Stay gold 4 – Hideyoshico

stay gold 4 hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782382760925
Hana, 2022
ISBN: 9784396784713 (JP)
Shodensha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

Un amour à sens unique secret qui procure un petit bonheur.

Hideyoshico sensei consacre ce tome à la romance de Hidaka et Kô. Elle alterne la narration entre les deux héros. Ainsi, elle aborde les sentiments ambigus entre ami et amant dans une relation de sex friend et l’amour à sens unique. Jin comprend assez tôt son orientation sexuelle mais préfère préserver sa relation amicale avec celui qu’il aime. Toutefois, en goûtant enfin au bonheur tant rêvé, il réalise qu’il peut créer des souvenirs précieux, même s’ils sont d’abord douloureux. Au contraire, Kô préfère ne pas réfléchir à la situation, profitant simplement du plaisir. Ainsi, l’auteure analyse l’évolution de la relation entre les deux étudiants. Par ailleurs, elle montre comment les contraintes de la vie adulte peut influencer sur cette relation, avec le manque de temps, l’éloignement, les doutes. Elle apporte une touche mélancolique et réaliste en montrant que l’amour ne peut pas tout surmonter, malgré de forts sentiments.

La mangaka a un trait épuré et simple et pourtant très expressif. Elle exprime les fortes émotions de Hidaka, qui affiche constamment un visage impassible, avec des métaphores graphiques. Par exemple, il se noie dans une passion ou explose de bonheur. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. Le fond noir permet d’identifier immédiatement les flash-back. La mise en page plutôt classique joue beaucoup sur des angles de vue variés. Certaines vignettes dégagent même un peu de poésie avec des paysages détaillés. Après un tome précédent encore pudique, Hideyoshico sensei se rattrape en offrant plusieurs scènes érotiques non censurées. Elle présente sommairement les personnages en début de tome.

En résumé

Nakayama Kô taquine Hidaka Jin qui s’est coupé les cheveux pour effectuer son stage d’enseignant. Ce dernier souhaitant conserver leur relation saine pour rester le plus longtemps possible aux côtés de celui qu’il aime, profite des dernières vacances d’été en tant qu’étudiant pour aller au bord de la mer avec lui. Durant son stage, Hidaka réalise la difficulté à enseigner auprès de plusieurs élèves et supporte mal la pression, n’ayant aucun soutien. Toutefois, il remarque également sa dépendance envers son ami qui lui manque énormément. Dès son stage terminé, il fonce donc voir Kô pour fêter cela. Mais quand il se réveille le matin, il trouve son ami à ses côtés dans le même lit…

En conclusion

Ce tome obtient la quinzième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2020. Hidaka Jin ne se classe pas parmi les meilleurs uke mais les lecteurs précisent qu’il est un des seuls qu’ils ont envie d’encourager autant. Hideyoshico sensei met en avant un amour bancal qui dure depuis 10 ans mais tout de même magnifique. Elle reste toujours précise dans ses descriptions. Comme je l’ai précisé dans le tome 1, j’adore Hidaka. C’est donc avec grand plaisir que je découvre son aventure.

Stay gold 3 – Hideyoshico

stay gold 3 hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368776315
Hana, 2019
ISBN: 9784396784423 (JP)
Shodensha, 2018 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

Le retour tumultueux de la mère de Hayato et Kikka.

Hideyoshico sensei nous présente Yayoi, la mère de Hayato et Kikka. Comme dans le tome précédent, elle s’intéresse principalement à la notion de famille. Ainsi, elle révèle le passé entre Yûji et sa sœur. Yayoi est une véritable tempête avide de liberté, avec un fort caractère indépendant. Même si son fils la rejette, laissant exploser sa colère, et sa fille (5 ans) ne la reconnaît pas, elle accepte facilement la situation et essaie simplement de renouer le lien. Contrairement à Yûji pour qui vivre sous le même toit constitue réellement la famille, elle ne cherche pas à approfondir une relation considérée comme naturelle. D’ailleurs, l’auteure met en avant l’évolution possible des liens dans une famille. Elle détaille les chamboulements de la maisonnée, le détachement ressenti envers la personne absente. Par ailleurs, elle fait mûrir doucement Hayato. Le lecteur remarque également que Yûji a du mal à décrypter ses propres sentiments.

La mangaka a un trait simple et épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Les décors alternent avec les trames d’ambiance. Par ailleurs, les autres trames sont équilibrées. La mise en page dynamique accompagne le rythme de lecture. En début de tome, Hideyoshico sensei commence toujours par une illustration représentant trois photographies.

En résumé

Nakayama Yûji ayant rejeté ses sentiments, Hayato se comporte comme avant sa déclaration, feignant le sage neveu. Cela rassure rapidement son oncle. Par conséquent, le collégien décide de laisser tomber toute tentative de séduction. Par ailleurs, Hidaka l’incite également à étudier plus sérieusement pour que leur accord ne s’évente pas, ses notes ne progressant pas. Malgré l’interdiction de son neveu, Yûji se rend à la fête du sport du collège et prend plein de photographies de Hayato qui pourtant proteste…

En conclusion

Bien que hors classement du Chill chill BL award 2019, les lecteurs citent ce tome parmi les meilleures séries palpitantes, appréciant le développement précis de Hayato évoluant de l’âge juvénile vers l’adolescence. D’ailleurs, Hideyoshico sensei clôture cette première partie sur la famille en effectuant un petit saut dans le temps à la fin du volume. J’ai trouvé que Yayoi avait une personnalité vraiment déstabilisante mais très intéressante. J’ai hâte de découvrir la suite de cette douce tranche de vie.

Stay gold 2 – Hideyoshico

stay gold 2 hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775813
Hana, 2019
ISBN: 9784396784096 (JP)
Shodensha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

Quand devient-on adulte?

Hideyoshico sensei met en avant la famille. A travers Hayato et Yûji, elle interroge sur la perception même des liens familiaux. En effet, Yûji et sa sœur n’ont aucune consanguinité. Pourtant, le jeune homme reste très attaché à sa famille recomposée et a du mal à voir son neveu grandir. Hayato, quant à lui, va se confier facilement à Hidaka qui le traite comme un égal. D’ailleurs, le lecteur réalise que Jin a un comportement de stalker même s’il reste discret. L’auteure dépeint parfaitement les émotions et changements de la période charnière de l’adolescence avec par exemple, Hayato qui fait à la fois preuve de maturité tout en se comportant encore comme un enfant. Elle arrive ainsi à retranscrire l’ambiance électrique entre le neveu et l’oncle qui affecte toute la maisonnée. Dans l’histoire bonus, elle offre quelques anecdotes sur Kikka, détendant l’atmosphère.

La mangaka a un trait simple très épuré mais expressif. Elle donne du relief à ses personnages grâce à des contours plus épais. Elle exagère les expressions, apportant ainsi une touche d’humour. De même, la petite Kikka ajoute un côté mignon aux planches. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont variées et équilibrées. De même, les trames d’ambiance plutôt graphiques renforcent les émotions et participent parfois directement au récit en illustrant des dialogues. La mise en page dynamique joue beaucoup sur les angles de vue variés. Comme dans le tome précédent, Hideyoshico sensei s’arrête encore aux tentatives et aux baisers volés.

En résumé

Nakayama Yûji s’inquiète de l’avenir de Hayato qui cumule les mauvaises notes. Il aimerait donc qu’il suive des cours du soir. Mais le collégien lui annonce ne pas vouloir aller au lycée, désirant travailler rapidement. L’oncle et le neveu, aussi têtus l’un que l’autre, passent depuis leur temps à se disputer. Kô s’en plaint auprès de son ami Hidaka Jin. Ce dernier lui propose alors de donner des cours particuliers au rebelle en échange d’un repas de temps en temps. Mais quand il se rend chez les Nakayama, Yûji l’accueille avec joie tandis que Hayato part bouder dans sa chambre. Par la suite, Hidaka arrive pourtant à convaincre le lycéen en discutant un peu avec lui…

En conclusion

Hideyoshico sensei crée des personnages au caractère exacerbé mais criant de vérité. Elle oblige le lecteur à s’interroger sur la maturité, la sexualité et la famille. Les aventures des protagonistes nous replongent dans notre puberté et ses émois. Je prends plaisir à suivre les péripéties de cette famille attachante.

Stay gold 1 – Hideyoshico

stay gold 1 hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775806
Hana, 2018
ISBN: 9784396784089 (JP)
Shodensha, 2017 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

Un « chaos amoureux » perturbe l’harmonie d’une famille déjà compliquée.

Hideyoshico sensei aborde avec pudeur la construction de la sexualité durant l’adolescence. Elle narre son récit par petites tranches de vie, partageant les réflexions des membres de la famille Nakayama. Elle inclut également les points de vue extérieurs dans des demi-chapitre, mettant en avant des personnages secondaires comme la camarade de classe de Hayato, Miura, et l’ami de Kô, Hidaka qui cache son homosexualité. Kikka apporte une touche d’humour avec sa franchise La déclaration d’amour d’un adolescent de 13 ans à son oncle chamboule complètement la maisonnée. Yûji considère encore son neveu comme un enfant mais sa tendance à fuir la réalité incite l’adolescent à se montrer de plus en plus entreprenant. Ainsi, l’auteure analyse la gestion d’un coming out dans le giron familial. Dans un chapitre spécial, elle présente ce que sont devenus Tomoya Yashiro et Momose de Rendez-vous à Udagawachou.

La mangaka a un trait simple et épuré qui dégage pourtant de la douceur. Elle dédouble parfois les contours permettant d’insuffler un peu de relief. En effet, elle épure également ses décors qui apparaissent dans les plans larges, mais cela colle parfaitement au style général. Par contre, les trames sont variées et équilibrées. Par ailleurs, les morphologies sont diversifiées. D’ailleurs, Kikka apporte une touche mignonne avec ses traits tout en rondeur.

En résumé

Ses parents travaillant à l’étranger, Nakayama Yûji vit avec son frère Kô, son neveu Hayato et sa nièce Kikka. En effet, après deux mariages et deux divorces, sa sœur a disparu du jour au lendemain en laissant ses deux enfants à la famille. Yûji soupçonne qu’elle s’est entiché d’un pêcheur depuis qu’il reçoit des colis de poissons de sa part. Encore au lycée, Kô en profite quant à lui pour draguer et souvent découcher. En ce moment, Hayato (13 ans) semble en pleine crise d’adolescence. Il se montre rebelle et inquisiteur envers son oncle quand il reçoit des appels d’une femme. Mais en apprenant que Yûji n’a pas encore de petite amie, son comportement change alors immédiatement…

En conclusion

Hideyoshico sensei maîtrise parfaitement le traitement de son sujet qui peut paraître malaisant au premier abord. D’ailleurs, elle analyse avec précision les états d’âme de ses personnages qui ont des réactions tout à fait censées. Et elle prend également son temps pour développer son récit. Donc, rien de plus que des baisers volés implacablement contestés. Une lecture intéressante qui aborde la question de l’homosexualité en général. Et puis j’aime beaucoup Hidaka.

Gentleman & sadistic – Hideyoshico

gentleman and sadistic hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775233
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784199606465 (JP)
Tokuma shoten, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: si on s'ennuie

« Entre le salaryman banal et le beau stalker pervers, le chemin qui mène à l’amour ne sera pas de tout repos! »

Hideyoshico sensei oscille entre drame et comédie romantique, en développant une romance entre une victime de brimades et son ancien bourreau. Elle met en scène des personnalités complexes et opposées. Alors que Yoshino a conscience de son comportement déviant, il conserve un certain optimisme, obtenant toujours ce qu’il veut. Takase, quant à lui, est bourré de sentiments contradictoires, pessimiste et blasé par la vie. Tous deux vont ainsi développer une relation légèrement sado-masochiste et se compléter. Le rapport entre dominant et dominé se brouille dans des jeux sexuels provoqués et le consentement n’est donc plus clair. L’auteure s’attarde principalement sur l’évolution de la relation de ses personnages sans pour autant approfondir le changement de leurs sentiments. Néanmoins, elle expose succinctement leur passé pour placer le contexte. Toutefois, elle précipite la fin de son récit, laissant un peu le lecteur sur sa faim.

Le trait de la mangaka s’est légèrement arrondi. Les visages avec des yeux fins et une petite bouche dégagent un peu plus de douceur. De même, Hideyoshico sensei n’hésite pas à dessiner les jambes poilues. Elle représente également Yoshino en wanko. Elle exprime les changements de ses personnages grâce aux expressions du visage et des regards. En plus, les illustrations en début de chapitre donnent le ton du récit à suivre, utilisant quelques métaphores graphiques comme les ronces, le collier. Les décors permettent de situer les actions et alternent avec quelques trames d’ambiance. La mise en page dynamique joue sur les blancs et les angles de vue. La postface sous la jaquette donne des anecdotes sur la création du manga. Les scènes érotiques sont à peine censurées, les parties génitales étant cachées par de petits points lumineux. Le détail des jeux érotiques contraste avec le regard froid de Takase.

En résumé

Depuis deux ans, Takase Hajime est suivi par un stalker. Un jour, ce dernier lui fait même manquer un rendez-vous galant après avoir renversé volontairement une boisson sur la tenue de la jeune femme. Mais, tandis qu’il rejoignait l’appartement de sa cible, il se fait surprendre. Le salaryman reconnaît alors immédiatement Ôji Yoshino, qui le harcelait avec sa bande au lycée. Soudain, le stalker, à genoux, lui déclare sa flamme!

En conclusion

Ce one-shot a obtenu la quinzième place du meilleur manga original au Chill Chill BL award 2016. J’adore voir Yoshino en wanko. Les personnages sont attachants, cependant, il est dommage que la conclusion soit autant condensée dans un chapitre bonus. J’aurais tant aimé en découvrir plus. Mais le talent de l’auteure étant déjà bien installé, vous passerez un agréable moment en lisant cette comédie légèrement amère.

Nennen-saisai – Hideyoshico

nennen saisai hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775165
Boy’s love IDP, 2017
ISBN: 9784396783389 (JP)
Shodensha, 2013 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

Trois histoires BL narrées comme du rakugo.

Dans ce recueil, Hideyoshico sensei s’inspire de deux contes de rakugo pour créer une version Boys’love. Elle prend des libertés avec les récits originaux mais conserve tout de même l’esprit principal. La première histoire reprend un conte modernisé. Même si la fin reste surprenante, elle dégage un peu de tristesse. Le second récit, développé sur plusieurs chapitres, est basé sur un classique. L’auteure s’attarde particulièrement sur la relation entre l’humain et le dieu de la mort ainsi que sur leurs sentiments. Elle complète son volume avec un récit réaliste, se penchant sur les questionnements d’un enfant et l’influence de l’extérieur sur la vision de sa propre famille. Elle conserve une certaine distance sur le traitement de l’homoparentalité mais termine également par une chute surprenante.

La mangaka a un trait épuré et simplifié, presque esquissé. Ses visages sont longs. Hideyoshico sensei apporte un soin particulier aux costumes et aux décors, respectant assez bien les références historiques. En outre, elle intègre les trames d’ambiance à la narration. Elle joue beaucoup sur les vides et les blancs, aérant ses pages. La mise en page reste tout de même dynamique. Les scènes érotiques sont non censurées mais succinctes. En plus, elles ne montrent pas trop les détails.

En résumé

La pêche au poisson rouge – conte japonais Binbogami: Période d’Edo. Yôhei s’est encore fait jeter par sa fiancée. En effet, il est plutôt paresseux et dépense sans compter. Un jour, le dieu de la pauvreté Binbogami s’installe chez lui. Mais même s’il essaie de faire travailler Yôhei, ce dernier perd immédiatement son argent dans des broutilles. L’être divin essaie alors de participer aux revenus de base du foyer endetté en effectuant de petits travaux…
Une fleur déracinée – conte japonais Jugemu: Durant Edo, un couple décide de nommer leur fils avec tous les prénoms signifiant « longévité » proposés par un moine bouddhiste. Mais après une vie comblée, Jugemu va traverser les époques et survivre à deux guerres mondiales. De nos jours, sous le pseudonyme de Hisashi, il travaille dans un club d’hôtes et se permet parfois de parler sèchement aux clientes. Un jour, il croise le dieu de la mort par hasard à un café…
La situation de la famille Komukai: Sôta vit avec son père et Renji, l’ami de son père qui s’occupe des tâches ménagères. Cependant, depuis qu’il a suivi le cours d’éducation sexuelle à l’école, il réalise que sa famille n’est pas tout à fait « normale ».

En conclusion

Ce titre a obtenu la troisième place du meilleur manga original au Chill Chill BL award 2014 (ex æquo avec le tome 3 de Kô 3 gentei de Kajimoto Reika). Comme j’adore le rakugo, ces histoires me plaisent énormément. J’admire le travail de l’auteure qui respecte le principe de la fin surprenante typique de ce genre artistique. Cependant, je pense que ceux qui ne connaissent pas les contes d’origine risquent d’être un petit peu perdu.

Rendez-vous à Udagawachou – Hideyoshico

rendez vous a udagawachou hideyoshico
Hideyoshico 秀良子
ISBN: 9782368775158
Boy’s love IDP, 2016
ISBN: 9784396783242 (JP)
Shodensha, 2012 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandantion: un peu

Pourquoi un garçon populaire au lycée s’habillerait-il en fille?

Hideyoshico sensei invite les lecteurs à réfléchir sur la beauté et le travestissement. Elle développe la relation entre deux lycéens qui découvrent leur sexualité et se confrontent à leurs sentiments. Tandis que Yashiro s’initie dans le doute au plaisir du travestissement, ayant du mal à assumer cette partie de sa personnalité, Momose s’interroge sur ses sentiments, ayant eu le coup de foudre pour le lycéen habillé en femme. L’auteure oblige ses personnages à se questionner sur leur sexualité, sur l’homosexualité, mais également sur leur comportement en les plongeant dans des introspections. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Maladroit, grand et taciturne, Momose a du mal à communiquer et a tendance à imposer ses désirs. Grâce à Yashiro, il va apprendre à discuter et être plus doux. Car le travesti exprime clairement son non-consentement et la violence qu’il ressent quand on le force.

La mangaka a un trait épuré assez anguleux et particulier. Ses personnages sont plutôt longilignes. Par ailleurs, elle travaille les tenues. De même, les décors sont plutôt soignés mais se contentent de situer l’action. En outre, les trames d’ambiance alternent avec les vides et les blancs, donnant un style assez dépouillé. Les scènes érotiques évitent la censure grâce à ce style de traits simplifiés. Hideyoshico sensei glisse quelques touches graphiques humoristiques pour détendre l’atmosphère générale assez tendue du manga. Par exemple, une passante porte un chapeau à l’effigie de la célèbre série de robot Gundam. Elle donne également quelques anecdotes de création dans la postface sous la jaquette. Des photos de Shibuya séparent les chapitres. Et les illustrations en début de chapitre sont parfois intégrées à la narration.

En résumé

Dans le quartier de Shibuya, Momose Keigo croit reconnaître Yashiro Tomoya, un élève populaire de son lycée, habillé en fille. Plutôt introverti, il n’ose pas l’aborder mais s’interroge sur ses raisons. Après s’être informé sur le transgenre et l’homosexualité, il se pose alors de plus en plus de questions. Intrigué par le lycéen, il commence à l’observer en classe mais se fait remarquer. Et à force de l’observer, il commence à ressentir d’étranges sentiments. Alors, il se rend à nouveau dans le quartier pour en avoir le cœur net. Momose reconnaît immédiatement Yashiro malgré le maquillage et la perruque. Clairement subjugué par sa beauté, il lui propose alors de sortir ensemble…

En conclusion

Ce one-shot a obtenu la troisième place du meilleur manga au Chill Chill BL award 2012. L’auteure est classée troisième meilleure artiste et Momose Keigo sixième meilleur seme. Malgré le sujet intéressant, il manque un peu de profondeur pour pleinement apprécier ce récit. En effet, Keigo accepte vite Yashiro comme il est et ce dernier ne s’interroge pas plus sur ses propres sentiments réels, donnant l’impression de céder au harcèlement. Cependant, l’originalité du propos est rafraîchissant. Et j’aime quand le thème du travestissement est abordé simplement, sans se moquer!