Toujours sucré 1 – Kojima Katsura

toujours sucre 1 kojima katsura

KOJIMA Katsura 児島かつら
ISBN: 9782382764084
Hana, 2024
ISBN: 9784801978294 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Titre original: とめどなく、シュガー 上
Manga
Ero-mètre: hot
Recommandation: un peu

« Une relation partie d’une nuit d’amour destinée à panser deux cours blessés. »

Kojima Katsura sensei propose de suivre les aventures amoureuses de Nishina dans ce spin-off de Five corners coffee. Elle aborde entre autres la souffrance d’un amour à sens unique, les difficultés d’une relation à distance et la question du coming out. En effet, Keita, qui parle franchement, assume son homosexualité et n’hésite pas à exprimer son amour publiquement. Riichi, quant à lui, a peur du jugement extérieur et du rejet, vivant en province. En plus, il supporte mal la pression familiale sur ses relations amoureuses. L’auteure analyse avec finesse les sentiments de ses deux héros, leurs doutes et leurs questionnements. Elle s’intéresse à la perception différente de l’homosexualité entre province et grande ville. De même, elle s’attarde sur l’image extérieure que l’on peut se donner pour se protéger. Grâce à une compréhension mutuelle et beaucoup de patience, le couple évolue petit à petit.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dédouble parfois les contours, apportant ainsi une touche un peu brute. Par exemple, les pupilles ont la forme d’un simple point. Les trames sont variées toutefois, des hachures marquent les ombres fortes. De même les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors soignés apparaissent sur les plans larges. La mise en page très dynamique rythme la lecture. Dans les scènes érotiques, Kojima sensei censure à peine les parties intimes. Ainsi, elle ne détaille pas ces dernières en plus d’un contour discontinu. En fin de chapitre, elle offre une petite anecdote avec d’adorables têtes des personnages en SD.

En résumé

Nishina Keita retrouve ses camarades d’université dans un bar de Shinjuku. Tout le monde en profite alors pour fêter sa réussite d’embauche. De passage dans le quartier gay, il interrompt une altercation entre trois hommes et sauve ainsi Yaïba Riichi, un camarade de classe un peu dragueur qu’il ne supporte pas. Toutefois, en discutant, il remarque que sa première impression était fausse. En effet, Riichi lui confie être homosexuel et qu’il souhaitait vivre une première expérience avant de rentrer chez lui à la campagne, pour succéder à son père dans son commerce. Mais il est mal tombé avec ces deux hommes qui voulaient lui imposer un plan à trois. Keita propose alors à son camarade de coucher avec lui. Le lendemain, quand Yaïba le quitte, il lui avoue qu’il l’aimait.

En conclusion

Kojima Katsura sensei propose une romance plutôt originale puisque le couple se forme alors que les deux héros ne vont plus vivre dans la même ville. Elle décortique parfaitement les émotions de ses personnages et propose tout de même quelques scènes très sexy. La présence de Harumi et Kimihiko de Five corners coffee est tellement discrète que sa lecture n’est pas une obligation pour comprendre ce récit. Par ailleurs, le graphisme s’adoucit. Je suis très heureuse de découvrir l’histoire de Nishina.

Le petit ami dangereux de Suzu – Kasai Chiaki

le petit ami dangereux de suzu kasai chiaki

KASAI Chiaki かさいちあき
ISBN: 9782382764305
Hana, 2024
ISBN: 9784801975187 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Titre original: 地雷系彼氏すずくん
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Un amour entre deux êtres que tout oppose, liés par Kappa, la petite peluche. »

Kasai Chiaki sensei propose une romance entre deux étudiants aux caractères diamétralement opposés. Elle révèle au fur et à mesure les petits secrets des personnages, dévoilant en fin de compte des personnalités bien plus complexes qu’elles ne paraissent. Ainsi, bien que Suzu aime sa solitude et ne cherche pas à se lier d’amitié, il fait des efforts pour connaître un peu plus Aiji et s’ouvrir à lui. De même, malgré un comportement très proche du harcèlement et du chantage, Sawamuro montre sincèrement ses sentiments et s’adapte à l’univers de son camarade. L’auteure joue sur le classique scénario « tomber amoureux de celui qui nous rejette » pour aborder différentes approches des relations sociales lorsque que l’on est à la base calme, entre rejet ou intégration à travers un faux « masque ». Elle s’intéresse également au jugement sur l’apparence, l’influence des préjugés, la difficulté à se montrer tel que l’on est.

La mangaka a un trait épuré légèrement anguleux avec des contours qui se déforment ou se dédoublent pour renforcer les réactions des personnages. D’ailleurs, elle exagère les expressions dans les passages humoristiques, simplifiant parfois son trait. Elle a également un style reconnaissable, avec des oreilles un peu pointues caractéristiques. Les trames sont très variées. Par contre, les trames d’ambiance alternent avec les décors. La mise en page est très dynamique, avec des sorties de cadre. Kasai sensei ne censure pas les scènes érotiques. Par ailleurs, elle intègre des jeux érotiques avec Kappa. En fin de chapitre, elle propose également quelques aventures mignonnes de la peluche ou des yonkoma apportant des anecdotes. Les personnages posent dans les illustrations en début de chapitre.

En résumé

Le timide Furushima Suzu a perdu sa chère peluche Kappa, réalisée par son cousin Ryûichi d’après une création de Takowasa. Il la cherche désespérément dans les couloirs de l’université quand le beau Sawamuro Aiji l’interpelle, entouré de ses groupies. Ce dernier le taquine un peu avant de lui rendre la peluche qu’il a retrouvée, légèrement abimée. Depuis, il semble vouloir sympathiser avec Suzu mais se montre un peu trop insistant et tactile, au grand dam de l’asocial étudiant. D’ailleurs, le beau gosse prétexte vouloir fuir les filles trop collantes. Charmé par les larmes du morose Furushima qui panique dès qu’on le touche, Aiji lui vole soudain un baiser par dessus son masque.

En conclusion

Kasai Chiaki sensei crée une dynamique intéressante entre ses personnages. Elle équilibre petit à petit la relation entre ses deux héros, qui dévoilent leur vraie personnalité. Son graphisme très expressif rend bien les émotions. Toutefois, certains lecteurs pourront trouver les jeux sexuels avec la peluche Kappa et le harcèlement constant d’Aiji assez malaisants. Fan de la mangaka habituée aux romances tumultueuses, je me suis facilement plongée dans ce récit. J’ai d’ailleurs hâte de découvrir le second tome! Une lecture ambiguë qui ne plaira pas à tout le monde mais ravira les fans du genre.

Amour & désir – Ahiru Morishita

amour et desir ahiru morishita

AHIRU Morishita アヒル森下
ISBN: 9782382764244
Hana, 2024
ISBN:‎ 9784801978577 (JP)
Takeshobo, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Si Noa me touchait encore plus, qu’est-ce que je ressentirais? »

Ahiru Morishita sensei propose une comédie romantique entre un jeune reclus asocial et sombre et un étudiant nippo-allemand radieux un peu otaku. Elle aborde donc la difficulté à communiquer et à exprimer ses sentiments, les différences culturelles. Elle ajoute une note dramatique en dévoilant au fur et à mesure le passé de Kei. Avec la cohabitation, les deux hommes se découvrent des points communs et une attirance mutuelle. Noa réalise qu’il aime prendre soin de son hôte tandis que Kei s’interroge sur sa libido. Ainsi, les quiproquos entre eux apportent une touche humoristique. L’auteure s’intéresse par ailleurs à la distinction entre amour et désir sexuel, analysant les questionnements de ses deux héros.

La mangaka a un trait épuré plutôt fin qui joue sur les pleins et déliés. Elle le simplifie à l’extrême dans les passages humoristiques. Elle compare les réactions de Kei à celles d’un chat, n’hésitant pas à lui ajouter oreilles et queue ou à dessiner un petit chat noir à côté, augmentant son côté mignon. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance, plutôt graphiques, appuient les émotions. Les décors sont soignés et le lecteur peut même reconnaître certains quartiers de Tokyo. La mise en page est par ailleurs dynamique. Dans les scènes érotiques, Ahiru sensei censure les parties intimes par des hachures blanches et des contours discontinus. Dans les illustrations en début de chapitre, elle présente le couple dans leurs moments tendres.

En résumé

Noa, nippo-germanique, se rend au Japon pour un mois. En échange d’un logis dans une belle maison traditionnelle, il accepte de s’occuper de Kei, un hikikomori. Ce dernier a d’abord du mal à s’exprimer, d’autant plus que Noa se montre très tactile. Pourtant, il multiplie les efforts malgré sa maladresse pour communiquer avec son nouveau colocataire. D’ailleurs, Noa adore voir les différentes réactions de son hôte. Mais en rentrant un soir, il entend Kei en train de se masturber tout en prononçant son nom.

En conclusion

Ahiru Morishita sensei propose une romance toute mignonne alternant entre humour, drame et érotisme. Elle délaisse rapidement la question interculturelle pour s’attarder sur les sentiments des personnages. Son graphisme transcrit parfaitement les émotions des personnages. Une lecture simple, sympathique, légèrement affriolant qui fait passer un bon moment de détente.

Perfect addiction – Miyama Kaoruko

perfect addiction miyama kaoruko

MIYAMA Kaoruko 美山薫子
ISBN: 9782382764329
Hana, 2024
ISBN: 9784796415743 (JP)
Kaiohsha, 2023 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« A cause de sa belle gueule, il avait toujours un air supérieur. »

Miyama Kaoruko sensei propose une romance classique entre deux étudiants aux caractères opposés, l’un volage et l’autre trop sérieux. Elle alterne la narration entre les deux héros. Leur relation débute d’abord sous prétexte d’une initiation aux plaisirs sexuels, sans pour autant tomber dans les jeux érotiques. Au contraire, Akihito se montre à l’écoute du plaisir de son partenaire et le traite avec prévenance. En plus d’une bonne compatibilité sexuelle, leurs sentiments évoluent vers une attirance mutuelle. Toutefois, conscient de leur accord de ne pas s’attacher, Sae fuit rapidement ses sentiments, supportant de moins en moins les autres aventures de son partenaire. Ainsi, l’auteure s’intéresse particulièrement aux conflits intérieurs ressentis lorsque deux sex friends s’éveillent à l’amour. Elle met en avant la communication au sein d’un couple.

La mangaka a un trait épuré et anguleux, aux contours parfois dédoublés. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. Les trames sont variées tandis que les trames d’ambiance accompagnent les émotions. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page très dynamique joue beaucoup sur les superpositions et les ellipses. De même, Miyama sensei adapte la forme des cadrages à leur contenu. Par ailleurs, elle ne censure pas les scènes érotiques. Il y en a même une par chapitre. Les illustrations en début de chapitre montrent l’évolution du couple.

En résumé

Kuji Akihito, un étudiant volage qui profite de sa popularité auprès des filles pour cumuler les coups d’un soir, ne supporte pas l’asocial Takazuki Sae, qui rencontre encore plus de succès que lui. En plus, ce dernier ne semble fréquenter personne. Après une soirée entre étudiants, Sae préfère rentrer mais il est suivi par Yuria que convoitait Akihito. Déçu, le volage étudiant décide également de rentrer. Mais il remarque alors son rival en conflit avec un homme devant un hôtel. Kuji fait fuir le malotru en se faisant passer pour le petit ami de Takazuki et invite son camarade à patienter dans la chambre d’hôtel. Au cours de leur discussion, Sae lui confie être gay mais ne pas trop aimer les rapports sexuels. Akihito lui propose alors de tester avec lui.

En conclusion

Malgré un scénario classique, Miyama Kaoruko sensei offre une romance attendrissante avec deux beaux étudiants. Elle a en plus un beau graphisme très expressif. L’équilibre entre humour, drame et sensualité rend la lecture agréable. Pour ceux qui aimeraient encore voir le couple évoluer, un tome 2 est sorti en février 2024. J’ai apprécié ma lecture et attend donc la suite avec impatience.

Tomorrow maybe love – Yamashita Machi

tomorrow maybe love yamashita machi

YAMASHITA Machi 山下街
ISBN: 9782382764442
Hana, 2024
ISBN: 9784758024082 (JP)
Ichijinsha, 2022 (JP)
Manga
Ero-mètre: soft
Recommandation: beaucoup

« Aimer quelqu’un comme lui, c’est sans espoir… »

Yamashita Machi sensei narre une romance classique avec deux étudiants qui s’aiment secrètement. Elle construit une relation plutôt innocente malgré le comportement limite de Nagi qui n’hésite pas à se glisser dans le lit de son voisin sans pour autant aller plus loin. D’ailleurs, Kitagawa n’a aucune confiance en lui et renonce d’avance à tout espoir et déclaration. Le beau Yuu prend du temps à découvrir ses propres sentiments. La gêne qui s’installe entre les deux héros à cause de leur côté ingénu les rend mignons. Ainsi, l’auteure joue sur les contrastes entre apparence et caractère. Elle décortique les émotions et rend ainsi la formation de la relation naturelle. Elle guide les deux amoureux avec un entourage bienveillant.

La mangaka a un trait épuré qui dégage une certaine douceur avec ses légères rondeurs. Elle le simplifie dans les passages humoristiques. En plus, les rougissements marqués par de fines hachures discrètes renforcent le côté mignon des personnages. Les trames bien que variées sont en aplat. Ainsi, les ombres fortes sont bien marquées. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions, surtout dans les moments comiques. Par contre, les décors très présents apportent une touche réaliste. La mise en page, simplement dynamique mais efficace, s’attarde sur les détails. Dans les scènes érotiques, Yamashita sensei ne montre pas les parties intimes. Au début de deux chapitres, elle offre une illustration directement intégrée au récit.

En résumé

L’étudiant Kitagawa Nagi se retrouve souvent à ramener son voisin de palier, Yamasaki Yuu, chez lui quand ce dernier est trop ivre. En effet, ils fréquentent le même club de musique folklorique à l’université. Au prétexte de le surveiller au cas où il arriverait quelque chose à Yuu, Nagi a pris l’habitude de dormir secrètement à ses côtés et se réveille plus tôt pour rejoindre discrètement sa chambre au matin. Mais il redoute que son voisin découvre un jour son secret…

En conclusion

Ce tome obtient la huitième place du meilleur nouveau venu au Chill chill BL award 2023. Yamashita Machi sensei offre un scénario sans prétention mais avec une narration bien rythmée qui suit avec justesse l’évolution des émotions des personnages. Son graphisme à l’aspect simple ne se démarque peut-être pas mais colle parfaitement au style du récit. Certains lecteurs pourront peut-être s’ennuyer devant le manque d’enjeu. De même, la couverture plutôt originale avec des instantanés du couple et une palette de couleurs restreintes pourra également ne pas attirer le regard. Un tome 2 sort en mars 2024 au Japon. Ce titre plaira en tout cas aux romantiques. Petit coup de cœur pour ma part!

Fight! Suguru-kun – Shiokara Nigai

fight suguru kun shiokara nigai

SHIOKARA Nigai しおからにがい
ISBN: 9782382764268
Hana, 2024
ISBN: 9784866535166 (JP)
Core magazine, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: pudique
Recommandation: un peu

« Il me fout un peu la trouille… Un peu. »

Shiokara Nigai sensei offre une romance classique avec deux maladroits pour exprimer leurs sentiments, dont l’un taquine l’autre pour attirer son attention. Elle montre les différents comportements proche du harcèlement de l’importun Noriyuki et les réactions parfois extrêmes de l’introverti Suguru. Ainsi, elle installe un combat constant entre les deux héros qui vont finir par sympathiser, s’ouvrir peu à peu et surtout s’interroger sur leurs sentiments. Munezumi Mamiya, employé de Masaki et collègue de Saikawa, permet d’équilibrer leur relation par ses bons conseils, incitant en particulier son patron à se remettre en question. L’auteure aborde également le jugement sur l’apparence, la communication parfois maladroite que l’on soit asocial ou non ainsi que la difficulté à se comprendre. Elle met en avant les efforts à fournir pour s’adapter à son interlocuteur. Ainsi, elle fait évoluer ses personnages, Suguru parlant de plus en plus franchement et Masaki essayant d’être plus prévenant.

La mangaka a un trait épuré et anguleux qui garde un certain aspect brut. Dans les passages humoristiques, elle exagère les expressions, arrondissant, déformant ou simplifiant son trait. D’ailleurs, son graphisme s’adoucit au fil des chapitres. Les trames d’ambiance, plutôt graphiques, renforcent les émotions tandis que les autres trames sont variées. Les phylactères participent également à la narration en prenant des formes particulières. Par exemple, une pique transperce tout simplement le personnage. De même, les flash-back se repèrent à un fond noir. Les décors apparaissent sur les plans larges. La mise en page classique offre quelquefois des pages plus dynamique. Shiokara sensei s’arrête au simple baiser. Elle privilégie « le combat » entre les deux héros mis en avant par de très courts chapitres.

En résumé

En rentrant du lycée, Saikawa Suguru remarque les chaussures d’un ami de sa sœur dans l’entrée. Peu à l’aise avec les inconnus, il préfère alors goûter dans sa chambre mais assoiffé, il décide de se rendre à la supérette. Il croise dans le couloir, Masaki Noriyuki qui cherchait la salle de bain. Ce dernier souhaitant sympathiser avec l’adolescent se montre un peu trop insistant. Il vient même chercher de force le lycéen dans sa chambre à son retour des courses pour seulement lui offrir une glace. Décidément, son comportement fiche vraiment la trouille à Suguru!

En conclusion

Shiokara Nigai sensei propose un récit classique mais divertissant, avec une conclusion mignonne. Son graphisme très expressif convient bien à ce genre de récit. Par contre, certains lecteurs pourront être gênés par le comportement harceleur de Noriyuki, même si ce dernier finit par se remettre en question. De même, la conclusion peut en frustrer certains, mais un second tome est prévu en mai au Japon. Je pense que le format court des chapitres est dû à la prépublication sur Pixiv. Cela permet toutefois de se focaliser sur un thème à chaque fois. J’ai apprécié ma lecture et suis particulièrement contente de découvrir une œuvre de cette mangaka qui avait attiré mon attention sur les réseaux sociaux. J’espère donc découvrir d’autres de ces titres.

La silhouette d’un solitaire – Yuitsu

la silhouette d un solitaire yuitsu

Yuitsu ゆいつ
ISBN: 9782382764374
Hana, 2024
ISBN: 9784758079242 (JP)
Ichijinsha, 2019 (JP)
Titre original: 構いたくなる背中
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« Si j’avais quelqu’un comme toi à qui parler, je n’aurais plus besoin de faire tout ça. »

Yuitsu sensei narre une romance entre deux collègues qui cohabitent ensemble et tombent petit à petit amoureux. Comme à son habitude, elle surpasse le scénario classique en analysant avec finesse les émotions de ses personnages. Ainsi, elle aborde la solitude, le besoin de chaleur humaine, la peur de blesser, le bonheur des moments partagés au quotidien avec un être aimé. La narration se base principalement sur le point de vue de Sakura. Depuis la trahison de son ex, le salaryman ne croit plus en l’amour sincère et a peur d’aimer à nouveau. Le prévenant Hasegawa se retient pour devenir avant tout un confident, fuyant également son attirance. Ainsi l’auteure joue sur les malentendus et le manque de communication pour dynamiser la relation. Avec Igarashi, elle s’intéresse à l’adultère. Elle transforme même la libido exacerbée de Seizô en moment comique.

La mangaka a un trait léché plutôt réaliste. Bien qu’elle le simplifie dans les passages humoristiques, il paraît surtout épuré. Elle dessine des corps athlétiques empreint de virilité et pourtant, Sakura dégage une certaine fragilité malgré sa musculature. Les trames variées sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance se font discrètes. Les décors très présents renforcent également le réalisme. Malgré une mise en page plutôt classique, la taille des vignettes et les angles de vue varient souvent. Yuitsu sensei ne censure pas les scènes érotiques.

En résumé

Depuis que Sakura Seizô a quitté son petit ami Igarashi Jun qui le trompait, il collectionne les coups d’un soir et refuse de s’engager dans une relation sérieuse. Alors qu’il allait conclure dans une ruelle avec un type rencontré dans un bar, un bel homme vient à son secours, persuadé que Sakura était agressé. Mais le lendemain, il croise à nouveau l’inconnu à son bureau. En effet, Hasegawa Yuki est leur partenaire d’un nouveau projet. Seizô supporte de moins en moins le jeune salaryman qui a la fâcheuse tendance à gâcher ses plans dragues en apparaissant toujours au mauvais moment. Convoqué au bureau suite à une erreur alors qu’il était en plein ébats, Sakura réalise subitement qu’il confie en fin de compte facilement ses déboires à Hasegawa. Ce dernier lui propose alors de vivre ensemble.

En conclusion

Bien que ce one-shot ne se classe pas au Chill chill BL award 2020, les lecteurs le citent parmi les meilleurs mangas profonds avec un sujet travaillé, appréciant le romantisme du couple ainsi que la beauté de leur musculature. En effet, Yuitsu sensei crée des personnages touchants avec leur facile embarras face au romantisme. Elle construit également un récit réaliste et adulte. En plus, son graphisme est un régal pour les yeux. Une lecture séduisante qui met en avant le simple bonheur de vivre avec celui qu’on aime.

Iridescent love 2 – Hita Ship

iridescent love 2 hita ship

HITA Ship 緋汰しっぷ
ISBN: 9782382764398
Hana, 2024
ISBN: 9784801975200 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: beaucoup

« J’étais persuadé que l’amour n’apportait que de la tristesse, mais… »

Hita Ship sensei analyse les premiers pas de Fûgo et Renichirô dans leur relation sérieuse. Elle décortique leurs questionnements, leurs doutes mais également les différents sentiments qu’ils découvrent comme la jalousie, la peur des disputes. D’ailleurs, elle met à l’épreuve la confiance nouvellement construite du couple avec les intrigues de Shishido et du manipulateur mannequin Ren. De même, les révélations sur le passé de Kakizaki fragilisent la solidité du nouveau couple. Les quiproquos et les secrets engendrent disputes et remises en question. Comme dans le tome précédent, l’auteure donne un ton réaliste au récit en partageant le quotidien des personnages. Elle aborde les efforts et la confiance nécessaires pour construire une relation saine, la nécessité de communiquer, le poids du passé douloureux d’un partenaire. En fin de compte, Shishido et Ren apportent une note humoristique avec leur foi aveugle en leur amour égoïste.

La mangaka a un trait épuré et anguleux. Toutefois, elle le simplifie dans les passages humoristiques. Elle dessine même des têtes en SD. Les décors apparaissent sur les plans larges. Les trames sont équilibrées tandis que les trames d’ambiance appuient les émotions. De même, les flash-back se repèrent à leur fond noir. La mise en page est dynamique. Dans les scènes érotiques, Hita sensei ne censure pas les parties intimes. Néanmoins, elle les simplifie légèrement. Son graphisme dégage par ailleurs beaucoup de sensualité.

En résumé

Après avoir confirmé leur sentiments réciproques lors de leur séjour à Nagano, Kamiya Fûgo et Kakizaki Renichirô se retrouvent enfin pour la séance photos qu’ils s’étaient promis. Mais les deux amoureux finissent par céder réciproquement à la sensualité de leurs échanges. D’ailleurs, le couple discute maintenant beaucoup plus facilement. Finalement, Fûgo explique alors à son partenaire l’origine de sa cicatrice au visage ainsi que de sa désillusion en l’amour. En effet, sa mère qui changeait souvent de petit ami, tombait fréquemment sur des hommes violents. Pendant que les deux hommes se rhabillent, Ren explose soudain de joie suite à un message: il a reçu une offre d’exposition dans une célèbre boutique. Mais il découvre lors de l’entretien avec l’organisatrice, que son ex qui l’a dégoûté de l’amour, Shishido, travaille sur le projet.

En conclusion

Hita Ship sensei met un peu plus en avant l’histoire poignante de Kakizaki. Elle maîtrise parfaitement son scénario, aussi bien le rythme que la narration. En plus son graphisme sensuel est un bonheur pour les yeux. Le lecteur a tout simplement l’impression de partager un moment de vie des personnages. D’ailleurs, les relations paraissent très réalistes dans la description des émotions et des réactions. Un coup de cœur!

Iridescent love 1 – Hita Ship

iridescent love 1 hita ship

HITA Ship 緋汰しっぷ
ISBN: 9782382764299
Hana, 2024
ISBN: 9784801975194 (JP)
Takeshobo, 2021 (JP)
Manga
Ero-mètre: hard
Recommandation: un peu

« L’amour rend les gens fous. »

Hita Ship sensei propose une romance plutôt classique de sex friends qui tombent amoureux. Toutefois, elle donne un ton réaliste avec une relation plutôt adulte et en s’attardant sur les métiers des personnages, permettant de découvrir certaines facettes de la joaillerie et de la photographie. Elle révèle le passé des deux protagonistes au fur et à mesure. La narration alterne entre les deux héros. Ainsi, malgré des expériences différentes, Fûgo et Renichirô ressentent la même désillusion face à l’amour et ont tendance à fuir l’engagement. D’ailleurs, ils analysent leurs sentiments naissants et ont peur de briser l’équilibre de leur relation actuelle qui les satisfait. En introduisant un potentiel rival, le mannequin Ren, l’auteure analyse les réactions de ses deux héros. Elle aborde le poids de la solitude, l’influence des émotions dans l’épanouissement créatif, la difficulté à coordonner son emploi du temps.

La mangaka a un trait anguleux, légèrement épuré et plutôt commun. Elle utilise les trames avec parcimonie, privilégiant les tons claires. De même, les trames d’ambiance appuient les émotions. Par ailleurs, les décors situent principalement l’action. La mise en page dynamique joue beaucoup sur la variation des angles de vue. Hita sensei s’attarde particulièrement sur les détails. Bien qu’elle ne censure pas les scènes érotiques, elle simplifie un peu les parties intimes. D’ailleurs, il y a presque une scène par chapitre.

En résumé

Suite aux déboires amoureux de sa mère, le photographe Komiya Fûgo (29 ans) ne croit pas en l’amour et se contente depuis de sex friends. Lors d’une séance de photographies de mariage, il tombe sous le charme du joailler Kakizaki Renichirô (29 ans). En plus de sa beauté, les deux hommes ont beaucoup de points communs. Alors quand Ren lui fait des avances après une soirée un peu trop arrosée, Fûgo cède facilement aux plaisirs d’une nuit torride. D’un commun accord, ils entament alors une relation uniquement charnelle.

En conclusion

Hita Ship sensei réussit à nous retenir en haleine malgré un scénario classique. Elle a d’abord un magnifique graphisme qui sublime la sensualité des personnages. Mais elle offre surtout un récit bien ancré dans la réalité avec un environnement professionnel fourni. J’ai passé un agréable moment de lecture et j’ai hâte de découvrir la suite des aventures de Fûgo et Ren.

Un assistant de rêve 1 – White Eared

un assistant de reve 1 white eared

White Eared
ISBN: 9782382881187
Kbooks, 2024
Webtoon
Ero-mètre: juste ce qu'il faut
Recommandation: un peu

« Les cauchemars corrompus sont répétitifs et laissent des traces sur le corps physique. »

White Eared offre une comédie romantique avec un employé et son employeur chaman qui se provoquent constamment. Iel explique les spécificités du pouvoir de Yibeom au fil de l’apprentissage de Jeong-oh. Les quiproquos et les plans foireux portent principalement l’humour. Quand le maladroit Han élabore un plan pour taquiner ou séduire le chaman, cela se retourne contre lui. Shin reste dans le déni de son attirance qui se développe en côtoyant le volontaire étudiant. L’auteur.e dévoile au fur et à mesure le passé des personnages, maintenant un certain suspense autour des complexes de Yibeom. Iel crée quelques tensions avec le frère aîné Shin Yihyung. Ainsi, iel aborde la difficulté à s’intégrer dans une famille adoptive, l’influence des rêves et des cauchemars sur la santé.

White Eared a un trait épuré et anguleux. Iel le simplifie dans les passages humoristiques, dessinant des personnages en adorables SD. Les couleurs, plutôt en aplat, utilisent tout de même quelques dégradés au ton approchant pour marquer les ombres et donner du volume. Les décors détaillés alternent avec les couleurs d’ambiance. Par ailleurs, quelques trames d’ambiance plus graphiques (par exemple, des cœurs, des pois, des roses) renforcent les émotions. La mise en page classique propose des angles de vue variés. Dans les scènes érotiques, le.a manhwaga censure les parties intimes par un cache blanc. En fin de chapitre, il y a une image marquante du chapitre suivant. Un avertissement se trouve au verso de la couverture et du frontispice. Ce tome très épais inclut également un poster.

En résumé

Han Jeong-oh, étudiant en année de césure, postule à une petite annonce un peu particulière: assistant chaman. Même si cela paraît louche, le salaire et les conditions de travail l’intéressent. Intrigué, il se présente donc sans prévenir à l’adresse indiquée et est accueilli par une grand-mère enthousiaste qui lui confie qu’il travaillera avec son petit-fils, Shin Yibeom. Alors qu’il patientait sur la véranda, il suit un chat et surprend alors son futur employeur en pleine méditation. Ce dernier organise un entretien malgré l’indélicatesse du visiteur mais il ne l’apprécie guère. Jeong-oh devra donc faire ses preuves lors d’une prochaine séance dans deux jours.

En conclusion

White Eared a un graphisme efficace qui accompagne les différentes ambiances du récit. L’humour domine sur les passages plus dramatiques mais surprend les lecteurs en arrivant parfois dans les moments où ils l’attendent le moins. Les plongées dans les rêves s’intègrent dans le récit avec finesse. Les chapitres courts permettent de suivre le récit à son rythme. Une lecture divertissante avec un couple très dynamique.

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