Un air de printemps – noji

Couverture de Un air de printemps de Noji, éditions Hana

noji
ISBN: 9782382767610
Hana, 2025
ISBN: 9784575380897 (JP)
Futabasha, 2021 (JP)
Titre original: ハルドナリ
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« L’histoire d’amour entre un étudiant trop direct et un propriétaire nul en tâches ménagères, vivant sous le même toit! »

noji sensei narre une simple romance entre deux jeunes hommes maladroits pour communiquer. Toutefois, elle dévoile au fur et à mesure les différentes intrigues autour des personnages. D’ailleurs, la narration se base principalement du point de vue de Sasayama Sôta puis donne la version de Michi Harunosuke à la fin. L’étudiant essaie de ne plus être aussi direct lors de ses discussions mais trouve du répondant avec le petit-fils de la propriétaire. D’ailleurs, l’asocial et têtu Michi cache son métier. Les quiproquos s’enchaînent mais tous deux font des efforts pour y remédier. Leur amitié se transforme peu à peu en attirance amoureuse. Ainsi, l’autrice montre la difficulté à cerner ses sentiments. Elle aborde entre autres le jugement sur l’apparence à travers l’imagination débordante de Sôta, la difficulté à communiquer, le sentiment de solitude. La propriétaire Natsu et l’éditeur Shinooka Yamato apportent un regard extérieur sur le couple.

La mangaka a un trait épuré au contour parfois dédoublé qui donne du relief. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. De même, un fond noir indique les rêves ou les flash-back. Par ailleurs, les décors soignés s’estompent autour des personnages pour mettre en avant le premier plan. La mise en page plutôt classique offre quelques pages plus dynamiques avec des angles de vue variés. noji sensei représente l’imagination débordante de Sôta en images. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc.

En résumé

Sasayama Sôta parle trop sèchement. Il a donc perdu son petit boulot dans une supérette après avoir recadré un client indélicat. Après un séjour chez ses parents, il rend directement visite à la propriétaire de son appartement. Mais il rencontre son petit-fils, Michi Harunosuke, qui la remplace durant son hospitalisation. Peu doué dans les tâches ménagères, Michi propose alors à l’étudiant de l’embaucher pour l’aider…

En conclusion

noji sensei nous offre une romance classique mais entraînante, avec ces deux hommes maladroits en communication qui se complètent pourtant parfaitement. En plus, elle maîtrise le format one-shot. La dynamique entre eux et les petites intrigues du quotidien créent un peu de suspense. Par ailleurs, son graphisme est très agréable. Certes, ce titre ne vous marquera pas mais vous passerez un agréable moment. J’ai beaucoup aimé l’ambiance générale du récit et la relation qui se noue entre les personnages. Une douce lecture!

Aki et Haru 1 – Taji Makoto

Couverture de Aki et Haru 1 de Taji Makoto, éditions Taifu

TAJI Makoto たじまこと
ISBN: 9782374065075
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784801970649 (JP)
Takeshobo, 2020 (JP)
Titre original: アキはハルとごはんを食べたい 1
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Mangeons ensemble! »

Taji Makoto sensei offre une tranche de vie étudiante, proposant à chaque chapitre des recettes simples et pratiques. Elle partage également le quotidien des étudiants en général, abordant leurs interrogations. Chaque chapitre, plutôt court, a pour titre la recette présentée, permettant ainsi d’utiliser le manga comme un livre de cuisine. Pour l’instant, Akiyoshi et Harutsugu partagent une forte complicité et s’interrogent sur leur relation. Leurs amis, Azusa, Sakamoto Yukino, Yoneyama et Mugita, apportent un regard extérieur sur leur lien, ajoutant des notes comiques. L’autrice détourne certains clichés des romances, interrogeant sur les différences entre amour et amitié. Elle s’appuie d’ailleurs sur les caractères opposés de Haru et Aki.

La mangaka a un trait épuré tout en rondeur et mignon. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Avec un style proche du shôjo, elle dessine de grands yeux expressifs. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance graphiques accompagnent les émotions. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est simplement dynamique. Taji sensei détaille les plats et les recettes, mettant ainsi en avant le côté appétissant. D’ailleurs, elle donne la recette en fin de chapitre. Il y a également des croquis des personnages en train de se régaler.

En résumé

Étudiants et amis inséparables depuis le lycée, Akiyoshi Junta et Harustsugu Fujishiro vivent en colocation. Ils partagent une même passion: la nourriture. Ainsi, le solaire Aki prend plaisir à cuisiner de bons petits plats pour le timide Haru qui les déguste avec délectation.

En conclusion

Taji Makoto sensei offre une tranche de vie pleine d’humour mais surtout de recettes appétissantes. Elle retranscrit avec finesse l’ambiance de la vie étudiante. Son graphisme très expressif colle parfaitement au genre. J’ai tout simplement envie d’essayer les recettes proposées. Une lecture appétissante, à lire absolument si on est gourmand!

Sous tes caresses 2 – Kasai Chiaki

Couverture de Sous tes caresses 2 de Kasai Chiaki, éditions Hana

KASAI Chiaki かさいちあき
ISBN: 9782382762479
Hana, 2025
ISBN: 9784796414234 (JP)
Kaiohsha, 2021 (JP)
Titre original: キミの撫で方躾け方 2
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Je veux le protéger, mais aussi le dépraver… le corrompre. »

Kasai Chiaki sensei continue d’analyser l’évolution de la relation entre Koganei et Niyano. Elle introduit Urabe, ex-petit ami du salaryman, qui s’impose de lui-même en tant que rival, aimant particulièrement dominer ses partenaires. Ainsi, elle s’intéresse à la gestion de la jalousie, au poids du passé d’un partenaire mais également à la différence d’âge et d’expérience. L’étudiant essaie de comprendre ses nouvelles émotions envers Niya et réalise alors son immaturité. Takashi, quant à lui, essaie d’exprimer ses sentiments, dont sa jalousie, avec peine. Les deux amants cherchent à répondre aux attentes de l’autre, se remettant en question. D’ailleurs, bien que l’autrice secoue un peu son public avec une relation non consentie, elle insiste particulièrement sur les conséquences et les remords. Elle décortique donc les mécanismes de la possessivité dans une relation. Par ailleurs, les clients du bar gay détendent un peu l’atmosphère.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise des trames avec parcimonie, renforcées par une dominante de tons clairs. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Par ailleurs, les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Kasai Chiaki sensei ne censure pas les scènes érotiques et offre même une scène par chapitre. Comme dans le tome précédent, elle dessine le quotidien du couple dans les illustrations en début chapitre. Elle donne également des anecdotes avec des yonkoma à la fin de certains chapitres.

En résumé

Koganei Jun et Niyano Takashi vivent ensemble. Mais l’étudiant se sent un peu frustré sexuellement, son partenaire rentrant souvent épuisé du travail. En plus, le salaryman ne prend jamais d’initiatives et se laisse simplement faire. En conséquence, Koganei se montre un peu plus possessif. Alors, lorsque son petit ami ramène Urabe, un ami de fac, complètement bourré et très collant, il a du mal à calmer sa jalousie.

En conclusion

Kasai Chiaki sensei continue de décrypter les différentes émotions présentes dans une relation déséquilibrée. Elle oscille constamment entre érotisme et tension, détendant l’atmosphère avec quelques touches d’humour. En plus, son graphisme sensuel est très expressif. J’apprécie la lente évolution des personnages et la dynamique entre eux. Une lecture entraînante!

Sous tes caresses 1 – Kasai Chiaki

couverture de Sous tes caresses 1 de Kasai Chiaki, éditions Hana

KASAI Chiaki かさいちあき
ISBN: 9782382762516
Hana, 2024
ISBN: 9784796413404 (JP)
Kaiohsha, 2019 (JP)
Titre original: キミの撫で方躾け方
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Je rêve de me faire dorloter comme ça. »

Kasai Chiaki sensei narre une romance entre un étudiant gay à la fois gentil et « forceur » et un salaryman qui se laisse facilement mener par le bout du nez. Elle installe un jeu de séduction entre les deux hommes, d’abord purement charnel. Ainsi, elle analyse comment les sentiments évoluent entre les petites taquineries. Le passé des deux amants, révélé au fur et à mesure, permet de mieux comprendre leur désillusion envers l’amour. En effet, Niyano connaît parfaitement son point faible (facilement manipulable) mais décide de se laisser faire volontairement. Koganei, très tactile et franc, suit ses envies mais réalise qu’il fait quelques efforts pour son nouveau partenaire. Leur entourage les soutient quelques soient leurs choix. L’autrice aborde donc le manque de confiance en soi et en l’autre, la manipulation, les compromis en amour. Elle joue sur les quiproquos, faisant basculer constamment l’équilibre entre eux.

La mangaka a un trait légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps finement musclés. De même, Koganei dégage une impression mystérieuse à cause de son regard caché sous sa frange ainsi que de la nonchalance constamment contrebalancée par une gestuelle sensuelle. Les trames peu nombreuses renforcent l’aspect incisif du trait tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. Par ailleurs, une trame rayée recouvre les vignettes de flash-back. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page dynamique joue beaucoup sur l’absence de cadrage ou la forme des cases s’adaptant à leur contenu. Kasai Chiaki sensei ne censure par les scènes érotiques et dessine même des coupes intérieures. D’ailleurs, elle offre une scène par chapitre. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le quotidien des personnages. Il y a également des yonkoma en fin de chapitre qui apportent des anecdotes.

En résumé

Après avoir été plaqué par sa petite amie, Niyano Takashi décide de renoncer à l’amour. Il aime fréquenter un bar gay avec son ami Aki, et fantasme depuis quelque temps sur le bel étudiant Koganei Jun (20 ans). En plus, lors de son emménagement dans son nouvel appartement, il découvre qu’ils sont voisins. Koganei sympathise rapidement avec Niya et se montre toujours bienveillant avec lui. Malgré la réputation de dragueur de l’étudiant, Takashi finit par tomber amoureux…

En conclusion

Spin-off de How to keep me, and how to scold, on découvre donc le couple de Waka et Sayama devenus adultes. Kasai Chiaki sensei propose une romance perturbante avec une relation déséquilibrée mais assumée par le couple. Ainsi, elle analyse en détail l’évolution des sentiments des personnages. Son graphisme facilement reconnaissable dégage beaucoup de sensualité. Je craque complètement pour ce récit et j’adore voir Koganei et Niyano s’interroger constamment. Une lecture intrigante!

Kitayama & Minamiya 1 – Satoh Sugar

Couverture de Kitayama et Minamiya 1 de Satoh Sugar, éditions Hana

SATOH Sugar 砂藤シュガー
ISBN: 9782382765197
Hana, 2025
ISBN:‎ 9784781622316 (JP)
East press, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Le plan d’origine de Minamiya sera-t-il contré par les sentiments sincères de son nouveau partenaire? »

Satoh Sugar sensei confronte un impatient lycéen aux hormones bouillonnantes à un sérieux étudiant romantique. Ainsi, elle joue sur les quiproquos mais également les commentaires des personnages qui nous rappellent parfois qu’il s’agit d’un manga. La narration alterne entre les deux jeunes hommes. Minamiya à l’imagination débordante élabore des stratégies pour satisfaire sa curiosité mais son manque d’expérience et les recadrages de Kitayama bouleversent tout à chaque fois. Il sera alors amené à réfléchir à l’amour. Les deux hommes apprennent à se connaître et construisent finalement une relation consensuelle. Leur collègue Nishiko et la sœur d’Ayumu soutiennent le couple. L’autrice aborde donc l’importance du consentement, de la communication dans le couple, du temps pour développer et renforcer ses sentiments. Elle surprend les lecteurs par des réactions imprévues, inversant à chaque fois le rapport entre manipulateur et manipulé.

La mangaka a un trait épuré, presque dépouillé, avec un contour épais qui donne du relief. Elle transforme ses personnages en SD dans les passages humoristiques. Elle utilise les trames avec parcimonie, en aplat. Toutefois, les trames d’ambiance très graphiques accompagnent la narration. De même, un fond noir marque les flash-back. Par ailleurs, les décors apportent une note réaliste. Ainsi, le style graphique tout en contraste renforce la dynamique de la mise en page. D’ailleurs, Satoh sensei s’attarde sur les détails comme les gestes discrets. Dans les scènes érotiques, elle joue d’abord sur les cadrages pour ne rien montrer mais censure ensuite les parties intimes par des bandelettes blanches dans l’histoire bonus, offrant même des coupes intérieures. Les personnages posent dans les illustrations en début de chapitre. A la suite, un petit dessin donne une anecdote ou conclut le chapitre précédent.

En résumé

En parallèle de ses études, le lycéen Minamiya Ayumu travaille dans une supérette. La tête pleine de fantasmes, il aime imaginer les visages lubriques des personnes qu’il rencontre. Toutefois, malgré son imagination débordante, il n’y arrive pas avec son collègue et étudiant Kitayama Yuuki. Il élabore alors une stratégie pour le séduire et arriver à ses fins.

En conclusion

Ce tome se classe quatrième des meilleurs nouveaux venus au Chill chill BL award 2024. Satoh Sugar sensei maîtrise le développement de son histoire, surprenant jusqu’à la conclusion. Malgré la répétition de certains gags, elle crée une dynamique entraînante entre les deux étudiants. Son graphisme, qui joue beaucoup sur les contrastes et différents styles, apporte beaucoup de fraîcheur tout en étant très expressif. Je craque complètement pour Kitayama, très à cheval sur le consentement. Je trouve qu’il apporte beaucoup de saveur au récit. Une lecture séduisante!

Tu me coupes le souffle 3 – Sumiya Zeniko

couverture de Tu me coupes le souffle 3 de Sumiya Zeniko, éditions Taifu

SUMIYA Zeniko 澄谷ゼニコ
ISBN: 9782375064405
Taifu comics, 2025
ISBN: 9784799758762 (JP)
Libre, 2022 (JP)
Titre original: 息できないのは君のせい 3
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

« Si tu n’y arrives pas tout seul, trouvons une solution ensemble. »

Sumiya Zeniko sensei introduit un fauteur de troubles, Miyoshi Reiichi (27 ans), qui oblige le couple à s’interroger sur leur relation et leur avenir. Comme dans le tome précédent, elle aborde le sentiment d’impuissance et la question de la confiance en soi et en son partenaire. Par ailleurs, elle révèle par brides le passé de Shizuki, mettant en avant son talent au saxophone pour le jazz. Kanno Junko (17 ans) et Shibasaki Iori (25 ans) apportent une note comique en se transformant en fans du couple. A cause de Miyoshi, un certain malaise s’installe entre les deux amoureux qui communiquent pourtant mieux. Les deux hommes révèlent encore de nouvelles facettes. Ainsi, l’autrice analyse avec finesse le passage des différentes émotions de Yukiji et Jun face à ces nouveaux obstacles à surmonter. Par ailleurs, avec la famille Shizuki, elle présente d’autres réactions suite à un coming out.

La mangaka a un trait épuré. Et elle le simplifie encore plus dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise les trames avec parcimonie. Les trames d’ambiance plutôt graphiques participent à la narration. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors bien que soignés situent surtout l’action. La mise en page classique s’accorde parfaitement à son style, les chapitres courts s’attardant sur un thème mis en avant. Dans les scènes érotiques, Sumiya sensei s’arrête aux préliminaires. Elle offre deux planches amusantes sous la jaquette à propos des tenues. Elle illustre également les demandes des gagnants d’un concours de slogan en fin de tome. L’illustration du frontispice semble être la suite de la couverture. A la fin des chapitres, des planches bonus apportent des anecdotes.

En résumé

En début d’après-midi, Yano Yukiji réveille Shizuki Jun (25 ans) pour aller faire leurs courses comme promis. Quand le couple passe devant une bijouterie, il commence à réfléchir à s’acheter des alliances. Mais Shizuki ramène vite son petit ami à la réalité en lui rappelant le rejet actuel de leur relation par le père de ce dernier. Remarquant que le barman ne répond pas aux appels incessants d’un certain Miyoshi Reiichi, une ancienne connaissance, Yano rassure son bien-aimé en se montrant compréhensif…

En conclusion

Sumiya Zeniko sensei continue de développer cet adorable couple en posant de nouveaux obstacles à surmonter. Elle analyse avec finesse les émotions et les réactions. Son graphisme mignon et très expressif suffit à la compréhension et permet ainsi d’éviter de longs monologues explicatifs. Je fonds complètement pour ce couple!

Pavlov lover – Tsushiko

Couverture de Pavlov lover de Tsushiko, éditions Hana

Tsushiko つし子
ISBN: 9782382767542
Hana, 2025
ISBN: 9784866693675 (JP)
J Publishing, 2021 (JP)
Titre original: 計画的パブロフメイカー
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Quand la cuisine se mélange au sexe… »

Tsushiko sensei propose une romance autour d’un fantasme: manger ou être mangé. Elle aborde légèrement la question de la différence d’âge, privilégiant le jeu érotique mais consensuel du couple. Ainsi, la narration alterne entre les deux amants. Malgré son côté innocent, Eiji parle franchement et a tendance à foncer. Au contraire, Aki se montre fuyant, prisonnier de mauvais souvenirs. Tous deux s’interrogent constamment sur leur comportement, leurs sentiments et leurs sensations, conscient que l’exploration du corps de son partenaire par des « morsures » peut paraître pervers ou du moins bizarre. Le collègue d’Aki, Shônai, apporte conseil mais également morale. L’autrice s’intéresse donc à l’acceptation de l’autre tel qu’il est, aux similitudes de la joie procurée par la nourriture ou le sexe. Elle maintient un certain suspense en révélant leur passé par brides.

La mangaka a un trait très légèrement épuré. Elle utilise une palette limitée pour les trames. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Tsushiko sensei censure les parties intimes par des hachures et des trames qui occultent les détails. Pourtant, elle dessine des coupes intérieures.

En résumé

Le cuisinier Shinojima Aki aime voir les gens se régaler. Il a remarqué un lycéen affamé qui bave souvent devant la vitrine du restaurant. Un jour de pluie, alors que les clients annulent un à un leurs réservations, il propose alors à Unozawa Eiji de manger ce qu’il lui prépare. Charmé par le ravissement de l’étudiant, le cuisinier l’invite même chez lui pour un autre dîner. Mais au cours de leur discussion, Aki laisse échapper un de ses fantasmes: se faire dévorer. A sa surprise, Eiji lui mord alors la joue puis le cou…

En conclusion

Tsushiko sensei construit une romance sexy autour d’un fantasme particulier. D’ailleurs, ce sujet ainsi que la différence d’âge entre les protagonistes pourront gêner certains lecteurs. Pour ma part, j’ai apprécié cette lecture qui m’a d’abord surprise. Mais les plats appétissants et le côté sexy m’ont très vite charmée. Une lecture sympathique!

Sink into the bright blue – Parua

Couverture de Sink into the bright blue de Parua, éditions Hana

Parua ぱるあ
ISBN: 9782382767573
Hana, 2025
ISBN:‎ 9784866693620 (JP)
J Publishing, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« C’est le seul moment où je peux échapper à cette famille qui m’oppresse. »

Parua sensei offre une tranche de vie décrivant d’abord l’ambiance familiale d’une maison d’hôte ainsi que des amours contrariés. Elle alterne la narration entre Edward et Albert. En dévoilant leur passé par brides, elle maintient une tension constante ainsi que du suspense jusqu’à la fin. En effet, derrière la chaleur de Maggie et Al se cachent des drames douloureux passés et à venir. De même, Ned tente de fuir l’influence de sa famille à travers ses écrits. Malgré une attirance réciproque, les deux hommes préfèrent taire leurs sentiments, prisonniers de leurs conditions actuelles. Ainsi, l’autrice aborde le poids des hésitations, les conséquences des violences intrafamiliales ainsi que l’influence du devoir filial. Elle analyse les différentes émotions à diverses étapes d’un amour contrarié, entre passion, séparation et retrouvailles.

La mangaka a un trait fin plutôt arrondi, de style shôjo. Ainsi, elle dessine de grands yeux expressifs, des sourires et des rires qui occupent la moitié du visage et des rougissements faciles. Elle simplifie son trait dans les passages humoristiques. Toutefois, ses SD ont plutôt un aspect de poupée avec une grosse tête sur un corps fin. Par contre, les décors soignés apportent une note réaliste. De même, les trames très variées s’attardent sur les détails, comme les ombres du feuillage sur le visage. Par ailleurs, les trames d’ambiance graphiques (bulles, scintillement, pois…) accompagnent les émotions. La mise en page est dynamique. Parua sensei ne censure pas les scènes érotiques. Néanmoins, elle évite de trop les détailler. En fin de tome, elle donne la recette de la limonade ainsi que des anecdotes. La couverture se classe dix-septième au Chill chill BL award 2022.

En résumé

Le romancier Edward (28 ans), surnommé Ned, passe, pour la troisième année consécutive, son été dans la maison d’hôte de Margaret (35 ans) et Albert (30 ans). Il y apprécie particulièrement l’ambiance familiale. D’ailleurs, il reçoit toujours avec humour les déclarations d’amour de Maggie et Al.

En conclusion

Pour son premier BL publié, Parua sensei maîtrise plutôt bien son scénario, offrant une romance mature et réaliste, malgré quelques évènements précipités. Elle diffuse avec subtilité la tension latente en laissant le temps de découvrir les moments dramatiques. En plus, son graphisme transcrit avec finesse les ambiances. J’ai passé un bon moment de lecture même si certains éléments se devinent facilement. Une lecture poignante!

One week family – Yatsuhashi

Couverture de One week family de Yatsuhashi, éditions Hana

Yatsuhashi やつはし
ISBN: 9782382764145
Hana, 2025
ISBN:‎ 9784799755686 (JP)
Libre, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« On ne peut pas évaluer le bonheur des autres selon nos propres critères. »

Yatsuhashi sensei propose de suivre la semaine d’adaptation de l’acteur Ren avec le sage Yû et son agent papa poule Kei. Elle s’intéresse principalement au travail des agents et des jeunes acteurs. Ainsi, elle aborde la vie intense que subit un enfant acteur, les difficultés pour continuer sa carrière une fois adulte, le jugement sur l’apparence qui fragilise la confiance en soi des acteurs débutants, l’influence des rumeurs. Le passé de Kei se dévoile au fur et à mesure, révélant l’origine de ses doutes. Ren, qui a peur de blesser ceux qu’il côtoie, n’hésite pas à se remettre constamment en question. Ainsi l’autrice s’intéresse à la perception tronquée entre réalité et fiction ainsi que la différence entre amour et admiration. Elle donne la priorité aux liens entre les personnages et à l’équilibre qui s’installe plutôt qu’à la romance. Elle montre l’importance du soutien et de l’acceptation de soi.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo avec de grands yeux expressifs, des têtes plutôt rondes et des corps longilignes. Elle le simplifie et l’arrondit encore plus dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise les trames aux tons dominants clairs avec parcimonie. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors soignés étant très présents ajoutent une note réaliste. La mise en page est très dynamique. Comme Yatsuhashi sensei privilégie l’interaction entre les personnages, il n’y a aucune scène érotique.

En résumé

Mal à l’aise avec les enfants, l’acteur montant Fujimaru Ren (20 ans) doit pourtant jouer dans un film avec Kusaka Yû (5 ans), le fils de la présidente de son agence de production. Son agent Hanada (30 ans) lui propose alors de se familiariser un peu avec les enfants et lui prépare tout un programme. Ainsi, Yû vient s’installer une semaine chez l’acteur. A la grande surprise de Ren, l’agent de l’enfant s’avère être Haruo Kei, un ancien acteur prodige qu’il a toujours admiré. Comment va se passer leur cohabitation?

En conclusion

Yatsuhashi sensei nous plonge dans une ambiance familiale emplie de bienveillance. En plus, son graphisme qui dégage beaucoup de douceur rend les bouilles des adultes toutes aussi mignonnes que celles de Yû. Oubliez la romance, elle est anecdotique mais cela ne dérange en rien l’appréciation du récit. J’ai d’ailleurs passé un excellent moment de détente!

Day off 1 – Dailygreens

couverture de Day off 1 de Dailygreens, éditions Komogi

Dailygreens
ISBN: 9782494300088
Komogi, 2024
Rusuban studio, 2021 (TW)
Webtoon
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Mon subordonné est trop mignon, c’est un vrai problème! »

Dailygreens découpe ses chapitres en courts épisodes, offrant un instantané d’une tranche de vie sur un thème donné. Elle met surtout en avant le quotidien du mignon et sérieux subordonné avec son gentil et autoritaire supérieur. Ainsi, la narration alterne entre les deux salarymen. Leurs échanges souvent charmants et bienveillants, installent petit à petit un jeu de séduction. Au fil du récit, l’introduction de leurs collègues et de leur famille permet d’aborder des sujets plus délicats tels que l’homophobie, le poids des rumeurs, la pression sociale mais également l’acceptation et le soutien. Hua Xiaofei et Shi Dongyun essaient de ne pas afficher ouvertement leurs sentiments mais se laissent facilement emporter, créant des moments comiques et quelques tensions. Toutefois, l’autrice dévoile par brides leur passé qui semble un peu plus dramatique. D’ailleurs, elle ajoute du suspense avec l’ambivalent Shi Chunlei, le frère de Dongyun.

Dailygreens a un trait épuré qui s’arrondit et même se déforme dans les passages humoristiques. Ainsi, elle n’hésite pas à dessiner des têtes presque carrées, proche des SD. Par ailleurs, elle joue sur le contraste de couleurs franches avec des tons plus pastel. D’ailleurs, les couleurs sont en aplat. Les trames d’ambiance par contre sont graphiques ou colorées. Les décors détaillés, reprenant souvent des photographies pour les paysages extérieurs, s’estompent parfois pour mettre en valeur le premier plan. La mise en page dynamique conserve quelquefois le défilement vertical du webtoon mais réussit à maintenir l’effet de surprise sur la conclusion. Les scènes érotiques s’arrêtent pour l’instant aux préliminaires. En fin d’épisode, une illustration ou un personnage en SD apportent une anecdote. De même, les illustrations en début de chapitre montrent le quotidien du couple.

En résumé

Constatant que son supérieur Shi Dongyun (29 ans) est fatigué en ce moment, le subordonné Hua Xiaofei (25 ans) lui prépare une petite surprise…

En conclusion

Dailygreens arrive en quelques cases à faire passer les émotions de ses personnages. A travers le simple quotidien de ses deux héros, elle aborde les différentes difficultés rencontrées par les homosexuels. Son graphisme expressif et simple est rafraîchissant et efficace. J’ai découvert la série via la plate-forme Piccoma. Quel plaisir de relire ce titre, qui procure du pur bonheur, en version papier!