Five corners coffee – Kojima Katsura

five corners coffee kojima katsura

KOJIMA Katsura 児島かつら
ISBN: 9782382764237
Hana, 2023
ISBN: 9784801965157 (JP)
Takeshobo, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« A trente-cinq ans, je pense avoir vraiment réussi ma vie! »

Kojima Katsura sensei offre un scénario assez riche sur la base plutôt classique des amis gays amoureux secrètement. Elle alterne la narration entre Kimihiko, Harumi, Masato et Keita, plongeant directement les lecteurs dans leurs réflexions. Ainsi, elle installe un double triangle amoureux, révélant au fur et à mesure les sentiments complexes des personnages. Bien que partageant une attirance réciproque, Haru et Kimi ont peur de briser leur amitié en la partageant. Keita se contente également d’une relation charnelle avec celui qu’il aime, conscient de la différence d’âge. L’introduction de Masato met en outre en péril l’harmonie professionnelle entre les deux amis. Ce dernier va d’ailleurs redécouvrir des sentiments oubliés. L’auteure aborde donc la distinction entre sexe et amour, la question de l’âge, la peur du changement, la difficulté à gérer vie professionnelle et personnelle lorsque les sentiments évoluent. Elle met en avant l’importance de la communication.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les trames sont équilibrées. Toutefois, des hachures marquent les ombres fortes. Les trames d’ambiance, quant à elles, accompagnent les émotions. Par contre, un fond noir met en relief les réflexions profondes et intimes des personnages. Les décors sont soignés, surtout les paysages qui plongent les lecteurs dans la quiétude de l’environnement du café. La mise en page très dynamique s’attarde sur les détails et les réactions. Kojima sensei ne censure par les scènes érotiques au début mais par la suite, elle simplifie son trait, gommant particulièrement les détails et occultant le gland. A la fin de certains chapitres, elle dessine ses personnages en de mignons SD.

En résumé

Nosaka Kimihiko (35 ans) et Harumi gèrent ensemble un café-restaurant pas loin de la mer. Bien que Kimi soit secrètement amoureux de son collègue Haru, il entretient une relation de sex friend avec Nishina Keita (21 ans), un étudiant qui travaille à temps partiel dans leur café. Un jour, Harumi reçoit une proposition d’ouverture d’un deuxième café dans un centre commercial de Tokyo. Mais le directeur commercial de ce projet s’avère être l’ex de Haru, Komori Masato, qui lui avait brisé le cœur en le quittant.

En conclusion

Kojima Katsura sensei choisit un style narratif assez particulier mais intéressant, en détaillant les questionnements des personnages. Toutefois, ce one-shot plutôt bavard pourra déconcerter certains lecteurs. En plus, son graphisme plutôt dépouillé et anguleux peut déplaire. Pour ma part, j’ai passé un bon moment de lecture.

Bienvenue chez Ginmokusei 2 – Mamita

bienvenue chez ginmokusei 2 mamita

Mamita マミタ
ISBN: 9782382761656
Hana, 2023
ISBN:‎ 9784199609008 (JP)
Tokuma shoten, 2022 (JP)
Titre original: ギンモクセイの仕立て屋 下
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Tout ce que je voulais, c’était protéger cet endroit… »

Mamita sensei délaisse un peu les techniques commerciales pour développer la romance. Elle révèle le passé de Théo ainsi que ses motivations. De même, elle maintient un certain suspense en reconstituant au fur et à mesure les souvenirs d’Ubuki sur la nuit de sa première rencontre avec son associé. La narration alterne entre les deux héros. Le chat Gin-san continue de détendre l’atmosphère avec ses remarques pertinentes. De même, la rivalité entre Nakamura et Nishijima apporte une touche comique. Takabayashi doute encore et s’interroge de plus en plus sur sa relation avec son associé, réalisant son attachement et sa peur de la solitude. Toutefois, il prend enfin des initiatives. L’auteure dépeint avec finesse l’évolution des sentiments des personnages. Elle montre quelques idées pour fidéliser une clientèle.

La mangaka a un trait légèrement épuré et anguleux qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine quelques personnages dans un style caricatural. Les décors, soignés, apparaissent sur les plans larges. Les trames d’ambiance renforcent les émotions tandis que les autres trames, abondantes, apportent une touche réaliste. La mise en page très dynamique joue beaucoup sur la variation des angles de vue. Dans les scènes érotiques, Mamita sensei ne détaille pas trop les parties intimes et utilise parfois un contour blanc. Toutefois, elle ne censure pas celles du bonus. Comme dans le tome précédent, elle montre le charme des costumes dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Takabayashi Ubuki ne comprend pas pourquoi Nakamura Théo abandonne ses projets personnels pour l’aider à sauver sa boutique. En effet, le maître d’hôtel avait obtenu un prêt pour ouvrir un nouveau restaurant. Enfant, il vénérait son père qui gérait le restaurant « Vincent » à Ginza et a donc travaillé dur pour intégrer ce restaurant et monter les échelons. Malheureusement, à cause d’un incident avec le chef Yoshida, suite à des remarques homophobes, il a dû démissionner. Un soir, il croise alors Ubuki passablement éméché. Comme ce dernier refuse de le lâcher ou de prendre un taxi, il l’emmène dans un hôtel…

En conclusion

Mamita sensei semble un peu précipiter la conclusion en cumulant les révélations dans un seul tome. Le mélange des styles graphiques est toujours aussi efficace. Quel plaisir de voir Théo et Ubuki se rapprocher et se parler enfin franchement. Et j’adore le gentil Gotô qui veille sur eux. Coup de cœur confirmé! Mise à jour: Ce tome se classe à la cinquième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023.

Bienvenue chez Ginmokusei 1 – Mamita

bienvenue chez ginmokusei 1 mamita

Mamita マミタ
ISBN: 9782382761649
Hana, 2023
ISBN: 9784199608995 (JP)
Tokuma shoten, 2022 (JP)
Titre original: ギンモクセイの仕立て屋 上
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Je voulais recommencer de zéro, mais je ne sais pas si je peux te faire confiance… »

Mamita sensei développe une romance qui se construit suite à une collaboration atypique. Elle s’intéresse à la difficulté que rencontrent les commerces de luxe actuellement, à l’évolution du métier de tailleur, aux diverses techniques pour relancer un commerce comme le marketing, le relooking, le changement de clientèle. La narration se base principalement sur le point de vue de Takabayashi. Ce dernier, pleurnichard, a tendance à fuir les difficultés. Plus qu’une promesse à son grand-père, il apprécie sincèrement ce nouveau métier. Malgré ses doutes, il se laisse convaincre par la prestance de Nakamura. D’ailleurs, l’auteure maintient un certain mystère autour de Théo et de ses réelles intentions. Elle détend un peu l’atmosphère avec les réflexions du chat Gin-san. De même, elle apporte une touche humoristique grâce aux amis de l’ancien maître d’hôtel, Beniko et Akino Kazuhito. L’introduction de Nishijima, l’ex d’Ubuki, permet de secouer un peu l’essayeur.

La mangaka mélange à la fois un graphisme esthétique avec un style caricatural. Ainsi, elle simplifie son trait légèrement épuré et anguleux dans les passages humoristiques. Elle dessine des corps sveltes finement musclés ou complètement disproportionnés. Par exemple, le chat Gin-san et Gotô sont simplifiés à l’extrême. Les décors sont soignés et certains bâtiments de Ginza sont même reconnaissables. Il y a beaucoup de trames. D’ailleurs, Ubuki a une peau hâlée. Les trames d’ambiance appuient les émotions. Et les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Mamita sensei ne montre pas les parties intimes. Par contre, elle met en avant le charme masculin qu’amplifient les costumes en les détaillant ou dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

A 35 ans, Takabayashi Ubuki a quitté son travail en entreprise pour reprendre la boutique de costumes sur mesure Ginmokusei gérée par son grand-père décédé. Malheureusement, les clients se font rares et au bout d’un an, il est au bord de la faillite. Alors qu’il se rue sur un beau client qui vient d’entrer dans la boutique suite à ses prières, ce dernier le recadre immédiatement face à son manque de classe. Nakamura Théo (30 ans) lui propose alors de l’aider à relancer son commerce. Mais peut-il faire confiance à cet inconnu, ancien maître d’hôtel?

En conclusion

Mamita sensei alterne avec finesse drame, humour et romance. Malgré des styles graphiques différents qui se côtoient, le récit reste réaliste. De même, la relation prend son temps et est plutôt consensuelle, à part des baisers volés. Je suis complètement sous le charme de Théo et Ubuki. Un coup de cœur!

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