Je découvre le plaisir féminin – Uri

je decouvre le plaisir feminin uri

Uri うり
ISBN: 9782382763551
Hana, 2023
ISBN: 9784796414333 (JP)
Kaiohsha, 2021 (JP)
Titre original: 小林先輩は女の子でシたい
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

« Tout ce que je veux, c’est jouir plusieurs fois de suite avec un vagin! »

Uri sensei propose une comédie romantique avec deux barmans un peu idiot. Elle joue sur la différence entre la réalité et la vision sous hypnose mais également sur la différence de caractère. D’ailleurs, le solaire Kobayashi, aventureux de découvrir de nouvelles expériences sexuelles, se laisse facilement prendre au jeu de manipulation du taciturne Takatsu. Le couple entame donc d’abord une relation charnelle avant de se laisser prendre par leurs sentiments. Étant tous les deux directs, ils n’arrivent pas vraiment à créer d’ambiance romantique et expriment maladroitement leur attirance. Ainsi, l’auteure révèle au fil des chapitres les véritables intentions de ses deux héros, créant un peu de suspense. Elle aborde les clichés et les croyances urbaines sur les relations homosexuelles et hétérosexuelles.

La mangaka a un trait épuré, avec des contours plus épais mettant en valeur le jeu des pleins et déliés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, exagérant même les expressions du visage. Quand un personnage est sous hypnose, elle dessine ce qu’il voit. Les décors situent l’action. Par ailleurs, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les autres trames équilibrées représentent surtout les couleurs. En effet, des hachures marquent les ombres et les rougissements, très fréquents. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Uri sensei censure les parties intimes pour les rapports charnels hétérosexuels, mais pas du tout pour ceux homosexuels. Dans les illustrations en début de chapitre, elle donne l’ambiance avec ses personnages qui posent.

En résumé

Le barman Kobayashi Fumihiro (27 ans), beau gosse hétérosexuel, aurait couché avec son collègue gay Takatsu Shôgo (26 ans). Mais malheureusement, il ne se souvient de rien. En réalité, après une soirée trop arrosée, il s’est réveillé le lendemain matin avec un corps de femme. Après être passé chez le coiffeur pour se pomponner, il est ensuite directement allé chez son collègue pour lui demander de coucher ensemble. En effet, il peut enfin réaliser son rêve: découvrir le plaisir féminin. Toutefois, Takatsu lui propose en échange un plaisir plus intense grâce à un orgasme prostatique. Le laissant réfléchir, il prévient alors immédiatement leur patron car en réalité son test d’hypnose effectué la veille semble avoir fonctionné avec un peu de retard…

En conclusion

Ce one-shot obtient la vingtième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Malgré un thème scénaristique au départ original et amusant, Uri sensei a tendance à s’enliser par la suite dans son développement, les gags se répétant. Par contre, son style graphique colle parfaitement à ce type de récit. Toutefois, son humour ne fonctionne peut-être pas sur tout le monde. Pour ma part, j’aime beaucoup les deux héros plutôt idiots mais je pense que leurs facéties ne peuvent surprendre qu’en une unique lecture.

Meguro & Akino – Yukue Moegi

meguro et akino yukue moegi

YUKUE Moegi ゆくえ萌葱
ISBN: 9782382763728
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784199607974 (JP)
Tokuma shoten, 2019 (JP)
Titre original: 目黒と秋野は気づかない
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

L’amour rend aveugle… à moins que ce ne soit la dénégation?

Yukue Moegi sensei offre une comédie romantique avec deux idiots trop fiers pour admettre leur attirance mutuelle. Elle alterne la narration entre les deux héros, permettant de découvrir l’évolution de leurs sentiments mais également leur manque de discernement. Elle ajoute une note comique avec leurs chamailleries. D’ailleurs, leur entourage, impacté par leurs disputes, les guide et les aide à avancer dans leur relation. Akino s’accroche à son hétérosexualité mais trouve normal de se soulager entre amis. Meguro, sur la même longueur d’ondes, refuse de sortir avec un hétérosexuel et reste donc sourd à ses sentiments. L’auteure aborde la difficulté à distinguer amour et amitié, la facilité à dénier ses sentiments lorsque l’on fait passer ses principes avant tout. La synchronisation des réponses entre les deux étudiants renforce leur complicité évidente.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, au style un peu dur, reconnaissable. Elle le simplifie dans les passages humoristiques et n’hésite pas à transcrire les rougissements par de grandes hachures envahissantes. Elle met en valeur la plastique de ses personnages, en particulier la musculature de Meguro. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont utilisées avec parcimonie, des hachures renforçant par ailleurs les ombres fortes. De même, les trames d’ambiance se font discrètes. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique change souvent d’angles de vue, suivant les personnages en utilisant quelques techniques cinématographiques de cadrage. Yukue sensei joue également sur les sorties de case. Dans les scènes érotiques, elle cache les détails des parties intimes par quelques points blancs. Elle montre le quotidien du couple dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Meguro et Akino Chiharu se sont rencontrés dans une agence immobilière alors qu’ils cherchaient chacun un appartement près de l’université. Akino a alors imposé son amitié à Meguro qui n’a pas osé refuser. Depuis, à chaque fois qu’une petite amie le largue, le coureur de jupons vient chercher du réconfort chez son nouvel ami. En effet, il apprécie les petits plats faits maison de Meguro. Et bien qu’il sache que son ami est gay, il adore également tripoter sa belle musculature. Mais un jour, excédé, Meguro le met à la porte…

En conclusion

Yukue Moegi sensei maîtrise son scénario parfaitement rythmé malgré le format one-shot. Je suis complètement sous le charme de la patronne du bar gay et de ce couple hilarant. Je me laisse emporter par la dynamique de ces deux idiots attachants. Une excellente lecture amusante!

Même le destin ne pardonne pas l’amour – Amato Ruku et Oki Kuroe

meme le destin ne nous pardonne pas oki kuroe amato kuru

AMATO Ruku 雨戸るく
OKI Kuroe 沖クロエ
ISBN: 9782382763520
Hana, 2023
ISBN: 9784824000132 (JP)
Overlap, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

« Toute ma vie, j’ai refusé d’être le partenaire de quelqu’un… »

Amato Ruku sensei modifie un peu les règles de l’omegaverse, présentant son univers en début de tome. Elle instaure un milieu moins discriminant dans lequel alpha et oméga profitent de leurs charmes dans leur carrière. Elle installe son récit dans le monde du divertissement, abordant ainsi la question des différences entre apparences et caractères, le jugement arbitraire des critères de beauté. Ses deux héros subissent des préjugés de par leur physique mais se donnent à fond dans leur travail. Le mannequin Rio déborde de gentillesse pourtant, il passe pour un dragueur. Makoto s’ouvre peu à peu à sa tendresse. En introduisant l’oméga Hanabuki Nagisa qui cible le mannequin, l’auteure crée quelques tensions permettant au couple d’évoluer. Elle révèle le passé des personnages au fur et à mesure, maintenant un peu de suspense. Elle interroge sur la place du destin et de l’amour dans les attirances influencées par les phéromones.

Oki Kuroe sensei a un trait légèrement épuré de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, l’arrondissant pour lui donner un aspect mignon. Elle met également en avant la plastique de ses personnages, en particulier les différentes vedettes croisées au fil du récit. D’ailleurs, sa mise en page très dynamique reprend toutes les caractéristiques du shôjo: par exemple, sorties de cadre, forme des cases en fonction du contenu, superpositions. Ses personnages rougissent facilement, le haut de leurs joues ou du visage se recouvrant alors de petites hachures. Les décors alternent avec les trames d’ambiance, souvent très graphiques, tandis que les autres trames sont équilibrées. La mangaka censure à peine les scènes érotiques mais évite de détailler les parties intimes avec un contour blanc. Elle en offre presque une à chaque chapitre. Dans les illustrations en début de chapitre, elle montre l’évolution du couple dans leur quotidien.

En résumé

L’oméga Nanase Makoto, complexé par son physique banal, se fait passer pour un bêta dans son travail de manager d’artistes dans une agence de divertissement. D’ailleurs, il s’occupe principalement d’artistes omégas. Un jour, son supérieur lui annonce qu’il devra s’occuper essentiellement du célèbre mannequin alpha Sakaki Rio qui se lance en tant qu’acteur. Ce dernier a le coup de foudre pour Makoto dès leur première rencontre et n’arrête plus de lui dire qu’il est mignon. Le manager, bien qu’admirant le talent et l’investissement au travail du mannequin, refuse pourtant de prendre au sérieux ses déclarations malgré l’intensification des battements de son cœur. Pourquoi serait-il en chaleur alors que ce n’est pas la saison des amours?

En conclusion

Amato Ruku sensei crée une dynamique intéressante dans le couple malgré quelques facilités scénaristiques. En plus, le graphisme d’Oki Kuroe sensei, plus mignon que beau, colle parfaitement au récit. Les lecteurs peuvent toutefois être agacé par le comportement parfois insistant et lourd de Rio. Une histoire simple et mignonne, idéale pour se détendre.

Un obsédé va soigner mon traumatisme – Yuzushiwo

un obsede va soigner mon traumatisme yuzushiwo

Yuzushiwo ゆずしを
ISBN: 9782382763698
Hana, 2023
ISBN: 9784758022378 (JP)
Ichijinsha, 2021 (JP)
Titre original: ヤリチンによるトラウマ克服×××
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Pour Saïto, une quête de taille commence: aider Shizuka à dépasser son blocage. »

Yuzushiwo sensei offre une comédie romantique entre un étudiant obsédé à la libido débridée et un froid étudiant gay traumatisé suite à une mauvaise expérience. Elle joue beaucoup sur les contrastes: des caractères opposés, une vision de l’amour différente, un comportement ambivalent. Par exemple, Saïto passe pour un « sale » dragueur cumulant les conquêtes d’un soir, lourd car trop direct, persistant trop pour atteindre ses objectifs, n’hésitant pas à faire du chantage. Et pourtant, il se montre bienveillant avec son partenaire sexuel et sincère dans ses sentiments et son envie d’aider Shizuka. Ainsi, les deux étudiants apprennent à se connaître et leurs sentiments évoluent petit à petit. L’auteure révèle alors au compte-gouttes leur passé, justifiant leur comportement actuel. Elle aborde donc la difficulté à surmonter un traumatisme, le harcèlement, la peur de s’attacher.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux mais qui dégage un côté mignon. Elle le simplifie dans les passages humoristiques et le rend encore plus chou en transformant ses personnages en SD. En plus, des hachures recouvrent souvent leurs joues dès qu’ils rougissent. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. De même, les autres trames équilibrées ont toutefois une dominante claire. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Par ailleurs, Yuzushiwo sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

Depuis que Hazawara Shizuka a eu une première expérience sexuelle catastrophique avec son premier petit ami, il se montre froid avec tout le monde et ne cherche plus aucun partenaire. A l’université, le tombeur Saïto qui cherche à attirer plus de filles à une soirée qu’il organise, l’invite de force en l’alpaguant. Mais Shizuka qui n’a pas l’habitude de boire de l’alcool, s’effondre dès sa première bière. Les filles, vexées, obligent alors Saïto à s’occuper de l’étudiant ivre mort. Le tombeur essaie tant bien que mal de le ramener chez lui mais quand Hazawara vomit sur lui, il préfère s’arrêter dans un love hotel. En apprenant que Shizuka est gay et excité par son charme, Saïto commence à lui donner du plaisir par de simples caresses…

En conclusion

Ce one-shot mêle à la fois drame, comique, romance et érotisme. Yuzushiwo sensei a un beau dessin et rythme bien les enchainements d’action. Ne vous arrêtez pas au titre, les sentiments sont bien présents et mis en avant dans ce récit. D’ailleurs, je suis complètement charmée par la personnalité surprenante et attrayante de Saïto, malgré tous ses défauts. Pour moi, son engagement sincère envers Shizuka fait tout le sel du scénario au premier abord convenu. Une lecture qui ne marquera peut-être pas les esprits mais qui donne un peu de bonheur avec des personnages attachants et mignons.

A vos côtés – Basso

a vos cotes basso

basso
ISBN: 9782375062050
Taifu comics, 2023
ISBN: ‎9784863497771 (JP)
Akane shinsha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« A chaque nouveau voyage retour dominical, un espoir l’étreint: celui de pouvoir revoir l’homme. »

Basso sensei narre la rencontre entre un jeune salarié et un directeur commercial d’âge mûr, qui sympathise à travers une passion commune: l’ambiance des hippodromes. Elle base la narration sur Hayama. Ainsi, elle analyse l’évolution de ses sentiments. Tôru s’interroge rapidement sur sa sexualité, ressentant de l’attirance pour Kinoshita Makoto (45 ans). Grâce aux conseils de ses amis, il évolue et prend de l’assurance. Le cadre, quant à lui, surmené et exploité par son supérieur, redécouvre les plaisirs simples partagés avec des amis. D’ailleurs, l’auteure aborde la différence d’âge, la mauvaise image de ceux qui fréquentent les hippodromes, le harcèlement au travail. Elle montre également la peur de perdre une amitié, de faire son coming out à quelqu’un de confiance mais que l’on fréquente occasionnellement. Ainsi, elle décrypte avec finesse l’équilibre fragile qui s’installe dans la relation entre les deux hommes, ébranlée par le moindre changement.

La mangaka a un trait anguleux très épuré, presque dépouillé, avec un contour parfois épais. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle dessine des personnages plutôt élancés. Son style se reconnaît grâce à la forme particulière de ses yeux, avec des paupières marquées, mais très expressif. Par ailleurs, de petites hachures discrètes marquent les rougissements sur le nez et les joues. Seulement quelques rides bien placées soulignent l’âge. Les trames en aplat sont variées. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors très présents sont soignés. La mise en page classique comporte toutefois des angles de vue variés. D’ailleurs, Basso sensei décompose certains mouvements. Elle ne montre pas les scènes érotiques, laissant libre court à l’imagination du lecteur. Elle inclut les illustrations en début de chapitre au récit. En fin de tome, on découvre le nom des personnages.

En résumé

Simple employé vivant encore chez ses parent à Yokohama, Hayama Tôru économise pour déménager. Mais il entame souvent ses économies pour sa passion: photographier les chevaux sur les champs de course, surtout ceux du Kansai. Un jour, de retour de Kyoto, il remarque un homme filiforme, plus âgé et éreinté, dans le Shinkansen. Il est alors fasciné par son élégance et sa manière de manger. Depuis, à chaque voyage, il espère une probable rencontre…

En conclusion

Ce one-shot obtient la dix-neuvième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2020. Basso sensei décrypte parfaitement les sentiments de ses personnages. En plus, elle possède un graphisme reconnaissable et très expressif malgré un style dépouillé. Son scénario plutôt réaliste propose une douce romance adulte. Attendant ce titre depuis longtemps et appréciant la mangaka, je suis complètement conquise par ce récit. Idéal pour découvrir le BL!

Goodbye, nameless violin – Ume-chi

goodbye nameless violin ume-chi

Ume-chi うめーち
ISBN: 9782375063606
Taifu comics, 2023
ISBN: 9784799754061 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Comment progresser dans son art sans s’attacher à son instrument, si excentrique soit-il? »

Ume-chi sensei crée un univers fantastique plutôt simple, interrogeant les lecteurs sur l’attachement, la personnification et l’anthropomorphisme des animaux et des objets. Elle base la narration sur Sôsuke. Suite à son traumatisme d’enfance, l’étudiant refuse de traiter le violon humanoïde Vn-Ga 2567 en humain. Pourtant, à son contact, il va s’ouvrir petit à petit et l’accepter, la qualité du son des instruments de musique dépendant de la relation de confiance qu’ils partagent avec le musicien. Le violon, quant à lui, a un comportement très humain malgré son excentricité, se montrant jaloux et tombant amoureux de son propriétaire. L’auteure aborde la peur de perdre l’autre et les différentes types de relations. D’ailleurs, elle utilise le lien entre Hasegawa et son piano humanoïde Cosmo pour mettre en avant les limites entre simples outils et partenaires. Elle nuance son propos en révélant le passé du piano dans une histoire bonus.

La mangaka a un trait légèrement épuré et anguleux, avec un style bien marqué. Elle le simplifie, et le déforme même, dans les passages humoristiques. Elle représente la musique par des images métaphoriques, empreintes de poésie. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. L’utilisation de beaucoup de trames donne un aspect réaliste. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. D’ailleurs, Ume-chi sensei exploite les doubles pages ou les grandes vignettes pour détailler les transformations, les décomposant en détails. Elle ne censure pas les scènes érotiques. A la fin de certains chapitres, elle dessine des petites saynètes muettes qui narrent une histoire. Les illustrations en début de chapitre sont intégrées au récit.

En résumé

Dans ce monde, les objets auxquels on attribue un nom se transforment en être vivant. Mais depuis qu’Otonashi Sôsuke, actuellement étudiant en deuxième année à l’école de musique Tôhô, a perdu son violon Mottan qui prenait la forme d’un chat quand il était jeune, il refuse de nommer son instrument. Ayant cassé son violon actuel dans un accident, il se rend dans une boutique d’instruments de musique pour en acheter un nouveau. Mais les sans noms coûtent trop chers pour son budget. Comme il refuse de prendre un violon d’occasion parmi les nommés, le vendeur se propose alors d’être acheté. En effet, comme il ne se souvient plus de son nom, il redeviendra bientôt un simple instrument…

En conclusion

Ume-chi sensei mêle drame, humour et romance avec facilité, construisant suffisamment son univers particulier pour happer le lecteur, malgré le format one-shot. Elle arrive même à insuffler un peu de suspense en fin de tome. Elle a en plus un graphisme très expressif et plaisant. D’ailleurs les transformations sont magnifiques. Impossible de ne pas craquer pour Vn-Ga 2567! Coup de cœur pour ce récit, totalement efficace pour moi qui ait tendance d’ailleurs à nommer certains objets!

Au revoir Heron – ymz

au revoir heron ymz

ymz
ISBN: 9782382763643
Hana, 2023
ISBN: 9784829685495 (JP)
Printemps, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« De l’école à l’âge adulte, que vont devenir leur relation et leurs sentiments alors qu’ils grandissent doucement?! »

Ymz sensei développe la relation ambiguë entre deux amis déjà blessés par la vie depuis l’adolescence. Elle alterne la narration entre ses deux héros pour partager leurs points de vue. Elle effectue des allers-retours entre le passé et le présent, au gré des souvenirs de ses personnages, tout en faisant avancer son récit par petite tranche de vie. Le taciturne Sôji plutôt casanier et le gai Mika très fêtard s’entendent bien malgré des caractères opposés. Leur relation évolue doucement au fur et à mesure qu’ils grandissent. Pourtant, ils refusent d’en discuter clairement, ayant peur d’aimer. L’auteure montre comment le couple se construit peu à peu, exprimant leur attachement autrement que par des mots. A travers Sachiko, elle offre un autre point de vue sur le couple dans une histoire bonus.

La mangaka a un trait anguleux et marqué, avec des contours parfois épais. Elle trace les décors, très présents, à la main. Par ailleurs, elle privilégie les aplats noir et blanc, les trames apportant juste un peu de volume ou de teinte. D’ailleurs, elles sont utilisées avec parcimonie. Ainsi, son graphisme conserve une touche crayonnée en général. De même, des hachures représentent les ombres. La mise en page très dynamique utilise beaucoup les ellipses et les emboitements de cases. Ymz sensei ne montre pas les scènes érotiques. Elle laisse même planer un doute par des suggestions non explicites. La couverture se classe onzième au Chill chill BL award 2015.

En résumé

Ses parents passant leur temps à se disputer, Sôji (16 ans) se sent comme vide. Un jour, au lycée, il croise Mika (16 ans), un lycéen un peu rebelle qui sympathise très vite avec lui. Ils ne sont ni amis, ni amants mais la présence de Mika suffit à combler le vide ressenti par Sôji. Maintenant adultes, ils se fréquentent encore. Mika vient souvent à l’improviste chez Sôji et après un câlin, lui réclame de l’argent que son hôte cède toujours facilement. Ainsi, tous deux vivent leur vie à leur rythme en se réconfortant mutuellement. Mais l’amour aura-t-il un jour sa place?

En conclusion

Ymz sensei excelle dans les tranches de vie et la description des émotions de ses personnages sans pour autant l’approfondir. Ainsi, elle montre l’évolution progressive de la relation des deux héros dans laquelle le sentiment amoureux reste tu. Toutefois, le lecteur se retrouve simple spectateur, et certains pourront alors se sentir frustré par la fin ouverte ou les sauts dans le temps. Pour ma part, j’ai passé un agréable moment de lecture.

Sous les couleurs de l’aube – Umitomoshibi

sous les couleurs de l'aube umitomoshibi

Umitomoshibi 海灯火
ISBN: 9782382763490
Hana, 2023
ISBN: 9784758023511 (JP)
Ichijinsha, 2022 (JP)
Titre original: 君を染める朝焼けに
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Une douce rencontre entre un solaire restaurateur et un mélancolique photographe.

Umitomoshibi sensei narre une tranche de vie sur la rencontre du photographe Mano Suguru, ayant perdu la fibre artistique suite à un deuil, et le solaire restaurateur Koshimizu Kengo. Elle révèle le passé du photographe au fur et à mesure, maintenant un certain suspense. Malgré des caractères opposés, les deux hommes vont rapidement se nouer d’amitié et apprendre à se connaître durant leur cohabitation. Leurs sentiments évoluent peu à peu, bouleversant surtout Suguru qui redoute de perdre ses souvenirs en allant de l’avant, malgré sa promesse. Ainsi, l’auteure aborde le temps et la difficulté à surmonter un deuil et l’influence des émotions sur la perception artistique. Elle montre les bienfaits du soutien d’un confident. Elle construit une relation consensuelle qui prend son temps et dans laquelle un simple baiser volé entraine excuse et regret.

La mangaka a un trait légèrement épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle soigne les décors, avec une touche réaliste, qui sont très présents. D’ailleurs, de grandes vignettes mettent en avant les paysages d’Enoshima, facilement reconnaissables. Les trames sont variées. Par exemple, Kengo a une peau halée et son corps finement musclé se devine sous son T-shirt. Les trames d’ambiance accompagnent les émotions. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les chevauchements de cases et l’absence de cadre. Dans les scènes érotiques, Umitomoshibi sensei censure les parties intimes par des caches blancs.

En résumé

Un été, le talentueux photographe de paysage, Mano Suguru (28 ans), se rend sur l’île d’Enoshima à la recherche de quelques beaux levers de soleil. Il voit alors un homme aux cheveux dorés comme un coucher de soleil, plonger tout habillé. Croyant à un suicide, il panique d’abord jusqu’à ce que le plongeur le rassure, déclarant s’être rafraichi. Le soir, à la recherche d’un endroit où se sustenter à bon marché, il recroise le jeune homme, Koshimizu Kengo (24 ans), gérant d’un petit restaurant retiré. N’ayant pas réservé d’hôtel, ce dernier, fan de ses photographies, lui propose alors de l’héberger. Gêné, Suguru, homosexuel, l’avertit d’abord mais cela ne dérange aucunement son hôte.

En conclusion

Umitomoshibi sensei dépeint avec finesse la mélancolie qui se dégage de Suguru et sa transformation. Elle construit des personnages pleins de douceur, attachant. Toutefois, le format one-shot ne lui permet pas d’approfondir le thème du deuil pourtant bien traité. Bien que j’ai un coup de cœur pour ce récit, je ressens tout de même un peu de frustration. En effet, j’aurais aimé découvrir encore un peu ce que deviennent les deux héros par la suite.

J’ai apprivoisé un gangster – Akihisa Teoh

j ai apprivoise un gangster akihisa teoh

AKIHISA Teoh 秋久テオ
ISBN: 9782382763704
Hana, 2023
ISBN: 9784758078948 (JP)
Ichijinsha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Un simple salaryman japonais rend inoffensif un gangster américain menaçant venu du passé! »

Akihisa Teoh sensei offre une romance érotique avec une touche à la fois sombre et fantastique, mêlant les genres. Elle intègre visuellement les codes des films mafieux pour illustrer son récit sans pour autant l’incorporer au scénario. Elle base la narration sur Sugimori. Le salaryman trop gentil, se montre surprotecteur avec Clyde qui s’adoucit à son contact. Les deux hommes s’interrogent sur leur attachement réciproque, d’autant plus que le gangster se montre d’abord froid et violent avec son hôte. Les évènements s’enchainent un peu facilement. En effet, l’auteure s’attarde surtout sur la cohabitation et l’évolution des sentiments de ses personnages. Elle aborde donc la différence culturelle, la fascination de l’inconnu et la peur de perdre celui qu’on aime.

La mangaka a un trait anguleux. Elle s’inspire clairement de l’image du gangster un peu clichée des films, reproduisant la gestuelle et le style vestimentaire. De même, elle offre une bonne balance des noirs et blancs, parfait pour ce genre, permettant au lecteur de s’immerger rapidement dans le récit. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page très dynamique joue beaucoup sur les superpositions et emboitements de cases. Akihisa sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle dessine même des coupes intérieures.

En résumé

Un soir, après des heures supplémentaires, le salaryman Sugimori Yû (27 ans) croise un étranger menaçant devant son hall d’immeuble. Le gangster armé le menace d’un pistolet et lui demande alors de l’héberger. En discutant avec lui, Sugimori réalise que l’américain semble plutôt perdu car il viendrait du passé. Bien qu’apeuré, il décide tout de même de suivre ses directives, espérant qu’il s’en aille. Mais le lendemain, de retour du travail, le bandit, Marven Clyde, lui donne une liasse d’argent en lui demandant de le cacher chez lui…

En conclusion

Ce one-shot ne se classe pas au Chill chill BL award 2020 mais les lecteurs le citent parmi les meilleurs thèmes érotiques, appréciant la rencontre du destin à travers le temps et les scènes très sensuelles. En effet, Akihira Teoh sensei a un beau graphisme, un trait expressif et une maîtrise de la mise en page. Toutefois, bien que son scénario soit intéressant et original, elle ne développe pas assez certains évènements pour retenir le lecteur en haleine, privilégiant les moments sexy. J’ai tout de même passé un excellent moment de lecture, surtout un plaisir pour les yeux!

Ses baisers me font fondre – Masaki Maki

ses baisers me font fondre masaki maki

MASAKI Maki まさき茉生
ISBN: 9782382763384
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784758022354 (JP)
Ichijinsha, 2021 (JP)
Titre original: キスで溶かしたそのあとに
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Une cohabitation qui fait remonter des souvenirs douloureux et des sentiments tus.

Masaki Maki sensei reprend les ficelles scénaristiques de la cohabitation pour narrer une romance très sexy. Toutefois, elle révèle au fur et à mesure le passé et les réflexions de ses deux héros. Ainsi, elle alterne la narration entre Hiro et Mizuki, partageant leurs secrets les plus intimes avec les lecteurs. L’expert-comptable, plutôt asocial, a tendance à couver son colocataire. Il ressent surtout de la culpabilité pour son attirance. Le calme étudiant, quant à lui, réalise clairement que son admiration se transforme en amour. Sa trop grande gentillesse entraine quelques quiproquos. Ainsi, l’auteure ajoute quelques tensions en introduisant un harceleur, toutefois vite expédié. Elle développe une relation consensuelle, le couple découvrant le plaisir sexuel étape par étape. Elle aborde donc sans trop approfondir la renaissance d’un premier amour perdu, les risques des réseaux sociaux, la différence d’âge à l’adolescence.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux plutôt fin. Elle dessine des corps finement musclés. Elle utilise de très nombreuses trames, rendant les effets de couleurs et d’ombres réalistes. De même, les trames d’ambiance se font discrètes. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page très dynamique joue beaucoup sur les angles de vue très variés, les superpositions de cases et les sorties de cadre. Masaki sensei s’attarde sur les petits gestes et les détails. Ainsi, dans les scènes érotiques, elle montre surtout les sensations des personnages. Même si elle censure les parties intimes par un cache blanc, cela reste sensuel. En plus, il y a une scène par chapitre, avec parfois quelques coupes intérieures. Les chapitres s’enchainent avec fluidité.

En résumé

Aise Hiro (18 ans) pensait gagner un peu d’indépendance en entrant à l’université, éloignée du domicile de ses parents. Mais sa mère inquiète qu’il se fasse encore facilement arnaquer, préfère le confier au fils aîné de leur voisin, Onosawa Mizuki (24 ans), expert-comptable habitant près de la faculté. Ainsi, en échange des tâches ménagères, l’étudiant se retrouve en colocation avec son premier amour secret. En effet, gay, cette promiscuité le dérange de plus en plus, d’autant plus que Mizu a du mal à se lever et se montre également très câlin. Mais un jour, alors que Hiro se filmait en train de se masturber après avoir reçu un message obscène suite à la publication d’une photo sur les réseaux sociaux où il annonçait chercher un petit ami, Onosawa le surprend et l’aide même à assouvir son désir…

En conclusion

Ce tome obtient la huitième place du meilleur manga érotique au Chill chill BL award 2022. En effet, Masaki Maki sensei préfère développer la relation amoureuse plutôt que les différents thèmes, pourtant intéressants, qu’elle effleure. Par contre, son graphisme est magnifique. Malgré la censure, la sensualité des ébats transparaît. J’ai tout de même apprécié cette histoire simple mais sexy et mignonne avec ce couple attachant.

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