L’épouse de la bête – Akihisa Teoh

l epouse de la bete akihisa teoh

AKIHISA Teoh 秋久テオ
ISBN: 9782382764176
Hana, 2024
ISBN: 9784861239113 (JP)
Bright, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Agis comme le monstre que tu es et va le bouffer. »

Akihisa Teoh sensei narre une romance fantastique sur la cohabitation après un mariage arrangé. Elle explique son univers au fil des chapitres. Par ailleurs, elle alterne la narration entre les deux héros, partageant leurs questionnements. Kyôya se montre très ouvert et curieux mais cache un lourd secret. Hinata qui a toujours été rejeté par ses pairs, se laisse peu à peu séduire par les attentions de son partenaire. Ainsi, le couple apprend à se connaître, se parlant franchement et construisant une relation de confiance. En effet, bien que considéré comme des monstres, les deux hommes ont une sensibilité bien plus humaine que leur entourage. L’auteure aborde entre autres la diversité culturelle, le rejet des différences, la tendance au repli sur soi face à l’inconnu, le viol conjugal. Avec Izaya, le frère aîné de Kyôya, elle ajoute quelques tensions.

La mangaka a un trait légèrement épuré mais très fin. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle varie énormément les expressions des visages, détaillant la forme des sourcils ou de la bouche. Des têtes d’animaux en SD tout choupi permettent de savoir qui parle. Malgré les quatre oreilles, celles d’apparence humaines plus pointues rappellent plutôt les oreilles des bêtes fantastiques du folklore japonais, renforcés par les yeux effilés. Les trames très nombreuses dans une palette variée rendent les dégradés et les différentes ombres. Par ailleurs, les décors soignés alternent avec les trames d’ambiance. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page très dynamique varient souvent les cadrages. Akihisa sensei agence savamment ses vignettes, facilitant la lecture tout en installant des pages contemplatives. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par un cache blanc.

En résumé

L’homme renard Hinata est envoyé comme épouse au fils du chef des hommes loups Kyôya, pour sceller un accord de paix entre les deux espèces. Mais en réalité, étant un esprit renard à neuf queues détesté par ses semblables, il a pour mission de tuer son futur époux lors de leur nuit de noces afin de provoquer un conflit. Toutefois, il échoue et tente alors de s’enfuir. Mais Kyôya le rattrape, bien décidé à consommer son mariage quelque soit le sexe de son partenaire. Face à l’envie de mourir de Hinata, le loup lui ordonne de rester en vie à ses côtés. Pourquoi s’attacher à ce renard qui n’a aucune valeur?

En conclusion

Ce one-shot obtient la dix-septième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Akihisa Teoh sensei présente un couple touchant et développe des sujets très actuels à travers un univers pourtant fantastique. En plus, son graphisme est un bonheur pour les yeux avec la finesse de ses expressions. Attention, certains lecteurs pourront être choqués par certains passages. Je fonds complètement pour ce récit! J’adore les deux personnages, particulièrement le caractère de Kyôya. Un coup de cœur!

Darling, give me a break! – Suzumaru Minta

darling give me a break suzumaru minta
SUZUMARU Minta 鈴丸みんた
ISBN: 9782382761250
Hana, 2022
ISBN: 9784758077460 (JP)
Ichijinsha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Une romance de campagne pleine de douceur et de tendresse. »

Suzumaru Minta sensei propose une romance simple confrontant un agriculteur à un citadin qui vient d’Italie. Elle alterne la narration entre les deux héros. Elle joue principalement sur les quiproquos et les différences culturelles pour apporter des touches d’humour. De même, les petites sœurs Nakata renforcent les moments comiques en recadrant leur aîné. Haiji, qui a tendance à parler franchement, s’interroge sur ses nouveaux sentiments envers son nouvel ami. Kokoro, quant à lui, fait preuve de bonne volonté et de curiosité même s’il n’est pas débrouillard. Sa spontanéité prête à confusion mais il réfléchit pourtant sérieusement à ses interactions avec l’agriculteur. L’auteure décrypte succinctement les sentiments de ses personnages faisant évoluer très vite leur relation. Dans l’histoire bonus, elle exprime en peu plus la jalousie de Sakurazaka.

La mangaka a un trait épuré plutôt en rondeur, de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance surlignent discrètement les émotions. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Suzumaru sensei ne censure pas vraiment les scènes érotiques. Toutefois, elle ne détaille pas les parties intimes, préférant mettre en avant les sentiments. Sous la jaquette, elle présente les personnages et donne une anecdote de Megumi sur son frère.

En résumé

Nakata Haiji (20 ans), agriculteur, fait passer avant tout son travail et sa famille. Il sympathise vite avec son nouveau voisin, Sakurazaka Kokoro (18 ans), un italo-japonais, même si ce dernier se montre parfois trop tactile et familier à son goût. Un jour, lors d’une dure journée de travail, l’agriculteur croise sa petite amie qui le plaque après lui avoir asséné une gifle magistrale, vexée de ne pas faire partie de ses priorités. De retour chez lui, il passe d’abord ses nerfs sur Sakurazaka qui arrosait des plantes avec sa sœur Nakata Megumi (14 ans). Pourtant, le voisin ne se vexe pas et cherche même à le comprendre. Penaud, Haiji se rattrape en raccompagnant Kokoro chez lui après le dîner. Mais pour le remercier, ce dernier l’embrasse sur la joue.

En conclusion

Ce one-shot offre une histoire simple et mignonne mais contenant beaucoup d’humour et de sentiments. Il est sorti au Japon un mois après Coup de foudre pour Cupidon. Pour son deuxième manga, Suzumaru sensei maîtrise déjà son style graphique. Elle abandonne assez vite les quiproquos à cause de la différence culturelle pour se concentrer sur l’évolution des sentiments, tout de même un peu rapide. Une lecture agréable pour un doux moment de détente.

Take me home – m:m

take me home m:m
m:m
ISBN: 9782382761069
Hana, 2022
ISBN: 9784815501594 (JP)
Media soft, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Dans ce monde, dès l’instant où on pousse notre tout premier cri, notre rôle est déjà décidé. »

m:m sensei offre un omegaverse original avec un alpha et un oméga blessés par leur condition exploitée par d’autres. Elle alterne la narration entre les deux héros. Par ailleurs, elle apporte discrètement quelques touches d’humour, jouant surtout sur les quiproquos. L’oméga a peur de ne pas être utile tandis que l’alpha se replie dans le dédain pour se protéger. Grâce à leur cohabitation, les deux hommes vont évoluer jusqu’à la naissance de leurs sentiments. En révélant les petits traumatismes expliquant le comportement de Keita et Darren au fur et à mesure des chapitres, le suspense se maintient tout au long du récit pour aboutir à un climax intense. Ainsi, l’auteure aborde la stérilité, les difficultés d’une relation interculturelle, le poids du jugement hâtif. Elle complète ce tome avec une romance entre deux hommes d’âge mûr. Elle s’intéresse alors à la différence d’âge et à l’illusion du passé dans une relation.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine les yeux avec une forme particulière mais donne ainsi des regards très expressifs. Les trames sont variées. De même, les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Les décors, qui apparaissent sur les plans larges, sont soignés, et semblent parfois construits à partir de photographie. La mise en page dynamique offre quelques cases originales. D’ailleurs, m:m sensei s’attarde sur les détails et les réactions de ses personnages. Dans les scènes érotiques, elle censure les parties intimes par des caches blancs. Sous la jaquette, deux planches propose une conclusion à l’histoire d’Abi et Tom, à lire donc à la fin.

En résumé

Take me home / Bonus: Darren Brad (alpha) qui se montre distant et méprisant avec ses collègues, ne supporte plus leurs commentaires sur son efficacité au travail. Il souhaite vite rentrer chez lui pour profiter du calme. Mais sur le parking, il est attiré par l’odeur d’un oméga en chaleur. Nezumi Keita, un Japonais, tombe alors inconscient dans ses bras après avoir réclamé son aide. Le lendemain, l’Américain demande à l’oméga de vite partir pour sa sécurité mais ce dernier ne comprend pas l’anglais. Keita pense alors à remercier son hôte en nature mais cela énerve Darren. Toutefois, inquiet pour l’état du voyageur sans logis et sans le sous, l’alpha lui propose tout de même de rester…
How to catch a star / How to catch a star (The light of my life): En 1984, Thomas Danston est devenu fan du plongeur Abiel Herman, ébloui par sa performance. Trente et un an plus tard, il le croise chez un tatoueur. Le sportif, dont la carrière a été brusquement écourtée suite à un scandale, est devenu un simple salaryman. Pourtant Tom continue à l’admirer. Et quand il le recroise encore trois ans plus tard, il décide de se rapprocher d’Abi…

En conclusion

Comme j’aime beaucoup les romances entre hommes d’âge mûr, je ne ressens pas de frustration suite au récit principal écourté. Mais cela pourra décevoir certains lecteurs, en particulier fan d’omegaverse. Par ailleurs, j’aime beaucoup la proposition de m:m qui installe des personnages alphas et omégas qui essaient de contrôler leur instinct et s’interrogent sur leur place dans la société. Les sentiments semblent palpables. J’apprécie également la douceur de la narration. Une excellente découverte!

Le garçon de la terre des lions – Hakase

le garcon de la terre des lions hakase
Hakase 博士
ISBN: 9782382760963
Hana, 2022
ISBN: 9784758021784 (JP)
Ichijinsha, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« On pleure seulement quand on est sûrs de ne plus jamais revoir l’autre… »

Hakase sensei offre une comédie romantique centrée sur l’échange culturel et la découverte de l’amour durant le séjour d’un étudiant étranger. Elle présente quelques particularités de la culture maasaï ainsi que certaines traditions à travers la curiosité de Makoto. Les deux lycéens, ouverts d’esprit, discutent facilement et nouent rapidement une relation franche. Luca se montre tactile et câlin tandis que Mako est sensible aux odeurs. En plus des différences culturelles, l’auteure aborde succinctement les différents évènements qui touchent un étudiant étranger comme l’intégration en classe, la solitude quand on est malade, le mal du pays. Elle met surtout en avant les petits malaises, les quiproquos et la nécessité d’en discuter rapidement. De même, la relation amoureuse entre Makoto et Luca s’accompagne de la découverte du corps de l’autre et de relations charnelles consensuelles.

La mangaka a un trait épuré. Toutefois elle rend avec réalisme la musculature de Luca qui contraste avec le corps frêle de Makoto. Elle simplifie son trait dans les passages humoristiques, renforçant l’aspect mignon du Japonais. De même, le lapin Taro vient renforcer ce côté mignon. Par ailleurs, les trames d’ambiance plutôt graphiques alternent avec les décors. Pour les ombres fortes, des hachures ou des aplats noirs permettent de ne pas surcharger les pages qui utilisent déjà des trames variées. Parfois des métaphores graphiques retranscrivent avec humour l’imagination de Makoto. La mise en page dynamique joue beaucoup sur différents angles de vue. D’ailleurs, Hakase sensei a tendance à décortiquer les scènes érotiques, s’attardant sur certaines réactions. Elle ne censure donc pas les scènes érotiques, dessinant même des coupes intérieures. Elle offre une histoire encore plus sexy et sensuelle dans le livret bonus.

En résumé

Aona Makoto attrape un bourdon égaré dans la classe puis le libère dehors. Comme il apprécie les animaux, il a du mal à comprendre la réaction excessive de ses camarades. De retour chez lui, sa mère, s’étant inscrite à un programme de famille d’accueil, lui annonce qu’un étudiant maasaï logera chez eux. Afin d’éviter un trop grand choc culturel, Mako entreprend des recherches au préalable. Mais il est surpris de voir un jeune homme moderne et sociable qui a appris le japonais. Luca prenant d’abord Makoto pour une fille, se rapproche facilement de lui. Mais même après les explications du Japonais, le Maasaï ne peut réfréner ses sentiments naissants…

En conclusion

Ce one-shot obtient la dix-neuvième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2021. Malgré le rythme un peu particulier du titre, les scènes érotiques prenant beaucoup de place, le récit reste instructif et nous fait agréablement voyager. A réserver tout de même à un public averti! En plus, les personnages sont attachants et leur histoire d’amour touchante. Un petit coup de cœur.

Vampire and pleasant companions 3 – Konohara Narise et Ragawa Marimo

vampire and pleasant companions 3 konohara narise ragawa marimo
KONOHARA Narise 木原音瀬
RAGAWA Marimo 羅川真里茂
ISBN: 9784592218630 (JP)
Hakusensha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Je suis le colocataire d’Akira, pas son petit ami. »

Ragawa Marimo sensei débute par un spin-off sur le vampire Kieft qui, malgré son principe de ne pas se mêler de la vie des humains, va s’attacher à un gamin. Dans le récit principal, elle introduit un nouvel assistant, Muroi Ikumi (23 ans), qui apporte divers questionnements comme par exemple les préjugés sur les homosexuels et l’asexualité. Curieux et direct, le jeune homme gay s’intéresse à son supérieur. L’auteure dévoile donc le passé d’Akira. Elle fait évoluer tout doucement la relation et les sentiments entre l’embaumeur et le vampire qui réalise qu’il peut perdre son nouveau foyer à tout moment. Par ailleurs, Albert détend l’atmosphère en cumulant les quiproquos. Dans la petite nouvelle en fin de tome, Konohara Narise sensei narre avec humour la passion d’Al pour les T-shirt avec des kanjis. Contrairement au tome précédent, l’histoire bonus s’intéresse à Kieft.

La mangaka a un trait épuré. Elle dédouble parfois les contours. Elle dessine des carrures plutôt carrées, donnant une certaine virilité aux personnages masculins. Les décors situent principalement l’action. Par ailleurs, les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page est dynamique. Ragawa sensei décompose même quelques mouvements en détails, insistant sur des regards ou gestes. Elle n’hésite pas à représenter les sentiments de manières métaphoriques, donnant un aspect poétique à certaines pages. Au dos de la couverture, elle reprend toutes les bouilles d’Al en chauve-souris.

En résumé

Inspired spinoff NOTICE: Le jeune Curtis White s’est endormi en classe et rêve d’un étrange homme aux cheveux longs debout sous la pluie devant une jeune femme ensanglantée. Il réalise alors qu’il ressemble au petit ami de sa voisine Grace. Cette coïncidence le perturbe d’autant plus qu’il trouve l’homme, un certain Kieft, devant sa porte le soir en rentrant.
Vampire and pleasant companions: Depuis que Maruyama a quitté l’Old memorial center, Albert Irving, sous le nom de Kain Bartz, se retrouve à y faire plus souvent le ménage. Mais un soir, Tono lui demande de poser comme mannequin pour sa sœur qui cherche un modèle étranger. Toutefois, quand il demande l’autorisation à Akira, l’embaumeur refuse catégoriquement et les deux hommes finissent par se disputer. Après s’être enfui en pestant, Al commence à regretter son geste, se rappelant de la gentillesse de son hôte. Il croise alors Nukariya qui venait remettre une invitation pour une rencontre d’anciens élèves à son ami. Le vampire confie donc sa peine au policier. Akira, venu le chercher peu après, refuse d’aller à la fête en découvrant qu’elle est organisée par Sakairi, devenu producteur.

En conclusion

Une grande surprise sur la sexualité d’Akira qui se dit « apathique » mais dont les explications se rapprochent de l’asexualité. D’ailleurs, l’auteure confronte deux approches différentes de l’amour entre Muroi, qui pense qu’il faut essayer de changer, et Al qui préfère accepter l’embaumeur comme il est, partant sur le principe que l’amour est une question de cœur et non de rapports physiques. Quel bonheur de suivre les facéties du vampire qui devient de plus en plus câlin avec son hôte!

Barbarities 1 – Suzuki Tsuta

barbarities 1 suzuki tsuta
SUZUKI Tsuta 鈴木ツタ
ISBN: 9782375062951
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784799725726 (JP)
Libre, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Je suis un homme qui vit pour l’amour. »

Suzuki Tsuta sensei crée son univers en s’inspirant de l’histoire occidentale. Elle introduit d’abord les personnages avant d’installer peu à peu les différentes intrigues. Ainsi, conflits politiques, religieux et royaux s’entremêlent à la luxure et l’hédonisme des nobles. Adam, extravagant et conscient de sa beauté, s’attache à la seule personne qui se refuse à lui. Un jeu de séduction va donc naître entre lui et Joël qui s’avère peu intéressé par l’amour. L’auteure joue au yo-yo avec les émotions du lecteur par des rapports peu ou non consentis, les empêchant tout simplement d’aboutir. Elle met en avant certains personnages secondaires. Elle dévoile d’autres facettes de Joël et Adam dans une histoire bonus. D’ailleurs, les mœurs différentes entre les pays influent sur les relations.

La mangaka a un trait un peu anguleux, fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, exagérant parfois les expressions. Elle soigne particulièrement les décors et les costumes. Par exemple, sous la jaquette, on peut admirer les détails de la fontaine qui se trouve derrière les deux héros. Quelques trames d’ambiance illustrent les émotions. La mise en page dynamique met en valeur la beauté d’Adam. Suzuki sensei ne détaille pas les scènes érotiques. Par ailleurs, elle évite de tout simplement les montrer si le consentement laisse à désirer.

En résumé

Le vicomte Adam Canning est assigné à la garde du seigneur Montagu, ministre de la justice de la couronne, menacé depuis sa dernière intervention. Mais le libertin qui ne vit que pour le plaisir de l’amour, s’ennuie avec son austère patron. A une soirée de la marquise Mac Todd, il croise Joël, le neveu de Montagu, et tombe immédiatement sous le charme du bel intellectuel coincé qui l’éconduit. Mais en pleine nuit, après avoir participé à une orgie avec la marquise et ses amies, le capitaine surprend le jeune Joël en train de s’approcher de leur lit. Il le tire alors à lui pour l’embrasser mais l’intrus se débat. Ayant réveillé la marquise, les deux hommes fuient. En fait, Joël cherchait une clé d’un coffre qui contiendrait des preuves irréfutables contre le marquis, en prison. Adam lui propose alors d’organiser un plan à trois avec la marquise…

En conclusion

Ce premier tome nous plonge rapidement dans l’ambiance. Comme à son habitude, Suzuki sensei alterne avec brio tension et humour. En plus, le travail de traduction d’Isabelle Eloy est d’excellente qualité, rendant les expressions et les tournures anciennes. J’ai par ailleurs un énorme coup de cœur pour cette série. Un titre idéal pour découvrir le BL avec une note classique!

Vampire and pleasant companions 2 – Konohara Narise et Ragawa Marimo

vampire and pleasant companions 2 konohara narise ragawa marimo
KONOHARA Narise 木原音瀬
RAGAWA Marimo 羅川真里茂
ISBN: 9784592218623 (JP)
Hakusensha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Le sang d’Akira est particulièrement délicieux. »

Ragawa Marimo sensei révèle par brides le passé d’Albert. Elle détaille donc ses différentes émotions, expliquant au passage ses difficultés actuelles. En effet, l’américain, issu d’une famille aimante, originaire du Nebraska, a subi des traumatismes, lui faisant perdre son côté optimiste. Pourtant, il continue à exprimer facilement ses sentiments. Il incite même Akira à s’ouvrir un peu plus. Ainsi, le vampire retrouve petit à petit un peu d’humanité au contact de l’embaumeur. Nukariya montre son vrai visage, se révèlant être un véritable tortionnaire sous son air angélique. L’auteure présente un peu plus l’environnement de travail d’Akira, avec ses collègues, mettant en avant le stagiaire Tsuno. En parallèle, elle développe également l’enquête de Nukariya. D’ailleurs, elle pointe indirectement quelques failles du système policier japonais. L’humour vient détendre les passages tendus. La nouvelle présente la suite de l’histoire du tome précédent, du point de vue d’Akira.

La mangaka dessine des corps finement musclés. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. En plus, son trait épuré légèrement anguleux se simplifie un peu dans les dessins de la chauve-souris. Les trames d’ambiance renforcent les émotions. Par contre, les autres trames, variées, chargent pourtant peu les pages. La mise en page est dynamique. Ragawa sensei masque légèrement les scènes très violentes par des trames sombres ou en resserrant le cadrage sur les détails. Par ailleurs, elle préfère suggérer les actions les plus dures. Toutefois, elle rend avec finesse la souffrance. Il y a encore toutes les bouilles mignonnes d’Al en chauve-souris au dos du manga sous la jaquette.

En résumé

Takatsuka Akira (30 ans) trouve Albert Irving gravement blessé à l’arme blanche, réfugié sous un banc dans un parc. Même si ses blessures se referment vite, le vampire, très affaibli à cause d’une grave hémorragie, reste alité durant plusieurs jours. L’embaumeur décide donc de lui faire boire son sang, mais Al n’arrive pas à s’arrêter, entrainant l’évanouissement de son sauveur. Paniqué, l’américain fonce nu demander de l’aide au voisin. A l’hôpital, le médecin se méprend en entendant ses explications confuses et pense alors avoir affaire à un couple gay sado-masochiste. Il entame donc divers examens. Nukariya Seiji, en visite, prend en charge le vampire. Mais en découvrant l’agression d’Al, il pense alors que l’américain a croisé le tueur en série qui sévit actuellement dans le parc et lui demande donc son aide.

En conclusion

Les histoires bonus apportent une véritable respiration après un tome assez tendu. Certaines scènes peuvent choquer la sensibilité de certains lecteurs, malgré les précautions prises par la mangaka. Heureusement, Al en chauve-souris offre une bonne dose de « mignonitude ». D’ailleurs, Ragawa sensei le déguise dans la postface. La nouvelle de Konohara Narise sensei donne envie de découvrir les romans. Je trouve son écriture agréable.

Vampire and pleasant companions 1 – Konohara Narise et Ragawa Marimo

vampire and pleasant companions 1 konohara narise ragawa marimo
KONOHARA Narise 木原音瀬
RAGAWA Marimo 羅川真理茂
ISBN: 9784592218616 (JP)
Hakusensha, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Même affamé, je ne meurs pas. Je le sais bien mais c’est tellement insupportable. »

Ragawa Marimo sensei adapte la série de romans BL de Konohara Narise sensei tout en conservant son style narratif. Pour l’instant, elle installe le contexte, un mélange entre policier et fantastique. L’humour joue d’abord sur la mésentente entre Akira et Albert qui, malgré des caractères très opposés, vont devoir cohabiter. Le taciturne embaumeur oblige le dolent vampire à se prendre en main. En effet, l’américain qui a tendance à se laisser porter par son malheur, ne se sent plus vraiment humain. Nukariya vient temporiser les conflits entre les deux têtes de mule. Par ailleurs, l’auteure permet de découvrir le métier d’embaumeur. Elle dévoile le passé de ses héros par brides. Elle offre une petite anecdote amusante en fin de tome. En plus, une nouvelle de la romancière, en fin de volume, développe la vie d’Al avant sa transformation.

La mangaka a un trait épuré et léché, légèrement anguleux. Elle varie les morphologies, permettant d’identifier immédiatement les personnages. De même, elle simplifie son trait dans les passages humoristiques. Ainsi, Akira transpire la sobriété à travers son style, tandis qu’Albert possède un petit air polisson qui lui va à ravir. De même, la chauve-souris possède un visage très expressif. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. La mise en page est dynamique. Ragawa sensei évite de détailler les scènes violentes. Elle cache les parties génitales par un cache en forme de chauve-souris. Elle reprend même les bouilles mignonnes de l’animal au dos du manga sous la jaquette.

En résumé

Dans une usine de transformation de viande de bœuf importé des États-Unis, Kitahara Shikayo trouve une chauve-souris qu’elle jette à la poubelle. Albert Irving (21 ans) se réveille nu et affamé, dans les toilettes des femmes de cette usine mais est surpris par un vigile. L’américain termine donc en cellule au poste de police. Toutefois, le lendemain, les policiers ne trouvent qu’une chauve-souris à sa place dans la geôle. L’inspecteur Nukariya Seiji emmène alors l’animal chez son ami, Takatsuki Akira, un embaumeur fan de ces bestioles. En réalité, Al est un vampire imparfait qui n’a pas de crocs et qui ne contrôle pas sa transformation. Il vit donc en humain la nuit et en chauve-souris le jour. Donc quand Akira rentre du travail le soir, il surprend l’homme nu dans son appartement…

En conclusion

Le roman se compose de 5 tomes, publiés entre 2006 et 2011. Il y a même une adaptation en deux drama CD. Konohara sensei a été publiée en France, avec le manga Castel mango (Taifu comics) dont elle s’occupe du scénario. Mais elle a également publié un roman. Par ailleurs, elle a obtenu la quatrième place de la meilleure romancière au Chill chill BL award 2011, pour d’autres titres. En effet, elle est surtout connue pour sa série Cold. J’adore la dynamique entre les trois personnages. Akira cache sa gentillesse derrière sa maladresse dans les contacts humains. Par ailleurs, les bouilles d’Al en chauve-souris donnent envie d’en découvrir plus sur cet animal. Ce tome se termine sur une scène en plein suspense! Quelle souffrance pour patienter!

Repeat after me? 2 – Fuwa Shinri

repeat after me 2 fuwa shinri
FUWA Shinri 不破慎理
ISBN: 9782351805497
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784862638335 (JP)
Libre, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

Des amours interculturels entre professeurs de langue.

Fuwa Shinri sensei continue sa comédie romantique sur les échanges internationaux en développant l’histoire de deux couples d’enseignants. Bien qu’elle aborde les différences culturelles et la difficulté à communiquer quand on ne maîtrise pas une langue ou que l’on a des préjugés sur une nationalité, elle met surtout en avant des personnages au caractère opposé. Ainsi, le désinvolte Français Cyrille exaspère le sérieux Anglais Siegfried. Au contraire, l’enjoué Américain Diego Lopez (30 ans) cherche à mieux cerner le froid et taciturne Allemand Erhard Frühling (28 ans). La narration se base principalement du point de vue de Sieg et Diego. Comme dans le tome précédent, l’auteure montre le développement du sentiment amoureux entre ses héros ainsi que l’évolution de leur relation. Elle donne toutefois une image idéalisée de l’enseignement. En bonus, elle laisse planer le mystère sur l’amour d’Imai.

Le style graphique de la mangaka est reconnaissable: yeux longs et fins, corps longilignes et anguleux, visages plutôt pointus. Elle a un trait épuré et léché qu’elle simplifie dans les passages humoristiques, rendant ainsi les expressions explicites et mignonnes. Les trames d’ambiance renforcent les fortes émotions. Par contre, les décors soignés situent surtout l’action. La mise en page est dynamique. Fuwa sensei résume les scènes érotiques à l’essentiel, ne dessinant aucun détail et écourtant même les préliminaires.

En résumé

Le professeur anglais Siegfried Hugo Forgus (25 ans) se réveille aux côtés de son collègue français Cyrille Berthollet (32 ans), après une soirée bien arrosée. Comme il ne se souvient de rien, le dragueur invétéré l’embrasse sans prévenir. Choqué, l’Anglais se demande comment il aurait pu céder au désinvolte Français qu’il déteste. Mais les deux professeurs vont devoir travailler ensemble, ayant accepté de donner des cours dans un club huppé de Ginza. Sieg perd soudain son sang-froid en découvrant que les hôtesses possèdent une photo d’un baiser entre lui et son collègue. En fuyant, il bouscule un client éméché qui le prend pour une femme à cause de ses longs cheveux. Mais Cyrille vient à son secours et lui vole encore un baiser en guise de remerciement. Le lendemain, Forgus se fait sermonner par Imai Atsushi qui a également reçu la photographie compromettante.

En conclusion

Le côté un peu fleur bleue ainsi que le comportement un peu limite de Cyrille, qui se passe de consentement clair, pourra déranger certains lecteurs. Pour ma part, entre la galerie de beaux gosses et le romantisme du récit, j’ai passé un agréable moment de lecture. J’adore particulièrement les bouilles des personnages très expressives et mignonnes dans les passages humoristiques! Une courte série idéale pour se détendre.

Repeat after me? 1 – Fuwa Shinri

repeat after me 1 fuwa shinri
FUWA Shinri 不破慎理
ISBN: 9782351804759
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784862636461 (JP)
Libre, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Je vais te faire maîtriser l’anglais en trois mois! »

Fuwa Shinri sensei narre une comédie romantique entre un professeur d’anglais américain et un salaryman japonais bourré de préjugés. Elle aborde ainsi les différences culturelles entre étrangers et Japonais et l’investissement personnel à fournir pour apprendre une langue. En effet, Yûnosuke a tendance à fuir les difficultés et ne voit pas l’utilité d’apprendre une langue étrangère. Nigel, polyglotte et pratiquant également la langue des signes, apprécie ceux qui font des efforts, fortement influencé par son frère sourd, Jared. L’auteure présente les autres professeurs et élèves au fil des rencontres. Toutefois, elle n’évite pas quelques stéréotypes comme le Français dragueur ou le Chinois privilégiant la médecine traditionnelle. Elle développe principalement l’évolution de la relation entre le professeur et son élève. Leur attirance mutuelle va leur permettre de s’ouvrir l’un à l’autre. En bonus, un échange culturel ajoute une touche humoristique.

La mangaka a un trait épuré, léché et anguleux, avec un style graphique immédiatement reconnaissable. Elle dessine des visages ovales aux yeux souvent effilés. Dans les passages humoristiques, elle simplifie son trait, n’hésitant pas à arrondir complètement les têtes. Les personnages, plutôt sveltes, offrent une véritable palette de beaux gosses que l’on peut admirer sur le poster d’introduction. Les décors soignés alternent avec les trames d’ambiance. D’ailleurs, ces dernières accompagnent les émotions. De même, les trames sont variées et équilibrées. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Fuwa sensei ne montre que l’essentiel, jouant sur les angles de vue pour cacher les parties intimes. En fin de chapitre, elle présente les personnages en utilisant Imai Atsushi, qui s’occupe des tâches administratives de SLA. De même, il y a des poupées de papier des personnages en SD à la fin du tome pour jouer au sumo.

En résumé

Shiga Yûnosuke (26 ans) travaille dans le secrétariat d’une grande entreprise mais il ne maîtrise pas du tout l’anglais. Son chef l’envoie en stage à la Shiratori language academy (SLA) où il devra se former en 3 mois. Devant le manque de motivation de son employé, il le menace de le virer s’il échoue. Mais Shiga doute du sérieux de l’école qui paraît un peu trop luxueuse. En plus, son professeur Rhodes Nigel (23 ans), américain, cache un double visage. Alors qu’il affiche toujours un sourire avenant dans les cours en groupe, il se transforme en vrai démon tyrannique durant les cours individuels. Comme Yûnosuke ne progresse pas, n’arrivant pas à saisir l’utilité de cette langue, il se dispute souvent avec son professeur. Ce dernier décide alors de le prendre en stage intensif en interne.

En conclusion

J’adore l’évolution de Shiga, qui se comportait comme un enfant gâté au départ. Même si il prend du temps pour comprendre son caractère buté et fermé, ses réactions sont amusantes. Comme à son habitude, l’auteure maîtrise la dynamique entre ses personnages. D’autres couples apparaissent en arrière-plan mais Fuwa sensei se concentre uniquement sur la relation entre les deux héros, offrant un récit plutôt abouti. Du bonheur, de la romance et des frictions interculturelles!