Disparais de ma vue! 2 – Hinako

disparais de ma vue 2 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762257
Hana, 2024
ISBN: 9784813033301 (JP)
Taiyohtosho, 2022 (JP)
Titre original: 何でもいいから消えてくれ 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Depuis l’instant où je l’ai rencontré, j’ai considéré que Riku était « à moi ». »

Hinako sensei continue de resserrer le piège de l’emprise de Shigihara sur Yatsudo. Comparé au tome précédent, elle base la narration principalement du point de vue du harceleur, mais partage tout de même les réflexions de sa victime. Ainsi, elle suggère par brides le passé assez troublant, peut-être même traumatisant, de Yôji. Entre chantage, manipulation, harcèlement, possessivité, le détestable lycéen semble pourtant fournir quelques efforts et montrer certaines faiblesses, obligeant le lecteur à s’interroger constamment sur ses desseins. Muromachi Koharu et Osugi Yoshiharu font basculer l’équilibre relatif de la relation de leurs amis. Les relations sont de moins en moins consensuelles, Riku cédant. D’ailleurs, les sentiments de ce dernier deviennent de plus en plus ambivalents au point de le dégoûter de lui-même. L’auteure offre un court répit avant de plonger le lecteur dans une vague de plus en plus violente. Elle augmente l’antipathie de Shigihara en le faisant parler crûment.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques, porté principalement par les réactions de Koharu. Elle joue beaucoup sur le contraste noir et blanc pour installer une ambiance sombre. Ainsi, les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les émotions. Pour se distinguer, les flash-back se repèrent à des vignettes recouvertes d’une trame grise. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure à peine les parties intimes avec de fines languettes. Pourtant, elle dessine également des coupes intérieures. Elle suggère l’ambiance du récit à travers les illustrations en début de chapitre. Les premières pages du tome sont en couleur.

En résumé

Shigihara Yôji ne trouve pas Yatsudo Riku en classe et s’interroge sur la personne qui intéresse sa « cible ». Aux toilettes, il croise « Kozaru », alias Muromachi Koharu, et entame la discussion avec ce dernier en découvrant qu’il est dans la classe de Riku. Mais quand Riku les aperçoit dans le couloir, il s’interpose immédiatement et lui conseille de l’éviter. Shigihara suit Riku jusque chez lui en essayant de lui faire comprendre que son nouvel ami couche avec Osugi Yoshiharu. Arrivé devant chez Riku, Yôji s’éclipse.

En conclusion

Ce tome obtient la troisième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Prévu d’abord en deux tomes, Hinako sensei annonce dans sa postface qu’il y a une suite. En effet, elle prend le temps de bien décrypter l’évolution des sentiments de ses personnages ainsi que leur rapport de force. Son graphisme transcrit bien l’ambiance malsaine du récit. A noter que certaines scènes peuvent choquer la sensibilité des lecteurs. Yôji est le personnage le plus odieux que j’ai pu voir jusqu’à présent. Et pourtant, avec un sentiment coupable, j’attends encore la suite…

Disparais de ma vue! 1 – Hinako

disparais de ma vue 1 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762240
Hana, 2024
ISBN: 9784813033059 (JP)
Taiyohtosho, 2021 (JP)
Titre: 何でもいいから消えてくれ 1
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Il n’a jamais été amoureux de moi. »

Hinako sensei narre une romance sombre avec une relation malsaine et toxique entre deux lycéens. Elle base principalement la narration du point de vue de Riku mais partage parfois les réflexions de Shigahara. D’ailleurs, Yôji a tout pour être détestable: manipulateur, harceleur, il impose sa manière « d’aimer », bien que son comportement ne dégage aucune empathie envers autrui. Son égoïsme démesuré donne l’impression que les autres individus ne sont que des objets. Riku se débat et résiste du mieux qu’il peut et a conscience de tomber dans les pièges montés par son ex. Les relations sont donc non consenties. L’auteure analyse les différents sentiments de Riku et Yôji, la dualité qui s’installe entre amour et haine, la difficulté à se soustraire d’une emprise. En introduisant Muromachi Koharu et Osugi, elle permet la comparaison avec une relation certes conflictuelle mais plus saine.

La mangaka a un trait légèrement épuré, un peu anguleux. Elle dessine des personnages à la silhouette longiligne, renforcée par une tête ovale. Elle travaille particulièrement les regards. Ainsi, Yôji paraît constamment froid et même inquiétant. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance, sombres ou graphiques, accompagnent les émotions. D’ailleurs, le contraste noir et blanc augmente la sensation de malaise. Par conséquent, les flash-back se distinguent par une trame grise recouvrant simplement les vignettes. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par de fines languettes blanches ou noires. Elle donne l’ambiance du récit dans les illustrations en débit de chapitre. Les premières pages sont en couleur.

En résumé

Quand Yatsudo Riku rencontre pour la première fois Shigihara Yôji, d’un an plus âgé, il ne fait pas trop attention à ce dernier, habitué à ce que les amis de sa sœur fassent semblant de sympathiser avec lui. Mais à sa surprise, Yôji fait tout pour lui parler de tout et de rien au collège dès qu’ils se croisent. Se montrant affectueux, l’asocial collégien finit même par lui accorder sa confiance. Mais un jour, Shigihara l’emmène dans une maison abandonnée et l’oblige à observer en cachette un couple gay en plein ébat. Par la suite, il lui propose alors d’essayer. Les deux collégiens entament donc une relation très charnelle, Riku tombant fou amoureux. Mais ce dernier découvre par hasard que celui qu’il considérait comme son petit ami le trompe ouvertement avec des filles et n’éprouve aucun sentiment. A son entrée au lycée, il décide alors de l’ignorer totalement.

En conclusion

Ce tome se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Hinako sensei précise, dans sa postface, que cette série est un spin-off de Nanika iino mitsuketa (non traduit en français), qui met en avant Koharu et Osugi. Ici, elle donne le ton de son récit dès la première page. Ainsi, le lecteur est averti de l’ambiance sombre et peut se préparer aux scènes choquantes. D’ailleurs, la mangaka joue sur les trames sombres pour renforcer le malaise de certains passages. Elle excelle dans le développement de personnages irrécupérables, fourbes, au comportement inacceptable. J’ai beau détester Shigihara, j’ai envie de connaître la suite pour savoir comment Riku va évoluer.

La punition 3 – Hinako

la punition 3 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382764497
Hana, 2024
ISBN: 9784866536705 (JP)
Core magazine, 2022 (JP)
Titre original: 馬鹿とハサミ 3
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Je crois que j’aime bien ma vie actuelle, en fait. »

Hinako sensei fait évoluer la relation entre Sujima et Yôsuke qui montrent plus facilement leur affection l’un pour l’autre. Elle délaisse donc un peu le « dressage » pour installer une intrigue avec Ryûji. Ainsi, elle révèle au fur et à mesure ses manipulations et ses intentions, créant la surprise. De plus en plus honnête envers son partenaire et ses propres sentiments, Yôsuke continue tout de même à faire des cachoteries mais dans le but d’éviter les conflits. Sujima quant à lui, s’interroge de plus en plus sur son attachement pour son « chien » et ne cache plus sa possessivité. Makoto se montre toujours surprotecteur mais fait des efforts pour respecter les choix de son ami. Ainsi, l’auteure dévoile les derniers secrets autour de Takumi. Par ailleurs, elle développe un peu plus les sentiments des personnages. Elle apporte également une note d’humour discrète avec les personnages secondaires.

La mangaka a un trait léché et anguleux. Elle le simplifie légèrement dans les passages humoristiques. Elle dessine des personnages longilignes avec des visages ovales. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par des languettes blanches, un contour blanc ou tout simplement l’absence de trames. Elle dessine également des coupes intérieures. Comme dans le tome précédent, elle fait poser les personnages dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé.

Yôsuke décline la proposition de colocation de son ami Sawashiro Makoto, appréciant sa vie actuelle avec Sujima Takumi. Alors qu’il a apporté des hamburgers pour le dîner, le gérant d’établissement de prostitution le soupçonne d’abord de chercher de l’argent ou ses faveurs. Malgré la simple envie de faire plaisir de l’ancien gigolo, les deux hommes finissent tout de même par coucher ensemble. D’ailleurs, Yôsuke ne cache plus à son partenaire ce qu’il aime durant les ébats. Un soir, alors qu’il se rend dans un bar pour continuer à s’enivrer après avoir quitté ses amis, il est abordé par un jeune homme, Ryûji, avec qui il sympathise très vite.

En conclusion

Hinako sensei ajoute enfin un peu de sentiments entre ses deux héros. Elle maintient bien le suspense avec les intrigues de Ryûji, même si certains indices permettent au lecteur d’anticiper les révélations. Il y a toutefois encore quelques scènes choquantes (viol) pour le public sensible. J’ai l’impression de souffler un peu avec ce tome mais je suis toujours sous son charme. Je me délecte vraiment d’un peu de douceur dans ce monde de brutes.

La punition 2 – Hinako

la punition 2 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382763872
Hana, 2023
ISBN: 9784866535456 (JP)
Core magazine, 2021 (JP)
Titre original: 馬鹿とハサミ 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« J’en veux encore… Encore… »

Hinako sensei continue de développer le « dressage » particulier de Yôsuke par Sujima. Elle montre les petits changements des deux héros qui refusent pour l’instant d’admettre leurs sentiments naissants, bien qu’ils acceptent leur attachement. En introduisant l’ami d’enfance de Yôsuke, surprotecteur, elle ajoute quelques tensions les obligeant à s’interroger sur leur relation. Sujima devient plus souple et tendre mais également encore plus possessif. Bien que plus docile, Yôsuke continue de provoquer son « maître » et laisse s’exprimer sa jalousie. Ainsi, l’auteure joue sur les quiproquos et les petits secrets pour pimenter encore plus la relation entre les deux hommes. Elle utilise par ailleurs leurs amis et collègues pour détendre l’atmosphère. Comme dans le tome précédent, elle donne une anecdote sur un chapitre dans l’histoire bonus.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages et des corps longilignes, des yeux effilés qui donnent un charme particulier à ses personnages. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes avec des bandelettes et en dessinant des contours blancs. Pourtant, elle offre beaucoup de coupes intérieures. Par ailleurs, elle fait poser ses personnages dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Sujima autorise enfin Yôsuke à dormir à ses côtés. Mais il reçoit un appel urgent du travail et s’absente. Dans la journée, l’ancien gigolo retrouve son ami qui lui a recommandé son petit boulot de téléphone rose pour récupérer son premier salaire. Il pensait d’abord aller aux putes mais, redoutant le retour de son nouveau maître de mauvaise humeur, il se ravise. Il accueille alors Sujima avec une bière. Les deux hommes finissent donc au lit mais Yôsuke remarque qu’il ne fait aucun effet à son partenaire. Etait-il vraiment parti travailler?

En conclusion

Hinako sensei maîtrise sa mise en page, la dynamique de son scénario et son style graphique particulier, presque incisif dans certaines images. Elle crée des personnages attachants malgré leurs sales caractères et leurs défauts. En effet, Yôsuke et Sujima ne sont pas des anges et pourtant, j’aime suivre leurs aventures. Je ressens même un plaisir coupable de voir l’ancien gigolo se faire punir à chaque « bêtise ». Toutefois, ce genre de récit peut choquer la sensibilité de certains lecteurs, le consentement n’étant parfois pas clair. Pour ma part, je suis complètement séduite!

La punition 1 – Hinako

la punition 1 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382763865
Hana, 2023
ISBN: 9784866535920 (JP)
Core magazine, 2021 (JP)
Titre original: 馬鹿とハサミ
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Donnez-moi un doigt, et je vous prendrai le bras. »

Hinako sensei construit une relation particulière entre un gigolo un peu idiot qui se laisse vivre et un gérant de bar intransigeant. Elle alterne la narration entre les deux héros. Par ailleurs, elle s’intéresse aux relations humaines en général, aussi bien amicales, professionnelles qu’amoureuses. Sujima s’amuse du comportement audacieux du gigolo qui oscille constamment entre provocation et obéissance. Son « dressage » entre tendresse et brutalité va amener Yôsuke à s’interroger sur sa sexualité. Ce dernier prend également conscience de la superficialité de ses relations actuelles et des efforts à fournir pour conserver son peu de confort. A travers le jeu de manipulation entre les deux hommes, l’auteure aborde la solitude et la misère sentimentale. Elle développe un amour vache et versatile, limite SM. Dans l’histoire bonus, elle offre une anecdote sur un des chapitre, ici, celui de la ceinture de chasteté.

La mangaka a un trait anguleux légèrement épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle dessine des visages et des corps longilignes ainsi que des yeux effilés, donnant une touche toute particulière à son graphisme. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance plutôt graphiques appuient les émotions. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page très dynamique varie souvent les angles de vue. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par des languettes blanches. Elle supprime également les détails par des contours parfois blancs.

En résumé

Le patron du bar à hôtesses Sujima Takumi découvre que ses employées ont des relations sexuelles avec un client malgré l’interdiction du règlement. En effet, le gigolo Yôsuke, délaissé par sa maîtresse Mizuho chez qui il vit, aime prendre des risques et dépense donc son argent de poche avec les hôtesses du Deli hell. Dénoncé par sa dernière conquête Sayaka, il subit la punition de Sujima qui le viole mais l’embrasse pourtant tendrement. A son réveil, Yôsuke, dans une situation compromettante, est surpris par Mizuho qui le met donc à la porte. Désespéré, le gigolo rejoint Sujima pour d’une part, lui demander de retirer la ceinture de chasteté qu’il lui a installé et d’autre part, squatter son appartement.

En conclusion

Hinako sensei construit une relation assez particulière à la limite du SM entre ses deux héros qui cachent en fait une certaine solitude et un manque d’affection. Son trait particulier renforce le côté pervers et sadique de Sujima. Ce tome pourra choquer la sensibilité de certains lecteurs, les relations n’étant pas toujours consenties. Pour ma part, appréciant le travail de la mangaka, je suis happée par cette relation toxique mais dynamique et entrainante.

I hate you, Sensei – Hinako

i hate you sensei hinako
Hinako ひなこ
ISBN: 9782368775431
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784813031208 (JP)
Taiyohtosho, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

Impossible de tomber amoureux de son rival en amour!

Hinako sensei narre une romance légère mais assez réaliste entre un professeur et son élève. Même si le thème semble classique, elle arrive à donner suffisamment de caractère à ses deux héros pour maintenir un peu le suspense. En effet, Ikuta a clairement conscience qu’il manque de confiance en lui et refuse d’admettre ses sentiments naissants et son attirance. Le professeur Shizu s’amuse des réactions d’Aoi dont les émotions se lisent sur le visage. De même, l’ami d’Ikuto, Tachibana Kyotaro, ajoute une touche humoristique à cette relation compliquée. L’auteure joue sur les tensions et les sentiments contradictoires. Par ailleurs, elle aborde avec humour le problème de la relation entre professeur et élève même consentie. Ainsi, Shizu tient compte des limites et Ikuta réfléchit au développement de leur relation. Le contraste entre Aoi perdu dans ses sentiments et l’imperturbable professeur ajoute une certaine tension.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise des trames d’ambiance très graphiques comme des étoiles, des pois, des cœurs… La mise en page est dynamique. En plus, Hinako sensei ne censure pas les scènes érotiques. On remarque tout de même les traces de bandelettes blanches striés qui ne cachent rien dans certaines vignettes.

En résumé

Ikuta Aoi essaie de déclarer ses sentiments à Satô, une des filles les plus populaires du lycée. Mais il manque de tact en critiquant son maquillage. La jeune fille s’énerve provoquant le fou rire du professeur Shizu qui a surpris leur conversation. En montrant au lycéen comment faire une approche plus subtile, l’enseignant obtient une déclaration d’amour de la lycéenne. Jaloux de sa popularité et de son charme, Ikuto déclare détester son professeur, le considérant comme un rival en amour. Pour l’éviter, il décide de dormir pendant son cours. Toutefois, Shizu le convoque, mais l’encourage à se déclarer simplement. Après sa déclaration, et bien que rejeté, Aoi réalise alors que le professeur l’a bien conseillé. Pourtant la punition ne se termine pas là car l’enseignant décide de prendre le lycéen comme larbin pour qu’il se fasse pardonner son insolence.

En conclusion

Ce one-shot a obtenu la vingt-cinquième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2017. Le dessin est beau et agréable et le rythme des évènements est bien mené. Toutefois, les premiers rapports entre le professeur et son élève pourront déranger certains, le consentement n’étant pas clairement établi au départ. Heureusement, cela s’améliore avec le développement de leurs sentiments. Les réactions des personnages sont amusantes et le couple devient vite attachant. Une histoire divertissante qui plaira facilement.

You know what I want! – Hinako

you know what i want hinako
Hinako ひなこ
ISBN: 9782368775639
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784199606915 (JP)
Tokuma shoten, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: si on s'ennuie

Deux cavaleurs à l’incompatibilité caractérielle touchés par l’amour.

Hinako sensei met en scène une relation bancale qui va s’équilibrer petit à petit, avec des personnages aux caractères opposés. Pourtant, elle développe par la suite leur psychologie, révélant de légers traumas. En effet, le froid et sévère Tsuzuki cache un côté sombre. Jaloux, il a tendance à monopoliser l’être aimé et préfère donc ne pas s’attacher. L’enthousiaste et démonstratif Fujigaya ne cache pas son homosexualité. Sa vision naïve de l’amour, pouvant naître d’un coup d’un soir, attire surtout des partenaires profiteurs. En plus, il s’emballe très facilement. Heureusement, son ami Mitsu veille sur lui et n’hésite pas à intervenir. L’auteure s’amuse ainsi à confronter ce couple à l’incompatibilité caractérielle mais pas sexuelle. Elle développe doucement leurs sentiments mutuels, décrivant les efforts pour s’adapter à l’autre. La narration se concentre sur Shô. La postface se trouve sous la jaquette.

La mangaka a un trait fin épuré qui conserve une petite touche réaliste. Néanmoins, elle représente Fujigaya avec les canines qui dépassent quand il ouvre la bouche, accentuant son côté effronté. Les trames d’ambiance graphiques appuient les émotions. En revanche, les décors situent principalement l’action. Hinako sensei ne censure pas les scènes érotiques. Mais parfois, le jeu des trames, des angles de vue et mêmes les onomatopées cache l’essentiel. Les illustrations en début de chapitre suivent le développement de la relation des héros. En bonus, l’histoire de la couverture continue au verso.

En résumé

Fujigaya Shôdô, un étudiant en troisième année de littérature qui affiche clairement son homosexualité, drague tous les mecs intellectuels de troisième année de l’université. Il repère Tsuzuki Hirotaka, à la beauté froide, qui est complètement son genre. Il lui propose donc directement de coucher ensemble. Tsuzuki refuse net. Mais le soir dans le quartier gay, il remarque Fujigaya en compagnie d’un autre homme, confirmant les rumeurs sur sa frivolité. Pourtant, Shô persévère. Il va même interrompre un plan drague de Hirotaka quand il le trouve dans un bar gay un soir. Il le traine alors dans un love hotel. Excédé par ce comportement sans gêne et égoïste, ce dernier décide donc de lui donner ce qu’il veut, espérant lui prouver leur incompatibilité. Tsuzuki se lâche et dévoile alors son côté un peu sadique…

En conclusion

Ce couple de cavaleurs va s’assagir en se découvrant mutuellement. J’aime beaucoup la dynamique entre les deux héros qui ne sont jamais sur la même longueur d’onde, même s’ils communiquent. Fujigaya en amoureux transi devient hilarant car il accepte facilement les défauts de son partenaire. Mais même s’il fait des efforts pour le combler, il ne tient jamais trop longtemps, sa personnalité reprenant le dessus. J’apprécie également le contexte plutôt réaliste des personnages. Le graphisme de l’auteure est beau, l’histoire rondement menée. Une comédie parfaite pour passer un moment divertissant et sexy.

Blue lust 3 – Hinako

blue lust 3 hinako
Hinako ひなこ
ISBN: 9782375061411
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784866570556 (JP)
Frontier works, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: absolument

Reconquérir son bien-aimé en se montrant sincère et patient.

Après un tome plutôt dramatique, Hinako sensei développe le long cheminement vers la réconciliation entre Hayato et Sôma. Elle met en avant la sincérité des sentiments, la nécessité des discussions et la force de l’honnêteté. La narration alterne entre Sôma, Noboru et Hayato, permettant de comprendre leurs interrogations intérieures. Les liens entre eux trois évoluent. Ainsi, Noboru devient un soutien. Hayato respecte les décisions de Sôma qui a décidé de fréquenter un homme homosexuel, qui le comprendrait mieux, mais se bat pour reconquérir sa confiance. Hitokawa l’incite également à réfléchir sur les difficultés rencontrées par les homosexuels dans l’intimité et dans la société. L’auteure met également en avant l’influence des amis, le partage. Elle dévoile les circonstances de l’isolement de Sôma et sa brusquerie quand il se sent acculé. En fin de tome, elle révèle ce que sont devenus les personnages un peu plus tard.

La mangaka a un trait fin léché avec une petite touche réaliste et classique. Elle simplifie ses traits dans les passages humoristiques. De même, elle dessine les personnages en SD quand ils sont gênés, ajoutant un côté mignon. La force des différents regards graphiquement expressifs permet de se passer des dialogues Les trames d’ambiance alternent avec les décors. Par ailleurs, la mise en page est dynamique grâce aux découpages, ellipses et emboitements. Hinako sensei censure légèrement les scènes érotiques par des points et des bandelettes blanches. Elle donne le ton du récit à travers les illustrations en début de chapitre ainsi que dans ses illustrations couleurs. Sous la jaquette, se trouvent encore des croquis ainsi que la postface.

En résumé

Katahira Sôma confie à Miyazawa Noboru ses doutes sur sa relation avec Iokawa Hayato. Le lycéen lui révèle alors qu’il est le meilleur ami d’Iokawa, qui a tenté de se suicider. Tout son amour s’était transformé en haine suite aux brimades des autres élèves et à l’inaction de son ami. En voulant sciemment blesser ce dernier, il a donc sauté devant lui. Sôma réalise alors que Hayato a complètement changé suite à ce traumatisme. Comprenant les sentiments profonds de Katahira, Noboru décide de discuter avec Hayato avant de l’encourager. En effet, l’amour de ce dernier lui paraît sincère et profond.

En conclusion

Ce tome n’a pas réussi à être classé dans les meilleures séries au Chill Chill BL award 2018, mais les lecteurs apprécient le suspense jusqu’à la fin. Les sentiments explosent dans ce final. L’auteure a pris soin de développer le chemin réflexif des personnages sur leurs sentiments et leur relation. Son style narratif permet de comprendre leurs évolutions. Le happy end est bienvenu après toute ces péripéties. J’adore le couple principal mais apprécie également les personnages secondaires. Je les trouve adorables sur la couverture au verso. De même, j’aime les respirations apportées par la présence de Mâ et Itô. Une excellente série que je ne peux que recommander.

Blue lust 2 – Hinako

blue lust 2 hinako
Hinako ひなこ
ISBN: 9782375061275
Taifu comics, 2019
ISBN: 9784861348822 (JP)
Frontier works, 2016 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Affronter son passé pour faire face à son bien-aimé.

Hinako sensei approfondit sa thématique du traumatisme et d’un amour mélancolique en dévoilant le passé de ses protagonistes. Elle développe l’influence du passé sur les émotions. Noboru a donc du mal à contenir son ressentiment encore présent envers Hayato. Ce dernier, au contraire, arrive à éclaircir ses sentiments alors qu’il doutait de leur sincérité polluée par son envie de repentance, grâce à sa discussion avec son ancien ami. L’auteure aborde parallèlement la perte de confiance, le doute, la remise en question et la culpabilité. Elle décrit avec clarté les émotions de ses personnages, le malaise qui s’installe entre Sôma et Hayato ainsi que le désir de ne rien laisser paraître. Elle montre également les réactions parfois extrêmes dues à la tension psychique. Comme dans le premier tome, la narration est toujours concentrée sur Iokawa.

La mangaka a un trait fin et épuré, légèrement léché. Elle donne une touche réaliste en se focalisant sur les regards changeants. Néanmoins, elle n’hésite pas à simplifier ses traits dans les rares passages humoristiques. Les trames d’ambiance plutôt graphiques illustrent les émotions. La mise en page est dynamique. Il n’y a pas de scènes érotiques, le récit se concentrant sur les sentiments des personnages. Hinako sensei dessine de magnifiques illustrations couleurs, simples mais dégageant une certaine douceur. Sous la jaquette, elle présente quelques croquis.

En résumé

Iokawa Hayato retrouve comme prévu Katahira Sôma à la sortie de la gare mais il est accompagné de son ami Miyazawa Noboru. Or, ce dernier était le meilleur ami de Hayato au collège jusqu’à ce que ce dernier déclare ses sentiments. Encore immature, il en avait parlé à toute la classe, entrainant des conséquences graves. Mal à l’aise de feindre les inconnus, Hayato s’éclipse durant la nuit, oppressé par les regrets. Mais Sôma remarquant son trouble le suit et l’embrasse pour le réconforter. Toutefois, Noboru les observe de loin. Le lendemain, alors que Katahira a attrapé froid, Iokawa raccompagne Miyazawa à la gare. Mais son ancien ami lui demande des explications…

En conclusion

L’auteure offre un tome fort en émotions où l’espoir s’effondre tandis que les héros deviennent honnêtes envers eux-mêmes. Pourtant, elle réussit à ne pas tomber dans le mélodrame, dosant avec justesse les moments dramatiques et plus positifs, partageant les réflexions de ses personnages. J’aime beaucoup le style de la mangaka qui arrive à décrire avec justesse les réactions de ces personnages. Je suis complètement happée par ce récit.

Blue lust 1 – Hinako

blue lust 1 hinako
Hinako ひなこ
ISBN: 9782375061206
Taifu comics, 2018
ISBN: 9784861347931 (JP)
Frontier works, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Pourquoi répétons-nous sans cesse le passé? »

Hinako sensei offre une romance lycéenne assez réaliste entre deux garçons profondément traumatisés. Elle base la narration sur Hayato, qui semble parfois se confier au lecteur. Le lycéen fuit un passé douloureux qui influence sa gentillesse envers Sôma. Toutefois, il en a clairement conscience et rejette donc tout compliment. De même, il réfléchit beaucoup à ses actes et s’interroge constamment sur ses sentiments. Sôma se confie facilement envers son nouvel ami et tombe donc amoureux. Le soutien qu’il reçoit lui permet également d’avancer et de s’ouvrir à Itô et Mâ dans sa classe. L’auteure dépeint avec finesse les émotions de ses personnages, en particulier la peur de refaire les mêmes erreurs. Elle aborde les changements de comportements suite à un traumatisme, les difficultés à assumer son homosexualité au lycée, les brimades qui peuvent entraîner le suicide. Elle maintient également un certain suspense en révélant le passé par parcimonie.

La mangaka a un trait fin, épuré et léché qui possède une touche un peu réaliste. Elle dessine les personnages en SD dans les passages mignons. Les trames d’ambiance appuient les émotions. Les décors sont plutôt simples. Toutefois, la mise en page est dynamique. Pour les scènes érotiques, Hinako sensei se concentre sur les sensations de ses héros et reste donc plutôt pudique. Sous la jaquette, il y a quelques croquis et ébauches.

En résumé

Alors qu’il sortait les poubelles, Iokawa Hayato aperçoit une silhouette sur le toit du lycée dangereusement penchée. De peur que cette personne saute, il fonce l’arrêter. Il trouve alors Katahira Sôma qui semble se sentir mal. Ce dernier, récemment transféré, lui rembourse plus tard la boisson qu’il lui avait prise. Hayato sympathise rapidement avec Sôma qu’il trouve réservé mais honnête. Alors dès qu’il le peut, il lui vient en aide ou discute. Mais en allant lui emprunter un dictionnaire, il remarque que son nouvel ami reste isolé en classe. Pourtant, Katahira s’ouvre peu à peu à lui. Iokawa lui propose alors de faire une sortie ensemble. Il découvre donc que Sôma vit seul. En s’endormant dans son confortable pouf, de douloureux souvenirs du collège remontent à la surface. Quand il se réveille, il surprend Sôma prêt à l’embrasser et, apeuré, ce dernier l’agresse…

En conclusion

L’auteure arrive à m’émouvoir avec cet amour mélancolique qui se développe en léchant les blessures de chacun. Les deux héros sont attendrissants et j’ai envie de les encourager. En plus, le dessin est magnifique. Les regards sont tellement expressifs que l’on devine les pensées des personnages. Le tome se termine sur un cliffhanger insoutenable.