Kabukichô bad trip 1 – Nagisa Eiji

kabukicho bad trip 1 nagisa eiji

NAGISA Eiji 汀えいじ
ISBN: 9782375063750
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799748886 (JP)
Libre, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: beaucoup

« Chaque fois que je croise le regard de Mizuki, je sais ce qu’il veut faire de moi. »

Nagisa Eiji sensei narre une romance abordant l’initiation au sadomasochisme. Elle joue principalement sur le contraste entre imagination et comportement prévenant et consensuel. Par ailleurs, elle base la narration principalement du point de vue de Miyama. Ressentant de l’attirance pour Hikawa, l’hôte s’interroge rapidement sur sa sexualité et sur la pratique SM. Le sadique Miyuki, rejeté auparavant à cause de ses penchants, se retient du mieux qu’il peut mais en souffre. Le couple construit une relation de confiance, dans la discussion même pendant les ébats. Ainsi, l’auteure s’intéresse aux efforts réciproques dans un couple, à la communication, à l’image incorrecte de certaines pratiques sexuelles. D’ailleurs, elle interroge sur la difficulté à assumer sa nature et à la découvrir. Elle utilise les personnages secondaires pour apporter un regard extérieur sur le couple et quelques notes d’humour.

La mangaka a un trait anguleux et épuré. Elle exagère les expressions dans les passages humoristiques. D’ailleurs, elle joue beaucoup sur les hachures pour les rougissements qui peuvent se faire aussi bien discrètes qu’envahissantes. Les deux héros ont des corps finement musclés. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames d’ambiance, graphiques, renforcent les émotions tandis que les autres trames sont équilibrées. Nagisa sensei joue tout de même beaucoup sur la lumière avec des contre-jours marqués. De même, elle s’attarde sur les détails. Elle indique les pensées avec des phylactères au fond noir. La mise en page très dynamique joue surtout sur les variations d’angles de vue. Dans les scènes érotiques, un cache blanc censure les parties intimes. Toutefois, la sensualité des relations SM sont bien retranscrites.

En résumé

Miyama Tôru, hôte d’un bar de Kabukichô, travaille sous le pseudonyme de Mizuki, étant un fan inconditionnel du mannequin Hikawa Mizuki. Il utilise secrètement son don pour satisfaire les clientes. En effet, il peut lire dans les pensées des gens en un échange de regard. Un jour, alors qu’il achetait un magazine dont Hikawa fait la une dans un magazine, il bouscule son idole. Remarquant que ce dernier peine à trouver un taxi, il lui propose alors de le déposer à sa destination. Les deux hommes sympathisent rapidement et quelques jours plus tard, ils se retrouvent pour dîner ensemble. Mais en lisant les pensées de Mizuki, Tôru découvre que son nouvel ami s’imagine l’attacher et le fesser lors de jeux érotiques…

En conclusion

Ce tome obtient la deuxième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2021. Hikawa Mizuki se classe quatorzième meilleur seme tandis que Miyama Tôru est seizième meilleur uke. Malgré un sujet affriolant, Nagisa Eiji sensei offre une romance mignonne et instructive. Son graphisme sensuel met en valeur les sensations des personnages. La dynamique du couple est également adorable. J’attendais ce titre depuis longtemps, l’ayant lu en japonais, et suis donc aux anges de le redécouvrir dans la langue de Molière! Un coup de cœur qui se confirme. J’espère que la série trouvera son public. Une lecture pleine de tendresse!

The world’s end – Akagawa Sagan

the word s end akagawa sagan

AKAGAWA Sagan 赤河左岸
ISBN: 9782375064016
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799748077 (JP)
Libre, 2020 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: absolument

« Un recueil d’histoires longues, atmosphériques et marquantes. »

Akagawa Sagan sensei offre un recueil de trois tranches de vie mettant en avant l’amour qui s’affranchit des apparences. Elle développe ce thème à travers trois genres narratifs différents: fantastique, romance lycéenne et science-fiction. Dans la première histoire, elle crée le suspense en ne révélant les informations qu’au fil des pages, interrogeant sur un amour répétitif dans une boucle temporelle. La deuxième histoire, plus classique aborde la question du jugement sur l’apparence, la difficulté à dépasser ses complexes et le temps de construction d’un amour sincère. Les deux lycéens se découvrent et analysent leurs sentiments naissants. Dans la troisième histoire, l’auteure donne la version de Shin puis celle de Rukiya sur leur relation à distance et leurs sentiments tus. Elle crée la surprise avec une conclusion inattendue, questionnant sur l’amour virtuel.

La mangaka a un trait fin et épuré. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Par ailleurs, elle détaille les décors, permettant d’immédiatement appréhender le milieu. Les trames sont très variées tandis que les trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page très dynamique met en valeur les métaphores poétiques. Ainsi, Akagawa sensei utilise les petits détails des décors et s’attarde sur les petits gestes pour transcrire les émotions des personnages. Dans les scènes érotiques, elle ne montre pas les parties intimes en jouant sur les angles de vue.

En résumé

Ils vécurent heureux: Au cœur de la forêt, Magnolia vit dans une cabane avec le jeune Emil. L’enfant adore le conte que lui lit chaque soir son tuteur: un monstre vivant seul dans la forêt recueille un jour un nourrisson qu’il décide d’élever pour le manger plus tard. Mais il finit par s’attacher à l’enfant qui grandit. Depuis quelques temps, alors qu’il entre dans l’adolescence, Emil fait toujours le même rêve dans lequel il voit Magnolia coucher avec un inconnu. Qui est-il?
Le prince grenouille: Nishino Yui ne supporte plus la beauté de son visage au point de vomir quand on lui montre la moindre affection. Toutefois, au lycée, il se sent bien à côté de son voisin de table, Iida un passionné d’insectes qui reste indifférent à son physique. Travaillant en tant que mascotte au musée des sciences, Nishino aime ainsi découvrir d’autres facettes de son camarade.
The world’s end / Générique de fin: Shin teste l’habitabilité d’une planète depuis presque trois ans. Mais la solitude commence à lui peser et il prend plaisir à discuter avec son ami Rukiya lors de ses rapports journaliers. Ce dernier lui a créé une intelligence artificielle sous la forme d’un cube d’assistance qui peut créer un robot biologique. Alors la nuit venue, il demande à Cupe de prendre la forme de Rukiya…

En conclusion

Ce recueil obtient la treizième place du meilleur manga profond au Chill chill BL award 2021. Akagawa Sagan sensei maîtrise parfaitement le format court et propose trois récits émouvants avec des personnages attachants. Elle va à l’essentiel et utilise le graphisme pour appuyer sa narration. Je suis complètement conquise par les trois histoires. J’apprécie d’ailleurs la richesse de la narration pour parler d’un même sujet. Une lecture pleine de finesse!

Country diary 2 – Isino Aya

country diary 2 isino aya

ISINO Aya イシノアヤ
ISBN: 9782385316471
Akata, 2024
ISBN:‎ 9784863498051 (JP)
Akaneshinsha, 2019 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: beaucoup

« Donc l’année prochaine, j’utiliserai mon propre bois. »

Isino Aya sensei continue les aventures de Kurumizawa et Usa en s’attardant sur leur vie à la campagne durant l’automne et l’hiver. Elle met en avant l’entraide, le rythme de vie soumis à celui des récoltes et des saisons, l’évolution des techniques. Elle délaisse un peu la relation entre l’ancien citadin et son ami pour développer un peu plus leurs interactions avec les autres villageois. D’ailleurs, les deux hommes se rapprochent naturellement. Les enfants et la chienne Sayaka apportent une touche de tendresse et d’humour, jouant les professeurs pour l’ancien enseignant. L’auteure aborde également l’inconvénient de la solitude avec par exemple l’éloignement entre voisins ou lorsque l’on tombe malade. Elle montre la consommation raisonnée et le prélèvement des produits non cultivés en adéquation avec les animaux sauvages. Par ailleurs, elle conclut avec le magnifique travail de Giichi.

La mangaka a un trait épuré anguleux. Bien qu’elle détaille les décors, elle conserve son style graphique simple tout en représentant l’essentiel pour rendre reconnaissable les plantes de saison. D’ailleurs, elle utilise une palette restreinte de trames, en aplat. Les ombres fortes sont donc noires. Ainsi, l’équilibre entre croquis et détail rend le graphisme agréable. Les flash-back apparaissent dans un ton plus clair, presque en transparence. La mise en page classique propose tout de même quelques pages plus dynamiques. Isino sensei reprend les thèmes du récit dans les illustrations en début de chapitre. Elle continue de présenter des instants de la vie à la campagne en automne et hiver sur la couverture et l’illustration en frontispice. Comparé au tome précédent, l’encre d’impression a une jolie teinte marron foncée.

En résumé

Kurumizawa Junnosuke a récolté des citrouilles dans son champ et en offre un peu à Inagaki, qui lui prête sa scierie pour couper du bois afin de préparer l’hiver. Quand Usa Giichi arrive pour le former, il trouve son ami dans les pattes de la chienne Sayaka, complètement excitée par le nouveau. Kurumizawa rate malheureusement ses premiers essais mais persévère. Pendant ce temps, Usa confie à Inagaki avoir laissé de côté son projet d’atelier de meubles artisanaux, consacrant son temps libre à la restauration de la maison de l’ancien citadin…

En conclusion

Isino Aya sensei continue de promener les lecteurs à la campagne en automne et en hiver. Elle délaisse un peu la relation du couple qui se rapproche naturellement pour s’attarder aux interactions avec le voisinage. Un titre toujours aussi enrichissant qui fait sourire et apaise le cœur. Un coup de cœur confirmé!

Nagahama to be, or not tobe – Scarlet Beriko

nagahama to be or not to be scarlet beriko

SCARLET Beriko スカーレット・ベリ子
ISBN: 9782375063996
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784403668968 (JP)
Shinshokan, 2024 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: absolument

« Et mince… J’arrive plus à le regarder dans les yeux. »

Scarlet Beriko sensei propose de suivre une tranche de vie de deux lycéens, amis d’enfance et un peu rebelles. Elle base la narration du point de vue de Nagisa. Elle analyse l’évolution de la relation d’une amitié complice jusqu’à l’éveil de leurs sentiments amoureux. Ainsi, Issa qui est long à la détente exprime maladroitement son affection. Nagisa, quant à lui, s’interroge sur son attachement, prenant un certain temps avant de réussir à le définir par des mots. Les deux amis en terminale se confrontent également à leur choix d’avenir, l’un fonçant tête baissée pour réaliser son rêve tandis que l’autre hésite tiraillé entre amour et séparation. L’auteure aborde donc le manque de communication, les compromis à faire entre amour et formation, les interrogations adolescentes. Elle joue principalement sur les quiproquos, apportant humour et dynamisme. Les garnements du club de football ajoute aussi une note comique.

La mangaka a un trait légèrement épuré et léché. Elle le simplifie dans les passages humoristiques et représente parfois Issa en wanko. Elle utilise les trames avec parcimonie mais marque néanmoins les ombres et les contrastes. Par ailleurs, les décors détaillés alternent avec les trames d’ambiance. De même, des trames grises recouvrant les vignettes indiquent les flash-back. La mise en page dynamique joue principalement avec les grandes vignettes et les angles de vue variés. D’ailleurs, Scarlet Beriko sensei détaille les petits gestes et décompose certains mouvements. Sous la jaquette, elle offre une anecdote amusante en deux planches, à lire de préférence à la fin. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente un instantané du quotidien. De même, l’illustration couleur du frontispice représente un magnifique lever de soleil avec un jeu d’ombre et lumière soigné.

En résumé

Le CPE Abe confie une lettre à Minato Nagisa pour son ami Minato Issa, concernant son orientation scolaire. En effet, Issa préfère travailler à la poissonnerie du marché au lieu de venir en cours. D’ailleurs, Nagisa le retrouve là-bas après les cours pour déguster son encas préféré: des crevettes. Un jour, alors que les deux amis se reposent dans leur terrain vague préféré après avoir joué au ballon, Nagisa réalise qu’il apprécie particulièrement ces petits moments de complicité et souhaiterait qu’ils durent toujours. Mais sa joie est de courte durée quand une fille vient chercher Issa. Serait-ce sa petite amie?

En conclusion

Ce one-shot a bénéficié d’une sortie internationale simultanée: il est sorti dans 10 pays le même jour. Une grande première! Scarlet Beriko sensei offre une petite fresque des classiques interrogations de l’adolescence. Toutefois, elle décortique avec beaucoup de sensibilité les sentiments presque palpables des deux protagonistes. En plus, son magnifique graphisme accompagne avec justesse les différentes expressions mais également l’ambiance général du récit. On a l’impression de sentir l’embrun de cette ville côtière en tournant simplement les pages. Je suis complètement conquise par la dynamique entre les deux lycéens, séduite par leur relation complice, bercée par cette parenthèse. Une romance qui dégage une douceur presque brute, chaleureuse. Un énorme coup de cœur!

Dites au chat noir de ne pas sortir cette nuit 2 – Taino Nikke

dites au chat noir de ne pas sortir cette nuit 2 taino nikke

TAINO Nikke 鯛野ニッケ
ISBN: 9782382762264
Hana, 2024
ISBN: 9784199608759 (JP)
Tokuma shoten, 2021 (JP)
Titre original: 寄宿舎の黒猫は夜をしらない 下
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Quand les crocs d’un hématophage touchent la peau d’un humain, ils ont un effet hypnotique. »

Taino Nikke sensei continue de développer sa tranche de vie lycéenne tout en résolvant au fur et à mesure les mystères du lycée. Elle dévoile les derniers secrets sur les hématophages. Par ailleurs, elle met en avant les difficultés rencontrées par les couples humain et vampire. En effet, la dépendance vitale au sang implique sacrifice, sentiment de culpabilité, confiance au sein du couple et risque. L’influence des écailles d’étoile ajoute également une grande souffrance, la réaction ne touchant que les êtres aimés et entrainant une perte de contrôle. Le professeur Wechsler, bien que prisonnier de son passé, s’avère de bon conseil avec ses élèves. L’auteure aborde différentes formes d’amour, l’acceptation des différences, le partage des secrets et des risques dans un couple. Elle révèle le devenir des couples dans l’histoire bonus. D’ailleurs, elle met en avant la résolution des adolescents à prendre leur avenir en main face aux traditions.

La mangaka a un trait épuré anguleux mais doux, de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle donne d’ailleurs un aspect plus mignon en arrondissant les visages. Les trames d’ambiance accompagnent les émotions tandis que les autres trames sont équilibrées. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. Les décors situent principalement l’action. La mise en page est très dynamique. Dans les scènes érotiques, Taino sensei ne montre pas les parties intimes en jouant sur les angles de vue ou les phylactères. Comme dans le tome précédent, elle présente les personnages dans leur quotidien dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Les enseignants ont convoqué tous les élèves hématophages suite à la nouvelle attaque sur Aura Agrell pour leur rappeler les règles. Suite à la suggestion de Jean Michel, le professeur d’histoire Serge Wechsler décide de laisser le conseil des élèves mener l’enquête durant un temps limité. Hasegawa Yuki, distrait par les interrogations qui se bousculent dans sa tête, sèche alors les cours. Mais en rentrant, il entend par hasard une étrange conversation entre Aura et Pavel Hagen…

En conclusion

Taino Nikke sensei conclut avec brio son récit, augmentant les moments dramatiques et les tensions. Malgré une fin au premier abord conventionnelle, elle crée quelques surprises en développant certains questionnements spécifiques à son univers, mettant en valeur la recherche d’un équilibre dans un amour à risque, mêlé de partages et de « petits » sacrifices. J’apprécie particulièrement le style narratif de la mangaka et suit curieuse de découvrir d’autres de ses œuvres. Une lecture entraînante avec une enquête simple mais agréable à suivre. Un petit coup de cœur!

Dites au chat noir de ne pas sortir cette nuit 1 – Taino Nikke

dites au chat noir de ne pas sortir cette nuit 1 taino nikke

TAINO Nikke 鯛野ニッケ
ISBN: 9782382762134
Hana, 2024
ISBN: 9784199608742 (JP)
Tokuma shoten, 2021 (JP)
Titre original: 寄宿舎の黒猫は夜をしらない 上
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: un peu

« Peut-on réellement contrôler ses pulsions? »

Taino Nikke sensei mêle romance, enquête et fantastique dans cette tranche de vie lycéenne. Elle revisite le mythe du vampire, appelé ici hématophage, avec différents pouvoirs mêlés aux morsures et une réaction proche des phéromones avec les écailles d’étoile. Pour l’instant, elle prend son temps pour installer le contexte ainsi que les mystères au sein du lycée. Les personnages, même secondaires, se démarquent par des caractères bien trempés. Ainsi, le solitaire Yuki s’ouvre petit à petit à Jean puis à ses nouveaux amis. D’ailleurs, le malicieux président du conseil des élèves essaie de respecter les limites imposées par ce dernier tout en le séduisant. Dégoûté par le pouvoir de ses crocs, il se montre plus fragile qu’il ne paraît. L’auteure aborde donc la différence entre amitié et amour, la confiance fragilisée par le doute, la douleur de la trahison. Elle dépeint également le calvaire de certains hématophages face à l’amour.

La mangaka a un trait épuré et anguleux de style shôjo. Elle le simplifie dans les passages humoristiques et arrondit alors les visages les rendant adorables. Les trames d’ambiance alternent avec les décors. Les autres trames sont équilibrées. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est très dynamique. Par ailleurs, Taino sensei recouvre de trames sombres les scènes violentes, dont celles érotiques non consenties à cause des phéromones. Par contre, elle détend un peu l’atmosphère avec deux yonkoma en fin de tome. Sous la jaquette, elle donne des anecdotes qu’elle n’a pas pu inclure dans le récit. Les illustrations en début de chapitre montre un instant du quotidien.

En résumé

Dans le prestigieux lycée Blanc qui accueille des élèves d’élite, une rumeur circule: Aura Agrell aurait été mordu par un vampire. Son voisin de dortoir, l’énergique Marius Strohmann, l’a trouvé affaibli et emmené à l’infirmerie. Fan de mystère, il se confie à ses amis pendant le petit déjeuner, malheureusement avec une voix beaucoup trop forte pour rester discret. Le charismatique président du conseil des élèves, Jean Michel, calme alors l’effervescence du réfectoire, attirant tous les regards. Mais en murmurant quelque chose au solitaire Hasegawa Yuki, il déclenche de nouvelles rumeurs. En fait, il lui demande souvent de l’aide pour ses tâches au conseil, appréciant d’ailleurs son indifférence à son charme et son franc parler.

En conclusion

Ce tome obtient la huitième place du meilleur manga au Chill chill BL award 2022. Taino Nikke sensei crée un univers rafraîchissant, dépoussiérant le récit de vampire. Elle gère bien la tension, avec quelques passages humoristiques pour se détendre. En plus son graphisme agréable dégage beaucoup de douceur. Les mystères et l’enquête priment pour l’instant sur la romance. J’ai passé un agréable moment de lecture, même si on devine facilement qui sont les hématophages.

Tu me coupes le souffle 1 – Sumiya Zeniko

tu me coupes le souffle 1 sumiya zeniko

SUMIYA Zeniko 澄谷ぜにこ
ISBN: 9782375063767
Taifu comics, 2024
ISBN: 9784799750926 (JP)
Libre, 2021 (JP)
Titre original: 息できないのは君のせい
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Shizuki, tu respires mal. »

Sumiya Zeniko sensei propose une tranche de vie, navigant entre le passé et le présent des personnages pour montrer l’évolution de leur relation. Ainsi, elle alterne la narration entre Shizuki et Yano. Elle construit des caractères plus complexes qu’ils ne paraissent. Sous leurs airs à la fois pervers et innocents se cachent en réalité deux cœurs blessés par l’amour. En effet, le gentil et narquois Yukiji donne sans compter tandis que l’égoïste et fuyant Jun se contente de recevoir l’affection de ses partenaires. En apprenant à se connaître, les deux hommes vont réaliser peu à peu le changement de leurs sentiments. L’auteure installe un amour déséquilibré et maladroit mais qui s’harmonise pourtant avec la personnalité des deux musiciens. Ainsi, elle aborde le jugement sur l’apparence, la peur de s’attacher, l’acceptation des « défauts ». Elle joue avec les personnages secondaires pour introduire des quiproquos, ajoutant une note humoristique.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. En plus des trames variées, elle utilise des hachures pour les ombres fortes. Cela colle parfaitement à son style graphique. De même, les décors alternent avec les trames d’ambiance très graphiques. Les flash-back se distinguent à leur fond noir, gris ou par des vignettes recouvertes de trames, selon le contexte dans le récit: une narration, un souvenir éphémère, une réflexion. Par ailleurs, la mise en page dynamique joue principalement sur les sorties de case, l’absence de cadre et les ellipses. Sous la jaquette, Sumiya sensei dévoile quelques secrets sur les personnages à travers deux planches amusantes. A la fin des chapitres, elle offre également une histoire bonus donnant une anecdote. Sauf à la fin du premier chapitre où elle présente les personnages.

En résumé

Shizuki Jun (25 ans), barman, cherche à satisfaire son plaisir avant tout. Il adore jouer du saxophone, ressentant parfois de l’excitation après un concert. Coureur de jupons, il a la fâcheuse manie de complimenter les filles de la fanfare communale dans laquelle il joue. Pourtant, ces dernières préfèrent le flûtiste Yano Yukiji (25 ans), libraire, qui ressemble à un vrai prince. D’ailleurs, Shizuki ne le supporte pas, bien qu’il admire sa maîtrise de la respiration circulaire. Pourtant, les deux hommes se fréquentent en dehors de la fanfare, entretenant une relation de sex friend. Et Yukiji prétexte entraîner son partenaire à respirer pour l’embrasser.

En conclusion

Ce tome obtient la troisième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2022. Sumiya Zeniko sensei choisit un style narratif rafraîchissant, permettant au lecteur de rapidement plonger dans le récit. Elle offre d’ailleurs une romance adulte avec des personnages aux caractères bien trempés. Son graphisme dégage beaucoup d’expressivité malgré un trait épuré. J’avais craqué pour la série en japonais. Je suis donc heureuse de la relire en français. Un énorme coup de cœur!

10 count 4 – Takarai Rihito

10 count 4 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351809686
Taifu comics, 2016
ISBN: 9784403664915 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Si tu me le demandes, j’accepterai de te salir encore plus… »

Takarai Rihito sensei révèle enfin l’origine du mal-être de Shirotani. Elle transforme la thérapie en jeu sexuel permettant également de mieux cerner le caractère tordu de Kurose. D’ailleurs, elle plonge le lecteur directement dans la suite du tome précédent. Toutefois, le consentement n’est plus vraiment respecté. La relation entre le psychologue et son patient prend un aspect plus psychologique, légèrement dramatique. D’ailleurs, les deux héros oscillent constamment entre rejet et attirance. L’auteure aborde entre autres le traumatisme, le rapport avec le corps, la manipulation. Elle pense toujours à signaler les changements dans le temps. Elle apporte un peu de légèreté avec les trois histoires bonus en fin de tome. Celle avec un petit chat blanc amende d’ailleurs le comportement négatif de Riku dans tout le tome.

Le trait de la mangaka donne une touche mélancolique aux visages de ses personnages. D’ailleurs, elle transcrit clairement les sensations de Tadaomi en jouant avec des tâches noires envahissantes ou en superposant la silhouette de Riku. Par ailleurs, elle équilibre les trames et les décors, ancrant ainsi son récit dans la réalité. Par contre, les trames d’ambiance se font discrètes. La mise en page maîtrisée rend parfaitement la tension et l’écoulement du temps. Par exemple, la pesanteur du silence dans la scènes de l’ascenseur se développe sur plusieurs pages. Dans les scènes érotiques, Takarai sensei censure les lignes trop explicites par de fines bandelettes blanches. Elle joue également sur les cadrages. Elle introduit certains chapitres par une illustration traduisant poétiquement la narration.

En résumé

Au lieu de regarder le film, Kurose s’amuse avec le corps de Shirotani, l’initiant doucement au plaisir. Il révèle également à son patient la raison de son amour. Choqué, le mysophobe fuit mais son corps continue à réagir. Peu à peu des souvenirs traumatisants remontent…

En conclusion

Takarai Rihito sensei perturbe le lecteur avec des révélations émouvantes mais surtout le comportement de plus en plus tordu de Kurose qui manipule Shirotani pour avoir ce qu’il désire. D’ailleurs, certaines scènes pourront choquer la sensibilité des lecteurs. J’aime beaucoup les métaphores graphiques qui expriment parfaitement le malaise et la vision de Shirotani. On vibre avec les personnages. Un récit que j’apprécie de plus en plus!

10 count 3 – Takarai Rihito

10 count 3 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351809297
Taifu comics, 2015
ISBN: 9784403664618 (JP)
Shinshokan, 2015 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Mon corps est imprégné de l’odeur de Kurose. »

Takarai Rihito sensei continue de présenter le point de vue de Shirotani en décryptant ses pensées. Comme dans le tome précédent, elle s’attarde sur les sentiments contradictoires assaillant ce dernier. Ainsi, le secrétaire prend conscience de sa routine épuisante et chronophage et se motive encore plus à surpasser sa peur. Il oscille constamment entre fuite et endurance, se sentant perdu face à ses sentiments envers Kurose. En effet, ce dernier se montre à la fois sadique et prévenant avec son partenaire, laissant exprimer sa jalousie et son impatience à travers quelques piques. L’histoire ralentit mais cela permet de mieux cerner le changement progressif de la relation. L’auteure joue encore sur les limites du consentement pour donner l’illusion d’un apprentissage d’un masochiste par un sadique. Néanmoins, elle détend l’atmosphère dans les histoires bonus avec des anecdotes amusantes.

La maîtrise de la mangaka dans l’agencement des cases rend la lecture agréable. L’utilisation de noir ou blanc pour les transitions fluidifie le tout. Par ailleurs, son graphisme est constant. Par exemple, malgré son côté taciturne, les émotions de Kurose se devinent facilement à ses expressions. L’équilibre entre les trames et les décors permet de rendre les trames d’ambiance discrètes. Takarai sensei joue sur l’expression des regards, les attitudes, les petits détails comme un simple mouvement stoppé, pour exprimer les difficultés éprouvées par Tadaomi. D’ailleurs, elle s’attarde beaucoup sur la sensualité de certaines images. La censure des scènes érotiques par de fines bandelettes se fait en douceur, principalement avec le choix des cadrages.

En résumé

Shirotani Tadaomi a réussi à passer une nuit chez Kurose Riku. Ce dernier lui a même prêté des vêtements. Les deux hommes font alors une sortie shopping, le psychologue souhaitant lui offrir un nouveau costume. D’abord confiant d’avoir dépassé certains défis de sa liste, le secrétaire déchante ensuite en se sentant mal dans l’ascenseur bondé. Riku l’invite à se reposer mais, se remémorant des attouchements de la veille, Tadaomi sent son bas ventre réagir…

En conclusion

Ce tome a obtenu la deuxième place du meilleur manga au Chil Chil BL award 2016. Kurose Riku est toujours classé premier meilleur seme tandis que Shirotani Tadaomi descend à la seconde place du meilleur uke. Takarai Rihito sensei fait oublier aux lecteurs friands d’érotisme toutes les frustrations des tomes précédents en un seul volume. Un tome chaud et sexy!

10 count 2 – Takarai Rihito

10 count 2 takarai rihito

TAKARAI Rihito 宝井理人
ISBN: 9782351808863
Taifu comics, 2015
ISBN: 9784403664403 (JP)
Shinshokan, 2014 (JP)
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: beaucoup

« Aujourd’hui je n’ai pas réussi à penser à autre chose qu’à toi en train de me toucher. »

Takarai Rihito sensei fait évoluer la relation entre le psychologue et le secrétaire mysophobe, avec une note très légèrement sadomasochiste. Elle continue de baser la narration du point de vue de Shirotani. Elle crée la surprise en révélant les raisons du brusque éloignement de Kurose. D’ailleurs, le médecin ne ménage plus son patient, le poussant parfois dans ses retranchements et créant volontairement une dépendance envers lui. Shirotani est quant à lui, conscient des changements qui le touchent, prisonnier de sentiments contradictoires. En effet, il ne gère pas le plaisir et le dégoût qu’il ressent à être touché. Ainsi, le consentement frôle constamment les limites. L’auteure révèle au fur et à mesure les probables traumatismes de Tadaomi qui ont provoqué sa phobie. Elle s’attarde particulièrement sur son malaise.

La mangaka a un trait fin épuré qu’elle simplifie dans les passages humoristiques. Elle utilise les trames avec parcimonie même si elles sont tout de même variées. Les trames d’ambiance se font par ailleurs discrètes. Les décors apparaissent sur les plans larges et s’estompent autour des personnages. Des trames grises recouvrant les vignettes marquent les flash-back. Mais un fond noir représente également les souvenirs traumatisants. La mise en page est simplement dynamique. Dans les scènes érotiques, Takarai sensei censure les parties intimes par de fines bandelettes qui ne cachent presque rien. Toutefois, elle montre surtout les réactions et les émotions des personnages, s’attardant sur la sensualité mais également le malaise de Shirotani. En début de tome, elle présente les protagonistes. Les illustrations en début de chapitre donnent l’ambiance du récit. L’illustration de la postface fait suite à celle du tome précédent.

En résumé

Depuis que Kurose Riku a mis brusquement fin aux consultations privées avec Shirotani Tadaomi, le secrétaire refuse de sortir de chez lui. Comme il ne répond pas aux appels de son patron Kuramoto ni de son collègue Mikami, ces derniers contactent le psychologue pour solliciter son aide. Quelques jours plus tard, Shirotani remarque enfin le message de rendez-vous habituel du médecin et décide de s’y rendre malgré son retard et la pluie qui l’incommode. Arrivé trempé au café, il lui demande alors de faire comme s’ils ne s’étaient jamais rencontrés. Mais en partant précipitamment, il laisse tomber sa carte de transport.

En conclusion

Ce tome obtient la première place du meilleur manga au Chill chill BL award 2015. La couverture se classe également première au classement. Kurose Riku se classe premier meilleur seme et Shirotani Tadaomi est premier meilleur uke. En effet, Takarai Rihito sensei surprend avec cette romance particulière dans laquelle la relation se construit sur un jeu érotique au prétexte d’une thérapie. C’est à la fois touchant, dérangeant et passionnant.

Copyright © 2024