L’histoire de papa, papa et moi 1 – Roji

l histoire de papa papa et moi 1 roji

Roji ろじ
ISBN: 9782375064306
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799760963 (JP)
Libre, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« On n’est peut-être pas liés par le sang, mais c’est notre enfant! »

Roji sensei propose de suivre le quotidien d’une famille homoparentale, à travers quelques tranches de leur vie. Elle décortique les découvertes, les interrogations, les doutes, l’organisation du couple tout en présentant au fil des chapitres leur passé. Elle alterne la narration entre les deux pères, dont les points de vue diffèrent à cause de leurs caractères opposés mais également leurs rapports familiaux. Ainsi, Ai assume son homosexualité et a tendance à agir comme bon lui semble tandis que Nao, trop sensible, fuit l’inconfort. La famille de Nanami, l’amie de Hiro, apporte un regard extérieur et confronte le couple au rejet et à l’acceptation tout aussi blessante à cause d’un excès de bienveillance. L’auteure aborde donc la pression de la société avec l’image d’un parent parfait, l’influence des stéréotypes, la catégorisation sociale qui engendre des discriminations. Elle interroge d’ailleurs sur ce qu’est un parent.

La mangaka a un trait épuré plutôt en rondeur qui dégage de la douceur. Elle le simplifie en exagérant les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle utilise beaucoup de trames. Néanmoins, les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors soignés apportent une note réaliste. Un fond noir indique les flash-back. La mise en page très dynamique joue sur les superpositions, les vignettes aux formes variées et les sorties de cadre. Roji sensei ne dessine pas les scènes érotiques, même si elles font parties des discussions. Sous la jaquette, elle offre quelques portraits de la petite famille.

En résumé

Miura Nao et Odowara Ai sont en couple depuis l’université et ont adopté le jeune Hiro. Les deux pères découvrent alors le difficile décryptage des pleurs, les nuits blanches et la perte d’intimité du couple. Mais également, avec le soutien et les conseils des parents d’Ai, le bonheur de construire une famille…

En conclusion

Ce tome obtient la deuxième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2024. Roji sensei offre une tranche de vie toute mignonne qui suit la croissance de Hiro. Elle met au cœur de son récit la parentalité, rappelant avec brio que la distinction du rôle des parents selon leur sexe est aberrant puisque ce n’est pas inné. Elle arrive à ancrer son récit dans la réalité, d’autant plus qu’au Japon, le mariage homosexuel n’est pas encore totalement légalisé et l’adoption interdite aux homosexuels, offrant d’ailleurs au passage une note d’espoir. Le graphisme est également tout mignon. Foncez lire cette belle histoire émouvante et tendre! Un énorme coup de cœur que je recommande chaudement.

Let’s be a family – Kurahashi Tomo

let s be a family kurahashi tomo
KURAHASHI Tomo 倉橋トモ
ISBN: 9782375060865
Taifu comics, 2018
ISBN: 9784801957398 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

Qu’est-ce qu’une famille? Quand devient-on parent?

Kurahashi Tomo sensei explore les différents liens familiaux ainsi que la notion de famille à travers ses deux héros mais également leur entourage, avec Tomoe et Ayumi. Elle alterne entre humour et petits drames du quotidien, présentant des tranches de vie. En plus de l’organisation pour élever un enfant, elle aborde différents sujets comme l’homoparentalité, l’adoption, la relation à distance, la monoparentalité, les notions de père et mère. Ayumi est élevée dans un environnement bienveillant, ouvert et tolérant, entre ses parents de substitution homosexuels, l’ami de la famille travesti Shigeo, des grands-mères non liées par le sang mais présentes. Elle a le même caractère fort que sa mère. Kazuma et Chiaki se soutiennent mutuellement, communiquent et s’investissent dans l’éducation de la petite. L’auteure met en avant l’explication et la patience pour se faire accepter. Elle présente un peu le passé des trois amis d’enfance qui a donc forgé leur caractère.

La mangaka a un trait épuré qui dégage beaucoup de douceur. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Comme elle utilise les trames avec parcimonie, les pages paraissent plutôt claires. En plus, les décors apparaissent principalement sur les plans larges. La mise en page dynamique rythme parfaitement la lecture. Dans les scènes érotiques, Kurahashi sensei censure les parties génitales par de grands caches blancs. Mais comme elle privilégie les sentiments et les discussions entre les personnages, ces passages sont peu nombreux et apportent même souvent une touche d’humour.

En résumé

Bien qu’ils sortent ensemble depuis déjà 8 ans, Kazuma ne veut pas habiter avec son petit ami Chiaki. Il essaie de ne pas se disputer avec lui alors qu’ils attendent leur amie d’enfance, Tomoe, dans un café. Ne l’ayant pas vue depuis plus d’un an, qu’elle n’est pas leur surprise de la trouver enceinte. Ayant toujours son esprit de liberté, elle leur annonce en plus ne pas connaître le père. Les garçons lui proposent alors de l’aider et accueillent avec bonheur la petite Ayumi. Un an après, Chiaki est tellement gaga de la petite qu’il n’arrête pas de lui acheter des vêtements. Mais un jour, Tomoe débarque, une valise à la main. La photographe de guerre veut repartir sur le terrain et confie donc sa fille à ses deux frères de cœur. Ils découvrent alors les difficultés à élever un enfant tout en travaillant tous les deux…

En conclusion

Ce one-shot obtient la dixième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2018. Il est une ode à la famille en général. L’auteure reste constamment bienveillante avec ses personnages et pousse les lecteurs à réfléchir aux liens familiaux qui prennent diverses formes. Elle annonce dans sa postface qu’il y a même une adaptation en drama CD. J’adore ce titre réaliste qui est du pur bonheur à lire.

Nennen-saisai – Hideyoshico

nennen saisai hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775165
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784396783389 (JP)
Shodensha, 2013 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Trois histoires BL narrées comme du rakugo.

Dans ce recueil, Hideyoshico sensei s’inspire de deux contes de rakugo pour créer une version Boys’love. Elle prend des libertés avec les récits originaux mais conserve tout de même l’esprit principal. La première histoire reprend un conte modernisé. Même si la fin reste surprenante, elle dégage un peu de tristesse. Le second récit, développé sur plusieurs chapitres, est basé sur un classique. L’auteure s’attarde particulièrement sur la relation entre l’humain et le dieu de la mort ainsi que sur leurs sentiments. Elle complète son volume avec un récit réaliste, se penchant sur les questionnements d’un enfant et l’influence de l’extérieur sur la vision de sa propre famille. Elle conserve une certaine distance sur le traitement de l’homoparentalité mais termine également par une chute surprenante.

La mangaka a un trait épuré et simplifié, presque esquissé. Ses visages sont longs. Hideyoshico sensei apporte un soin particulier aux costumes et aux décors, respectant assez bien les références historiques. En outre, elle intègre les trames d’ambiance à la narration. Elle joue beaucoup sur les vides et les blancs, aérant ses pages. La mise en page reste tout de même dynamique. Les scènes érotiques sont non censurées mais succinctes. En plus, elles ne montrent pas trop les détails.

En résumé

La pêche au poisson rouge – conte japonais Binbogami: Période d’Edo. Yôhei s’est encore fait jeter par sa fiancée. En effet, il est plutôt paresseux et dépense sans compter. Un jour, le dieu de la pauvreté Binbogami s’installe chez lui. Mais même s’il essaie de faire travailler Yôhei, ce dernier perd immédiatement son argent dans des broutilles. L’être divin essaie alors de participer aux revenus de base du foyer endetté en effectuant de petits travaux…
Une fleur déracinée – conte japonais Jugemu: Durant Edo, un couple décide de nommer leur fils avec tous les prénoms signifiant « longévité » proposés par un moine bouddhiste. Mais après une vie comblée, Jugemu va traverser les époques et survivre à deux guerres mondiales. De nos jours, sous le pseudonyme de Hisashi, il travaille dans un club d’hôtes et se permet parfois de parler sèchement aux clientes. Un jour, il croise le dieu de la mort par hasard à un café…
La situation de la famille Komukai: Sôta vit avec son père et Renji, l’ami de son père qui s’occupe des tâches ménagères. Cependant, depuis qu’il a suivi le cours d’éducation sexuelle à l’école, il réalise que sa famille n’est pas tout à fait « normale ».

En conclusion

Ce titre a obtenu la troisième place du meilleur manga original au Chill Chill BL award 2014 (ex æquo avec le tome 3 de Kô 3 gentei de Kajimoto Reika). Comme j’adore le rakugo, ces histoires me plaisent énormément. J’admire le travail de l’auteure qui respecte le principe de la fin surprenante typique de ce genre artistique. Cependant, je pense que ceux qui ne connaissent pas les contes d’origine risquent d’être un petit peu perdu.

Tadaima, okaeri 4 Une petite pause – Ichikawa Ichi

tadaima okaeri 4 une petite pause ichikawa ichi
ICHIKAWA Ichi いちかわ壱
ISBN: 9782368776940
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784865895582 (JP)
Fusion product, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

Matsuo Tomohiro et Hirai Yûki prennent enfin conscience de leurs sentiments.

Comme le titre l’indique, Ichikawa Ichi sensei invite les lecteurs à faire une petite pause en partageant quelques anecdotes sur Hikari et en développant la romance entre Matsuo et Yûki. Elle met donc en avant les personnages secondaires. Entre divers évènements et fêtes et la rencontre avec Ran, le chien de Mme Iwata, le petit garçon apprend à affronter ses peurs et grandit entouré de la bienveillance de tous. L’auteure a une approche plus réaliste des réactions enfantines. Elle consacre l’autre moitié du tome à l’évolution des sentiments du couple secondaire, s’intéressant aux difficultés de différence d’âge (12 ans), de compréhension et de partage des sentiments. Même si elle s’éloigne du terme principal de l’omegaverse, elle confronte l’innocence de Yûki qui a vécu sans connaître les discriminations aux maladresses de Tomohiro, qui tient compte des regards extérieurs. Justement, ils forment déjà un couple pour ceux qui l’entourent.

La mangaka apporte un soin particulier aux expressions des visages, couvrant une large palette de sentiments. De plus, elle n’hésite pas à simplifier ses traits pour les renforcer. Elle utilise aussi beaucoup de trames d’ambiance. Les décors permettent de situer principalement l’action. La mise en page dynamique joue sur des angles de vue variés. Par ailleurs, Ichikawa sensei intègre les commentaires de Hinata ou ses propres remarques aux vignettes, apportant une touche humoristique. Sur la jaquette, elle a représenté les héros de ce tome, avec le couple secondaire et Hikari, dans des tons pastels et doux. En dessous, deux planches continuent avec humour le chapitre de la journée familiale en entreprise, avec un Hiromu galvanisé par les compliments sur son époux. Il n’y a pas de scène érotiques, l’attention étant portée sur les sentiments, mais en compensation, de tendres câlins et des baisers apportent un peu de douceur.

En résumé

Chaque matin finit en crise de larmes au départ de Hiromu. En effet, depuis qu’il a vu une émission à la télévision, Hikari veut aller au travail avec son père. Justement, l’entreprise de construction de Fujiyoshi organise un Family day où les proches sont invités à visiter les locaux avec quelques activités pour les enfants. Tout excité, Hikari charme le personnel. Même si les murmures sur son passage le troublent, Masaki surmonte sans problème ses appréhensions, ne ressentant aucune animosité. Sa beauté et sa douceur surprennent les employés, tout autant ébahis par le visage gâteux de leur patron. Yûki accompagne également la famille, inscrit comme un proche de Matsuo. Cependant, le salaryman n’arrivant pas à expliquer leur relation, il s’attire les foudres inconscientes de l’étudiant…

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatorzième place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2020. Une place de moins que l’année précédente et pourtant, il s’agit du couple secondaire dont le lien avance très lentement. Pour ma part, je suis comblée de voir mon couple préféré, alpha et beta, évoluer tranquillement dans la discussion et le partage. J’ai donc hâte d’en découvrir plus. Par ailleurs, la relation entre les jumeaux Matsuo et Mochizuki Aoto prend une tournure intéressante, même si peu développée.

Tadaima, okaeri 3 A demain – Ichikawa Ichi

tadaima okaeri 3 a demain ichikawa ichi
ICHIKAWA Ichi いちかわ壱
ISBN: 9782368776391
Boy’s love IDP, 2019
ISBN: 9784865894813 (JP)
Fusion product, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

Hikari a un nouvel ami du même âge que lui: Mochizuki Michiru.

Ichikawa Ichi sensei propose diverses aventures en introduisant de nouveaux personnages. D’abord elle approfondit sa série omegaverse en développant la vision discriminante du côté des omega et les problèmes des chaleurs quand les inhibiteurs ne fonctionnent pas. Mochizuki a des préjugés sur les alphas et les couples entre castes. En fréquentant Masaki, il s’ouvrira peu à peu. En plus, vu de l’extérieur, l’accouplement n’a pas forcément une connotation positive, mettant en jeu la dominance de l’alpha ou le profit de l’omega. Parallèlement, l’auteure aborde les questionnements d’un veuf qui ne s’impliquait pas au départ dans l’éducation de son enfant. Elle transcrit également les pensées de Hinata, apportant une touche comique. Ensuite, elle introduit les frères jumeaux espiègles de Matsuo, Yûto et Shûto, qui apportent également beaucoup d’humour. Ils feront prendre conscience à Yûki et leur aîné Tomohiro que leur relation est plus forte que de l’amitié.

La mangaka n’hésite pas à simplifier ses traits, donnant une certaine efficacité graphique au service de l’histoire. Elle équilibre les décors et les trames d’ambiance. Elle varie également les angles de vue, dynamisant la lecture. Les détails sont particulièrement mis en avant. Ainsi, les difficultés de contrôle des alpha sont dépeints avec finesse. Les scènes érotiques dégagent beaucoup de sensualité, même si elle s’arrêtent aux préliminaires. En effet, elles mettent en scène principalement les périodes de chaleurs. Sous la jaquette, deux planches narrent avec humour la rencontre des jumeaux Matsuo avec le père de Michiru.

En résumé

Au parc, Hikari rencontre un jeune garçon de son âge, Michiru. En discutant avec le père du petit, Masaki apprend que Mochizuki est veuf depuis un mois et qu’ils se sont installés récemment dans le quartier. Il sympathise alors très vite avec cette famille d’omega, les retrouvant tous les jours au parc. Alors que Mochizuki doit reprendre le travail, Fujiyoshi lui propose de garder Michiru. En effet, voir les deux enfants jouer naturellement sans retenue et sans discrimination de castes lui procure du pur bonheur.

En conclusion

Cette série est toujours aussi bien classée au Chill Chill BL award 2019 en obtenant la treizième place. La candeur des enfants contraste avec les problèmes sociétaux dans lesquels sont plongés leurs parents. La réaction forte et violente de Mochizuki apporte une certaine tension, complètement à l’opposé du comportement de son fils calme et sage, même face aux frasques des jumeaux. J’adore trop Michiru!

Tadaima, okaeri 2 Jours heureux – Ichikawa Ichi

tadaima okaeri 2 jours heureux ichikawa ichi
ICHIKAWA Ichi いちかわ壱
ISBN: 9782368775943
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784865893588 (JP)
Fusion product, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Avec la naissance de Hinata, les Fujiyoshi reprennent contact avec leurs familles.

Ichikawa Ichi sensei continue sa série omegaverse. Elle développe un peu plus le regard porté par les autres castes sur les omega. En s’intéressant aux relations en général, elle s’attarde particulièrement sur les difficultés à renouer avec la famille délaissée. D’abord, les parents Fujiyoshi évoluent suite à l’abcès percé grâce aux enfants, puis le cousin beta de Masaki, Ogiwara Kazuhiko, resté coincée sur le passé, tente d’imposer sa vision du bonheur. Parallèlement, l’auteure montre les nouveaux défis à relever lors d’une nouvelle naissance. Par exemple, comment faire comprendre à Hikari son rôle de grand frère, l’organisation à acquérir avec deux enfants, comment donner autant d’amour sans faire de préférence. D’ailleurs, elle met en avant la fragilité de la confiance en soi et le soutien de l’amour pour construire son bonheur. L’histoire bonus en fin de tome présente une aventure attendrissante de Hikari sans sa mère.

La mangaka fait grandir graphiquement Hikari. Elle pense également à améliorer son langage. Elle dessine des bébés potelés avec de grands yeux ronds. Les traits sont simplifiés dans les scènes humoristiques ou quand les enfants sont surpris. La mise en page reste toujours aussi dynamique. En revanche, il y a moins de décors et beaucoup plus de trames d’ambiance. Les scènes érotiques s’arrêtent au baiser et au câlin avant les préliminaires. Un yonkoma en fin de tome dévoile les expressions de Hinata quand elle voit quelqu’un. Sous la jaquette, deux planches mettent en scène Yûki et Matsuo lors d’un déjeuner.

En résumé

La famille Fujiyoshi va faire du shopping accompagnée de Matsuo et Yûki. Enceint, Masaki commence à s’interroger sur la manière d’élever une fille. Ils croisent alors un collaborateur du père de Hiromu qui ne peut s’empêcher de féliciter la caste de Hiraki. Mais cela fait remonter de douloureux souvenirs chez Masaki. En plus du stress de la grossesse, il commence à redouter d’avoir un enfant omega, ne souhaitant pas qu’il vive le même enfer que lui. Mais son mari trouve les mots justes pour le rassurer, lui rappelant tous les soutiens de ceux qui l’entourent maintenant. De son côté, motivé par son entourage, Hikari a hâte d’accueillir le futur bébé, Hinata…

En conclusion

Ce deuxième tome a obtenu la 19e place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2018. Bien que toujours aussi légère, l’histoire s’intéresse un peu plus à la famille et aux problèmes des omega. La relation entre Yûki et Matsuo me laisse espérer plus, Ichikawa sensei s’amusant à montrer uniquement de simples gestes tendres ou de petits mots. Attention, cette série risque de vous donner envie de faire des bébés!

Tadaima, okaeri 1 – Ichikawa Ichi

tadaima okaeri 1 ichikawa ichi
ICHIKAWA Ichi いちかわ壱
ISBN: 9782368775684
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784865892000 (JP)
Fusion product, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

Le quotidien du couple alpha et omega Fujiyoshi, éclairé par leur fils Hikari.

Ichikawa Ichi sensei propose un omegaverse léger et tendre, centré sur la famille et le quotidien. Elle présente des tranches de vie sur un couple alpha et omega, âmes sœurs, avec leur enfant. Plus que l’homoparentalité, elle développe surtout les difficultés rencontrées face aux regards extérieurs. Alors que Masaki manque de confiance en lui, son rôle de mère lui permet de s’épanouir peu à peu. Par ailleurs, son fils Hikari va se lier d’amitié avec un adolescent beta asocial, leur voisin Yûki. En conflit avec son père, Hiromu affiche deux facettes apportant une touche humoristique. De même, son ami d’enfance Matsuo permet de découvrir le passé du couple. L’auteure met en scène des enfants idéaux, obéissants et compréhensifs, mais tellement mignons. D’ailleurs, elle présente également un entourage bienveillant.

Les traits épurés et simplifiés de la mangaka dégage de la douceur. Les décors sont discrets mais très présents. Par exemple, quand la vignette cadre sur l’enfant, le plancher ou les meubles apparaissent. Ichikawa sensei porte attention à la différence de taille et aux différents point de vue. Justement, les angles de vue varient selon les parents ou les enfants, jouant avec des plongées et contre-plongées. La page est dynamique. En fin de tome, des yonkoma apportent une touche d’humour. Les scènes érotiques sont quasi absentes, et ne sont presque pas développées.

En résumé

Suite à des problèmes avec leur voisinage, la famille Fujiyoshi a emménagé dans une nouvelle maison depuis un mois. Pour l’instant, elle s’entend bien avec leur nouvelle voisine Mme Hirai. En effet, Masaki, omega, est homme au foyer et son époux Hiromu, alpha, est salaryman. Ce dernier, complètement fou de leur fils Hikari (2 ans), est peu motivé pour aller travailler, préférant filmer leurs instants de bonheur avec sa mère. Au bureau, son ami d’enfance et collègue Matsuo Tomohiro essaie de le motiver. Après avoir récupéré ses pilules à l’hôpital, Masaki rejoint son mari au bureau. Mais alors que Hikari est la coqueluche des employés, un nouveau ne peut contenir sa surprise en découvrant que le mari de son patron est omega, ce qui est peu courant. Le petit garçon sentant le malaise de sa mère commence à pleurer. Mais son père arrive à temps pour calmer tout le monde…

En conclusion

Ce tome a obtenu la septième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2017. Malgré l’invraisemblance du caractère idyllique des enfants, j’adhère complètement au concept de l’auteure. Loin des clichés BL et omegaverse, elle critique avec pudeur le système de discrimination et accompagne avec tendresse ses personnages. J’ai beaucoup d’intérêt pour le couple naissant entre Matsuo et Yûki. Mais ils risquent de prendre leur temps!

Ikumen after +a – Kodaka Kazuma

ikumen after plus a kodaka kazuma
KODAKA Kazuma こだか和麻
ISBN: 9782375061794
Taifu comics, 2020
ISBN: 9784799734477 (JP)
Libre, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: absolument

La famille est le moteur de toute motivation.

Kodaka Kazuma sensei offre une suite à sa série Ikumen after. Mais ce tome peut également être lu comme un one-shot. La narration alterne entre les deux pères puis laisse la place au couple. Grâce à une opportunité professionnelle, l’auteure décrit comment le soutien et l’entraide permettent à Izumi de réaliser son rêve. Parallèlement, elle montre les deux facettes de la bienveillance qui peut être blessante ou salvatrice. En effet, alors qu’Asakura voit sa condition de veuf influencer le comportement de ses subalternes, Kentarô trouve du courage pour se lancer. Entre les petits drames causés par des personnes extérieures, les deux pères démontrent que la communication et la famille sont essentielles pour tout surmonter. De même, afin d’avancer dans leur relation intime, le salaryman ose prendre des initiatives en s’informant, bien que son amant le ménage. Le consentement est clair et partagé. Le ton général du récit reste très réaliste.

Les traits de la mangaka s’adoucissent légèrement. Elle simplifie les traits dans les passages humoristiques. Ses décors et ses trames sont toujours aussi détaillés. Certaines vignettes sont tellement expressives qu’il n’y a pas besoin de dialogue pour comprendre ce qui se passe. Les illustrations de début de chapitre rappellent les photographies d’un album. Pour les scènes érotiques peu censurées, Kodaka sensei joue sur les cadrages et les angles de vue, cachant les parties intimes. Certaines scènes dégagent beaucoup de sensualité comme les baisers ou lorsque Asakura se lèche les lèvres.

En résumé

Cela fait trois semaines qu’Izumi Kentarô et son fils habitent chez les Asakura. Pourtant, même si les deux pères filent le parfait amour, leur relation intime n’avance pas. N’ayant pas confiance en lui à cause de son manque d’expérience, Asakura se laisse facilement porter. Cependant, Kentarô refuse de le brusquer et se contente de petits câlins. Un nouvel employé, Higuchi, arrive dans le service d’Asakura et fait immédiatement son coming out afin d’éviter les malentendus. Alors que le salaryman sympathise vite avec le nouveau, trouvant un confident, le personnel féminin met en garde ce dernier. De son côté, Kentarô reçoit une invitation d’Okonogi Hikaru pour une répétition de sa nouvelle pièce de théâtre et attire le regard d’un metteur en scène…

En conclusion

La conclusion de cette série nous invite à rester positif dans la vie et à reconsidérer ce qui nous entoure: le sentiment familiale que l’on crée, la communication, oser demander de l’aide, accepter le soutien des autres, l’amour, ne pas avoir peur de se lancer. Suivre ce jeune couple de pères célibataires donne du baume au cœur. Comme à son habitude, la mangaka va bien au-delà d’une simple romance et s’intéresse aux différents liens qui se nouent au fil de la vie. En outre, l’homoparentalité apparaît toute naturelle dans cette cellule familiale. J’adore!

Ikumen after 2 – Kodaka Kazuma

ikumen after 2 kodaka kazuma
KODAKA Kazuma こだか和麻
ISBN: 9782375060087
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784799714690 (JP)
Libre, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

Vivre sous le même toit que l’homme qu’on aime: entre bonheur et torture.

Kodaka Kazuma sensei accélère son récit et met principalement en avant la difficulté à avouer ses sentiments pour ne pas briser une belle amitié. Suite à un évènement dramatique, les deux amis vont cohabiter, entrainant une rapide évolution de leurs sentiments. L’auteure s’attarde un peu plus sur le passé d’Izumi et aborde la prise de conscience des regards extérieurs qui domine les sentiments. Elle met également en avant les jugements hâtifs que peut porter la belle-famille ou son aide, les quiproquos qu’entrainent secrets et non-dits. De même, elle interroge sur la vision de la paternité par rapport à la pornographie, d’autant plus quand elle est homosexuelle. Par exemple, l’idée qu’un père de famille ne peut être acteur porno ou qu’un père regardant des films pornographiques homosexuels est catégorisé de pervers. L’humour est plus présent et la déclaration se fait dans le rapprochement et le partage du bonheur.

La mangaka détaille les décors. Elle travaille particulièrement les expressions mais aussi les mouvements et les actions. Elle communique donc beaucoup par le dessin. Les trames d’ambiance appuient le récit. Il se dégage un style réaliste général, cependant elle n’hésite pas à simplifier les traits dans les scènes humoristiques. Les illustrations de début de chapitre alternent entre les parents, les enfants ou les deux réunis.

En résumé

Trois jours ont passé depuis l’échange de leur baiser mais Asakura et Izumi font comme si rien ne s’était passé. Le salaryman ayant composé un album photos pour chacun des enfants, il propose à Kentarô de classer également ses photographies en apprenant qu’il ne fait que les stocker sur son PC. Au travail, Izumi croise Yamagishi, un réalisateur de films avec qui il avait travaillé. Ce dernier lui demande alors de reprendre au moins un tournage, sa starlette du moment, Okonogi Hikaru, le réclamant. En effet, l’acteur porno est un grand fan. Pour le convaincre, il lui promet de lui envoyer une vidéo. Un soir, en classant les photos de son ami, Asakura tombe sur le film érotique. Tandis que Kentarô s’explique, le naïf père tente de le rassurer. Mais le soir venu, se rappelant de leur baiser, il ne peut contenir son désir…

En conclusion

Après un premier tome concentré sur Asakura, Kodaka sensei s’intéresse à Izumi. Derrière son grand sourire, on découvre toutes les difficultés qu’il a rencontré par le passé et la torture pour un gay de rester sous le même toit que l’homme qu’il aime. Mais voir ce couple se former dans la tendresse et la douceur est tellement touchant. Une ode aux câlins!

Ikumen after 1 – Kodaka Kazuma

ikumen after 1 kodaka kazuma
KODAKA Kazuma こだか和麻
ISBN: 9782375060049
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784799710531 (JP)
Libre, 2011 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

Le quotidien de deux pères célibataires qui se lient d’amitié.

Kodaka Kazuma sensei nous propose de suivre l’évolution de l’amitié entre deux pères célibataires: Asakura, un veuf hétérosexuel et Izumi, un bisexuel divorcé. Entre les petits drames du quotidien, elle partage les divers échanges entre ces parents comme la cuisine, les techniques éducatives et l’entraide. Son approche conserve un ton réaliste. En outre, ses héros venant d’un milieu social différent, l’auteure s’interroge également sur le veuvage, la séduction entre gay et hétérosexuel et la philosophie de vie. De plus, le caractère opposé des deux hommes pimente un peu cette douce tranche de vie. Chaque chapitre permet de voir petit à petit les changements des sentiments entre les deux parents. La naïveté du salaryman lui donne un côté mignon. Se focalisant plutôt sur les sentiments, même le baiser volé de Kentarô semble tout doux.

Le graphisme typique de la mangaka garde quelques traces du style shônen: des traits fermes, des visages ovales plutôt réalistes, des enfants aux grands yeux. Comme à son habitude, elle soigne les expressions, utilisant de légères exagérations ou simplifications. Les décors sont détaillés. Les trames d’ambiance illustrent le récit. De même, Kodaka sensei apporte un travail précis sur les trames de couleurs et d’ombre. Le jeu des angles de vue et des cadrages dynamisent la mise en page. Les illustration de début de chapitre, attendrissantes, présentent les deux pères et leurs enfants. En fin de tome, deux planches mettent en parallèle, avec humour, une matinée typique chez Asakura et Izumi.

En résumé

Depuis le décès de sa femme, Asakura (30 ans) élève seul son fils. Cependant, il a beaucoup de mal à concilier travail et éducation. D’autant plus que Hiromi ne sourit plus et continue à faire pipi au lit. En allant à la maternelle, il rencontre Izumi Kentarô (26 ans), qui élève également seul son fils Motoki. Ce dernier a sympathisé avec le jeune Hiromi. Le salaryman, bien que surmené, saute même les repas pour pouvoir s’avancer dans son travail. Mais en récupérant son fils le soir, il s’effondre, épuisé. Après que l’instituteur Hikari lui ait prodigué les premiers soins, Kentarô lui donne quelques conseils. Les deux hommes se lient alors d’amitié.

En conclusion

Il n’y a rien de rocambolesques dans cette histoire, juste la vie de tous les jours entre deux parents qui s’apprécient. Cette série dégage plein d’amour et de sentiments positifs. Les enfants sont tellement mignons qu’il est impossible de ne pas craquer. Laissez-vous donc séduire par cette tendre romance débordant d’amour!