I cannot reach you 3 – Mika

i cannot reach you 3 mika

Mika みか
ISBN: 9782505123422
Kana, 2024
ISBN: ‎9784040648620 (JP)
Kadokawa, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« Si je continue à me sentier cafardeux, comme ça, est-ce que j’arriverai à rester ton ami, comme avant? »

Mika sensei joue sur les clichés romantiques des BL et des shôjo pour pousser son analyse des réactions et des sentiments amoureux adolescents. Elle utilise le voyage scolaire pour dénoncer la conception soi-disant différente de l’amour entre les filles et les garçons. De même, elle s’intéresse aux différentes façons de déclarer ses sentiments ainsi que les facilités fournies par la commercialisation de l’amour. Ainsi, comparé au tome précédent, Fujino devient lourd en jouant les cupidons. L’introduction de Hosaka Yui apporte à la fois de la tension et un regard nouveau sur les relations humaines. D’ailleurs, les liens entre Yamato et Kakeru intriguent certains de leurs amis. L’auteure montre la pression sociale subie par les adolescents qui s’interrogent sur l’amour. Elle ajoute ainsi quelques intrigues. Elle continue également de dévoiler les sentiments et le caractère de ses deux héros uniquement en transmettant les non-dits avec finesse.

La mangaka a un trait épuré et doux. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Par contre, elle détaille les décors, permettant ainsi de reconnaître immédiatement les paysages de Kyoto. D’ailleurs, les décors alternent avec les trames d’ambiance, également graphiques (pois, carré). Ces dernières accompagnent même des émotions en fond des phylactères. Les autres trames sont variées. La mise en page est simplement dynamique. Mika sensei offre des anecdotes dans des yonkoma à la fin de certains chapitres. Par ailleurs, elle dévoile un peu le ton du récit à travers ses illustrations en début de chapitre. La couverture se classe troisième au Chill chill BL award 2021.

En résumé

Au centre commercial, Oohara Yamato a pris Ashiya Kakeru dans ses bras. Depuis, ce dernier n’arrête pas de s’interroger sur ses intentions. Mais la gêne grandissante entre eux l’empêche d’interroger son ami. D’autant plus, que Yamato se comporte normalement. Pour le voyage scolaire à Kyoto, le groupe constitué de Fujino, Amamiya, Hosaka Yui, Oohara et Ashiya, peine à construire un programme. Remarquant que Yamato s’adapte à tous les désirs des autres membres, Kakeru lui propose alors de visiter Arashiyama seulement tous les deux lors de leur journée libre.

En conclusion

Mika sensei maîtrise parfaitement le déroulement de son récit. Elle offre de magnifiques planches avec les décors à Kyoto. Par ailleurs, elle arrive à transmettre avec habileté les émotions de ses personnages. Après Fujino qui me déçoit un peu dans ce tome, je craque complètement pour Hosaka et Amamiya. Surtout Yui qui semble déjà mûr pour son âge. J’ai hâte de découvrir la suite! Toujours aussi fan!
Je remercie les éditions Kana pour l’envoi de ce tome en service presse.

I cannot reach you 2 – Mika

I cannot reach you 2 Mika

Mika みか
ISBN: 9782505123415
Kana, 2024
ISBN:‎ 9784040642222 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Si je te pose la question, est-ce que ça risque de briser notre amitié? »

Mika sensei continue de révéler les réflexions de Kakeru et Yamato sur leur relation. Elle alterne la narration entre les deux héros et n’hésite pas à présenter la version de chacun sur un même évènement, quitte à revenir sur certains passages. Les quiproquos et les secrets apportent de la tension. Kakeru passe son temps à se triturer les méninges tout en prenant conscience des risques d’interprétation. De même, Yamato révèle un peu plus ses défauts en se confiant à sa collègue Nitta. Par ailleurs, Fujino se démarque par sa sensibilité. Ainsi, l’auteure approfondit la question du jugement sur l’apparence ainsi que l’influence du manque de confiance en soi, du complexe d’infériorité et de la jalousie. Elle met en avant la peur de briser une forte amitié. De même, elle invite le lecteur à réfléchir sur la tendance à suivre les stéréotypes. Des chapitres bonus apportent quelques anecdotes.

La mangaka a un trait épuré légèrement en rondeur qui, bien que doux, reste expressif malgré une simplicité apparente. En effet, elle travaille principalement les petits détails comme la forme des sourcils et de la bouche. D’ailleurs, elle n’hésite pas à simplifier à l’extrême son trait dans les passages humoristiques ou même à exagérer les expressions. Les trames d’ambiance participent à la narration en appuyant les émotions. Malgré une palette restreinte, les autres trames sont variées. Ainsi, le contraste noir et blanc renforce les moments dramatiques ou joyeux. Par contre, les décors détaillés situent principalement l’action. Comme dans le tome précédent, les personnages posent sans décors dans les illustrations en début de chapitre, sauf pour les chapitres 8 et 9 qui offrent un diptyque. De même, l’illustration au dos de la couverture propose une sorte de réponse à celle du tome 1.

En résumé

C’est la Saint-Valentin. Et comme d’habitude, des filles demandent à Ashiya Kakeru de donner leurs chocolats à Oohara Yamato à leur place, trop nerveuses pour approcher ce dernier. En route, le collégien aperçoit son ami en train de recevoir des chocolats d’une fille plus courageuse. Pourtant lorsqu’ils se retrouvent pour rentrer ensemble, Yamato ment sur les causes de son retard. En plus, il rougit immédiatement en recevant les chocolats de son camarade avant de déchanter en apprenant leur origine. Doutant de plus en plus des sentiments d’Oohara envers lui, Ashiya passe son temps à observer les moindres faits et gestes de son camarade tout en ayant peur de les surinterpréter. D’ailleurs, un malaise s’installe entre eux après que Kakeru, surpris, ait repoussé violemment Yamato.

En conclusion

Mika sensei maîtrise son scénario et son graphisme. Elle permet de tromper l’impatience des lecteurs avec quelques histoires bonus tout en s’amusant des clichés romantiques. Par ailleurs, elle termine ce tome sur un suspense insatiable qui donne envie de lire la suite immédiatement. Cette série me touche énormément et j’ai dévoré ce tome! Une lecture toujours accessible à tous, tendre et mignonne, qui aborde en plus des questionnements de l’adolescence sur l’amour, l’amitié et les relations humaines.
Je remercie encore chaleureusement les éditions Kana qui m’ont envoyé ce tome en service presse. Une lecture bonheur!

I cannot reach you 1 – Mika

i cannot reach you 1 mika

Mika みか
ISBN: 9782505123408
Kana, 2024
ISBN: 9784040657769 (JP)
Kadokawa, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« C’est parce que je tiens à toi que je ne te le dis pas… »

Mika sensei narre une classique romance d’amis d’enfance dont l’un nourrit secrètement un amour à sens unique pour l’autre. Toutefois, elle décrypte minutieusement les questionnements et les différentes émotions d’Ashiya qui se torture l’esprit pour comprendre son ami. D’ailleurs, elle joue sur les ambiguïtés et les quiproquos pour dynamiser leur relation. Kakeru qui semble un peu lent à la détente apporte une note humoristique tandis que les tentatives maladroites d’approche de Yamato sont attendrissantes. Malgré leur profonde amitié, ils ont du mal à aborder des sujets plus intimes. Leurs amis les incitent par ailleurs à s’interroger sur la différence entre amour et amitié. Ainsi l’auteure s’amuse de situations romantiques pour mettre en avant la porosité entre relation amicale et amoureuse, hétérosexuelle ou homosexuelle. Elle interroge les lecteurs sur le jugement extérieur. Par ailleurs, elle prend son temps pour développer son récit, offrant une tranche de vie quotidienne des lycéens.

La mangaka a un trait épuré plutôt en rondeur qui renforce la douceur générale. Elle le simplifie et le déforme dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle ajoute des notes comiques en arrière-plan en apportant des précisions en tant que narratrice extérieure ou, par exemple, avec le chat de Yamato qui fait des remarques comme un humain. Les trames sont équilibrées malgré une palette restreinte. De même, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. Les flash-back se repèrent immédiatement à leur fond noir. La mise en page simplement dynamique et efficace use surtout des superpositions. Dans les illustrations en début de chapitre, Mika sensei montre les personnages dans leur quotidien sans représenter les décors, sollicitant ainsi l’imagination du lecteur. En fin de chapitre, elle propose des histoires comiques sous un format proche du yonkoma en toutefois plusieurs cases. L’éditeur nous propose une couverture alternative grâce à une jaquette réversible.

En résumé

Ashiya Kakeru a encore obtenu une mauvaise note en mathématiques et doit donc rester en rattrapage après les cours. Il informe alors son ami d’enfance Oohara Yamato, alors que ce dernier recevait une déclaration d’amour d’une élève. Ses amis partagent alors leur surprise, ayant du mal à comprendre leur profonde amitié malgré leurs différences. En effet, en plus d’être beau gosse, le timide Yamato est le meilleur élève de la classe tandis que l’insouciant mais sociable Kakeru est plutôt banal et cancre. Durant les rattrapages, alors que le professeur laisse seul Ashiya qui traîne sur ses exercices, Oohara vient à son aide. Mais quand son ami lui demande s’il aime quelqu’un, il bredouille le nom de ce dernier avant de s’éclipser rapidement. Kakeru s’interroge alors sur la signification de sa réponse…

En conclusion

Mika sensei propose une histoire toute mignonne qui plaira à un large public. Malgré un développement lent qui se ressent à peine, elle analyse avec précision les réflexions et le cheminement de pensée d’Ashiya. En plus d’un graphisme doux et expressif, elle mène rondement son scénario, apportant une touche réaliste avec les différentes interactions entre amis, collègues et famille. Pour les plus impatients, la série a été adaptée en drama (preuve de son succès) et est disponible sur Viki. Je craque complètement pour Kakeru avec ses bouilles adorables mais surtout ses efforts pour comprendre son ami. Une amitié touchante qui se transforme petit à petit. Un énorme coup de cœur!
Je remercie les éditions Kana qui m’ont fait découvrir ce titre en service presse. Je vais continuer la série avec beaucoup de plaisir et d’impatience.

Disparais de ma vue! 2 – Hinako

disparais de ma vue 2 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762257
Hana, 2024
ISBN: 9784813033301 (JP)
Taiyohtosho, 2022 (JP)
Titre original: 何でもいいから消えてくれ 2
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Depuis l’instant où je l’ai rencontré, j’ai considéré que Riku était « à moi ». »

Hinako sensei continue de resserrer le piège de l’emprise de Shigihara sur Yatsudo. Comparé au tome précédent, elle base la narration principalement du point de vue du harceleur, mais partage tout de même les réflexions de sa victime. Ainsi, elle suggère par brides le passé assez troublant, peut-être même traumatisant, de Yôji. Entre chantage, manipulation, harcèlement, possessivité, le détestable lycéen semble pourtant fournir quelques efforts et montrer certaines faiblesses, obligeant le lecteur à s’interroger constamment sur ses desseins. Muromachi Koharu et Osugi Yoshiharu font basculer l’équilibre relatif de la relation de leurs amis. Les relations sont de moins en moins consensuelles, Riku cédant. D’ailleurs, les sentiments de ce dernier deviennent de plus en plus ambivalents au point de le dégoûter de lui-même. L’auteure offre un court répit avant de plonger le lecteur dans une vague de plus en plus violente. Elle augmente l’antipathie de Shigihara en le faisant parler crûment.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques, porté principalement par les réactions de Koharu. Elle joue beaucoup sur le contraste noir et blanc pour installer une ambiance sombre. Ainsi, les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance, parfois graphiques, appuient les émotions. Pour se distinguer, les flash-back se repèrent à des vignettes recouvertes d’une trame grise. Par contre, les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure à peine les parties intimes avec de fines languettes. Pourtant, elle dessine également des coupes intérieures. Elle suggère l’ambiance du récit à travers les illustrations en début de chapitre. Les premières pages du tome sont en couleur.

En résumé

Shigihara Yôji ne trouve pas Yatsudo Riku en classe et s’interroge sur la personne qui intéresse sa « cible ». Aux toilettes, il croise « Kozaru », alias Muromachi Koharu, et entame la discussion avec ce dernier en découvrant qu’il est dans la classe de Riku. Mais quand Riku les aperçoit dans le couloir, il s’interpose immédiatement et lui conseille de l’éviter. Shigihara suit Riku jusque chez lui en essayant de lui faire comprendre que son nouvel ami couche avec Osugi Yoshiharu. Arrivé devant chez Riku, Yôji s’éclipse.

En conclusion

Ce tome obtient la troisième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2023. Prévu d’abord en deux tomes, Hinako sensei annonce dans sa postface qu’il y a une suite. En effet, elle prend le temps de bien décrypter l’évolution des sentiments de ses personnages ainsi que leur rapport de force. Son graphisme transcrit bien l’ambiance malsaine du récit. A noter que certaines scènes peuvent choquer la sensibilité des lecteurs. Yôji est le personnage le plus odieux que j’ai pu voir jusqu’à présent. Et pourtant, avec un sentiment coupable, j’attends encore la suite…

Disparais de ma vue! 1 – Hinako

disparais de ma vue 1 hinako

Hinako ひなこ
ISBN: 9782382762240
Hana, 2024
ISBN: 9784813033059 (JP)
Taiyohtosho, 2021 (JP)
Titre: 何でもいいから消えてくれ 1
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Il n’a jamais été amoureux de moi. »

Hinako sensei narre une romance sombre avec une relation malsaine et toxique entre deux lycéens. Elle base principalement la narration du point de vue de Riku mais partage parfois les réflexions de Shigahara. D’ailleurs, Yôji a tout pour être détestable: manipulateur, harceleur, il impose sa manière « d’aimer », bien que son comportement ne dégage aucune empathie envers autrui. Son égoïsme démesuré donne l’impression que les autres individus ne sont que des objets. Riku se débat et résiste du mieux qu’il peut et a conscience de tomber dans les pièges montés par son ex. Les relations sont donc non consenties. L’auteure analyse les différents sentiments de Riku et Yôji, la dualité qui s’installe entre amour et haine, la difficulté à se soustraire d’une emprise. En introduisant Muromachi Koharu et Osugi, elle permet la comparaison avec une relation certes conflictuelle mais plus saine.

La mangaka a un trait légèrement épuré, un peu anguleux. Elle dessine des personnages à la silhouette longiligne, renforcée par une tête ovale. Elle travaille particulièrement les regards. Ainsi, Yôji paraît constamment froid et même inquiétant. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance, sombres ou graphiques, accompagnent les émotions. D’ailleurs, le contraste noir et blanc augmente la sensation de malaise. Par conséquent, les flash-back se distinguent par une trame grise recouvrant simplement les vignettes. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hinako sensei censure les parties intimes par de fines languettes blanches ou noires. Elle donne l’ambiance du récit dans les illustrations en débit de chapitre. Les premières pages sont en couleur.

En résumé

Quand Yatsudo Riku rencontre pour la première fois Shigihara Yôji, d’un an plus âgé, il ne fait pas trop attention à ce dernier, habitué à ce que les amis de sa sœur fassent semblant de sympathiser avec lui. Mais à sa surprise, Yôji fait tout pour lui parler de tout et de rien au collège dès qu’ils se croisent. Se montrant affectueux, l’asocial collégien finit même par lui accorder sa confiance. Mais un jour, Shigihara l’emmène dans une maison abandonnée et l’oblige à observer en cachette un couple gay en plein ébat. Par la suite, il lui propose alors d’essayer. Les deux collégiens entament donc une relation très charnelle, Riku tombant fou amoureux. Mais ce dernier découvre par hasard que celui qu’il considérait comme son petit ami le trompe ouvertement avec des filles et n’éprouve aucun sentiment. A son entrée au lycée, il décide alors de l’ignorer totalement.

En conclusion

Ce tome se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2022. Hinako sensei précise, dans sa postface, que cette série est un spin-off de Nanika iino mitsuketa (non traduit en français), qui met en avant Koharu et Osugi. Ici, elle donne le ton de son récit dès la première page. Ainsi, le lecteur est averti de l’ambiance sombre et peut se préparer aux scènes choquantes. D’ailleurs, la mangaka joue sur les trames sombres pour renforcer le malaise de certains passages. Elle excelle dans le développement de personnages irrécupérables, fourbes, au comportement inacceptable. J’ai beau détester Shigihara, j’ai envie de connaître la suite pour savoir comment Riku va évoluer.

La bête qui voulait être domptée 2 – Yuitsu

la bete qui voulait etre domptee 2 yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382762189
Hana, 2024
ISBN: 9784861238727 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« Tu n’aimes pas quand je te provoque? »

Yuitsu sensei continue d’analyser les émotions de ses deux héros qui se découvrent au fur et à mesure. Elle s’intéresse à la gestion de la jalousie, l’immaturité, les premières fois. Malgré une possessivité grandissante, Arata s’efforce à garder le contrôle et se montre prévenant durant les ébats avec son petit ami novice. En effet, Junta a tendance à céder facilement aux demandes de son amant. Pourtant, leurs relations restent consensuelles. Chiaki et Eiji, inquiets pour le couple, n’hésitent pas à intervenir. Ainsi, l’auteure aborde la question de la confiance et de la communication au sein d’un couple, la gestion des inquiétudes. Avec le gang de Kyôya et les interventions de Taiga, elle développe l’influence des rumeurs et la question de la réputation. Elle crée la surprise en révélant sur la fin les secrets autour de Minase et Minamoto. Les amis de Junta, Ryô et Gaku, ajoutent une note comique.

La mangaka a un trait léché presque réaliste. Elle le simplifie ou exagère les expressions dans les passages humoristiques. Elle utilise beaucoup de trames, très variées. De même, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page plutôt classique propose quelques pages plus dynamiques, avec des angles de vue variés. Yuitsu sensei ne censure pas les scènes érotiques. Sous la jaquette, elle offre une magnifique illustration en dégradé de gris et des dessins d’Eiji. En mettant les couvertures du tome 1 et du tome 2 côte à côte, on obtient une seule illustration. L’inversion des couleurs entre rose et blanc complète le diptyque.

En résumé

Depuis que Minase Arata a arrêté son travail de grand-frère à louer, il sort avec Minamoto Junta. Mais le lycéen inexpérimenté a encore du mal à exprimer ses sentiments. En plus, il ne sait pas trop comment se comporter vis à vis des regards extérieurs. Les deux amoureux s’organisent alors une sortie au parc d’attraction. Mais le soir, en voyant Junta discuter familièrement avec son collègue Kizaki Eiji, Arata réalise que sa possessivité grandit.

En conlusion

Yuitsu sensei excelle à décrypter les émotions de ses personnages. Elle retient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Pourtant, elle ne partage qu’une simple tranche de vie. Son magnifique graphisme, en particulier les expressions des visages et les scènes érotiques, sont un bonheur pour les yeux. La surprise finale permet d’apprécier la subtilité du titre. Je confirme mon coup de cœur pour cet adorable couple.

La bête qui voulait être domptée 1 – Yuitsu

la bete qui voulait etre domptee 1 yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382762172
Hana, 2024
ISBN: 9784861238710 (JP)
Brite, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Tu veux bien… me caresser la tête? »

Yuitsu sensei offre une belle romance entre un aîné d’une fratrie qui a envie qu’on prenne soin de lui et un benjamin d’une autre fratrie qui souhaite qu’on s’appuie sur lui. Elle alterne la narration entre ses deux héros. Ainsi, elle joue principalement sur les quiproquos et les dissemblances. Bien que faisant parti d’une fratrie, les deux jeunes hommes ressentent une certaine solitude de part leur position différente de leur aspiration. Ils vont rapidement construire une relation amicale particulière d’abord fraternelle puis qui se transforme rapidement en attirance amoureuse. L’ami d’Arata, Chiaki, joue les confidents. L’auteure s’intéresse aux différentes responsabilités qui pèsent sur les frères aînés. De même, elle aborde le jugement sur l’apparence et l’influence des rumeurs, Junta se retrouvant souvent la cible de bagarre. Par ailleurs, elle offre un peu de fan service avec l’histoire bonus amusante.

La mangaka a un trait léché et détaillé. Elle le simplifie légèrement dans les passages humoristiques. Ainsi, elle arrive à rendre mignon l’air renfrogné de Junta quand il est gêné ou touché. Les décors soignés et très présents renforcent le réalisme. De même, il y a beaucoup de trames rendant les dégradés, les ombres, les motifs et les couleurs. Pourtant, les ombres fortes sont marquées par des hachures. En plus, les trames d’ambiance accompagnent discrètement les émotions. La mise en page plutôt classique propose parfois quelques pages plutôt dynamiques. Yuitsu sensei s’attarde sur les détails et décompose certains mouvements. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques et offre même des coupes intérieures. Sous la jaquette, elle offre diverses illustrations des deux héros.

En résumé

L’étudiant Mizuse Arata finance ses études en travaillant comme « grand frère à louer ». Bien que sa clientèle soit majoritairement féminine, il se contente de réconforter les clients. Pourtant, un jour, il reçoit une requête d’un lycéen, Minamoto Junta (18 ans), qui voudrait qu’on lui caresse la tête. En effet, grand et musclé, il paraît intimidant et attire souvent les voyous bagarreurs. Mais l’échange entre les deux jeunes hommes dérape rapidement, les caresses d’Arata excitant Junta. Trouvant le lycéen trop craquant, l’étudiant propose alors de le soulager.

En conclusion

Ce tome obtient la dix-septième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Pour son premier manga en deux tomes, Yuitsu sensei maîtrise toujours aussi bien le format. Comme à son habitude, elle analyse avec finesse les émotions de ses personnages, rendant attrayant un scénario pourtant classique. Son graphisme toujours aussi sublime est un régal pour les yeux en plus des corps musclés. Je craque complètement pour cet adorable couple. Un petit coup de cœur!

Je te donne la moitié de moi – Arima Arashi

je te donne la moitie de moi arima arashi

ARIMA Arashi 有馬嵐
ISBN: 9782382762660
Hana, 2024
ISBN: 9784845859979 (JP)
Leed publishing, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Je suis sans doute le seul à trouver qu’il a un regard effrayant. »

Arima Arashi sensei narre une romance dramatique qui commence par une fuite puis une séparation. Elle aborde la maltraitance, la culpabilité qui se transforme en regret avec le temps, l’impuissance, la pédophilie. Ainsi, elle dévoile le passé de Shin par brides, maintenant un certain suspense. Les deux adolescents s’interrogent sur leur attirance et leur relation, à la limite entre amis et amants. Bien que Shiraki comprend vite son sentiment amoureux, il prend des précautions pour les exprimer à Kurokawa dont les émotions s’exacerbent avec la tension. Malgré une relation consensuelle, la culpabilité et l’impuissance perturbent l’harmonie du couple. L’auteure effectue un saut de le temps, suspendant les sentiments et analysant par la suite leur évolution. Elle s’attarde sur la différence des réactions et des émotions entre adulte et adolescent, qui changent en mûrissant. Par ailleurs, elle met en avant la difficulté à assumer son passé.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Elle dessine de grands yeux expressifs et des hachures envahissantes pour les rougissements. Par ailleurs, elle simplifie parfois son trait à l’extrême dans les passages humoristiques. Les contours parfois plus épais donnent du relief. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Arima sensei censure les parties intimes par un cache blanc. Elle joue également sur les cadrages et les angles de vue pour éviter de trop les montrer. Par ailleurs, elle ménage les lecteurs en ne détaillant pas les scènes choquantes. Les illustrations en début de chapitre offrent un instantané de la relation. Sous la jaquette, deux planches concluent le récit, à lire donc à la fin.

En résumé

Kurokawa Makoto conserve une certaine retenue face à Shiraki Shin qui attire pourtant l’admiration de toute la classe. Il est à la fois fasciné et intrigué par le sourire que ce dernier affiche constamment. Mais un jour, en rentrant des courses, il croise son camarade de classe à moitié nu, la chemise tâchée de sang, dans la rue. Surpris, il l’aide alors à fuir son poursuivant enragé. Shin lui révèle donc que sa mère le prostitue pour gagner de l’argent. Aîné d’une fratrie de six enfants et habitué à prendre soin des autres, Kuro décide par conséquent de fuguer avec lui. Mais jusqu’à quand tiendront-ils avec ses maigres économies?

En conclusion

Ce one-shot se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2024. Arima Arashi sensei enchaîne un peu rapidement certains évènements. Néanmoins, elle dépeint avec finesse les émotions de ses personnages. En plus, son graphisme dégage une certaine douceur très agréable. Malgré les efforts de la mangaka pour ménager son public, certaines scènes peuvent toutefois choquer la sensibilité de certains lecteurs. J’ai été surprise par l’intensité du récit qui pourtant se suffit amplement à ce tome. Une lecture touchante! Mise à jour: Ce tome se classe septième meilleur manga profond au Chill chill BL award 2024.

Notre chemin – Amamiya

notre chemin amamiya

Amamiya アマミヤ
ISBN: 9782382762080
Hana, 2024
ISBN: 9784866534060 (JP)
Core magazine, 2020 (JP)
Titre original: ぼくらのつづき
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Pour le moment, on recommence depuis la case départ. »

Amamiya sensei narre une romance classique entre deux amis d’enfance perdus de vue qui se retrouvent quelques années plus tard. Elle base la narration principalement du point de vue de Yôsuke. Par ailleurs, elle met en avant la vie des rues commerçantes, avec l’entraide et les échanges entre les gérants de boutiques. Les deux héros ont des caractères assez marqués. A cause de sa timidité, Shû a un petit côté fuyant et tsundere. Yôsuke, quant à lui, a tendance à suivre ses pulsions mais communique parfois maladroitement. Les deux adolescents ressentent une attirance mutuelle mais prennent du temps avant de l’accepter. Ainsi, l’auteure aborde les premiers émois amoureux de l’adolescence, analysant leurs réactions. Elle maintient un certain suspense en révélant au gré des souvenirs le passé entre les deux lycéens. De même, elle joue principalement sur la dynamique entre eux.

La mangaka a un trait épuré de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle s’attarde sur les détails des regards et des petits gestes. Son graphisme conserve un trait à main levé avec des pleins et déliés nombreux et des petites hachures qui marquent les volumes. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance apparaissent avec parcimonie. De même, les décors situent principalement l’action. Les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique, très aérée avec de grandes ellipses et des vides. Amamiya sensei censure à peine les scènes érotiques. Néanmoins, elle joue sur les cadrages pour en montrer le moins. De même, elle dessine des hachures ou des contours blancs sur les parties intimes.

En résumé

Enfants, Sakurai Yôsuke avait sympathisé avec Nanase Shû qui venait d’emménager dans le quartier. Mais en jouant, ils ont eu un accident qui a brisé leur relation naissante. En plus, la mère de Shû, surprotectrice, n’a même pas laissé Yô s’excuser. Par conséquent, les deux amis se sont alors éloignés. Mais depuis son entrée au lycée, Sakurai croise souvent Nanase, même si tous deux s’ignorent. Pourtant, il vient à son secours quand un professeur embête un peu trop Shû sur sa couleur de cheveux. Un jour, alors qu’il aide ses parents à livrer des légumes, il découvre son ancien ami en train de travailler chez Chiyo qui tient une boutique de bentô.

En conclusion

Bien qu’Amamiya sensei propose une comédie romantique assez classique, elle maîtrise plutôt bien le format one-shot et enchaîne les évènements en alternant tension, romance, souvenirs et même quelques scènes sexy. Son graphisme mignon est un atout supplémentaire à l’appréciation de ce récit. Une lecture agréable avec des moments craquants!

Sasaki et Miyano 9 – Harusono Shou

sasaki et miyano 9 harusono shou

HARUSONO Shou 春園ショウ
ISBN: 9782385312701
Akata, 2024
ISBN: 9784046811400 (JP)
Kadokawa, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Tu veux bien sortir avec moi, ce jour-là? »

Harusono Shou sensei continue de développer les émotions de Sasaki et Miyano face au changement de leur situation. Elle s’intéresse à la difficulté à coordonner son emploi du temps, l’exaltation des sentiments et la gestion de la distance. Ainsi, une gêne s’installe entre les deux amoureux, Shûmei se montrant plus démonstratif mais le regrettant aussitôt. Miyano prend un peu plus d’assurance et d’initiatives, soutenu par ses parents et ses amis. Ogasawara Jirô et Hanzawa Masato apportent une note comique. D’ailleurs, l’auteure joue sur les clichés du BL, s’amusant sur la limite entre amitié et amour, dans la gestuelle ou la discussion. Avec l’introduction d’Ugawa Sora, un camarade de classe de Sasaki, elle aborde le jugement sur l’apparence, la question du coming out. De même, elle rappelle que les démonstrations romantiques quelque soit l’orientation sexuelle du couple, peuvent mettre mal à l’aise à travers les réactions de Shirahama.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques, n’hésitant pas à arrondir les têtes. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance renforcent les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page plutôt classique alterne des yonkoma. Comparé au tome précédent, Harusono sensei fait poser les personnages du récit et donne sa postface sous la jaquette. Elle précise le découpage du temps sur le sommaire. Dans les bonus, elle regroupe les histoires promotionnelles en les classant par thème. Ses chapitres n’ont d’ailleurs pas la même taille.

En résumé

L’anniversaire de Sasaki Shûmei approche. Miyano Yoshikazu appelle donc son petit ami pour l’inviter à un rendez-vous à deux. Mais s’étant un peu trop emballé, il demande alors conseil auprès de Kuresawa Tasuku. Shirahama Kyôji et Tashiro Gonzaburô se mêlent rapidement à la conversation de leurs amis. Toutefois, la discussion dérive rapidement sur leur orientation.

En conclusion

Harusono Shou sensei arrive à créer une ambiance chaleureuse, douce avec la bienveillance de ses personnages. Son graphisme dégage d’ailleurs le même effet. De même, elle traite avec délicatesse les questions sur les premiers émois amoureux et la sexualité de l’adolescence. Une lecture qui procure les mêmes sensations qu’un doux bonbon qui fond doucement sur la langue. Cette série est idéale pour débuter dans le BL.