I don’t know how to love – Machio Yu

i don t know how to love machio yu

MACHIO Yu まちお郁
ISBN: 9782382762677
Hana, 2024
ISBN: 9784047365162 (JP)
Kadokawa, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Tu as bien dit que le premier venu te conviendrait tant qu’il respecte tes conditions? »

Machio Yu sensei offre une romance entre deux étudiants à la conception de l’amour différente. Elle aborde ainsi l’acceptation de l’autre tel qu’il est et la liberté dans un couple. Elle s’intéresse également au développement du sentiment amoureux et à différentes formes d’amour. Le pur et inexpérimenté Kaede surprend par son abnégation dans sa relation amoureuse. Il assume sa bisexualité et se contente de peu. D’abord intrigué, Aimi se retrouve vite déstabilisé face à ses premiers émois amoureux, restant longtemps dans le déni. L’auteure fait intervenir les amis des deux héros pour les conseiller et les recadrer. Elle ajoute également de la tension avec la manipulatrice Akari. Ainsi, elle dévie un peu du sujet principal du couple libre pour tomber rapidement dans une comédie romantique un peu plus classique.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle le simplifie encore plus dans les passages humoristiques. Elle utilise les trames avec parcimonie mais joue beaucoup sur le contraste des tons. De même, les trames d’ambiance, discrètes, accompagnent les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est plutôt classique mais cela colle bien au récit qui a un développement apaisant. Toutefois, Machio sensei propose quelques pages plus dynamiques. Dans les scènes érotiques, elle cache les parties intimes grâce aux cadrages et à des angles de vue maîtrisés.

En résumé

Quand il est célibataire, Aimi Shû a pour principe d’accepter de sortir avec n’importe quelle personne qui le lui demande. Mais il impose au préalable quelques conditions: ne jamais demander où il est, avec qui et ce qu’il fait. Ainsi, il continue de profiter de sa liberté. Quand Manato Kaede le voit se faire plaquer par sa petite amie du moment à la cafétéria de l’université, il tente alors sa chance. A la surprise d’Aimi, l’étudiant qui prétend pourtant être transi d’amour pour lui, se contente de le saluer ou d’échanger quelques banalités au téléphone ou lorsqu’ils se croisent. Au bout de deux semaines, il lui propose enfin de déjeuner ensemble. Shû réalise alors qu’il peut parler franchement avec Kaede. Ce dernier lui avoue d’ailleurs admirer son esprit de liberté.

En conclusion

Ce one-shot obtient la quinzième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Machio Yu sensei crée une belle dynamique entre les personnages. En plus, Kaede est tellement mignon dans ses réactions. Néanmoins, je trouve que le sujet avait un beau potentiel malheureusement peu exploité. En effet, le comportement amoureux d’Aimi reprend les clichés des BL tels que la jalousie et la possessivité alors qu’on avait au début une relation bancale qui s’équilibrait naturellement avec l’amour. J’ai tout de même passé un sympathique moment de lecture.

La romance du marionnettiste – Kogarashi Hatoba

la romance du marionnettiste kogarashi hatoba

KOGARASHI Hatoba 凩はとば
ISBN: 9782382762561
Hana, 2024
ISBN: 9784796415651 (JP)
Kaiohsha, 2022 (JP)
Titre original: 人形遊戯録
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Une romance entre un fabricant de poupées de génie manipulant les âmes et un chevalier saint devenu esclave. »

Kogarashi Hatoba sensei s’inspire de l’histoire occidentale pour créer un univers fantastique aux notes réalistes, confrontant un pays dans lequel la religion prime à un pays ayant oublié l’éthique au profit du développement technologique. A travers les automates et la guerre, elle interroge sur les spécificités humaines. Ainsi, elle révèle au fur et à mesure le passé des deux héros permettant de mieux comprendre leur comportement. D’ailleurs, bien que la narration alterne entre les deux protagonistes, le point de vue de l’esclave domine. Avec la cohabitation, Gilbert et Chris se découvrent et nourrissent peu à peu une attirance réciproque. En effet, le prisonnier bénéficie d’une certaine liberté, le sexe étant plus un prétexte au chantage et à la punition. Ainsi, l’auteure enchaine les évènements, parfois maladroitement, introduisant des personnages rapidement oubliables. Elle explique son univers au fil des découvertes du chevalier, ajoutant un peu de magie.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Bien que l’univers soit fictif, elle construit des décors très réalistes, inspirés de l’architecture et de la mode occidentale médiévale et moderne. De même, elle soigne les détails tels que les motifs, la matière, les ombres, utilisant une large palette de trames. Gilbert a un magnifique corps musclé. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, des trames sombres atténuent la violence des passages sanglants. La mise en page est dynamique. Kogarashi sensei joue d’ailleurs sur les angles de vue pour transcrire les rapports entre les personnages. Elle ne censure pas les scènes érotiques mais simplifie néanmoins les parties intimes malgré des coupes intérieures. Il y a presque une scène par chapitre. Les illustrations en début de chapitre présente le quotidien. La couverture se classe dix-huitième au Chill chill BL award 2023.

En résumé

En 1532, Gilbert Grabem, chevalier saint et commandant des chevaliers du Royaume, a perdu la guerre. Prisonnier d’un pays voué à la technologie, il est alors condamné à mort. Mais le capitaine Chris, surnommé le marionnettiste, intervient pour l’épargner à condition qu’il lui cède son âme pour un de ses automates. Refusant de se transformer en « poupée immortelle » mais également de mourir, Gilbert propose alors à son sauveur de devenir son esclave sexuel…

En conclusion

Pour son premier manga, Kogarashi Hatoba sensei offre un graphisme réaliste ainsi qu’un univers bien construit. Toutefois, elle enchaine les évènements avec un peu de maladresse, se noyant dans un foisonnement d’idées plus ou moins intéressantes. Ce petit défaut risque d’ennuyer les lecteurs appréciant les récits bien construits. De même, certaines scènes peuvent choquer la sensibilité des lecteurs, le consentement étant gris. J’ai passé un agréable moment de lecture, à la fois dépaysant et surprenant. J’aime énormément le style graphique. Une mangaka à surveiller!

Indomptable Zono – Shikke

indomptable zono shikke

Shikke しっけ
ISBN: 9782382762615
Hana, 2023
ISBN: 9784047364196 (JP)
Kadokawa, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Demain, c’est sûr, j’aurai mon sandwich au porc pané!! »

Shikke sensei offre une comédie romantique avec une touche dramatique bien équilibrée. Malgré un scénario classique d’ennemis à amants, elle jongle entre des passages humoristiques et un sujet sensible tel que la violence familiale. Elle ménage le suspense en révélant au fur et à mesure les petits secrets des deux héros. Les deux lycéens têtus passent leur temps à se lancer des défis, cherchant à faire céder l’autre d’abord par les poings puis par les caresses. Leurs amis les soutiennent, n’hésitant pas à les recadrer quand ils exagèrent. L’auteure installe des contextes familiaux plutôt compliqués pour des adolescents qui acceptent pourtant leurs limites dans leurs choix d’avenir. Elle s’intéresse également au jugement sur l’apparence, à l’acceptation de soi. Ainsi, Zono assume son homosexualité et son goût pour les choses mignonnes, encouragé par Deto qui l’accepte tel qu’il est.

La mangaka a un trait épuré. Elle le simplifie encore plus dans les passages humoristiques. Elle varient les trames. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Shikke sensei censure les parties intimes d’abord par de larges languettes blanches puis carrément avec un cache blanc. Sous la jaquette, elle présente sommairement les deux héros et offre une illustration monochrome duveteuse.

En résumé

Chaque midi, Deto Akira attend patiemment les réductions au réfectoire pour pouvoir s’acheter un sandwich au porc pané. Mais alors qu’il s’emparait du dernier sandwich, deux filles venues en acheter un pour leur ami Hanazono Masumi, l’emmènent ensuite voir ce dernier. Zono a d’ailleurs une réputation de délinquant avec ses cicatrices, ses bleus constants ainsi que ses cheveux colorés en rose. Deto se fait alors non seulement battre à plate couture mais également volé son repas. Depuis, tous les midis, la même scène se répète encore et encore avec toujours le même résultat. Mais au cours d’une bagarre, Deto remarque que Zono réagit bizarrement lorsqu’il lui touche le cou. Il est même excité par ses gémissements.

En conclusion

Ce one-shot obtient la cinquième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Shikke sensei alterne avec brio l’humour, la romance et le drame. Elle va à l’essentiel mais insuffle suffisamment d’éléments pour guider le lecteur. J’apprécie particulièrement son graphisme, avec ses personnages mignons malgré leurs petits défauts. Coup de cœur pour ce récit qui n’est certes pas extraordinaire mais qui m’a touchée par les aventures de ce couple simple et attachant. En tout cas, j’ai envie de découvrir d’autres titres de la mangaka.

Otona club – Yoshida Yuuko

otona club yoshida yuuko

YOSHIDA Yuuko 吉田ゆうこ
ISBN: 9782382763285
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784796414708 (JP)
Kaiohsha, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Mon père m’a demandé de dire aux membres de ce club que j’étais leur prochain « jouet ». »

Yoshida Yuuko sensei propose de suivre une romance douloureuse entre deux lycéens prisonniers de leurs conditions. Elle offre plutôt une tranche de vie de ses héros, se concentrant principalement sur leurs sentiments contradictoires. Elle maintient ainsi le suspense en dévoilant au fur et à mesure les circonstances de leur comportement ambigu. La narration se base du point de vue de Haruka. L’innocence et la gentillesse de ce dernier le rend facilement manipulable, soumis à l’influence de son frère jumeau, Naoto. Nagara, quant à lui, se montre à la fois froid et attentionné, séduit par son colocataire. Malgré une relation purement charnelle, leurs sentiments vont vite évoluer. L’auteure aborde donc la pression familiale, la vengeance, l’homophobie, la difficulté à faire confiance et le manque de communication. Elle met en valeur le long parcours vers l’amour du couple soutenu par leurs amis.

La mangaka a un trait au style immédiatement reconnaissable, épuré et mêlant des lignes anguleuses et arrondies. Elle y ajoute une touche shôjo avec des visages aux grands yeux très expressifs. Elle dessine de grandes hachures envahissantes pour les rougissement. Les trames très variées donne un effet presque réaliste avec un travail soigné pour rendre les ombres, les contre-jours. De même, les décors sont très présents et détaillés. Un contour blanc vient parfois mettre en relief la profondeur. La mise en page est simplement dynamique. Dans les scènes érotiques, Yoshida sensei censure les parties intimes en ne les détaillant pas. Elle joue également sur des traits discontinus et les angles de vue. Dans les illustrations en début de chapitre, elle montre le quotidien des personnages.

En résumé

Le nouvel élève Misaki Haruka, transféré dans un lycée accueillant beaucoup de garçons de bonnes familles, visite les lieux en compagnie du délégué de sa classe, Minegishi Seiichi, fils de ministre. Il demande alors des renseignements sur le club « Porno club », souhaitant l’intégrer. En effet, son père dont l’entreprise rencontre des difficultés, lui a ordonné de devenir le jouet des membres de ce club en échange d’argent. Bien que le délégué se montre réticent, Roppongi Subaru l’emmène plus tard au club où les trois membres lui annoncent que les activités passées ont cessé. Mais face à l’insistance de Haruka, Nagara Ryôsuke se porte alors volontaire pour coucher avec lui. Néanmoins, il s’avère être également son colocataire de chambre au dortoir. Une drôle de relation s’installe donc entre eux.

En conclusion

Yoshida Yuuko sensei va à l’essentiel pour le développement de son récit mais transcrit parfaitement les sentiments de ses personnages. Malgré le contexte, elle crée une relation pas si malsaine pour autant. D’ailleurs, elle inclut beaucoup de sensibilité et de sensualité dans la relation, inversant rapidement le charisme de ses deux héros. Je suis heureuse de retrouver cette mangaka en France. J’adore son graphisme et ses récits empreints de mélancolie qui surprennent souvent par un retournement de situation. Ici, Nagara vole rapidement la vedette à Misaki. J’ai un gros coup de cœur pour leur histoire.

Bitter playmate – Nishimoto Rou

bitter playmate nishimoto rou

NISHIMOTO Rou 西本ろう
ISBN: 9782382764275
Hana, 2023
ISBN: 9784396785499 (JP)
Shodensha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Je vais te faire du bien comme autrefois… »

Nishomoto Rou sensei narre une romance classique entre deux amis d’enfance perdus de vue qui se retrouvent. Mais elle y ajoute sa touche sensuelle, mettant en avant l’érotisme d’un piercing au nombril. De même, elle ajoute du suspense en révélant leur passé au fur et à mesure. La narration alterne entre les deux héros. Les deux lycéens restent prisonniers de leurs images d’enfance et ne se comprennent donc plus. Ainsi, Takara continue à jouer le grand-frère protecteur et tient beaucoup trop compte des apparences pour évoluer. Ses jeux sexuels l’obligent à s’interroger sur ses sentiments. Gaku, quant à lui, découvre des facettes peu glorieuses de son sauveur et se contente d’une relation charnelle malgré ses sentiments. L’auteure aborde donc la différence entre plaisir et amour, le jugement sur l’apparence, le manque de communication. Elle secoue ses héros avec l’intervention d’Ooshima Yûgen, un ami de Katsuragi.

La mangaka a un trait fin et détaillé jouant sur les pleins et déliés, avec une note réaliste. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance se font discrètes. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors également soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page est très dynamique. Nishimoto sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle en offre même une par chapitre. Elle s’attarde particulièrement sur la sensualité des petits gestes.

En résumé

Katsuragi Takara et Yamasaki Gaku sont amis d’enfance. Mais depuis que Gaku a fait un séjour de trois ans en Angleterre, il a changé. Il n’est plus aussi fragile et pleurnichard qu’avant mais surtout, il se montre asocial et évite Taka qui rencontre beaucoup de succès auprès de la gent féminine. Un jour, Katsuragi surprend Yamasaki en train de se masturber dans sa chambre, citant son nom. Depuis, ils entretiennent une relation de sex friend.

En conclusion

Ce one-shot obtient la sixième place du meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2023. Et en effet, Nishimoto Rou sensei allie les scènes érotiques à la sensualité de simples gestes du quotidien, rendant son récit très chaud mais tout de même séduisant. Elle injecte également assez d’intrigues pour retenir le lecteur en haleine. En plus son graphisme est un pur bonheur pour les yeux avec des lycéens au corps finement musclés. Je fond complètement pour cette romance pourtant classique, mais dans laquelle les sentiments contradictoires des personnages explosent à la figure. Un coup de cœur!

Jeunes & obsédés – Hata Takashi

jeunes et obsedes hata takashi

HATA Takashi 畠たかし
ISBN: 9782382763377
Hana, 2023
ISBN: 9784864423861 (JP)
Tokyo mangasha, 2020 (JP)
Titre original: スケベの青春
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« L’homme est un obsédé en puissance. »

Hata Takashi sensei narre une comédie romantique avec deux adolescents un peu obsédés et surtout maladroits pour exprimer leurs sentiments. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Par ailleurs, elle base l’humour sur les quiproquos qui s’enchainent ainsi que les réactions imprévisibles. Bien que Mitamura assume son côté pervers, il commence à ressentir de la culpabilité face à celui qui l’attire. Hayami, quant à lui, va surpasser son complexe envers ses tétons grâce à son petit ami. Le couple évolue dans une tranche de vie lycéenne classique mettant en avant les premiers émois adolescents. L’auteure s’amuse également avec les personnages secondaires qui dégagent encore plus de prestance que les deux amoureux. Elle guide le couple avec entre autres, la famille très franche de Taïsuke et l’ami d’enfance de Kei, Ochayama Minori, à la fois rival et confident.

La mangaka a un style graphique plutôt shôjo avec un trait fin et épuré qu’elle simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Elle dessine des têtes bien ovales, avec de grands yeux ronds ou effilés, des cheveux touffus. De même, des hachures envahissent les visages lors des rougissements. Les trames d’ambiance très graphiques participent à la narration. Les autres trames sont équilibrées et offrent tout de même quelques pages avec une dominante claire. La mise en page est dynamique. Hata sensei ne censure pas les scènes érotiques. Toutefois, elle ne détaille pas les parties intimes, en accord avec son style graphique général. Par contre, elle s’attarde à représenter la sensualité des tétons en soignant le moindre petit détail.

En résumé

Le lycéen Mitamura Taïsuke (17 ans) assume pleinement son côté pervers et lit donc sans honte ses revues érotiques durant les pauses au lycée. Un jour, il découvre que son camarade de classe Hayami Kei, beau gosse populaire et doué, ne se déshabille jamais en public. Nourrissant ainsi son imagination débauchée, il crée alors un montage photo représentant Kei dans une position érotique. Mais son secret s’évente vite au lycée. Toutefois, Hayami se rapproche de lui, acceptant même de lui révéler un jour son secret…

En conclusion

Hata Takashi sensei propose une histoire amusante dans laquelle la perversité côtoie avec humour l’innocence de l’adolescence. Elle crée des héros à la fois mignons et un peu niais, qui arrivent à avancer principalement grâce à un entourage bienveillant. Le graphisme colle parfaitement à l’ambiance du récit. Pour ma part, je me suis bien amusée. Un one-shot divertissant, sans prise de tête, proposant une ode à la sensualité des tétons masculins.

Fou comme le chapelier – Bonno Nuis

fou comme le chapelier bonno nuis

BONNO Nuis 凡乃ヌイス
ISBN: 9782382763278
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784796414647 (JP)
Kaiohsha, 2021 (JP)
Titre original: 三月の兎たち
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Si tu m’aimes, il faut que tu l’acceptes. »

Bonno Nuis sensei narre une romance malsaine mais assumée entre trois hommes qui privilégient leur plaisir personnel. Elle révèle au fur et à mesure la folie du couple à travers leur passé. Elle décortique alors la construction de ce triangle amoureux dans lequel le consentement n’a pas vraiment sa place et la relation à trois est imposée. Maya est très possessif et n’hésite pas à se montrer violent pour exprimer ses sentiments. Keigo, prenant plaisir à être désiré, accepte donc facilement les délires de son partenaire. Il se complaît d’ailleurs à briser les personnes trop pures et innocentes. Néanmoins, Igarashi, qui attribue une confiance sans faille à celui qu’il trouve gentil, le surprend par sa réaction inattendue. Ainsi l’auteure met en avant le jeu pervers de manipulations qui s’équilibre petit à petit entre les trois hommes. Elle aborde entre autres la manipulation psychologique, la trahison, le mensonge.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Elle dessine des visages bien ovales aux formes longilignes pour les yeux, le nez et les lèvres. Les trames sont nombreuses tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Bonno sensei ne censure pas les scènes érotiques. Toutefois, elle évite de détailler les rapports plus glauques en jouant sur les cadrages et les ombres, restant dans la suggestion. Il y a une scène par chapitre. Par ailleurs, les illustrations en début de chapitre montrent les personnages qui posent.

En résumé

Igarashi ne supporte pas l’injustice et s’implique souvent dans les affaires de parfaits inconnus. Un jour, alors qu’il interpelle un homme en train de voler une cannette de café, il est rapidement suspecté à cause de sa dégaine. Un jeune homme, Hatta Keigo, vient à sa rescousse. Pour le remercier, Igarashi l’invite au restaurant et les deux hommes sympathisent finalement très vite. Un soir, Keigo emmène son nouvel ami chez lui, mais son colocataire, Maya, encore présent, l’accueille violemment. Pourtant, il refuse qu’Igarashi appelle la police. Perturbé et plein de remord, le jeune homme avide de justice ne sait pas qu’en réalité, un piège est en train de se resserrer autour de lui.

En conclusion

Bonno Nuis sensei maîtrise plutôt bien son scénario même si la fin semble un peu précipitée. Elle ne romantise pas les relations non consenties, laissant le lecteur comprendre la violence et le malaise. Son graphisme est par ailleurs plaisant. Ce one-shot est réservé à un public très averti, mettant en scènes des viols mais aussi des relations avec un mineur. Malgré ce contexte, j’ai tout de même apprécié ma lecture. Je trouve néanmoins que la conclusion arrive un peu trop tôt dans le déroulement des évènements. En plus, je préfère les threesome équilibrés et non imposés. Un titre à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui peut plaire aux fans de dark romance.

Gimme heaven – Mogako

gimme heaven mogako

Mogako モガ子
ISBN: 9782382764039
Hana, 2023
ISBN: 9784796415194 (JP)
Kaiohsha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Le trouble de Kaïri serait-il dû à un traumatisme d’ordre sexuel? »

Mogako sensei narre un drame psychologique abordant en particulier le trouble dissociatif de l’identité. Elle prend le temps de présenter les différentes personnalités cohabitant en Kaïri et crée du suspense en remontant au fur et à mesure son passé traumatisant. Ainsi, elle alterne la narration entre les personnages. Par amour, Masaki fait beaucoup d’efforts pour comprendre et aider son partenaire, s’adaptant aux circonstances et construisant un lien particulier avec ses autres personnalités. D’ailleurs, Kakeru, Amane, Misa et Aoï apportent soit une touche humoristique, soit de la tension. Ainsi, l’auteure s’intéresse au traumatisme suite à des abus sexuels, la difficulté à se reconstruire, à affronter son passé et à le surmonter. Elle montre le besoin de reconnaissance et le bienfait de l’acceptation de ses problèmes pour avancer.

La mangaka a un trait léché. Elle dessine des corps musclés mais n’hésite pas à ajouter une note mignonne en représentant ses personnages en SD. D’ailleurs, elle retranscrit parfaitement les différentes personnalités de Kaïri à travers des détails, dans l’expression des visages et les positions. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Par ailleurs, les trames sont équilibrées. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page plutôt classique offre quelques planches dynamiques. Mogako sensei ajoute également quelques touches esthétiques lors des discussions des différentes personnalités. De même, elle atténue, grâce à un jeu d’ombres et de trames, les images trop choquantes. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques. Les illustrations en début de chapitre traduisent l’ambiance du récit.

En résumé

Le sommelier Ichinose Masaki sort avec le comédien Tadano Kaïri depuis trois mois mais ils n’ont jamais couché ensemble. Ils se sont rencontrés devant un bar et ont très vite sympathisé. Pourtant, Kaïri souffre d’un trouble dissociatif de l’identité. Il cohabite avec quatre autres personnalités avec lesquelles Masaki a réussi à nouer des liens amicaux. Toutefois, Aoï qui apparaît à chaque fois qu’ils se câlinent, le rejette…

En conclusion

Mogako sensei offre un drame psychologique émouvant avec des personnages très attachants. Son graphisme est en plus charmant. Bien qu’elle ne censure pas les scènes érotiques, elle évite tout de même de confronter directement les lecteurs aux quelques images violentes du passé de Kaïri, en prenant de la distance ou en jouant sur les ombres. J’ai d’ailleurs été surprise de m’attacher énormément à Kakeru et à Aoï qui sont pourtant des personnalités du comédien. Un coup de cœur!

L’hôtel de tous les plaisirs – Yan

l hotel de tous les plaisirs yan

Yan やん
ISBN: 9782382764206
Hana, 2023
ISBN: 9784801976320 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Titre original: ベッドの中では世界一愛して
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« L’hôtel est ma maison, le personnel est ma famille. »

Yan sensei narre une tranche de vie de l’hôtel Whittaker, mettant en avant le couple du propriétaire et celui de son fils adoptif devenu concierge. Bien que l’érotisme prime clairement, elle étoffe son scénario par une petite enquête, même si elle s’arrête à l’essentiel sur les révélations et le développement du contexte. Les clients sont de riches capricieux qui découvrent que l’argent ne leur permet pas forcément d’obtenir tout ce qu’ils veulent. Ainsi, malgré une attirance mutuelle entre Kashiro et Ryûsen, leur amour rencontre plusieurs obstacles les obligeant à trouver des compromis. De même le prince Rana utilise ses privilèges pour se rapprocher de Ron. Entre manipulation, espionnage, intérêt professionnel, l’amour a du mal à trouver sa place. Ainsi, l’auteure installe un jeu de séduction entre ses personnages, jouant sur les apparences. Elle aborde un peu la prostitution de luxe.

La mangaka a un trait plutôt réaliste. Elle dessine des hommes plutôt musclés. Les décors situent principalement l’action. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance appuient discrètement les émotions. La mise en page est dynamique. Yan sensei ne censure pas les scènes érotiques. Il y en a une par chapitre, ce titre étant clairement très érotique.

En résumé

A Londres, l’hôtel 7 étoiles Whittaker offre un service particulier aux clients occupant la suite Whittaker. Ces derniers peuvent demander ce qu’ils désirent aux employés portant une étoile à 7 branches sur leur veston. Whittaker Ron, propriétaire de l’hôtel mais également acteur, envoie le concierge de l’hôtel, Kashiro, s’occuper de Ryûsen Haruki. Cet homme d’affaires de Singapour se retrouve en effet seul pour passer des entretiens d’embauche, son équipe n’ayant pu le rejoindre à cause d’un typhon. Doutant d’abord des compétences de l’employé d’hôtel, il est vite rassuré par la démonstration de ce dernier qui a retenu toutes les spécificités des candidats grâce à sa mémoire photographique. A la fin des entretiens, Ryûsen cherche alors à débaucher Kashiro…

En conclusion

Yan sensei offre deux romances légères et sexy, dans l’univers d’un hôtel de luxe un peu particulier. Elle arrive à enrichir son récit avec une petite enquête. Son graphisme presque réaliste est un bonheur pour les yeux. Malgré un contexte se déroulant dans la prostitution, les relations sont plutôt consenties, sauf une mais qui n’est pas pour autant romantisée. Une lecture sans prise de tête, divertissante et simplement jouissive.

Double quiproquo! – Miyama Kaoruko

double quiproquo miyama kaoruko

MIYAMA Kaoruko 美山薫子
ISBN: 9782382764138
Hana, 2023
ISBN: 9784866536040 (JP)
Core magazine, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Meilleurs amis, otaku… et amoureux?! »

Miyama Kaoruko sensei narre une comédie romantique classique avec deux amis d’enfance qui se redécouvrent à travers une passion commune mais secrète. Elle reprend avec humour les clichés des BL tout en s’amusant à détruire les réactions classiques avec ses deux protagonistes. De même, elle joue sur les quiproquos pour provoquer la surprise. Les différentes activités des otaku, en particulier celles des fujoshi et des fudanshi, sont mises en avant, comme les discussions sur les ship, les cafés à thème, les conventions. Yuri, la sœur aînée de Shû, apporte un regard plus féminin sur cet univers. Ryô qui a tendance à baser ses connaissances sur l’amour à travers ses lectures, s’interroge sur sa sexualité et l’évolution de ses sentiments. En introduisant Hanai, une collègue d’Izumi, l’auteure joue également sur les contrastes, avec une jeune femme violente au visage angélique. Elle aborde avec légèreté le passage de l’amitié à l’amour.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés, aux angles toutefois marqués. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, arrondissant les visages. Par ailleurs, elle dessine des corps longilignes, de grands yeux expressifs, rappelant le style shôjo. Les trames d’ambiance très graphiques alternent avec les décors. Les autres trames sont équilibrées. De même, la mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Miyama sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches.

En résumé

Minase Ryô, étudiant de 4e année, est également un fudanshi qui écrit ses propres histoires. Mais il cache ce secret, en particulier à son ami d’enfance Izumi Shûichi, de crainte de briser leur amitié. Il admire par ailleurs un autre auteur amateur, Sardine, et découvre sur les réseaux sociaux qu’il sera sur le stand attenant à celui de ce dernier lors de la prochaine convention. Mais quelle n’est pas sa surprise en découvrant qu’il s’agit de Shû!

En conclusion

Miyami Kaoruko sensei offre une comédie romantique légère qui s’amuse des clichés sur les fudanshi. Toutefois, elle privilégie l’humour, ne développant donc pas certains évènements. Son graphisme plutôt mignon est agréable. Une lecture plaisante qui offre un bon moment de détente.

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