Under grand hotel 2 – Sadahiro Mika

under grand hotel 2 sadahiro mika
SADAHIRO Mika 定広美香
ISBN: 9782351805503
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784575727135 (JP)
Futabasha, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Je ne fais plus la différence entre l’amour et la haine. »

Sadahiro Mika sensei décrypte les fluctuations de la relation entre Sword et Sen. Elle aborde donc la trahison, la manipulation, l’influence des rumeurs, l’incompréhension et le manque de communication. Comme dans le tome précédent, elle montre le mécanisme des trafics de drogue et les meurtres ainsi que la complicité des gardiens. Bien que les personnages soient emprisonnés à vie, ils dégagent une certaine soif de vivre et ont des ébats charnels très intenses malgré la promiscuité. Les sentiments exaspérés poussent à des réactions extrêmes et parfois violentes. Pourtant, l’amour naît tout de même dans cette ambiance où le bonheur côtoie sans cesse le désespoir. L’auteure révèle les secrets de Sen, suscitant des revirements. Par ailleurs, elle installe volontairement une fin ambiguë à son récit, transcrivant parfaitement la dualité des personnages. Elle offre une histoire bonus sur Walter O’Brian et Norman Haze, qui ont pris de l’importance dans ce tome.

La mangaka a un trait légèrement anguleux et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, rappelant parois le style des mangas comiques des années 90. Elle détaille les musculatures des personnages, offrant quelques images fan service. Les décors plutôt détaillés alternent avec quelques trames d’ambiance. Par ailleurs, comme il y a beaucoup de trames variées, seules les ombres fortes sont marquées. La mise en page dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Sadahiro sensei censure à peine les parties intimes en y ajoutant quelques points blancs. Elle précise quelques choix de création dans son commentaire final, laissant la postface à une romancière qu’elle apprécie, Kurimoto Kaoru. Il y a une galerie d’illustrations en fin de tome.

En résumé

Sen Owari travaille pour le directeur de la prison Travis Mutô et a l’impression de retrouver un peu une vie normale. Il arrive même à parler facilement de son passé avec son nouveau patron. Mais Sword Fish, influencé par les remarques de Norman Haze, n’apprécie pas leur rapprochement. Mutô refuse toutefois de céder aux menaces du shut-call. Lors d’une fouille de cellule, les gardiens retrouvent la photo de la mère de Mutô dans les affaires de Sen. Choqué, le directeur l’envoie donc à l’isolement. Mais la nuit, un gardien masqué rend visite au Japonais prisonnier et le viole avant de lui laisser un étrange message…

En conclusion

Comme l’histoire se déroule dans le milieu carcéral, la violence est constamment présente. Certaines scènes pourront donc choquer la sensibilité des lecteurs. Pourtant, j’aime beaucoup cette romance. Nos héros partagent leur soif de soleil aux lecteurs. Je trouve également intriguant de voir leur envie de liberté passer après leur amour. Le suspense se maintient jusqu’à la fin et j’apprécie particulièrement la conclusion laissant libre court à l’imagination. Un classique passionnant!

Under grand hotel 1 – Sadahiro Mika

under grand hotel 1 sadahiro mika
SADAHIRO Mika 定広美香
ISBN: 9782351805169
Taifu comics, 2011
ISBN: 9784575727128 (JP)
Futabasha, 2009 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Une relation sauvage et intense » entre deux condamnés enfermés jusqu’à la fin de leur vie.

Sadahiro Mika sensei narre une romance sexy mais violente dans le milieu carcéral. Elle instaure un jeu de provocations entre ses deux héros, oscillant entre haine et amour. Ainsi, elle s’intéresse aux émotions et réactions exacerbées dans ce lieu clos, entre peur, jalousie, possessivité et attirance. Sen et Sword s’affirmant hétérosexuel malgré leurs ébats charnels, luttent constamment contre l’amour. La narration se base sur le point de vue de Sen. Les indices semés au fil des chapitres permettent de découvrir le passé sombre ainsi que la psychologie des protagonistes. De même, certains personnages secondaires se détachent particulièrement. Par exemple, l’introduction du nouveau directeur, Travis Mutô, ajoute quelques tensions. Par ailleurs, à travers Norman Haze, l’auteure aborde la prostitution. Elle ne ménage pas les lecteurs, décrivant la violence constante entre viol, tournante, lynchage, bagarre, dispute, trafic, vengeance et racisme. Les histoires bonus, publiées d’abord en dôjinshi, apportent quelques informations supplémentaires.

La mangaka a un trait légèrement épuré et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, exagérant les expressions. Par ailleurs, elle met en valeur la plastique des hommes finement musclés. Les carrures sont variées ainsi que la représentation des différentes ethnies présentes dans le milieu carcéral américain. Les décors très détaillés renforcent le réalisme du récit. De même, les trames sont variées. Toutefois, quelques trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page très dynamique utilise les superpositions de cases. En plus, Sadahiro sensei estompent les images qui se chevauchent, sans pour autant brouiller la lecture. D’ailleurs, elle utilise beaucoup cette technique pour censurer à peine les scènes érotiques. Toutefois, un cache blanc recouvre parfois les parties intimes.

En résumé

L’étudiant japonais Sen Owari (22 ans) a écopé de 80 ans ferme pour le meurtre du mari de son enseignante avec qui il entretenait une relation adultère. Il se retrouve donc incarcéré au niveau 3 de l’Under ground hotel, la prison fédérale souterraine américaine, qui rassemble les pires criminels. A peine arrivé, il s’oppose déjà à son voisin de cellule, Swordfish (21 ans), qui faisait trop de bruit en couchant avec son colocataire. Cet ancien chef de gang de Brooklin, dealer et meurtrier, a pris le pouvoir dans le pénitencier. Mais Sen ne se méfie pas de son compagnon de cellule, Lane Brody, un gay qui n’hésite pas à lui faire des avances…

En conclusion

Malgré des scènes érotiques à chaque chapitre, Sadahiro sensei arrive à construire une intrigue haletante, avec un couple qui rencontre constamment des hauts et des bas. Elle aborde les thèmes habituels sur le milieu carcéral, sans filtres. Pourtant, le lecteur ressent de l’empathie pour certains protagonistes touchants. Une série à ne pas mettre entre toutes les mains, mais passionnante.