Sweet pool 2 – Kurumazaki Mayu et Nitro+CHiRAL

sweet pool 2 kurumazaki mayu
KURUMAZAKI Mayu 車折まゆ
Nitro+CHiRAL
ISBN: 9784799710852 (JP)
Libre, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Yôji a de plus en plus envie de connaître Tetsuo…

Kurumazaki Mayu sensei fait doucement évoluer la relation entre Shironuma et Sakiyama. De même, elle montre une facette peu reluisante de Makoto qui perd le contrôle avec la jalousie. Les deux héros apprennent à se connaître petit à petit, poussés discrètement par le professeur Kamiya. Yôji s’interroge sur les changements dans son corps. Tandis que Tetsuo, taciturne, s’ouvre à son camarade. D’ailleurs, comme il n’a pas l’habitude d’exprimer ses sentiments, il a tendance à se montrer brusque. Il passe donc outre au consentement. L’auteure joue beaucoup sur le suspense. D’ailleurs, elle place des indices au fil des chapitres sans pour autant donner des explications claires pour l’instant. De même, elle révèle le passé des héros par des flash-back parfois silencieux ou rapides, laissant le lecteur deviner la situation. Les histoires bonus s’intéressent à l’enfance de Zen’ya et Kitani.

La mangaka a un trait anguleux marqué. Elle dessine de grands nez proéminents. Elle utilise beaucoup de trames sombres, renforçant le côté inquiétant du récit. De même, les cadrages resserrés augmentent l’impression d’oppression. Ainsi, le lecteur ressent presque les sensations des personnages. Les décors situent l’action. La mise en page rythme la lecture avec beaucoup de cases vides, d’ellipses. Dans les scènes érotiques, Kurumazaki sensei cache les parties intimes par des caches blancs. Comme dans le tome précédent, elle offre une belle illustration noir et blanc en début de chapitre.

En résumé

Okinaga Zen’ya demande à Kitani de lui ramener Shironuma Tetsuo mais il échoue, le lycéen s’étant vaillamment défendu. Le lendemain au lycée, Sakiyama Yôji donne rendez-vous à Shironuma sur le toit pour discuter. En effet, son camarade n’a plus aucune trace de coup. L’intéressé n’a évidemment aucune explication à donner. Ressentant une douleur au plus profond de son corps à chaque contact avec lui, Yôji ne veut plus le fréquenter. D’ailleurs, il se réfugie ensuite aux toilettes car de nouvelles boules de chair sortent de son corps. Mita Makoto, inquiet pour son ami, ne supporte plus son silence. A cause de ses crises de plus en plus fréquentes, Zen’ya décide de révéler ce qu’il sait à Sakiyama. Mais alors qu’il l’agressait, Tetsuo vient à son secours. Bien que Yôji refuse de céder au parfum de son sauveur, son corps le trahit. Et les deux lycéens finissent donc par s’unir…

En conclusion

Les protagonistes ont tous un passé aussi sombre que l’histoire qui se révèle peu à peu. Malheureusement, l’auteure a pris une pause et au bout de 9 ans, Libre a annoncé l’abandon de la série. Il est tout de même possible de jouer au jeu (version censurée) sur Steam. La licence a encore du succès puisqu’une adaptation au théâtre est sortie en mars 2022. J’aime beaucoup le manga qui, même s’il avance doucement dans le récit, ménage ma sensibilité sur les scènes violentes.

Sweet pool 1 – Kurumazaki Mayu et Nitro+CHiRAL

sweet pool 1 kurumazaki mayu
KURUMAZAKI Mayu 車折まゆ
Nitro+CHiRAL
ISBN: 9784862638694 (JP)
Libre, 2010 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

Entre hallucinations et attirance, Yôji semble perdre la raison…

Kurumazaki Mayu sensei offre une adaptation manga du jeu vidéo sur PC Sweet pool développé par Nitro+CHiRAL, dans lequel elle s’occupe du character design. Elle mêle à la fois suspense, surnaturel et horreur. Elle installe d’abord le contexte, révélant petit à petit les situations familiales complexes des personnages ainsi que leurs personnalités plutôt tordues. Yôji, qui vit seul depuis le mariage de sa sœur, s’avère être un « hôte femelle », soit le sujet expérimental d’une organisation secrète qui manipule son destin. De même, Tetsuo semble faire partie du projet malgré lui. D’ailleurs, les deux lycéens sont manifestement attirés l’un par l’autre. L’auteure base la narration sur Sakiyama, partageant ses troubles d’identité, ses peurs et ses sensations. Dans un chapitre bonus, elle met en avant Makoto, qui cache en réalité un attachement obsessionnel derrière son air enjoué.

Le graphisme de la mangaka sied bien à l’histoire: des traits légèrement épurés, plutôt réalistes. Elle maîtrise également les jeux de trames et les noirs pour créer des planches sombres et rendre l’ambiance dramatique. Toutefois, elle joue sur les cadrages pour réduire la violence de certaines scènes. L’arrière-plan semble parfois se fondre avec le dessin. La mise en page est très dynamique. Néanmoins, l’enchainement des cases paraît parfois brusque mais transcrit avec finesse les troubles de Yôji. Kurumazaki sensei censure les scènes érotiques par des bandelettes blanches. Elle sépare les chapitres par une illustration. En début de tome, un poster à déplier en couleurs regroupe deux illustrations: celle du recto, réalisée par Onitsuka Seiji, illustrateur du light novel, a un trait plus seinen et mêle à la fois érotisme et gore. Au contraire, celle de Kurumazaki Mayu au verso offre une tranche de vie scolaire avec un trait doux.

En résumé

Sakiyama Yôji, à la santé fragile, reprend les cours au lycée après une longue absence. Il a toujours eu du mal à s’intégrer dans sa classe mais son ami Mita Makoto l’accueille joyeusement. En revanche, Shironuma Tetsuo, un élève plutôt froid, l’intrigue. En effet, il dégage un étrange parfum qui affole ses sens. D’ailleurs, les deux lycéens sont de corvée de ménage ensemble. Par contre, Makoto le prévient de se méfier d’Okinaga Zen’ya, fils de yakuza, qui a un comportement instable et étrange. A la fin de la journée, Yôji fait un malaise mais un homme le soutient. A peine conscient, il croit alors reconnaître le parfum de Tetsuo. N’osant l’interroger le lendemain, les deux garçons continuent à discuter uniquement pendant leurs tâches ménagères. Mais un soir dans son bain, Sakiyama croit voir ses bras recouvert de sang et ressent une forte excitation…

En conclusion

Le manga se suffit à lui-même, le lecteur n’étant pas obligé de jouer au jeu pour comprendre le déroulement du récit. D’ailleurs, le scénario promet d’être aussi palpitant et glauque que l’original. Les passages érotiques sont bien intégrés et semblent naturels, suivant les hallucinations de Yôji. Ma couardise m’empêche d’avancer rapidement sur le jeu mais il est disponible (en version censurée) sur Steam en anglais. J’ai hâte de connaître la suite!