Hosaka & Miyoshi 2 – Scarlet Beriko

couverture hosaka and miyoshi 2 scarlet beriko taifu

SCARLET Beriko スカーレット・ベリ子
ISBN: 9782375064849
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784403668395 (JP)
Shinshokan, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Que ce soit ses qualités ou ses défauts, il n’a jamais peur de se montrer tel qu’il est. »

Scarlet Beriko sensei montre les différences entre professionnels et amateurs dans l’univers de la création de mode. Elle développe également les coups bas entre créateurs, entrainant dans leurs défis les divers intervenants. Ainsi, elle maintient un certain suspense sur Kugi, dévoilant au fur et à mesure les raisons de sa confrontation avec Hosaka. En effet, le célèbre créateur se révèle être un fin manipulateur. Miyoshi évolue le plus, travaillant sur lui-même pour construire une relation équilibrée avec son petit ami. Le couple accepte donc les défauts de l’un et l’autre, même les petits pervers. L’auteure s’intéresse encore à la différence d’âge, à la difficulté à assumer son homosexualité ainsi que faire son coming out. Par ailleurs, elle continue d’analyser les conséquences des vidéos Youtube. En effet, Miyoshi est devenu malgré lui un symbole de la lutte LGBT, alors qu’il se remet à peine des vagues de haine.

La mangaka a un trait léché très expressif. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par contre, les décors bien que soignés situent principalement l’action. La mise en page est plutôt classique. Dans les scènes érotiques, Scarlet sensei censure à peine les parties intimes, y ajoutant simplement des languettes blanches. Comme dans le tome précédent, elle dessine des indices sur le récit dans les illustrations en début de chapitre. Les personnages posent ou sont représentés dans leur quotidien. Sous la jaquette, deux planches offrent des anecdotes mignonnes. De même, en fin de chapitre, un petit croquis apporte une anecdote amusante.

En résumé

Kugi, très influent dans la mode, propose une collaboration avec la marque JDLR de Hosaka Kôjirô à condition que Miyoshi Haruomi soit le mannequin de la marque. D’abord réticent, l’étudiant se laisse convaincre par son petit ami qui lui confirme qu’il s’agit d’un piège pour le ridiculiser…

En conclusion

Scarlet Beriko sensei arrive à surprendre le lecteur jusqu’à la fin. Elle alterne avec dextérité les passages comiques, dramatiques et romantiques. En plus, le couple est tellement craquant! J’ai par ailleurs envie de découvrir l’histoire de Kugi. Une très belle lecture procurant de belles émotions!

Pas touche au petit chat! – Ogawa Chise

pas touche au petit chat ogawa chise
OGAWA Chise 緒川千世
ISBN: 9782368775509
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784813031314 (JP)
Taiyohtosho, 2016 (JP)
Titre original: おいたが過ぎるわ子猫ちゃん
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Quand le chaton inoffensif n’hésite pas à griffer le loup prédateur, quitte à lui faire (vraiment) mal! »

Ogawa Chise sensei offre une comédie romantique amusante avec un naïf lycéen maladroit et un capricieux trentenaire pervers. Elle joue beaucoup sur le comique de situation et de répétition sur le thème de « l’approche séductrice à ses risques et périls ». La narration donne d’abord le point de vue de Kyûta avant de laisser le mot de la fin à Etsurô. Les personnages ont tout de même une personnalité travaillée: Etsurô représente le dragueur lourd typique, mais fuit en réalité la souffrance de la solitude. De même, Kyûta s’avère moins naïf qu’il n’y paraît et réfléchit sérieusement à ses sentiments. Par la suite, l’auteure introduit l’entourage du lycéen, aussi bien à l’école que sa famille, pour faire évoluer ses sentiments et lui faire prendre conscience de la différence d’âge. Elle ajoute un chapitre abordant avec humour les difficultés à se déclarer auprès des parents quand la pression du mariage les inquiète.

La mangaka a un trait épuré avec un style reconnaissable, qu’elle simplifie pour les passages humoristiques. Elle détaille les décors, rendant le désordre de la vieille maison, le parquet grinçant, l’ancienneté de l’architecture du quartier. Elle utilise principalement les trames pour colorer ou ombrer. Les trames d’ambiance sont donc très rares. La mise en page est dynamique et accompagne parfaitement les chutes humoristiques. Les illustrations de début de chapitre présentent une scène du quotidien. Ogawa sensei ose même dessiner Etsurô aux toilettes! Elle censure à peine les scènes érotiques en traçant avec des traits discontinus et légers, les parties génitales. En plus, elle joue beaucoup sur les angles de vue pour cacher l’essentiel. Ainsi, certaines scènes dégagent de la sensualité.

En résumé

Komori Kyûta s’occupe régulièrement de son cousin au deuxième degré, Kasai Etsurô (35 ans), un calligraphe célibataire qui vit seul dans une ancienne maison depuis le décès de ses parents. Ce dernier, capricieux et coureur de jupons, passe son temps à taquiner le jeune homme avec des blagues salaces. Mais un jour, il lui évite de se faire renverser par un scooter dans la ruelle et finit avec le bras cassé. Se sentant responsable, Kyûta demande ce qu’il peut faire pour se faire pardonner. Alors Etsurô lui demande de s’occuper des tâches ménagères. Pourtant un soir, il embrasse le jeune homme pendant son sommeil. Kyûta, intrigué, interroge ensuite son cousin, enfin guéri, sur ses intentions. Le calligraphe commence donc à l’embrasser mais quand il cherche à aller plus loin, Kyûta se défend et lui casse une côte…

En conclusion

Ce one-shot a obtenu la dix-septième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2017. Après l’atmosphère plutôt pesante de ses séries comme par exemple Caste heaven ou même Le cœur de la méprise, l’auteure s’attaque à un tout autre registre: l’humour. Et elle arrive à maîtriser ce style tout en conservant ses particularités: des personnages plus profonds qu’ils ne paraissent, des sentiments parfois exacerbés, des relations d’abord tendues. La perversité d’Etsurô devient comique parce qu’il se laisse en fait mener par le bout du nez par Kyûta. Le couple devient alors attachant. Je me suis bien amusée en découvrant leurs aventures!

Tadoru yubi – Takasaki Bosco

tadoru yubi takasaki bosco
TAKASAKI Bosco 高崎ぼすこ
ISBN: 9782368774724
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784801953048 (JP)
Takeshobo, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Difficile de transmettre ses sentiments dans un couple.

Takasaki Bosco sensei nous plonge dans une romance érotique entre un super seme et un uke timide. Elle s’intéresse au manque de communication dans un couple. En effet, bien que leur relation commence charnellement, les sentiments entre Takase et Hanamura naissent rapidement mais ils n’arrivent pas à les transmettre. Naoya manque de confiance en lui et a tendance à croire les rumeurs. Bien que timide, il est fougueux durant l’amour. Au contraire, Shûji se montre froid et brusque mais devient attentionné durant les ébats. Ainsi, l’auteure joue sur le contraste des caractères. En introduisant Aihara Ryô, elle permet au couple de réfléchir à leurs sentiments. Entre quiproquos et jalousie, le manque de communication fragilise leur relation. Elle complète son tome par une romance entre des amis d’enfance dont l’amour est freiné par la différence d’âge et la difficulté à transmettre ses sentiments.

La mangaka a un trait épuré plutôt fin et assez classique. Elle dessine des personnages sveltes. Elle simplifie légèrement ses traits dans les expressions fortes, conservant un côté mignon. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. La mise en page est très dynamique. Takasaki sensei censure peu ses scènes érotiques mais le choix des cadrages et des angles de vue évite de montrer trop de détails. Elle cache les parties intimes par des hachures ou en occultant les contours. A la fin de certains chapitres, elle présente des vignettes des personnages en SD adorables. On retrouve également les deux héros en SD sous la jaquette. Comme indiqué dans sa postface, son trait évolue entre le chapitre 2 et 3, ayant fait un an de pause. En effet, les mentons sont légèrement plus longs.

En résumé

Tadoru yubi / Premier jour avec mon petit ami: Hanamura Naoya travaille comme assistant designer dans une entreprise de fabrication mais se fait exploiter par son supérieur, Sai. Amoureux de ce dernier, il est donc choqué en apprenant son futur mariage. Alors qu’il pleurait en dessinant dans le coin fumeur, un homme arrogant le remarque et le console. Il s’agit du célèbre designer Takase Shûji, un indépendant qui va collaborer avec eux sur un projet. Comprenant immédiatement le talent de Naoya, il n’hésite pas alors à le séduire, l’invitant à travailler chez lui. Les deux hommes finissent donc par coucher ensemble. Mais quelques temps après, Takase trouve Hanamura devant sa maison. Ce dernier a démissionné et souhaite rester avec lui…
Laisse-moi rester à tes côtés: L’étudiant Yashiro Sei et l’acteur de nô Kitami Kazuto sont colocataires. Ils se connaissent depuis l’enfance mais s’étaient perdu de vue quand Sei a abandonné les cours de théâtre. Pourtant, l’étudiant aimerait réduire cette distance installée entre eux…

En conclusion

L’auteure arrive à mettre une scène érotique à chaque chapitre. Le scénario est simple mais divertissant. Je trouve agréable de voir les personnages évoluer ensemble. En plus, ils assument clairement leur relation purement charnelle au départ. De même, j’aime beaucoup Katô, la collègue de Hanamura, qui joue un peu les protectrices et encourage le jeune designer.

Ne pleure plus, Hibari – Minazuki Akira

ne pleure plus hibari
MINAZUKI Akira ミナヅキアキラ
ISBN: 9782382762950
Hana, 2022
ISBN: 9784813032588 (JP)
Taiyohtosho, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Une romance délicate entre un tuteur et un pupille.

Minazuki Akira sensei propose une romance entre un orphelin mineur et son tuteur tout en décortiquant les questions morales que cela implique. Elle aborde également le deuil, la culpabilité, le sentiment de responsabilité. La narration qui commence d’abord avec Kiyosumi, alterne ensuite avec Hibari pour enfin converger. Les deux protagonistes, conscient de leur situation particulière, refoulent d’abord leurs sentiments amoureux, cherchant à tout prix à préserver une ambiance familiale. Ainsi, l’auteure partage toutes leurs réflexions, en particulier la difficulté à distinguer amour familial et sentiment amoureux. De même, elle met en avant l’influence de l’autorité parentale sur un mineur. D’ailleurs, Sumi souhaite que Hiba arrive à s’en libérer. La relation entre le photographe et l’adolescent s’équilibre donc après quelques épreuves.

La mangaka a un trait épuré, légèrement anguleux, avec un style shôjo qui dégage beaucoup de douceur. Les trames sont abondantes et variées. De même, les trames d’ambiance se font discrètes, se fondant dans la case. En plus, les décors, soignés, ajoute une touche réaliste par leur présence. Les fonds noirs permettent de repérer immédiatement les flash-back. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les ellipses et les détails. D’ailleurs, Minazuki sensei a tendance à décomposer les mouvements. Elle censure à peine les scènes érotiques. Toutefois, les angles de vue choisis évitent de montrer les détails des parties intimes. Les illustrations en début de chapitre jouent beaucoup sur les contrastes blanc et noir.

En résumé

Se sentant responsable du décès de son ami et assistant Misago dans un accident de moto, le photographe Kiyosumi recueille son petit frère Hibari. Mais le jeune orphelin devenu adolescent, garde une certaine réserve envers son tuteur. Un soir, il trouve Sumi endormi sur le canapé et en profite pour lui voler un baiser. Conscient des sentiments que Hiba nourrit à son égard, le photographe feint de les ignorer, voulant avant tout lui offrir une famille.

En conclusion

Enfin une romance entre un tuteur et un pupille qui aborde les questions de l’influence de l’autorité parentale! Le trait de l’auteure depuis Smoky nectar a embelli pour mon plus grand plaisir. L’évolution des personnages peut paraître un peu précipitée mais beaucoup de temps s’écoule en réalité, même si cela est peu perceptible. Une lecture plaisante!

Aisyû – Minase Masara

aisyu minase masara
MINASE Masara 水名瀬雅良
ISBN: 9782351806425
Taifu comics, 2012
ISBN: 9784813053095 (JP)
Taiyohtosho, 2011 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

La fuite d’un premier amour douloureux qui ne résout rien.

Minase Masara sensei plonge le lecteur dans une romance légèrement mélancolique. Elle s’intéresse au premier amour non abouti, aux sentiments amoureux à sens unique et donc aux relations déséquilibrées. Elle précise d’ailleurs dans sa postface qu’elle voulait mettre en scène des « garçons arrogants qui tombent sous l’influence de garçons passifs ». Justement, l’égoïste Aragaki qui n’hésite pas à user du chantage pour obtenir ce qu’il désire, s’avère en fait complètement dépendant de Kaoru. Le consentement entre eux paraît trouble, l’étudiant cédant facilement aux ordres de son ami. Pourtant, ils vont évoluer petit à petit et faire des efforts en discutant, guidé par le manager Koshiba. L’auteure oriente la narration du point de vue de Haneji. Elle met en avant la souffrance d’un amour non partagé. Elle reprend ce même thème dans « Dernières lueurs d’été » qui complète ce tome.

La mangaka a un trait épuré et léché, avec une petite touche de style shôjo. Elle dessine des personnages élancés, au visage plutôt long. Elle porte attention aux regards et aux petits gestes. De même, les trames d’ambiance viennent renforcer les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. Par contre, comme Minase sensei ne représente que les ombres fortes, le rendu des pages, bien que dynamique, conserve un aspect simplement dessiné. Par ailleurs, elle ne montre pas les parties intimes dans les scènes érotiques, jouant sur les cadrages. Ces passages sont en plus succincts mais transmettent tout de même assez d’émotions.

En résumé

Aisyû / Happy birthday: Au lycée, Haneji Kaoru entretenait une relation sex friend avec son ami Aragaki Jin. Mais en réalité, il était amoureux de lui. En plus, Jin, mannequin, couchait également avec les femmes qui lui montraient de l’intérêt. En entrant à l’université, Kaoru a coupé tout contact avec son ami en espérant oublier ce premier amour. Mais deux ans, après, Aragaki, devenu un acteur célèbre, vient le chercher à la sortie de son petit boulot pour demander des explications. L’étudiant cède alors au baiser de Jin, ses sentiments étant encore présents.
Dernières lueurs d’été: Rikuto, secrètement amoureux de son tuteur Hibiki, a pris de la distance avec lui depuis qu’il est entré à l’université. Mais ses sentiments persistent…

En conclusion

Minase Masara sensei excelle dans les romances où le déséquilibre de la relation s’inverse. Ici, c’est un plaisir de voir Jin torturé par l’amour tout en ne le comprenant pas. Je préviens tout de même que le comportement de certains personnages pourrait choquer la sensibilité de certains lecteurs. Pour ma part, j’aime beaucoup le jeu d’inversion quand un uke trop passif se rebelle enfin. Une lecture agréable et divertissante.