Double quiproquo! – Miyama Kaoruko

double quiproquo miyama kaoruko

MIYAMA Kaoruko 美山薫子
ISBN: 9782382764138
Hana, 2023
ISBN: 9784866536040 (JP)
Core magazine, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Meilleurs amis, otaku… et amoureux?! »

Miyama Kaoruko sensei narre une comédie romantique classique avec deux amis d’enfance qui se redécouvrent à travers une passion commune mais secrète. Elle reprend avec humour les clichés des BL tout en s’amusant à détruire les réactions classiques avec ses deux protagonistes. De même, elle joue sur les quiproquos pour provoquer la surprise. Les différentes activités des otaku, en particulier celles des fujoshi et des fudanshi, sont mises en avant, comme les discussions sur les ship, les cafés à thème, les conventions. Yuri, la sœur aînée de Shû, apporte un regard plus féminin sur cet univers. Ryô qui a tendance à baser ses connaissances sur l’amour à travers ses lectures, s’interroge sur sa sexualité et l’évolution de ses sentiments. En introduisant Hanai, une collègue d’Izumi, l’auteure joue également sur les contrastes, avec une jeune femme violente au visage angélique. Elle aborde avec légèreté le passage de l’amitié à l’amour.

La mangaka a un trait épuré jouant sur les pleins et déliés, aux angles toutefois marqués. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, arrondissant les visages. Par ailleurs, elle dessine des corps longilignes, de grands yeux expressifs, rappelant le style shôjo. Les trames d’ambiance très graphiques alternent avec les décors. Les autres trames sont équilibrées. De même, la mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Miyama sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches.

En résumé

Minase Ryô, étudiant de 4e année, est également un fudanshi qui écrit ses propres histoires. Mais il cache ce secret, en particulier à son ami d’enfance Izumi Shûichi, de crainte de briser leur amitié. Il admire par ailleurs un autre auteur amateur, Sardine, et découvre sur les réseaux sociaux qu’il sera sur le stand attenant à celui de ce dernier lors de la prochaine convention. Mais quelle n’est pas sa surprise en découvrant qu’il s’agit de Shû!

En conclusion

Miyami Kaoruko sensei offre une comédie romantique légère qui s’amuse des clichés sur les fudanshi. Toutefois, elle privilégie l’humour, ne développant donc pas certains évènements. Son graphisme plutôt mignon est agréable. Une lecture plaisante qui offre un bon moment de détente.

Shinjuku lucky hole 2 – Kumota Haruko

shinjuku lucky hole 2 kumota haruko
KUMOTA Haruko 雲田はるこ
ISBN: 9782368776919
Boy’s love IDP, 2019
ISBN: 9784396784638 (JP)
Shodensha, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

Un nouveau clan de yakuza étend son influence à Shinjuku. Que va devenir la société Lucky hole?

Six ans après le premier tome, Kumota Haruko sensei reprend le cours de son récit. Elle s’intéresse au devenir de la société Lucky hole prise dans une lutte de clans de yakuza. A chaque chapitre, elle présente l’histoire d’un des personnages tout en suivant à la fois un fil conducteur en rapport avec la crise d’influence de la mafia. D’ailleurs les derniers chapitres comportent plus d’actions. Les personnages continuent d’évoluer: Saiki (28 ans) et Lenny (26 ans) s’ouvrent à d’autres activités, Sakuma et Hiyama partagent plus facilement leurs sentiments même s’ils se font beaucoup de cachoteries, Ryû (24 ans) garde son côté enfantin même s’il a mûri. Sur fond d’espionnage, l’auteure mélange à la fois suspense, tension, romance et scènes sexy. Elle donne quelques indices au compte-gouttes.

La mangaka utilise des traits fins et des déformations qui rendent les expressions facilement éloquentes. Elle travaille avec soin les visages vieillissants et les regards, renforcés par des gros plans. Une fiche personnages en début de tome permet de se remémorer les différents intervenants. La mise en page est discrètement dynamique. Il y a peu de décors, seulement quelques trames d’ambiance. Kumota sensei n’abuse pas des trames d’ombres et de couleurs, aérant ainsi ses pages. Les illustrations de début de chapitre reprennent encore les héros du récit. Il n’y a pas de réelle censure des scènes érotiques mais les cadrages et les angles de vue cachent les détails des parties trop intimes.

En résumé

Après un baiser torride, Hiyama Kumi (38 ans) était partant pour passer une chaude nuit avec Sakuma (46 ans). Mais son amant le plante et préfère rentrer chez lui. Frustré, l’ancien acteur commence alors à se soulager seul sur le canapé quand le nouvel assistant, Chan, apporte le matériel pour le tournage de demain. Embauché depuis une semaine, ce dernier s’avère être en réalité un jeune mafieux qui fait du chantage, cherchant à prendre sous sa coupe la société Lucky hole. Kumi lui donne rendez-vous le lendemain soir, espérant régler l’affaire sans y mêler Sakuma. Mais au moment fatidique, son amant arrive légèrement éméché, réclamant un gros câlin…

En conclusion

Au Chill Chill BL award 2019, les lecteurs ont beaucoup cité ce tome dans les meilleures séries palpitantes, hors classement. Entre tournages chauds, trahisons, lutte de clans mafieux, cette suite mieux équilibrée est toujours aussi prenante. Quel bonheur de retrouver les membres de la société Lucky hole! Mon cœur palpite à chacune de leurs péripéties. Alors n’hésitez pas à vous jeter sur ce tome.

Shinjuku lucky hole 1 – Kumota Haruko

shinjuku lucky hole 1 kumota haruko
KUMOTA Haruko 雲田はるこ
ISBN: 9782368775141
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784396783211 (JP)
Shodensha, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

L’univers du porno gay abordé de manière décomplexée où l’amour a une place particulière.

Kumota Haruko sensei présente, par tranche de vie, le quotidien de la société de production de films pornographiques gay Lucky hole. Chaque chapitre permet ainsi de découvrir un des membres de la société. Ses personnages ont une psychologie assez complexe. Kumi, qui était suicidaire, entretient un lien assez particulier avec l’ancien yakuza Sakuma, presque au bord de la dépendance affective. Les deux otaku, le monteur Saika et l’acteur Lenny, quant à eux, développent une romance contrariée apportant un peu de tendresse dans ce tome. Tous font clairement la distinction entre sentiments et sexe. D’ailleurs, l’auteure apporte une certaine sensibilité au traitement de ses protagonistes, les rendant tous attachants.

La mangaka a son propre style facilement reconnaissable, avec des traits épurés, simplifiés et expressifs. D’ailleurs, elle n’hésite pas à déformer les visages, rappelant le style graphique des manga comiques. Ses personnages prennent alors des mimiques amusantes, même pendant leurs ébats. Quelques poils et quelques rides apparaissent également. Kumota sensei utilise beaucoup les aplats, même pour ses trames représentant les ombres ou les couleurs. En outre, ses décors sont assez présents. La mise en page est plutôt dynamique. Les illustration de début de chapitre mettent en avant le héros du récit. Les scènes érotiques évitent de montrer les détails des parties intimes en jouant sur les angles de vue, les cadrages ou en occultant les traits, ne laissant qu’une ombre tramée.

En résumé

Ancien acteur porno, Hiyama Kumi codirige maintenant la société Lucky hole, spécialisée dans les films pornographiques gay. Son collègue, un ancien yakuza qui s’occupe de rabattre des acteurs potentiels, lui a envoyé un jeune salaryman un peu désespéré et sans emploi. Comme Katagiri semble pur et innocent, Kumi lui passe une de ses vidéos pour le rassurer. Rapidement excités, ils finissent donc par coucher ensemble…

En conclusion

J’adore le style graphique de l’auteure et la manière de narrer ses histoires. Même si elle ne développe pas aussi bien l’univers du cinéma pornographique comparé à Jita sensei dans Incitant porno, elle dessine avec justesse les sentiments de ses personnages. En plus, il y a un couple reverse. Ce titre a obtenu la sixième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2012. Mais j’aimerais tant que sa série phare My lovely like a cat soit un jour traduite en français.

Ultimate weapon honey – Kitahata Akeno

ultimate weapon honey kitahata akeno
KITAHATA Akeno 北畠あけ乃
ISBN: 9782368775820
Boy’s love IDP, 2018
ISBN: 9784396784164 (JP)
Shodensha, 2017 (JP)
Titre original: 最終兵器彼氏
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: si on s'ennuie

Reconstruire un puzzle de vie pour comprendre le sentiment amoureux.

Dans ce recueil, Kitahara Akeno sensei présente des fragments de vie à reconstruire, sur des thèmes dérangeants comme le harcèlement sexuel, l’inceste, la pédophilie. Comme cela reste suggéré, elle touche simplement aux sentiments. Elle s’amuse à mettre en scène des uke entreprenants avec des seme plutôt dociles. Ses scénarios sont assez bien menés pour des formats courts. La première histoire humoristique est développée en deux chapitres mais aurait gagné à être plus approfondie. L’auteur interroge indirectement sur le harcèlement dans le monde du cosplay, mettant en scène un jo-ôsamauke. Le second récit, plus sérieux, aborde un amour réciproque entre frères, révélé au compte goutte, les souvenirs émergeant avec l’odorat. « Qui est-il? » propose en deux chapitres de remonter les souvenirs des héros, dénonçant indirectement la pédophilie, la maltraitance et les troubles post-traumatiques. La dernière histoire mélange fantastique et réalité avec un jeune mystérieux qui s’intéresse à des personnes âgés.

Les traits fins de la mangaka sont épurés. La rondeur des visages donne de la douceur aux regards. L’équilibre entre les décors et les trames est assez bien dosé. Cependant, l’auteur privilégie le jeu des contrastes noir et blanc. Les déformations humoristiques sont discrètes et ne concernent que le premier récit. Les cadrages mettent en avant la plastique des personnages. Il n’y a pour ainsi dire pas de scènes érotiques, et quand elles apparaissent, les angles permettent d’en montrer le moins possible.

En résumé

Ultimate weapon honey: L’otaku Katashiro Hijiri aime photographier les cosplay de K qui représente son idéal féminin. Grâce aux réseaux sociaux, il découvre où habite son égérie et y croise un autre harceleur. Justement, quelques jours plus tard, ce dernier agresse K en convention. Le photographe amateur, en voulant protéger sa bien-aimée, s’affale sur elle. Il réalise alors que c’est un garçon.
Vanille: Sonoda Natsuki est pâtissier et ses choux à la crème ont énormément de succès. Son petit frère Mifuyu les adore depuis toujours et n’hésite pas à venir de Sendai pour les déguster.
Qui est-il?: Asahi Kikuchi a des troubles de la mémoire depuis un traumatisme. Ne se rappelant pas des noms et visages, il se fait plaquer dans un café par la fille qu’il essayait de séduire. Il sympathise alors avec le serveur qui lui rappelle vaguement son premier amour. Mais, en réalité, Sasaki Yû est complètement soumis à l’influence de son beau-père qui abuse de lui. Trouvant le jeune homme affamé et sans le sous, Kikuchi l’invite chez lui…
Ange ou démon? Un vieil écrivain veuf entretient une relation avec un jeune boulanger. D’après les rumeurs, ce dernier est surnommé « ange de la mort » car tous ses partenaires précédents étaient âgés et sont décédés…

En conclusion

Le premier récit au ton léger tranche avec le reste du tome. En effet, malgré des thèmes difficiles, les sujets sont abordés de manière trop succinctes pour réellement être intéressants. De plus la reconstitution des situations par indices rend la lecture un peu confuse. Dommage car il y avait du potentiel.