Kabukichô bad trip 1 – Nagisa Eiji

kabukicho bad trip 1 nagisa eiji

NAGISA Eiji 汀えいじ
ISBN: 9782375063750
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799748886 (JP)
Libre, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Chaque fois que je croise le regard de Mizuki, je sais ce qu’il veut faire de moi. »

Nagisa Eiji sensei narre une romance abordant l’initiation au sadomasochisme. Elle joue principalement sur le contraste entre imagination et comportement prévenant et consensuel. Par ailleurs, elle base la narration principalement du point de vue de Miyama. Ressentant de l’attirance pour Hikawa, l’hôte s’interroge rapidement sur sa sexualité et sur la pratique SM. Le sadique Miyuki, rejeté auparavant à cause de ses penchants, se retient du mieux qu’il peut mais en souffre. Le couple construit une relation de confiance, dans la discussion même pendant les ébats. Ainsi, l’auteure s’intéresse aux efforts réciproques dans un couple, à la communication, à l’image incorrecte de certaines pratiques sexuelles. D’ailleurs, elle interroge sur la difficulté à assumer sa nature et à la découvrir. Elle utilise les personnages secondaires pour apporter un regard extérieur sur le couple et quelques notes d’humour.

La mangaka a un trait anguleux et épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle joue beaucoup sur les hachures pour les rougissements qui peuvent se faire aussi bien discrètes qu’envahissantes. Les deux héros ont des corps finement musclés. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames d’ambiance, graphiques, renforcent les émotions tandis que les autres trames sont équilibrées. Nagisa sensei joue tout de même beaucoup sur la lumière avec des contre-jours marqués. De même, elle s’attarde sur les détails. Elle indique les pensées avec des phylactères au fond noir. La mise en page très dynamique joue surtout sur les variations d’angles de vue. Dans les scènes érotiques, un cache blanc censure les parties intimes. Toutefois, la sensualité des relations SM sont bien retranscrites.

En résumé

Miyama Tôru, hôte d’un bar de Kabukichô, travaille sous le pseudonyme de Mizuki, étant un fan inconditionnel du mannequin Hikawa Mizuki. Il utilise secrètement son don pour satisfaire les clientes. En effet, il peut lire dans les pensées des gens en un échange de regard. Un jour, alors qu’il achetait un magazine dont Hikawa fait la une dans un magazine, il bouscule son idole. Remarquant que ce dernier peine à trouver un taxi, il lui propose alors de le déposer à sa destination. Les deux hommes sympathisent rapidement et quelques jours plus tard, ils se retrouvent pour dîner ensemble. Mais en lisant les pensées de Mizuki, Tôru découvre que son nouvel ami s’imagine l’attacher et le fesser lors de jeux érotiques…

En conclusion

Ce tome obtient la deuxième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2021. Hikawa Mizuki se classe quatorzième meilleur seme tandis que Miyama Tôru est seizième meilleur uke. Malgré un sujet affriolant, Nagisa Eiji sensei offre une romance mignonne et instructive. Son graphisme sensuel met en valeur les sensations des personnages. La dynamique du couple est également adorable. J’attendais ce titre depuis longtemps, l’ayant lu en japonais, et suis donc aux anges de le redécouvrir dans la langue de Molière! Un coup de cœur qui se confirme. J’espère que la série trouvera son public. Une lecture pleine de tendresse!

Secret therapist 1 – Seo Serina

secret therapist 1 seo serina
SEO Serina 世尾せりな
ISBN: 9782382763155
Hana, 2022
ISBN: 9784865547764 (JP)
Overlap, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Les stars aussi ont des troubles sexuels. »

Seo Serina sensei aborde la prostitution avec une note positive. Elle installe des relations consensuelles, dans lesquelles les discussions importent pour procurer à la fois du plaisir mais également trouver les problèmes. Ainsi Shino s’applique dans son travail, prenant très au sérieux son fond de commerce de thérapeute « sexuel ». Izuki se montre d’ailleurs sérieux et concentré dans son traitement. Ainsi, durant leur entrainement, leur simple attirance va évoluer vers de nouveaux sentiments. L’auteure ajoute une touche légèrement dramatique en révélant par brides l’origine du traumatisme de l’acteur. Elle ajoute une touche humoristique avec le collègue de Shino, Gô, qui se montre protecteur. Elle aborde l’image des relations sexuelles au cinéma et dans la prostitution, le paradoxe que rencontrent un prostitué ou un acteur entre travail et sentiments.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, transformant ses protagonistes en semi SD. De même, Shino apparaît parfois en lapin, avec un adorable regard doux ou espiègle. Les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. Par contre, les décors situent principalement les actions. La mise en page est toutefois dynamique. Dans les scènes érotiques, Seo sensei censure les parties intimes par un cache blanc, en ne dessinant pas les contours ou en les simplifiant. Pourtant, elle offre au moins une scène par chapitre. Au début de deux chapitres, des illustrations représentent les héros qui posent. La couverture obtient la dixième place au classement du Chill chill BL award 2021.

En résumé

Shino (29 ans) est le propriétaire d’un bordel assez particulier, Spinelle, réservé aux femmes et spécialisé dans leur thérapie. En effet, il a pour principe de faire oublier tous leurs soucis à ses clientes. Son succès lui permet même de passer à la télévision dans une émission présentée par l’étoile montante du cinéma actuel, Izuki (24 ans). Shino veut également proposer ses services aux hommes et offre en direct une petite prestation avec l’acteur séduisant mais innocent. Suite à cet évènement, les hommes affluent également dans son établissement. Un jour, il reçoit la visite d’un nouveau client, Nakagawa Ryoki, qui est éjaculateur précoce depuis une rupture. Mais Shino reconnaît immédiatement Izuki sous son masque et lui propose tout de même de l’aider personnellement.

En conclusion

Malgré un univers plutôt glauque, Seo sensei offre une romance mignonne et sensuelle. Bien que pour l’instant, les sentiments restent sous silence, on a envie de voir le couple évoluer vers une relation plus romantique. Le caractère innocent d’Izuki contraste avec l’espièglerie de Shino, créant une dynamique intéressante. En plus, le graphisme est très agréable. J’apprécie beaucoup le début de ce récit et j’attends donc avec impatience le tome suivant.

Our house love trouble – Owal

our house love trouble owal
Owal おわる
ISBN: 9782368776025
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784801959682 (JP)
Takeshobo, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« La vie en communauté n’est pas toujours facile, alors si en plus l’amour s’en mêle… »

Owal sensei offre une comédie érotique avec des seme sadiques et des uke naïfs. Elle expédie les sentiments pour inclure des scènes érotiques à chaque chapitre. Le scénario léger joue surtout sur les quiproquos et les situations comiques. Le consentement n’existe pas mais les uke réagissent également très passivement, cédant immédiatement au plaisir. D’ailleurs, l’auteure alterne la narration entre les personnages et installe trois couples. Elle développe cependant beaucoup plus la romance entre Hibiki et Nonohiko, décrivant la naissance de leurs sentiments. En outre, elle dépeint des caractères extrêmes. Ainsi la naïveté et la pureté des uke leur donnent un côté un peu benêt adorable. Chacun a des complexes qui deviennent le jeu des seme pervers. Par ailleurs, l’esprit familial de la share house est bien mis en valeur.

La mangaka a un trait épuré et fin, rappelant le style shôjo. Elle dessine des ikemen, pour certains musclés, avec des visages légèrement ovales aux grands yeux. Les personnages rougissent facilement. Les trames d’ambiance alternent avec les décors assez détaillés. Cependant les pages ont une dominance blanche car les trames d’ombres et de couleurs sont claires. Par ailleurs, la mise en page très dynamique utilise parfois des angles de vue originaux. Owal sensei censure ses scènes érotiques en cachant les parties génitales par des hachures et des masques blancs. Pourtant, elle fait de gros plans sur les détails, augmentant tout de même l’impression sensuelle de certaines vignettes. Des illustrations en fin de chapitres présentent les personnages ou donnent des anecdotes. Sous la jaquette, il y a deux yonkoma amusants sur ce qu’aime Hibiki et une planche très chaude sur l’hôte qui a arnaqué Yûsuke.

En résumé

Nojima Nonohiko travaille dur pour payer ses études. Mais la résidence étudiante où il logeait ferme pour vétusté. Il trouve alors une chambre dans une magnifique share house tenue par un travesti, Kitora Kaoru. Le jour de son déménagement, après avoir visité le quartier, il réalise qu’il n’a pas encore les clés et ne peut rentrer. Arrive un des locataires, Kaido Hibiki. Ce dernier lui propose alors de prendre un bain ensemble. Complexé par ses tétons inversés, Nonohiko se cache comme il peu. Toutefois, Hibiki détend l’atmosphère en le complimentant, puis commence à le tripoter sans pudeur…

En conclusion

Ce one-shot a obtenu la première place du meilleur manga érotique au Chill Chill BL award 2018. Même si je recommande seulement un peu le titre, sachant que la légèreté du scénario sur les viols peut choquer, j’aime beaucoup ce titre. L’auteure joue sur les contrastes entre les statures des héros. Elle arrive à émouvoir en quelques cases. En plus, j’adore les trois couples. D’abord, le grand et fort Nonohiko qui se sous-estime mais se prend en main, arrivant à calmer la libido débordante de Hibiki. Ensuite, le couple surprenant entre Kaoru et l’étudiant Tatsuki Kotarô qui déteste les travestis. Enfin, le taciturne sculpteur Isurugi Kaname qui craque pour le côté innocent et inexpérimenté de l’hôte Sasaura Yûsuke. Je suis heureuse de les voir heureux, même si les uke sont clairement manipulés par leur seme! Et le chapitre final en rajoute, dévoilant leur coopération pour assouvir leurs fantasmes!

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