ISBN: 9782368776308
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784344834798 (JP)
Gentosha, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre:
Recommandation:
« Une bête triste en manque d’amour avec une âme d’enfant. »
Ichinose Yuma sensei plonge ses lecteurs dans une romance dramatique remplie de suspense. Elle alterne la narration entre Yutaka et Kei. Ainsi, elle présente comme un puzzle à reconstruire les souvenirs d’enfance de Shiraishi, abordant indirectement le traumatisme, l’inceste, la prostitution enfantine et la violence. Le jeune homme a développé des personnalités intérieures qui se confrontent dans son esprit selon les situations. De même, il a acquis un chemin de réflexion particulier, prenant la vie comme un jeu vidéo. Il apparaît alors comme une poupée vide sans libre arbitre réagissant uniquement à ses émotions. Sa froideur et son insensibilité commencent à faillir au contact de l’affection de Yutaka. L’entraineur s’attache vite au jeune homme, intrigué par son côté parfois innocent. L’auteure s’attarde un peu sur l’univers de la boxe, s’intéressant par exemple au transfert des champions entre clubs ou au quotidien des sportifs.
La mangaka a un trait fin et léché plutôt réaliste. Elle rend parfaitement les petits changements sur le visage impassible de Kei en jouant sur de petits détails comme l’écarquillement des yeux. De même, elle représente les souvenirs de Kei de manière un peu fantastique, comme le déroulement d’un jeu vidéo, avec ses émotions qui prennent différentes formes de Kei enfant, au commande de ce jeu. Ces souvenirs sont facilement repérables par leur fond noir. Les lignes d’actions, en phase avec les mouvements, ne brouillent pas les images. Les décors, parfois minimalistes, situent principalement l’action. Les trames d’ambiance sont plutôt rares et discrètes. Ichinose sensei privilégie les contrastes blanc et noir. Sa mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes en cachant les détails et en jouant sur les angles de vue.
En résumé
L’entraineur de boxe Mikoshiba Yutaka (23 ans) cache son homosexualité à son père, un ancien boxeur champion. Mais son petit ami actuel, Kamijô Shinichi, lui met la pression pour faire son coming out. Un jour, alors que ce dernier essayait de le forcer à l’embrasser dans une ruelle, ils sont interrompus par une bagarre. Yutaka remarque alors le talent d’un jeune délinquant aux cheveux blancs et lui propose de rejoindre son club. Shiraishi Kei (19 ans) fait d’abord bonne figure durant l’initiation au gymnase. Mais une fois dans le dortoir, il avoue ensuite à Mikoshiba vouloir seulement profiter du logis jusqu’à sa majorité, en échange de son silence sur son homosexualité. Comme son chantage ne fonctionne pas, il finit par le violer…
En conclusion
Certaines scènes pourront heurter la sensibilité des lecteurs même si l’auteure essaie de suggérer le drame sans trop en montrer. Ce tome obtient la septième place du meilleur manga original au Chill chill BL award 2016. La mangaka dépeint avec finesse et de manière métaphorique les différentes émotions que ressent Kei. Son style narratif oblige le lecteur à réfléchir et reconstruire ce qu’il découvre au fil de sa lecture pour analyser et comprendre Shiraishi. Je trouve que cette méthode est très efficace, provoquant beaucoup d’émotions.