Les trésors de Takara – Suzumaru Minta

les tresors de takara suzumaru minta

SUZUMARU Minta 鈴丸みんた
ISBN: 9782375064313
Taifu comics, 2024
ISBN:‎ 9784403668241 (JP)
Shinshokan, 2022 (JP)
Titre original: タカラのびいどろ
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Ça veut dire que je peux essayer de faire en sorte que tu m’aimes à 100%? »

Suzumaru Minta sensei narre une belle romance entre deux étudiants qui se découvrent petit à petit en se fréquentant. Elle révèle au fur et à mesure leur passé. Ainsi, elle alterne la narration entre ses deux héros. Bien que Takara se montre froid au premier abord, il déborde de gentillesse. Il guide son nouvel ami à réfléchir précisément sur ses sentiments. Le naïf Taishin parle franchement et attire facilement la sympathie des autres. Malheureusement, avec ses grands yeux brillants qui lui donnent un petit air enfantin, il provoque également des malentendus. D’ailleurs, l’auteure joue sur les comparaisons avec le bonheur que procurent les billes. Elle s’intéresse au jugement sur l’apparence et aux rumeurs. Par ailleurs, elle construit une relation consensuelle, qui se développe grâce à la communication et aux partages des décisions. Le thème de la randonnée permet également d’aborder quelques plaisirs simples.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques, ce qui donne un aspect tout mignon aux personnages. Les trames sont très variées avec des ombres fortes bien marquées. Par contre, les trames d’ambiance, discrètes, soulignent principalement les passages comiques. Par ailleurs, les décors détaillés apportent une touche réaliste. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique rythme la lecture. Bien que Suzumaru sensei ne censure pas les scènes érotiques, elle ne détaille pas les parties intimes en n’en dessinant que le contour. Elle joue également avec les angles de vue pour ne pas tout montrer. Par ailleurs, elle montre des moments tendres du couple dans les illustrations en début de chapitres comme dans celle en couleur en début de tome. Sous la jaquette, se trouvent des ébauches des personnages.

En résumé

Nakano Taishin a quitté sa province natale pour l’université de Tokyo, avec la ferme intention de retrouver l’étudiant de passage dans sa région qui l’avait gentiment consolé un an auparavant. Mais Shiga Takara se montre froid avec lui. Pourtant, les nouveaux amis de Tai l’encouragent à participer à la randonnée du club auquel appartient Takara. Ce dernier, conscient que sa beauté attire beaucoup de filles peu intéressées par ce sport, lui promet alors de l’écouter seulement une fois arrivé au sommet. Mais pourquoi Nakano tient-il tant à sympathiser avec lui, un simple touriste de passage?

En conclusion

Ce one-shot se classe à la troisième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2023. Malgré un scénario au premier abord classique, Suzumaru Minta sensei introduit suffisamment de matière pour rendre le récit passionnant. D’ailleurs, elle maîtrise parfaitement l’enchaînement des évènements et le développement de la relation. Son magnifique graphisme met en valeur la beauté froide de Takara et la bouille trop mignonne de Taishin. J’ai adoré cette douce romance consensuelle qui se dévore d’une traite. Si vous appréciez la mangaka, foncez sans hésitation!

Touching your night – Mori Moyori

touching your night mori moyori

MORI Moyori もりもより
ISBN: 9782375064269
Taifu comics, 2024
ISBN:‎ 9784910526263 (JP)
Shucream, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

« Tu ne me verras plus jamais de la même façon en découvrant mon véritable moi. »

Mori Moyori sensei propose une tranche de vie mêlant drame, secret, tension et douceur. Elle infuse avec finesse les émotions contradictoires de ses personnages, alternant la narration entre eux. Elle maintient également le suspense sur le devenir de leur relation, détaillant au fur et à mesure leur passé et leur état d’esprit. Malgré une vie bien différente et des circonstances totalement opposées, Chinatsu et Kasumi se découvrent des points communs comme le sentiment de solitude, de culpabilité ainsi que le poids de la pression familiale. Ils s’interrogent sur leur attirance réciproque. Vivant tous deux dans un monde de ténèbres, ils partagent alors leurs ressentis. Ainsi, l’auteure joue sur le contraste entre l’innocence et la corruption d’une âme. Elle aborde la difficulté à se libérer de ses peurs, à trouver le courage. Satoshi, le petit frère de Kasumi, apporte également une autre vision de cet « emprisonnement » à cause de l’éducation.

La mangaka confère de la douceur à son graphisme par un trait légèrement épuré au contour épais, des visages plutôt ronds avec de grands yeux aux cils très épais. Elle renforce par ailleurs le côté sinistre de Chinatsu avec des cernes très marquées. Les trames équilibrées privilégient les contrastes noir et blanc. Pourtant, des hachures viennent en plus appuyer les ombres ou les rougissements. Les trames d’ambiance appuient les émotions. Par contre, les décors s’estompent en arrière-plan. Les flash-back se repèrent à leur fond noir, avec des vignettes parfois recouvertes d’une trame grise. La mise en page dynamique joue sur les ellipses et les sorties de cadre. Mori sensei s’attarde sur les détails en décomposant les mouvements pour transmettre les émotions cachées. Toutefois, elle censure les scènes érotiques en ne montrant pas les parties intimes grâce à un choix judicieux des cadrages.

En résumé

Le tueur à gages Sakaki Chinatsu est hanté par l’échec de sa première mission dans laquelle son frère Fuyuki a perdu la vie à cause de ses hésitations. Surpris par un jeune garçon mal voyant, ce dernier l’avait alors réconforté. Cinq ans plus tard, il recroise par hasard ce jeune homme, victime d’un voleur à la tire. Après avoir récupéré le sac volé, Chinatsu décide d’aider Mienishi Kasumi, dont la canne est cassée. Bien que conscient qu’il devrait pourtant garder ses distances, il n’arrive pas à couper cette amitié naissante entre eux…

En conclusion

Ce one-shot se classe quatrième meilleur venu au Chill chill BL award 2023. Pour son premier manga, Mori Moyori sensei maîtrise plutôt bien le déroulement de son récit, se concentrant sur l’évolution de la relation et les émotions. Malgré certains évènements facilement prévisibles, elle arrive à maintenir le suspense sur l’avenir de la relation jusqu’à la fin. Elle a par ailleurs un graphisme très expressif. Je fonds complètement pour cette romance emplie de tendresse. Une belle histoire touchante qui peut plaire à un large public.

Je te donne la moitié de moi – Arima Arashi

je te donne la moitie de moi arima arashi

ARIMA Arashi 有馬嵐
ISBN: 9782382762660
Hana, 2024
ISBN: 9784845859979 (JP)
Leed publishing, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Je suis sans doute le seul à trouver qu’il a un regard effrayant. »

Arima Arashi sensei narre une romance dramatique qui commence par une fuite puis une séparation. Elle aborde la maltraitance, la culpabilité qui se transforme en regret avec le temps, l’impuissance, la pédophilie. Ainsi, elle dévoile le passé de Shin par brides, maintenant un certain suspense. Les deux adolescents s’interrogent sur leur attirance et leur relation, à la limite entre amis et amants. Bien que Shiraki comprend vite son sentiment amoureux, il prend des précautions pour les exprimer à Kurokawa dont les émotions s’exacerbent avec la tension. Malgré une relation consensuelle, la culpabilité et l’impuissance perturbent l’harmonie du couple. L’auteure effectue un saut de le temps, suspendant les sentiments et analysant par la suite leur évolution. Elle s’attarde sur la différence des réactions et des émotions entre adulte et adolescent, qui changent en mûrissant. Par ailleurs, elle met en avant la difficulté à assumer son passé.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Elle dessine de grands yeux expressifs et des hachures envahissantes pour les rougissements. Par ailleurs, elle simplifie parfois son trait à l’extrême dans les passages humoristiques. Les contours parfois plus épais donnent du relief. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Arima sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Elle joue également sur les cadrages et les angles de vue pour éviter de trop les montrer. Par ailleurs, elle ménage les lecteurs en ne détaillant pas les scènes choquantes. Les illustrations en début de chapitre offrent un instantané de la relation. Sous la jaquette, deux planches concluent le récit, à lire donc à la fin.

En résumé

Kurokawa Makoto conserve une certaine retenue face à Shiraki Shin qui attire pourtant l’admiration de toute la classe. Il est à la fois fasciné et intrigué par le sourire que ce dernier affiche constamment. Mais un jour, en rentrant des courses, il croise son camarade de classe à moitié nu, la chemise tâchée de sang, dans la rue. Surpris, il l’aide alors à fuir son poursuivant enragé. Shin lui révèle donc que sa mère le prostitue pour gagner de l’argent. Aîné d’une fratrie de six enfants et habitué à prendre soin des autres, Kuro décide par conséquent de fuguer avec lui. Mais jusqu’à quand tiendront-ils avec ses maigres économies?

En conclusion

Ce one-shot se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2024. Arima Arashi sensei enchaîne un peu rapidement certains évènements. Néanmoins, elle dépeint avec finesse les émotions de ses personnages. En plus, son graphisme dégage une certaine douceur très agréable. Malgré les efforts de la mangaka pour ménager son public, certaines scènes peuvent toutefois choquer la sensibilité de certains lecteurs. J’ai été surprise par l’intensité du récit qui pourtant se suffit amplement à ce tome. Une lecture touchante! Mise à jour: Ce tome se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2024.

Notre chemin – Amamiya

notre chemin amamiya

Amamiya アマミヤ
ISBN: 9782382762080
Hana, 2024
ISBN: 9784866534060 (JP)
Core magazine, 2020 (JP)
Titre original: ぼくらのつづき
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Pour le moment, on recommence depuis la case départ. »

Amamiya sensei narre une romance classique entre deux amis d’enfance perdus de vue qui se retrouvent quelques années plus tard. Elle base la narration principalement du point de vue de Yôsuke. Par ailleurs, elle met en avant la vie des rues commerçantes, avec l’entraide et les échanges entre les gérants de boutiques. Les deux héros ont des caractères assez marqués. A cause de sa timidité, Shû a un petit côté fuyant et tsundere. Yôsuke, quant à lui, a tendance à suivre ses pulsions mais communique parfois maladroitement. Les deux adolescents ressentent une attirance mutuelle mais prennent du temps avant de l’accepter. Ainsi, l’auteure aborde les premiers émois amoureux de l’adolescence, analysant leurs réactions. Elle maintient un certain suspense en révélant au gré des souvenirs le passé entre les deux lycéens. De même, elle joue principalement sur la dynamique entre eux.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle s’attarde sur les détails des regards et des petits gestes. Son graphisme conserve un trait à main levé avec des pleins et déliés nombreux et des petites hachures qui marquent les volumes. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance apparaissent avec parcimonie. De même, les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique, très aérée avec de grandes ellipses et des vides. Amamiya sensei censure à peine les scènes érotiques. Néanmoins, elle joue sur les cadrages pour en montrer le moins. De même, elle dessine des hachures ou des contours blancs sur les parties intimes.

En résumé

Enfants, Sakurai Yôsuke avait sympathisé avec Nanase Shû qui venait d’emménager dans le quartier. Mais en jouant, ils ont eu un accident qui a brisé leur relation naissante. En plus, la mère de Shû, surprotectrice, n’a même pas laissé Yô s’excuser. Par conséquent, les deux amis se sont alors éloignés. Mais depuis son entrée au lycée, Sakurai croise souvent Nanase, même si tous deux s’ignorent. Pourtant, il vient à son secours quand un professeur embête un peu trop Shû sur sa couleur de cheveux. Un jour, alors qu’il aide ses parents à livrer des légumes, il découvre son ancien ami en train de travailler chez Chiyo qui tient une boutique de bentô.

En conclusion

Bien qu’Amamiya sensei propose une comédie romantique assez classique, elle maîtrise plutôt bien le format one-shot et enchaîne les évènements en alternant tension, romance, souvenirs et même quelques scènes sexy. Son graphisme mignon est un atout supplémentaire à l’appréciation de ce récit. Une lecture agréable avec des moments craquants!

Le mari du yakuza – Kuroi Yodaka

le mari du yakuza kuroi yodaka

KUROI Yodaka 黒井よだか
ISBN: 9782375064023
Taifu comics, 2024
ISBN:‎ 9784047367098 (JP)
Kadokawa, 2021 (JP)
Titre original: オメガの婿取り
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Me marier avec un alpha plus faible que moi?! Jamais de la vie! »

Kuroi Yodaka sensei offre une comédie romantique entre un puissant oméga au fort caractère et un alpha effacé qui se fait passer pour un bêta. Elle alterne la narration entre les deux héros. De même, elle dévoile l’essentiel de leur passé au fil des chapitres. Ainsi, les explications des spécificités de l’univers omegaverse appliquées au monde mafieux sont intégrées au gré des discussions des personnages. Yoshiharu se rebelle face aux règles inégalitaires tandis que Makoto se sacrifie pour le bonheur de son « maître ». Ainsi, les deux hommes cachent leur amour réciproque, prisonniers des conventions. L’auteure présente le mariage arrangé comme un moyen de négociation pour la mafia, certains yakuzas n’hésitant pas à utiliser de viles méthodes pour arriver à leur fin. Elle aborde l’influence des phéromones sur les sentiments, le jugement sur l’apparence, la recherche d’un partenaire idéal, le poids des clichés.

La mangaka a un trait anguleux qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages plutôt rectangulaires, avec des airs patibulaires, même pour la grand-mère. Les carrures musclées se devinent à travers les vêtements. Les trames sont variées toutefois, des hachures marquent les ombres fortes. Par contre, les trames d’ambiance se font rares et discrètes. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. Les flash-back se repèrent à leur fond noir mais également, par une trame grise recouvrant les vignettes. La mise en page très dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Kuroi sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Sous la jaquette, elle offre deux planches amusantes avec une interview du couple. Elle met en avant les attributs des yakuzas dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Héritier d’un clan yakuza, Hanamura Yoshiharu ne peut prendre la suite de la cheffe de clan car il est un oméga. Sa grand-mère organise alors des entrevues en vue d’un mariage arrangé pour qu’il trouve un partenaire alpha et mette au monde rapidement un descendant. En effet, malgré la fin des discriminations entre alphas et omégas, les mafieux continuent de perpétuer la règle que seul un alpha peut arriver au pouvoir. Mais Yoshiharu refuse d’épouser un homme plus faible que lui, n’hésitant pas à utiliser ses poings. Il rêve d’un partenaire idéal qui partagera équitablement la gestion du clan avec lui. D’ailleurs, il se sent trahi par son fidèle assistant Saitô Makoto (bêta) qui ne prend même pas son parti…

En conclusion

Kuroi Yodaka sensei propose un omegaverse dynamique avec un oméga qui ne se laisse pas faire. Elle gère parfaitement le rythme de son récit, l’enchaînement des évènements et alterne entre tension, humour et tendresse. Son graphisme dégage une certaine virilité, très rafraichissante. Je craque complètement pour les protagonistes, même les personnages secondaires peu développés qui ajoutent une note comique discrète. Une lecture entraînante!

Un amour de robot – Kanipan

un amour de robot kanipan

Kanipan
ISBN: 9782382764411
Hana, 2024
ISBN: 9784866694337 (JP)
J publishing, 2021 (JP)
Titre original: 足りないふたり
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Ce collègue masculin peut-il aider Kio à oublier sa déception amoureuse? »

Kanipan sensei narre une romance entre deux hommes qui éprouvent des difficultés à montrer leurs émotions. Elle alterne la narration entre les deux héros. Ainsi, Kio se cache constamment derrière un sourire conciliant mais arrive à faire tomber le masque face à Osamu. Bannai quant à lui, agit tel un robot, analysant et expérimentant différents sentiments. Grâce à Shiomi, il progresse dans la compréhension de ses émotions et fait de plus en plus d’efforts pour les exprimer. Bien que le couple avance avec maladresse, programmant même des objectifs, il communique beaucoup. D’ailleurs, l’auteure qui a débuté la relation par un rapport non consenti, rééquilibre rapidement la situation après une mise au point. Elle aborde donc la question du substitut suite à un échec amoureux, la difficulté à exprimer ses sentiments, la construction d’une relation par la communication, l’acceptation des défauts de son partenaire. Les quiproquos ajoutent une note d’humour.

La mangaka a un trait épuré très anguleux, presque raide, qui rappelle le style des années 1990. Elle le simplifie à l’extrême et le déforme même dans les passages humoristiques. Par exemple, elle dessine Kio et Osamu en wanko. Des hachures marquent les ombres fortes. Ainsi, les trames servent principalement pour les couleurs en aplat et les effets d’ombre. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. La mise en page classique propose néanmoins quelques pages plus dynamiques. Bien que Kanipan sensei ne censure pas les scènes érotiques, elle cache souvent les parties intimes en jouant sur les angles de vue ou les cadrages. A la fin de certains chapitres, elle dévoile des renseignements complémentaires à travers quelques petits dessins.

En résumé

De par son éducation stricte, Shioumi Kio a appris à cacher constamment ses émotions derrière un sourire conciliant. Ainsi, il n’a jamais osé déclarer ses sentiments à sa supérieur Yatani, qui s’est alors mariée récemment. Il a également du mal à s’entendre avec son collègue Bannai Osamu qui parle beaucoup trop directement et qui ne lit pas les ambiances. Un jour, cet homme qui agit comme un robot et l’observe tout le temps, lui demande alors de lui expliquer ce qu’est l’amour. Comprenant que Bannai a du mal à comprendre les émotions, Kio sympathise finalement avec lui. Mais curieux d’expérimenter l’amour, son collègue lui propose de sortir ensemble. Et Kio accepte en espérant ainsi oublier son échec amoureux.

En conclusion

Kanipan sensei propose un scénario à la base plutôt intéressant sur la difficulté à exprimer ses émotions. Malheureusement, le format one-shot le dessert car elle enchaîne maladroitement et trop vite les évènements, ayant beaucoup de choses à aborder. En plus son graphisme très anguleux pourra déplaire au public actuel. De même, la première relation, non consentie, pourra choquer la sensibilité de certains lecteurs. Pour ma part, j’apprécie beaucoup l’histoire après la mise au point entre les deux héros, Kio comprenant le problème de son partenaire et le prenant donc en main pour le guider. Je trouve leur évolution mignonne et attendrissante. Un titre qui ne restera pas dans les mémoires mais qui peut trouver son public, je pense.

Ose me dire que c’est pas de l’amour – Sakurai Nanako

ose me dire que c est pas de l amour sakurai nanako

SAKURAI Nanako 櫻井ナナコ
ISBN: 9782382764367
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784866574912 (JP)
Frontier works, 2021 (JP)
Titre original: 恋じゃないと目を見て言って
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Quand je tombe amoureux, je me jette à fond dans la relation. »

Sakurai Nanako sensei propose une classique romance de sex friends à amants entre un étudiant et un cuisinier qui ont tendance à trop s’investir en amour. Elle joue sur les contradictions entre leurs actions et leurs paroles pour créer tension et quiproquos. A force d’être blessé par des ruptures, Yuito renonce à une relation sérieuse et fuit tout ce qui y ressemble. Arata respecte sa décision mais joue sur la distinction entre ami et amant pour arriver à ses fins. Bien que les deux hommes ressentent des sentiments réciproques, ils s’enlisent dans une certaine distance pour pouvoir conserver leur relation. Leur entourage les guide un peu. L’auteure révèle le passé d’Amari seulement à la fin. Ainsi, elle crée un peu la surprise. En bonus, elle montre la vie à deux du couple.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Pour les rougissements, elle dessine des hachures envahissantes qui recouvrent même les yeux et les cheveux. Dans les passages humoristiques, elle simplifie son trait. Les trames sont utilisées avec parcimonie. De même, les trames d’ambiance se font discrètes. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Sakurai sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches. Elle offre environ une scène par chapitre. Sous la jaquette, elle présente sa postface en manga accompagnée d’un dessin.

En résumé

Amari Yuito a la fâcheuse tendance à se jeter corps et âme dans une relation quand il est amoureux. Ainsi, il n’hésite pas à utiliser son corps pour obtenir enfin l’amour de sa cible, ne se souciant guère de la situation de famille de cette dernière. Mais il se fait également souvent plaquer car ses partenaires le trouvent finalement étouffant. Après une énième rupture, il décide donc de se contenter d’un simple coup d’un soir. Dans un restaurant, il rencontre un bel étudiant qui mange avec appétit. Bien qu’il évite habituellement les jeunes, intrigué, il sympathise rapidement avec lui. Kuze Arata accepte alors de continuer leur conversation autour d’un verre chez Yuito. Et ils finissent même par coucher ensemble.

En conclusion

Sakurai Nanako sensei offre un scénario très classique et sans prétention dont l’enchainement des évènements se devine facilement. D’ailleurs, elle utilise quelques raccourcis mais cela n’est pas dérangeants. En plus, elle a un graphisme plutôt mignon agréable. J’ai apprécié ma lecture malgré le manque d’enjeu, m’attachant facilement aux personnages. Une lecture sympathique!

Amour & désir – Ahiru Morishita

amour et desir ahiru morishita

AHIRU Morishita アヒル森下
ISBN: 9782382764244
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784801978577 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Si Noa me touchait encore plus, qu’est-ce que je ressentirais? »

Ahiru Morishita sensei propose une comédie romantique entre un jeune reclus asocial et sombre et un étudiant nippo-allemand radieux un peu otaku. Elle aborde donc la difficulté à communiquer et à exprimer ses sentiments, les différences culturelles. Elle ajoute une note dramatique en dévoilant au fur et à mesure le passé de Kei. Avec la cohabitation, les deux hommes se découvrent des points communs et une attirance mutuelle. Noa réalise qu’il aime prendre soin de son hôte tandis que Kei s’interroge sur sa libido. Ainsi, les quiproquos entre eux apportent une touche humoristique. L’auteure s’intéresse par ailleurs à la distinction entre amour et désir sexuel, analysant les questionnements de ses deux héros.

La mangaka a un trait épuré plutôt fin qui joue sur les pleins et déliés. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Elle compare les réactions de Kei à celles d’un chat, n’hésitant pas à lui ajouter oreilles et queue ou à dessiner un petit chat noir à côté, augmentant son côté mignon. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance, plutôt graphiques, appuient les émotions. Les décors sont soignés et le lecteur peut même reconnaître certains quartiers de Tokyo. La mise en page est par ailleurs dynamique. Dans les scènes érotiques, Ahiru sensei censure les parties intimes par des hachures blanches et des contours discontinus. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le couple dans leurs moments tendres.

En résumé

Noa, nippo-germanique, se rend au Japon pour un mois. En échange d’un logis dans une belle maison traditionnelle, il accepte de s’occuper de Kei, un hikikomori. Ce dernier a d’abord du mal à s’exprimer, d’autant plus que Noa se montre très tactile. Pourtant, il multiplie les efforts malgré sa maladresse pour communiquer avec son nouveau colocataire. D’ailleurs, Noa adore voir les différentes réactions de son hôte. Mais en rentrant un soir, il entend Kei en train de se masturber tout en prononçant son nom.

En conclusion

Ahiru Morishita sensei propose une romance toute mignonne alternant entre humour, drame et érotisme. Elle délaisse rapidement la question interculturelle pour s’attarder sur les sentiments des personnages. Son graphisme transcrit parfaitement les émotions des personnages. Une lecture simple, sympathique, légèrement affriolant qui fait passer un bon moment de détente.

L’épouse de la bête – Akihisa Teoh

l epouse de la bete akihisa teoh

AKIHISA Teoh 秋久テオ
ISBN: 9782382764176
Hana, 2024
ISBN: 9784861239113 (JP)
Bright, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Agis comme le monstre que tu es et va le bouffer. »

Akihisa Teoh sensei narre une romance fantastique sur la cohabitation après un mariage arrangé. Elle explique son univers au fil des chapitres. Par ailleurs, elle alterne la narration entre les deux héros, partageant leurs questionnements. Kyôya se montre très ouvert et curieux mais cache un lourd secret. Hinata qui a toujours été rejeté par ses pairs, se laisse peu à peu séduire par les attentions de son partenaire. Ainsi, le couple apprend à se connaître, se parlant franchement et construisant une relation de confiance. En effet, bien que considéré comme des monstres, les deux hommes ont une sensibilité bien plus humaine que leur entourage. L’auteure aborde entre autres la diversité culturelle, le rejet des différences, la tendance au repli sur soi face à l’inconnu, le viol conjugal. Avec Izaya, le frère aîné de Kyôya, elle ajoute quelques tensions.

La mangaka a un trait légèrement épuré mais très fin. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle varie énormément les expressions des visages, détaillant la forme des sourcils ou de la bouche. Des têtes d’animaux en SD tout choupi permettent de savoir qui parle. Malgré les quatre oreilles, celles d’apparence humaines plus pointues rappellent plutôt les oreilles des bêtes fantastiques du folklore japonais, renforcés par les yeux effilés. Les trames très nombreuses dans une palette variée rendent les dégradés et les différentes ombres. Par ailleurs, les décors soignés alternent avec les trames d’ambiance. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page très dynamique varient souvent les cadrages. Akihisa sensei agence savamment ses vignettes, facilitant la lecture tout en installant des pages contemplatives. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc.

En résumé

L’homme renard Hinata est envoyé comme épouse au fils du chef des hommes loups Kyôya, pour sceller un accord de paix entre les deux espèces. Mais en réalité, étant un esprit renard à neuf queues détesté par ses semblables, il a pour mission de tuer son futur époux lors de leur nuit de noces afin de provoquer un conflit. Toutefois, il échoue et tente alors de s’enfuir. Mais Kyôya le rattrape, bien décidé à consommer son mariage quelque soit le sexe de son partenaire. Face à l’envie de mourir de Hinata, le loup lui ordonne de rester en vie à ses côtés. Pourquoi s’attacher à ce renard qui n’a aucune valeur?

En conclusion

Ce one-shot obtient la dix-septième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Akihisa Teoh sensei présente un couple touchant et développe des sujets très actuels à travers un univers pourtant fantastique. En plus, son graphisme est un bonheur pour les yeux avec la finesse de ses expressions. Attention, certains lecteurs pourront être choqués par certains passages. Je fonds complètement pour ce récit! J’adore les deux personnages, particulièrement le caractère de Kyôya. Un coup de cœur!

Phases of the moon, love of a beast – Nojiro Guri

phases of the moon love of a beast nojiro guri

NOJIRO Guri 野白ぐり
ISBN: 9782382764459
Hana, 2024
ISBN: 9784864424400 (JP)
Tokyo mangasha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Je ne fais que sourire et suivre les autres. »

Nojiro Guri sensei narre une romance avec une note fantastique entre un humain et un chien-lion gardien de sanctuaire. Elle maintient un certain suspense en dévoilant au fur et à mesure le passé des deux héros. Par ailleurs, elle alterne la narration entre Izuki et Haku. Un chat yôkai qui rejoint la maisonnée apporte une touche humoristique. De même, la cohabitation entre humain et êtres fantastiques ne se fait pas sans heurts. En effet, le trop gentil Izuki n’arrive pas à dire non. Il a également du mal à se lier aux gens. Haku ayant longuement souffert de la solitude refuse de s’appuyer sur son nouveau « maître » alors que sa vie est en danger. Ainsi l’auteure analyse les différentes nuances ressenties dans la solitude entre abandon, difficulté à s’intégrer et perte d’un être cher. Elle aborde entre autres la difficulté à communiquer, la vie plus calme à la campagne.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés. Elle dédouble parfois les contours, donnant ainsi du relief. Dans les passages humoristiques, elle simplifie son trait et transforme ses personnages à moitié en SD. Les trames équilibrées utilisent beaucoup les dégradés pour rendre les volumes. Toutefois, des hachures marquent également les ombres plus fortes. Les trames d’ambiance plutôt graphiques alternent avec les décors. Par ailleurs, la mise en page est très dynamique. Nojiro sensei ne censure pas les scènes érotiques. En début de chapitre, elle présente le quotidien des personnages dans des illustrations.

En résumé

Sans travail depuis le départ du patron du restaurant italien dans lequel il était employé, Izuki accepte d’entretenir une maison à la campagne à la demande de son oncle, Sakurada. Bien que ce dernier le taquine sur la possible présence de yôkai, il part explorer la petite forêt aux alentours de la maison, espérant surtout capter du réseau. Il y découvre un sanctuaire abandonné et nettoie machinalement la dernière statuette du gardien. Mais en voulant rentrer chez lui, Izuki remarque qu’il tourne en rond. Soudain attaqué par un yôkai, un homme avec des oreilles et une queue vient à son secours. Le chien-lion Haku décide alors de toujours le protéger et refuse de le laisser partir.

En conclusion

Ce one-shot obtient la douzième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Nojiro Guri sensei offre une belle palette de sentiments sur le thème de la solitude. Son graphisme est agréable. Toutefois, certains lecteurs pourront être choqués par la première scène sans consentement, qui arrive en plus un peu brutalement, même si par la suite Haku se remet en question. Pour ma part, je trouve le rythme général mal équilibré. Mais cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette belle romance qui analyse parfaitement les différents types de solitude. En plus, la fin mélancolique et romantique sublime le tout. Une lecture attendrissante!