Les âmes perdues – Yuki Ringo

les ames perdues yuki ringo
YUKI Ringo ゆき林檎
ISBN: 9782368776971
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784829686188 (JP)
Printemps shuppan, 2019 (JP)
Titre original: 少年と神隠し
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Un amour non déclaré traversant les époques pour enfin se réaliser.

Dans ce one-shot, Yuki Ringo sensei, avec sa touche poétique habituelle, narre une romance nostalgique qui traverse le temps grâce à la réincarnation. Elle installe doucement son récit et dévoile les mystères entourant ses personnages au compte-gouttes, maintenant un suspense constant. Shûichirô est le narrateur principal. Bien qu’il évolue vite et que ses questionnements sur Ten se dissipent rapidement, ses sentiments se développent tout en douceur. Ainsi, leur relation paraît tendre, malgré quelques évènements difficiles et dramatiques. En parallèle, l’auteure traite, avec délicatesse et réserve, la tradition admise à l’époque des liens initiatiques, affectifs et souvent sexuels entre les moines et leur chigo, privilégiant les sentiments. Elle mène parfaitement son scénario en dosant les révélations, les tensions et les moments tendres.

Le trait fin et doux de la mangaka est plus proche du style shôjo. Ses visages sont ovales et ses yeux légèrement grands sont expressifs. Même si ses mises en page sont assez classiques, elles sont efficaces et mettent en valeur les actions et l’esthétique des personnages. Yuki sensei s’attarde sur les détails. Elle alterne les décors et les trames d’ambiance. Justement, son travail des trames est plutôt précis dans, par exemple, l’ombre des vêtements ou les dégradés. Les scènes érotiques sont censurées par le cadrage qui évite de montrer les parties génitales. Pourtant elles dégagent une certaine sensualité. Cette retenue permet également d’endurer les scènes choquantes d’initiation du chigo par son moine. Sous la jaquette, des fiches présentent les deux personnages principaux.

En résumé

Octobre 1953 (28e année de l’ère Shôwa). Au décès de sa grand-mère adoptive, Morimiya Shûichirô (16 ans) quitte le village de fermiers où il a grandi. Ayant la capacité de percevoir les êtres surnaturels et les ondes négatives, il est obligé de fuir le sanctuaire où il s’était arrêté pour prier, entendant une voix menaçante. Mais il s’évanouit de fatigue. Il est alors recueilli par un étrange yamabushi, Ten, qui porte un masque et vit seul dans la forêt. Le moine lui propose le gîte et le couvert jusqu’à ce que la situation de l’adolescent se stabilise et accepte de lui montrer son visage. Shûichirô réalise alors que ce dernier ressemble beaucoup au moine qu’il voit toujours dans le même rêve…

En conclusion

Ce tome est plus épais que les manga habituels. Pourtant, je l’ai lu d’une seule traite tellement l’histoire est prenante. Impossible de s’arrêter en cours!
Mise à jour: Ce one-shot a obtenu la neuvième place du manga profond au Chill Chill BL award 2020.

Konshoku melancholic – Yuki Ringo

konshoku melancholic yuki ringo
YUKI Ringo ゆき林檎
ISBN: 9782351809822
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784799712566 (JP)
Libre, 2013 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

Un parfum de premiers émois amoureux gay.

Ce recueil d’histoires de Yuki Ringo sensei est son premier ouvrage publié. Il a pour thème principal les premiers sentiments amoureux avec des personnages jeunes. L’auteur expérimente diverses constructions scénaristiques. Par exemple, « Si un herbivore de 29 ans devenait patron de bar de jazz » possède un agencement particuliers des cases rappelant un peu les yonkoma. Les chapitres « Clameurs d’amour au soleil » et « Rayons d’amour à l’ombre » développent la même histoire selon le point de vue respectif de chacun des protagonistes. Sur le même principe, « Couleur mélancolie », avec en narrateur Miyashita, et « Couleur sentiment », avec Nishimura, mettent en avant l’évolution de leur amour à un an d’écart.

Le graphisme au trait fin et minimaliste, très shôjo, de la mangaka possède un rendu doux qui colle parfaitement au style des récits. Les trames ajoutent du volume et de l’ambiance aux cases. Les décors sont utilisés avec parcimonie. Les touches d’humour sont retranscrites dans les vignettes par des déformations, s’éloignant du réalisme. Il y a peu de scènes érotiques, le développement des sentiments étant privilégié.

En résumé

Couleur mélancolie / Couleur sentiment: Miyashita, lycéen timide, a sympathisé avec le meilleur athlète du lycée, Nishimura. Amoureux, il n’arrive à exprimer ses sentiments qu’à travers ses peintures. Mais son ami découvre une de ses toiles au thème inavoué.
Hygiène extrème: Masaru Miyata, beau garçon, est malheureusement maniaque de la propreté. Il ne supporte aucun contact, à part son ami Takahiro qui prend soin de lui…
Mensonge révélateur: Isokawa, considéré comme l’intellectuel de la classe, a découvert que le frimeur Shunsuke, qui joue les tombeurs, est en réalité puceau…
Si un herbivore de 29 ans devenait patron de bar: Kôki (20 ans), client assidu d’un bar, est amoureux du patron.
Clameurs d’amour au soleil: Maki, fan du groupe d’idoles Caroline, travaille dans un bar de travestis d’idoles et fantasme sur son voisin.
Rayons d’amour à l’ombre: Irie, fan des idoles Caroline, asocial, constate qu’il apprécie discuter avec son jeune voisin…

En conclusion

Pourquoi ne pas traduire le titre alors que la traduction est disponible pour un des chapitres? Ce recueil d’histoires attendrissantes donne envie de voir l’évolution de la mangaka.

The first love melt in ultramarine – Yuki Ringo

the first love melt in ultramarine yuki ringo
YUKI Ringo ゆき林檎
ISBN: 9782375060490
Taifu comics, 2017
ISBN: 9784047299641 (JP)
Kadokawa, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

Un premier amour naissant entre deux âmes blessées.

Yuki Ringo sensei s’intéresse principalement aux conséquences du harcèlement scolaire et propose l’amour comme moyen de surmonter un traumatisme. Elle présente deux comportements distincts d’aborder les différences: le rejet entrainant des violences et l’acceptation provoquée par la curiosité. Le professeur Kumada qui ne comprend que trop tard la situation de Yoshioka semble utiliser son neveu pour apporter une aide qu’il n’a pu fournir. Le lecteur suit l’évolution de ce premier amour durant environ une année scolaire. Grâce à divers soutiens, Yoshioka revient en cours et réussit à se faire des amis. La scène confrontant Kengo et l’agresseur Yoshiaki Andô est poignante, dévoilant un personnage sans regret, et apportant une touche réaliste. L’historiette de création des personnages sous la jaquette est amusante. Une histoire bonus permet de dévoiler ce que sont devenus les héros cinq ans plus tard.

La mangaka utilise des traits assez fins, donnant une certaine douceur aux personnages. Elle emploie les trames avec parcimonie. Ses cadrages restent classiques et leur agencement étant fluide, la lecture se fait avec aisance. Beaucoup de cases vides ou silencieuses permettent de faire passer les sentiments et les malaises des personnages. Les scènes érotiques ne sont pas trop détaillées, résumant l’essentiel et se concentrant sur les sensations des protagonistes.

En résumé

Suite à une grave blessure, Kengo Kumada ne peut plus jouer au base-ball jusqu’à sa guérison. Ayant perdu sa passion, il erre dans le lycée et rencontre un élève introverti, Toru Yoshioka, dans la salle de musique. Bien que dans sa classe, cet élève redoublant ne s’est jamais rendu en cours. D’après les rumeurs, ce dernier aurait subi un violent harcèlement scolaire. Kengo n’arrive pas à rester impassible et tente de se rapprocher du jeune homme traumatisé, mais le lourd secret qu’il porte est bien plus pesant qu’il ne le pense…

En conclusion

Une histoire tendre sur un thème assez dur.

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