Ze 6 – Shimizu Yuki

ze 6 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805299
Taifu comics, 2011
ISBN:‎ 9784403661891 (JP)
Shishokan, 2007 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Tu vivras toute ta vie avec la douleur des remords. »

Shimizu Yuki sensei conclut l’histoire mouvementée de Moriya et Ryûsei. Elle bouleverse un peu le schéma narratif habituel grâce à un kami qui prend des initiatives et n’obéit pas facilement à son maître kotodama. Ainsi Moriya agit par amour et devient légèrement sadique envers Ryûsei pour satisfaire ses propres désirs. En effet, Kitamura, rongé par les remords, a un comportement suicidaire et ne peut surmonter son traumatisme que par lui-même. A travers l’affaire de Moriyama, l’auteure met en avant la violence qui appelle la violence et l’utilité du kotodama face aux injustices. Elle offre un chapitre amusant avec l’évolution de la relation entre Kon et Shichikawa Raizô. De même, elle introduit les aventures du couple suivant, Mitô Kotoha et Konoe, avec la question de la responsabilité d’un adulte « dépravé » dans l’éducation d’un enfant. L’histoire bonus permet de découvrir enfin la position de Moriya et Ryûsei dans le couple.

La mangaka simplifie son trait anguleux et épuré dans les passages humoristiques. Elle transforme même Raizô en adorable wanko. Les trames sont équilibrées. De même, les trames d’ambiance renforcent les émotions, utilisant parfois des pois, des cœurs ou des fleurs. Les décors apparaissent dès que le cadrage s’élargit. La mise en page est dynamique. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques. A la fin du chapitre « Lune de miel pour de faux », elle donne deux anecdotes sur Raizô grâce à des yonkoma. Comme dans le tome précédent, elle présente les personnages importants au début du volume.

En résumé

Alors que Kitamura Ryûsei prend un peu de plaisir avec Moriya, il reçoit l’appel de son ami Takewaki Kazuo. Son petit frère Yôji n’est pas rentré. Pourtant, Ryûsei l’a laissé devant la supérette près de son domicile. Peu après l’appel, l’enfant a été retrouvé inconscient après avoir été battu et est emmené à l’hôpital. Trois jours après, il est toujours dans le coma. Depuis, Ryûsei culpabilise, se nourrissant à peine et dormant peu. Moriya remplace Take à son travail mais se sent impuissant face à son maître qui ne le regarde même pas et se laisse dépérir. Mais un jour, il lui demande si il peut soigner quelqu’un d’autre que son maître kotodama. De son côté, Takewaki entend par hasard des lycéens parler d’un certain Moriyama qui se vanterait d’être l’auteur de cette affaire…

En conclusion

Beaucoup d’émotions dans ce tome! J’aime beaucoup le caractère de Moriya, qui paraît si coincé, et qui contraste avec la vulgarité de Ryûsei. De même, Raizô continue à se montrer très prévenant avec son petit ami, apportant réellement de la douceur et un esprit d’ouverture dans cet univers fantastique.

Ze 5 – Shimizu Yuki

ze 5 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351805060
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784403661723 (JP)
Shinshokan, 2007 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Me voilà obligé de supplier à genoux ce rustre grossier et obscène…! »

Shimizu Yuki sensei présente un nouveau couple qui a développé un lien forgé par leur volonté commune. Elle utilise les méconnaissances de Ryûsei pour apporter des détails sur les fonctions des kamis. Par ailleurs, elle base la narration principalement sur le point de vue de Moriya. Le kami, qui a connu une mauvaise expérience avec son ancien maître, s’attache à la vie et ne supporte pas la hiérarchie qui existe entre humain et kami. Au contact de Ryûsei, il découvre donc petit à petit les qualités cachées de son nouveau maître derrière ses défauts. En plus, il s’éveille peu à peu aux sentiments en travaillant comme un humain. L’auteure met en avant l’emprise de la famille Mitô, même sur un enfant illégitime. Elle maintient un certain suspense en révélant peu à peu le passé traumatisant de Ryûsei. Par ailleurs, elle alterne entre ton sérieux et touche d’humour.

Avec son trait anguleux et épuré, la mangaka a un style immédiatement reconnaissable. Elle dessine des lèvres pulpeuses et des yeux effilés. Comparé au tome précédent, elle varie énormément les trames, pour travailler surtout les ombres car les scènes se déroulent souvent la nuit. De même, les flash-back sont encore bien intégrés. La mise en page est dynamique. Par ailleurs, Shimizu sensei compense le manque de scènes érotiques avec l’histoire bonus sur Genma et Himi. Elle cache les parties intimes grâce aux cadrages et aux angles de vue. Elle présente les personnages dans des fiches en début de tome.

En résumé

L’entretien étant annulé, Kitamura Ryûsei et Moriya se retrouvent à enterrer des preuves sur un chantier sur ordre de Yashiro Genma. Pendant que Moriya s’absente pour récupérer les cigarettes de son maître, Ryûsei se fait agresser. De retour, le kami le retrouve ensanglanté et l’embrasse langoureusement pour le soigner. En effet, son maître refuse catégoriquement d’utiliser son kotodama. Moriya se rappelle alors des circonstances de leur rencontre. A la mort de son premier maître kotodama, il ne voulait pas redevenir une page blanche. Et Waki lui a alors donné une chance unique: persuader un des rejetons Mitô qui a vécu à l’écart du clan, de le prendre. Mais Ryûsei est vulgaire, immoral et couche avec n’importe qui…

En conclusion

Suite au succès de la série, l’auteure annonce dans sa postface son adaptation en drama CD. J’adore le couple formé par Moriya et Ryûsei. Je trouve leur relation magnifique. De même, j’aime l’évolution de Moriya qui s’attache à ce gamin blessé. Comme ils se provoquent mutuellement, il est difficile de déterminer qui dominera qui.

Ze 4 – Shimizu Yuki

ze 4 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351804735
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784403661549 (JP)
Shinshokan, 2006 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Une pâle imitation du corps, sans l’esprit.

Shimizu Yuki sensei conclut la romance entre Himi et Genma. Elle explique la méthode de fabrication des kamis ainsi que leur mort. Elle centre la narration sur Himi, décortiquant ses interrogations. Au contact de son entourage, le « nouveau » kami va se confronter à différentes réactions, violentes ou bienveillantes. Par ailleurs, Genma prend enfin conscience de la non humanité de son amant. L’auteure montre aussi une facette sombre de Genma, qui passe par plusieurs phases, reproduisant d’abord le viol de son amant pour forcer la renaissance de leur lien. Elle introduit ensuite des nouveaux maîtres kotodama et leur kami, dont les jumeaux capricieux Mitô Seiji et Tsukito accompagnés de leur kami qui a un sacré caractère, Hatsuhi. Elle aborde encore la rivalité des maîtres kotodama dans la famille Mitô. Cette touche d’humour détend l’atmosphère dramatique du tome précédent. Le chapitre bonus révèle l’état d’esprit de Himi deux mois après son acceptation.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux qui s’affine de plus en plus. Les trames d’ambiance renforcent principalement les émotions fortes. Les décors sont soignés et très présents. La transition entre le passé et le présent s’intègre bien, permettant de facilement se repérer dans le déroulement du récit. D’ailleurs, la mise en page dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Shimizu sensei censure à peine les parties intimes, en supprimant quelques détails. Toutefois, elle joue aussi sur les ombres ou des phylactères bien placés quand l’image risque d’être trop explicite. Elle apporte également une touche d’érotisme avec le magnifique threesome des jumeaux et de leur kami. De même, la famille d’Ôka offre une note fan service amusante.

En résumé

En protégeant Yashiro Genma, Himi a été poignardé. Hélas, comme son nucleus s’est brisé, il est redevenu une page blanche. Genma demande alors à Waki de le faire revenir, allant jusqu’à le menacer. Il accepte même de travailler comme maître kotodama, seul sans kami pour guérir ou transférer ses blessures. Mais quand Himi revient enfin à la vie, il ne le reconnaît pas…

En conclusion

Beaucoup de révélations dans ce tome, avec un chapitre délirant qui permet de souffler un peu après autant d’émotions. Les jumeaux sont surprenants et je n’aimerais pas devenir la cible de leurs taquineries. Bien que Genma se montre clairement infâme, aussi bien avec l’ancien que le nouveau Himi, j’ai l’impression que l’auteure essaie d’expliquer comment l’amour peut (re)naître malgré une relation violente. Heureusement, elle n’excuse pas le comportement du maître kotodama même si elle suggère quelques uns de ses motifs. Je trouve intéressant cette interrogation sur un thème classique des BL.

Ze 3 – Shimizu Yuki

ze 3 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351804537
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784403661334 (JP)
Shinshokan, 2006 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« A partir de maintenant, tu es à moi. »

Shimizu Yuki sensei développe l’histoire de Genma et Himi qui ont une relation très particulière. Elle donne un ton beaucoup plus sombre et dramatique à son récit qui tranche complètement avec le tome précédent. En effet, Genma a un caractère exécrable et se montre brutal. Ses rapports avec son kami sont unilatéraux, provoquant donc des relations non consenties. Au fil des tomes, Himi découvre l’amour maladroit de son maître qui n’arrive pas à exprimer ses sentiments ainsi que sa gentillesse. L’auteure met en avant les différentes considérations des individus face aux kamis: objet décoratif de valeur pour Mitô Seima, outil exploitable pour le docteur Namai. Elle alterne la narration entre Genma, Himi et Waki, présentant ainsi trois versions différentes du passé. Elle sème petit à petit des indices pour expliquer le comportement possessif de Genma. Par ailleurs, quelques secrets sur les kamis sont encore révélés.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, tellement fin qu’il semble parfois s’effacer dans les pleins et déliés. La carrure finement musclée de Genma contraste avec le frêle Himi. Les trames d’ambiance sont discrètes. Par contre, les décors, soignés et présents, donnent une touche réaliste au récit. Les flash-back sont facilement repérables grâce à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Shimizu sensei censure les détails des parties intimes par des halos blancs lumineux. En début de tome, elle offre une illustration aux couleurs chatoyantes.

En résumé

Le maître kotodama Yashiro Genma et son kami Himi entretiennent une relation amoureuse. Mais comme Himi a son entretien le lendemain, il essaie de réfréner les ardeurs pressantes de son amant. En effet, en automne, tous les kamis effectuent une sorte de visite médicale auprès de Waki. Ce dernier s’est même permis de raser le bouc de Konoe sans son accord. Quand Genma arrive avec Himi, Raizô ressent instinctivement un danger et fuit avec Kon. Il se rappelle alors que Genma utilisait ce dernier comme bouclier contre de l’argent. Au moment de partir, Asari rappelle à Genma la promesse qu’il lui a faite de ne pas faire pleurer Himi.

En conclusion

La différence d’ambiance entre le tome précédent et celui-ci est comme une claque jetée à la figure du lecteur. Comme à son habitude, l’auteure présente des personnages torturés qui se dépêtrent du mieux qu’ils peuvent de leurs problèmes. Le lecteur ressent alors beaucoup d’empathie envers Himi en découvrant son passé et sa vie actuelle. Malgré son comportement indécent et répréhensible, j’aime beaucoup Genma qui s’adoucit petit à petit au contact de son kami. Le suspense à la fin du tome est insoutenable!

Ze 2 – Shimizu Yuki

ze 2 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351804421
Taifu comics, 2010
ISBN: 9784403661181 (JP)
Shinshokan, 2005 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

La romance maladroite et pure entre Raizô et Kon.

Shimizu Yuki sensei développe d’abord la romance entre Raizô et Kon. Elle alterne la narration entre l’étudiant et son kami. Le récit oscille constamment entre drames, tensions et humour. D’ailleurs, les réactions parfois imprévues des personnages ajoutent des effets comiques. Ainsi, l’amour possessif et étouffant d’Ôka envers Benio qui se plie à ses exigences apporte une touche particulière, presque SM. Au contraire, la relation entre Raizô et Kon se développe dans le consentement le plus total. Par ailleurs, l’auteure interroge sur le sens de l’existence et sur le sentiment amoureux à travers les questionnements de Kon. Elle met en avant l’évolution du kami grâce à la bienveillance de son maître sans pouvoir. Elle pose quelques indices dénonçant une part sombre au sein de la famille Mitô, comme la pression familiale due à leurs tâches. L’histoire bonus révèle les relations que nourrissent les autres couples de la maisonnée.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, souvent portés par Raizô. Par exemple, l’étudiant se transforme en wanko, le rendant encore plus mignon. Les trames d’ambiance transcrivent les émotions. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Shimizu sensei censure les parties intimes en ne dessinant pas les détails. Toutefois, elle s’attarde sur les sensations de ses personnages et offre un peu plus de sensualité comparé au tome précédent. Au début du tome, elle présente les personnages.

En résumé

Raizô a demandé à devenir le maître kotodama de Kon. Depuis, son kami l’embrasse à la moindre égratignure. L’apprenti cuisinier, qui est tombé amoureux, n’ose pas lui dire qu’il a envie de coucher avec lui. Mais Kon entend sa conversation lorsqu’il se confiait au reste de la maisonnée. Le kami accepte alors de le satisfaire. Toutefois, Raizô s’arrête en plein milieu, réalisant que son partenaire ne comprend pas le sentiment amoureux. Les deux hommes finissent donc pas se disputer. Le lendemain, quand Raizô constate que Kon ne prend pas soin de lui-même, n’hésitant pas à se brûler en saisissant une bouteille de saké qui chauffait dans de l’eau bouillante, il essaie de lui transmettre ses sentiments, en vain. Mais l’ancienne maîtresse kotodama Ginka, en visite dans la résidence, kidnappe Kon. En effet, il était à la base le kami de son fils Akimitsu.

En conclusion

Ce couple tendre et doux vous fera fondre. La candeur de Raizô apporte vraiment un souffle de fraîcheur dans la vie dissolue de la famille Mitô. Pour les curieux, le kanji du titre Ze 是 signifie « bien, droit, juste ». Je trouve qu’il amène à s’interroger un peu plus sur l’usage de l’étrange pouvoir des Mitô car pour l’instant, l’équilibre entre maître et kami semble peu équitable. En plus, le lien qui se noue entre Raizô et Kon interroge, l’étudiant n’ayant pas les pouvoirs d’un maître kotodama.

Ze 1 – Shimizu Yuki

ze 1 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782351804315
Taifu comics, 2010
ISBN: 9784403660993 (JP)
Shinshokan, 2004 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Le pouvoir de rendre réels les mots que l’on prononce… »

Shimizu Yuki sensei plonge le lecteur dans un univers fantastique basé sur les croyances shintoïstes et taoïstes. Elle introduit d’abord les personnages et la spécificité de la famille Mitô. Elle aborde également les relations entre les différents couples homosexuels, interrogeant sur le lien de maître kotodama et kami. Très vite, le lecteur comprend que le marionnettiste Waki manipule ce petit monde à son gré. Les personnalités plutôt extravagantes des kamis et leurs maîtres contrastent avec la naïveté de Raizô. L’auteure oscille entre tension et humour. Elle prend pour prétexte le contact des muqueuses pour ajouter des passages sensuels. Toutefois, elle commence à établir les thèmes récurrents de ce récit: l’attachement et le sentiment amoureux avec un partenaire partageant ses souffrances, le statut ténu entre outil et être vivant des kamis, l’utilité ou le rôle de chacun dans un couple, la famille et la société, les liens amoureux.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, au style immédiatement reconnaissable. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, donnant parfois un côté minimaliste ou très mignon. Elle varie la physionomie de ses personnages permettant de les reconnaître facilement, même de loin. Les décors sont présents dans les plans larges. Les trames d’ambiance renforcent les émotions. La mise en page est dynamique. Pour l’instant, les scènes érotiques servent surtout à présenter les pouvoirs particuliers des kamis. Shimizu sensei offre tout de même quelques scènes, sans pour autant détailler les parties intimes. Elle met surtout en avant les sentiments de ses personnages.

En résumé

Suite au décès de sa grand-mère qui l’élevait, l’étudiant Shichikawa Raizô trouve un emploi d’apprenti cuisinier dans la maison de Waki. Il fait alors la connaissance des autres résidents: Mitô Ôka et sa « poupée » Benio, le gourmand Mitô Kotoha et le surprotecteur Konoe, ainsi que Kon avec qui il partagera sa chambre. Mais pour son premier festin, la majorité des locataires refusent de manger, trop occupés. D’ailleurs, Raizô surprend certains couples dans un moment très intime. Il reçoit cependant les encouragements d’un étrange homme portant un masque de renard. Par la suite, l’étudiant découvre peu à peu les métiers particuliers des locataires ainsi que leur gentillesse, ces derniers l’aidant et le conseillant. Un soir, alors que Raizô avait préparé un nabe au crabe, Konoe est soudainement attaqué par une onde maléfique et perd un bras. Mais il ne saigne pas car il est en réalité un kami en papier…

En conclusion

Grâce aux annotations apportées par la traductrice, il est facile d’entrer dans le récit. J’adore cette série, étant une passionnée de shintoïsme. En plus, les personnages sont tous attachants. J’apprécie la toute petite touche de diversité apportée par Ôka et Benio, les couples lesbiens étant plutôt rares dans les BL en général. Comme à son habitude, l’auteure prend son temps pour bien installer son univers et ses personnages. Je ne peux donc que vous recommander fortement cette lecture.

Kachô fûgetsu – beauties of nature 6 – Shimizu Yuki

kacho fugetsu beauties of nature 6 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782375063101
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784403510281 (JP)
Shinshokan, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« As-tu réfléchi à ta récompense? Je suis prêt à réaliser n’importe lequel de tes désirs. »

Shimizu Yuki sensei conclut l’arc de Yômei et Hizuru. Elle analyse le changement subtil de leur relation maître et chien tout en semant des indices sur l’évolution de leurs sentiments. Les émotions de Sano font le yoyo entre bonheur et déception, le caractère stoïque et les actions parfois tendres, parfois froides de Tsujimoto brouillant la compréhension de ses intentions. D’ailleurs, Yômei reste encore prisonnier des paroles de son frère Katsuya et des règles du clan. Par ailleurs, l’auteure s’intéresse aux victimes collatérales du monde des yakuzas. A travers Kiriya, elle montre la fonction malaisée de chef de clan. De même, avec Katsumata, elle dénonce le fort esprit de responsabilité et de culpabilité d’un yakuza dans ses actions. La balance entre humour et tendresse des interactions de Yômei et Hizuru est rafraichissante, le couple développant une relation consensuelle. En plus, Sano fait preuve de plus d’audace pour notre plus grand plaisir.

La mangaka a un style immédiatement reconnaissable avec son trait épuré et ses contours parfois dédoublés. Elle porte attention aux petits détails comme par exemple les changements d’expression, les ombres et même le reflet des nuages dans les fenêtres. D’ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges et sont plutôt travaillés, en particulier la végétation, le onsen ou le cimetière. Les flash-back, intégrés directement au récit, se remarquent immédiatement avec leur ton plus clair et une trame rayée. De même, les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, la mise en page dynamique joue beaucoup sur les ellipses, les emboîtements de cases, l’absence de cadre et les grandes vignettes. Shimizu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Contrairement au tome précédent, elle détaille les parties intimes tout en conférant beaucoup de sensualité aux passages sexys.

En résumé

Grièvement blessé, Sano Hizuru s’évanouit. Sa voiture étant bloquée suite à un accident, Tsujimoto Yômei perd patience. En effet, des charpentes tombées d’un camion bloquent la route. Oubliant toute prudence, le yakuza transporte son compagnon puis vole un camion après avoir frappé le propriétaire. Sur la route, il croise en contre-sens une ambulance qui s’arrête soudain. Il s’agit de Hitomi Masataka, accompagné de Renko. Les deux médecins prennent alors en charge le blessé. Plus tard, Hizuru se réveille à l’hôpital et remarque Yômei à ses côtés qui veille sur lui. Il réalise alors qu’il désire plus que tout rester auprès de celui qu’il aime…

En conclusion

Ce tome obtient la douzième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2018. Tsujimoto Yômei est classé huitième meilleur seme tandis que Sano Hizuru occupe la neuvième place du meilleur uke. L’amour de Hizuru semble déborder du manga. Quel plaisir de suivre les aventures de ce couple si adorable qui mériterait vraiment de quitter le dangereux milieu de la mafia.

Kachô fûgetsu – beauties of nature 5 – Shimizu Yuki

kacho fugetsu beauties of nature 5 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782375062852
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403665196 (JP)
Shinshokan, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Je vous en supplie… Rien qu’une fois… Est-ce que vous voudriez bien m’embrasser? »

Shimizu Yuki sensei s’intéresse aux circonstances de la mort de Katsuya, le frère de Yômei. Elle délaisse un petit peu la romance, intégrant beaucoup d’actions. Elle montre le côté sombre de l’univers des yakuzas à travers le comportement de Niwa, qui n’hésite pas à impliquer Itokawa Kazuto dans son chantage. De même, Kiriya semble chercher une reconnaissance à travers la violence. Par ailleurs, les flash-back sèment quelques indices. En revanche, la perversité de Hitomi Masataka, qui s’exprime de plus en plus ouvertement, vient détendre un peu l’atmosphère. D’ailleurs, l’auteure aborde sans détailler les liens amicaux entre le médecin, le yakuza et l’avocat Zaizen. Elle développe l’évolution des liens entre les protagonistes. Ainsi, Yômei et Hizuru se rapprochent. De même, Ito exprime plus naturellement ses désirs, acceptant le côté pervers de son petit ami. Par contre, Zaizen et Kiriya semble entretenir une relation complexe.

La mangaka a un trait épuré anguleux mais fin. Elle détaille les petits gestes, portant surtout attention aux humeurs et sentiments des personnages. Par ailleurs, les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Shimizu sensei censure à peine les scènes érotiques. Toutefois, elle détaille peu les parties intimes.

En résumé

Tsujimoto Yômei ayant deviné que les tags sur la maison de Tôko était une diversion fomentée par Kiriya, demande des comptes. Ce dernier finit donc par lui révéler le nom de l’assassin de son frère. De son côté, Niwa ordonne à Sano Hizuru d’éliminer le tueur, un membre du clan, avant son maître. Mais quand le jeune homme se rend au bureau principal, il y croise Yômei, hagard. Après avoir été ensemble au restaurant, ils retournent ensemble à l’hôtel. Prêt à donner sa vie pour son maître, Hizuru lui demande alors deux faveurs: quitter le clan et un baiser d’adieu.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-neuvième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2017. Sano Hizuru est classé vingt-quatrième meilleur uke. Shimizu sensei termine son récit sur un suspense intenable. Comme à son habitude, elle développe les psychologies de ses personnages avec finesse. D’ailleurs, j’adore leur évolution. Beaucoup de tensions dans ce volume, mais quel plaisir!

Kachô fûgetsu – beauties of nature 4 – Shimizu Yuki

kacho fugetsu beauties of nature 4 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782375062722
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403664748 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Daiki, je suis venu ce soir pour que tu tiennes ta promesse. »

Shimizu Yuki sensei termine l’arc de Sawato et Daiki puis commence celui sur Hizuru. Elle maintient le suspense sur l’amnésie de Daiki en disséminant des indices au fil des pages. Le retour au présent se fait tout en douceur, en basculant la narration sur le potier. Ainsi le lecteur comprend d’un seul coup comment le couple reconstruit sa relation, la différence de caractère de Kanze ainsi que le gouffre qui s’était installé entre les deux hommes. Kuroi affiche une profonde blessure mais est conscient de son impuissance. Comparé au tome précédent, le ton général devient donc un peu plus dramatique. L’auteure décortique ensuite les sentiments de Hizuru, avec son amour devenu souffrance. Elle met également en avant la distinction que fait Yômei entre Tôko, Umi et Hizuru. L’amitié entre Ito et le jeune yakuza s’approfondit petit à petit. De même, on remarque que Hitomi ne contrôle pas totalement son bien-aimé.

La mangaka a un trait fin épuré et anguleux, avec une note rétro mais qui dégage beaucoup de charme. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, plutôt rares dans ce tome. Elle dessine particulièrement des regards expressifs. Par exemple, on devine immédiatement la peur de Sawato ainsi que la souffrance de Hizuru. Les décors soignés et présents ajoutent une touche réaliste. En plus, les trames sont variées. De même, la mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Shimizu sensei censure à peine les parties intimes, mais elle joue sur la lumière pour cacher les détails. Il y a parfois une fine bandelette blanche. Par ailleurs, elle s’attarde sur les sensations des personnages en choisissant des angles de vue originaux. Le lecteur comprend alors clairement que Sawato passe un moment désagréable pour sa première fois.

En résumé

Après avoir donné la belle assiette promise à Kuroi Sawato, Kanze Daiki est emporté dans un glissement de terrain. Aidé de ses amis, Sabbat arrive à le sauver. Mais le potier, ayant subi un choc à la tête, reste dans le coma pendant trois jours. A son réveil, Sawato fond en larmes, rassuré, puis l’embrasse. Gêné, le chef du village fuit alors et laisse la place à Airi qui souhaite faire le point avec son frère pour le travail. En effet, le four a malheureusement disparu. Mais Daiki semble avoir oublié son engagement pour l’exposition. Comme il avait promis une nuit d’amour à Sawato après lui avoir déclaré ses sentiments, le chef du village décide de retrouver le potier le soir de son retour chez lui…

En conclusion

Les évènements s’enchainent, provoquant des vagues d’émotions différentes à la lecture. Comme à son habitude, l’auteure prend son temps pour développer son histoire et ses personnages (souvent torturés) et dépeint avec précision leurs sentiments. Elle ne cache pas la violence de Daiki envers Sawato qui a retiré son premier consentement et la présente comme telle. D’ailleurs cette scène pourra choquer les personnes sensibles. J’ai tellement hâte de découvrir la suite de l’histoire de Yômei!

Kachô fûgetsu – beauties of nature 3 – Shimizu Yuki

kacho fugetsu 3 shimizu yuki
SHIMIZU Yuki 志水ゆき
ISBN: 9782375062616
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403664328 (JP)
Shinshokan, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Princesse, je te ferai la plus belle des assiettes. »

Shimizu Yuki sensei consacre ce tome à la romance entre Sawato et Daiki. Elle donne quelques indices sur le passé du potier, permettant de mieux comprendre son comportement trop entreprenant. Comme dans le tome précédent, elle continue à développer les raisons du complexe de Kuroi envers sa grand-mère, et fait un parallèle avec Kanze qui subit une forte attente artistique comparé à son grand-père devenu trésor national vivant. Malgré les doutes et les chamailleries, les sentiments se développent peu à peu entre les deux hommes. Par ailleurs, l’auteure met en avant les projets de développement touristique pour revigorer un village de montagne grâce aux produits biologiques et l’artisanat local. Avec Sagara Mikihisa, elle aborde également la difficulté d’être homosexuel à la campagne. En effet, l’ancien batteur du groupe qui va ouvrir un salon de beauté dans le village, étant fils aîné, préfère cacher son homosexualité.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Même si au premier abord, les visages semblent tous ovales, leur physionomie varie dans les petits détails comme la largeur du menton ou la forme des yeux. L’utilisation des trames est équilibrée. Toutefois, les trames d’ambiance restent discrètes. De même, les décors apparaissent dès que le cadrage s’élargit. La mise en page dynamique rythme la lecture. Shimizu sensei ne censure presque pas les scènes érotiques. Cependant, elle joue sur les trames et les blancs pour occulter les détails des parties intimes. Elle présente succinctement les personnages au début de ce tome.

En résumé

Pour préserver le monopole de la source chaude, Kuroi Sawato préfère embrasser Kanze Daiki au lieu de la partager. Alors qu’il hésite sur la position à prendre, le potier lui vole un baiser. Et quand le responsable de la restauration du village l’embrasse enfin de lui-même, il s’emballe mais est très vite remis à sa place. Malgré les protestations du chef du village, il ne peut s’empêcher de prendre soin de lui. Le lendemain, en allant faire leur déposition au commissariat, Sabbat croise Shiroyama Hiroki, un conseiller de la mairie qui était étudiant au pair chez sa grand-mère. Leur complicité ne plaît guère à Daiki. Et il est encore plus frustré quand Sawato lui demande de s’arrêter à un magasin de donuts pour son petit-frère Enma…

En conclusion

L’auteure arrive à nous sensibiliser sur des problématiques, tout en laissant le lecteur s’interroger par lui-même. De même, malgré le côté harceleur de Daiki, elle l’oppose à Sawato qui a beaucoup de caractère et qui ne se laisse pas facilement faire. On pourrait presque s’amuser à comptabiliser le nombre de coups que le potier reçoit. Cette dynamique entre les personnages rend le couple attachant. Par ailleurs, j’aime beaucoup la sœur de Daiki, Umegae Airi. Ce tome se termine sur un suspense insoutenable.

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