Tokyo – quatre saisons 2 – Haru

tokyo quatre saisons 2 haru
Haru ハル
ISBN: 9782382761212
Hana, 2022
ISBN: 9784813032984 (JP)
Taiyohtosho, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Je te prenais pour un type innocent mais en fait, tu es une vraie bête… »

Haru sensei continue directement la romance de Yagami débutée dans le tome précédent. Elle alterne la narration entre les deux héros. Elle maintient un certain suspense sur l’identité de Matsubara puis révèle au fur et à mesure ses desseins. En effet, Hiromichi est prisonnier de son statut social et de ses obligations familiales mais va tenter sa chance pour changer son destin tout tracé et réaliser l’amour d’un coup de foudre. Ryûnosuke, quant à lui, refuse de s’attacher et a du mal à accepter ses sentiments. Sa tendance à parler sans filtre apporte une touche humoristique. Les sentiments des deux hommes explosent avec les révélations. L’auteure aborde les arrangements possibles entre couples homosexuels pour répondre à la pression familiale. Dans le chapitre « Printemps », elle s’intéresse à la question du mariage et de son image plus pratique que romantique, en rebouclant sur le couple de Takizawa Kazuma et Ishihara Ren.

La mangaka a un trait épuré et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle n’hésite pas à transformer les têtes en SD tout chou. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. De même, les trames très variées apportent une touche réaliste. Par ailleurs, les trames d’ambiance très rares appuient plutôt les passages comiques. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. Ainsi, la mise en page dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Haru sensei censure les parties intimes par de fines bandelettes blanches.

En résumé

Yagami Ryûnosuke couche tous les vendredis avec un homme qu’il a rencontré dans un bar gay. Il ne lui a jamais demandé son nom, ni son métier. Comme il l’apprécie vraiment, il ne fréquente d’ailleurs personne d’autre. Il refuse donc de rencontrer l’employé de Sany que sa patronne cherchait à lui présenter, d’autant plus que lui et son équipe travaillent actuellement sur le concours publicitaire organisé par cette entreprise. L’ayant raté l’année dernière suite à un incident, ils comptent bien réussir cette année. Comme Yagami supporte mal la chaleur de l’été et encore moins la climatisation qui lui provoque des migraines, il fait subitement un malaise. De repos chez lui, il reçoit la visite de son sex friend le soir. Ce dernier décide alors de s’occuper de lui. Refusant d’avoir d’autres aventures malgré les conseils de son amant actuel, il lui révèle enfin son nom: Matsubara Hiromichi.

En conclusion

Dans ce tome, nous retrouvons ce qui a fait le charme de Tokyo en avril, avec l’analyse des sentiments des personnages ainsi que les confrontations avec leur entourage. Haru sensei offre une belle surprise dans l’histoire bonus. J’ai adoré la romance de Yagami que je trouve très mature et réaliste.

Tokyo – quatre saisons 1 – Haru

tokyo quatre saisons 1 haru
Haru ハル
ISBN: 9782382761205
Hana, 2022
ISBN: 9784813032977 (JP)
Taiyohtosho, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Je vais te dévorer en entier de la tête aux pieds. »

Haru sensei propose un spin-off de Tokyo en avril, narrant les romances de différents couples en les suivant selon les saisons. Elle s’intéresse d’abord au frère de Ren qui tombe entre les griffes d’un stalker. Elle aborde donc la manipulation psychologique et les relations contraintes. Ainsi, Jingûji impose son amour obsessionnel à son partenaire, prenant plaisir à détruire sa fierté. Saotome, complexé et affaibli moralement, cède donc petit à petit et s’attache même à son bourreau, malgré son esprit de rivalité. La narration alterne entre les deux héros. Les flash-back révèlent au fur et à mesure les circonstances ayant amené à cette situation. L’auteure fait évoluer la relation. Toutefois elle laisse en suspens la conclusion, se contentant de disséminer des indices à travers les paroles et les expressions, laissant l’imagination du lecteur. L’histoire bonus ajoute également d’autres indices. Par ailleurs, le chapitre de l’été introduit l’histoire de Yagami.

La mangaka a un trait épuré et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle détaille les petits gestes, les regards, invitant les lecteurs à construire leur propre interprétation. Par exemple, Jingûji affiche constamment un sourire narquois en phase avec son caractère tordu. Les corps sont sveltes. Celui de Yuito est d’ailleurs mis en valeur avec tous ses tatouages. Les décors précis et soignés permettent même de reconnaître certains quartiers de Tokyo. De même les trames très variées et les trames d’ambiance très discrètes renforcent l’aspect réaliste du récit. Les flash-back se repèrent immédiatement grâce à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Haru sensei censure les parties intimes par des bandelettes blanches ou noires. De même, elle les détaille peu sur les plans larges.

En résumé

Saotome Kyôhei a raté ses examens d’entrée dans l’université qu’il visait. Ses notes continuant à baisser malgré les cours de soutien, il ne supporte plus la pression familiale. Sur le quai, exténué, il s’apprête à se suicider en sautant mais il est stoppé par Jingûji Yuito. Ce dernier a d’ailleurs eu les meilleures notes dans la section universitaire que visait Saotome. Il lui propose alors de l’aider à réviser en échange d’un remboursement en nature…

En conclusion

L’éditeur avertit en début de tome les lecteurs sur le « contenu susceptible de froisser la sensibilité de certaines personnes ». En effet, Haru sensei aborde un registre surprenant, plutôt dramatique et psychologique. J’apprécie beaucoup l’impression malaisante qui s’installe à la lecture mais qui retient tout de même en haleine. Par contre, certains lecteurs risquent de ne pas apprécier.

Tokyo en avril… 2 – Haru

tokyo en avril 2 haru
Haru ハル
ISBN: 9782382760352
Hana, 2021
ISBN: 9784813032571 (JP)
Taiyohtosho, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

« Tu es mon Tokyo en avril. »

Haru sensei conclut sa romance en transposant son sujet principal sur des thèmes plus généraux. Ainsi, après avoir analysé les sentiments de ses deux personnages, elle s’attarde sur la vision de leur relation par leur entourage. Elle s’intéresse donc à l’homophobie à travers Sanada, mais également à la perception ambiguë de la mère de Takizawa. La narration alterne toujours entre les deux héros, permettant de comprendre leurs réflexions personnelles. L’auteure continue à développer le passé des deux garçons, mettant en avant leur impuissance face aux décisions de leurs parents. Elle aborde également le harcèlement sexuel en entreprise, ainsi que les difficultés rencontrées par les victimes pour obtenir justice. Même si elle ne suit pas le procès en détail, elle donne toujours quelques indices sur son évolution. L’histoire bonus offre une anecdote toute mignonne sur le couple.

Le trait épuré et léché de la mangaka joue sur les pleins et déliés, donnant beaucoup de douceur et rappelant le style shôjo. Elle simplifie ses traits dans les passages humoristiques. D’ailleurs, les deux héros rougissent facilement. Les personnages ont différentes morphologies. Par exemple, Takizawa est finement musclé tandis que Ishihara paraît beaucoup plus sec. Les décors, détaillés, renforcent l’aspect réaliste par leur présence presque constante. En plus, les trames sont équilibrées. La mise en page est dynamique grâce aux angles de vue et aux cadrages de différentes formes. Dans les scènes érotiques, Haru sensei censure les parties intimes avec de fines bandelettes blanches. Après une couverture présentant les héros dans leur quotidien de jour, sur le tome précédent, elle offre une illustration plus câline, de nuit.

En résumé

Takizawa Kazuma et Ishihara Ren sont sex friend depuis deux mois. Ren a instauré des règles limitant les contacts que Kazuma suit scrupuleusement. A la demande de son ancien chef qui a créé sa propre entreprise, Ishihara lui présente Takizawa. En apprenant que Kazuma travaille aux ressources humaines, le designer met alors en garde son ancien collègue, lui exhortant de se méfier de Sanada. Pendant que les deux amants passaient du bon temps, Maeda, cheffe de la section design 2, appelle en urgence Ren. En effet, l’acteur Furuya Kô qui a signé plusieurs contrats avec eux, fait maintenant l’objet de graves scandales. Toutes les équipes sont donc mobilisées pour trouver des solutions. Bien qu’officiellement désigné pour aider son ami, Takizawa ne le voit pas souvent. Quand les soucis sont enfin réglés, Ren se laisse câliner par Kazuma et finit même par rester chez son sex friend

En conclusion

Ce tome obtient la dix-huitième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2021. Je trouve le dénouement magnifique, avec ce couple trop mignon. Ils ressemblent à un couple d’adolescents follement amoureux, même si ils mettent du temps à réaliser l’intensité de leurs sentiments. En plus d’un beau graphisme, l’auteure dépeint avec finesse les émotions et les réactions. Un énorme coup de cœur pour moi!

Tokyo en avril… 1 – Haru

tokyo en avril 1 haru
Haru ハル
ISBN: 9782368777190
Boy’s love IDP, 2020
ISBN: 9784813032304 (JP)
Taiyohtosho, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

Après dix ans sans contact, que cache Ren à Kazuma?

Haru sensei propose de suivre une romance entre un premier amour réciproque perdu de vue depuis 10 ans. Elle alterne la narration entre Kazuma et Ren tout en intégrant des flash-back permettant de remonter les évènements au fil des chapitres, maintenant ainsi le suspense. D’ailleurs, elle donne le point de vue de chacun des héros sur un même évènement. Tandis que les sentiments de Takizawa sont restés suspendus depuis leur séparation abrupte involontaire, Ishihara, qui culpabilise, a peur que son ami découvre ce qui lui est arrivé. En outre, Ren doute toujours des sentiments de Kazuma, hétérosexuel à la base. L’auteure travaille particulièrement la psychologie de ses personnages. Elle s’attarde principalement sur leurs sentiments, leurs réflexions et leurs questionnements. Ainsi, les incompréhensions et méprises polluent leur relation, même amicale. L’introduction de Yagami Ryûnosuke, ami gay de Ren, permet de secouer un peu Kazuma.

La mangaka a un trait assez fin et épuré. Elle s’attache aux détails et petits gestes. De même, elle joue beaucoup sur les expressions des regards. Ses personnages sont longilignes. Pour les passages humoristiques, Haru sensei simplifie ses traits, arrondissant légèrement les visages. Le style général un peu shôjo dégage une certaine douceur et met en avant l’esthétique des personnages. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Par ailleurs, la mise en page est dynamique. Les scènes érotiques détaillées sont censurées par de fines bandelettes blanches.

En résumé

Takizawa Kazuma, de retour des États-Unis, débute dans une nouvelle entreprise japonaise de publicités, à la section ressources humaines. Cela fait dix ans qu’il n’a pas mis les pieds à Tokyo, n’y ayant vécu qu’un an avec sa mère divorcée. A peine arrivé, il reconnaît soudain son ami de collège Ishihara Ren. Ce dernier, en pleine dispute avec le chef de la section RH, Sanada Hayato, est responsable de l’équipe design 1. Mais il se montre distant avec lui. Comme Ren avait changé de nom, Kazuma n’avait pu reprendre contact avec son ami. Se remémorant leur rencontre, il se souvient de l’accueil de Saotome. Pourtant, comme Ren se renfermait sur lui-même, il l’avait un jour suivi. Il a alors découvert que son ami, gay, avait l’intention de coucher avec un inconnu. Il lui a donc proposé de le remplacer…

En conclusion

Ce manga a obtenu la seizième place au classement du Chill Chill BL award 2020. Même si le scénario semble simple au premier abord, la manière de remonter le passé des protagonistes est intéressant. De même, l’auteure développe peu les questionnements des personnages mais elle décrit parfaitement leurs chemins de pensées. Il est donc facile de deviner leurs sentiments. Je suis touchée par ce couple, le ton réaliste du récit ainsi que le graphisme de la mangaka. Laissez-vous porter par leurs retrouvailles électriques!