88 rhapsody – Sorai Mone

88 rhapsody sorai mone

SORAI Mone ソライモネ
ISBN: 9782382762745
Hana, 2024
ISBN: 9784829686195 (JP)
Printemps, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Vivez les rêves et les sentiments qui viennent chambouler les membres du groupe Aldébaran! »

Sorai Mone sensei propose de suivre les romances de quelques membres du groupe Aldebaran. En plus de l’univers musical, elle s’intéresse aux différentes épreuves auxquelles se confrontent les musiciens comme la pression, la passion devenue douleur, la perte de confiance en soi, le traumatisme. Dans la première histoire, rapide mais efficace, elle analyse principalement les sentiments naissants dans une amitié ainsi que l’acceptation de soi. Par la suite, l’histoire de Miyata Kyôtaro (26 ans) et Agawa Ritsuki approfondit surtout la question de la gestion de la pression aussi bien extérieure (famille, enseignant, concurrence) qu’intérieure (course à la réussite, peur de l’erreur, trac), la communication nécessaire et les conseils avisés de personnes expérimentées. Malgré des sentiments réciproques, les deux hommes préfèrent se taire. Par ailleurs, l’auteure interroge sur l’avenir des musiciens et l’évaluation du talent. Elle base la narration d’abord du point de vue de Yodaka puis de celui de Miyata.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, bien découpé, qui se ressent particulièrement à travers les ossatures saillantes et les corps plutôt maigres. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle donne des anecdotes dans des fiches personnages à la fin des chapitres. Les trames bien que variées privilégient les contrastes noir et blanc. Les trames d’ambiance appuient les émotions tandis qu’un fond noir indique les flash-back. Les décors soignés situent principalement l’action et s’estompent parfois autour des personnages. La mise en page très dynamique s’attarde sur les détails, avec des angles de vue variés, des chevauchements et des sorties de cadres. Sorai sensei marque le passage du temps par des indices sur les saisons. Dans les scènes érotiques, elle cache les parties intimes grâce à des cadrages ou des bulles bien placées. De même, l’imagination des personnages s’invite dans les décors.

En résumé

Récemment transféré dans un nouveau lycée, Hoshikawa Yodaka ne supporte plus les rumeurs et les regards insistants sur sa cicatrice au visage. Il préfère écouter de la musique en dormant à l’infirmerie. Mais un jour, Fujise Anji s’infiltre par la fenêtre de l’infirmerie et lui demande de lui laisser une place dans son lit. Le lycéen très direct, joue de la guitare dans un groupe et lui offre donc une invitation à un concert. Intrigué par un compliment sur son visage, Yodaka sympathise vite avec ce nouvel ami, reprenant vite goût à l’étude. Il arrive même à se confier à lui…

En conclusion

Sorai Mone sensei offre une magnifique romance dont la sensibilité se ressent à travers les images et les paroles de ses personnages. Elle équilibre parfaitement l’humour et les intrigues, évitant de trop faire étalage des sentiments des personnages. Ainsi, les relations paraissent naturelles, parfaitement dépeintes avec les hésitations et les effusions. J’apprécie particulièrement le graphisme très expressif, au trait particulier et reconnaissable de la mangaka. Un petit coup de cœur!

My beautiful boy 2 – Nagira Yuu et Kitano Megumi

my beautiful boy 2 nagira yuu kitano megumi

NAGIRA Yuu 凪良ゆう
KITANO Megumi 北野仁
ISBN: 9782382762349
Hana, 2024
ISBN: 9784199609343 (JP)
Tokuma shoten, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Même si j’étais ton dernier soldat, je te protégerai jusqu’au bout. »

Nagira Yuu sensei décrypte l’évolution de la relation ambiguë entre Hira et Kiyoi, oscillant constamment entre admiration, amour, dégoût et tolérance. Elle ne ménage pas les lecteurs, dépeignant avec finesse les moments malaisants entre le comportement de stalker pleinement assumé, les remarques blessantes et le harcèlement de plus en plus violent. Comme dans le tome précédent, elle base la narration du point de vue de Kazu, partageant ses pensées les plus sombres. Ainsi, le larbin se rebelle petit à petit jusqu’à s’affirmer. Sans se montrer pour autant gentil, Kiyoi impose des limites dans le harcèlement et supporte avec indifférence l’isolement dans la classe. Avec la bande de Shirota, l’auteure montre comment la hiérarchie s’inverse dans une classe, insidieusement, selon divers incidents. Elle aborde entre autres les relations intéressées entre étudiants, les profils différents des harceleurs, la construction d’un lien particulier entre le harceleur et sa victime.

Kitano Megumi sensei a un trait légèrement épuré, jouant avec les pleins et déliés, qui dégage un effet un peu réaliste. Ainsi, elle le simplifie discrètement dans les passages humoristiques. Elle dessine des personnages plutôt sveltes. Les trames sont nombreuses tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions mais se font rares. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mangaka a une mise en page très dynamique. D’ailleurs, elle porte particulièrement attention aux détails, décomposant parfois certains mouvements. De même, elle joue sur les plongées et contre-plongées pour renforcer le sentiment de hiérarchie. Les pensées de Hira sont transcrites directement en images dans le récit.

En résumé

Hira Kazu ayant découvert que Sô Kiyoi s’entraîne à danser, ce dernier l’emmène au restaurant pour discuter. Il soupçonne d’ailleurs son camarade de le suivre en cachette et lui exprime clairement son dégoût face aux déclarations admiratives de Hira. Il lui demande toutefois de garder le secret. Mais au concours des beaux gosses, Kiyoi termine dernier. Bien qu’il fasse bonne figure devant Shirota et les autres, il s’éclipse suivi par Hira qui avoue enfin son amour. Mais la hiérarchie semble s’inverser petit à petit au lycée…

En conclusion

L’ambiance de ce manga pourra en dérouter plus d’un. Sans glorifier le harcèlement, Nagira Yuu sensei analyse avec finesse les différentes émotions qui apparaissent dans une relation entre harceleur et victime. Elle interroge sur le basculement facile vers une violence grandissante. Le graphisme de Kitano Megumi sensei transmet parfaitement les expressions des regards, froids, durs, passionnés, admiratifs, amoureux, envieux. Un titre que je prend plaisir à redécouvrir sous ce nouveau format, après le roman et le drama. Si les romances un peu descriptives ne vous dérangent pas, foncez!

Blue sky complex 9 – Ichikawa Kei

couverture blue sky complex 9 ichikawa kei hana

Ichikawa Kei 市川けい
ISBN: 9782382764855
Hana, 2024
ISBN: 9784864424738 (JP)
Tokyo mangasha, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« C’est justement parce que l’on fait confiance à son partenaire qu’on ne peut demander ou dire certaines choses… »

Ichikawa Kei sensei s’intéresse à la question de la confiance dans le couple, malgré les inquiétudes et les interrogations, ainsi qu’aux sentiments inavouables pour ne pas troubler son partenaire. Elle décortique l’installation du malaise qui en découle, le poids des silences et la nécessité de crever l’abcès ainsi formé. En parallèle, elle continue de développer la question du coming out à travers l’exemple de Minori qui préfère fuir ses sentiments au point d’en devenir malade. Kurisu Haruomi présente une autre facette de sa personnalité en conseillant subtilement Natsuki. Tôma, qui réalise peu à peu ses sentiments et son orientation sexuelle, s’exclut de plus en plus de sa famille. Avec son exemple, l’auteure met en avant les quiproquos que peut provoquer un excès de gentillesse, la nécessité d’être parfois ferme. Elle montre différentes manières de faire une mise au point. Dans l’histoire bonus, elle détend l’atmosphère avec un peu de mignonnerie.

La mangaka a un trait de plus en plus épuré qui offre parfois un aspect croqué. Elle joue sur les pleins et déliés. Dans les passages humoristiques, elle dessine des personnages SD aux traits plus anguleux et simples. Les trames équilibrées ont une dominante claire tandis que les rares trames d’ambiance, discrètes, renforcent le réalisme. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. Par ailleurs, les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page est dynamique. Bien qu’Ichikawa sensei ne censure pas les scènes érotiques, elle joue sur les angles de vue et les cadrages pour montrer le moins de détails possibles. D’ailleurs, il faut parfois déchiffrer les gros plans pour deviner quelle partie du corps est représentée. Comme dans le tome précédent, sous la jaquette, elle donne la recette secrète des pancakes du père de Terashima ainsi que la postface en manga.

En résumé

Alors que Kugayama Tôma s’apprêtait à embrasser Terashima Natsuki, ce dernier l’arrête en le frappant pour l’éloigner. Le lycéen prétexte alors avoir vu une punaise dans ses cheveux pour expliquer son geste. Narasaki Motochika ayant trouvé Wakamatsu Minori sous la pluie, la raccompagne chez elle avant de rejoindre son bien-aimé comme promis. Le lendemain soir, quand Terashima voit l’ambulance devant leur immeuble, il hésite à avertir Chika qu’il s’agit de Minori, trop fier pour avouer s’inquiéter de leur passé. Le jour suivant, lorsque Narasaki croise Endô Yui avec les affaires de Minori, il s’interroge alors sur la relation entre les deux femmes.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-huitième place de la meilleure série au Chill chill BL award 2024. Ichikawa Kei sensei arrive à aborder différents sujets uniquement en analysant les petits tracas du quotidien. Elle montre différentes réactions, réflexions, permettant ainsi au lecteur de s’interroger sur les comportements humains. Par ailleurs, son graphisme dégage beaucoup de sensualité. Je craque complètement pour ses personnages en SD qui ont une patte graphique particulière mais tellement trognonne! Une tranche de vie qui peut paraître un peu lente pour certains lecteurs mais qui me ravit à chaque tome. J’adore découvrir et partager le quotidien de Natsuki, Chika et tous leurs amis.

Here U are 2 – Djun

couverture here u are 2 djun taifu li huan qui retire son masque

Djun
ISBN: 9782375064436
Taifu comics, 2024
Dongman, 2017 (CN)
Manhua
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Tant de contradictions dans ses propos. »

Djun continue de dénoncer les divers comportements homophobes, en particulier avec la bande de Wang Ming et Zhang Jiefeng. Iel crée des tensions et des quiproquos, rendant avec réalisme les diverses réactions et questionnements. Comme dans le tome précédent, iel détend l’atmosphère avec des petites touches d’humour, apparaissant même en tant que manhuajia dans les dialogues. De même, Xiao Yi ajoute une note mignonne. Les colocataires de Yangyang, Yu Xiao Ji, Lao Jiang et Dabai, soutiennent leur ami avec bienveillance. Par ailleurs, l’introduction de Zhang Jianyu permet d’analyser les limites du déni et du travail sur soi. En effet, bien que la jeune fille ait parfaitement conscience d’un amour impossible, elle continue d’espérer et de provoquer la chance d’un changement. Ainsi, l’auteur.e aborde l’amour à sens unique, le jugement hâtif, le poids des rumeurs et la difficulté à oublier. Avec Li, elle montre la complexité à décrypter ses ressentis.

Dans le sommaire, Djun ajoute un personnage en SD portant un pyjama animal trop chou. Son trait épuré conserve un style réaliste. Il se simplifie et s’arrondit dans les passages humoristiques. Ainsi, certains personnages apparaissent même en semi SD au cours du récit. De même, les teintes plutôt réalistes apparaissent très sombres la nuit. Les décors soignés renforcent également le réalisme. Toutefois, quelques trames colorées retranscrivent l’ambiance. Les rêves se repèrent grâce à un fond noir. La mise en page dynamique a parfois un agencement provoquant quelques hésitations sur l’ordre de lecture, quand il y a des chevauchement de vignettes. En fin de tome se trouve des croquis humoristiques qui étaient en bonus à la fin de certains chapitre lors de la publication en ligne. Un vernis sélectif sur la couverture est du plus bel effet.

En résumé

Avec un peu de patience et d’observation, Yu Yang a enfin réussi à sympathiser avec Li Huan. Il remarque même les timides et discrets sourires de son camarade. Le voyant déjeuner seul, il le rejoint sans hésitation et lui propose alors d’aller à la piscine de l’université ensemble. Les colocataires de Yangyang, remarquant que Zhang Jianyu n’arrête pas d’abuser de la gentillesse de ce dernier, le préviennent que sa bonté débordante peut porter à confusion. En effet, l’étudiante semble en pincer pour lui bien qu’elle sache qu’il soit homosexuel. Inquiet des rumeurs qui peuvent alors circuler, Yu se demande s’il ne devrait pas également prendre ses distances avec son nouvel ami.

En conclusion

Djun maîtrise parfaitement le développement de son récit, alternant tension, humour et « mignonnerie ». Iel commence à révéler quelques secrets sur Yu. Son graphisme est agréable. Les sujets abordés sont complètement d’actualités. Je trouve d’ailleurs que les réactions sont très bien rendues. J’adore la sensibilité de ce récit qui apporte une touche plutôt réaliste dans son propos. Après l’avoir lu en ligne, je n’ai pas hésité à le reprendre en version papier, complètement charmée par les aventures de Yangyang, Li Huan et leurs amis. N’hésitez pas à découvrir cette magnifique histoire!

Here U are 1 – Djun

couverture here u are 1 djun taifu yu yang qui relève ses cheveux

Djun
ISBN: 9782375064238
Taifu comics, 2024
Dongman, 2017 (CN)
Manhua
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Pourquoi il me fixe sans rien dire? »

Djun narre une romance aux notes réalistes entre deux étudiants aux caractères opposés. Iel base la narration du point de vue de Yu. Iel implique avec humour le lecteur en rappelant à travers certains dialogues ou indices semés en arrière-plan, qu’il s’agit d’une fiction. Yang assume son homosexualité, la dévoilant uniquement lorsqu’il le juge nécessaire. D’ailleurs, il n’hésite pas à recadrer, d’abord avec humour puis par la violence, tous ceux qui font des remarques homophobes. Par ailleurs, Wang Ming et ses camarades, dont Zhang Jiefeng, offrent une grande palette des pires comportements, entre moqueries, harcèlements et pièges. Le passé de Li révélé au fur et à mesure permet de mieux comprendre son côté renfermé. L’auteur.e installe pour l’instant les personnages et leurs relations. Iel aborde d’abord le jugement extérieur s’appuyant également sur les personnages secondaires pour offrir d’autres exemples.

Le.a manhuajia, malgré un trait épuré, a un style plutôt réaliste. Iel le simplifie, parfois à l’extrême, dans les passages humoristiques. Les couleurs sont plutôt réalistes avec des ombres fortes marquées et des dégradés. De même, les décors détaillés sont très présents sauf dans les plans rapprochés. La mise en page dynamique enchaine avec fluidité les vignettes et propose même quelques agencements plus originaux, avec des absences de cadre, des sorties de cases, des superpositions. Par ailleurs, les scènes d’action se résument à l’essentiel. Djun utilise également les pleines pages pour marquer des pauses agréables dans la lecture. Un vernis sélectif sur la couverture offre un très bel effet.

En résumé

L’étudiant en seconde année, Yu Yang, accueille les nouveaux élèves et les oriente selon leurs besoins. Très sociable et franc, il attire vite la sympathie de tous les étudiants. Mais le grand et taciturne Li Huan se montre froid, ne le remerciant même pas d’être allé chercher la clé de sa chambre. D’abord vexé par l’indifférence du nouveau, Yangyang remarque que Huan ne s’intègre également pas aux autres étudiants lors des activités. Un soir, alors qu’il allait fermer la salle B106, il aperçoit Li jouer du piano. Face à son regard triste, il s’éclipse alors discrètement…

En conclusion

Djun démarre lentement son récit mais cela est nécessaire pour bien appréhender les différents caractères des personnages ainsi que leurs liens. Son scénario est parfaitement maîtrisé, alternant humour et tension. De même, son beau graphisme offre une large palette de physionomies différentes. En plus chaque visage ou carrure possèdent son charme. N’hésitez pas à découvrir ce petit bijou très contemporain!

Les trésors de Takara – Suzumaru Minta

les tresors de takara suzumaru minta

SUZUMARU Minta 鈴丸みんた
ISBN: 9782375064313
Taifu comics, 2024
ISBN:‎ 9784403668241 (JP)
Shinshokan, 2022 (JP)
Titre original: タカラのびいどろ
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: absolument

« Ça veut dire que je peux essayer de faire en sorte que tu m’aimes à 100%? »

Suzumaru Minta sensei narre une belle romance entre deux étudiants qui se découvrent petit à petit en se fréquentant. Elle révèle au fur et à mesure leur passé. Ainsi, elle alterne la narration entre ses deux héros. Bien que Takara se montre froid au premier abord, il déborde de gentillesse. Il guide son nouvel ami à réfléchir précisément sur ses sentiments. Le naïf Taishin parle franchement et attire facilement la sympathie des autres. Malheureusement, avec ses grands yeux brillants qui lui donnent un petit air enfantin, il provoque également des malentendus. D’ailleurs, l’auteure joue sur les comparaisons avec le bonheur que procurent les billes. Elle s’intéresse au jugement sur l’apparence et aux rumeurs. Par ailleurs, elle construit une relation consensuelle, qui se développe grâce à la communication et aux partages des décisions. Le thème de la randonnée permet également d’aborder quelques plaisirs simples.

La mangaka a un trait légèrement épuré. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques, ce qui donne un aspect tout mignon aux personnages. Les trames sont très variées avec des ombres fortes bien marquées. Par contre, les trames d’ambiance, discrètes, soulignent principalement les passages comiques. Par ailleurs, les décors détaillés apportent une touche réaliste. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page dynamique rythme la lecture. Bien que Suzumaru sensei ne censure pas les scènes érotiques, elle ne détaille pas les parties intimes en n’en dessinant que le contour. Elle joue également avec les angles de vue pour ne pas tout montrer. Par ailleurs, elle montre des moments tendres du couple dans les illustrations en début de chapitres comme dans celle en couleur en début de tome. Sous la jaquette, se trouvent des ébauches des personnages.

En résumé

Nakano Taishin a quitté sa province natale pour l’université de Tokyo, avec la ferme intention de retrouver l’étudiant de passage dans sa région qui l’avait gentiment consolé un an auparavant. Mais Shiga Takara se montre froid avec lui. Pourtant, les nouveaux amis de Tai l’encouragent à participer à la randonnée du club auquel appartient Takara. Ce dernier, conscient que sa beauté attire beaucoup de filles peu intéressées par ce sport, lui promet alors de l’écouter seulement une fois arrivé au sommet. Mais pourquoi Nakano tient-il tant à sympathiser avec lui, un simple touriste de passage?

En conclusion

Ce one-shot se classe à la troisième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2023. Malgré un scénario au premier abord classique, Suzumaru Minta sensei introduit suffisamment de matière pour rendre le récit passionnant. D’ailleurs, elle maîtrise parfaitement l’enchaînement des évènements et le développement de la relation. Son magnifique graphisme met en valeur la beauté froide de Takara et la bouille trop mignonne de Taishin. J’ai adoré cette douce romance consensuelle qui se dévore d’une traite. Si vous appréciez la mangaka, foncez sans hésitation!

Queutard légendaire VS Cul d’acier 1 – Totofumi

queutard legendaire vs cul d acier 1 totofumi

Totofumi ととふみ
ISBN: 9782375064320
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799756706 (JP)
Libre, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« J’aurais jamais cru qu’un mec m’exciterait. »

Totofumi sensei offre une comédie romantique entre deux lycéens un peu rebelles, expert en sexe mais innocent en amour. Elle base l’humour sur leurs différences, les quiproquos et leurs défis maladroits. Le fier Sena s’avère être un grand frère aimant et responsable qui soutient sa famille. Malgré sa réputation, le flambeur Mikagura se montre plutôt respectueux de ses partenaires, portant attention au consentement. Les deux lycéens s’interrogent alors sur leur attirance et leurs sentiments en découvrant d’autres facettes l’un de l’autre. La narration alterne entre les deux héros. Ainsi, l’auteure sème le doute sur les intentions de chacun. Elle aborde donc avec humour le jugement sur l’apparence, l’influence des rumeurs, le trouble face à des émotions inconnues. Elle joue sur les clichés de séduction en les incluant dans des défis. Une histoire bonus propose un peu de fan service.

La mangaka a un trait anguleux au contour parfois dédoublé. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à simplifier à l’extrême son trait. Par exemple, Mikagura se transforme parfois en wanko. Les trames sont très variées. Par contre, les trames d’ambiance alternent avec les décors soignés. Les flash-back se repèrent à leur fond noir avec en plus une trame grise qui recouvre les vignettes. La mise en page très dynamique joue sur des angles de vue originaux mettant en valeur la dualité. D’ailleurs, le découpage s’inspire de celui filmique. Totofumi sensei distingue les phylactères de l’oral et la pensée, renforçant l’humour. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques, offrant même des coupes intérieures. En fin de chapitre, elle donne une anecdote en une image. Sous la jaquette se trouve la suite du chapitre bonus, à lire donc à la fin.

En résumé

Au lycée Machiten, regroupant pas mal de voyous en son sein, deux clans s’affrontent autour des deux garçons les plus forts. Le beau et riche Mikagura Iori n’a perdu aucune bagarre jusqu’à présent. Il est surnommé le queutard légendaire car il coucherait avec une fille différente chaque soir. Il lance un défi à son rival Sena Minami, un bon élève surnommé cul d’acier car il a réussi à pénétrer tous ceux qui ont levé la main sur lui. Toutefois, Iori propose de s’affronter au lit. Qui gagnera?

En conclusion

Ce tome obtient la quinzième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2023. Totofumi sensei offre une comédie amusante avec des personnages craquants. Elle transcrit plutôt bien la dualité entre ses deux héros pendant tout le tome, en semant des indices ou même par son découpage et sa mise en page. Son trait très vigoureux et expressif pourra gêner certains lecteurs. Pour ma part, j’aime les graphismes dynamiques et fonds complètement pour ce récit. J’attendais ce titre et je ne suis pas déçue: un coup de cœur!

I cannot reach you 3 – Mika

i cannot reach you 3 mika

Mika みか
ISBN: 9782505123422
Kana, 2024
ISBN: ‎9784040648620 (JP)
Kadokawa, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« Si je continue à me sentier cafardeux, comme ça, est-ce que j’arriverai à rester ton ami, comme avant? »

Mika sensei joue sur les clichés romantiques des BL et des shôjo pour pousser son analyse des réactions et des sentiments amoureux adolescents. Elle utilise le voyage scolaire pour dénoncer la conception soi-disant différente de l’amour entre les filles et les garçons. De même, elle s’intéresse aux différentes façons de déclarer ses sentiments ainsi que les facilités fournies par la commercialisation de l’amour. Ainsi, comparé au tome précédent, Fujino devient lourd en jouant les cupidons. L’introduction de Hosaka Yui apporte à la fois de la tension et un regard nouveau sur les relations humaines. D’ailleurs, les liens entre Yamato et Kakeru intriguent certains de leurs amis. L’auteure montre la pression sociale subie par les adolescents qui s’interrogent sur l’amour. Elle ajoute ainsi quelques intrigues. Elle continue également de dévoiler les sentiments et le caractère de ses deux héros uniquement en transmettant les non-dits avec finesse.

La mangaka a un trait épuré et doux. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Par contre, elle détaille les décors, permettant ainsi de reconnaître immédiatement les paysages de Kyoto. D’ailleurs, les décors alternent avec les trames d’ambiance, également graphiques (pois, carré). Ces dernières accompagnent même des émotions en fond des phylactères. Les autres trames sont variées. La mise en page est simplement dynamique. Mika sensei offre des anecdotes dans des yonkoma à la fin de certains chapitres. Par ailleurs, elle dévoile un peu le ton du récit à travers ses illustrations en début de chapitre. La couverture se classe troisième au Chill chill BL award 2021.

En résumé

Au centre commercial, Oohara Yamato a pris Ashiya Kakeru dans ses bras. Depuis, ce dernier n’arrête pas de s’interroger sur ses intentions. Mais la gêne grandissante entre eux l’empêche d’interroger son ami. D’autant plus, que Yamato se comporte normalement. Pour le voyage scolaire à Kyoto, le groupe constitué de Fujino, Amamiya, Hosaka Yui, Oohara et Ashiya, peine à construire un programme. Remarquant que Yamato s’adapte à tous les désirs des autres membres, Kakeru lui propose alors de visiter Arashiyama seulement tous les deux lors de leur journée libre.

En conclusion

Mika sensei maîtrise parfaitement le déroulement de son récit. Elle offre de magnifiques planches avec les décors à Kyoto. Par ailleurs, elle arrive à transmettre avec habileté les émotions de ses personnages. Après Fujino qui me déçoit un peu dans ce tome, je craque complètement pour Hosaka et Amamiya. Surtout Yui qui semble déjà mûr pour son âge. J’ai hâte de découvrir la suite! Toujours aussi fan!
Je remercie les éditions Kana pour l’envoi de ce tome en service presse.

I cannot reach you 2 – Mika

I cannot reach you 2 Mika

Mika みか
ISBN: 9782505123415
Kana, 2024
ISBN:‎ 9784040642222 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Si je te pose la question, est-ce que ça risque de briser notre amitié? »

Mika sensei continue de révéler les réflexions de Kakeru et Yamato sur leur relation. Elle alterne la narration entre les deux héros et n’hésite pas à présenter la version de chacun sur un même évènement, quitte à revenir sur certains passages. Les quiproquos et les secrets apportent de la tension. Kakeru passe son temps à se triturer les méninges tout en prenant conscience des risques d’interprétation. De même, Yamato révèle un peu plus ses défauts en se confiant à sa collègue Nitta. Par ailleurs, Fujino se démarque par sa sensibilité. Ainsi, l’auteure approfondit la question du jugement sur l’apparence ainsi que l’influence du manque de confiance en soi, du complexe d’infériorité et de la jalousie. Elle met en avant la peur de briser une forte amitié. De même, elle invite le lecteur à réfléchir sur la tendance à suivre les stéréotypes. Des chapitres bonus apportent quelques anecdotes.

La mangaka a un trait épuré légèrement en rondeur qui, bien que doux, reste expressif malgré une simplicité apparente. En effet, elle travaille principalement les petits détails comme la forme des sourcils et de la bouche. D’ailleurs, elle n’hésite pas à simplifier à l’extrême son trait dans les passages humoristiques ou même à exagérer les expressions. Les trames d’ambiance participent à la narration en appuyant les émotions. Malgré une palette restreinte, les autres trames sont variées. Ainsi, le contraste noir et blanc renforce les moments dramatiques ou joyeux. Par contre, les décors détaillés situent principalement l’action. Comme dans le tome précédent, les personnages posent sans décors dans les illustrations en début de chapitre, sauf pour les chapitres 8 et 9 qui offrent un diptyque. De même, l’illustration au dos de la couverture propose une sorte de réponse à celle du tome 1.

En résumé

C’est la Saint-Valentin. Et comme d’habitude, des filles demandent à Ashiya Kakeru de donner leurs chocolats à Oohara Yamato à leur place, trop nerveuses pour approcher ce dernier. En route, le collégien aperçoit son ami en train de recevoir des chocolats d’une fille plus courageuse. Pourtant lorsqu’ils se retrouvent pour rentrer ensemble, Yamato ment sur les causes de son retard. En plus, il rougit immédiatement en recevant les chocolats de son camarade avant de déchanter en apprenant leur origine. Doutant de plus en plus des sentiments d’Oohara envers lui, Ashiya passe son temps à observer les moindres faits et gestes de son camarade tout en ayant peur de les surinterpréter. D’ailleurs, un malaise s’installe entre eux après que Kakeru, surpris, ait repoussé violemment Yamato.

En conclusion

Mika sensei maîtrise son scénario et son graphisme. Elle permet de tromper l’impatience des lecteurs avec quelques histoires bonus tout en s’amusant des clichés romantiques. Par ailleurs, elle termine ce tome sur un suspense insatiable qui donne envie de lire la suite immédiatement. Cette série me touche énormément et j’ai dévoré ce tome! Une lecture toujours accessible à tous, tendre et mignonne, qui aborde en plus des questionnements de l’adolescence sur l’amour, l’amitié et les relations humaines.
Je remercie encore chaleureusement les éditions Kana qui m’ont envoyé ce tome en service presse. Une lecture bonheur!

I cannot reach you 1 – Mika

i cannot reach you 1 mika

Mika みか
ISBN: 9782505123408
Kana, 2024
ISBN: 9784040657769 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« C’est parce que je tiens à toi que je ne te le dis pas… »

Mika sensei narre une classique romance d’amis d’enfance dont l’un nourrit secrètement un amour à sens unique pour l’autre. Toutefois, elle décrypte minutieusement les questionnements et les différentes émotions d’Ashiya qui se torture l’esprit pour comprendre son ami. D’ailleurs, elle joue sur les ambiguïtés et les quiproquos pour dynamiser leur relation. Kakeru qui semble un peu lent à la détente apporte une note humoristique tandis que les tentatives maladroites d’approche de Yamato sont attendrissantes. Malgré leur profonde amitié, ils ont du mal à aborder des sujets plus intimes. Leurs amis les incitent par ailleurs à s’interroger sur la différence entre amour et amitié. Ainsi l’auteure s’amuse de situations romantiques pour mettre en avant la porosité entre relation amicale et amoureuse, hétérosexuelle ou homosexuelle. Elle interroge les lecteurs sur le jugement extérieur. Par ailleurs, elle prend son temps pour développer son récit, offrant une tranche de vie quotidienne des lycéens.

La mangaka a un trait épuré plutôt en rondeur qui renforce la douceur générale. Elle le simplifie et le déforme dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle ajoute des notes comiques en arrière-plan en apportant des précisions en tant que narratrice extérieure ou, par exemple, avec le chat de Yamato qui fait des remarques comme un humain. Les trames sont équilibrées malgré une palette restreinte. De même, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page simplement dynamique et efficace use surtout des superpositions. Dans les illustrations en début de chapitre, Mika sensei montre les personnages dans leur quotidien sans représenter les décors, sollicitant ainsi l’imagination du lecteur. En fin de chapitre, elle propose des histoires comiques sous un format proche du yonkoma en toutefois plusieurs cases. L’éditeur nous propose une couverture alternative grâce à une jaquette réversible.

En résumé

Ashiya Kakeru a encore obtenu une mauvaise note en mathématiques et doit donc rester en rattrapage après les cours. Il informe alors son ami d’enfance Oohara Yamato, alors que ce dernier recevait une déclaration d’amour d’une élève. Ses amis partagent alors leur surprise, ayant du mal à comprendre leur profonde amitié malgré leurs différences. En effet, en plus d’être beau gosse, le timide Yamato est le meilleur élève de la classe tandis que l’insouciant mais sociable Kakeru est plutôt banal et cancre. Durant les rattrapages, alors que le professeur laisse seul Ashiya qui traîne sur ses exercices, Oohara vient à son aide. Mais quand son ami lui demande s’il aime quelqu’un, il bredouille le nom de ce dernier avant de s’éclipser rapidement. Kakeru s’interroge alors sur la signification de sa réponse…

En conclusion

Mika sensei propose une histoire toute mignonne qui plaira à un large public. Malgré un développement lent qui se ressent à peine, elle analyse avec précision les réflexions et le cheminement de pensée d’Ashiya. En plus d’un graphisme doux et expressif, elle mène rondement son scénario, apportant une touche réaliste avec les différentes interactions entre amis, collègues et famille. Pour les plus impatients, la série a été adaptée en drama (preuve de son succès) et est disponible sur Viki. Je craque complètement pour Kakeru avec ses bouilles adorables mais surtout ses efforts pour comprendre son ami. Une amitié touchante qui se transforme petit à petit. Un énorme coup de cœur!
Je remercie les éditions Kana qui m’ont fait découvrir ce titre en service presse. Je vais continuer la série avec beaucoup de plaisir et d’impatience.