Les larmes du ciel 2 – Syaku

les larmes du ciel 2 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382763094
Hana, 2022
ISBN: 9784758078801 (JP)
Ichijinsha, 2018 (JP)
Titre original: あおに鳴く・続
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Quand le passé refait surface, des décisions difficiles s’imposent…

Syaku sensei accélère le développement de son récit. Comparé au tome précédent, les évènements s’enchainent plus rapidement avec quelques sauts dans le temps. Ainsi, Shirô partage très vite ses sentiments, provoquant la gêne de Kiku. L’amnésique commence à s’intégrer dans son nouveau milieu, sympathisant avec l’entourage du lycéen. Alors que la relation entre les deux héros s’emballe, les révélations du passé apportent une touche dramatique au récit. Ainsi, l’auteure maintient le suspense jusqu’à la fin. Elle répond à toutes les questions au fur et à mesure qu’elle dévoile l’histoire de Kikujirô, le grand-père de Shirô. Par ailleurs, elle aborde l’amour impossible, le sentiment de culpabilité, la fuite et le poids du passé.

La mangaka a un trait épuré, fin et légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Kiku cache un corps finement musclé. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont équilibrées malgré une palette restreinte. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par contre, les trames d’ambiance se font discrètes pour ne pas casser le réalisme. La mise en page est dynamique. Syaku sensei s’attarde surtout sur les petits gestes. Par ailleurs, elle censure à peine les scènes érotiques, même si elle simplifie un peu les partie intimes. Elle évite également de montrer trop de détails en jouant sur les cadrages.

En résumé

Kayama Shirô a pris l’habitude de dormir avec Kiku pour l’aider à apaiser ses cauchemars. L’amnésique commence à prévoir des projets avec son hôte mais Shirô le coupe dans son élan. En effet, il a déjà une sortie prévue avec ses amis. Ils sont d’ailleurs venus chez lui le chercher. Le lycéen s’étonne de la relation amicale que Kiku a déjà nouée avec Daiki. Par contre, il n’apprécie pas la curiosité de leur amie Tôko. Le soir en rentrant, il trouve Kiku en train d’admirer l’étang. Le jeune homme laisse alors éclater sa frustration, ne supportant plus de ne pas connaître l’emploi du temps de l’étudiant. Même s’il commence à se débrouiller seul, il n’a pas envie d’aller faire les courses sans Shirô. Amusé, le lycéen lui vole soudain un baiser.

En conclusion

Syaku sensei conclut son récit de manière un peu dramatique et abrupte. Ainsi, elle partage la sensation des amours impossibles aux lecteurs mais laisse également une porte ouverte à leur imagination. Même si je suis frustrée par cette conclusion, je la trouve tout à fait logique, et même magnifique. J’aurais tant aimé que cette aventure continue… Mais en même temps, aurais-je été autant émue dans ce cas? Je ne crois pas. Une histoire qui a remué mon cœur.

Les larmes du ciel 1 – Syaku

les larmes du ciel 1 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382763087
Hana, 2022
ISBN: 9784758078542 (JP)
Ichijinsha, 2018 (JP)
Titre original: あおに鳴く
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Je te fais pas encore confiance mais pas question de te laisser mourir dans la nature! »

Syaku sensei propose un récit empli de mystères avec un étrange inconnu amnésique. Elle maintient le suspense en disséminant des indices au fur et à mesure, laissant ainsi aux lecteurs tirer leurs propres conjectures. Elle développe une relation particulière, comme inversée, Shirô prenant en charge Kiku. En effet, le lycéen vivant seul est déjà mûr pour son âge. L’inconnu, quant à lui, se retrouve perdu et angoissé et se plonge donc dans diverses activités pour se rendre utile mais également ne pas cogiter. Watanabe Daiki, l’ami de Kayama, détend l’atmosphère un peu tendue avec ses facéties. En introduisant Asai Shigesumi, l’oncle de Shirô, l’auteure met encore en avant un tuteur adulte original qui semble très permissif envers son neveu. Elle montre également l’évolution des sentiments des personnages durant cette cohabitation particulière, entre attirance et inquiétude, interrogeant sur la confiance.

La mangaka a un trait épuré, fin et légèrement anguleux. Les trames sont équilibrées même si elle privilégie le travail des hachures. Ainsi, elle favorise les contrastes noirs et blancs et un style conservant l’aspect dessiné à la plume. Toutefois, les décors soignés et très présents apportent une touche réaliste. La mise en page dynamique offre parfois des agencements assez osés. Syaku sensei propose une première page en couleur. Elle présente le quotidien des personnages dans quelques illustrations en début de chapitre.

En résumé

Kayama Shirô, lycéen, rencontre un inconnu, tombé du ciel, et qui a perdu la mémoire. Il le surnomme alors Kiku et lui offre l’hospitalité, vivant seul depuis le décès de son grand-père. Le médecin venu en consultation, s’interroge tout de même sur l’amnésie particulière de l’inconnu, ce dernier ne reconnaissant même pas certains objets du quotidien. Mais la nuit, Kiku est assailli par des cauchemars.

En conclusion

Ce tome ne se classe pas au Chill chill BL award 2019 mais il est cité parmi les meilleurs mangas palpitant d’une vision du monde. Il est une grande introduction avec une petite touche fantastique suggérant le voyage dans le temps. Pourtant, Syaku sensei recadre toujours les lecteurs dans la réalité, alternant entre interrogation autour de Kiku et acceptation parfois un peu trop rapide de la situation. Vivement la suite!

Mon quotidien avec un mononoké 2 – Syaku

mon quotidien avec un mononoke 2 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382760826
Hana, 2021
ISBN: 9784758021500 (JP)
Ichijinsha, 2020 (JP)
Titre original: ハレとモノノケ下
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Les gens changent comme les saisons. »

Syaku sensei continue de partager le quotidien de Yashio et Toki, de l’été à l’hiver. Elle fait évoluer les sentiments de ses personnages et révèle donc un peu plus leur personnalité. Ainsi, Yashio extériorise mieux ses émotions et fait des remarques parfois mordantes. Il a encore du mal à déterminer ses sentiments et se laisse guider par Toki. Le mononoké quant à lui, s’avère taquin. Il appréhende l’avenir et n’aime pas le changement. Le couple communique beaucoup, même durant leurs ébats. Ainsi, l’auteure aborde les inconvénients de l’immortalité, la peur de souffrir face à la vieillesse et la mort d’autrui. A travers Mitsu, elle s’intéresse également à la jalousie et la place d’un ami très cher quand un couple se forme. Elle met en avant le bonheur d’une vie modeste au gré des saisons, l’attachement régional, l’importance de l’amour partagé au quotidien.

La mangaka a un trait épuré mais léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle ajoute un aspect mignon, avec par exemple les oreilles de Micchan qui ressortent quand il a une réaction canine. Les décors toujours autant détaillés et soignés, s’estompent légèrement autour des personnages. Comparé au tome précédent, cela permet d’alléger un peu plus les pages, rendant la lecture agréable. De même, les trames variées jouent beaucoup sur les clairs-obscurs. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Syaku sensei ne détaille pas les parties intimes. D’ailleurs, elle s’attarde surtout sur les sensations de ses personnages. Elle offre une conclusion mignonne sur le couple, en deux planches sous la jaquette. Lorsque l’on met les deux couvertures côte à côte, on obtient une magnifique illustration.

En résumé

Depuis que Yôkami Yashio a remarqué une ride, Toki prend soin de son visage. Bien qu’immortel, le mononoké semble avoir peur de vieillir. D’ailleurs, il savoure chaque instant comme si c’était le dernier. Depuis leur déclaration d’amour, il adore également embrasser l’adolescent dès qu’il prend soin de lui. Lors du festival d’été, il se retrouve malheureusement à remplacer un collègue malade sur le stand de son patron. Yashio, quant à lui, en profite pour goûter toutes les spécialités. Il croise alors Micchan avec qui il partage quelques gâteaux. L’ookami continue de le protéger, s’inquiétant pour ses blessures aux pieds, mais n’ose rien demander pour ne pas être reconnu.

En conclusion

L’auteure galvanise l’amour et la simplicité, rappelant les traditions et le bonheur de la vie à la campagne. Elle ne nie pas la solitude, le peu de choix d’activités mais montre que le bonheur se trouve surtout dans les petites choses du quotidien ainsi que dans le partage d’une vie commune avec l’être aimé. Personnellement, ce titre me touche énormément, abordant des thèmes qui me sont chers. Mais je pense qu’il peut être d’un abord assez difficile pour ceux qui ne connaissent pas la pensée japonaise et le shintô. En plus, le rythme lent et les passages très bavards peuvent décourager. Je le recommande tout de même, car son message est tout simplement beau.

Mon quotidien avec un mononoké 1 – Syaku

mon quotidien avec un mononoke 1 syaku
Syaku 灼
ISBN: 9782382760819
Hana, 2021
ISBN: 9784758021494 (JP)
Ichijinsha, 2020 (JP)
Titre original: ハレとモノノケ 上
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« L’impureté survient quand l’équilibre entre la nature et les hommes est rompu. »

Syaku sensei propose de suivre l’étrange cohabitation entre un mononoké et un lycée esseulé. Elle s’inspire des croyances shintoïstes et des yôkai existants. Elle s’intéresse à la solitude, à l’interaction entre l’humain et la nature, à la transmission entre les générations ainsi que la signification des fêtes rituelles. Ainsi, le lecteur découvre au fur et à mesure des chapitres le quotidien entre Yashio et Toki. Le fantastique se fait très discret, le mononoké ressemblant à un humain. Par ailleurs, le chien des montagnes Mitsu apporte une touche humoristique agréable. L’auteure donne beaucoup d’explications à travers les dialogues des personnages. Elle sème au fil des chapitres des indices sur le mystère entourant Toki. Elle montre également le soutien toujours présent entre voisins et l’élargissement des liens amicaux, du fait des distances. Ainsi, le meilleur ami de Yashio, Kunihiro, semble très mûr pour son âge.

La mangaka a un trait épuré presque simple, mais uniquement dans le traitement des visages. En effet, le reste contraste par un trait léché, donnant beaucoup de réalisme au corps. Elle simplifie encore plus les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle joue beaucoup sur les clairs-obscurs en utilisant diverses trames. On retrouve son style réaliste dans le traitement des décors très détaillés. D’ailleurs, cela a tendance à énormément charger les pages. La mise en page dynamique met en avant certaines réactions et rythme donc la lecture. En revanche, comme Syaku sensei développe son univers à travers les discussions entre les personnages, il y a beaucoup de phylactères. Sous la jaquette, elle donne une anecdote sur les deux héros, en deux planches, à lire à la fin. Il y a également un plan de la maison à la fin du volume.

En résumé

Le lycéen Yôkami Yashio (17 ans) vit seul dans la demeure héritée de son grand-père, en pleine montagne, ses parents étant longuement absent pour leur travail. Alors qu’il se promenait dans la forêt, il croise un étrange motard, Toki, qui lui révèle être un mononoké. Désirant le purifier, ce dernier s’installe avec lui et commence à l’initier aux ressources de la forêt. Mais le mononoké semble détenir un autre secret…

En conclusion

Ce tome a obtenu la dixième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Malgré un fort potentiel, les longs dialogues explicatifs brisent le rythme de lecture. L’auteure semble vouloir absolument partager toutes les données qu’elle a récoltées. Pourtant, elle nous invite également à réfléchir indirectement sur la famille et la place de l’homme dans la nature. Toutefois, Yashio, en lycéen blasé, attire l’intérêt du lecteur. Étant fan du folklore japonais, j’adhère complètement au récit. Mais je pense qu’il ne pourra pas plaire à tout le monde, le style narratif pouvant décourager certains lecteurs. Petit conseil: il s’apprécie beaucoup plus en lisant les chapitres un par un…

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