pourtant inquiet. Ne supportant plus son calvaire, un soir, il finit par assommer violemment son agresseur. Arrive alors Yang qui décide de se faire passer pour le coupable afin de protéger Yuen.

En conclusion

Ce one-shot obtient la treizième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2022. Retsujyo sensei oscille entre érotisme et action, se perdant parfois dans les réflexions de ses personnages. Certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs car elle aborde le viol, la pédophilie (toutefois sans images explicites), sans compter les scènes un peu sanglantes. Son graphisme est par ailleurs charmant. Pour ma part, j’ai sauté certaines pages trop sanglantes à mon goût, mais cela ne m’a pas gêné dans la compréhension du récit. Une lecture sombre dans laquelle l’amour se fait désespérément désirer.

La complainte du poisson rouge – Gontaku Nido

la complainte du poisson rouge gontaku nido

GONTAKU Nido ごんたくにど
ISBN: 9782382763834
Hana, 2023
ISBN: 9784813032533 (JP)
Taiyohtosho, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Le jour où tu retrouveras la mémoire, je ne pourrai plus être auprès de toi. »

Gontaku Nido sensei plonge directement les lecteurs dans le quotidien étrange de Tomohisa qui prend soin de Yûta. Elle installe une relation consensuelle mais dérangeante à cause du comportement enfantin de Yûta. Par ailleurs, elle maintient le suspense jusqu’à la fin en dévoilant au fur et à mesure les secrets que cachent Tomohisa, expliquant l’origine de cette situation. Orphelin, le jeune homme aime s’occuper des enfants. Toutefois, assumant son homosexualité, il a renoncé au rêve de devenir père. Yûta, héritier d’une famille aisée, ne supporte plus la pression familiale. Leur rencontre va totalement bouleverser leur vie. Ainsi, l’auteure montre les inquiétudes qui polluaient l’harmonie du couple et qui ressortent malgré une situation différente. Elle aborde le poids de la culpabilité et l’acceptation de la folie. Par ailleurs, elle met en avant l’entraide et la bienveillance des habitants des îles isolées. L’histoire bonus dévoile le devenir du couple.

La mangaka a un trait épuré au contour épais. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise beaucoup de trames et marque pourtant les ombres fortes par des hachures en plus. De même, les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par contre, les décors situent l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir et sont très importants pour se repérer dans le récit. La mise en page très dynamique varie surtout les angles de vue. Dans les scènes érotiques, Gontaku sensei joue sur les cadrages pour éviter de détailler les parties intimes. D’ailleurs, elle censure ces dernières par des caches blancs ou en les simplifiant. Dans les illustrations en début de chapitre, elle partage le quotidien de ses héros et l’inclut parfois directement dans le récit.

En résumé

Tomohisa trouve Yûta nu en train de manger le poisson rouge. En effet, son petit ami devenu amnésique se comporte depuis comme un enfant. Il espère donc provoquer ses souvenirs en l’emmenant au festival et en reproduisant les évènements de leur première rencontre. Les deux hommes commencent par le stand de pêche de poisson rouge puis dégustent une glace pilée qui colore leur langue. Yûta, désirant changer la couleur de sa langue, embrasse soudain Tomohisa…

En conclusion

Ce one-shot obtient la dix-septième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2021. Gontaku Nido sensei narre un récit glauque et malaisant mais donne toute de même envie de le lire jusqu’au bout grâce au suspense. Son style graphique, plutôt commun, dégage en plus une certaine douceur qui contraste avec le déroulement de l’histoire. Certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs, non par leur violence mais surtout par la relation complexe qu’entretient le couple. Je pense donc que ce manga ne pourra pas plaire à tout le monde. Pour ma part, je trouve la conclusion intéressante et originale. Ce thème m’intéressant particulièrement, j’ai apprécié ma lecture.

Méthode pour dresser un mauvais garçon – Dayoo

methode pour dresser un mauvais garcon dayoo

Dayoo ダヨオ
ISBN: 9782382764169
Hana, 2023
ISBN: 9784396785260 (JP)
Shodensha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Je ne tomberai pas dans les bras d’un type aussi exécrable… »

Dayoo sensei propose de découvrir les aventures d’Utsugi avec Harima, faisant suite à Lonely playground 2. Toutefois, elle divulgue suffisamment d’informations pour permettre aux nouveaux lecteurs d’apprécier le récit sans consulter le titre d’origine. Ainsi, elle dévoile au fur et à mesure les secrets autour des personnages, maintenant le suspense jusqu’à la fin. Harima oscille constamment entre imposition de ses désirs, provocation et prévenance. Allant toujours à l’encontre des attentes de l’arrogant et trop fier PDG qui refuse d’admettre ses nouveaux sentiments, il le manipule facilement, espérant son amour exclusif. Les chamailleries entre les deux hommes apportent donc une constante tension. Par ailleurs, le chien Charles ajoute une touche comique. L’auteure s’intéresse à l’homophobie, le rejet des parents, la peur du jugement extérieur et d’assumer son homosexualité.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dédouble parfois les contours et dessine des hachures pour les rougissements. Les yeux longilignes ont une forme marquée, tombante, les rendant très expressifs. Par ailleurs, les personnages ont des corps plutôt musclés. Les trames équilibrées soulignent surtout les couleurs tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors situent principalement l’action. Par ailleurs, la mise en page est très dynamique. Dayoo sensei représente directement en image les rêves et l’imagination de ses personnages. Dans les scènes érotiques, elle censure légèrement les parties intimes en estompant légèrement les contours. Elle présente succinctement les protagonistes en début de tome. En début de chapitre, les illustrations montrent les héros qui posent.

En résumé

Lors des 50 ans des agences Utsugi immobilier, le PDG Utsugi Masatsugu se présente en public avec son ex-femme, déclenchant immédiatement des rumeurs. En effet, il a dû divorcer quand elle a découvert sa liaison avec un jeune homme, Yukifumi, qui a également réussi à se libérer de son emprise. Parmi le personnel, il remarque soudain Ichirô Harima (26 ans), l’agent d’entretien de son entreprise avec qui il a actuellement une aventure et qui l’oblige depuis à prendre la place de passif. Ce dernier l’entraîne alors rapidement dans les toilettes et commence à l’exciter. Mais l’arrogant Utsugi refuse d’admettre le plaisir intense qu’il ressent uniquement à son contact. Il essaie de se soustraire à son emprise en lui confiant la clé d’une chambre d’hôtel mais file discrètement chez lui. Toutefois, le suspicieux Harima le suit et décide alors de le punir.

En conclusion

Ce spin-off se classe à la seizième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Dayoo sensei propose une romance un peu plus classique mais maîtrise toujours aussi bien l’enchainement des évènements. Elle surprend complètement le lecteur avec le final un peu rocambolesque mais tellement plaisant. En plus son graphisme bien que toujours anguleux semble toutefois s’adoucir. J’apprécie la dualité du comportement de Harima, tantôt violent, tantôt tendre. Je suis toujours sous le charme!

La fin du monde avec toi 2 – Marukido Maki

la fin du monde avec toi 2 marukido maki

MARUKIDO Maki 丸木戸マキ
ISBN: 9782382762035
Hana, 2023
ISBN: 9784396785376 (JP)
Shodensha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Une belle histoire d’amour précédant la fin du monde pour deux héros inexpérimentés. »

Marukido Maki sensei continue le périple de ses personnages à travers quelques préfectures du Japon avant la fin du monde. Elle montre une civilisation de plus en plus décadente, avec la disparition des autorités et de l’administration, et la perte des valeurs. Par ailleurs, elle sème des indices à travers son récit, permettant d’anticiper certaines révélations. Ainsi, les secrets autour de Meguru apportent un peu de suspense. De même, Yûma et les « miracles » qui l’entourent, offrent une note humoristique et positive. D’ailleurs, les deux adolescents motivent leurs aînés qui arrivent enfin à faire une mise au point. Ainsi, l’auteure inverse la dynamique entre Ritsu, qui nourrit des regrets sur son comportement, et Masumi, qui profite maintenant de petits bonheurs simples. Elle aborde le sentiment de culpabilité, la difficulté à conserver l’espoir face à des situations dramatiques, la solitude, la fatigue de vivre avec la pression sociale.

La mangaka a un trait légèrement épuré mais léché. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page dynamique joue sur les angles de vue variés. Dans les scènes érotiques, Marukido sensei évite de montrer les parties intimes. Elle présente les scènes de loin, les recouvrant en plus de trames sombres. Sous la jaquette, elle donne quelques anecdotes, en plus de sa postface. Si on met la couverture du tome 1 et celle du tome 2 côte à côte, une belle illustration apparaît.

En résumé

Le soir du quatrième jour avant la fin du monde, Nishina Masumi, Kusakabe Ritsu et Hirose Yûma arrivent à Gotenda. Ils trouvent même un hôtel ouvert. Mais le gérant fait flamber les prix, persuadé que toute cette histoire n’est qu’un complot fomenté par les plus riches. Sans hésiter, Kusakabe paie alors pour tout le monde. Pendant que les trois voyageurs dînaient dans la chambre, ils entendent des cris dans le couloir. Une jeune femme semble en difficulté avec un homme. D’abord troublés par sa ressemblance avec l’idole décédée Kagami Madoka, Yûma et Ritsu lui viennent ensuite en aide. En fait, Kagami Meguru se présente comme la petite sœur de la star. Croyant au destin, Hirose lui propose alors de la raccompagner chez ses parents à Matsumoto…

En conclusion

Ce tome se classe à la seizième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Marukido Maki sensei arrive à disséminer des notes positives malgré un contexte dramatique. D’ailleurs, elle s’amuse à créer le doute avec une petite image en fin de tome. Comme à son habitude, elle provoque un peu de compassion pour Kusakabe, malgré son comportement. Je prends plaisir à accompagner les personnages dans leurs aventures, m’interrogeant sur mes réactions à leur place. Un coup de cœur!

La fin du monde avec toi 1 – Marukido Maki

la fin du monde avec toi 1 marukido maki

MARUKIDO Maki 丸木戸マキ
ISBN: 9782382762028
Hana, 2023
ISBN: 9784396785369 (JP)
Shodensha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Dans dix jours, un astéroïde géant va frapper la Terre. »

Marukido Maki sensei propose un scénario original avec une romance renaissante dans un contexte de fin du monde à venir. Elle présente une palette de sentiments, de questions et de réactions différentes. De même, elle révèle le passé des deux héros au fur et à mesure, permettant ainsi de mieux comprendre leurs sentiments complexes. Kusakabe et Nishina ont eu une vie complètement différente. Bien qu’il se comporte comme une vraie ordure, multipliant les conquêtes, le manipulateur Ritsu a tout réussi. Au contraire, l’introverti Masumi galère depuis toujours. Pourtant, l’auteure dévoile des personnalités beaucoup plus subtiles avec leurs faiblesses et leurs qualités, créant une dynamique plutôt positive entre les deux hommes. Elle aborde les priorités différentes selon les générations, les apparences trompeuses, le lien parent-enfant. Avec le lycéen Hirose Yûma, elle transforme son récit en périple. La narration se base principalement sur le point de vue de Nishina.

La mangaka a un trait légèrement épuré et léché. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance amplifient les émotions. D’ailleurs, le jeu des contrastes noir et blanc vient amplifier la dramatisation de certaines scènes. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Marukido sensei ne montre pas les parties intimes. D’ailleurs, elle s’arrête à l’essentiel. Par ailleurs, elle inclut les illustrations en début de chapitre directement au récit.

En résumé

Le 11 mai 20XX à 8h05, la télévision annonce qu’une météorite s’écrasera sur la Terre dans dix jours. Sous le choc, Nishina Masumi ne se rend pas à son travail et passe cette journée à ressasser sa vie merdique, à céder parfois à la panique pour ensuite finir par jouer aux jeux sur son smartphone. Mais le jour suivant, il se reprend et décide de réaliser les dernières choses qu’il aurait aimé faire. A sa surprise, la ville est assez calme et il trouve même du monde à la bibliothèque. Il y croise alors Kusakabe Ritsu, son ex de l’université, qui l’avait profondément trahi et blessé. Ce dernier lui propose pourtant de passer leurs derniers jours restants ensemble.

En conclusion

Marukido Maki sensei excelle à rendre les « ordures » beaucoup plus sensibles qu’elles ne paraissent. Pourtant, elle n’excuse jamais leur comportement, les dépeignant simplement tels qu’ils sont. Avec ce premier tome, elle installe principalement le contexte, les personnages, leurs liens complexes et leurs personnalités. Il y a une adaptation en drama, disponible en streaming sur Viki. Je suis complètement happée par ce récit et j’ai donc hâte de découvrir la suite.

I’m sorry – Hakase

I m sorry hakase

Hakase 博士
ISBN: 9782375063590
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784758077231 (JP)
Ichijinsha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Je l’ai vu se prostituer… »

Hakase sensei narre une romance dramatique entre deux étudiants esseulés qui vont se rapprocher dans des circonstances dramatiques. Elle aborde la solitude mais également l’abus de confiance et la facilité à tomber dans la prostitution lorsque l’on est trop naïf. En effet, la candeur de Kentarô semble presque improbable tellement sa crédulité et sa méconnaissance de la ville l’entrainent de plus en plus dans la destruction. En plus, ses difficultés à communiquer et son manque de confiance en soi l’isolent encore plus. Le comportement ambigu de Yû s’explique avec la révélation de son passé. Toutefois, sa maladresse à exprimer ses sentiments le transforme en stalker opportuniste, malgré lui. L’auteure joue sur les apparences trompeuses pour déstabiliser le lecteur. Elle dépeint des clients vils et profiteurs qui ne pensent qu’à satisfaire leurs plaisirs personnels. D’ailleurs, le récit, avec l’introduction de Saitô, s’enlise malheureusement dans un déballage de jeux SM sans consentement.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Elle le simplifie lors des réactions excessives des personnages, ajoutant une touche comique très discrète. Elle dessine différentes morphologies, avec des formes variées d’yeux, apportant une note un peu réaliste. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Les autres trames sont nombreuses, d’autant plus que Kentarô a un beau bronzage. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page offre un impact visuel particulier: les cadres noirs épais donnent une certaine rigidité contrebalancée par de plus en plus de vignettes s’adaptant à leur contenu et des angles de vue dynamiques. De même, des métaphores graphiques suggèrent l’état mental des protagonistes. Hakase sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle les décompose même en détail, offrant des coupes intérieures. Dans les illustrations en début de chapitre, elle suggère l’évolution de la relation entre Yû et Kentarô.

En résumé

Kitayama Kentarô quitte sa campagne d’Aomori pour faire ses études universitaires à Tokyo. Il espère se faire plein d’amis et se retrouve rapidement embarqué dans un club étudiant. Mais lors d’une soirée de présentation, son accent ressort avec le stress et tout le monde finit par l’ignorer, ne le comprenant pas. Toutefois, Yû, avec ses beaux cheveux verts, lui demande son numéro Line pour le groupe du club. Complexé par son style campagnard, Kentarô se laisse facilement alpaguer et convaincre par des vendeurs dans la rue qui n’hésitent pas à l’arnaquer. Trois mois plus tard, lorsqu’il revient relooké au club, les membres apeurés le rejettent. Endetté, il tombe alors dans la prostitution, amadoué par un frotteur rencontré dans le train…

En conclusion

Ce one-shot ne se classe pas au Chill chill BL award 2018 mais les lecteurs le citent parmi les meilleurs mangas originaux, appréciant la candeur que conserve Kentarô malgré tous ses déboires. Il n’est pas à mettre entre toutes les mains et contient des scènes explicites pouvant choquer. D’ailleurs, Hakase sensei aborde crûment la prostitution mais abuse également de certains raccourcis scénaristiques pour se perdre en fin de compte dans des scènes érotiques détaillées. Personnellement, je trouve que cela gâche un peu les moments les plus dramatiques. D’autant plus que certaines scènes ont un impact renforcé par des jeux graphiques, comme par exemple la ville représentée en négatif quand Kitayama sombre dans le désespoir. La romance entre Yû et Kentarô dégage parfois quelques échanges mignons. Le sujet et son traitement graphique m’intéressent mais le développement du récit me laisse un peu sur ma faim…

Lonely playground 2 – Dayoo

lonely playground 2 dayoo

Dayoo ダヨオ
ISBN: 9782382763667
Hana, 2023
ISBN: 9784396784898 (JP)
Shodensha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Notre amour est un trésor précieux. »

Dayoo sensei continue d’analyser les sentiments paradoxaux de ses personnages. Elle base d’abord la narration sur Yukifumi avant de basculer ensuite sur Keisuke. Ainsi, elle partage les différents points de vue de ses héros. En découvrant un amour sincère et une relation normale qui s’épanouit dans le partage, Saikawa se sent complètement perdu. Grâce au soutien de Kishino, il va enfin prendre confiance en lui et trouver le courage de se rebeller. Trop narcissique, Utsugi ne jure que par l’argent, les cadeaux et la coercition, pour exprimer ses sentiments, devenant un personnage de plus en plus détestable. A travers son comportement violent, l’auteure aborde ainsi le harcèlement et les dégâts du revenge porn. Elle dépeint parfaitement les difficultés à se libérer du joug de ce genre d’individu. Mais dans une histoire bonus, elle crée la surprise avec Harima Ichirô (26 ans), encore plus pervers et arrogant qu’Utsugi.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à exagérer les expressions. En plus, elle dessine des yeux tombants très expressifs. De même, de grandes hachures envahissent les visages quand les personnages rougissent. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, un fond noir permet d’identifier immédiatement les flash-back. Par ailleurs, les décors apparaissent dès que les plans s’élargissent. La mise en page est également très dynamique. Dayoo sensei censure à peine les scènes érotiques. Toutefois, elle ne détaille pas les parties intimes. Les personnages posent dans les illustrations en début de chapitre. Les couvertures des tomes 1 et 2 mises côte à côte forment une illustration résumant parfaitement l’histoire.

En résumé

Saikawa Yukifumi a trouvé un nouvel appartement. Suite à la déclaration d’amour de Kishino Keisuke, il demande du temps pour réfléchir sincèrement à ses sentiments. Il efface le numéro d’Utsugi Masatsugu mais ce dernier ayant trouvé sa nouvelle adresse lui envoie ses affaires avec un message. Trop gêné, il évite son nouveau prétendant pendant une semaine. Mais à cause d’un incendie dans son immeuble, il se retrouve à errer dans une supérette en attendant que cela se calme. Il croise par hasard Keisuke qui l’invite à dormir chez lui tout en respectant ses distances. Touché par sa bienveillance, quelques jours plus tard, Yukifumi accepte de sortir avec Keisuke et l’embrasse. Le jeune cuisinier lui propose alors de faire une sortie en amoureux…

En conclusion

Dayoo sensei maîtrise parfaitement les enchainements d’action, rendant son récit haletant. J’ai ressenti un plaisir coupable en découvrant la dernière aventure d’Utsugi. Je suis complètement sous le charme du graphisme de la mangaka et j’espère découvrir d’autres de ses œuvres. Avouez qu’Utsugi, en couverture de ce tome, porte toute sa suffisance sur son visage! Une excellent surprise qui m’a donné un beau coup de cœur.

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