Blue morning 7 – Hidaka Shoko

blue morning 7 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368775547
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784199606977 (JP)
Tokuma shoten, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

Tomoyuki est enfin libre de réaliser ce qu’il désire, sans rien devoir à la famille Kuze.

Hidaka Shoko sensei consacre ce tome principalement à Katsuragi. Elle maintient le suspense en ne dévoilant que quelques brides des nombreuses révélations. D’ailleurs, elle développe surtout la psychologie de ses personnages. La relation entre le maître et son ancien domestique évolue, n’étant plus influencée par une quelconque hiérarchie. Pouvant parler d’égal à égal, Tomoyuki, d’abord perdu, s’émancipe et va ensuite s’ouvrir un peu plus aux autres. Ainsi, il découvre un nouvel intérêt personnel dans l’usine de textile. Son changement entraîne également ceux qui l’entourent à évoluer, en particulier ses frères. Parallèlement, en introduisant le courtier Nakajima, l’auteure présente les stratégies boursières de l’époque, mêlant l’influence des grèves et des médias. Par ailleurs, elle donne un aperçu du développement des chemins de fer.

La mangaka n’hésite pas à simplifier ses traits pour renforcer les expressions, ajoutant une touche d’humour à ce récit plutôt sérieux et réaliste. Afin d’équilibrer les pages contenant beaucoup de dialogues, elle joue sur les respirations grâce aux vides. De même, les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors sont bien intégrés. Par ailleurs, les angles de vue variés appuient la mise en page dynamique. Hidaka sensei censure les scènes érotiques en ne dessinant pas les détails des organes sexuels.

En résumé

Katsuragi a changé et commence à se plaindre ou partager ses inquiétudes. Après une nuit torride avec Akihito pour oublier son départ en Angleterre, il retrouve Amamiya dans la calèche qui le mène chez Ishizaki. L’intendant l’avertit alors de l’ire de Sôemon. Comme il a ignoré ses ordres de restructuration, le premier secrétaire croit deviner que sa gestion de l’usine de textile l’a contrarié. Il refuse également de connaître les projets de son amant, sachant pertinemment qu’il cherchera à l’arrêter. De son côté, Kuze désire tout recommencer à zéro. Il rend donc une visite impromptue à Katsuragi Takamasa. Pour cela, il s’adresse directement au cadet, Hiroyuki, conscient que son action risque encore de créer des tensions.

En conclusion

Comparé au volume précédent, ce tome permet à la série de monter à la seconde place au Chill Chill BL award 2017. Kuze Akihito est toujours classé troisième meilleur seme, Katsuragi Tomoyuki remonte à la seconde place du meilleur uke. A noter que l’auteure est une habituée du Chill Chill BL award, ses différentes séries étant souvent classées dans le top 20. En effet, elle arrive à casser puis reconstruire les convictions des lecteurs grâce à une bonne maîtrise du scénario. Toujours aussi passionnant, j’ai hâte de lire le dernier tome!

Blue morning 6 – Hidaka Shoko

blue morning 6 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368775219
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784199606472 (JP)
Tokuma shoten, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Tomoyuki se résigne à suivre Akihito, n’étant plus sûr de rien à part ses sentiments amoureux pour lui.

Hidaka Shoko sensei continue à semer des indices au fil des chapitres, renouvelant son récit. Elle met en avant la vision moderne d’Akihito et son influence sur Tomoyuki. Indirectement, elle dénonce le rôle de la femme à l’époque, complètement soumise et considérée comme un simple ventre à produire un héritier mâle. Pourtant, Kuze et Katsuragi porte un regard tout autre, appréciant les femmes s’affirmant et les traitant d’égal à égal. En parallèle, l’auteure montre le développement du prêt-à-porter, l’influence américaine dans la conception et la production et quelques différents types de management. Justement, le premier secrétaire apporte également une vision moderne de la gestion. Tandis que la relation entre Akihito et son ancien intendant évolue, leur amour se renforce. La fin de ce tome plonge le lecteur dans un suspense insoutenable.

La mangaka soigne particulièrement les expressions et les postures de ses personnages. Elle simplifie les traits pour certaines scènes humoristiques. Par exemple, les petites têtes ou les moues des personnages sont toutes mignonnes. Hidaka sensei utilise un peu plus de trames d’ambiance. Elle rend avec précision le faste des résidences ou le calme de la campagne, dessinant les décors sur toute la longueur des vignettes. De même, elle différencie le style occidental et le style japonais jusque dans les petits objets du quotidien et les plantes des jardins. La mise en page est toujours aussi dynamique. Les scènes érotiques, assez détaillées, dégagent de la sensualité et jouent sur les cadrages pour éviter la censure.

En résumé

La soirée des Moriyama se conclut sur de grands chamboulements: Kuze Naotsugu ayant refusé de prendre la succession, Akihito se fait alors passer pour souffrant, aidé par les médias. Ne comprenant plus la stratégie de son maître, Tomoyuki se résigne à le laisser faire. Ishizaki Sôemon lui confie alors la direction d’une usine textile endettée avec pour consigne d’augmenter les profits. Il lui donne également un permis de circulation des chemins de fer pour Kuze qui lui permettra de désenclaver ses terres. Mais le premier secrétaire devine les réels desseins de l’entrepreneur qui cherche à s’accaparer de la famille Kuze. Caché dans un hôtel à Tsukiji, Akihito aime découvrir la vie simple du peuple en se promenant incognito, portant des vêtements négligés. En parallèle, il prépare son nouveau plan aidé d’Amemiya, de Katsuragi Takayuki devenu responsable des finances de la famille Kuze et Moriyama Kayoko, divorcée et installée en France.

En conclusion

Ce sixième tome a obtenu la treizième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2016. Kuze Akihito monte à la troisième place du meilleur seme mais Katsuragi Tomoyuki descend à la sixième place du meilleur uke. Il est amusant de voir les deux amants s’aimer enfin sans contrainte mais fuir le moindre conflit entre eux. La résignation de Katsuragi est presque inquiétante. De plus, l’auteure relance les questionnements sur les origines de Tomoyuki avec les Kuze. J’ai tellement envie de le soutenir!

Blue morning 5 – Hidaka Shoko

blue morning 5 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368774601
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784199605772 (JP)
Tokuma shoten, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Tomoyuki et Akihito ont chacun un plan pour sauver la famille Kuze.

Hidaka Shoko sensei offre un tome intense en rebondissements, révélant au fur et à mesure les projets de Tomoyuki et Akihito. En parallèle, elle présente les mondanités de l’époque avec les réceptions pour se faire voir, la présence des journalistes et les petits jeux des scandales. Elle donne également un aperçu des tensions entre samurai et nobles dûes au système d’abolition des castes. En effet, l’anoblissement de certains au gré des réseaux ou pots de vin ont surtout créé des inégalités. Certains personnages secondaires, se ralliant à la défense du couple, prennent de l’importance, influant encore sur le jeune Akihito. Par exemple, l’auteure met en avant la marquise Moriyama Kayoko, fille de commerçant, à l’esprit moderne qui ne se laisse pas enfermer par son mariage clairement économique. Par ailleurs, elle dévoile tout le travail effectué en amont par Katsuragi depuis des années par de nombreux flash-back.

La mangaka s’attarde particulièrement sur les détails, les petits gestes et les regards. Ce tome étant très dense en dialogues et réflexions intérieures des protagonistes, elle facilite la lecture en aérant ses pages et en jouant sur les gros plans et les vides. D’ailleurs, la mise en page reste très dynamique grâce à la variété des angles de vue et les ellipses. De même, l’équilibre entre les décors et les trames participe à l’ambiance. La plupart des illustrations de début de chapitre met en scène le couple en train de flirter et compense la quasi absence de scènes érotiques.

En résumé

Katsuragi Tomoyuki réfléchit de plus en plus à ses erreurs et ses sentiments envers Kuze Akihito. Comme il couchait facilement pour obtenir ce qu’il voulait, il croyait fermement à une passade de son maître. Mais face à ses déclarations passionnantes, il a fini par lui avouer ses sentiments. N’ayant aucune preuve de son lien filial avec Kuze Naoya, il pense donc confier la direction de la famille Kuze et le potentiel titre de comte au demi-frère d’Akinao, Naotsugu. Ce dernier ayant la santé fragile, il permettrait ainsi à Akihito de revenir plus tard. Mais Katsuragi doit rattraper également les erreurs du jeune héritier. En effet, ce dernier s’est compromis en faisant chanter le marquis Moriyama sur ses anoblissements illégaux. Dans la calèche les menant au bal du marquis, l’ancien domestique hésite encore à appliquer son plan secret, redoutant de perdre l’affection d’Akihito. Pourtant, ce dernier lui accorde toute sa confiance.

En conclusion

Malgré deux années écoulées après le volume précédent, ce tome a réussi à obtenir la septième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2015. Kuze Akihito occupe maintenant la cinquième place du meilleur seme et Katsuragi Tomoyuki, la quatrième place du meilleur uke. Les aventures de ce couple attendrissant qui se bat contre les conventions et les hiérarchies de classe sont tellement prenantes. Il est amusant de les observer opérer dans l’ombre et se trahir mutuellement alors qu’ils agissent en fin de compte pour le même objectif. Et puis voir une femme de caractère à cette époque comme Kayoko est rafraîchissant.

Blue morning 4 – Hidaka Shoko

blue morning 4 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368774595
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784199605192 (JP)
Tokuma shoten, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

L’origine révélée de Tomoyuki redistribue les cartes et relance à nouveau le jeu des intrigues.

Après un tome plus sentimental, Hidaka Shoko sensei plonge à nouveau les lecteurs dans les intrigues politiques et familiales. Elle dévoile au fur et à mesure les projets de Tomoyuki et d’Akihito, maintenant une tension constante durant le récit. Ishizaki Sôichirô prend un peu plus d’importance, jouant le défenseur de cet amour compromettant. Les autres personnages semblent tous devenir les pions d’un gigantesque échiquier dans les mains des deux héros. Parallèlement, l’auteure présente les différentes méthodes utilisées par les nobles et les bourgeois pour obtenir des renseignements essentiels à leur expansion, entre espions, analyses des rumeurs, manipulations, spéculations. De même, elle aborde le développement des zaibatsu à travers les modèles de la banque Katsuragi, bloquée par une servitude envers leur ancien seigneur et le commerce Ishizaki qui élargit ses investissements. Elle décrit avec finesse et toujours sur un ton réaliste, les difficultés à trancher entre famille et sentiments.

La mangaka soigne particulièrement les petits gestes, les postures et les détails. Par exemple, elle exprime la supériorité en jouant sur le regard en contre-plongée. De même, elle est précise dans les décors, présentant le quotidien et les différents objets et métiers de l’époque. Quelques trames d’ambiance accompagnent les émotions des personnages. La mise en page est dynamique jouant sur les ellipses, les emboîtements, les sorties de cadre. Les scènes érotiques sont sensuelles, un peu plus détaillées, avec un découpage presque cinématographique. Elles mettent parfaitement en scène les sentiments contradictoires à la raison.

En résumé

Kuze Akihito s’est installé dans la chambre que loue Ishizaki Sôichirô pour rencontrer habituellement Kofusa. Curieux, il apprécie de découvrir la vie simple du peuple, en faisant les courses, en apprenant à préparer le bain, la cuisine. Comme il ne va plus à l’école, son ami, inquiet, lui rend visite pour tenter de le raisonner. Mais l’héritier Kuze a d’autres projets, souhaitant même renoncer à son titre de noblesse. En effet, il veut seulement rendre Tomoyuki heureux. Ce dernier travaille maintenant pour Ishizaki Sôemon, ayant quitté la résidence de son maître sans prévenir. Mais en réalité, le domestique continue à soutenir Akihito de l’extérieur. De leur côté, les frères Katsuragi ont découvert que le benjamin est en fait l’enfant illégitime de Kuze Naoya avec une geisha. Afin de préparer son nouveau plan, Kuze convoque alors Amamiya.

En conclusion

Ce tome a obtenu la première place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2012. De même, Kuze Akihito s’empare de la première place de meilleur seme et Katsuragi Tomoyuki de meilleur uke. Katsuragi porte si bien le fundoshi, même sous ses vêtements occidentaux! Plus qu’un BL, cette série offre une tranche de vie historique sur les riches familles durant Meiji. Suite aux révélations, la relation du couple prend une tournure incestueuse mais d’autres secrets semblent pouvoir encore changer la donne.

Blue morning 3 – Hidaka Shoko

blue morning 3 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368774588
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784199604782 (JP)
Tokuma shoten, 2011 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

Les révélations sur les familles Katsuragi et Kuze vont chambouler la relation entre le maître et son domestique.

Dans ce troisième tome, Hidaka Shoko sensei dévoile la majorité des secrets sur la famille Katsuragi et la famille Kuze. Parallèlement, elle met en avant le système d’adaptation du gouvernement militaire mis en place par le gouvernement Meiji pour les anciens samurai, ainsi que les inégalités et les difficultés qui en découlent. Par exemple, la reconnaissance des enfants illégitimes pour protéger la lignée se faisait grâce à une déclaration de favorites, c’est-à-dire des maîtresse, rappelant le système des concubines. De même, malgré les mêmes responsabilités, les seigneurs régionaux étaient traités différemment des nobles et des nouveaux riches. En plus, l’obligation de protection des anciens vassaux, malgré l’abolition du gouvernement militaire, persistait. Akihito se montre moderne et cherche à bousculer les règles de sa maisonnée. L’auteure décrit avec justesse les chamboulements intervenant dans la relation entre le maître et son domestique, au fil des révélations.

Les traits épurés de la mangaka conservent tout de même une touche réaliste. Quelques trames appuient l’ambiance des vignettes. De même, comme il y a beaucoup de flash-back, le fond noir permet de les repérer rapidement. Les décors situent principalement les actions. La mise en page dynamique rythme la lecture. Les illustrations en début de chapitre forment des diptyques mettant en scène Kuze puis Katsuragi dans le même environnement. Les scènes érotiques sont plus précises mais l’absence de détails ainsi que le cadrage censurent les parties trop intimes.

En résumé

Kuze Akihiko commence à prendre les rênes de la gestion court-circuitant Katsuragi. Désormais, il consulte personnellement les courriers financiers et les livres de compte. Parallèlement, il fréquente depuis trois mois Sajô Chikako, fille de duc, en vue d’un mariage. Cependant, la mère et la gouvernante affichent clairement leur désaccord face à cette union avec une personne de rang trop inférieur à leur goût. Il demande aussi au chef de la famille Ishizaki d’être son témoin à la place de la marquise Moriyama. De son côté, Amamiya Rinzaburô rend visite chaque jour à Kiku pour essayer de découvrir les motivations du changement de l’ancien maître. Se retrouvant désœuvré, Tomoyuki continue pourtant à subir les assauts du jeune héritier. Alors qu’il avait prévu de dépouiller celui qui lui avait indirectement tout volé en naissant, il réalise de plus en plus que ses sentiments ont changé.

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatrième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2011. Et Hidaka sensei est également classé première pour les mangaka. Comparé au tome précédent où les intrigues priment, elle maintient le suspense et se concentre un peu plus sur la relation entre ses deux héros. La scène finale plonge le lecteur dans une appréhension insoutenable. Je recommande surtout cette série à ceux qui aiment les sagas familiales et historiques.

Blue morning 2 – Hidaka Shoko

blue morning 2 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368774571
Boy’s love IDP, 2015
ISBN: 9784199604430 (JP)
Tokuma shoten, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Malgré sa promesse faite à Katsuragi, Akihito n’arrive pas à contenir ses sentiments intenses.

Hidaka Shoko sensei présente un peu plus Katsuragi. Elle continue à mettre en scène les différences de point de vue entre les anciennes et les nouvelles générations, à travers les regards et les commentaires des nobles, des bourgeois. De même, elle confronte la modernité aux traditions, aussi bien pour les véhicules, les conventions que les traditions. D’autant plus que le système social du gouvernement militaire persiste et impose une certaine hiérarchie entre les familles. En introduisant Amamiya Rinzaburô, un étudiant au pair chargé de l’éducation de Katsuragi, l’auteure ajoute une touche excentrique à son univers plutôt réaliste mais guindé. Elle révèle indirectement les différents secrets par des flash-back et des discussions. Elle présente également les différentes méthodes de spéculation financière, alliant réseaux, connaissances et mariages. Ainsi, les personnages secondaires jouent un rôle assez important. Akihito évolue peu à peu, s’affirmant.

La mangaka utilise des traits épurés assez réalistes. Elle travaille particulièrement l’expressivité des regards, permettant de se passer des dialogues. Elle soigne les trames et les décors, donnant un certain équilibre à ses pages. La mise en page est dynamique. Les scènes érotiques évitent la censure grâce à l’absence de détails.

En résumé

Kuze Akinao était très exigeant sur l’éducation de Katsuragi Tomoyuki mais pourtant, dès la naissance de son fils légitime, il a délaissé l’enfant qu’il avait prévu d’adopter. Cependant, les relations avec la famille Katsuragi restent complexes. En effet, le vicomte utilisait leur ancien lien de vassalité pour soumettre encore cette famille de banquiers. Sa relation ayant évolué avec son maître, Katsuragi se remémore son passé. Bien qu’Akihito regrette d’avoir pris de force son domestique, il est décidé à respecter leur marché consistant à obtenir un titre de noblesse supérieur. Pourtant, consumé par son amour intense, il délaisse l’école. Croyant son ami malade, Ishizaki achète des fruits et croise alors Katsuragi Takayuki, qui dirige les affaires et entame la discussion.

En conclusion

Après un premier tome consacré à Kuze, Hidaka sensei s’intéresse à Katsuragi. Elle arrive à toujours mettre en place son récit tout en développant quelques intrigues. Elle fait passer l’homo-romance au second plan tout en tenant en haleine les lecteurs. La relation entre le maître et son domestiques évolue doucement. Entre devoirs et obligations, les sentiments n’ont pas vraiment leurs places et pourtant, j’ai tellement envie de voir ce couple s’épanouir. Petite précision: l’auteure a été classée meilleure artiste au Chill Chill BL award 2010.

Blue morning 1 – Hidaka Shoko

blue morning 1 hidaka shoko
HIDAKA Shoko 日高ショーコ
ISBN: 9782368774564
Boy’s love IDP, 2015
ISBN: 9784199604027 (JP)
Tokuma shoten, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

La relation complexe entre le jeune vicomte Kuze et son intendant secret Katsuragi.

Hidaka Shoko sensei narre les aventures du jeune vicomte Kuze et de son intendant Katsuragi qui gère les biens de la famille. Elle dépeint les intrigues politiques de la noblesse, les conflits générationnels entre tradition et modernité dans l’ère Meiji (1868-1912), la persistance de la vassalité des familles malgré l’abolition du système guerrier. En jouant sur les non-dits, elle diffuse au fur et à mesure des indices sur les desseins de Katsuragi ou son passé. Kuze est un noble peu commun qui n’apprécie pas les manigances de la noblesse et sympathise facilement avec le fils de commerçant Ishizaki. Pourtant, sous l’influence de son domestique, il se transforme peu à peu, pouvant devenir autoritaire. L’auteure décrit parfaitement les émotions et les sentiments de ses personnages. Elle installe pour l’instant le contexte de sa série, se focalisant sur Kuze. Ainsi, le temps s’écoule rapidement.

Les traits fins, minutieux et épurés de la mangaka ont une touche réaliste. Les décors et les vêtements sont soignés, respectant les références historiques. Les angles de vue recherchés s’attardent sur les regards. Aussi, la mise en page dynamique joue sur des emboitements et des ellipses discrètes. Les trames de fond accompagnent un peu l’ambiance de certaines vignettes, mais le rendu reste réaliste. Par ailleurs, les illustrations en début de chapitre mettent en valeur l’esthétique des personnages, révélant leur allure distinguée. Dans les scènes érotiques, Hidaka sensei ne montre pas les parties intimes. Elle transcrit cependant la violence du premier rapport du couple.

En résumé

Après le décès de sa mère puis de son père, Kuze Akihito prend la succession de vicomte à 10 ans à peine. Son tuteur désigné par le testament du vicomte Akinao, Katsuragi Tomoyuki, assure l’intendance jusqu’à sa majorité. Mais le domestique se montre froid avec son maître. En effet, élevé par sa mère malade à Kamakura dans leur résidence secondaire, l’enfant ne connaît rien à l’étiquette et a quelques lacunes scolaires. Katsuragi s’occupe alors avec sévérité de l’éducation du successeur. En grandissant, Akihito essaie constamment de comprendre son intendant, jalousant les faveurs que ce dernier accorde à Saionji Shigeyuki, fils de marquis, et la marquise Moriyama Kayoko. De même, il s’interroge sur le regard parfois haineux que son domestique lui porte.

En conclusion

Ce tome a obtenu la sixième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2009. L’auteure plonge ses lecteurs dans une sorte de saga familiale, où les secrets, les liens vassaliques persistants et les changements sociétales prennent plus d’importance que la relation sentimentale. Un réel bonheur à suivre!

Momo & Manji 2 – Sakura Sawa

momo and manji 2 sakura sawa
SAKURA Sawa 紗久楽さわ
ISBN: 9782368776520
Boy’s love IDP, 2019
ISBN: 9784396784492 (JP)
Shodensha, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Tandis que Manji fuit son passé, Momo tente de préserver leur amour de toutes ses forces.

Après le passé de Momoki révélé dans le tome 1, Sakura Sawa sensei nous dévoile le sombre passé de Manji quand il était pompier. Avec l’introduction du ténébreux Sen, elle présente la rigueur de ce métier, les liens complexes qui se nouent entre ceux qui affrontent la mort et tout le système hiérarchique des pompiers. Par ailleurs, elle s’intéresse aux décors et festivités du nouvel an pendant Edo. La relation entre Momo et Manji évolue peu à peu au fil des rencontres. Le couple partage plus facilement ses sentiments, en s’ouvrant sur leur passé respectif. Alors que l’amour rend plus fort Momoki, Manji se sent plus faible et couard. L’auteure évite de détailler les scènes trop violentes mais transcrit parfaitement la pression. A la fin du tome, elle donne quelques renseignements supplémentaires sur les pompiers et les codes de la sodomie de l’époque.

La mangaka rend bien les musculatures de Sen et Iwai, sans oublier les poils. De même, elle pense toujours à représenter la différence de taille entre Momo et Manji. En plus, Momo a des mimiques adorables dans les scènes humoristiques, les traits étant simplifiés. Par ailleurs, Sakura sensei soigne les motifs des kimonos et des tatouages, réussissant même à rendre sexy les uniformes des pompiers. Elle s’amuse encore à reprendre les positions et les compositions des estampes dans certaines vignettes. Le jeu des clairs-obscurs appuie l’ambiance. En outre, la mise en page dynamique accompagne le rythme de lecture. Les illustrations de début de chapitre sont variées avec des personnages qui posent ou reprenant le style des estampes. Dans les scènes érotiques, les parties intimes sont dessinées par de simple trame ou blanc, mais restent suggestives.

En résumé

L’hiver approchant, Manji a acheté un kotatsu pour le plus grand plaisir du frileux Momoki. Mais alors que l’ancien kagema rêve à une soirée torride, son amant refuse de s’enivrer pour lire un roman. Après avoir bu tout le saké qu’il avait préparé, Momo s’écroule de sommeil. En cherchant le quatrième tome, Manji l’aperçoit posé sur la tête de son partenaire et commence à le taquiner.

En conclusion

L’auteure continue de nous charmer avec ce couple adorable tout en nous faisant découvrir les mœurs d’Edo. Elle progresse dans le traitement de son scénario. Alors que ce tome devait être la conclusion de cette romance, un troisième volume est sorti en 2019. J’ai hâte de le lire!

Momo & Manji 1 – Sakura Sawa

momo and manji 1 sakura sawa
SAKURA Sawa 紗久楽さわ
ISBN: 9782368776339
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784396784072 (JP)
Shodensha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

La tendre, romantique et érotique histoire d’amour de Momo et Manji, à la fin de l’ère Edo.

Sakura Sawa sensei nous invite à suivre des tranches de vie de Momoki et Manji à Edo, chaque chapitre représentant un moment de leur vie. Elle s’est énormément documenté pour restituer un ton très réaliste à son récit. Ainsi, elle aborde en détails la vie que menaient les kagema, de leur initiation à leur retraite. Elle exprime avec justesse les sentiments contradictoires et les souffrances de cette initiation, qui se pratique très jeune, d’autant plus que le responsable est Samuru, le frère aîné de Momo. Par ailleurs, les dialogues des personnages secondaires apportent un témoignage sur les changements de l’époque, quelques explications sur les différentes activités ou techniques de cette période. De même, l’auteure partage en fin de tome quelques précisions qu’elle n’a pu détailler au fil du récit. En outre, en plus des notes de l’auteure, la traductrice offre également un excellent travail, complétant certaines explications.

La mangaka utilise des traits fins. Les visages de ces personnages reprennent les traits de ceux des estampes mais sont plus fins, sauf Momoki qui a encore un visage poupin. La couverture et l’illustration en couleurs rappellent la composition des shunga. Même les illustrations de début de chapitre jouent sur le style des estampes ou des images érotiques. Les trames servent principalement aux ombres et colorations. Certains fonds sont travaillés au pinceau. Quelques vignettes s’inspirent aussi de l’ukiyo-e. Les décors sont très présents, avec une touche réaliste. La mise en page est dynamique, avec des ellipses. Le cadre épais colle parfaitement au récit. Sakura sensei met en avant l’esthétique de certaines cases, avec un ton poétique général. Elle varie les angles de vue, portant attention sur les gestes et les regards. Ainsi, dans les scènes érotiques, elle ne dessine pas les parties intimes.

En résumé

Deuxième moitié de l’ère Bunsei (1818-1830). L’ancien kagema Momoki file le parfait amour avec le flûtiste Manji, qui l’a recueilli un jour de pluie. Inspiré par une estampe, Manji s’amuse à séduire son amant en mimant la scène. Mais Omomo aperçoit la fumée d’un incendie et coupe court à tout câlin, désirant se préparer à l’évacuation.

En conclusion

Ce tome a obtenu la première place du meilleur nouveau venu au Chill Chill BL award 2018. Le scénario a quelques faiblesses au début, mais le lecteur est vite happé par cette romance historique. D’ailleurs, les explications permettent réellement d’en apprendre beaucoup sur cette période. En outre, le travail graphique est réellement magnifique. En revanche, certaines scènes de l’initiation pourront choquer.

Allégeance sous les cerisiers – Fukiya Furo

allegeance sous les cerisiers fukiya furo
FUKIYA Furo 吹屋フロ
ISBN: 9782368776841
Boy’s love IDP, 2019
ISBN: 9784864570961 (JP)
Julian, 2014 (JP)
Titre original: 桜花咎の契
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Les aventures de Minamoto no Yoshitsune et Benkei d’un point de vue BL.

Dans ce one-shot, Fukiya Furo sensei nous emmène au XIIe siècle, en plein conflit entre les Taira et les Minamoto. Dans sa postface, elle dit s’être inspirée du Dit des Heike (平家物語 Heike monogatari) et des pièces de . Ainsi, en suivant la mise en place du shogunat de Kamakura, l’histoire se concentre sur certains passages historiques forts de la guerre de Genpei (1180-1185), tout en incluant une part fantastique du récit comme la formation de Yoshitsune par des tengu. L’auteure décrit également la vie dans les temples où certains moines entretenaient des relations charnelles avec leurs disciples. Elle propose quatre couples principalement influencés par leurs relations légendaires entre grands guerriers et vassaux. L’héroïsme et le folklore sont mis en avant. Le chapitre bonus s’intéresse à Taira no Tsunemasa.

Le graphisme de la mangaka est assez anguleux mais charmant. Elle fournit un travail soigné sur les décors et les costumes d’époque; de même, elle détaille les petits gestes et les regards. L’action est bien rendue. Les trames servent principalement à la colorisation et à l’ombrage. Les cadrages sont dynamiques même si le découpage restent plutôt classique. Les scènes érotiques sont vite expédiées.

En résumé

L’île aux démons: Ariou se rend sur l’île où son maître, le moine Shunken, a été exilé, banni par les Taira. Mais ce dernier, touché par la folie, oscille entre violence et tendresse…
Minamoto no Yoshitsune et le tengu de Kurama / Yoshitsune et Yoritomo / Yoshitsune prend la mer: Lors d’un hanami, le tengu de Kurama enlève le jeune Ushiwakamaru qui n’hésite pas à lui répondre. Ce jeune Minamoto, destiné à devenir moine, rêve de se venger des Taira qui ont tué ses parents. Le yôkai lui confie alors l’épée légendaire de Bishamonten. Quelques années plus tard, celui qui deviendra Minamoto Kurou Yoshitsune défait le moine guerrier Musashibo Benkei qui collectionne les armes. Ce dernier devint alors son fidèle vassal et l’accompagne dans le soutien de la révolte du prince Minamoto no Yoritomo.
Le son mélodieux de Seizan: Taira no Tsunemasa, en formation auprès du moine Gyoukei, adore jouer de son biwa Seizan…

En conclusion

On se laisse facilement prendre par le récit, particulièrement si l’on apprécie cette époque. Les relations homosexuelles sont anecdotiques et ne gênent pas l’histoire. Par contre, la fresque historique étant résumée à certains passages, elle peut paraître décousue pour les non-initiés. J’adore particulièrement la version de l’auteure du tengu.