Happy of the end 3 – Ogeretsu Tanaka

couverture happy of the end 3 ogeretsu tanaka hana

OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782382764770
Hana, 2024
ISBN: 9784801981843 (JP)
Takeshobo, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Une ordure comme toi ne risque pas d’avoir des amis. »

Ogeretsu Tanaka sensei conclut son récit en confrontant d’abord ses deux héros à une effroyable épreuve. Comme dans le tome précédent, elle s’attarde sur l’évolution des sentiments de ses personnages, en particulier le basculement de Haoren devenu instable suite à un énième traumatisme. Ainsi, elle aborde la difficulté à se reconstruire et à préserver son bonheur, le poids de la culpabilité, la facilité à fuir les responsabilités. Malgré son traumatisme, Chihiro s’efforce de rassurer son partenaire. Haoren, qui a le plus changé, préfère maintenant agir avant tout pour le bonheur de son bien-aimé, quitte à se sacrifier. Malgré les silences, le couple semble se comprendre de mieux en mieux, soutenu par Kaji et Matsuki. Ainsi, l’auteure s’intéresse aux efforts pour réaliser son rêve, l’influence positive de préparer son avenir. Elle maintient le suspense, surprenant le lecteur jusqu’à la dernière page.

La mangaka a un trait léché. Elle exagère légèrement les expressions, simplifiant un peu son trait dans les passages humoristiques. Elle utilise beaucoup de trames, donnant ainsi un effet réaliste, surtout pour les ombres et les motifs des tissus. De même, les décors très présents et soignés renforcent le réalisme. Les paysages d’Enoshima sont ainsi reconnaissables. Au lieu des trames d’ambiance, un jeu de lumière avec des décors estompés donne un effet de contre-jour. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Ogeretsu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Elle propose une mise en page très dynamique. Par ailleurs, elle renforce la profondeur avec des hachures au premier plan, permettent ainsi de se focaliser sur les points essentiels. Cette technique discrète fluidifie grandement la lecture. Les illustrations en début de chapitre présentent les personnages assis, dans un style plus dépouillé qui tranche avec le reste.

En résumé

Maya oblige Kashiwagi Chihiro à monter dans sa voiture en menaçant sa collègue lycéenne Komori Misato. Mais énervé par une remarque de Chihiro, il finit par le passer à tabac. Toutefois, des passants les surprennent en filmant la scène avant de prévenir les secours. Quand Chihiro se réveille plus tard à l’hôpital, Kaji vient d’abord prendre de ses nouvelles puis cède sa place à Haoren Kô. A la fois rongé par la culpabilité et en état de choc, Haoren se montre doux avec son bien-aimé en larmes, ne sachant comment le réconforter.

En conclusion

Ce tome obtient la quatrième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2024. Ogeretsu Tanaka sensei offre une fable humaine émouvante qui m’a tiré quelques larmes. Les sentiments des personnages sont palpables. En plus, son graphisme plutôt réaliste et très expressif rend le récit encore plus saisissant. La lecture provoque ainsi une flopée d’émotions. Impossible de rester de marbre face à cette malchance affligeante qui touche ce couple se contentant pourtant de très peu de bonheur!

Happy of the end 2 – Ogeretsu Tanaka

happy of the end 2 ogeretsu tanaka

OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782382762073
Hana, 2024
ISBN: 9784801976160 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Votre salon ressemble à un love hotel… »

Ogeretsu Tanaka sensei offre une parenthèse de douceur dans son récit, maintenant néanmoins une certaine tension, comme une épée de Damoclès prête à tomber sur ses deux héros. Elle s’attarde sur l’évolution des sentiments de ses personnages, Haoren se confiant de plus en plus à Chihiro et montrant également plus facilement son affection. D’ailleurs, le jeune homme expérimente de nouvelles émotions comme la jalousie, la peur de perdre un être cher. Ainsi, son passé se révèle par brides, laissant l’imaginaire du lecteur compléter les éléments les plus durs. Chihiro qui se montre compréhensif se prend également en main. L’introduction de Maya vient briser ce quotidien rassurant proche de la normalité. L’auteure aborde la difficulté à discuter et partager des souvenirs traumatisants, les dégâts causés par la drogue, la fuite presque impossible de son passé. Elle marque le passage du temps à travers divers évènements. L’histoire bonus apporte une note humoristique.

La mangaka a un trait léché. Elle le simplifie légèrement dans les passages humoristiques, exagérant les expressions. D’ailleurs, elle varie beaucoup les physionomies, rendant ses personnages facilement reconnaissables. Les trames très variées transcrivent les couleurs, les motifs, les ombres et même les dégradés. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Par ailleurs, les décors soignés ajoutent une note réaliste, apparaissant dans les plans larges. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique varie souvent les plans et s’attarde sur les détails. Ogeretsu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Dans les illustrations en début de chapitre, elle fait poser les personnages devant un décor reprenant le thème principal du récit. Comme dans le tome précédent, elle présente deux autres personnages sous la jaquette.

En résumé

Kaji Ryôhei constate que Keito, alias Haoren, et Kashiwagi Chihiro transforment petit à petit leur intérieur en nid d’amour, vivant ensemble comme un couple. D’ailleurs lors d’une sortie au restaurant, Haoren officialise ses sentiments envers son partenaire. Il accepte même plus facilement de se déshabiller et d’exhiber son corps couvert de cicatrices durant leurs ébats…

En conclusion

Ce tome se classe huitième meilleure série au Chill chill BL award 2023. Ogeretsu Tanaka sensei maîtrise parfaitement le rythme de son récit, maintenant une tension constante et proposant quelques respirations romantiques ou amusantes aux lecteurs. Elle fait côtoyer avec finesse désespoir et petits bonheurs du quotidien. Son graphisme presque réaliste facilite l’immersion dans le récit. Une lecture pleine d’émotions qui nous invite à réfléchir sur le bonheur!

Daisy jealousy – Ogeretsu Tanaka

daisy jealousy ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375063309
Taifu comics, 2022
ISBN: 9784799748589 (JP)
Libre, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Il est maladroit, c’est crado chez lui et il est insensible, mais ça fait plus de cinq ans qu’il n’aime que moi. »

Ogeretsu Tanaka sensei narre une relation complexe et ponctuée de hauts et de bas entre deux otaku à la fois rivaux et amis. Elle présente la dureté du milieu du dessin numérique qui ne jure que sur la qualité et la rapidité, avec les places restreintes, les abus de certaines entreprises, l’exploitation de compétences en dehors de ses fonctions principales. Elle base la narration principalement sur Misaki. Ce dernier se retrouve prisonnier de ses sentiments contradictoires, entre admiration et jalousie du talent de Kaname, développant un complexe d’infériorité. Ainsi, il s’interroge et culpabilise constamment sur son comportement. Kaname, quant à lui, exprime maladroitement ses sentiments. L’auteure aborde le problème du travail en équipe quand on est en froid, les difficultés à gérer ses sentiments, les pertes d’objectifs quand la pression de fait sentir. Elle met en avant la fatigue psychologique d’une passion débordante non aboutie.

La mangaka débute son récit avec de magnifiques pages couleurs. Elle a un trait légèrement épuré, fin et léché qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle illustre graphiquement les humeurs de Misaki. Par exemple, le verre qui se remplit en même temps que sa jalousie augmente, est très explicite. De même, les trames d’ambiance transcrivent les émotions. Par ailleurs, les trames très variées rendent les couleurs et les ombres. Les décors sont soignés. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les ellipses et les superpositions de vignettes. Dans les scènes érotiques, Ogeretsu sensei censure les parties intimes par de larges bandes blanches. Elle offre une fiche de vocabulaire en fin de tome très pratique pour ceux qui ne connaissent pas le milieu du dessin numérique. J’apprécie la barre de sentiments en couleur irisée, en haut sur la couverture, du plus bel effet.

En résumé

Misaki a toujours rêvé d’intégrer la société de jeux vidéo Gold games en tant que graphiste. Il travaille dur dans une école spécialisée, venant même le week-end en dehors des cours. Mais dans la classe, il y a Kaname, un élève asocial, qui le surclasse. Les deux garçons qui s’investissent à fond dans leur travail se rapprochent pourtant suite à un incident survenu à Kaname. En effet, son devoir presque abouti a été effacé. Misaki l’a donc aidé, lui permettant de passer en deuxième année avec lui. Mais d’abord admiratif du talent de son ami, il le jalouse de plus en plus et finit par se disputer avec lui alors que Kaname cherchait seulement à l’aider. Pourtant, à la remise des diplômes, ce dernier l’embrasse…

En conclusion

Ce one-shot obtient la cinquième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2021. Ogeretsu sensei offre une relation réaliste, adulte et tendre. Elle décrypte parfaitement les états d’âme de ses personnages. L’amour unique et fidèle de Kaname est touchant. Comme d’habitude, je craque complètement pour le récit de cette auteure. J’apprécie les personnages tellement humains, leurs sentiments contradictoires que l’on a l’impression d’effleurer et les palpitations que procurent leurs aventures. Un coup de cœur!

Happy of the end – Ogeretsu Tanaka

happy of the end ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782382761038
Hana, 2022
ISBN: 9784801973404 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Félicitations, t’es toujours en vie! »

Ogeretsu Tanaka sensei narre une romance dramatique entre deux hommes désespérés. Elle révèle leur passé douloureux par de courts flash-back, conservant à chaque fois un peu de suspense. Ainsi, elle aborde différents thèmes comme l’homophobie, le rejet familial, le manque d’affection et la pédophilie. Suite à plusieurs rejets affectifs, Chihiro vivote en se vengeant du monde, cherchant désespérément un peu d’amour. Keito, quant à lui, se contente du peu de bonheur qu’on lui offre, même factice. Les deux hommes vont développer leurs sentiments durant leur cohabitation, reprenant petit à petit goût à la vie. Ainsi, l’auteure s’attarde principalement sur la psychologie de ses personnages et décortique leurs émotions. Elle dépeint un amour désespéré, bancal mais qui s’équilibre petit à petit. Elle s’intéresse également à l’influence des mots et des comportements humains.

La mangaka a un trait légèrement épuré mais léché. Elle détaille les petits gestes, regards mais également les signes de négligence comme la barbe naissante, les tenues débraillées. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Il y a beaucoup de trames, renforçant le réalisme. De même, les décors sont plutôt présents et détaillés. Toutefois, quelques trames d’ambiance accompagnent les émotions. Et les fonds noirs indiquent les flash-back. Le découpage et la mise en page sont très dynamiques. Ogeretsu sensei suggère les scènes violentes en ne les détaillant pas. Par contre, elle ne censure pas les scènes érotiques. Sous la jaquette, elle présente ses personnages.

En résumé

Rejeté par sa famille, Kashiwagi Chihiro (23 ans) a perdu son logement quand son petit ami, Maeda Shun’ichi, s’est marié. Affamé et fauché, il ose même voler le sandwich d’un enfant dans un parc. Il se rend alors dans un bar en pensant escroquer un homme riche et sympathise rapidement avec le beau Keito. Mais à l’hôtel, sa cible l’agresse subitement puis le jette aux ordures. Toutefois, son agresseur le récupère plus tard car il recherche une carte noire que Chihiro aurait dérobée à une de ses victimes. Avec l’aide du chauffeur Kaji, il le ramène chez lui. Kashiwagi ayant jeté la carte, il le renvoie chez lui mais ce dernier lui avoue ne plus avoir de domicile.

En conclusion

Ogeretsu sensei nous plonge dans la noirceur humaine et la recherche du bonheur. Elle arrive à transmettre le désespoir des différents personnages et invite le lecteur à réfléchir sur la dureté de la vie, la déchéance qu’elle entraîne parfois ainsi que le droit à un peu de bonheur. Ce one-shot procure énormément d’émotions à la lecture et ne laisse donc pas indifférent. Mise à jour: Ce tome obtient la première place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022.

The monster exposed 2 – Ogeretsu Tanaka

the monster exposed 2 ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375062708
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403667107 (JP)
Shinshokan, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Avancer sans oublier ni recommencer les mêmes erreurs.

Ogeretsu Tanaka sensei conclut son récit réaliste sur le repentir d’un auteur de violence conjugale. Elle alterne la narration entre Hayashida, Shûna et Yumi, détaillant leurs réflexions. Ainsi, elle permet au lecteur de mieux cerner l’évolution progressive de ses personnages. Shûna se sent impuissant mais comprend que son amant ne peut avancer que par lui-même. En effet, Yumi et Hayashida, marqués physiquement et psychologiquement, garderont toujours leurs souvenirs douloureux. L’auteure dépeint avec finesse les divers sentiments de ses protagonistes. Elle montre le malaise qui s’installe dans le couple ainsi que les difficultés à communiquer sur ce passé traumatisant. Elle distingue clairement la position de chacun, entre victime, bourreau et nouveau partenaire ignorant du passé. La volonté de trouver une solution se détache particulièrement. En fin de tome, des histoires bonus apportent une petite touche d’humour détendant l’atmosphère dramatique générale.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux, avec des contours parfois dédoublés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps finement musclés. Les détails des petits gestes et des regards transmettent indirectement les émotions ressenties par les personnages. Les décors, présents, renforcent le réalisme du récit. Ogeretsu sensei varie les nombreuses trames pour jouer principalement sur la luminosité. Elle ne censure pas les scènes érotiques, d’ailleurs très détaillées. Les couleurs des couvertures contrastent avec le caractère des personnages avec pour le premier tome, une dominante bleue pour Shûna et pour ce volume, du rouge chaleureux avec Hayashida.

En conclusion

Shûna Ayumu fait le rapprochement entre Yumi et le garçon visible sur la photographie accrochée dans la chambre de Hayashida Kannosuke. Mais il ne sait pas comment aborder le sujet avec le barman. Quand il réussit enfin à se lancer, Yumi reste vague dans ses réponses. Toutefois Shûna devine qu’ils sortaient ensemble. Alors que Hayashida se montre habituellement distant, il a envoyé des dorayaki à son amant, surpris. Lors de sa visite à Tokyo, Shûna lui propose alors un jeu érotique que son petit ami accepte. Le lendemain, il essaie de discuter de la photo avec Hayashida mais abandonne devant son air triste. En effet, ce dernier a encore du mal à se confier, persuadé d’être incompris.

En résumé

Ce tome obtient la quatrième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2020. Shûna Ayumu est classé huitième meilleur seme et Hayashida troisième meilleur uke. Une petite merveille malgré l’ambiance dramatique. Je trouve vraiment le couple de Shûna et Hayashida touchant. Ils acceptent leurs faiblesses, luttent contre leurs pulsions et cherchent à progresser. D’ailleurs, Hayashida comprend enfin qu’il a le droit d’être heureux tant qu’il résiste et se souvient du « monstre » enfoui au fond de lui. C’est très intéressant de voir ce bourreau se remettre en cause. Un titre à lire et relire sans fin.

The monster exposed 1 – Ogeretsu Tanaka

the monster exposed 1 ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375062531
Taifu comics, 2021
ISBN: 9784403666087 (JP)
Shinshokan, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Comment construire un couple solide quand le passé empêche d’avancer?

Ogeretsu Tanaka sensei développe un peu plus la romance de Shûna et Hayashida débutée dans The proper way to write love. Elle questionne sur le basculement de la violence, entre maltraitance, harcèlement moral, pression familiale et traumatisme. En parallèle, elle approfondit la psychologie de ses personnages. Ainsi, Ayumu s’avère plus fragile qu’il n’y paraît. Attirant les filles superficielles à cause de sa beauté, il effaçait sa véritable personnalité pour répondre à leur idéal. Mais pour Kan, il souhaite réellement s’investir et devenir un soutien. L’auteure aborde la peur de blesser son partenaire physiquement ou psychologiquement, la difficulté d’une relation à distance, l’inquiétude sur l’avenir. Elle offre un chapitre sur Mayama et Yumi. Dans le livret Azami, elle décrit avec plus de précision comment et pourquoi Hayashida a basculé dans la violence. Malgré des sentiments palpables, le couple a du mal à avancer pour l’instant.

La mangaka a un trait épuré qu’elle n’hésite pas à simplifier dans les passages humoristiques, allant jusqu’à représenter ses personnages en SD. Elle dessine des corps finement musclés qui contrastent un peu avec la douceur des visages ovales. Ses contours sont parfois très épais. Il y a beaucoup plus de trames et de décors que dans Love whispers, even in the rusted night. Les flash-back se repèrent facilement avec leur fond noir. Toutefois, les souvenirs s’intercalent souvent au récit, demandant un petit peu de concentration à la lecture. La mise en page est dynamique. Ogeretsu sensei ne censure pas les scènes érotiques, dessinant même des coupes intérieures. D’ailleurs, elle ajoute parfois un mignon visage au pénis. Le lettrage de JF Leyssène respecte bien le rendu de la violence des mots dans les pages où le texte envahit l’image.

En résumé

Shûna Ayumu couche régulièrement avec son supérieur Hayashida Kannosuke, depuis qu’ils sont devenus sex friends après une soirée arrosée. Toutefois, le jeune salaryman s’étonne de s’attacher de plus en plus à Kan. Mais quand il essaie de montrer ses sentiments, son partenaire préfère fuir. En effet, ce dernier cache de lourdes blessures psychologiques ayant, par le passé, violenté son ex petit ami Yumi. Shûna, de plus en plus curieux du passé de Hayashida, n’ose pourtant pas l’interroger alors qu’il souhaite de tout son cœur le soutenir. Mais voilà que la société le mute pendant deux ans à Ôsaka.

En conclusion

Ce tome a obtenu la quatrième place de la meilleure série au Chill Chill BL award 2018. Shûna Ayumu est classé cinquième meilleur seme et Hayashida troisième meilleur uke. L’auteure continue à aborder le thème de la violence conjugale en s’intéressant à la reconstruction difficile de Hayashida, hanté par son passé. Je trouve intéressant de développer également la vision du responsable des actes de violence. J’ai maintenant envie d’encourager Shûna. Vivement la suite!

The proper way to write love – Ogeretsu Tanaka

the proper way to write love ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375060346
Taifu comics, 2017
ISBN: 9784403664687 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Titre original: 恋愛ルビの正しいふりかた
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Des amours maladroits qui blessent plus les partenaires qu’ils n’apportent de joie.

Ogeretsu Tanaka sensei offre deux romances avec des amours maladroits et blessants sans le vouloir. Dans le premier récit, qui donne son titre au manga, elle s’intéresse à la vengeance. Elle base la narration sur le point de vue de Suzuki. Elle dévoile les souvenirs du héros petit à petit, permettant d’éclaircir peu à peu ses sentiments. Ainsi, la cohabitation permet à Hiromu et Natsuo de mieux se découvrir. Le côté ingénu de Washizawa apporte une touche humoristique. Ensuite, l’auteure s’intéresse à ce que devient Hayashida, de Love whispers, even in the rusted night. Elle aborde la peur de redevenir violent envers un partenaire, les regrets et le désir de changer. Shûna se montre très patient avec Kannosuke qui oscille souvent entre acceptation puis rejet de l’être aimé. Toutefois, il lui fait clairement comprendre la différence de traitement entre une relation charnelle et relation amoureuse.

La mangaka a un trait épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des hommes finement musclés, n’hésitant pas à mettre en avant leur plastique. Elle utilise avec parcimonie les trames d’ambiance, appuyant ainsi le côté réaliste du récit. D’ailleurs, les décors sont soignés et très présents. De même, l’équilibre des trames ne surcharge pas les pages qui sont agréables à lire. La mise en page est dynamique. Ogeretsu sensei censure les scènes érotiques par de fines bandelettes blanches qui ne cachent pas grand chose. Elle donne beaucoup de détails sur la création des histoires dans sa postface en deux planches.

En résumé

The proper way to write love: Au lycée, Suzuki Hiromu fréquentait le club d’horticulture et était constamment la cible de délinquants dont Washizawa Natsuo. Pour se venger, il a choisi des études de coiffure mais en fin de compte passionné par ce métier, il en a oublié son objectif premier. Pourtant, un jour, Washizawa vient dans le salon où il travaille. Comme il vient tous les jours, Suzuki a peur d’avoir été reconnu mais son ancien bourreau lui déclare son amour et lui propose de sortir avec lui. Le coiffeur accepte, heureux de pouvoir enfin accomplir sa vengeance…
Le monstre refoulé / Monster sugar: Shûna Ayumu et Hayashida Kannosuke couchent ensemble depuis une soirée trop arrosée. Compatible sexuellement, ils ont une simple relation de sex friends. Mais Shûna s’intéresse de plus en plus à son senpai depuis qu’il a vu son sourire éclatant, quand il était au lycée, sur une photo accrochée à un mur. En plus, Hayashida ne semble pas non plus indifférent à son charme puisqu’il se montre parfois jaloux. Ses sentiments naissants, Ayumu souhaite se rapprocher de Kannosuke mais ce dernier rejette ses petites attentions. En effet, ce dernier reste hanté par la violence qu’il usait contre son ancien petit ami et il a peur de recommencer en s’attachant à un nouveau partenaire. Mais étrangement, il arrive à se confier à Shûna…

En conclusion

Ce manga obtient la quatrième place au Chill Chill BL award 2016. Shûna se classe septième meilleur seme, Hayashida troisième meilleur uke et Washizawa Natsuo quinzième meilleur uke. D’ailleurs, j’adore Natsuo! Il est tellement mignon par son innocence, ses larmes faciles et sa maladresse. De même, impossible de rester indifférente aux changements de Hayashida. Je trouve que l’auteure arrive facilement à émouvoir tout en décrivant avec finesse la psychologie de ses personnages.

Love whispers, even in the rusted night – Ogeretsu Tanaka

love whispers even in the rusted night ogeretsu tanaka
OGERETSU Tanaka おげれつたなか
ISBN: 9782375060032
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784403664649 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Titre original: 錆びた夜でも恋は囁く
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

L’amour peut-il survivre à la violence?

Ogeretsu Tanaka sensei propose une romance amère sur la violence conjugale, les aléas de la vie et le besoin de l’autre. Dévoilant le passé entre les protagonistes au compte-gouttes, elle maintient constamment un certain suspense. Ainsi, elle alterne la narration entre Yumi et Mayama. Son approche très réaliste met en avant les souffrances et mécanismes de protection générés par la violence, l’inaction et la peur d’accepter la réalité. Malgré les coups de son petit ami, le barman s’accroche encore à ses sentiments. Il s’enfonce donc dans le mensonge, cachant aussi bien ses blessures physiques que psychologiques. En introduisant Mayama, l’auteure oblige son personnage principal à se remettre en question et à mieux comprendre ses sentiments. Elle dépeint aussi avec finesse les occasions ratées suite à des hésitations. Refusant la pitié des autres, Yumi rejette la protection de Mayama qui est naturellement prévenant.

Malgré un trait fin épuré, la mangaka conserve un style réaliste. Elle maîtrise les différentes corpulences et porte attention aux changements du quotidien avec les coiffures, les styles vestimentaires. Pourtant, elle n’hésite pas à simplifier les expressions des visages dans les passages humoristiques. Quelques trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors soignés, sont très présents. Les fonds noirs signalent les flash-back. Ainsi, la mise en page dynamique rythme la lecture. Même si les scènes érotiques sont détaillées, avec des coupes intérieures, Ogeretsu sensei censure les parties explicites par de fines bandelettes blanches.

En résumé

Yumi sort avec Kannosuke depuis le lycée. Toutefois, ce dernier se montre violent avec son amant depuis qu’il est entré dans la vie active. Le jeune barman s’accommode pourtant de cette situation en cachant ses bleus et ses cicatrices. Mais un soir, il croise parmi la clientèle du bar, un ancien ami du collège avec lequel il avait commencé à sortir. Mayama est toujours amoureux de lui malgré les dix années où ils se sont perdus de vue. Et il a l’intention de renouer avec lui même pour une simple amitié…

En conclusion

Ce tome a obtenu la dix-septième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2016. Impossible de rester de marbre devant l’inaction de Yumi avec sa vision de l’amour altérée. Le graphisme de l’auteure est très beau. D’ailleurs, j’adore particulièrement les regards expressifs de ses personnages.